Let's pic-nic or just nique I'm not picky ! - Lyannor

J’ai hâte de le voir ! J’ai tellement envie de les regarder avec lui ! En particulier celle-ci.

Vous savez que je ne suis un grand fanatique des ordinateurs, mais, quand il m’arrive de me poser devant l’une de ses machines infernales, je suis captivé, pris comme un papillon devant de la lumière, comme un bébé devant un miroir, comme… you-know-who in front of you-know-what… En clair, j’ai été happé et j’ai passé des heures et des heures à lire des articles stupides et surtout à regarder vidéos sur vidéos sur vidéos. Et je suis tombé sur des vidéos de Jbdubs. Un danseur, classique au départ, qui a monté un groupe, ou est-ce son nom de chanteur, je ne sais pas trop. C’est de la musique électronique sur laquelle il danse en talons. So WTF! Excuse me for mon langage peu habituel, le manque de sommeil sans doute, ou peut-être l’overdose de vidéos. Et je me suis dit : where are my gays?! Je me suis senti seul. Ludwig est awol, et Connor, mon Connor, je ne l’ai pas vu depuis une éternité. Enfin, peut-être pas une éternité, mais it feels like it. Mon Connor…

Du coup, oui, non parce qu’en vérité, je ne voulais pas du tout parler de cela, je repensais juste à ce qui m’avait amené ici. A Regent’s Park, avec mon sac plein de douceurs, à attendre Connor. Je disais, du coup, je lui ai envoyé un message. Je lui ai donné rendez-vous. Un être vous manque et tout est dépeuplé, ou something like that, alors invitez cet être qui vous manque. En plus j’ai un truc so awesome à lui dire, ou plutôt à lui demander. Je me demande s’il a le permis… Hi hi, so excited.
Peut-être que j’aurais dû dormir un peu plus cela dit. Je sens que le manque de sommeil a tendance à me rendre survolté. En pensant à Connor, à quel point j’avais envie de le revoir, j’étais tout excité, tout content. Je me suis même surpris à lui parler comme s’il était déjà là. I know, weird, right? Anyway, god toutes ces vidéos ont laissé des séquelles… je me demande si cela va s’estomper. Qu’est-ce que je pensais ? Oui, donc, il était là, enfin j’imaginais qu’il était là, bon je vous passe les détails sur tout ce que j’ai imaginé, if you know what I mean… imagination ou souvenirs ?, sometimes it’s hard to tell. Et justement imaginer qu’il était là et que je lui parlais, ou me souvenir de ce que nous nous étions dit, m’a amené à penser à une chose, puis une autre, à me souvenir du voyage que nous avions fait tous les deux. A notre rencontre, à la musique que nous jouions ensemble. J'aime jouer de la musique avec Connor. Cette pensée, ou plutôt cette repensée de la pensée que j’avais eu en pensant à lui devant l’ordinateur ; parce que oui, je suis présentement dans un parc, assis sur un plaid, avec un sac plein de victuailles, j’attends Connor que j’ai invité à pic-niquer, et je repense au moment où j’ai pensé à lui alors que je regardais des vidéos sur internet sur un ordinateur et qui m’a conduit à l’inviter aujourd’hui, vous suivez ? Donc cette pensée-repensée me fait poser les yeux sur la guitare que j’ai amenée. J’aimerais bien jouer de la musique. That would be son fun! Qu’est-ce que je disais déjà ? Oui, donc, d’un coup, en pensant à Connor j’ai eu une idée !

ô mon dieu et la tenue Bart, j’adore. Toutes les vidéos sont marrantes ! Cependant, celle-ci, je semble incapable to get it out of my head.

I wanna make the fanny bounce !

Je m’allonge et ferme les yeux. Il faut que j’essaie de me recentrer. De retrouver un semblant d’esprit. Quand je ferme les yeux je revois la vidéo. J’entends la musique dans oreilles. Je sens le rythme s’inscrire dans mon corps, principalement dans mon bassin. Il faut que je montre cette vidéo, et les autres, à Connor. Et ? Et si je présentais Connor à Gaby, ce pourrait être amusant, nous pourrions faire des vidéos ensembles. Je suis sûr que nous pourrions beaucoup nous amuser.

Je soupire. Connor, my man, j’ai la voix de je-ne-sais-plus-comment-il-s-appelle-le-black-dans-le-cinquième-élément dans la tête.

Leeloo Dallas, multipass ! Décidément, qu’est-ce que j’ai aujourd’hui ?

Je pousse un soupir, avant de fermer les yeux et de me masser les tempes des doigts. La luminosité de mon écran, associée à mon manque de sommeil constant, a le don de faire de mon cerveau un vrai champ de bataille. Mes samedis matins sont particulièrement terribles, passés à m’avancer autant que je peux avant toute chose. Celui-ci n’est pas différent. Il doit être aux alentours de 12h30, et ça doit bien faire quatre heures que j’y suis. Debout depuis 7h15 ce matin, comme toujours, je me suis directement plongé, après un footing de quarante-cinq minutes, une bonne douche, et un petit-déjeuner consistant, dans les méandres de la médecine, pour ne pas en ressortir. Et si ces quelques minutes de sport m’ont fait le plus grand bien, autant dire que ça n’empêche en rien mon cerveau d’être complètement en surchauffe, à présent. Mais j’ai un programme de travail, et j’aime le suivre à la lettre. De toute façon, je l’ai presque fini, pour aujourd’hui, et compte bosser à nouveau en fin d’après-midi. Je suis d’ailleurs en train de relire pour la quatrième fois mon essay de sciences biomédicales sur le rôle des plantes dans la médecine contemporaine (que je viens enfin de terminer, thank God), quand ma porte s’ouvre en grand. Sachant d’avance ce qu’il est sur le point de se passer, je pousse un long soupir d’agacement teinté d’attendrissement – comme toujours. « Lyaaaaaaaaaaall ! » Connor s’écrie, sans plus de considération pour ma pauvre tête, en se jetant sur moi pour me serrer dans ses bras. Je grimace. « Ça fait des heures que t’es enfermé dans ton antre à te griller le cerveau, il fait beau dehors, c’est l’heure de manger, et Jay m’a invité à le rejoindre pour un pique-nique. Alors hop, on se lève, et plus vite que ça. » Il m’embrasse bruyamment sur la joue, et je lève les yeux au ciel, pour faire bonne mesure. « Combien de fois est-ce que je t’ai dit de toquer avant d’entrer, rappelle-moi ? Et je peux savoir pourquoi tu es encore en caleçon, à midi passé ? » je me contente de répondre, presque outré. Il me lance ce regard que je connais par cœur, celui qui veut dire, "si tu crois pouvoir m’échapper comme ça, mon grand, tu te trompes lourdement". Je souris, amusé malgré moi. Ce genre de scènes arrive sans arrêt, avec lui et moi. C’est une constante, et je ne l’avouerai jamais à voix haute, bien sûr, mais je les aime. Elles font partie de ma vie, et je ne les échangerais pour rien au monde. « N’essaie même pas de te défiler. On sort. Point. » Je ricane, avant de tourner à nouveau mon regard vers mon écran d’ordi. Je me mords la lèvre, hésitant. Finalement, après quelque secondes, je hausse les épaules. « J’avais terminé, anyway. Et autant profiter du soleil, parce que ça ne va pas durer. » Un sourire illumine son visage. Il est si beau quand il est heureux que j’en aie le souffle coupé. Inconscient de l’effet qu’il me fait, il m’embrasse une nouvelle fois sur la joue avant de s’en aller en sautillant. « Yaaaaaay ! Pique-nique tiiiiiiiime ! » Levant une nouvelle fois les yeux au ciel, je me lève et le suis hors de ma chambre, après avoir pris mes affaires. Je me dirige vers le frigo, et contemple ce que nous avons à l’intérieur. Je me gratte le sommet du crâne, avant de finalement prendre une bouteille de jus de raisin, me demandant si Jay boit ce genre de truc. Honnêtement je n’en sais rien, ce mec est impossible à lire. Puis je me dirige vers la chambre de mon meilleur ami. Evidemment, celui-ci n’est toujours pas habillé. Je secoue la tête, habitué à ce petit cirque. « Si tu n’es pas prêt dans deux minutes, je pars sans toi, Barton » je lance à la tornade qui s’agite parmi des montagnes de fringues. Il me tire la langue, avant de s’habiller "en vitesse". Quinze minutes plus tard, nous quittons enfin l’appartement. Le trajet jusqu’à Regent’s Park passe relativement vite, comme Connor me raconte ce qu’il a fait la nuit dernière – pour mon plus grand plaisir, vous l’imaginez bien. Puis nous pénétrons dans le parc, et partons à la recherche du jeune musicien. Nous le trouvons allongé sur une natte, endormi ou entrain de méditer, ou… je sais pas. Quand Connor l’aperçoit, il se précipite vers lui pour lui dire bonjour. Je reste un peu en retrait, mal à l’aise. Finalement, après que leurs retrouvailles très… hum… tactiles, aient pris fin, je m’approche presque timidement. « Hey » je salue d’un petit geste de la main. « Connor m’a trainé avec lui, j’espère que ça ne te dérange pas. J’ai amené du jus de raisin ? » j’ajoute, ma voix presque interrogative. Après tout, ce n’était pas moi qu’il avait invité ici.