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 CHRISTOPHER&ADRIAN ☆ j’veux qu’on baise sur ma tombe.

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MessageSujet: CHRISTOPHER&ADRIAN ☆ j’veux qu’on baise sur ma tombe.   CHRISTOPHER&ADRIAN ☆ j’veux qu’on baise sur ma tombe. Icon_minitimeMar 2 Juin - 22:25


Sa gorge est sèche. Il peine à respirer. Ses yeux sont gonflés d’avoir trop pleuré. Il y a comme un hurlement de douleur qui reste coincé dans sa gorge. La déchirure dans sa poitrine est insoutenable. Il reste planté là, face au tas de terre meuble fraîchement retournée. Et un haut le cœur fait remonter un goût de bile jusqu’à ses lèvres. Thomas est mort. Thomas est enterré. Thomas est là, si près et si loin à la fois. Et il n’arrive tout simplement pas à y croire. Ça ne peut pas être vrai, ça ne peut pas être possible. Il y a comme une irréalité dans l’air, comme un parfum de cauchemar. Il se pince et il sait que ce n’est pas un rêve. C’est la vérité, dure et crue. La vérité dans ce qu’elle a de plus moche. Pendant un instant, très vite, il revoit le corps étendu. Il revoit les pupilles qui s’éteignent. Et le dernier souffle rendu est comme une brûlure à l’acide sur sa peau. Non, il ne peut pas être mort. Non, il ne peut pas être parti pour toujours. Thomas va revenir, pas vrai ? Il rentrera ce soir. Il poussera la porte de la maison et il lui sourira, comme chaque jour. Il essaye de s’en convaincre, il se le répète depuis le début de la cérémonie – depuis qu’il a vu les ambulanciers emmener la carcasse sans vie de celui qui allait devenir son mari. Mais voilà que tout est fini, voilà qu’ils ont mis le cercueil en terre. Il a jeté une rose et un peu de terre et c’était tout. Une dernière prière et tout était terminé. C’en était terminé de son paradis, de son conte de fées. C’en était terminé de sa petite vie heureuse et paisible auprès du seul qu’il ait jamais aimé. Et il se retrouve là, seul, le cœur sec et aride. La bouche pâteuse. Il se retrouve là, sans appui. Sans rien que ce grand vide qui l’engloutit.

Il ne veut pas partir. Il préfère rester là tandis que tout le monde s’en va. Il y a une légère brise fraîche qui soulève son large manteau noir, dérange ses cheveux trop longs – Thomas les aimait plus courts, note-t-il distraitement avant de serrer les dents. Quelle importance désormais ? Il ne sera plus là pour lui dire de prendre rendez-vous avec le coiffeur, il ne sera plus là pour passer la main dans ses boucles brunes quand il lit le soir, allongé sur le canapé. Il ne sera plus là pour lui sourire à n’importe quel moment de la journée. Il ne sera plus là. Plus jamais. Un sanglot lui secoue la gorge, il y a même un son pathétique qui s’échappe de ses lèvres. Il veut pleurer – encore. Encore et toujours. Pleurer jusqu’à se dessécher. Pleurer jusqu’à ne plus avoir la force de garder les yeux ouverts. Et s’endormir pour l’éternité. Parce que, quand il ferme les yeux, il le voit. Il est à nouveau là. Et dans ses rêves, il sera là aussi. Il serre les mâchoires à en avoir mal. Que va-t-il faire de la maison, de ses affaires ? Doit-il vider les placards aujourd’hui ou peut-il attendre d’être prêt ? Est-ce qu’il va déménager ? Quelles fleurs viendra-t-il poser sur la tombe ? Qui lui fera le petite-déjeuner le dimanche matin ? Avec qui prendra-t-il son bain, ira-t-il courir dans le parc le matin ? Qui l’obligera à écouter cette affreuse musique classique que son fiancé aimait tant ? Il n’y aura plus rien de tout ça, maintenant. Deux présences chaudes et apaisante semblent l’entourer. Il a envie de fermer les yeux un instant pour de nouveau respirer. S’entourer de leur parfum, de leur amitié. Il essaye de se raccrocher à ça – à eux. Mais pour combien de temps ? « On devait se marier à la fin de l’été, il lâche d’une voix miséreuse et tremblante avant de fondre en larmes entre ses mains. On devait se marier. »
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MessageSujet: Re: CHRISTOPHER&ADRIAN ☆ j’veux qu’on baise sur ma tombe.   CHRISTOPHER&ADRIAN ☆ j’veux qu’on baise sur ma tombe. Icon_minitimeMar 2 Juin - 23:07

Comment peut-il fait beau le jour d'un enterrement ? C'est quelque chose que je n'ai jamais réussi à appréhender. Ce sont des moments rationnels - tout le monde meurt un jour - mais tellement tristes. J'ai perdu des gens déjà, pour sûr, mais je ne me souviens pas avoir été si choqué ou triste par le passé. Je connaissais Thomas comme on connait un bon ami de longue date que l'on voit régulièrement, mais si la peine est si grande, c'est aussi parce que celle d'Isaac est insoutenable. Le couple que je forme, ou que j'ai formé, avec Chris pendant toutes ces années, est grandement de son fait, et je n'ai jamais pu m'empêcher de comparer nos deux histoires. Lui et Thomas, Chris et moi. Je m'imagine donc assez naturellement à sa place, victime de l'injuste des esprits étriqués qui existent encore à notre époque, victime d'un instant d'homophobie, d'un instant dépassé. Je m'imagine veuf avant d'avoir été marié, avant d'avoir mené à terme tous ces projets. Je m'imagine enfermé dans l'enfer de l'absence après avoir goûté au bonheur pour trop peu de temps. Je suis extrêmement nerveux, parviens difficilement à dire quoi que ce soit qui puisse ou pourrait sembler intelligent en ces instants sombres. A sa place, je serais inconsolable. Alors je me mure dans le silence et me contente de montrer discrètement ma présence à Chris de temps à autre, qui semble tout aussi triste.

C'est une terrible journée, et pourtant il fait si beau. La plupart des invités en ont profité pour sortir leurs lunettes de soleil qui dissimulent leurs yeux rouges. La tristesse est toujours plus vive quand la mort arrive à un moment où elle ne devrait pas. L'ambiance est lourde, étouffante. Peu de gens parviennent à s'exprimer réellement. Au loin, le frère et la soeur de Thomas se sont tenus à l'écart le temps de la mise en terre et les parents au premier rang semblent avoir du mal à se soutenir mutuellement. Je me promets d'appeler ma mère dès que nous serons rentré, et m'approche un peu de Chris pour serrer sa main, le temps d'un instant furtif, discret, mais nécessaire. Je ne sais pas ce qui nous arrive en ce moment, je sais juste qu'aujourd'hui, la tristesse est trop insupportable pour ne pas être partagée. Ce que semble d'ailleurs éprouver Isaac, aussitôt que les participants commencent à se disperser. Je reste là, derrière, un peu en retrait, jusqu'à entendre sa voix qui murmure et se brise. Je m'approche un peu, pas sûr de trouver les mots pour le réconforter, les mots justes. Je dépose ma main sur son épaule et serre, aussi fort que j'en suis capable. « Isaac... », je murmure, pas pour l'interpeller, plutôt pour l'inciter à pleurer. A craquer. Encore. Il faut que ça sorte, que tout sorte. Ca prendra du temps, et de la patience, mais nous allons l'aider, pour tenter au moins de pallier à l'insupportable. De le rendre moins douloureux, un tout petit peu moins. Je jette un regard plein de souffrance à Chris et ferme les yeux quelques instants pour ne pas avoir l'indécence de pleurer. « On est là, juste là. »
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MessageSujet: Re: CHRISTOPHER&ADRIAN ☆ j’veux qu’on baise sur ma tombe.   CHRISTOPHER&ADRIAN ☆ j’veux qu’on baise sur ma tombe. Icon_minitimeMer 3 Juin - 0:14

Je fais partie de ces gens qui ne comprennent pas, pire encore, de ceux qui culpabilisent parce qu'ils ne sont pas capables de réaliser la nature irrévocable de la mort, de ceux aussi qui restent là perdus, à regarder les cérémonies se dérouler sans prendre conscience de ce qu'elles impliquent fatalement lorsqu'elle s'achèvent, de ceux qui ne sont pas non plus capables de dire au revoir, parce qu'ils ne peuvent pas accepter que tout soit simplement fini, et qui finissent avec un trou dans le cœur et la sensation d'avoir manqué quelque chose d'impossible à recréer maintenant que l'être cher est sous terre et seulement représenté par une stèle de marbre bien trop impersonnelle et triste. Et pourtant je sais pertinemment qu'il ne reviendra pas. J'ai apporté des fleurs, une présence que je veux apaisante pour un ami de longue date qui n'a jamais manqué de compassion au cours de notre relation, qui m'a soutenu lorsque la confiance ou la force me manquaient à moi aussi, mais non, mon esprit refuse de croire que tout ça s'est bien déroulé alors qu'il y a quelques jours encore tout allait bien et que son sourire était l'image par défaut qui s'affichait dans ma tête à sa mention. Par dessus tout, j'ai du mal à réaliser qu'il s'agit bien de Thomas allongé là dans ce cercueil de bois, éteint. Je n'y arrive pas et pourtant l'angoisse est bien présente au même titre que l'horreur du crime contre laquelle je crache un discours impitoyable et désespéré devant tous ces gens qui comme moi l'aimaient et le considéraient comme une extension leur famille.

Mais les visages sont fermés, les larmes coulent, tout est là pour me rappeler qu'il ne s'agit pas d'un cauchemar dont je pourrais me réveiller à tout instant, et même les mots qui échappent mes lèvres me semblent impossible à entendre. Tout est à la fois tellement réel et tellement inconcevable finalement.

Adrian est là à côté de moi, et pour la première fois depuis des semaines, nous sommes de nouveau liés, bien que par la peine, la douleur d'une perte qui fait écho à bien trop de choses qui nous sont beaucoup trop intimes. Je recherche son contact, sa main dans la mienne, toujours le cœur au bord des lèvres. J'essaye alors de me mettre à la place d'Isaac, de l'imaginer là, à la place de Thomas, repassant le cours de ma journée inlassablement, quelques heures auparavant seulement, engagés dans des disputes incessantes au sujet de l'avenir de notre relation, de William Hardy... Puis je culpabilise de nouveau d'avoir des préoccupations aussi stupides alors qu'il est toujours là à côté de moi, son cœur battant à travers sa paume contre ma main. Pour Isaac au contraire, il n'y aura pas de mariage, pas d'avenir avec l'homme de sa vie. Que lui reste t-il en dehors du désespoir et de quelques proches impuissants ? J'assiste tristement à la réalisation de cette vérité là, alors qu'il ne reste dès lors plus que nous et quelques parents proches, le cimetière se vidant de toute présence humaine, mais toujours dans ce même silence lourd de sens. J'ai tellement honte aussi. De toutes les disputes, des cris, des mots plus hauts que l'autre, et de l'image du couple parfait qu'il souhaitait pour moi aussi, et qui s’effrite en même temps que disparaît le modèle du couple que nous aurions aimé être. Je prends une inspiration difficile, lâchant la main d'Adrian, que j'avais alors serré doucement par réflexe, mais je ne trouve aucun mot. Je ne sais plus comment agir. Nous ne sommes même pas une consolation décente avec tous nos problèmes si dérisoires. Mais Adrian parle, et je hoche la tête, posant mon bras sur son épaule pour appuyer ses propos, apporter un soutien silencieux, parce que tous les mots du monde ne pourraient apaiser sa peine en cet instant et qu'il serait bien inutile d'essayer.
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MessageSujet: Re: CHRISTOPHER&ADRIAN ☆ j’veux qu’on baise sur ma tombe.   CHRISTOPHER&ADRIAN ☆ j’veux qu’on baise sur ma tombe. Icon_minitimeMer 3 Juin - 8:03


C’est insupportable toute cette douleur, tout ce vide en lui. C’est insupportable d’avoir aussi mal. Pourquoi ça fait si mal ? Thomas rentrera ce soir chez eux, hein ? Non, il ne rentrera plus jamais. C’est comme deux entités qui se font la guerre à l’intérieur de lui. Cette envie, ce besoin que son fiancé soit toujours en vie ; cette réalité foudroyante qui lui dit qu’il est mort, qu’il est parti. Et le nœud dans sa gorge qui se durcit, devient plus serré encore. Parce qu’il ne veut pas y croire, parce qu’il refuse d’y croire. Mais pourtant il y a tous les signes qui ne trompent pas – le cimetière, les gens en noirs, les larmes, la peine. Le cercueil descendu en terre. Et son nom répété comme une litanie sans fin, son nom qui lui arrachait un frisson à chaque fois. C’est comme autant de cicatrices sur sa peau d’albâtre. Alors il s’accroche à eux, à ses amis. À ce couple qui est son dernier espoir de survie. Quelques mots apaisants, une main sur son épaule. Mais ça n’enlève rien à la douleur – elle est toujours là, à lui grignoter sauvagement le cœur. Il avale sa salive, refoule un hoquet. Les larmes coulent sans qu’il n’arrive plus à les retenir. Il voudrait arrêter de pleurer, de gémir comme un animal blessé. Mais il n’y arrive pas, c’est trop dur. C’est trop difficile. Imaginer leur foyer vide, imaginer les pièces sans lui. Imaginer sa vie, son futur sans son âme-sœur – ça n’est pas une vie. Il n’a plus d’espoir. Tout s’est envolé ce jour-là lorsqu’il est mort entre ses bras. Tout s’est effondré ce jour-là. Parce qu’une part de lui est morte avec lui, parce qu’un morceau de son être l’a suivi. Où qu’il soit aujourd’hui. Il refuse de croire qu’il ne reste que ce corps trop pâle allongé sur du satin blanc ; il refuse de croire que c’est tout ce qu’il reste de son amant. De son amour. De cette moitié qui était sienne autrefois.

« Qu’est-ce que je vais faire maintenant ? il murmure dans un élan de désespoir. Qu’est-ce que je vais faire ? » Il est perdu, comme un enfant. Il ne sait plus où aller, comment se comporter. Il ne sait plus qui il est. À trop aimer Thomas, il s’est perdu en lui. Et ça ne l’avait jamais dérangé, ça n’avait jamais été un problème jusqu’à aujourd’hui. Parce qu’il n’a désormais plus de repère, plus de quoi s’accrocher. C’est comme s’il était plongé dans les ténèbres pour l’éternité. Et son corps est si lourd malgré son âme si vide. Il n’arrive pas à bouger. Il se dit que s’il reste ici assez longtemps, alors Thomas va réapparaître et lui dire quoi faire de sa vie. Oui, il aura forcément la réponse, lui. Alors il va attendre. Il va l’attendre. Toujours. Même toute la vie. « Merci d’avoir été là, il souffle, sa main tremblante venant rejoindre celle sur son épaule, la serrant autant qu’il peut. » Ce sont des mots vides, sans saveur. Ils ne veulent rien dire. Bien sûr qu’ils sont là. Thomas était leur ami, il est lui aussi leur ami. Mais il ne pourra pas se reposer sur eux toute sa vie. Il n’en a pas envie. Il veut être seul. Il veut rentrer chez lui, fermer les volets et ne plus jamais sortir. Il ne veut plus de ce soleil trop aveuglant, indécent d’être si incandescent un jour comme celui-là. Il ne veut plus voir le monde qui n’a aucune couleur sans son Amour près de lui. Il ne veut plus vivre. Et il ne veut pas entendre ces discours mal fichus qui disent que ce n’est pas ce que le défunt aurait voulu pour lui, que ce n’est pas ce qu’il aimerait qu’il fasse. Il s’en fiche. Un défunt n’est plus là pour dire tout ça. Alors il fera ce qu’il voudra. « Vous croyez… vous croyez qu’il est bien là où il est ? » Il a besoin de se rassurer, de savoir qu’il est heureux. Il a besoin de le savoir en sécurité. Loin de la mocheté de ce monde qui l’a tué.
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MessageSujet: Re: CHRISTOPHER&ADRIAN ☆ j’veux qu’on baise sur ma tombe.   CHRISTOPHER&ADRIAN ☆ j’veux qu’on baise sur ma tombe. Icon_minitimeMer 3 Juin - 10:25

J’ignore ce que je suis censé répondre à toute cette douleur qui le traverse, et Chris ne semble pas plus à l’aise que moi. Je suis triste, moi aussi, sans doute de façon un peu égoïste, pour mon ami, pour mes amis, et surtout pour l’image de ce couple qui me rappelle tellement le mien. Je ne peux m’empêcher de songer au fait que ça aurait pu arriver à n’importe lequel d’entre nous, et si la vie a choisi Thomas pour s’arrêter, j’aurais très bien pu être l’homme qui enterre son âme-sœur moi aussi. Je frissonne et tourne la tête un instant pour observer Chris du coin de l’œil, soudainement habité par une gigantesque sensation de gâchis. Toutes nos disputes, jour après jour, la distance qui se creuse, l’amour du désespoir. Ca me semble tellement idiot, maintenant que nous nous tenons tous devant la réalité de la vie, de la mort aussi. Avec combien de regrets vivrais-je si Chris mourrait demain ? Comment survivrait-il si j’étais celui qui part à sa place ? Je baisse les yeux, resserrant machinalement l’épaule d’Isaac pour lui montrer mon soutien physique – plus évident, plus simple, plus facile à montrer que le soutien moral. Je ne crois pas pouvoir dire quoi que ce soit qui le ferait se sentir mieux, de toute façon. Aucun mot n’est susceptible de soulager une telle douleur. Je songe un instant que ma mère saurait sans doute se montrer apaisante à défaut d’être réconfortante. L’aider à oublier, juste l’espace d’un instant, ou à moins penser. Elle a toujours eu cet esprit pratique et cartésien, cette capacité à proposer les bonnes solutions à des problèmes pas toujours simples. Petit à petit. Pas par pas. Que ferait-elle en tel instant ? Si j’étais moi à la place d’Isaac, esseulé et éploré, perdu, incapable d’envisager l’avenir ? Je ferme les yeux de nouveau et secoue la tête, perdu dans ma propre fatigue.

Sa question, cependant, m’arrache une grimace. Machinalement, je lève les yeux vers les nuages rares et blancs qui coupent un ciel bleu presque parfait et soupire. Je suis un homme de sciences plus qu’un homme de croyances. Je n’ai jamais cru en Dieu, jamais cru qu’il existait quoi que ce soit après la mort. Pourtant, l’idée doit être réconfortante, au moins un peu. L’idée que Thomas pourrait être là malgré sa mort, pas si loin que ça de nous. L’idée qu’il ne soit pas juste mort pour tellement peu de choses, pour une injustice aussi grande, juste parce qu’il avait eu le culot d’aimer. Je ravale ma fierté, mes connaissances, mon esprit catégorique et mes grandes idées. Personne n’a besoin de l’intellectuel d’Oxford qui ne croit que ce qu’il voit aujourd’hui, au contraire. Alors je lâche prise et hoche la tête. « J’en suis sûr », je murmure, ma main toujours sur son épaule. « Il t’aimait tellement, Isaac, l’amour ne s’arrête jamais. Il veille sur toi ». Je soupire et baisse la tête, incapable de dire mieux. Incapable de prétendre plus. Je garde l’atroce vérité pour moi, la vérité selon laquelle un corps repose dans ce cercueil, sous cette dalle de marbre, un corps qui n’est plus, et qui ne sera jamais plus. L’absence n’est pas le pire de l’histoire ; le pire, c’est la perspective de ne jamais retrouver ce que l’on vient de perdre.
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Christopher J. Grayson


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MessageSujet: Re: CHRISTOPHER&ADRIAN ☆ j’veux qu’on baise sur ma tombe.   CHRISTOPHER&ADRIAN ☆ j’veux qu’on baise sur ma tombe. Icon_minitimeMer 3 Juin - 16:59

Mais les mots d'Adrian ne semblent pas changer grand chose, si tant est qu'il étaient supposés le faire au final. Nous ne pouvons rien, rien du tout contre ce destin tragique qui s'est dessiné pour Thomas, pour Isaac, et ce serait vivre dans l'illusion que de croire que l'un de nous puisse disposer des mots nécessaires pour apaiser sa douleur. Alors je me contente de l'observer se révolter contre la mort et pleurer les projets qu'il avait alors jusque là mûri toute sa vie, avec l'homme qu'il avait décidé d'épouser à la fin de l'été. Je ne serais pas différent si j'étais lui, et c'est quelque chose que je sais pertinemment malgré l'état de confusion avancé dans lequel je me trouve. Nos couples étaient similaires sur bien des points, et comme je sais qu'Adrian le pense lui aussi, nous considérions Isaac et Thomas comme un modèle. Alors que j'étais plus jeune, l'émancipation de mon ami d'enfance m'était apparu comme un espoir, celui de pouvoir vivre ma vie avec un homme que j'aimerais tendrement, alors que la société bien plus tolérante ici qu'ailleurs pourtant, portait tout de même certains jugements sur le fait de ne pas se conformer à ce qu'il aimeraient tous appeler la loi de la nature, et qui pour moi, n'a vraiment rien à voir avec l'amour de manière générale. De l'amour, ils en avaient à revendre, ils s'aimaient plus que n'importe qui, et le manque d'ouverture d'esprit d'un seul homme a suffit pour tout leur arracher. Je ne peux évidemment pas l'accepter, et personne ne le devrait. Mon impossibilité à réaliser que Thomas ne reviendra pas, se maquille alors de ma révolte contre une société qui à chaque pas en avant qu'elle fait se permet de reculer toujours vers plus d'injustice. J'aimerai faire tout ce que je peux pour l'aider, sans doute serais-je bien utile à cela qu'à tenter de trouver des mots réconfortant qui n'auront jamais l'effet espéré.

Mon cœur se brise lorsqu'il nous demande ce qu'il est censé faire. Si seulement nous avions une réponse à sa question, alors nous aurions les mots pour l'aider à survire à tout ça, mais une fois de plus, ce n'est pas le cas pour autant. Si je m'étais retrouvé à fixer la tombe de mon fiancé, je me serais posé les même question, et je n'aurais pas eu de réponse non plus. J'en aurais voulu à la terre entière, et à moi aussi. Je n'aurais eu aucune idée de comment gérer la douleur qui aurait subitement pris possession de mon cœur sans daigner l'épargner d'une seule seconde de répit. Alors un nouveau regard à Adrian, et je tente à mon tour d'avoir le courage de prononcer quelques mots, quitte à faire comme l'homme que j'aime qui n'est sans doute pas très honnête lorsqu'il parle de la mort de cette manière qui ne lui ressemble pas beaucoup finalement. « J'en suis sûr moi aussi, et on sera là pour toi, pas seulement maintenant, mais après. Il faut en parler, faire quelque chose, ils ne peuvent pas s'en sortir comme ça... » J'essaye tout en jetant un regard à Adrian pour m'assurer que je ne m'aventure pas dans un discours déplacé pour le moment. Je ne sais juste pas comment lui offrir mon soutien, je veux juste qu'il sache que je suis prêt à organiser tout les rassemblement du monde, si il tient à le faire. « On peut organiser une manifestation de soutien aussi... Je t'abandonnerais pas Isaac, tu ne seras pas seul. » Je me contente d'ajouter en baissant la tête. C'est sans doute tout ce qu'il a besoin de savoir, et le plus réconfortant que je puisse faire.
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MessageSujet: Re: CHRISTOPHER&ADRIAN ☆ j’veux qu’on baise sur ma tombe.   CHRISTOPHER&ADRIAN ☆ j’veux qu’on baise sur ma tombe. Icon_minitimeMer 3 Juin - 17:41


Isaac ne croit pas en Dieu, il n’a jamais cru en Dieu. Et s’il avait jamais un jour cru en une entité divine là-haut, alors il aurait arrêté de croire en ce jour. Parce qu’un Dieu qui prétendait n’être qu’amour et compassion n’enlevait pas un être comme Thomas. Pas un homme aussi parfait, aussi gentil. Aussi serviable. Un Dieu qui se disait bon et clément n’était pas censé répandre autant de douleur et de haine. Mais il est prêt à croire n’importe quoi à cet instant. N’importe quoi pourvu qu’il sache – qu’il sache que son fiancé est heureux, est en paix. Qu’il sache que Thomas aura une vie meilleure là où il est. Ça n’enlèvera rien à la douleur, à la souffrance. Ça n’enlèvera rien au vide dans sa poitrine mais il est prêt à vouloir croire parce que ça pourra l’aider à avancer. Au moins un pas, juste un petit pas. Les mots d’Adrian résonnent en lui comme une mélodie plus apaisante. Il veille sur toi. Ça sonne bien, c’est doux. Il essaye de se répéter la phrase dans sa tête jusqu’à imaginer la présence de Thomas à ses côtés, jusqu’à le sentir près de lui. Il est là, il tient sa main. Il serre ses doigts. La sensation n’est que fugace, elle dure à peine deux secondes. Parce que la réalité balaye le rêve comme un coup de vent détruit un château de cartes – il n’y a rien. Rien que ses deux amis, ses deux piliers. Le trou béant à l’intérieur de ses côtes semble s’intensifier et il presse les paupières. Respirer, oublier. Bloquer toutes les pensées dérangeantes qui lui traversent l’esprit. Ne pas penser à ce soir, ne pas penser à cette nuit – la première où il dormira seul depuis un long moment. Cette idée l’effraie et lui renverse l’estomac. Est-ce qu’il arrivera à vivre avec cette place vide dans son lit ? Il y aura encore le parfum de son shampoing sur l’oreiller, l’odeur de son corps dans les draps. Il y aura encore la traces de leur amour partout dans leur chambre, leur appartement. Et chaque jour, il verra tout ça. Comme une image indécente et ignoble. Chaque jour, il se rappellera de ces souvenirs de leur histoire ensemble. Comme un autre temps, comme un espace. Comme une autre vie. Une vie qui n’est désormais plus la sienne.

Ne pas penser à demain. « Mais ça ne le ramènera pas, il rétorque mollement entre deux reniflements, tournant un regard rougi vers Christopher. » Bien sûr que la vengeance est tentante. Bien sûr que l’envie de se battre lui titille le ventre. Mais il n’en a pas la force, pas pour l’instant. Il ne veut pas s’engager dans un combat qui ne ferait que confirmer cette perte atroce. Une bataille qui lui arracherait le peu d’espoir qu’il possède encore. Un espoir vain, un espoir fou – l’espoir de le voir apparaître, au coin de la rue. Mais il sait que ça n’arrivera pas mais c’est tout ce qu’il a pour tenir debout aujourd’hui. « Vous pouvez rentrer si vous voulez, il leur propose après un silence trop lourd, trop étouffant. Je vais rester encore un peu. » Juste pour ne pas être véritablement seul encore, juste pour être un peu avec lui. Juste une minute de plus, une heure. Juste un instant volé au temps pour se rappeler de ce qu’était le bonheur. « J’ai besoin… j’ai besoin… » Besoin de lui dire ce qu’il ressent, de lui répéter qu’il lui manque. Le supplier de revenir près de lui. Le supplier de ne pas être mort. De refaire de sa vie un conte de fées – comme avant. Avant ce tragique accident, avant ce jour maudit. Avant que le malheur ne s’abatte sur eux comme une tempête en pleine mer. « C’est de ma faute s’il est là, avoue-t-il à mi-voix, yeux fixés sur la terre brune à ses pieds. Si je n’avais pas traîné à discuter avec le serveur, j’aurais été à ses côtés. J’aurais pu le protéger… C’est de ma faute… » S’il avait été là, il aurait prévenu les secours plus tôt ; s’il avait été là, les ambulanciers auraient pu le sauver. S’il avait été là. Mais il ne l’était pas. Il était loin, trop loin. Ce n’était pas dans leurs habitudes de revenir au bureau séparés. « C’est de ma faute s’il est mort… il sanglote alors avant de s’accrocher à la nuque de Christopher dans un mouvement désespéré. »
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MessageSujet: Re: CHRISTOPHER&ADRIAN ☆ j’veux qu’on baise sur ma tombe.   CHRISTOPHER&ADRIAN ☆ j’veux qu’on baise sur ma tombe. Icon_minitimeVen 5 Juin - 10:07

La détresse d’Isaac résonne jusqu’au fond de mon cœur, et je ne peux qu’imaginer ce qu’il doit être en train de ressentir en ce moment même, l’idée se frayant une image d’ébauche de la douleur. Un vague sentiment d’horreur que je perçois au fin fond de mon être, qui me laisse imaginer ce que je ressentirais si je devais perdre Chris. Alors je réalise, debout dans ce cimetière où c’est sans doute déplacé, que nous nous battons sans doute contre un ennemi invisible qui ne vaut pas le coup. Nous devrions lâcher prise, laisser tomber. Tant de gaspillage inutile. Il m’a trompé, mais il n’est pas mort, nous ne sommes pas morts. Nous sommes là, bien en vie, nous nous aimons et il est finalement ridicule de penser que nous pourrions gâcher ça quand d’autres n’ont pas la chance de pouvoir avoir le choix. Je ferme les yeux quand Isaac nous congédie, sortant de mes pensées égoïstes l’espace d’un instant, et prends une inspiration profonde. Je ne veux pas le laisser, parce que l’ami en moi m’indique que ce n’est sans doute pas une bonne idée, qu’il ne devrait pas être seul, qu’il devrait être entouré encore. Et en même temps, si j’étais à sa place, sans doute aurais-je envie d’être seul, seul face à la mort, seul face à la solitude. Je baisse les yeux et mes mains se joignent alors que j’ignore quelle est la conduite à adopter. Je n’ose pas approcher Chris, pourtant Dieu sait que j’ai envie de le prendre dans mes bras, mais montrer ainsi mon affection me semble dénué de la moindre forme de pudeur. Et puis finalement, la réponse me vient seule et de lui-même, il craque. Devant moi, faible et perdu, il craque. Il pleurait déjà avant, bien entendu, mais là, ses mots sont différents, plus brutaux.

« Isaac, » je murmure en secouant la tête. Il ne peut pas endosser la faute pour un autre. Pour un acte homophobe. Nous avons toujours, tous les quatre, mais sans doute lui plus particulièrement, démontré notre hargne à nous battre contre les préjugés qui peuvent encore exister dans l’esprit de certaines personnes. Isaac a été là, à tous les stades de notre relation, pour pousser Chris et pour m’épauler aussi, dans des instants de remise en question qui n’ont pas toujours été faciles à vivre. « Ce n’est pas ta faute, ce ne sera jamais ta faute. Nous vivons dans un pays libre, tu as le droit d’aimer un homme. C’est la faute de ce type et de personne d’autre. On ne vit pas dans l’insécurité, comment aurais-tu pu savoir ? Comment qui que ce soit aurait pu savoir… » Je soupire, incapable de trouver mieux. Sa détresse et sa culpabilité me donnent toutes les deux envies de me battre, de crier. C’est tellement frustrant… Je le laisse rejoindre les bras de Chris et reste simplement en retrait, jugeant qu’il a sans doute besoin de cet ami qu’il connait depuis toujours, maintenant.
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Christopher J. Grayson


Christopher J. Grayson

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MessageSujet: Re: CHRISTOPHER&ADRIAN ☆ j’veux qu’on baise sur ma tombe.   CHRISTOPHER&ADRIAN ☆ j’veux qu’on baise sur ma tombe. Icon_minitimeSam 6 Juin - 18:29

Dire que je ne sais pas quoi faire est un euphémisme, et je commence à me sentir de plus en plus mal à l'aise face à cet ami si proche, et qui a fatalement tout perdu. Après une tentative ridicule pour tenter de lui donner de nouvelles raisons de se battre pour Thomas, je réalise qu'il a simplement besoin d'être seul et de savoir que nous sommes là pour le soutenir. Tout le reste viendra ensuite, je tenais juste à ce qu'il sache que je l'accompagnerai dans tous les combats qu'il souhaitera mener une fois qu'il aura pris le temps d'assimiler le choc aussi terrible soit-il, même si penser que l'on puisse assimiler quoi que ce soit lorsque cela touche à l'être aimé est finalement assez optimiste pour la situation, ce que je ne suis pourtant pas par dessus le marché. Tristement, j'ai besoin de craquer moi aussi, à l'écart, et il est grand temps pour mon cœur qu'il nous congédie et décide de passer un moment seul sur la tombe de Thomas pour que je puisse rejoindre les bras d'Adrian et ainsi pleurer à mon tour la perte de mon ami sans avoir peur d'offusquer Isaac en affichant trop de gestes de tendresse envers un fiancé que lui n'a plus dans sa vie désormais. Le tout me fait somme toute me sentir affreusement égoïste, malgré la peine qui continue de compresser mon cœur rien qu'à croiser son regard que j'évite presque. Lorsqu'il m'enlace, je profite de ne pas avoir à le regarder pour jeter un coup d'oeil désespéré à Adrian comme s'il pouvait m'aider à réagir de la meilleure manière possible. Il est celui qui trouve toujours les mots, le professeur de littérature sur lequel je me repose toujours un peu trop dans ces situations extrêmes ou j'ai peur de dire quelque chose de déplacé, et ou il est incontestablement bien moins indélicat que je peux l'être en étant au contraire plus réfléchi et rationnel.

Par chance, il reprend la parole ce qui me laisse tout loisir d'offrir un soutien physique à Isaac et ainsi l'empêcher de effondrer devant nous. Adrian parle alors et je tapote doucement son dos avant de lui rendre sa liberté en hochant doucement la tête. « Adrian a raison, ce n'est pas ta faute. C'est normal que tu t'en veuilles, que tu imagines ce qui aurait pu se passer si tu étais arrivé quelque minutes avant, mais tu ne pouvais pas deviner qu'il se serait passé quelque chose comme ça, alors oui tu t'es contenté de suivre ton emploi du temps comme tu l'aurais fait n'importe quel jour de la semaine et c'est arrivé, mais ce n'est pas ta faute Isaac... » Je marque une pause, incapable de déterminer si mes mots ne sont finalement pas de très mauvais goût ou si ils ont un semblant d'effet sur mon ami. Encore une fois, j'imagine que rien ne pourrait de toute façon réellement convenir quoi que je dise. Il a besoin de temps, de temps seul avec Thomas, et il est sans conteste le moment de lui laisser l'occasion de lui dire au revoir et surtout l'intimité nécessaire au long processus de deuil qui s'annonce pour lui maintenant que la cérémonie s'est achevée. Je pose alors ma main sur son épaule et reprends la parole. « Je pense qu'on va te laisser lui dire au revoir, tu as très certainement besoin d'être seul avec lui un moment. Mais n'hésite pas à appeler... » Je soupire avant d'ajouter sincèrement. « Quand tu veux. On est là, vraiment. »
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MessageSujet: Re: CHRISTOPHER&ADRIAN ☆ j’veux qu’on baise sur ma tombe.   CHRISTOPHER&ADRIAN ☆ j’veux qu’on baise sur ma tombe. Icon_minitimeSam 6 Juin - 19:59


Pleurer ne rend pas la douleur plus supportable. Ça aide juste à se sentir moins oppressé, à mieux respirer. Mais la douleur reste là, bien ancrée dans sa chair. Jusque dans les moindres fibres de son corps. Et la culpabilité est comme un poison dans ses veines, un feu qui le consume de l’intérieur. Christopher et Adrian pourront dire ce qu’ils voudront, il sait qu’il a sa part de responsabilité dans ce malheur. Et il s’en veut. Il s’en veut tellement. Il aurait dû être là, il aurait dû le protéger. Il aurait dû pouvoir le sauver. Il aurait voulu mourir à sa place. C’est une vérité qui le frappe violemment mais ne l’étonne pas tellement. Oui, il aurait voulu mourir à sa place. Pour que Thomas puise vivre. Thomas a toujours été plus fort que lui, plus courageux – Isaac l’a toujours su. Il aurait eu mal mais il aurait fini par s’en remettre, par aller de l’avant. Par reconstruire sa vie. Thomas aurait réussi, lui. Isaac ne ressemble plus qu’à une loque inerte. Il n’est plus rien sans lui. Rien qu’une carcasse vide. Rien qu’un trou noir béant aspirant tout sur son passage pour ne laisser que l’obscurité de la nuit. Il essaye de se concentrer sur l’odeur de Chris, comme si ça pouvait l’apaiser. Comme si ça pouvait le calmer. Les phrases tournent dans sa tête, c’est comme un carrousel. Un goût de bile monte jusqu’à ses lèvres. Ils ont tort, il le sait, mais il n’arrive pas à laisser les mots s’échapper. Ils restent coincés dans sa gorge. C’est comme une main qui cherche à l’étouffer. « Merci, c’est tout ce qu’il arrive à leur dire alors qu’ils partent ensemble. » C’est tout ce qu’il arrive à lâcher entre deux reniflements pour leur montrer toute sa gratitude, tout son amour pour eux. Ça ne ressemble pourtant à rien, il se sent pitoyable. Mais il n’est pas capable de plus. Il les regarde s’éloigner, avec la sensation que le froid l’envahit si violemment que c’est comme si son cœur s’arrêtait. Et quand ils ont disparu, il s’assoit dans l’herbe, les genoux à moitié dans la terre encore meuble de la tombe.

Il pleure encore. Il pleure toujours. En silence, sans un bruit. Il a l’impression qu’il ne sera plus bon qu’à ça désormais – pleurer. Encore et encore. Encore et toujours. Il a l’impression que sa vie est terminée. Finie. Qu’il n’existe rien après ce jour où il l’a enterré. Il ne pense pas à demain, il ne veut pas y penser. Il refuse d’y penser. Parce qu’il ne sait pas ce qu’il pourra bien faire, il ne sait pas ce qu’il deviendra. Il veut rester aujourd’hui, il veut rester ici. Toujours. Il veut s’allonger à côté et s’endormir. Pour ne jamais se réveiller. Ils avaient tant de projets ensemble. Ils avaient un bel avenir, il le savait. « Ne sois pas mort, s’il te plaît, il le supplie à mi-voix, le visage trempé. Ne sois pas mort. » C’est comme une litanie qui n’a pas de fin. Il attend, il espère. Il prie pour que quelqu’un entende sa prière et ramène Thomas à la vie. Mais rien ne se passe. Il n’entend que le vent qui joue dans les feuilles des arbres. Et son cœur meurtri lui fait encore plus mal. Il est encore plus douloureux. Parce que la lueur d’espoir est encore trop vive, parce qu’il ne réalise pas qu’il est vraiment parti. Parce qu’il croit encore que demain, quand il se réveillera, Thomas sera là. À ses côtés. Dans leur lit, dans leur appartement. Dans sa vie, son univers. « Reviens-moi. Reviens-moi. Ne pars pas. » Pas sans lui. Mais les mots ne feront rien, ne changeront rien. Il restera toujours ce vide glacé à l’intérieur de sa poitrine, lui arrachant chaque plus petite parcelle de joie et de bonheur. Lui enlevant un à un ses souvenirs avec l’homme qu’il a aimé. Aujourd’hui, on lui a définitivement tout arraché. Tout. Et il n’a plus rien désormais. Plus rien à quoi se raccrocher.
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