Partagez
 

 Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Anonymous


Invité
Invité

Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞ Empty
MessageSujet: Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞   Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞ Icon_minitimeMer 24 Juin - 13:26



NEAL & TAMSIN
❝ You put your arms around me and I'm home ❞

La boule au ventre, je regardais la belle demeure qui était la mienne depuis plusieurs années. Cette maison dont j’avais toujours rêvée, avec ce beau jardin. Un peu plus loin, on pouvait apercevoir des jeux pour enfants – nous n’avions pas lésiné, en apprenant la venue au monde d’Aaron et avions bien rapidement fait installé un bac à sable, un balançoire, un toboggan et tant d’autres attractions encore où il pourrait évoluer. De l’autre côté du jardin se trouvait l’espace détente que j’avais tant réclamé et dont j’avais d’ailleurs tant profité. Pour autant, je restais là, à fixer cette magnifique maison, sans oser insérer la clé dans la porte d’entrée. Comme si j’avais peur de ce que je pourrais découvrir en y entrant. Oh, Neal ne ferait probablement pas la stupide erreur de me tromper dans ma propre maison, non ? Encore moins alors que le mariage de Cara arrivait à grands pas et qu’il savait que j’allais bientôt rentrer, même si je ne lui avais pas donnée de date exacte. Peut-être que j’aurais dû. Peut-être qu’une fois à l’aéroport, prête à rentrer pour Londres, j’aurais pu lui envoyer un sms pour le prévenir que je prenais l’avion immédiatement. Mais je n’en avais pas eu le courage. Comme si j’avais eu peur qu’il me dise de rester à Los Angeles et qu’il ne voulait pas de moi à la maison. J’étais incapable de dire à quel moment j’avais commencé à avoir cette triste impression que mon mari et moi devenions presque des étrangers. C’était idiot. Je l’aimais. Plus que tout. Plus que je ne m’aimais moi-même – et étant donné que je m’aimais énormément, ce n’était pas peu dire. Mais nous nous voyions si peu, et les coups de téléphones s’espaçaient de plus en plus. Quand est-ce que nous nous étions vu pour la dernière fois ? Quand est-ce que j’avais vu Aaron et Rachel pour la dernière fois, autrement que par visio-conférence ? Ils avaient tant grandi, et je passais à côté de tout. J’avais failli manquer les premiers pas de Rachel. J’étais venu leur rendre visite un peu par hasard, simplement parce qu’ils me manquaient. Et c’est lorsque je l’ai vue se relever pour venir vers moi que mon cœur s’est brisé pour la première fois. J’avais pourtant tout ce dont j’avais toujours rêvé. J’étais amoureuse, j’avais une famille que j’aimais plus que tout. La petite famille Gallagher faisait les gros titres régulièrement, disant à quel point notre famille pouvait être soudée, à quel point nous étions beaux et heureux. Je venais de gagner l’Oscar de la meilleure actrice, il y a quelques mois à peine. Et j’étais, malgré mes trente-cinq ans, toujours autant magnifique. Peut-être même plus que je ne l’étais avant – et cela sans l’aide de chirurgie esthétique, bien entendu. Je me souvenais à quel point le cap de la trentaine m’avait terrifiée. J’avais été incapable de sourire durant une semaine entière, simplement à la seule idée de devenir trentenaire. Malgré Neal, malgré ses mots doux et rassurants – il s’était montré assez étonnamment patient, contrairement à d’habitude où il n’hésitait pas à me dire lorsque j’en faisais trop.

Expirant un bon coup pour me donner le courage nécessaire, j’entrai enfin à l’intérieur, ma valise en main. La maison était silencieuse. Trop silencieuse. Ce n’était pas étonnant, vu l’heure, les enfants devaient être en cours. Mais où était Neal ? Cette boule toujours au ventre, je grimpai les escaliers, mal à l’aise à l’idée-même de rentrer dans notre chambre – non pas que j’avais peur de le surprendre à faire quelque chose qui me briserait le cœur : Neal n’était pas du genre discret, encore moins lorsque les enfants n’étaient pas là. Je regardais les nouvelles photos qui ornaient le couloir de l’étage dans un sourire attendri. Rachel devenait tellement belle. Je passai mes doigts sur la photo, sentant les larmes commencer à me monter aux yeux. Je n’étais à Londres que depuis à peine une heure et voilà que j’allais déjà craquer. Dans un soupir, je rejoignais enfin notre chambre, avant de jeter un coup d’œil au miroir de pied. Je lançai un sourire à mon reflet, avant de hocher de la tête. J’étais toujours magnifique. Neal ne trouverait pas plus belle que moi. Il devait le savoir. Avec qui pourrait-il me tromper ? Parce que oui, j’étais tout de même infiniment convaincue qu’il le faisait. Il y a un mois, lorsque je l’avais appelé, une femme avait répondu au téléphone. Oh, Neal avait tout de suite trouvé une excuse, se justifiant qu’il s’agissait d’une secrétaire ou de je ne sais plus qui. Et il avait tenté de me rassurer, disant qu’il n’y avait que moi dans sa vie, qu’il ne me trompait pas. Mais il s’agissait de Neal Gallagher. Je n’étais pas dupe. Malgré mon fort idéalisme, j’avais su que cela se finirait ainsi. Comme avec William. Hommes à femmes un jour, hommes à femme toujours. J’étais bien son épouse numéro sept, il ne fallait pas l’oublier. Mais je n’avais pas envie de l’affronter. Je n’avais même pas envie de savoir la vérité. Plus tard. Une autre fois. J’avais juste envie qu’il rentre à la maison et qu’il me prenne dans ses bras. M’allonger contre lui, croisant mes doigts avec les siens. Respirer son odeur, sentir son cœur battre contre moi. C’était tout ce dont j’avais envie pour le moment. Alors je prenais sur moi et respirai un grand coup, avant de sortir mon téléphone de ma poche pour lui envoyer ce fameux sms. J’aurai dû y penser avant. Il était probablement au travail, en ce moment. Et je lui en voudrais fortement s’il laissait en plan ce qu’il était en train de faire simplement pour me rejoindre – la carrière avant tout, après tout, c’était ce que j’avais toujours dit. Pourtant, malgré tout, j’espérai qu’il le ferait. Ou en tout cas, qu’il ne faisait pas quelque chose de suffisamment important, qui passerait avant moi. Puis ensuite, peut-être que nous pourrions passer la journée ensemble, juste tous les deux. A ne rien faire d’autre que se retrouver. Puis nous irions chercher nos enfants à l’école et verrions Cara pour parler de son mariage – et j’aborderai peut-être la question d’être sa demoiselle d’honneur, mais chaque chose en son temps. Bref, nous passerions une journée parfaite, ensemble, en famille.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous


Invité
Invité

Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞ Empty
MessageSujet: Re: Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞   Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞ Icon_minitimeVen 26 Juin - 17:55

Si on lui avait dit que le mariage de sa fille générerait autant de stress, Neal aurait certainement ri et écarté cette possibilité d'un revers de main. Il avait connu son lot de cérémonies et de vœux, et il se plaisait à croire que ses sept mariages consécutifs l'avaient immunisé contre toute angoisse. Seulement c'était la première fois qu'il mariait l'un de ses enfants. Dieu merci, ça n'arriverait pas de nouveau avant quelques années, sauf si Scarlett décidait de convoler avec le premier mec qui croisait sa route. Et même là, il n'aurait pas tant à faire. Après tout, il n'était que le père biologique et si leur relation était au beau fixe depuis quelques années, il doutait que son frère aîné soit ravi qu'il s'implique dans son mariage lorsque ça arriverait. Si ça arrivait. Quand ça arriverait. Whatever. C'était sur Cara qu'il devait se concentrer, Cara et sa crise existentielle. « On en a déjà parlé Cara, fit-il, perdant patience à mesure que le temps s'égrenait. Cette robe te va très bien, Gabrielle t'aime et d'ailleurs, ce n'est pas avec ta mère que tu devrais avoir cette conversation ? » Non pas qu'il n'était pas heureux de l'accompagner every step of the way mais il n'y connaissait pas grand-chose en robe de mariées. Et Jia était en ville, elle aurait pu être là à sa place. Cara fit volte-face, furibonde. « Pourquoi, parce que c'est une femme ? » répliqua-t-elle vertement. Ugh, god no. Il n'était pas prêt à avoir une conversation sur sa fille sur la théorie des genres et le sexisme qui animait encore leur société. C'était du réchauffé et il savait qu'il finirait encore par dire ce qu'il ne fallait pas. Neal soupira, comptant mentalement jusqu'à dix avant de lui adresser un sourire. « Non, bien sûr que non. Mais elle pourrait t'être d'une aide précieuse. Je ne suis pas exactement un expert en matière de mariage tu sais » ajouta-t-il, dans une faible tentative de détendre l'atmosphère. Contre toute attente, Cara éclata de rire mais son hilarité se mua rapidement en crise d'hystérie. « Peut-être que c'est génétique. Peut-être qu'on fait une erreur. Et si elle ne m'aime plus ? Je ne veux pas divorcer papa, je ne peux pas. On a traversé trop de- » Il l'arrêta d'un geste de la main et se leva pour la rejoindre. Ce serait mentir que de dire que la voir là, toute de blanc vêtue, ne l'émouvait pas. Il y avait longtemps qu'il tentait de se convaincre que Cara n'était plus son bébé mais aujourd'hui, alors qu'elle s'apprêtait à se marier, il réalisait que c'était bel et bien le cas. Cara était une femme, une adulte. Dieu merci, elle avait encore besoin de lui et de ses conseils. Il était prêt à la laisser vivre sa vie comme bon lui semblait mais il ne supporterait pas de la laisser trop s'éloigner. « Tout va bien se passer. Vous allez être heureuses, d'accord ? Si vous n'êtiez pas faites l'une pour l'autre, vous le sauriez depuis le temps » Il comprenait ses doutes. Après tout, il avait assisté à toute leur histoire depuis ses débuts. Et il était tout à fait normal d'avoir quelques doutes avant le grand jour. Il était passé par là lui aussi, plus de fois qu'il n'aurait voulu l'admettre.

Son portable vibra dans la poche de son jean et il l'en extirpa, déjà agacé. Il avait expressément ordonné à Holly de ne le déranger sous aucun prétexte. Ils ne tournaient pas aujourd'hui mais ils n'étaient pas à l'abri d'une nouvelle catastrophe et il n'avait aucunement envie de gérer un nouveau scandale. Il avait eu assez à faire le mois dernier avec la crise qu'avait entraîné le départ de l'un de ses acteurs. A sa grande surprise, il ne s'agissait pas de son assistante. « Tout va bien ? » s'enquit Cara devant sa mine stupéfaite. Il sursauta et releva les yeux pour croiser les siens. Oui, tout allait bien. Il ne s'attendait simplement pas à recevoir un message de sa femme. Surtout pas lui annonçant qu'elle était à la maison. Ca n'était pas arrivé depuis des mois et il ignorait comment réagir. Oh, bien sûr, il était heureux de la savoir à Londres mais il était conscient que ce serait de courte durée. La carrière de Tamsin était en plein boom et il était fier, vraiment très fier de ce qu'elle avait accompli. Seulement les tournages à répétition la tenaient éloignée de chez eux et s'il était tout à fait honnête, Neal avouerait qu'il lui en voulait. Egoïstement, il aurait préféré la garder chez eux, rien que pour lui et leurs enfants. Aaron et Rachel lui demandaient régulièrement si maman serait là pour le dîner et il lui était de plus en plus difficile de les rassurer. Lui-même ignorait ce qu'elle faisait, parfois même où elle était et avec qui. Il n'avait jamais été très jaloux mais avec l'âge et les doutes que ça entraînait, il se surprenait à imaginer le pire parfois. Après tout, ils avaient trente ans d'écart et il aurait semblé normal qu'elle lui préférât quelqu'un de plus jeune. « C'est Tam » répondit-il, les yeux de nouveau rivés sur l'écran de son smartphone. Tam qui était rentrée, Tam qui était à la maison. Un sourire fleurit sur son visage, lentement. « Rentre alors, fit Cara en posant une main sur son épaule, promis je ne vais pas agresser la couturière. Je sais me tenir papa, ne t'inquiète pas » Il secoua la tête, amusé par pareille promesse. Elle s'était transformée en bridezilla du jour au lendemain mais Cara était une fille sensée. Avec un peu de chance, elle se contenterait d'être  agaçante et laisserait ladite couturière faire les retouches qui s'imposaient. « Tu es sûre que ça va aller ? » insista-t-il, soucieux. Au début de sa relation avec Tamsin, Cara n'avait pas été ravie, loin de là. Bien sûr, les années passant, son ressentiment s'était amoindri. Aaron et Rachel l'avaient grandement aidée à accepter la situation. Neal s'était montré aussi compréhensif que possible, conscient qu'il était difficile pour sa fille d'accepter qu'il soit tombé amoureux de sa meilleure amie. Ils avaient eu leurs détracteurs dans le milieu également et un grand nombre de journaux avaient argué qu'il s'agissait d'un coup de pub pour faire parler du film qui les avaient réuni. D'autres s'étaient contentés, plus subtils et plus dangereux aussi, de rappeler que Neal avait connu Tamsin très jeune et qu'il avait un temps été ami avec Roman Polanski. Ils avaient géré les rumeurs en gardant la tête haute, ne s'abaissant jamais à répondre à quoi que ce soit. Avec Cara, ça avait été plus compliqué. Elle ne lisait pas les tabloïds mais elle avait ses propres reproches et Neal avait un temps craint que son histoire d'amour ne brise définitivement sa complicité avec sa fille. Complicité qu'il avait été si difficile de reconstruire après son retour à Londres, une décennie plus tôt. Mais tout ça appartenait au passé. Aujourd'hui, les choses entre Cara et Tamsin semblaient s'être arrangées. C'était entre Neal et Tamsin que ça n'allait plus si bien.

En apparence, si, leur mariage était idéal. Ils connaissaient tous deux un succès sans précédent surle plan professionnel. Leurs enfants étaient en bonne santé, tout allait bien. Tout était sensé aller bien, plutôt. Neal souffrait ridiculement de l'absence de sa femme et ce n'était pas les quelques visio-conférences via Skype auxquelles ils s'adonnaient les enfants qui pouvaient y changer quoi que ce soit. Voir Aaron et Rachel en pâtir était bien pire. Il songea au bonheur qui se lirait sur leurs visages lorsqu'ils rentreraient, un peu plus tard. Daniel devait les récupérer à l'école, après le lycée, puisque Neal avait réservé tout son après-midi à son aînée et ses problèmes d'ourlet. Peut-être pourraient-ils aller les chercher ensemble, Tamsin et lui. « Allez, vas-y, tu meurs d'envie de la voir » insista une nouvelle fois Cara et il réalisa alors combien elle avait raison. Peu importait les absences, la distance, puisqu'elle était là. Ils auraient tout le temps d'en parler un peu plus tard. Il y avait plusieurs semaines qu'il ne l'avait pas vue et il ne lui ferait pas l'offense de l'accueillir avec des reproches. Pas tout de suite. Il embrassa donc sa fille et lui adressa un dernier sourire avant de sortir de la boutique de robes de mariées et de filer en direction du métro, pianotant rapidement un on my way à l'intention de son épouse.

Le trajet lui sembla véritablement interminable et c'est passablement irrité qu'il arriva chez lui, pestant encore contre la grossièreté dont pouvaient faire preuve les gens pour peu qu'ils soient un peu pressés. Il était pressé, lui aussi, mais ce n'était pas pour autant qu'il se montrait impoli. Enfin bon, il ne referait pas le monde et les mentalités aujourd'hui, pas qu'il en eut envie de toute manière. Ses mains tremblaient un peu lorsqu'il sortit son trousseau de clés et il lâcha un juron lorsque l'ouverture de la porte d'entrée prit plus de temps qu'à l'ordinaire. Il avait tout d'un adolescent impatient, how ironical. Il reconnut tout de suite les clés qui traînaient dans le vide-poche et ne put retenir un sourire. Elle était là. Des semaines de mails, des semaines à skyper entre deux interviews et trois tournages et elle était là. Il se débarrassa de sa veste et fit un rapide tour du rez-de-chaussée. Vide, vide, vide. Où était-elle allée ? Inquiet, il gagna l'étage et passa dans la chambre de Rachel puis d'Aaron. Vide, vide. Oh. Leur chambre peut-être ? Il s'arrêta net sur le pas de la porte. Tamsin était là, juste sous ses yeux et pourtant, il avait encore du mal à y croire. Combien de temps resta-t-il planté là, une seconde ou cinq minutes, il n'aurait su le dire mais il finit par retrouver ses esprits et traversa en trois enjambées la distance qui les séparait encore. Distance tellement dérisoire d'ailleur, alors qu'ils avaient passé le plus clair de ces derniers mois séparés par un océan. Neal ne supportait pas ça, c'était d'ailleurs pour cette raison que ça n'aurait jamais pu fonctionner avec Jia ou Alice. Il avait besoin d'attention autant qu'il avait besoin d'en donner. La seule raison pour laquelle il avait laissé sa femme partir sans broncher, c'est qu'il savait pertinemment que leur mariage finirait par souffrir de sa frustration si elle restait en Angleterre. Tamsin était talentueuse, il était le premier à le dire, et elle était promise à beaucoup plus que ce que le cinéma britannique seul pouvait lui offrir. Il avait été ravi de la voir réussir et c'est non sans émotion et fierté qu'il l'avait accompagnée à la cérémonie de remise des Oscars. Il n'aurait raté ça pour rien au monde, bien sûr, même si ça signifiait laisser leurs enfants sous la responsabilité de Cara et sa compagne pour le week-end. C'était la dernière fois qu'il avait passé du temps avec elle et ça remontait déjà à plusieurs mois.

Il passa un bras autour de sa taille en l'embrassant, sans prendre le temps de lui demander si elle avait fait bon voyage ni comment elle se sentait. Plus tard. D'abord il avait besoin de la sentir contre lui, de la savoir là et bien là. De réaliser qu'il n'était pas en train de rêver ou d'halluciner mais qu'elle était bien rentrée chez eux, qu'elle était à la maison. Il soupira contre sa bouche, peinant à croire qu'il avait pu vivre ces dernières semaines sans son contact. Personne, lui le premier, n'aurait pu imaginer qu'ils finiraient par tomber amoureux l'un de l'autre. Fut un temps où elle l'agaçait prodigieusement et il s'était promis, après le tournage du troisième opus des Maraudeurs, qu'il ne retravaillerait plus avec elle avant un bon bout de temps. Le destin en avait décidé autrement et il se félicitait aujourd'hui que son directeur de casting de l'époque ait insisté pour qu'ils la contactent, elle et pas une autre. Oui, ils avaient leurs problèmes et l'image qu'on dépeignait d'eux dans les médias n'avait rien à voir avec la réalité mais ça ne l'empêchait pas d'être profondément heureux de l'avoir contre lui. « Tu es là » souffla-t-il, caressant tendrement sa joue d'une main. Il s'était préparé à ces retrouvailles, persuadé que ça tournerait rapidement au vinaigre tant il lui en voulait. Pour lui, pour leurs enfants. Tamsin n'était pas une mauvaise mère, elle aimait Aaron et Rachel, il le savait. Elle avait simplement choisi de placer sa carrière avant le reste et il comprenait ce choix. Vraiment. Ça n'empêchait pas le ressentiment. Pourtant, il lui avait suffit de la voir pour que le manque éclipse l'irritation. « Tu aurais dû me prévenir, je serais venu te chercher » ajouta-t-il avec un sourire et un nouveau baiser. Il ne lui tenait pas rigueur de ne l'avoir prévenu qu'une fois qu'elle était arrivée chez eux. La retrouver dans leur chambre était beaucoup plus intime qu'un aéroport de toute manière et à la réflexion, il préférait ça.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous


Invité
Invité

Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞ Empty
MessageSujet: Re: Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞   Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞ Icon_minitimeSam 27 Juin - 0:00



NEAL & TAMSIN
❝ You put your arms around me and I'm home ❞

Lorsque j’étais encore une enfant, je ne rêvais que d’une chose : rencontrer un jour mon grand amour. Je me souviens parfaitement de l’un de vœux que j’avais fait en soufflant les bougies d’un de mes anniversaires. Il ne s’agissait pas de connaître le succès. Il ne s’agissait pas d’être aimée et adulée de tous. Il ne s’agissait pas de devenir riche et d’avoir la possibilité de faire de nombreux petits caprices de star, simplement parce que je le pouvais. Non, il s’agissait de rencontrer mon âme sœur, la personne avec qui je passerais le restant de mes jours. Lorsque j’avais six ans, j’avais cru que mon vœu s’était exhaussé, alors que je tombais amoureuse de Chris. J’avais cru qu’il serait l’homme de ma vie, que nous nous marierons et aurions beaucoup d’enfants, comme ces contes de fées que mon père me lisait le soir pour m’aider à m’endormir – et simplement passer du temps avec moi, sa petite princesse. J’avais été amoureuse de lui pendant plusieurs années, ce qui pouvait sembler étrange vu l’âge que j’avais alors. Mais encore aujourd’hui, si l’on me posait la question, je dirai qu’il était mon premier amour. Et mon premier cœur brisé, aussi. Beaucoup pensaient qu’il s’agissait de William. Après tout, ma vie s’était retrouvée étalée dans les magazines people dès mon adolescence, comme tous les enfants stars. Avant William, on ne m’avait jamais vue avec un petit ami, donc forcément, les gens avaient supposé que je n’avais jamais été amoureuse avant lui – et n’avais donc jamais souffert avant qu’il ne rompe avec moi. Faux. Jusqu’à mon adolescence, jusqu’à ce que je réalise pourquoi jamais il ne se passerait quoique ce soit d’autre que de l’amitié en Chris et moi, je l’avais aimé. J’avais appris ce que c’était l’amour en tombant amoureuse de lui. Christopher n’était donc pas mon grand amour. Malgré mon ambition qui prenait une place de plus en plus prenante dans ma vie, j’avais ensuite cru que William l’était. Il avait réussi à me faire tomber amoureuse de lui, alors même que je ne voulais pas de relation – je ne voulais pas prendre le risque de souffrir, et encore moins de favoriser une relation à ma carrière déjà fleurissante. Puis il m’avait brisé le cœur en mille morceaux. Je n’allais pas ressasser cette histoire, tout le monde la connaissait à présent – j’avais même consacré un chapitre entier à mon histoire avec William dans ma biographie. Après notre histoire calamiteuse, j’avais tout bonnement renoncé à toute perspective de retomber un jour amoureuse. Ce n’était tout simplement pas pour moi. Comme tout le monde, j’ai des défauts, et disons simplement qu’ils ne me semblaient pas forcément compatibles avec une histoire durable. Alors à quoi bon souffrir inutilement ? J’avais de toute façon une carrière à laquelle je devais penser. Carrière que j’avais, à un moment, fait passer après ma relation avec William. Non pas que j’ai un jour regretté de faire partie du tournage des Maraudeurs au lieu de rejoindre Cara à Los Angeles lorsqu’elle me l’avait proposé. Oui, ma décision avait fortement été influencée par William, mais finalement, j’avais adoré jouer dans cet univers – même si l’ambiance lors des deux derniers films n’avait pas été aussi bien que lors du premier. Alors oui, j’avais complètement abandonné l’idée de retomber amoureuse, de me poser et de fonder une famille. Puis j’avais rencontré Neal. Enfin … Rencontrer n’était pas vraiment le terme exacte, puisqu’après tout, je le connaissais depuis très longtemps – j’étais d’ailleurs une enfant, la première fois que je l’avais vu, ce qui avait malheureusement causé quelques rumeurs nauséabondes à notre sujet lorsque nous avions commencé à nous voir réellement. Mais disons que j’avais commencé à le voir différemment, à un moment où je ne m’y attendais vraiment pas. Et sans réellement m’en rendre, j’avais commencé à tomber amoureuse de lui. Oh, le début de notre histoire s’était montré chaotique, principalement parce qu’il ne voulait pas être avec moi. Enfin si, il le voulait. Il commençait à ressentir la même chose pour moi, simplement, la différence d’âge le dérangeait bien plus que moi. Puis à force de moult arguments, j’avais fini par le convaincre de me laisser une chance. Nous ne nous étions plus jamais quitté depuis.

Je vivais alors un véritable conte de fées. J’obtenais tout ce dont j’avais toujours rêvé, et en plus j’avais l’amour de ma vie à mes côtés, qui me supportait – dans tous les sens du terme – à chacun de mes succès. Je me rappellerai toujours du jour de notre mariage. J’étais tellement stressée, tellement nerveuse. Pas parce que j’avais peur de faire une erreur, mais plus parce que j’en avais finalement rêvé depuis si longtemps qu’il fallait que tout soit parfait. Encore aujourd’hui, il m’arrivait de me demander comment lui avait vécu cette journée. Il s’agissait de son septième mariage, après tout. Peut-être qu’il s’était habitué à tout ce stress, et qu’il ne s’agissait que d’une journée spéciale, une occasion de faire la fête. Je ne lui avais jamais posé la question, et finalement, ce n’était pas vraiment important. Puis Aaron était né, suivi deux ans après par Rachel. L’homme de ma vie m’avait apporté les deux amours de ma vie. Avant de tenir Aaron dans mes bras, je n’avais jamais cru possible d’aimer autant quelqu’un que l’on ne connaissait pourtant pas. Je ne connaissais ni sa personnalité, ni comment il serait plus tard. Et pourtant, je l’aimais infiniment, inconditionnellement. Et il en avait été de même lorsque Rachel était venue au monde. J’étais alors une femme radieuse et comblée. J’étais amoureuse et aimée en retour, et mon petit monde était tout simplement parfait. Puis on m’avait offert un rôle aux Etats-Unis, peu de temps après la naissance de notre fille. J’avais hésité, réellement hésité. Je m’étais dit que la décision devait être prise à deux, ensemble, avec Neal. Et en même temps … Je m’étais souvenue du moment où j’avais décidé de faire passer William avant ma carrière. De la même façon, j’avais un rôle qui m’attendait à Londres et ne doutais pas qu’il ferait un tabac en Angleterre et en Europe. Mais surtout, je m’étais souvenue de la douleur que j’avais ressentie lorsque William m’avait quittée. Et si Neal demandait un jour le divorce ? Est-ce que j’allais réellement le faire passer avant ma carrière, alors que j’avais de nouvelles perspectives à ce moment-là ? Neal m’avait alors soutenue dans mon choix, sans que je ne sache réellement pourquoi. Après tout, deux de ses divorces avaient été causé par ses épouses partant aux Etats-Unis pour y faire carrière. Alors pourquoi pas moi ? Pendant les premiers mois, je m’étais dit qu’il m’aimait simplement encore plus qu’il ne les avait aimées. Je me sentais alors réellement comme la femme la plus heureuse du monde, avec son mari parfait qui s’occupait des enfants et attendait qu’elle ne rentre après son tournage. Puis il y avait eu un autre tournage, que je n’avais pas pu refuser. Je savais, simplement en lisant le scénario, que je serai nominée aux Oscars si j’acceptais. Je n’aurais jamais cru le gagner, cependant, mais je savais que je serai au moins nominée. Cette fois-ci, nous nous étions disputé. Mais comment pourrais-je l’en blâmer, alors que j’avais failli rater les premiers pas de notre fille, simplement parce que j’étais la majorité du temps sur un autre continent ? Et puis les sms s’étaient espacés. Et si je continuais à voir grandir mes enfants via skype, j’assistais aussi à tout ce que je manquais, jour après jour. Je nous voyais aussi, Neal et moi, nous éloigner petit à petit. Je lâchai un rire ironique en me demandant quand est-ce que nous avions fait l’amour pour la dernière fois. Lors de ma victoire aux Oscars. Il y a plusieurs mois, donc. Je n’avais même pas envie d’y penser, tant cela me minait le moral. Surtout que j’étais persuadée qu’il me trompait, malgré tout ce qu’il pouvait me dire pour me rassurer. Encore une fois, j’étais probablement la seule fautive de l’histoire. Même si je préfèrerais qu’il soit au moins honnête avec moi. J’étais terrifiée, réellement pétrifiée à l’idée qu’il ne demande le divorce. Qu’il me quitte pour une autre, ou simplement parce qu’il ne voulait plus être avec moi. Et c’était probablement pour cette raison que je ne l’avais pas prévenu de mon arrivée à Londres. J’avais simplement pris un billet d’avion puis ne l’avais averti qu’une fois dans notre chambre. Je n’avais pas envie qu’il me rejette. Même si je savais que plus rien n’était comme avant autre nous, que nous n’avions plus rien de ce couple parfait que dépeignait les journaux. Même en sachant tout ça, je voulais simplement qu’il me prenne dans ses bras et avoir l’impression, même illusoire, qu’il m’aimait encore.

Mon cœur se mit à battre bien rapidement et irrégulièrement contre ma poitrine, comme je recevais la réponse au sms que je lui avais envoyé. Il arrivait. Il était en route. Il venait. Les larmes me montèrent instantanément aux yeux et je dus bien rapidement contrôler ma respiration pour ne pas me mettre à craquer. Je fis un tour dans la salle de bain, prenant un peu mon temps pour me débarbouiller, me recoiffer et me maquiller. Je devais être plus belle que je ne l’avais jamais été. Je voulais qu’à l’instant où il mettrait un pied dans notre chambre, il se rappelle pourquoi il m’avait épousée et qu’il ne trouverait pas mieux que moi. Je ne savais pas comment je réagirai s’il se montrait réellement honnête avec moi et m’avouait son infidélité. Est-ce que j’arriverais à le surmonter et à le pardonner ? Est-ce que j’arriverais un jour à lui faire à nouveau confiance ? Est-ce que notre mariage survivrait ? J’étais incapable de le dire. J’avais envie de croire que oui. Que je le pardonnerais et que nous trouverions une solution. Que tout redeviendrait comme avant. Alors que j’entendais enfin du bruit provenir du rez-de-chaussée, j’étais comme paralysée, incapable de bouger. Je me trouvais là, dans notre chambre, sans savoir ce que j’étais supposée faire, ni ce qu’il se passerait. Est-ce que nous nous disputerions, alors que nous ne retrouvions tout juste ? Est-ce qu’il me dirait qu’il ne m’aimait plus, que c’était trop tard, et que je devrais retourner aux Etats-Unis ? Au moins, le point positif de le prévenir au dernier moment, c’était que s’il y avait pensé, il n’aurait probablement pas déjà les papiers demandant le divorce avec lui. Oh mon Dieu, j’étais terrorisée. J’étais tétanisée, mes mains tremblaient, alors que je sentais déjà les larmes me remonter aux yeux. Alors qu’enfin je l’aperçus, je n’osais encore bouger, guettant sa réaction. Et lorsqu’enfin je le vis se rapprocher de moi, combler cette distance qui me semblait sans fin, pour venir m’embrasser je sentais enfin tous mes muscles se relâcher, mes doutes se taisant enfin pour laisser place à ces sensations qui m’avaient tant manquées. Ma gorge se serra sous le coup de l’émotion, comme je sentais cette douce caresse sur ma joue, et entendais ses mots. Pour seule réponse, je hochais vivement de la tête, avant de répondre à son sourire par un plus éclatant encore. La boule qui s’était installée au creux de mon ventre semblait enfin vouloir disparaître, se faisant rapidement remplacer par tous ces papillons virevoltants, alors que je passais mes bras sur ses épaules et l’enlaçais. Je restais silencieuse un moment, toujours incapable de dire quoi que ce soit, me contentant de humer son odeur, de sentir la chaleur de son corps contre le mien et de simplement profiter de cet instant présent. Je me reculai un peu, juste un peu, laissant mes bras où ils étaient, avant de glisser mes doigts sur sa joue pour la caresser. Je me mordillai la lèvre, avant d’expirer en me sentant réellement à deux doigts de craquer. « J’ai hésité. Beaucoup. » balbutiais-je, avant de m’éclaircir la gorge. « A te prévenir. Pas à rentrer à la maison. » Une nouvelle fois, je sentais mes yeux pétiller un peu trop, comme ma vision devenait de plus en plus floue. « J’avais peur que tu me dises … que tu me dises que tu ne veuilles pas que je rentre … » Une larme m’échappa, puis une autre, et je le libérai de mon emprise pour les essuyer. Je m’éclaircis une nouvelle fois la gorge, avant de déposer mes lèvres sur les siennes tendrement, presque timidement. Je lâchai un soupir d’aise en approfondissant le baiser, avant de me décaler, un peu à regret. Je posai ma tête sur son torse, incapable de me tenir trop éloignée de lui, ayant besoin de le sentir contre moi encore un moment. « Tu m’as vraiment, vraiment, manqué. » murmurai-je, ma gorge se contractant à nouveau, avant de déposer un tendre baiser à l’orée de son cou, et de reposer ma tête contre son torse.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous


Invité
Invité

Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞ Empty
MessageSujet: Re: Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞   Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞ Icon_minitimeSam 27 Juin - 1:38

Ces derniers temps, on lui demandait souvent comment il pouvait supporter l'absence de sa femme. Certains journalistes allaient même jusqu'à parler de leurs enfants en bas âge. Il les arrêtait d'un regard, refusant que qui que ce soit insinue que son épouse était une mère indigne. Bien sûr qu'Aaron et Rachel souffraient de ne pas voir Tamsin tous les jours mais il suffisait de voir leurs sourires lorsque son visage apparaissait sur l'écran de l'ordinateur pour effacer momentanément l'inquiétude de Neal. Tant que ses enfants étaient heureux, il pouvait tout encaisser, même la distance. C'était curieux d'ailleurs, surtout compte tenu de son passé. C'était l'absence qui avait causé son premier divorce. Jia était une jeune avocate brillante et elle voyageait beaucoup trop pour leur permettre d'avoir une relation stable. Alice, well, avec Alice, c'était une autre histoire. Le mariage en lui-même était une institution bien trop sérieuse et compliquée pour elle, il l'avait compris tout de suite. Pourtant, elle l'avait épousée et il avait cru que ça s'arrangerait. L'échec n'en avait été que plus cuisant. Elle avait même été jusqu'à prendre Daniel avec elle et il l'avait laissée faire sans se battre, ce qu'il regrettait amèrement à présent. Peut-être auraient-ils pu être vraiment heureux s'il avait été un peu plus persistant dans sa volonté de la faire rester auprès de lui. C'était toutefois une éventualité à laquelle il évitait de penser. S'il était resté avec Alice, il n'aurait sans doute jamais connu Aaron et Rachel. La paternité le remplissait de joie. Il aimait les enfants et après Daniel, il avait pensé ne plus jamais connaître le bonheur d'être père à nouveau. Bien sûr, il avait découvert l'existence de Scarlett mais ce n'était pas la même chose. Il ne l'avait pas vu naître, n'avait pas assisté à ses premiers pas, ni à ses premiers mots. Ce n'était pas lui qu'elle avait appelé Papa, il n'avait pas chassé les monstres sous son lit ni effacé ses cauchemars d'un baiser comme il avait pu le faire avec Cara, Daniel puis Aaron et Rachel. Ses deux derniers étaient arrivés dans sa vie presque comme une surprise. Bien sûr qu'il avait envisagé l'éventualité d'avoir des enfants avec Tamsin, c'était une étape importante dans la vie d'un couple. Toutefois leur différence d'âge l'avait un temps empêché d'y songer sérieusement. Il approchait dangereusement de la soixantaine à l'époque où ils avaient décidé d'être parents et ça l'avait terrifié. Il se sentait vieux, un peu usé aussi et la naissance de son fils avait su lui insuffler l'énergie nécessaire pour se lancer dans cette nouvelle aventure. Oh, ça n'avait pas été facile tous les jours et ça l'était devenu encore moins lorsque Tamsin était partie aux États-Unis. Il était parvenu à élever Cara seul, en conciliant habilement son rôle de père et son job mais il n'avait plus trente ans. Il avait une femme et pour lui, c'était à ses côtés qu'était sa place, avec leurs enfants. Mais il s'agissait de Tamsin. Il savait combien sa carrière comptait, il la connaissait bien à force. Alors quand elle avait annoncé son départ, il s'était promis de la soutenir coûte que coûte, sans rechigner ni se plaindre. Les semaines passant, peut-être s'était-il fait un peu plus distant, c'est vrai mais qui pouvait l'en blâmer ? Il partageait avec Alice la garde de leur fils qui était définitivement entré dans l'adolescence et n'était pas toujours ouvert à la discussion. Aaron et Rachel étaient très jeunes, et bien sûr, nécessitaient énormément d'attention. Il n'avait plus le temps de rassurer sa femme, laquelle avait mis un océan et des milliers de kilomètres entre eux. Elle était loin et il n'avait pas la force de l'atteindre. Ses mails s'étaient faits plus courts, ses sourires moins chaleureux et il avait doucement laissé s'installer le doute dans sa voix sans chercher à l'apaiser.

Mais elle était là à présent, devant lui, dans cette chambre qu'ils avaient passé des semaines à décorer. Neal avait tenu à ce qu'ils s'installent dans un endroit à eux, rien qu'à eux. Sa précédente habitation, à Kensington, était pleine des souvenirs d'Alice. Il lui avait semblé injuste et tout à fait grossier d'imposer à la jeune femme une maison où on pouvait encore respirer la présence de sa précédente épouse. Cette attention avait fait beaucoup rire Jia, qui ne s'était pas privée de lui faire remarquer qu'il n'avait jamais eu la même délicatesse au cours de ses précédents mariages. Il s'était contenté de hausser les épaules, affirmant que cette fois, c'était différent. Le plus effrayant, à ce moment-là, c'est qu'il y croyait réellement dur comme fer. Pour médiatisé qu'il fut, Neal évitait soigneusement de parler de sa vie privée. Il restait quelqu'un d'assez pudique et après l'annonce de sa relation avec Tamsin, chaque question qu'on lui avait adressé l'avait mis mal à l'aise, pour peu qu'elle ait été vaguement reliée à sa nouvelle compagne. Il ne voulait pas que le reste du monde sache quoi que ce soit. Les rumeurs l'avaient dérangé pourtant, beaucoup même. Les gros titres des torchons à scandales l'avaient fait sortir de ses gonds et pour la première fois de sa vie, il avait tenu à les poursuivre. Lorsque la presse s'en était pris à Cara, elle l'avait convaincu de ne pas y prêter attention, arguant que ça n'avait pas d'importance et s'il était furieux, le calme de sa fille l'avait apaisé. Pour Tamsin, il avait vu rouge. Plain and simple. Les journalistes avaient su appuyer là où ça faisait mal et il n'avait pas pu rester stoïque. Aujourd'hui encore, on en parlait. Même parmi ses amis. Certains petits plaisantins étaient allées jusqu'à lui demander si sa femme ne s'était pas enfuie avec le nouveau joli cœur d'Hollywood. C'était logique, en quelque sorte et il avait fini par se le demander lui-même. Pourtant, il aurait suffi d'un coup de fil pour s'en assurer. Il y avait beaucoup pensé, avait parfois veillé en fixant son portable mais jamais il n'était allé jusqu'à l'appeler. Peut-être par peur de tomber sur une voix masculine ou pire, d'atterrir sur sa messagerie. Douter ainsi était pire que tout. Au moins, s'il avait trouvé le courage de lui demander, il aurait pu être fixé. Oui, la trahison aurait été douloureuse mais il aurait su. C'était bien mieux que de nager en eaux troubles, sans rien savoir. Il s'était plongé dans le travail pour éviter d'y penser et dans l'éducation de ses enfants. On ne l'avait jamais autant vu aller chercher ses petits derniers à l'école et Dan commençait probablement à en avoir assez de le voir passer dans sa chambre trois fois chaque soir pour s'assurer que tout allait bien. C'était comme si en redoublant d'attentions pour ses enfants, il tentait à la fois de combler le gouffre que l'absence de leur mère avait creusé et d'éviter les questions qui peuplaient sa tête. Des questions qui revenaient en force maintenant qu'elle était à Londres. Des questions qu'il repoussa dans un coin de sa tête, désireux de colmater la brèche qui s'était ouverte en lui lorsqu'elle était partie.

Ses bras trouvèrent naturellement leur place autour de sa taille, l'enlaçant plus fort que nécessaire pour s'assurer qu'il ne rêvait pas. Il en aurait été capable, pitoyablement capable d'imaginer le retour de sa femme tant il l'attendait. Il savait qu'elle devait rentrer. Après tout, Cara restait l'une de ses amies les plus proches et quand bien même ne se seraient-elles pas si bien entendu, Neal était certain que Tamsin n'aurait pas manqué ce mariage. Il était heureux, infiniment heureux que Cara et Gabrielle aient décidé d'attendre autant pour sauter le pas. Sans leur union qui approchait, Tamsin n'aurait eu aucun prétexte de revenir et il aurait été contraint de continuer à la voir au travers d'un écran. Il réalisa, alors qu'elle l'étreignait à son tour, combien il ne supportait plus tout ça. Neal n'avait jamais caché son besoin de contact physique. Ça aussi, ça avait fait coulé beaucoup d'encre. Il se souvenait encore des photos de l'avant-première du film qui avait fait tout basculer entre eux, de la main possessive qu'il avait laissé sur sa hanche une bonne partie de la soirée, de son besoin de rester près d'elle alors qu'ils n'en étaient pourtant qu'aux prémices de leur relation. Si la presse ne reflétait guère la réalité de leur couple, elle ne s'était toutefois pas trompée là-dessus. Il avait besoin de la toucher, chose compliquée lorsqu'ils se trouvaient sur deux continents différents. C'était merveilleux que de pouvoir à nouveau sentir la douceur de sa peau sous ses doigts. Être capable de la regarder sans la moindre barrière avait son charme, certes, mais pouvoir caresser son visage après tant de temps le bouleversait. Il pencha légèrement la tête, s'appuyant contre la main qu'elle avait levé vers lui avec une tendresse qu'on ne lui aurait pas prêté. Pour beaucoup, elle était cette actrice talentueuse et exigeante qu'on imaginait mal dans un rôle de mère et d'épouse. Lui-même l'avait longtemps considérée comme une gamine un peu prétentieuse et agaçante. Aujourd'hui, il ne pouvait discerner l'actrice de la femme. Peut-être parce qu'elle était sa femme justement. La sentant fébrile, il embrassa la paume de sa main et fronça les sourcils devant ses yeux brillants. Sa voix avait une faiblesse qu'il ne lui connaissait guère et Neal sentit son cœur se serrer. Pas une seule fois il n'avait imaginé qu'elle ait pu éprouvé la mêmepeine que lui. Pas une seule fois. How selfish and dumb. Il la connaissait mieux que ça pourtant, il savait très bien à quel point elle était sensible. Il n'était pas l'un de ces abrutis qui accordaient la moindre importance à ce que racontaient les journaux et les mauvaises langues du milieu. Et pourtant, il s'était laissé aller à imaginer qu'elle avait la belle vie, à LA. Que tout allait bien pour elle et qu'ils ne lui manquaient pas. Comment avait-il pu s'enfermer à ce point dans son propre chagrin au point d'en oublier le sien ? Ce n'était pas l'homme, le mari qu'il s'était promis d'être. Il se raidit devant ses larmes, mâchoire crispée et regard sombre. C'était donc comme ça qu'ils allaient se retrouver. Dans les larmes et les regrets. Merveilleux. Ce n'était pas comme ça qu'il avait imaginé cette scène et, à ce stade, même une dispute aurait mieux valu.

Il déglutit avec grandes difficultés lorsque Tamsin se rapprocha à nouveau, enfouissant son visage contre son torse, et il mit quelques secondes à l'enlacer à son tour. Comment pouvait-elle douter de lui à ce point ? Et surtout, comment avait-il pu la laisser en arriver là ? Il connaissait la réponse à cette question. Il avait laissé faire, délibérément, parce qu'au fond, il lui reprochait son absence. Il comprenait, il comprenait vraiment, bien plus qu'il ne l'aurait souhaité d'ailleurs. Il comprenait mais ça n'avait pas empêché la frustration de s'installer. Comment aurait-il pu en être autrement de toute manière ? Ils avaient beau être ensemble depuis plusieurs années, il voulait encore la retrouver le soir, après une journée de tournage. C'était à elle qu'il voulait raconter la dernière exigence de son actrice vedette, auprès d'elle qu'il voulait lire les scénarios que de jeunes auteurs lui envoyaient dans l'espoir qu'il les adapte, avec elle qu'il voulait dîner après avoir couché Aaron et Rachel. C'était à elle qu'il voulait faire l'amour avec l'entrain d'un gamin de vingt ans, malgré ses lombaires peu conciliantes. Elle l'avait privé de tout ça en partant et, oui, au fond, il lui en voulait. Il lui en voulait et ce n'était pas bien, ce n'était pas juste. Il avait su dès le départ quelle place sa carrière prenait dans sa vie. Hell, il la connaissait depuis suffisamment longtemps pour le savoir. Along the way, sans doute s'était-il mis à penser qu'elle avait changé, que la vie de famille avait modifié sa perception de la vie. Quel vieux con il faisait. « Love, tu m'as manqué aussi. Tellement » souffla-t-il dans ses cheveux, la gorge nouée. Il prit son visage en coupe et chercha son regard. Dieu qu'il détestait la voir pleurer. Il secoua la tête, amer. « Tu n'aurais pas dû penser ça. C'est chez toi ici et pourquoi, comment as-tu pu imaginer que je ne voudrais pas te voir ? Tamsin, je- ça fait des semaines, des mois que je n'ai pas pu te regarder correctement, que je n'ai pas pu te toucher. Bien sûr que je voulais que tu rentres. Je n'attendais que ça » Et il n'était pas le seul. Mais parler d'Aaron et Rachel, même de Daniel qui avait pour sa belle-mère une admiration à la limite de l'adoration, parler d'eux ne semblait pas être la chose à faire. Ce n'était clairement pas leur réaction qu'elle avait craint mais la sienne, parce que si l'amour de leurs enfants était inconditionnel, le sien, en revanche, était susceptible d'être remis en question. « Qu'est-ce qui se passe, qu'est-ce que tu as ? » insista-t-il, vaguement agacé. Elle n'était pas sensée être dans cet état-là, pas du tout. Ils auraient dû être heureux, vraiment heureux. Les retrouvailles de ce genre étaient un luxe dans leur situation et il semblait ridicule de perdre du temps avec des larmes. Neal n'avait pas la patience pour ce genre de choses mais il s'efforça de respirer profondément. Rester calme, il fallait qu'il reste calme.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous


Invité
Invité

Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞ Empty
MessageSujet: Re: Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞   Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞ Icon_minitimeSam 27 Juin - 15:36



NEAL & TAMSIN
❝ You put your arms around me and I'm home ❞

A de nombreuses reprises, j’avais failli sauter dans un avion pour aller retrouver Neal et nos enfants, même pour un week-end. Au tout début, lors de mon premier tournage aux Etats-Unis, je l’avais fait, d’ailleurs. Un week-end par mois, je m’efforçais de revenir à la maison. Je sautais dans les bras de mon mari, à peine entrait-il dans mon champ de vision à l’aéroport. Il était bien plus discret que moi, en particulier dans les lieux publics, mais ce n’était pas vraiment comme si je lui laissais réellement le choix. J’étais fusionnelle. Je l’avais toujours été. J’avais ce besoin d’être en contact permanent avec l’homme que j’aimais et, pendant longtemps, il avait suffit qu’il me prenne dans ses bras pour que je me sente en paix, heureuse et comblée. Alors forcément, dès que je le voyais, j’avais besoin d’être dans ses bras, d’être collée à lui, encore plus que d’ordinaire, vu que j’avais un mois de tendresse à rattraper. Les paparazzi s’en donnaient à cœur joie, forcément. Déjà habituellement, j’avais bien du mal à faire un pas devant l’autre sans en croiser, mais lorsqu’il s’agissait de retrouvailles dignes de Love Actually, à faire pleurer dans les chaumières, ils n’hésitaient pas à nous filmer et à nous mitrailler de photos. Mais cela ne m’avait jamais dérangée, et j’imagine que Neal avait fini par s’y habituer. Les premiers mois de notre relation, pourtant, j’avais pu voir à quel point il était mal à l’aise. Je ne savais pas s’il s’agissait de notre différence d’âge et des atroces rumeurs qui avaient pu venir avec, ou si c’était simplement ce raflu médiatique qui nous suivait jour après jour. Probablement un peu des deux. Lorsque l’on est une actrice d’une forte notoriété, les magazines people ne nous lâchent pas. Ils faisaient partie intégrante de notre vie et Neal, de par sa profession, savait qu’ils étaient en partie aussi la raison de notre succès. Pour autant, les rumeurs entre nous avaient commencé avant même que je n’en parle à mes parents. Notre proximité lors de la première de notre film avait fait jaser, il fallait bien l’avouer. Même si nous n’étions pas encore réellement ensemble, principalement parce que Neal avait encore bien trop de doutes nous concernant, nous ne cessions d’être de plus en plus proches. Tous deux ayant tendance à avoir une nature plutôt fusionnelle, nous avions besoin d’être en contact, de sentir la présence de l’autre, de nous toucher. Plus qu’une simple envie, il s’agissait alors presque d’une nécessité. J’étais incapable de dire à quel moment exactement j’étais tombée amoureuse de lui. Un jour il n’était que mon producteur, le père de celui que je considérais comme ma meilleure amie, cet homme qui ne s’était jamais réellement montré tendre avec moi, même si je traversais alors une des pires périodes de ma vie. Et un autre jour, j’étais incapable de passer quelques heures sans textoter avec lui, et ne pas le voir durant plus d’une journée me semblait être intenable. Ce qu’il s’était passé entre les deux, je n’en avais aucune idée. Je ne savais même pas quel avait été le déclic, cet instant où j’avais commencé à le désirer – il avait toujours été bel homme, mais disons simplement que je ne l’avais jamais réellement regardé de cette façon-là, même lorsque j’agissais comme la pire des trainées – et à le voir différemment. A m’attacher à lui, à commencer à l’apprécier en tant que personne et à le voir comme un homme, au lieu d’un simple producteur.

Disons simplement que les choses s’étaient faites naturellement, entre nous, sans que nous n’y pensions réellement. Nous nous étions petit à petit rapprochés, sans même vraiment le réaliser. Puis un soir, il m’avait embrassée, et s’était ensuite décalé trop vivement, presque –probablement – honteux. Lorsque j’avais voulu l’embrasser en retour, il m’avait repoussée, s’excusant, avant de partir, me laissant là, seule, en plein milieu de ma loge. Notre différence d’âge n’était pas – et ne serait jamais – des plus banales. Trente ans. Il avait trente ans de plus que moi. J’étais plus jeune que sa fille ainée. Il n’avait que dix ans de moins que mon père, et était donc plus proche de son âge à lui que du mien. Etrangement, ce n’était pas quelque chose qui m’avait dérangée. A partir du moment où il m’avait embrassée, je réalisais que j’étais amoureuse de lui, et que je ne pouvais pas le laisser partir. Alors je l’avais harcelé, littéralement. Je l’avais inondé de sms, et devais bien l’appeler plusieurs dizaines de fois par jour. Lorsqu’il m’avait demandé de le laisser tranquille, j’avais failli abandonner. Je m’étais allongée sur mon canapé, avant de me mettre à pleurer doucement. Je savais qu’il le voulait aussi, il était celui qui m’avait embrassée en premier. Il était celui à avoir montré un signe d’intérêt, me faisant l’effet d’un électrochoc. Sans ce baiser, peut-être que je ne me serais rendue compte de rien, enfermée dans cet espèce de déni, ayant inconsciemment peur de me faire repousser et de souffrir. Il n’avait suffit que d’un baiser pour que j’y vois clair, et que je sache ce que je voulais réellement : lui. Alors non, je n’avais pas abandonné. J’étais allée le voir, chez lui, avant de me laisser tomber contre sa porte d’entrée en réalisant qu’il n’était pas présent. Et je l’avais attendu, plusieurs heures, jusqu’à ce qu’il ne rentre. Puis je l’avais fait me parler, lui demandant de me regarder dans les yeux et de me dire qu’il ne voulait de moi. Lorsqu’il avait enfin parlé de notre différence d’âge, du fait que ce n’était pas normal, pas sain, j’avais cité le seul exemple que j’avais eu en tête : Catherine Zeta-Jones et Michael Douglas. Oui, ce n’était pas forcément l’exemple le plus mature, lorsque l’on était intéressée par une personne qui avait presque le double de son âge, et l’expérience qui allait avec. Mais la vérité, c’était que j’avais besoin de lui montrer que c’était possible. Qu’il n’y avait qu’à essayer et voire ce qu’il adviendrait. Qu’est-ce que l’on risquait, après tout ? Souffrir, oui, en effet, et malgré mon apparente détermination, j’étais en réalité moi-même terrifiée. Mais l’âge ne devrait pas être un frein. Ce n’était pas si important que ça, en tout cas, c’était ce que je pensais – et pensais toujours aujourd’hui.

Malgré ce besoin d’être en contact physique avec lui, j’avais fini par espacer mes retours, par manque de temps et par fatigue. J’avais beaucoup de mal à m’acclimater aux différents décalages horaires, et j’étais tout simplement épuisée à chaque fois. Alors nous nous voyions par Skype. Ce n’était pas la même chose, c’était certain, mais j’avais cru que ça me suffirait, nous suffirait. Que nous étions plus fort que tout, que notre mariage survivrait à mon ambition. J’avais cru que je pourrais tout avoir. Le fait est que je m’étais amèrement trompée. Je ne pouvais pas tout avoir. Nous nous séparions, petit à petit. La distance était trop importante, et les sms devenaient presque inexistants. Encore plus depuis qu’une femme avait répondu à son téléphone il y a un peu plus d’un mois. Malgré tout ce qu’il me disait pour me rassurer, je n’arrivais pas à le croire. Et peut-être que c’était finalement ce qu’il y avait de pire. Nous traversions une crise bien plus importante que notre différence d’âge, au point que je n’arrivais pas à lui faire confiance, que je ne le croyais pas lorsqu’il me disait qu’il n’y avait que moi et qu’il s’agissait simplement d’une assistante qui m’avait répondue. Peut-être qu’il disait la vérité. Peut-être qu’il ne me trompait pas. Pourtant, cette simple idée me donner envie de ricaner amèrement, tant j’étais persuadée du contraire. Au point que j’avais failli le tromper, moi aussi. J’avais trop bu et avais failli retourner à mes travers d’antan. J’étais avec ma co-star, à une soirée organisée par la production, dans un hôtel. De l’alcool à flot, un homme gentil qui ne cessait de me complimenter et un hôtel avec une chambre réservée à mon nom. Tous les ingrédients étaient présent pour un bon dérapage en due forme. Alors que j’étais déjà à deux doigts pleurer, il m’avait raccompagnée à l’étage pour ne pas que l’on puisse me voir dans cet état. Il m’avait consolée, m’avait écoutée, s’était montré tendre, présent. Il était là, assis à mes côtés sur mon lit, alors que mon mari se trouvait sur un autre continent, probablement dans les bras d’une autre femme. Il me tenait dans ses bras, me laissant pleurer contre son épaule. Et puis il y avait tous ces compliments, si proche d’un éloge, qu’il me faisait et j’avais craqué. Depuis combien de temps Neal ne m’avait pas regardé avec ces yeux là ? Depuis combien de temps ne m’avait-il pas complimentée, rassurée ? Alors je l’avais embrassé. J’avais rapidement pris conscience de la situation, cependant, et m’étais excusée platement en m’éloignant. Je n’étais pas infidèle, et ne l’avais jamais été. Même si le terme jamais était un peu cocace, lorsque l’on y pensait, étant donné que je n’avais finalement été que dans deux relations.

Forcément, la peur que Neal me rejette me tiraillait et était la raison qui m’avait poussée à ne rien lui dire, alors que je prenais cet avion et que je rentrais enfin auprès de lui. Peut-être qu’il ne voulait plus me voir, peut-être que sa maitresse lui suffisait et qu’il était tombé amoureux d’elle. Peut-être qu’il ne m’aimait plus, et que mon arrivée le dérangerait plus qu’autre chose. Je n’en avais aucune idée, j’étais simplement perdue. Pour autant, ses mots me rassurèrent, me mirent le baume au cœur. Me réchauffèrent aussi. Ou peut-être était-ce le fait d’être dans presque collée à lui, d’avoir ses mains sur mon visage, de sentir enfin sa peau contre la mienne. Mais rapidement, je réalisai qu’il s’agaçait de me voir ainsi, au ton de sa voix. Il me demandait ce qu’il se passait et, en même temps, c’était comme s’il n’avait pas envie d’en parler. Pour tout dire, c’était aussi le cas pour moi. Nous avions besoin de parler, pourtant. D’être honnête, de dire ce qui n’allait pas. De trouver comment arranger la situation et redevenir ce couple soudé que nous n’étions plus depuis de nombreux mois. Et j’avais peur de lui parler, peur de le confronter. Peur qu’il m’avoue ce qu’il avait fait – ce qu’il faisait – et que nous en venions à nous séparer. Neal était ma vie. Si j’aimais mes enfants plus que tout au monde, il était mon rempart, mon ancre, celui qui me permettait de respirer et de faire battre mon cœur. Je n’arrivais pas à imaginer ce qu’adviendrait de ma vie s’il n’en faisait plus partie. Tout simplement parce qu’elle tournait autour de lui, malgré tout. Mes lèvres tremblaient, comme j’essayais de faire le tri dans mes pensées, de trouver les bons mots. « Je suis oscarisée. » murmurai-je dans un sourire triste. « C’est ce dont j’ai toujours rêvé. Depuis mon tout premier prix, j’ai rêvé de cet instant. » repris-je, ne faisait que répéter finalement des choses qu’il savait parfaitement bien. « Alors pourquoi je ne suis pas heureuse ? » La vérité, c’était que j’avais presque été plus heureuse de le voir la veille de mon oscarisation que de recevoir ce prix. Il m’avait tellement manqué, qu’être dans ses bras m’avait remplie d’une joie infinie. « Pourquoi est-ce que je dois choisir entre être avec toi, dans tes bras, avec nos enfants et être là-bas, à avoir le succès que j’ai toujours voulu ? » Parce que c’était finalement ça, le problème, et que je le savais. Nous étions dans une impasse. Il ne viendrait jamais s’installer à Los Angeles avec moi. Et si je restais à Londres, si je restais à la maison, je finirai par lui en vouloir et le blâmer de m’avoir fait le choisir. « J’ai l’impression de tout manquer, quand je suis là-bas. Et il y a ce vide qui n’arrive pas à être comblé, parce que vous n’êtes pas là pour partager toutes ces merveilleuses choses avec moi. » Et pourtant, encore une fois, j’étais la seule responsable. J’étais celle qui avait pris la décision de faire passer ma carrière avant ma famille, au lieu de m’accommoder de ce que l’Angleterre avait à m’offrir. J’étais celle qui avait eu besoin de plus, de toujours plus, au point de délaisser les gens que j’aimais le plus au monde. Lui n’avait fait qu’accepter ma décision. « Et j’ai vraiment, vraiment, peur que tu te lasses de moi, que tu m’en veuilles de ne pas être là. Que tu trouves mieux, quelqu’un qui serait avec toi tout le temps, qui t’apporterait ce dont tu as besoin. Que cette situation vienne à tuer notre mariage. » J’avais presque envie de rajouter que je n’y survivrai pas mais … Ce serait finalement odieux que de lui faire ça.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous


Invité
Invité

Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞ Empty
MessageSujet: Re: Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞   Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞ Icon_minitimeSam 27 Juin - 18:56

D'aucuns auraient pu penser qu'après six mariages ratés, Neal aurait compris la leçon et se serait tenu loin de tout engagement. C'était ce qu'il avait tâché de faire dans les mois qui avaient suivi sa séparation définitive avec Alice. Meurtri par la défection de son ex-femme, il avait trouvé un certain salut dans son travail. De toute évidence, oui, il était un piètre mari mais on ne pouvait nier son talent et sa rigueur en tant que réalisateur. La rupture lui avait toujours apporté la motivation et l'énergie nécessaires à de grandes choses. Tristement, ses meilleurs films étaient ceux qui avaient suivi ses divorces et ses échecs amoureux. Personne n'avait eu vraiment l'audace de faire le rapprochement, en dehors de Jia. Jia toujours là, envers et contre tout. Toujours prête à écouter, toujours prête à le conseiller ou à la sortir du pétrin. Il se souvenait encore de la mine déconfite affichée par l'enquêteur de Scotland Yard qui l'avait interrogé, suite au suicide de Jodie et de la prestance avec laquelle sa toute première épouse avait débarqué. S'ils n'étaient clairement pas fait l'un pour l'autre, ils faisaient une fine équipe et d'excellents amis. Pourtant, même elle avait émis des réserves lorsqu'il lui avait parlé de Tamsin. C'était elle qu'il avait appelé à la rescousse lorsqu'il avait cédé à son désir et avait embrassé la jeune femme, après une journée de tournage particulièrement difficile. C'était une réaction tout à fait naturelle venant de lui. Lorsque quelque chose n'allait pas, il appelait Jia. Les gens trouvaient ça étranges, Cara souriait avec beaucoup de tendresse chaque fois que cette manie revenait sur le tapis et généralement, la femme qui partageait sa vie n'appréciait guère. Neal fonctionnait comme ça, il s'était construit avec elle et il était trop tard pour changer.


Elle décrocha à la deuxième tonalité avec un allô inquiet. Bien sûr qu'elle était inquiète. Il était près de minuit à Londres et elle avait appris depuis bien longtemps à jongler entre les fuseaux horaires. Le simple fait de l'appeler en pleine nuit était suspect. « Neal ? Qu'est-ce qui se passe ? » s'enquit-elle immédiatement. Jia ne demandait jamais si tout allait bien, dans ce genre de situations, parce que Jia savait que ce n'était pas le cas. Il l'appelait rarement à pareille heure pour discuter de la pluie et du beau temps. Non pas que ce fut dans leurs habitudes de toute façon. « J'ai fait une connerie, Jia. Une grosse connerie » soupira-t-il contre son téléphone, accoudé à son bureau. Une fois qu'il avait réalisé qu'il était bel et bien en train d'embrasser son actrice principale, Neal avait filé des studios aussi vite qu'il avait pu. Rien ni personne n'aurait pu l'arrêter. « Tu n'as rien fait d'illégal ? Je peux me débrouiller pour être là dans quelques heures s'il faut- » « Non. J'ai, mh. Je t'ai parlé de Tamsin Graham, right ? » Bien sûr qu'il lui en avait parlé, il lui parlait de tout. De son assistant un peu trop aguicheur qui n'avait toujours pas compris que Neal n'aimait et n'aimerait jamais que les femmes, de son tournage qui prenait du retard en raison d'un problème de décors et d'autorisations officielles, de son fils qui parvenait à s'épanouir malgré la garde partagée. De tout, d'absolument tout. Évidemment qu'il lui avait déjà parlé de Tamsin et ce bien avant qu'elle ne commence à lui plaire. Il aurait été bien incapable de dire quand cet aspect de leur relation avait changé d'ailleurs. Il l'avait longtemps trouvée agaçante, même lorsqu'elle était enfant. Et voilà que vingt ans plus tard, il ne trouvait rien de mieux à faire que de lui sauter dessus. Smooth move. « Je sais qui est Tamsin Graham, Neal, j'ai aussi assisté aux débuts de notre fille tu sais » lui rappela Jia et il se raidit. Shit, Cara. Cara, sa fille bien plus âgée que la femme qu'il avait embrassé un peu plus d'une heure plus tôt. Cara qui était très proche de Tamsin. Cara. Bon sang, à quoi pensait-il ? Il était vieux. Vieux et dégoûtant. « Je l'ai embrassée. J'ai, je, je l'ai embrassée » répéta-t-il, comme si insister là-dessus pouvait effacer son malaise. Parce que le bien-être diffus provoqué par ce baiser n'avait pas duré bien longtemps, sitôt qu'il s'était rendu compte de ce qu'il faisait. « Tu as fait quoi ? Neal ! » Elle jura en coréen dans le combiné et si Neal se sentait déjà mal avant ça, il eut soudain l'impression de glisser au trente-sixième dessous. Il savait fort bien que Jia ne le féliciterait pas mais imaginer qu'elle le sermonnerait et entendre l'actual sermon étaient deux choses bien distinctes. Livide, il s'efforça de respirer profondément, régulièrement, hochant occasionnellement la tête. Réaction inutile puisqu'elle n'était pas en face de lui mais Jia ne sembla pas remarquer son silence, trop occupée à tenter de lui remettre les idées en place. « Saute-la si c'est dont tu as besoin pour te la sortir de la tête » conclut-elle, toujours si pragmatique. Il se fendit d'un sourire fatigué. Oh, il aurait aimé que ce soit aussi simple, que ce soit purement et simplement sexuel. Non pas qu'il ne désirait pas Tamsin, loin de là. Le problème, c'est que ça ne s'arrêtait pas là et cette fois, les conseils de Jia ne lui seraient d'aucune aide.


Ils l'avaient tous mis en garde. Ses collègues, ses amis, sa famille. Ils l'avaient prévenu que la différence d'âge pourrait, serait même, un problème. Probablement était-ce pour ça qu'il avait fini par se focaliser là-dessus lui aussi. Il en avait même fait un argument qu'il lui avait opposé à plusieurs reprises alors que tout ce qu'elle avait à la bouche, c'était cette référence ridicule à Michael Douglas et Catherine Zeta-Jones. Référence qui avait fini par l'attendrir. La chose n'avait pas été des plus faciles, puisqu'il avait d'abord décidé de ne plus lui adresser directement la parole. Du moins pas lorsqu'ils seraient seuls. Sur le set, il avait pu géré les premiers jours qui avaient suivi ce fameux baiser et ce malgré le nombre incalculable de messages qu'elle lui avait envoyé et laissé sur son répondeur. Il avait compris qu'elle voulait des explications mais il lui avait fallu du temps pour mettre ses idées en ordre, pour se convaincre surtout qu'il n'irait nulle part avec elle. Et pourtant. Pourtant il avait cédé. Oh, elle n'avait pas eu à essayer bien longtemps. Il en avait eu envie avant même qu'elle sorte sa stupide comparaison.

Et huit ans plus tard, voilà où ils en étaient, aussi loin de l'autre maintenant qu'elle était rentrée que lorsqu'elle se trouvait encore à Los Angeles. Que s'était-il passé, en huit ans, pour qu'ils en arrivent à ce point ? Il s'efforça d'être tendre, d'être doux. Parce que oui, malgré la frustration et le manque, malgré la rancœur, il était heureux, plus qu'heureux de la voir. Il osait à peine y croire alors qu'il tenait son visage entre ses mains, comme s'il craignait qu'elle ne disparaisse s'il faisait confiance à ses yeux et ses doigts. Mais même ce bonheur-là ne parvenait pas à éclipser tout à fait des mois entiers d'amertume. Il s'était senti seul, pendant qu'elle conquérait l'Amérique. Seul et fatigué. Vieux. Elle avait encore toute sa vie devant elle et sans doute était-il un peu jaloux aussi de la voir réussir. Non, ce n'était pas le problème. Le souci, c'est qu'elle réussissait sans lui, sans avoir besoin d'avoir sa main dans la sienne sur le tapis rouge alors qu'il en était venu à fuir les premières parce qu'elle n'était pas là. Il devenait sensible avec l'âge, beaucoup trop et Tamsin n'était pas non plus étrangère à ce ramollissement.

Il la sentait frêle contre sa peau, tremblante même. Ses larmes l'atteignirent plus sûrement qu'un crochet du droit dans l'estomac mais il se força à rester droit, alors qu'il aurait simplement voulu l'allonger là, sur leur lit, et la garder contre son cœur jusqu'à ce que passe son chagrin. Quelque chose l'en empêcha toutefois. La fierté ou la rancœur, il n'aurait su le dire. Ces derniers mois avaient creusé un gouffre entre eux et Neal ignorait comment le franchir. Ou même s'il avait vraiment envie de le franchir. Il l'aimait, il l'aimait vraiment mais son absence l'avait profondément affecté. L'entendre lui répéter pourquoi elle était partie n'aidait pas beaucoup d'ailleurs et il baissa brièvement les yeux pour se donner du courage, le courage de ne pas craquer et lui dire tout ce qu'il avait sur le cœur. Combien il lui en voulait, combien il avait souffert de ne la voir qu'au travers d'un foutu écran d'ordinateur, combien il était douloureux de devoir rassurer Rachel chaque fois qu'elle lui demandait pourquoi maman n'était pas là si elle les aimait vraiment. Il se raidit en l'écoutant énoncer ses doutes et doucement, tout doucement ses mains glissèrent des jours de sa femme, caressant distraitement ses épaules pour finir par retomber le long de son corps. Non, il n'avait pas la force de faire ça, de l'écouter se plaindre sans rien dire. Il aurait aimé pouvoir lui mentir, lui dire que tout allait bien mais il n'avait plus l'énergie ni la motivation indispensables à pareille déclaration d'amour. Il l'aimait pourtant, Dieu qu'il l'aimait. Il aurait voulu ne pas être si égoïste mais après tout, il n'avait jamais prétendu être parfait. Peut-être un peu si, lorsqu'il lui avait assuré qu'elle pouvait partir l'esprit tranquille, quand il lui avait promis de l'attendre. Et il l'avait attendue, il l'attendait encore. Pourquoi en aurait-il fait autrement ? Oui, autrefois, il n'avait jamais beaucoup eu la patience de ne se consacrer qu'à une seule femme. Les années passant, ça avait peu à peu changé. Sans doute Alice était-elle à remercier pour cette amélioration. Ce n'était pas un problème de fidélité. Il ne désirait pas d'autre femme et n'avait aucunement l'intention d'aller voir ailleurs, quand bien même se sentait-il seul. Il ne voulait pas d'une autre femme, seulement la sienne. Égoïstement, pleinement. Mais il était bien trop ficelé dans sa peine pour le lui dire. « C'est toi qui as décidé de partir, Tamsin » lâcha Neal après un instant. Il s'éloigna, joignant les mains derrière son dos. Sa main droite vint trouver sa main gauche, effleurant, jouant avec son alliance, si lourde soudain. « C'était ce que tu voulais. Tu savais à quoi t'attendre mais tu es tout de même partie » Sa voix s'était faite plus dure, son ton implacable. Il ne supportait pas ses larmes mais il était incapable de la consoler, juste de laisser s'échapper la colère. « Personne ne t'a demandé de choisir entre ta carrière et ta famille. Tu as fait ce choix toute seule » Il était injuste et il le savait pertinemment. Il aurait pu l'accompagner et à vrai dire, l'idée lui avait traversé l'esprit. C'était ce qu'il aurait dû faire déjà avec Alice lorsque celle-ci avait décidé de plier bagages pour les États-Unis, emportant Daniel avec elle. Ca aurait dû lui servir de leçon. Mais non, au lieu de ça il était resté à Londres, sous prétexte qu'un tel changement serait trop difficile à supporter pour ses enfants. Après tout Dan commençait tout juste le lycée, Aaron et Rachel étaient encore très jeunes. L'Angleterre était tout ce qu'ils avaient jamais connu. Les déraciner pour suivre les rêves de gloire de sa femme n'était pas juste. Ou du moins ne semblait pas juste à l'époque. Pas plus aujourd'hui d'ailleurs mais pas pour les mêmes raisons. A présent, oui, il aurait souhaité avoir eu le courage de la suivre. Ils n'en seraient pas là à présent s'il avait eu la force de le faire. Mais il était trop tard pour ce genre de regrets.

Elle avait mis sur leur situation les mots exacts, les mots qui convenaient. Ceux qu'il avait eu peur de penser depuis des semaines. Et, vraiment, la réalité était presque plus douloureuse que les doutes. Leur mariage se mourrait et Neal avait la désagréable sensation de ne rien pouvoir faire pour l'en empêcher. Mais ce n'était pas ce qui le blessait le plus, loin de là. Le plus douloureux dans tout ce qu'elle venait de dire restait le peu de confiance qu'elle avait en lui. Insinuer qu'il pouvait ou pourrait trouver plus d'intérêt chez quelqu'un d'autre lui laissait un arrière-goût amer dans la bouche. « Et comment peux-tu seulement imaginer que je puisse, quoi, arrêter de t'attendre ? Qu'est-ce que ça veut dire ? Tu imagines que je passe du bon temps en m'envoyant mes assistantes et mes actrices pendant que tu ramasses des prix ? » Il laissa échapper un éclat de rire, aussi bref que dénué de joie. « Je sais très bien que je ne suis pas un expert en matière de fidélité mais je n'ai pas exactement envie d'aller voir ailleurs. Je t'aime, figure-toi et je préférerais largement t'avoir toi, dans notre lit chaque soir, que de baiser vite fait mon assistante parce que je me sens seul. Parce que oui, oui, je me sens seul mais ce n'est pas une raison. Je ne te ferais pas ça, je t'aime » répéta-t-il, criant presque. Il était connu pour son sang-froid et pour préférer le sarcasme aux cris, surtout parce qu'il ne voyait pas l'intérêt de faire passer ses idées en hurlant. Trop d'énergie, trop de bruit. Seulement il n'était pas sur un plateau de tournage mais chez lui, face à sa femme et jamais elle ne lui avait semblé si loin qu'à présent. Il y avait de quoi être désemparé et perdre ses moyens.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous


Invité
Invité

Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞ Empty
MessageSujet: Re: Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞   Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞ Icon_minitimeSam 27 Juin - 22:48



NEAL & TAMSIN
❝ You put your arms around me and I'm home ❞

J’étais tellement heureuse de le revoir, de le serrer contre moi, que j’avais l’impression que mon cœur allait s’échapper de ma poitrine tant il battait fort. J’avais eu tellement peur qu’il ne veuille pas me voir, qu’il préfère que je reste finalement à Los Angeles et qu’il désapprouve mon retour. Qu’il m’en veuille de ne pas l’avoir prévenu que je rentrais, aussi, de ne pas lui avoir laissé l’opportunité de me dire non. Oh, j’aurais fini par rentrer, de toute façon. Une de mes meilleures amies se mariait bientôt, et il était hors de question que je ne rate cela aussi, entre tant d’autres choses. Parce que même si j’étais éperdument amoureuse de son père, et que j’étais aussi techniquement devenue sa belle-mère le jour où j’avais épousé Neal, Cara restait une de mes meilleures amies, et le resterait jusqu’à ma mort. Je la connaissais depuis que j’avais dix ans, et nous avions tant vécu ensemble qu’elle faisait partie intégrante de ma vie. Malgré la haine qu’elle avait dû ressentir à mon égard en apprenant que son père et moi étions ensemble. Mais ce n’était pas le genre de choses auxquelles j’aimais penser, de toute façon – oui, dans ma tête aussi, malgré tout, être la belle-mère de ma meilleure amie m’apportait un sentiment bien étrange, il ne faut pas croire. Neal devait donc se douter que je finirais par rentrer. Peut-être pas aussi tôt, mais au moins le jour du mariage. Il avait dû se préparer à cette éventualité. Mais voir qu’il était tout autant heureux de me voir que je ne l’étais me donnait un tel sentiment d’allégresse que j’avais l’impression que je pourrais m’envoler à tout instant. Sentir ses lèvres contre les miennes, l’embrasser tendrement, puis avec un peu plus d’intensité, de manque aussi. Je ne pensais pas qu’il était possible d’être autant soulagée et heureuse que je ne l’étais en ce moment. Pourtant, dans le même temps, j’avais cette boule au ventre, ce pincement au cœur. Parce que nous ne faisions, finalement, que reporter à plus tard les problèmes qui ensevelissaient notre mariage, qui nous rattraperaient bien trop rapidement à notre goût. Et d’ailleurs, les quelques larmes qui m’échappaient n’en étaient que la preuve trop bien flagrante.

Même si je savais qu’il ne voulait pas en parler, malgré la requête qu’il venait de formuler, je lui fis par de mes doutes et regrets. Je n’étais pas bien. Je n’étais pas heureuse. J’avais tout ce que j’avais toujours désiré, pourtant. J’étais mariée à un homme qui illuminait ma vie depuis qu’il y était entré. J’avais deux magnifiques enfants dont les seuls sourires pouvaient me réchauffer le cœur en un instant. J’étais mondialement connue et adulée, et peu importe l’endroit où je me rendais, des fans criaient mon nom avant de me dire à quel point ils pouvaient m’aimer. J’étais oscarisée, bon sang ! Le rêve de ma vie venait de se réaliser ! J’avais trente-cinq ans et venais de gagner l’oscar de la meilleure actrice, prouvant à quel point mon talent était sans limite. Alors pourquoi est-ce que je ne parvenais pas à être heureuse ? Pourquoi est-ce qu’il y avait ce trou béant qui ne cessait d’augmenter, me serrant le cœur et les tripes à chaque minute de la journée ? Pourquoi est-ce que je ne pouvais pas tout avoir ? Ma famille et ma carrière ? Pourquoi est-ce qu’il fallait que je choisisse ? N’importe qui me dirait de choisir ma famille, d’ailleurs. Peu comprendraient mon choix, s’ils savaient réellement la crise que mon mari et moi traversions et n’en avaient pas la vision que leur offraient les magazines people. Mais personne ne savait, sauf nous, à quel point nous pouvions aller mal. Et encore, nous n’en parlions même pas, laissant simplement la situation s’aggraver. Mais pas aujourd’hui. Non. Neal me l’avait demandé, alors malgré mon envie pressante – mon besoin, même – de rester contre lui, de respirer son odeur et de laisser mon cœur battre au rythme du sien, je me confiais à lui et lui disais ce qu’il se passait. Parce que nous en avions besoin, aussi. Je n’étais pas vraiment une femme mature, je ne l’avais jamais été. Oh, j’avais grandi, ces dernières années, et c’était tout naturel, avec Neal dans ma vie. J’avais évolué, en bien, probablement. Parce que j’avais toujours voulu être le meilleur de moi-même, lorsque Neal était impliqué. Parce que je voulais tant qu’il m’aime, qu’il ne soit jamais déçu de moi, qu’il ne doute plus jamais que je n’en valais pas la peine … Alors oui, j’avais toujours fait de mon mieux pour l’épanouir et le rendre heureux. Puis j’avais eu cette opportunité à Los Angeles et j’avais eu comme un sentiment de déjà-vu, alors que je me demandais si je devais rester auprès de lui, de ma famille, ou si je devais partir. Avant de je ne signe le contrat pour la saga des Maraudeurs, j’avais eu une proposition similaire, bien équivalente à celle-ci. Cara était installée depuis peu aux Etats-Unis et une des actrices principales du film dans lequel elle jouait avait décidé d’abandonner l’aventure. Alors elle m’avait passé un coup de téléphone. Mais j’étais alors avec William, qui lui-même avait obtenu un rôle principal dans la saga des Maraudeurs. Je savais que si je partais, si j’allais aux Etats-Unis, la distance aurait tué notre couple. Et puis, j’avais là, avec le tournage, l’opportunité de m’installer avec lui, de m’éloigner de son frère jumeau qui aimait à se mettre entre nous. Alors j’avais décliné son invitation, tout simplement, et avais signé mon contrat pour la saga.

Je n’aurais probablement pas dû comparer ma relation avec Neal de celle que j’avais eu avec mon ex petit ami. Mais William était la seule comparaison que j’avais, finalement. Il avait été le seul homme avec qui j’avais été et je m’étais pris ce sentiment de déjà-vu en pleine figure. Une opportunité que je ne pouvais pas refuser, et pourtant, j’hésitais de la même façon que quelques années auparavant. Neal avait toujours su mon ambition, et mes rêves hollywoodiens. Et je savais, en même temps, au fond de moi, que si je restais, je serais malheureuse. Je me demanderais alors toute ma vie durant si j’avais fait le bon choix, si je ne m’étais pas trompée en restant. Peut-être même que j’en serais venue à détester l’homme que j’aimais le plus au monde, simplement parce qu’il aurait été la raison de mon refus. Peut-être même que j’aurais fini par être tellement amère que j’en aurais également voulu à nos enfants, à ces êtres que je chérissais tant et aimais à la folie, infiniment. Alors après en avoir longuement discuté, il m’avait donné sa bénédiction. A contre cœur, oui, mais il me l’avait donnée. Et j’étais partie, le cœur léger. Sachant à quel point il avait pu souffrir de ne pas être avec Daniel les premières années de sa vie, je n’avais même pas cherché à emmener nos enfants avec moi. Je me connaissais, de toute façon, et lorsque j’étais en tournage, j’étais bien peu présente. Ne parlons même pas des tournées promotionnelles. Ils seraient bien mieux, plus heureux, avec leur père s’occupant d’eux – malgré son emploi du temps très chargé, à lui aussi. En discuter avec Neal n’aurait fait que lui briser le cœur, lui rappeler de mauvais souvenirs, des regrets qu’il avait pu avoir durant de nombreuses années. Alors je ne l’avais pas fait, et m’étais contentée de partir, après les avoir longuement enlacés, en larmes, à l’aéroport. J’avais embrassé Neal comme jamais, dans un mélange de tendresse, de passion, et de reconnaissance, aussi. Puis j’étais partie. Je reniflais un peu, alors qu’il disait que j’étais celle qui avait décidé de partir. Que personne ne m’avait forcée à choisir. Je savais tout ça. Et je ne l’avais jamais blâmé pour quoi que ce soit, d’ailleurs. Je ne savais pas ce qui était le pire : qu’il se soit physiquement éloigné de moi, rompant notre étreinte, ou les tons de reproches qui s’entendaient distinctement dans sa voix. J’étais bien incapable de choisir. Tout ce que je savais, c’était à quel point les deux pouvaient me faire mal. « Je le sais, et j’ai jamais dit le contraire. » répondais-je, les lèvres tremblantes et les larmes aux yeux. Je levais ma main pour la poser sur son bras, avant de m’arrêter au milieu du chemin, et de laisser retomber mon bras de long de mon corps, lassement. « C’est juste que … Non, je ne savais pas que ce serait comme ça. Je ne pensais pas que ça le serait. Je ne pensais pas à quel point je pourrais détester de dormir seule et non dans tes bras. A quel point ce serait dur de ne pas t’avoir près de moi, ne pas pouvoir te raconter ma journée, des anecdotes les plus stupides et cocasses aux souvenirs juste merveilleux que je me faisais. » Ma gorge se serra, et je retenais avec grande peine un sanglot, avant de reprendre. « Je ne pensais pas que je ne verrais pas grandir mes enfants. Qu’ils grandiraient loin de moi et que je ne leur parlerais qu’à travers une caméra. » Je pensais à tout ce que j’avais pu rater, tout ce que je ratais encore aujourd’hui. Est-ce que les premières dents de lait d’Aaron étaient tombées, ou pas encore ? Est-ce qu’il aimait aller à l’école, ou était-il un peu dissipé, comme je l’avais moi-même été ?

Puis je serrai la mâchoire, alors qu’il énumérait les questions qui me hantaient depuis près d’un mois. Avant qu’une femme ne réponde à son téléphone, je n’avais jamais douté de sa fidélité à mon égard. Je me sentais bien stupide, depuis. Après tout, comment avais-je pu ne pas y penser ? Ne pas imaginer qu’il me tromperait, qu’il serait en manque d’attention, de tendresse, d’amour ? Qu’il serait en manque de tout ce que je lui avais apporté durant cinq longues années passées à ses côtés, parfois même à chaque instant de la journée, ou presque, lorsqu’il produisait un film dans lequel je jouais. Nous avions toujours été fusionnels. Depuis même avait que notre relation ne commence réellement, nos corps étaient comme attirés tels des aimants, ayant besoin de se sentir proche pour fonctionner correcteur. Avant même qu’il ne m’embrasse pour la première fois et que je réalise que nous n’avions définitivement plus une simple relation de producteur et actrice – qui s’entendaient bien, certes, mais pas plus – il y avait eu certains contacts physiques bien prononcés, appuyés. Des doigts frôlant des bras, des mains touchant des mains. Des enlacements, aussi, quelques fois, qui duraient un peu trop longtemps pour n’être finalement qu’une bise que nous nous faisions en nous saluant. Alors oui, à présent, je me sentais bien idiote et naïve de ne pas avoir pensé avant à ce qu’il puisse m’être infidèle et prendre ailleurs, dans les bras d’une autre femme, ce que je ne lui offrais plus. Pour autant, ses paroles me faisaient l’effet d’un coup de poignard en plein cœur, qu’il amuserait ensuite à tourner pour l’enfoncer plus profondément. Puis mon cœur loupa un battement à ses mots suivants, avant de partir dans une folle danse irrégulière. J’avais envie de pleurer et de l’embrasser en même temps. Pour autant, cette envie me passa soudainement, comme je réalisai que je me faisais embobiner en beauté. Je lâchai un rire triste, avant de secouer la tête. Il me mentait, en me regardant dans les yeux. Il me mentait alors que je lui faisais part de mes doutes. Il osait me mentir, alors qu’il y aurait eu tant de meilleures façons de me prouver qu’il m’aimait. Qu’il me respectait, aussi. Il aurait pu me dire la vérité. M’expliquer ce qu’il s’était passé, me dire à quel point il regrettait, parce qu’il m’aimait et que j’étais la femme de sa vie. Me dire qu’il ne recommencerait pas, qu’il trouverait une solution pour que nous soyons comme nous l’étions avant. Que tout irait bien. Une larme coula sur ma joue, puis une autre, et encore une autre, alors que je sentais mes veines pulser contre mes tempes. « Arrête de me mentir ! » m’écriais-je en lui donnant une tape sur l’épaule. « Ta putain de maitresse a répondu à ton téléphone ! Comment tu peux juste me regarder dans les yeux et me dire que tu ne me dire que tu ne me ferais pas ça, alors que c’est exactement ce que tu me fais ?! » Deuxième coup à l’épaule, alors que je sentais mon cœur cogner bien trop fortement contre ma poitrine. « Juste sois un homme et assume, merde ! » Et moi qui voulais à tout prix éviter ce sujet, pourtant. Moi qui n’avais voulu qu’être dans ses bras à la seconde où je l’avais vu. Moi qui, à l’instant-même où j’avais déposé ma valise dans notre chambre, avais souhaité qu’il s’allonge contre moi et que nous restions ainsi, simplement enlacés. Il y avait des moments où j’aimais les disputes, lorsque celles-ci n’étaient pas importantes. Ces petites disputes du quotidien, qui ne faisaient finalement que rajouter un peu d’adrénaline et de piquant. Généralement, ces disputes se terminaient sur l’oreiller, et divinement bien. Aujourd’hui, ce ne serait probablement pas le cas. Pas comme nous étions partis. Le sujet était trop sensible, trop grave, pour être simplement enterré sous des baisers.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous


Invité
Invité

Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞ Empty
MessageSujet: Re: Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞   Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞ Icon_minitimeMer 1 Juil - 14:38

Il avait appréhendé son retour tout comme il s'en était réjoui. Seul, en silence. Le dire à ses enfants impliquait de savoir la date exacte de l'arrivée de leur mère et il ne voulait pas les décevoir. Aussi n'avait-il rien dit. Sa fille aînée était suffisamment angoissée par le mariage qui se profilait et toute son organisation pour qu'il ne la surcharge pas avec ce genre de considérations. Quant à Jia, qui accueillait d'ordinaire ses confessions, elle était bien trop hostile à Tamsin pour être d'un réel soutien. Sa réserve s'était faite doute au fil des années, même si elle n'en avait que très peu parlé. Il la connaissait par cœur et il savait très bien comment et quand elle préférait garder certaines choses pour elle. Malgré leur complicité, elle ne se serait jamais perdue d'émettre le moindre jugement sur son mariage. Avant oui, bien sûr, elle ne s'était pas privée de lui faire savoir qu'elle pensait qu'il faisait une immense bêtise en fréquentant une femme de trente ans sa cadette et, de surcroît, l'une de ses actrices. C'était déjà arrivé par le passé et une fois l'excitation de leur film éteinte, sa relation avec Isla s'était très vite dégradé. Et puis, il y avait Alice à l'époque, à laquelle il n'avait jamais su résister. Pourtant avec Tamsin, aussi ridicule et niais que ça pouvait sembler, c'était différent. Vraiment différent. Peut-être parce qu'elle était plus jeune, peut-être parce qu'elle était plus forte que ne l'avait été Isla. Peut-être parce que tout ce qu'elle désirait, c'était une vie de famille stable et son soutien indéfectible. Neal désirait tout ça lui aussi, il voulait qu'on ait besoin de lui et elle lui avait offert le bonheur dont il avait toujours rêvé. Ils avaient été heureux, vraiment heureux. Son départ pour les États-Unis avait toutefois sérieusement ébranlé leur équilibre, tant conjugal que familial.

S'il était tout à fait honnête et rationnel, il admettrait sans doute qu'il comprenait et partageait sa peine de se retrouver loin de leurs enfants. Peut-être même avouerait-il que c'était de sa faute si elle n'était pas en mesure de les voir le soir, si Aaron fronçait les sourcils sans comprendre lorsqu'il lui disait le matin qu'ils verraient Maman dans quelques heures sur Skype, dès qu'elle serait levée. Et, vraiment, c'était en grande partie de sa faute. Il aurait pu partir avec elle, il aurait dû. Toutefois l'entendre dire qu'elle avait accepté ce rôle en Amérique ne lui avait que trop rappelé Alice, remplissant ses valises en annonçant qu'elle partait avec Daniel pour une grosse production hollywoodienne. Il se souvenait du sentiment de trahison qui l'avait secoué alors, de l'amertume aussi. Parce qu'il n'avait rien fait, ni avec Alice ni avec Tamsin, pour y changer quoi que ce soit. Il s'était contenté de rester derrière, à Londres. Seul et triste.

Il n'était pas vraiment seul pourtant, ni lorsqu'elle était partie, ni maintenant. Lorsque sa femme avait plié bagages, il était en plein tournage, ce qu'il avait d'ailleurs utilisé comme excuses pendant un temps pour ne pas partir à son tour, avant de se rabattre sur ses enfants et la nécessité qu'ils grandissent dans un environnement stable et connu. Aujourd'hui encore, il achevait le tournage d'une minisérie pour la télévision. Il n'avait guère une minute à lui, entre Daniel, Aaron et Rachel, et la gestion de son plateau. Il était entouré d'une myriade d'acteurs et de techniciens, avait dû engager deux assistantes supplémentaires pour ne pas se laisser déborder par la charge de travail. Il n'était pa seul mais sans Tamsin à ses côtés, il se sentait esseulé. Abandonné even.

A vrai dire, il n'aurait su déterminer le moment exact où il avait commencé à lui en vouloir sérieusement. Peut-être lorsqu'elle avait commencé à lui raconter en détails ses journées avec le sourire qu'elle lui réservait d'ordinaire lorsqu'il lui disait qu'il l'aimait. Ou après sa nomination aux Oscars. Ou lorsqu'elle lui avait dit toute sa joie de le revoir une fois qu'il était arrivé là-bas pour cette stupide cérémonie qui avait retardé son tournage. Pourtant, ce week-end n'avait été que bonheur et tendresse. Une parenthèse bien trop courte pour que le ressentiment ne revienne ternir ses sentiments. Et maintenant qu'elle était rentrée, passée la joie initiale de pouvoir l'embrasser et la toucher sans avoir besoin de faire des milliers de kilomètres, tout ce dont Neal avait enfui, c'était fuir sa propre maison et son épouse pour ne pas avoir à faire face à toute cette animosité qui l'empoisonnait. Il savait pourtant que c'était inévitable. Ils allaient devoir en discuter, parce que leur mariage, pour heureux qu'il semblât, était devenu bien trop bancal pour qu'ils l'ignorent.

Il se retint de répliquer immédiatement avec toute l'amertume que ses aveux instillaient chez lui. Par respect, par amour aussi. Pour blessé qu'il fut par cette situation, Neal n'était pas incapable de réaliser qu'elle souffrait elle aussi. Il n'avait simplement plus la force de compatir. C'était elle et elle seule qui avait décidé de quitter leur Angleterre et leurs enfants pour sa carrière. C'était elle qui avait toujours mis son propre succès au-dessus du reste. Il ne l'en avait jamais blâmé, il l'aimait pour ça, pour cette force de caractère qui agaçait les gens autant qu'elle les fascinait. Mais il n'était plus seulement un réalisateur inspiré par son talent. Il était le père de ses enfants, des enfants qu'il voyait chaque jour espérer le retour de leur mère et s'interroger sur l'amour qu'elle leur portait. Alors oui, il avait du mal à compatir. « Tu l'as choisi. Tu aurais dû t'y attendre » répliqua-t-il, en s'efforçant de gommer l'irritation de sa voix. Mais bien vite, les doutes qu'elle lui avait présenté assombrirent son esprit et il s'éloigna, meurtri par les idées qu'elle s'était faite. Là encore, s'il avait été capable de faire preuve d'objectivité, il aurait certainement pu comprendre. La fidélité était un concept qu'il avait mis des années à assimiler. Ses parents n'avaient pas été un exemple en la matière, c'était ainsi que l'avait expliqué le thérapeute qu'Alice et lui avaient fréquenté pendant un temps, lorsqu'ils s'étaient donnés une nouvelle chance. C'était ridicule et simpliste mais tristement vrai. Plus jeune, avant de rencontrer la mère de Daniel, il se lassait vite de n'aimer qu'une seule femme. C'était d'ailleurs pour ça qu'il n'avait pas pu faire sa vie avec Jia, que Scarlett était née, pour ça que Jodie s'était suicidée, pour ça qu'Isla était partie. Alice avait été son déclic et Tamsin, sa confirmation. Mais elle n'avait plus confiance en lui, malgré tous les efforts qu'il avait fait ces dix dernières années. Un œil extérieur n'aurait pu l'en blâmer. On avait donné à Neal foule de surnoms liés à son amour des femmes et la fin, parfois funeste, de ses différents mariages. Tantôt Barbe Bleue, tantôt Don Juan. Il s'était efforcé de ne pas s'arrêter là-dessus, en riant même lorsqu'on lui en parlait directement. Il s'agissait là de sa vie publique, rien à voir avec ce qui se tramait behind closed doors. Mais une fois de plus, ça venait de prendre le pas sur sa vie privée.

Les poings serrés, il se tint immobile alors qu'elle lui crachait toute sa colère au visage. Sa main vola jusqu'à son épaule en un coup peu effectif mais il ne broncha pas, l'observant avec dureté. Comment pouvait-elle seulement croire à ce qu'elle disait ? Après tout ce qu'ils avaient traversé, entre les rumeurs immondes et les réflexions guère plus polies de leur entourage ? C'était donc comme ça qu'elle le voyait, comme un type si peu respectueux de sa femme qu'il avait à peine attendu qu'elle ait le dos tourné pour aller voir ailleurs. Il serra un peu plus les dents, sa mâchoire devenue douloureuse d'en être crispée, et s'efforça de compter jusqu'à dix. Elle lui administra un nouveau coup sur l'épaule et il sursauta, abandonnant toute envie d'être conciliant. Il attrapa son poignet et se pencha sur son visage. Même ses larmes ne l'attendrirent pas. Elle avait dépassé les bornes et il n'avait plus la force d'être indulgent. « S'il y a bien une chose que j'ai toujours assumé, c'est ça. Appelle donc Isla, elle sera enchantée de te dire avec quelle cruauté je lui ai tout raconté » fit-il avec un rictus sans joie. Il secoua la tête, les yeux perdus dans les siens, ignorant quoi faire ou quoi dire pour la convaincre qu'elle avait tort. Mais en avait-il seulement envie ? « Navré ma chérie mais le rôle de l'épouse bafouée n'est pas pour toi. Mais peut-être que tu aurais préféré que ce soit le cas ? Tu pourrais repartir sans trop de remords, non ? » Il savait qu'elle repartirait, que ce n'était que temporaire. C'est précisément ce qui attisait sa colère en cet instant précis. « Désolé de ne pas avoir envie de me taper mes assistantes bien plus jeunes que toi. Elles se contentent malheureusement de répondre au téléphone et de m'apporter mon café. Contrairement à ce que tout le monde peut penser, les gamines ne m'excitent pas franchement » La plus vieille devait avoir vingt-trois, peut-être vingt-quatre ans. Elles n'avaient été engagé que parce que l'un de leurs professeurs de la Central Film School était un ami de longue date. Mais pour que Tamsin le sache, il aurait bien sûr fallu qu'elle le demande. « Parce que oui, elles s'occupent de mon portable. De mes enfants aussi, parfois, puisque leur mère n'est pas là. Mais ce n'est pas elles que j'ai épousé, c'est toi. Si ça ne te suffit pas, je ne peux rien pour toi » conclut-il en la relâchant pour s'éloigner à nouveau. Il passa une main sur son visage fatigué, se pinçant l'arrête du nez. Non, ce n'était pas fini, il n'avait pas tout dit. « Et tu veux que je te dise, je trouve ça vraiment hypocrite de ta part de déformer ce genre de détails à la con lorsqu'il suffit d'ouvrir n'importe quel torchon pour te trouver en photo avec le premier acteur qui passe. Mais est-ce que je t'accuse, moi, de t'envoyer tes partenaires ? Tes producteurs ? Non. Et tu sais pourquoi Tamsin ? Parce que j'avais confiance en toi ! » Il s'arrêta, surpris par ce qui était sorti spontanément de sa bouche. Avais. Past tense. Voilà qui était un lapsus révélateur. Et douloureux, surtout. Huit ans pour en arriver là. C'était ridicule.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous


Invité
Invité

Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞ Empty
MessageSujet: Re: Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞   Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞ Icon_minitimeJeu 2 Juil - 20:20



NEAL & TAMSIN
❝ You put your arms around me and I'm home ❞

Neal était dur, réellement dur. Il se montrait sec et distant. Alors que c’était lui qui avait engagé cette conversation. Oui, je m’étais montrée particulièrement émotive en le revoyant et en le sentant, enfin, après tout ce temps, contre moi. Mais est-ce que l’on pouvait réellement m’en blâmer ? Je n’avais pas vu mon mari depuis plusieurs mois. Oh, il y avait eu skype, bien entendu. Mais ce n’était pas vraiment comme si nous parlions réellement ensemble. Je profitais surtout de mes enfants, leur posant un milliard de questions sur ce qu’ils avaient fait à l’école, sur comment allaient leurs amis, bref, sur leur quotidien. Je rattrapais le temps perdu, ce temps que je ne pouvais pas passer avec eux, car séparée d’eux par plusieurs milliers de kilomètres. Au début, lorsque je m’installais tout juste dans ma nouvelle maison, Neal et moi avions l’habitude de continuer à parler, juste tous les deux, après qu’il ait couché les enfants. Ce n’était pas comme être avec lui, auprès de lui, contre lui … mais je m’en satisfais – après tout, j’étais alors une femme comblée, qui avait tout ce qu’elle avait toujours rêvé avoir : un mari parfait, des enfants merveilleux et une carrière florissante à l’internationale. Généralement, je prenais alors ma tablette puis m’installais bien confortablement sur mon lit, et nous pouvions passer des heures à parler ensemble – parfois, il nous arrivait aussi de faire des choses bien plus plaisantes, aussi, mais c’était une autre histoire. Mais ce n’était pas vraiment tenable sur le long terme. Il n’était pas rare que je mette le réveil à cinq heures du matin, histoire qu’il puisse passer sa pause déjeuner en ma compagnie. Et lorsque je rentrais tôt de mon tournage, Londres était déjà au plein milieu de sa nuit. Avoir un peu d’intimité avec mon mari était donc bien peu aisé que je ne l’aurais cru, et nous fatiguait finalement plus qu’autre chose. Alors si je continuais à parler avec mes enfants tous les jours, je ne faisais plus que dire un « Je t’aime, tu me manques » à mon mari, avant de me déconnecter et de retourner travailler. Donc comment pourrait-on me blâmer d’être un peu trop sensible, maintenant que j’étais dans ses bras, qu’il me caressait doucement et tendrement l’épaule et que je pouvais enfin sentir sa peau contre la mienne ? Neal me manquait atrocement, tous les jours. Je n’en parlais jamais, pourtant. Parce que je savais que j’étais celle qui nous avait mis dans cette situation. J’étais la seule responsable des problèmes de notre couple. Moi, et personne d’autre. Neal n’avait fait qu’accepter mon départ, et tenté de me soutenir. Mais deux de ses mariages s’étaient terminés à cause de l’ambition de ses femmes. Ce n’était donc pas si surprenant que nous en soyons là, aujourd’hui.

Je connaissais mon mari, après tout. Je savais qu’il avait besoin d’être présent, d’être fusionnel avec la personne qui partageait sa vie. C’était d’ailleurs pour cela qu’il avait été si parfait pour moi. Parce que j’avais toujours eu besoin d’attention. D’être choyée, d’être aimée. J’avais toujours eu besoin d’être en contact quasi-permanent avec les personnes que j’aimais. C’était d’ailleurs pour cela que ma relation avec William n’aurait jamais pu fonctionner sur le long terme. William faisait passer son frère avant moi, tout le temps. Neal non – enfin, après ses enfants, quand même, mais ce n’était pas vraiment la même chose. Il s’occupait de moi, m’encourageait, me poussait à être le meilleur de moi-même, tout le temps. A être cette femme douce et attentionnée. A être moins égoïste, aussi, et à prendre en compte ce que lui voulait au lieu de continuer à croire que c’était moins important que ce que moi je voulais. Parce que ça l’était tout autant, finalement. J’avais donc appris ce qu’étaient les compromis, même si nous n’en avions pas eu tant besoin que ça, en définitive. Parce que nous étions sur la même longueur d’onde et nous comprenions sans même avoir besoin de parler. J’aimais anticiper ce qu’il voulait, ce dont il avait besoin. J’aimais lui faire plaisir, me sentir utile. Et oui, parfois je tombais à côté de la plaque, mais je n’avais qu’à regarder ses yeux qui pétillaient quand même pour être heureuse. Et Neal était pareil que moi à ce sujet. Je savais qu’il aimait m’accompagner aux premières de mes films, tout autant que j’aimais assister aux siennes. Nous partagions ces moments de réussite, et ils n’en étaient que plus beaux, parce que nous étions ensemble. Parce qu’il posait sa main sur ma hanche, qu’il me tenait contre lui. Parce que nous étions heureux, tout simplement. Heureux d’être ensemble, heureux de la réussite de l’autre. Heureux d’être amoureux.

Le voir aussi dur, aussi sec et distant avec moi ne pouvait donc que me briser le cœur un peu plus encore qu’il ne l’était déjà. Il était celui qui m’avait demandé ce qu’il y avait. Je n’avais fait que lui dire la vérité. Lui dire comment je me sentais, les regrets que j’avais. Lui faire part de mes doutes, de mes angoisses. J’aurais probablement dû m’en abstenir. J’aurais dû tout garder pour moi, comme je le faisais depuis des mois. J’aurais dû prétendre que tout allait bien, que nous étions heureux. J’aurais dû profiter de l’instant présent, plutôt que tout gâcher. Mais était-ce vraiment le couple que nous étions ? Il était devenu mon confident avant de devenir mon amant. J’avais toujours pu tout lui dire, sans avoir peur qu’il ne me juge. Cette partie de notre couple était également essentielle pour que notre relation perdure. Est-ce que vivre dans le déni, prétendre que rien n’avait changé entre nous, était réellement ce qu’il nous fallait ? Est-ce que cela n’allait pas, au contraire, nous faire aller droit dans le mur ? Alors même si je n’en avais aucunement envie, je m’étais confiée. Hésitante, presque à reculons. Et je ne savais finalement pas ce qui était le pire. Qu’il ne me rassure pas, qu’il ne me dise pas que tout irait bien, que nous trouverions une solution. Qu’il m’aimait aussi, que j’étais la femme de sa vie et qu’il ne se voyait avec personne d’autre. Qu’il ne me dise pas tous ces mots qu’il m’avait toujours dit, ou qu’il me parle sur ce ton, qu’il s’éloigne tant physiquement que dans les mots qu’il choisissait, de moi. J’avais choisi et j’aurais dû m’y attendre. Voilà tout ce qu’il répondait. Au lieu de me consoler, il ne faisait que me blâmer pour ce choix que j’avais fait et que je regrettais à moitié à présent.

Mais ce n’était finalement pas le pire. Non, nous montions crescendo, et qu’il ose prétendre qu’il n’avait personne d’autre me hérissait le poil. Une femme avait répondu à son téléphone. Neal avait toujours été infidèle. Et il voulait réellement me faire croire qu’alors que nous ne nous étions pas touché depuis des mois, il n’avait partagé les draps d’aucune autre femme ? Je serrai mâchoire à ses mots, qui me firent l’effet d’aiguilles que l’on planterait dans chaque parcelle de ma peau – et je ne parlais pas là d’acuponcture, bien entendu. Epouse bafouée ? Est-ce qu’il croyait véritablement un mot de ce qu’il disait ? Je ne cherchai pourtant pas à me défaire de son emprise, laissant mon poignet entre ses doigts, me contenant d’écouter tout ce venin qu’il me crachait à la figure. Mon cœur me faisait mal, littéralement mal, tant je le sentais pulser fortement dans ma poitrine. Je n’avais même plus la force de sangloter, me contentant de respirer bruyamment, laissant mes larmes continuer de tracer un sillon sur mes joues déjà humides. Quand il s’éloigna de moi, relâchant mon poignet par la même occasion, j’enfonçais mes ongles contre mes paumes. Comme si j’espérais que la douleur causée par ce contact occuperait mes pensées, éloignant cette boule qui tiraillait mes entrailles. Puis il y eut ce mot. Ce simple petit mot. Conjugué au mauvais temps. Conjugué au passé. Je lâchai un rire froid, secouant la tête, atterrée. Il croyait que, moi, je lui étais infidèle ? Que, moi, je le trompais ?

Un nouveau rire sans joie s’échappa de ma bouche, et je me passai une main dans les cheveux, le regardant sans réellement le regarder. Mon cœur me faisait souffrir, mon ventre tout autant, et j’avais l’impression que le poignet qu’il avait touché peu de temps avant m’avait laissé une brûlure qui ne s’en irait plus jamais. « Tu crois vraiment que j’ai envie d’être considérée comme une femme bafouée ? Tu crois vraiment que vraiment que je pourrais partir sans remord si notre couple est brisé ? » m’écriai-je les lèvres tremblantes, avant de secouer la tête. « Et ouah, retourner le sujet contre moi … » repris-je, amère. « Je te signale que je n’ai jamais été infidèle, moi. » Et le fait que j’insiste plus particulièrement sur le dernier mot de ma phrase n’était pas innocent, loin de là. « Je suis celle qui a déjà été trompée, par contre. Pas pour les mêmes raisons, certes, mais tu ne peux pas me blâmer de douter de ta fidélité. Tu ne peux pas me blâmer pour ça, non. » Il y avait tellement de choses pour lesquelles il pouvait me blâmer. Mon départ de la maison, le fait de favoriser ma carrière à lui et à nos enfants. Mon absence, mes passages à Londres en coup de vent. L’échec de notre mariage, aussi. Mais il ne pouvait pas me blâmer de douter de lui à ce sujet précis. Pas vu son passif, ça non. « Donc non, Neal, je ne t’ai pas trompée. J’aurai pu. Ce ne sont pas les opportunités qui manquent. Mais non, je ne l’ai pas fait et ne le ferai jamais. » crachai-je presque, avant d’essuyer de nouvelles larmes, de rage et d’amertume, cette fois-ci.

Je reniflai un peu, avant de soupirer et de faire quelques pas en arrière. Je m’assis sur le bord de notre lit, plaçant mes mains à plat sur le couvre-chef. Je baissai la tête, sanglotant doucement, incapable de m’arrêter. Pourquoi est-ce que j’avais décidé de lui en parler ? J’aurai dû tout garder pour moi. J’étais stupide. Pourquoi avais-je douté de lui ainsi, tout simplement ? Pourquoi avais-je cru qu’il me trompait, au lieu de croire les explications – qui pouvaient certes paraître un peu bancales – qu’il m’avait données ? J’essuyai de nouveau mes larmes, me demandant quand est-ce qu’elles s’arrêteraient de couler. J’avais tant voulu que nos retrouvailles soient parfaites. Rentrer pour retrouver notre petit cocon, nos habitudes que j’aimais tant. Mais il y avait trop de non-dits, trop de doutes. Finalement des deux côtés, nous avions les mêmes peurs, les mêmes incertitudes. J’expirai longuement pour me calmer, tentant de retrouver une respiration à peu près régulière. « Je suis désolée … » commençai-je, d’une voix mal assurée. Je n’étais pas de ces personnes qui reconnaissaient aisément leurs torts. La plupart du temps, je me contentais d’hocher vaguement de la tête et de rouler des yeux, lorsque l’on me faisait des reproches qui avaient lieu d’être. Neal savait que les excuses n’étaient pas mon fort, et qu’admettre que j’étais allée trop loin n’était pas ce que je faisais habituellement. Peut-être aussi que ces excuses témoignaient de la situation dans laquelle nous nous trouvions, à deux doigts de l’explosion. « Je n’aurais pas dû douter de toi … et … » balbutiai-je, avant de soupirer une nouvelle fois, prenant une courte pause. Il y avait tellement d’autres choses pour lesquelles j’étais désolée. « J’ai envie que ça s’arrange. Qu’on … qu’on redevienne nous. » reprenais-je en relevant mon regard vers lui. Des larmes coulèrent à nouveau, me faisant lever les yeux au ciel d’ennui – je ne voulais même pas imaginer l’état de mon maquillage. « Je sais que je suis la seule responsable … Que je suis celle qui ne suis pas à la hauteur … Parce que je privilégie ma carrière à notre vie de famille … » sanglotai-je, mon cœur se serrant à mes mots. « C’est juste que … je ne sais pas quoi faire. Je ne sais pas ce que je dois faire. Pour arranger les choses. Pour être une meilleure épouse, celle que tu mérites. Pour être une meilleure mère, aussi. » Est-ce qu’il ne pouvait pas juste me prendre dans ses bras, et me dire que tout s’arrangerait ? Que tout irait mieux, que ce n’était qu’une mauvaise phase à passer.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous


Invité
Invité

Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞ Empty
MessageSujet: Re: Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞   Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞ Icon_minitimeDim 2 Aoû - 23:43

Il avait connu la distance avec Jia, faite de doutes et d'insécurités, de mensonges et de faux-semblants. Ils s'étaient mariés jeunes, trop jeunes sûrement pour que ça puisse véritablement fonctionner. Et puis, il l'avouait volontiers, il l'avait épousée dans un élan de rébellion. Ses parents ne l'aimaient guère, la jeune et brillante étudiante en droit, trop asiatique à leur goût, trop exotique pour leur milieu. Ils se fréquentaient depuis quelques mois à peine lorsqu'il avait posé un genou à terre – littéralement d'ailleurs – pour lui demander sa main, non sans une longue discussion avec ses futurs beaux-parents, étonnamment plus enthousiastes à l'idée de l'accueillir dans leur famille que les siens. Ils étaient trop jeunes, trop différents aussi sans doute pour que leur histoire dure. Ils avaient blâmé les kilomètres et les semaines entières passées à se croiser en coup de vent entre deux rendez-vous. Pourtant, leur amitié avait perduré. Si leur histoire d'amour n'avait pas supporté l'éloignement, leur complicité ne s'en était, elle, que renforcer. Avec Alice, il avait répété les mêmes erreurs, malgré la vingtaine d'années passées à les ressasser. Il l'avait laissée partir en pensant que c'était la bonne chose à faire et il l'avait perdue. Non pas une fois, mais deux. And yet, he did it again. En s'engageant avec Tamsin, il savait pertinemment qu'elle finirait par vouloir s'envoler un jour ou l'autre. Sans forcément le quitter, sans le lui dire clairement. Elle était faite pour briller. Qui était-il pour l'en empêcher ? S'il avait dit quoi que ce soit, leur mariage s'en serait ressenti instantanément. Au lieu de ça, il avait laissé s'installer la rancœur petit à petit, insidieusement, sans le reconnaître. Et maintenant qu'elle était là, tout explosait.

Un œil extérieur n'aurait pu remarquer la différence, non sans les avoir connu depuis longtemps. Pourtant, tout chez Neal, du discret tremblement de ses doigts à sa posture figée, crispée, tout en lui criait son envie d'être à des lieues de cette chambre où il avait pourtant vécu certains des plus beaux instants de son mariage. Il pouvait encore voir sa femme, très enceinte de leur premier enfant et pourtant très occupée à revoir ses lignes pour un énième tournage. Il l'entendait encore le rassurer alors qu'il s'inquiétait de son état, s'inquiétait de la voir si active. Il revoyait son sourire moqueur et pouvait même sentir la main tendre qu'elle avait passé dans ses cheveux grisonnants en lui assurant que tout irait bien, en se moquant de ses angoisses, lui qui avait déjà trois enfants. Ces souvenirs-là semblaient appartenir à une autre vie. So unfair. Après tant de temps perdu, d'aucuns auraient imaginé logique qu'ils retombent dans les bras l'un de l'autre. Or, Neal ne pouvait s'abandonner à pareil bonheur en sachant qu'elle serait très vite repartie. Tamsin n'était sans doute revenue que pour le mariage de Cara. Pas pour leurs enfants, pas pour lui. Pour sa fille aînée. Sa carrière l'attendait, là-bas. Jamais il n'avait tant jalousé son succès.

Fut un temps où il lui faisait pleinement confiance, où jamais il n'aurait pu douter d'elle. Mais à présent un gouffre s'était ouvert entre eux et il la voyait, talentueuse et jeune, si jeune, dressée de l'autre côté tandis que lui restait en retrait, vieux et fatigué. Oh, professionnellement parlant, il n'avait rien à envier aux gens que Tamsin côtoyait. Il avait suivi son petit bonhomme de chemin et il n'avait pas à rougir de son parcours. Il n'avait pas succombé aux sirènes d'Hollywood, n'avait jamais été attiré par les paillettes et la gloire américaine mais concrètement, rien ne le retenait en Angleterre. Il aurait pu partir en Angleterre avec elle, il aurait dû peut-être. Rien, absolument rien, ne l'empêchait de le faire encore aujourd'hui. Rien, si ce n'était la crainte de ne pas pouvoir s'ajuster à son mode de vie. Elle avait très certainement de nouveaux amis, elle vivait dans une autre maison. Elle n'était plus seulement sa femme là-bas, elle était une personne à part entière, une actrice à part entière. Pour un homme de son éducation, c'était profondément perturbant. Aussi progressiste qu'il se dise, Neal avait grandi dans un monde où une épouse n'existait pas vraiment sans son mari. Il avait appris à penser différemment avec le temps mais old habits die hard, comme disait l'autre et bien évidemment, les soupçons avaient fini par faire leur apparition. Sans même le moindre détail douteux, sans rien pour nourrir ses inquiétudes. Les craintes s’étaient formées d’elles-même, les what if avaient commencé à se promener dans son esprit sans qu’il y réfléchisse. Bien sûr, il s’était rassuré en se disant qu’elle ne lui ferait pas ça, que ce qu’il pouvait apercevoir dans une certaine presse n’était qu’un tas de rumeurs sans fondements, de photos volées et détournées. Mais l’entendre proférer à son intention les accusations qui lui étaient passées par la tête à son sujet fit remonter tout ce qu’il avait jusque-là embouteillé. Elle n’avait pas le droit d’avoir si peu confiance en lui, pas lorsque lui-même avait douté. S’ils ne croyaient plus l’un en l’autre, comment leur mariage pourrait-il survivre ?

Il serra les poings en l’écoutant contre-attaquer, véhémente. Il y avait du vrai dans ce qu’elle disait mais il n’avait plus la patience ni la force nécessaires pour le reconnaître. Il était fatigué d’être compréhensif, indulgent even. Des mois qu’il se contentait de la voir à travers un écran, supportant la distance et la détresse de leurs enfants sans flancher. Des mois et c’était là toute la reconnaissance qu’elle lui offrait. How unfair. Neal laissa échapper un ricanement bref lorsque son épouse eut l’audace de lui renvoyer son passé en plein visage. Oui, il avait un passé en matière d’infidélités, oui, il avait la réputation de ne pas ou peu respecter ses compagnes. Mais elle valait mieux que ça, mieux que ce genre d’insinuations ou du moins l’avait-il cru. Raide, il la regarda reculer pour prendre place sur leur lit sans un mot. Ce n’était pas ce qu’il voulait, la revoir et lui servir du ressentiment en guise d’accueil. Ce n’était pas ce qu’il voulait mais il semblait peu probable que les choses se passent autrement.

Puis les excuses firent leur apparition, si malhabiles, si inhabituelles dans la bouche de sa femme qu’il pensa une seconde avoir mal entendu. Fronçant les sourcils, Neal fit un pas dans la direction du lit conjugal, comme pour l’encourager à continuer – ou à répéter. Il connaissait Tamsin, il savait qu’elle n’excellait guère dans le registre des regrets et des remords en dehors du champ d’une caméra. Ils avaient connu des hauts et des bas mais aucune dispute, aucun conflit si violent fut-il ne s’était dénoué sur ses excuses à elle. If anything, ils réglaient leurs différends sur l’oreiller et n’en reparlaient plus. Ce n’était sans doute pas très sain et beaucoup de leurs amis auraient préféré faire appel à un conseiller conjugal pour régler leurs mésententes, de la plus insignifiante à la plus importante. Not the point. Elle s’excusait rarement, ce qui en disait long sur leur situation. Il baissa les yeux, ne supportant plus la vue de ses larmes. Sa voix tremblotante était suffisamment difficile à entendre. Il sentit sa détermination fondre face aux mots qu’elle lui offrait, timides et maladroits. Ces mots-là n’avaient pas leur place dans sa bouche et ils achevèrent de le convaincre que tout ça était ridicule lorsqu’elle évoqua leurs enfants. Il la rejoignit en deux enjambées et passa un bras autour de ses épaules. Sa main libre trouva l’une des siennes et il mêla leurs doigts sans la moindre hésitation. Comme si un instant plus tôt, il n’avait pas eu désespérément envie de se trouver à des kilomètres de là. Comme si leur mariage n’était pas au plus mal. « Ssh, love » murmura-t-il contre sa tempe. Il avait toujours eu du mal avec les larmes, les vraies. Pour un homme de sa profession, ignorer comment gérer certaines émotions chez autrui avait un petit quelque chose d’ironique. Toutefois il ne s’agissait pas d’une actrice quelconque mais de sa femme. Et s’il avait pensé pouvoir résister face à son chagrin, il était évident à présent que sa colère était bien dérisoire en comparaison. « Tu n’es pas- ce n’est pas- oh god » Neal s’interrompit dans un soupir. Un noeud lui obstruait la gorge, l’empêchait de respirer. Quelques années plus tôt, alors qu’ils avaient passé le fameux cap des trois ans, il n’avait pu s’empêcher de penser que ce mariage, son histoire avec Tamsin était peut-être la bonne. A passé cinquante ans, il avait pourtant arrêté d’imaginer que la moindre relation amoureuse pouvait sérieusement durer. Elle avait profondément changé sa perception des choses et ce fossé qui se trouvait à présent entre eux remettait tout en question. « Tu n’es pas la seule responsable, j’aurais pu- on aurait pu- je ne sais pas, partir avec toi. Peut-être qu’on aurait dû » souffla-t-il, le nez dans ses cheveux. Il était un peu tard pour ce genre de prises de conscience et deux minutes plus tôt, il en était bien loin. Il aimait avoir le dernier mot mais pas au détriment de son mariage. « On peut encore. Peut-être » Une proposition complètement dingue, voilà de quoi il s’agissait. Il n’avait pas envie de quitter Londres, pas vraiment mais l’idée de perdre complètement sa femme était bien plus terrifiante qu’un quelconque déménagement – même d’un continent à un autre. « Partir I mean. Cette situation, nous, les enfants, les choses iraient sans doute mieux si on vivait ensemble. J’aurais pu choisir de te suivre, j’ai juste- je ne sais pas. Je ne sais pas » Oh, si, si, il savait mais admettre à voix haute qu’il avait eu peur de son succès paraissait totalement ridicule à présent. Si ridicule face à ce qu’ils avaient traversé. « Tu n’es pas une mauvaise mère » ajouta-t-il après une seconde. La rassurer sur ce point-là était essentiel. Rachel et Aaron souffraient de son absence, bien sûr mais il ne pouvait le lui rappeler. Il ne lui en voulait pas au point de la blesser ainsi. « Tu n’es absolument pas une mauvaise mère » répéta-t-il, comme si insister là-dessus pouvait combler son silence à propos de son rôle d’épouse.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous


Invité
Invité

Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞ Empty
MessageSujet: Re: Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞   Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞ Icon_minitimeDim 23 Aoû - 18:53



NEAL & TAMSIN
❝ You put your arms around me and I'm home ❞

Je n’étais pas de celles qui s’excusaient. Pour tout dire, rares étaient les fois où j’admettais mes torts. Oh, il m’arrivait de savoir que j’étais en tort, que j’avais mal agi ou dit quelque chose que je n’aurais pas dû dire. Oui, malgré les apparences, il m’arrivait d’être suffisamment objective pour le savoir. Mais de là à admettre cela, à dire à haute voix que j’avais été trop loin ? Non, c’était extrêmement rare. Ne parlons donc même pas des excuses. Je ne m’excusais jamais. Question d’égo, probablement. Et puis, l’on finissait toujours par me pardonner, et tourner la page, malgré tout. Alors pourquoi le faire, puisque je n’en avais pas besoin et que cela me ferait plus de mal que de bien ? Mais aujourd’hui, je savais que j’étais allée trop loin. Neal et moi venions à peine de nous retrouver, après des mois sans nous voir, et tout cela était, déjà, de ma faute. J’étais celle qui était partie, à Los Angeles. Loin de lui, loin de nos enfants, que j’aimais tant pourtant. J’étais celle qui avait favorisé ma carrière à ma famille. Il était celui qui était en droit de faire des reproches à mon égard. Pas moi. Alors oui, je m’excusais. Je n’aurais pas dû l’accuser de me tromper. Je doutais toujours, cependant, je ne pouvais m’en empêcher. Après tout, je le connaissais. Pire, je le connaissais avant même que notre relation ne commence à évoluer vers quelque chose de plus romantique. J’avais été témoin, bien qu’éloignée, de ses infidélités, puis de ses divorces. J’étais sa septième épouse, et ce n’était pas rien. Que je doute de sa fidélité à mon égard, alors que nous ne nous voyions que quelques fois par an, n’était finalement pas une si grande surprise. Mais nous étions plus que ça. Plus que des disputes, des doutes. Je l’aimais tellement, que je pourrais probablement en mourir. J’avais tellement envie que tout redevienne comme avant. Je ne dirais pas que je regrettais la proposition que l’on m’avait faite. Non. Ma carrière avait filé en flèche, à l’instant où j’avais quitté Londres. J’étais admirée, par mes fans comme par les personnes du métier. J’étais renommée, pour mon talent et ma personne. J’aimais ce que je faisais. Mais l’aimais-je plus que tout ? L’aimais-je réellement plus que ma famille ? Vu comme ils me manquaient, tous autant qu’ils étaient, lorsque je n’étais pas avec eux, j’en doutais. Pourquoi est-ce que je ne pouvais pas tout avoir ? Ma vie serait tellement parfaite, si je pouvais avoir ma carrière et ma famille me soutenant, me supportant. Enfin, ils me soutenaient. Bien entendu qu’ils le faisaient. Mais ils n’étaient pas avec moi, à mes côtés, et ils me manquaient atrocement, chaque jour passant. Je ratais chaque moment important de la vie de mes enfants. Qu’il s’agisse des premiers pas de Rachel, des premières notes d’Aaron, de leurs premières anecdotes sur leur scolarité. Qu’est-ce qu’ils aimaient ? S’étaient-ils découvert des passions ? Ou était-ce encore trop tôt, pour cela ? Bref, je voyais leur vie à travers une caméra et un écran d’ordinateur. Les bras de mon époux me manquaient, effroyablement. Sentir sa présence à côté de moi. Ses lèvres sur mon front, s’y posant dans un tendre baiser. Humer son odeur, sentir sa peau contre la mienne. Tout me manquait. Ma vie londonienne me manquait. Et, pourtant, je ne me voyais pas quitter Los Angeles et tirer un trait sur ma carrière.

Alors que faire ? Que pouvais-je faire pour arranger les choses entre nous ? Pour redevenir cette épouse qu’il méritait tant ? Cette mère présente pour ses enfants, à chacun des moments importants de leur vie ? Telle était la question que je lui posais, en sanglotant. Parce que je ne savais pas quoi faire. Ni ce que je devais faire. Je savais que si je revenais ici, je serais malheureuse. Peut-être même que je finirais aigri et que je reporterais mon amertume sur les personnes que j’aimais le plus au monde. C’était probablement pour cette raison que Neal ne m’avait jamais demandé de rester. Non pas qu’il m’ait encouragée à partir, à déménager et à accepter ce rôle si prometteur. Mais il avait fait des efforts, bien trop d’efforts, même. S’il ne m’avait pas demandée de rester, pour lui, pour nos enfants, il avait taché de rendre le choix facile pour moi. Probablement parce qu’il savait qu’avec le temps, je risquerais de lui en vouloir – de leur en vouloir. Peut-être était-ce, aussi, parce qu’il avait eu peur que je ne décide de partir quand même. Moi-même, j’étais bien incapable de dire ce que j’aurais fait, si Neal m’avait demandé de refuser le rôle et de rester à Londres. Serais-je tout de même partie, s’il m’avait posé un ultimatum ? Ou aurais-je accepté de rester à ses côtés, simplement parce qu’il me l’avait demandé ? Je n’en avais aucune idée. J’étais restée, pour William. Oh, il ne me l’avait pas demandé non plus – et il était fort probable qu’il n’ait jamais eu vent de la proposition que j’avais refusé pour rester avec lui. Et, finalement, nous avions fini par rompre à peine un an après. C’était bien là la preuve que faire passer un homme avant ma carrière n’était pas une si bonne idée, non ? J’avais déjà laissé passer cette opportunité, avant. Mais, en même temps, Neal n’était pas n’importe quel homme. Il était mon mari. Mon époux, cet homme à qui j’avais promis fidélité, et amour, jusqu’à ce que la mort ne nous sépare. Je n’avais même pas vraiment envie d’y penser, pour tout dire. Après tout, à quoi bon refaire le monde, maintenant que c’était fait ? Je n’étais revenue seulement parce que ma meilleure amie se mariait, et que j’étais sa demoiselle d’honneur – oui, malgré tout, malgré mon mariage avec son père, nous avions fini par retrouver notre amitié d’antan, après plusieurs années de vide. Mais mon tournage m’attendait. Je n’avais qu’une semaine, avant de devoir y retourner. Ce n’était donc pas vraiment le moment de ressasser des souvenirs.

Les larmes continuaient de tracer un sillon sur mes joues, comme je le sentais venir s’asseoir à mes côtés, passant son bras sur mes épaules. Je posais ma tête contre son épaule, sanglotant doucement, tout en sachant pertinemment que cette situation ne devait pas le mettre des plus à l’aise. Je le connaissais, après tout. Je savais qu’il n’était pas des plus doués pour consoler et, pour tout dire, je ne savais même pas si je le méritais. Mais il était là, contre moi, et c’était tout ce qui compter. Peu importait qu’il ne se montre maladroit, tant qu’il me montrait que, malgré tout, malgré la rancœur et l’amertume, il était toujours là pour moi. Je relevai un peu la tête à ses mots, comme il disait qu’ils auraient pu partir avec moi à Los Angeles. Pour tout dire, cette solution m’avait traversé l’esprit à de nombreuses reprises. Mais ce n’était pas comme si je pouvais lui imposer de quitter sa vie, simplement pour moi. Lui aussi, il avait sa carrière à laquelle il devait penser. Il était producteur, l’un des meilleurs de Londres. Et puis, son ex femme et leur fils étaient à Londres. Cara aussi, se trouvait ici. Comment aurais-je pu lui demander de laisser toute cette partie de sa vie, derrière lui, simplement pour moi ? Je tournai un peu la tête avant d’embrasser tendrement, presque timidement, ses lèvres. « Je ne sais pas … Je ne veux pas que tu en viennes à m’en vouloir d’avoir tout quitté. » répondis-je d’une voix cassée par les pleurs. Mais, finalement, il m’en voulait parce que je n’étais pas là. Au moins, nous serions ensemble. « Même si j’imagine que tu pourrais faire plus souvent des allers et retours vers Londres ? » questionnai-je, avant de lâcher un soupir. Il y avait toujours sa carrière, à laquelle il fallait penser. Peut-être pourrait-il rejoindre une maison de production hollywoodienne ? Pour tout dire, j’en doutais. Non pas qu’il ne trouverait rien, oh ça, non, je ne doutais pas une seconde que les propositions seraient fleurissantes. Mais je n’étais pas certaine qu’il aimerait, tout simplement. Je déposai un nouveau baiser sur ses lèvres, peut-être un peu plus longuement, cette fois-ci, mais toujours baigné de cette même tendresse. « Tu essaierais, pour moi ? » finis-je tout de même par lui demander, d’une voix bien mal assurée, en conféraient les petits tremblements qui étaient perceptibles.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous


Invité
Invité

Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞ Empty
MessageSujet: Re: Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞   Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞ Icon_minitimeVen 11 Sep - 12:02

Comment était-il arrivé là, comment en étaient-ils arrivés là, après tout ce temps ? Ils avaient pourtant tout traversé, semblait-il. Ils avaient affronté le regard des autres après être venus à bout de leurs propres préjugés – du moins, dans le cas de Neal. Ils avaient balayé les rumeurs d'un revers de main, réfutant tout bruit d'infidélité aux premières heures de leur relation alors qu'elle foulait les tapis rouges avec des hommes bien plus jeunes que lui et qu'il dirigeait des actrices dont il aurait pu être le grand-père. Ils avaient eu des enfants, for god's sake. Ils avaient passé des caps, franchi des étapes et tout ça pour quoi ? Pour finir par ne plus avoir confiance l'un en l'autre. Il était trop vieux pour toutes ces conneries. La jalousie lui avait longtemps été étrangère, simple phénomène dont il était le témoin chez ses différentes compagnes plus que la victime. Et voilà qu'un océan avait réussi là où de nombreux types mal intentionnés avaient échoué. Ce n'était pas tant des gens que Tamsin côtoyait dont il était jaloux, c'était de cet apparent bonheur qu'elle affichait dans les magazines alors qu'elle était loin d'eux. Et peu à peu, le manque de confiance avait amené le ressentiment. Il lui en voulait et ce n'était plus malgré lui, pas maintenant qu'elle était là, devant lui, à proférer des accusations si similaires aux siennes. Il lui en voulait d'être partie, de l'avoir laissé sans insister plus que ça pour qu'il l'accompagne. Il lui en voulait de réussir loin de son influence. Il lui en voulait d'être si brillante, si talentueuse et si absente. Ils avaient des enfants, bon sang. Il avait déjà vu ce que l'absence d'un parent pouvait provoquer. Cara était bien dans sa peau, certes, et elle était heureuse mais il se souvenait encore de sa mélancolie d'adolescente, des longs regards qu'elle lui dédiait lorsqu'il la déposait chez l'une de ses amies et qu'ils étaient accueillis par les parents, le couple bien sous tout rapport, soudé et uni. Il avait vu combien Daniel avait souffert de ses innombrables conflits avec Alice. Et que dire de Scarlett. Non, vraiment, il ne voulait pas ça pour ses enfants.

Mais c'était de sa faute également et il le savait. Il était trop âgé pour s'octroyer encore le luxe de se voiler la face et de ne pas endosser ses responsabilités. C'était lui et lui seul qui avait insisté pour rester à Londres, dans l'espoir à peine dissimulé que sa femme ne rencontrerait que l'échec aux Etats-Unis et reviendrait bien vite. C'était lui qui avait refusé de partir, de quitter tout ce qu'il connaissait pour lui permettre de s'épanouir. Il avait beau être en colère, il l'aimait suffisamment pour comprendre qu'elle aussi devait souffrir de la situation. Jamais il n'aurait eu d'enfant avec Tamsin s'il avait imaginé qu'elle puisse être une mauvaise mère. C'était pourtant l'impression qu'il lui donnait, avec ce flot de reproches qu'il n'avait pu s'empêcher de lui lancer sournoisement au visage. C'était petit, petit et ridicule. Ils étaient mariés, bon sang et il ne l’avait pas vue depuis des mois. Il ne pouvait pas, ne devait pas la repousser uniquement parce qu’il était trop engoncé dans sa fierté pour reconnaître qu’elle lui avait également terriblement manqué. Oui, il lui en voulait, oui, il était tout à fait capable de lister durant des heures les raisons pour lesquelles il se sentait en droit de lui en vouloir. Oui mais leur mariage avait déjà été fragilisé par des mois de séparation. Il était parfaitement conscient des effets dévastateurs que pareille dispute pouvait avoir. Il ne pouvait décemment pas entacher ainsi son retour, pas alors que leurs enfants rentreraient bientôt eux aussi.

Une main glissée dans ses cheveux blonds, il serra les dents en sentant plus qu’il ne les entendait les sanglots qui la secouaient. Tamsin était une très, très bonne actrice mais il s’était toujours plu à croire qu’il savait exactement lorsqu’elle cessait de jouer. Ces larmes-là n’étaient pas feintes et elles étaient de son fait. C’était lui qui, n’écoutant que sa rancoeur, avait provoqué son chagrin. Husband of the year, really. Il murmura ses torts contre sa peau, le regard perdu dans le vague. Il y avait si longtemps qu’il ne l’avait pas serrée contre lui qu’il avait presque oublié l’effet que ça faisait. Ce n’était pas un autre de ses fantasmes, l’un de ses nombreux rêvés inspirés par la solitude, non. Elle était là, vraiment là et tout ce qu’il avait réussi, c’était la faire fondre en larmes. Way to go, Neal. Elle sembla se calmer un peu devant sa proposition, chuchotée si bas qu’il craignit un instant qu’elle ne l’ait pas entendu. Mais elle se redressa un peu et effleura ses lèvres, plus calme à présent. Les larmes étaient toujours là, tachant ses joues, rougissant ses yeux. Il sentit son coeur s’enfoncer un peu plus profondément dans sa poitrine face à son indécision et de nouveau, l’ombre du doute investit son esprit. Ne voulait-elle donc pas de lui à ses côtés, avec leurs enfants ? Etait-elle si bien installée à Los Angeles qu’il lui paraissait impossible qu’ils trouvent leur place là-bas, eux aussi ? Mais ça n’avait rien à voir avec ça, ce n’était pas ce qui la tourmentait. Il soupira et d’un doigt, il chassa une mèche de cheveux tombée sur son front. « Bien sûr que j’essaierais » souffla-t-il, en cherchant son regard. C’était plus facile à dire qu’à faire mais il était prêt à faire des sacrifices, si ça signifiait sauver son mariage. Il en avait gâché suffisamment par fainéantise, refusant de se battre lorsque ça devenait trop difficile. « Don’t get me wrong, ça va être compliqué, je- toute ma vie est ici et nous avons des, des problèmes » Il prit une profonde inspiration et se tut un instant pour rassembler un peu ses pensées. « Mais c’était le deal. For better, for worse, for richer, for poorer, in sickness and in health, to love and to cherish, till death do us part » récita-t-il en souriant. Par le passé, il avait pris ce genre d’engagements à la légère, sans grand sérieux mais le mariage n’était pas une institution désuète à ses yeux. Pas maintenant qu’il l’avait trouvée, elle, avec ses grands discours déterminés sur la futilité de la différence d’âge et ses projets monumentaux. S’il avait eu bien du mal à la supporter lors de leurs premières collaborations, il n’imaginait plus sa vie sans elle. Ces derniers mois avaient été tout bonnement affreux. Il ne voulait pas recommencer, il ne pouvait pas infliger ça à ses enfants. « Il faudra qu’on réfléchisse, qu’on planifie les choses mais Aaron et Rachel sont jeunes, ils n’ont pas encore l’âge de claquer la porte de leur chambre et de nous donner le silence treatment. En fait, je suis à peu près sûr qu’ils seraient enchantés de déménager. Et Daniel… Daniel pourra venir nous voir. Et je reviendrai de temps en temps, si son vieux père lui manque mais je ne peux pas, je ne veux pas revivre ça. Cette séparation, c’était une erreur. Une grosse erreur. Regarde où ça nous a mené » conclut-il, moins amer cette fois. L’heure n’était plus aux reproches mais ils étaient loin d’en avoir terminé. Il lui faudrait du temps avant de faire table rase de toute son amertume mais après tout, ils en avaient du temps.
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous


Invité
Invité

Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞ Empty
MessageSujet: Re: Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞   Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞ Icon_minitimeMer 7 Oct - 18:09



NEAL & TAMSIN
❝ You put your arms around me and I'm home ❞

Je n’étais pas une habituée des relations, en particulier lorsqu’il s’agissait d’amour. Depuis toujours, j’avais mis l’amour de côté, préférant privilégier ma carrière. Même adolescente, je n’avais jamais vraiment eu de crush, ni cherché à être en couple, comme pouvaient l’être les autres filles de mon âge. J’avais alors d’autres projets, qui me semblaient bien plus importants. Et puis, surtout, je savais ce que les garçons voulaient, et disons simplement qu’il ne s’agissait pas de me faire la conversation. Non, soit le regard était obnubilé par ma, certes assez conséquente, poitrine, soit ils n’étaient intéressé que par mon succès. Bref, dans tous les cas, cela n’avait pas été ce que je recherchais. Même avec Leo, alors même que nous avions de nombreux points en commun et que la discussion était facile, je n’étais jamais parvenue à le voir plus que comme un ami – avec bénéfices, quand même – que comme un potentiel partenaire. Alors je m’étais mise à fuir les relations, déclinant proposition sur proposition, cherchant encore et encore de nouveaux projets cinématographiques. Et puis il y avait eu William. Mon ex petit-ami avait tout chamboulé, avec ses belles paroles et promesses. Oui, et la chute avait d’ailleurs été très rude, bien plus que je ne l’aurais jamais cru. J’étais tombée désespérément amoureuse de lui, faisant de lui le centre de mon monde. Il passait alors avant tout le reste, au point que j’en avais décliné une proposition aux Etats-Unis. Et c’était probablement pour cette raison que, cette fois-ci, malgré Neal, je m’y étais rendue. Parce que j’avais déjà fait passer un homme avant ma carrière, et que j’étais tombée de bien haut à l’arrivée. Peut-être que je n’aurais pas dû. Peut-être que j’aurais dû réaliser plus tôt que Neal n’était pas n’importe quel homme, mais qu’il était mon mari. Qu’il n’était pas William, mais l’homme avec lequel je comptais rester pour le restant de mes jours – ou des siens, plutôt, mais je n’avais clairement pas envie de penser à cela et à ce qu’impliquait le fait d’être avec un homme de trente ans mon ainé. Si je regrettais d’être partie à Los Angeles ? Je n’en savais rien. Une partie de moi le regrettait, oui. Parce que tout n’était pas comme j’aurai pu l’imaginer. Parce que je ne pouvais pas tout avoir. L’amour et le succès. La vérité, c’était que depuis que j’avais quitté Londres, je me sentais horriblement seule. Voir les personnes qui comptaient le plus dans ma vie, simplement à travers l’écran d’un ordinateur me déprimait bien plus que je ne voulais bien l’avouer. Pour la presse, je vivais un conte de fée. J’étais la femme la plus heureuse de la terre, avec une famille parfaite. Oui, les médias dressaient un magnifique tableau de ma vie, qui n’était malheureusement pas la vérité. Pour eux, mon mariage était sans encombre, tenait bon, et mon mari n’était que soutien. C’était à croire qu’après avoir vociféré tant de mois – voire d’années, pour certains – sur notre couple, les médias aimaient à enjoliver notre histoire. A croire que la vérité ne les avait jamais intéressée, finalement. Enfin, que l’on ne s’y méprenne pas, j’avais mon rôle à jouer dans toute cette histoire. Lorsque j’allais sur les plateaux de télévision, j’étais la première à jouer ce rôle de la femme et mère épanouie. Peut-être était-ce aussi pour cette raison qu’il y avait un fossé entre Neal et moi, à présent. Parce que lui-même avait cru tout ce que je racontais, tout ce que je disais. Parce qu’il avait cru, lui aussi, que je pouvais être heureuse, sans lui et nos enfants à mes côtés.

Si l’idée qu’ils me suivent à Los Angeles avait traversé mon esprit ? Bien entendu que oui. Mais je n’avais jamais osé le proposer. C’était étrange, non ? Surtout lorsque l’on me connaissait. Moi qui faisait tout pour obtenir tout ce que je voulais. Moi qui était intraitable, lorsqu’il s’agissait de ma petite personne. Moi qui m’était toujours faite passer en premier. Je n’avais tout simplement osé lui demander de me suivre. Parce que j’avais eu peur qu’il me dise non. Ou, pire encore. Qu’il me suive à contre cœur, bien malgré lui, et ne finisse par m’en vouloir d’avoir tout laissé derrière lui. Comme il m’en voulait à présent de l’avoir fait. Alors qu’il me propose cela de lui-même me pinça le cœur, et une bouffé d’espoir me posséda. Je n’avais pas peur de la réaction de Rachel ou d’Aaron. J’étais persuadée qu’ils seraient bien plus heureux là-bas, si nous étions tous ensemble, que séparé de moi, ici à Londres. En plus, je pouvais déjà les imaginer profiter de la piscine à débordement qui donnait une vue imprenable sur la ville – sans même parler du temps magnifique qu’il y avait la majorité de l’année. Non, ce qui me faisait peur, c’était Neal. C’était que, malgré cela, notre mariage ne touche à sa fin. Parce que c’était là notre dernière chance pour le sauver. Et que peut-être que ce sacrifice serait trop gros, pour lui. Peut-être, qu’en effet, il finirait par me haïr de m’avoir suivie. Il avait toute sa vie, ici, à Londres. Ce n’était pas un choix facile, et une partie de moi s’en voulait de le mettre dans cette position plus que délicate. Mais de l’autre côté … Je savais pertinemment que ce serait moi qui deviendrait amère si je devais revenir ici, et tirer un trait sur Los Angeles. Je lui lançai un grand sourire, bien que terni par mes yeux encore rouges d’avoir pleuré. « Je ne veux plus être séparée de toi, de vous, non plus. Je ne veux plus vivre sans vous. » avouai-je, comme les larmes me remontaient directement aux yeux à cette pensée. « Il y a beaucoup d’opportunités, à L.A., tu sais ? Enfin … Peut-être que ça pourrait être comme au début. Je pourrais jouer dans les films que tu produirais et … L’ambiance n’est pas la même mais … » commençai-je, avant de finalement laisser ma phrase en suspens. « Ou … Des allers et retours vers Londres, si tu continues à travailler ici. » Je plissai des paupières, avant de me passer une main maladroite dans les cheveux. « Je ne sais pas … » Je me mordillai un peu la lèvre inférieure, avant de lâcher un petit soupir, réalisant que je ne parlais que de carrière, et même pas de sa famille. Encore une preuve de mon côté carriériste qui n’en finissait pas. « Et oui … La maison est grande, Daniel pourrait venir quand il le souhaite. Il aura toujours sa place, là-bas. Et Scarlett aussi. On pourrait même leur aménager des chambres, rien qu’à eux. » Non pas que la place manquait, ici aussi, mais les volumes étaient définitivement plus grands, il fallait bien l’avouer. A nouveau, j’avais l’impression d’être à côté des vrais problèmes, et de ne parler que de choses futiles. Il n’en avait probablement rien à faire, de tous ces détails. Non, en partant avec moi, en me rejoignant là-bas, les sacrifices étaient bien plus importants que de simplement décorer de nouvelles chambres …

Revenir en haut Aller en bas


Contenu sponsorisé

Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞ Empty
MessageSujet: Re: Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞   Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞ Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 
Neal & Tamsin ❝ You put your arms around me and I'm home ❞
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Cara & Neal & Tamsin ❝ first hang over ❞
» Neal & Tamsin ❝ I brought you chocolates ❞
» « Home, sweet home » ┃Iona&Thaïs
» Home Sweet Home - Rose
» (27/03) Charlie / Gaby / Grace / Neal / Fitz / Demeter

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Ticket To Ride :: flood & hors-jeu :: this train terminates at morden :: ARCHIVES 2016-2017-
Sauter vers: