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 CHARLES/HANNAH ♦ the seat is mine

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Gordon


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relationship status : GET OUT OF MY KITCHEN.
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MessageSujet: CHARLES/HANNAH ♦ the seat is mine   CHARLES/HANNAH ♦ the seat is mine Icon_minitimeVen 15 Mai - 12:46



RP ALEATOIRE
charles b. hoyle et hannah m. woods


La dernière production de Wicked, dans le West End, met tout le monde en émoi, public comme critique. C'est donc très enthousiaste que la jeune Hannah Woods est parvenue à obtenir son billet, avec l'apport financier paternel. Ce qui s'annonçait comme une belle soirée s'est toutefois transformée en gros fiasco lorsqu'elle est arrivée à sa place, laquelle était déjà prise. Loin d'avoir volé son propre billet et installé là où il devrait l'être, Charles Hoyle ne semble pas prêt à céder à la jeune fille, de plus en plus bruyante. S'ils continuent comme ça, ils pourraient bien être gentiment mais fermement escortés dehors.

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MessageSujet: Re: CHARLES/HANNAH ♦ the seat is mine   CHARLES/HANNAH ♦ the seat is mine Icon_minitimeMar 19 Mai - 15:12

J’adore être élève à la LSOA, pour plusieurs raisons. D'abord, bien sûr, parce que ça me permet de faire ce que j'aime, c'est évident. Le chant est ma passion, l'a toujours été, et quoi de mieux que de faire de sa passion le sujet de ses études, d'en faire son métier ? Mais aussi parce qu'être inscrit dans une école de cet acabit, sous-entend des avantages. Dont l'un d'eux, non-négligeable, est d'obtenir des place pour des musicals extraordinaires qui emballent non seulement les spectateurs mais aussi les critique et qui sont, bien évidemment, pris d'assaut. Raaaah ce que je suis content. Je suis assis dans un siège. Au théâtre de West Ends. Pour voir WICKED. FREACKING WICKED. Like, je suis tellement excité que,  depuis cinq minutes que je suis assis, je n'ai pas arrêté de m'agiter sur mon siège, gigotant les jambes comme si elles étaient montées sur ressort. Je ne peux pas m'en empêcher. J'adore les musicals. J'aurais tellement aimé pouvoir faire carrière là-dedans, vous n'imaginez pas. J'adore chanter, j'adore jouer et... j'imagine que j'aurais adoré danser, aussi, la chance m'aurait-elle été donnée. Je me pose assez souvent la question, pour être honnête. L'univers des hommes est fait de "si", après tout, de probabilités, d'alternatives ratées, et je n'échappe pas à la règle. Je ne suis qu'un petit être humain qui a des rêves, certains plus réalisables que d'autres. Je suis un rêveur, perdu entre la réalité et mon imaginaire, confondant les deux, espérant l'un, rejetant l'autre, puis l'accueillant à bras ouverts, parfois craignant le premier. Parfois, je me sens comme Artie, dans son numéro "Dancing with myself". Je me vois me lever, et me lancer dans un numéro de danse interminable. Je me vois, des chaussures de claquettes magiquement apparues à mes pieds, effectuer une chorégraphie digne de Cosmo Brown ou Billy Flynn. Enfin bon. Pas la peine de pense à ça. Focus on the present. Ça ne sert à rien d'être nostalgique pour des choses qui ne sont même pas arrivées. Ça ne sert à rien de rester coincé dans le passé, ça ne fait qu'empêcher d'agir. Je suis là, maintenant, et c'est tout ce qui importe. J'aurais pu ne pas l'être. J'aurai pu, mais dans un fauteuil roulant. Hypothèses, mondes parallèles, possibilités qui ne sont pas arrivées. Et à la fin, c'est tout ce qui compte. Qu'elles ne soient pas arrivées. Oui, j'aurais pu être acteur dans des musicals. Mais j'aurais aussi pu passer quinze ans enferme dans un hôpital, ou ne jamais retrouver l'usage de mes jambes. Alors ce qui compte, c'est que je sois là. C'est que je puisse profiter, pendant une soirée plus que magique, d'un univers, autre, qui me transporte loin de ma place, qui me fait oublier, pour un moment, la réalité. Je pense à ce qui m'attend, un sourire aux lèvres, fredonnant "The Wizard and I" du bout des lèvres. Encore une petite demi-heure (oui je suis légèrement maniaque, j'avais tellement peur d'arriver en retard, qu'il arrive quelque chose, qu'il n'y ait plus de métro, ou, je sais pas, qu'un meurtre soit commis devant mes yeux, m'obligeant à devenir un super héros et à devoir aller neutraliser un méchant chaque fois que je veux aller au spectacle que je suis parti légèrement en avance), et les lumières de la salle s'éteindront, celles de la scène s'allumeront, et le rideau se lèvera. Encore une petite demi-heure, et un autre monde s'ouvrira à moi.
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MessageSujet: Re: CHARLES/HANNAH ♦ the seat is mine   CHARLES/HANNAH ♦ the seat is mine Icon_minitimeLun 25 Mai - 12:38

Je vais voir Wicked, je vais voir Wicked, JE VAIS VOIR WICKED. Holy shit, j'ai encore du mal à y croire et pourtant, ça y est, le billet est dans ma main et je viens d'entrer dans le théâtre. Papa m'a annoncée ça hier, l'air de rien, comme si ce n'était pas si important. Well, it's a big deal. Quand j'y pense, j'ai un peu honte parce qu'on vit ici depuis bientôt trois ans et si j'ai vu déjà une foule de musicals, je n'ai jamais eu l'occasion d'assister à celui-ci. C'est encore plus ridicule quand on sait que j'ai dû voir Les Misérable une bonne demi-douzaine de fois. Ceci dit, les tickets pour Wicked sont un tantinet plus chers mais en même temps, j'aurais pu en prendre un plus tôt, en économisant sur quatre autres pour Les Mis. Whatever. J'y vais enfin et j'ai même eu le droit d'y aller seule. Une grande première depuis l'accident, puisque Papa ne me laissait plus vraiment vagabonder sans surveillance. Il n'a pas réengagé de chauffeur et je suis contrainte de prendre le métro ou le train la plupart du temps. Ce soir, c'est lui qui m'a conduit jusque dans le West End, fait suffisamment étonnant pour être souligné. J'en étais presque arrivée à penser qu'il n'avait pas son permis.

Le sourire qui flotte sur mes lèvres est sans doute totalement idiot mais je n'en ai pas grand-chose à faire, là tout de suite maintenant. Je vais voir Wicked, bon sang, et je dois me faire violence pour ne pas sautiller sur place en entrant dans le théâtre. Un gloussement m'échappe, à ma grande honte, et je ne peux m'empêcher de jeter un coup d’œil autour de moi pour vérifier qu'aucune de mes connaissances n'est là. On ne sait jamais, Chloe Norrington aurait pu se découvrir une passion pour les musicals et amener sa clique ici. Par chance, la seule personne qui a assisté à cette démonstration incontrôlée de mon enthousiasme est un couple, assis au dernier rang. La femme rit un peu en secouant la tête, amusée et l'homme m'adresse un grand sourire. Je sens mon visage chauffer un peu, mes joues rougir. Well done Hannah. Je m'éloigne rapidement, guettant la rangée à laquelle je suis sensée être assise. Je connais mon numéro de place par cœur, tant j'ai fixé ce billet depuis hier, et c'est avec un sourire confiant que je refuse l'aide du placeur. Ça va, je connais l'organisation d'un théâtre, merci beaucoup. Il me laisse aller sans un mot de place et je gagne bientôt la rangée de sièges où se trouve le mien.

Sauf que le mien n'est apparemment plus le mien. Un type, sourire béat placardé sur le visage, est assis à ma place. Ma place, for fuck's sake. Je fronce les sourcils et soupire, agacée. « Well, ça va pas le faire » je murmure. Vraiment pas. Je me faisais une joie de venir ici, ce n'est pas pour me voir voler ma place par un inconnu, aussi mignon soit-il. Et let's face it, il est mignon. Ma vue fonctionne très bien et en d'autres circonstances, c'est sans doute ce que j'aurais remarqué en premier. Sauf que ce n'est pas le plus important présentement. Il est assis à ma place et ça, c'est impardonnable. « C'est ma place, j'annonce de but en blanc, peut-être un peu trop fort. Et je me contrefous de ce qu'il y a écrit sur ton billet, c'est ma place. Je veux ma place, ok ? Tout de suite » D'accord, ok, j'ai peut-être sorti ça trop fort. Certainement trop fort. Très, très fort. Des têtes se tournent dans ma direction et je suis à peu près certaine que ce souvenir va profondément m'embarrasser dans quelques temps mais actuellement, ce n'est pas le plus important. Ce mec est assis à ma place and it's not right. Nor it is ok, sorry Whitney. « Alors il va falloir bouger et très vite parce que- » L'arrivée du placeur coupe court à ma petite tirade et je le regarde, contente de le voir débarquer pour rétablir un peu de justice. C'est ma place, merde. « Je vais devoir vous demander de partir » annonce-t-il, très calme. Wait, WHAT? « Vous vous foutez de moi ? Seriously ? J'ai payé ma place, je- » Il m'arrête d'un geste de la main. « Comme tout le monde ici et vous deux êtes en train de déranger toute la salle » réplique-t-il et j'ai presque envie de rire, parce que toutes les lumières, ou presque, sont encore allumées et d'après ma montre, ça ne devrait pas commencer avant, oh, well, deux petites minutes. Je tente une approche avec un froncement des sourcils et des yeux brillants ─ pleurer sur commande comes in handy ─ mais il reste hermétique à toute tentative de charme. Ugh. « Partez. S'il vous plaît » ajoute-t-il après une seconde et cette marque de politesse en est presque effrayante. Partez. Qui ça, lui ou moi ? Parce que logiquement, c'est à Blondie de dégager. Moi, je suis dans mon bon droit, mais ça n'est pas de l'avis du placeur qui me fusille du regard. Ugh. Quand je pense que je me faisais une joie de passer ce qui était sensé être une soirée géniale, j'en aurais presque envie de pleurer for real. Presque. Parce que j'ai surtout envie d'étrangler le mec qui m'a piqué ma place et après tout, dehors, il y aura moins de témoins.
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MessageSujet: Re: CHARLES/HANNAH ♦ the seat is mine   CHARLES/HANNAH ♦ the seat is mine Icon_minitimeMar 26 Mai - 20:36

Bam. L'illusion se brise. L'image s'efface. Le sentiment de plénitude s'éloigne, et le retour à la réalité se fait brutal. Il a la violence d'un corps qui tombe d'un immeuble et qui s'écrase au sol. Ma bulle éclate, et je n'ai même pas la possibilité de tenter d'en créer une nouvelle. Une jeune fille se tient devant moi, et je la contemple, éberlué, incapable de comprendre pendant un instant pourquoi elle me parle. Non. Pourquoi elle m'agresse, plutôt. Pourquoi elle me crache son venin à la figure. Au début, je ne comprends pas. Je ne la connais pas. Que me veut-elle ? Pourquoi me parle-t-elle ? Et surtout, pourquoi parle-t-elle aussi fort, bon dieu ? Les gens se retournent vers nous, nous observent, un air clairement réprobateur sur le visage. J'ai envie de m'enfoncer au plus profond de mon siège et de disparaître. Enfin de disparaître, tout en restant présent pour le show. Et puis je comprends enfin ce qu'elle me dit. Mes yeux s'écarquillent encore plus, alors que je la regarde avec surprise. « Pa... Pardon ?! Mais c'est ma place ! » je rétorque en chuchotant, le moins fort possible. Mais, lancée dans sa tirade, elle ne semble pas m'entendre. Elle continue sur sa lancée, soudainement interrompue par l'intervention d'une tierce personne. Je palis en voyant le placeur arriver à notre niveau, et ses paroles manquent de me faire défaillir. Non non non non non. Ce n'est pas possible. Non, nope, NO. That is not happening right now. So not happening. « Mais je n'ai rien fait, moi ! » je proteste, en vain. Je pourrais être en train de parler à des sourds que ça ne changerait rien. Et ça commence à m'énerver. Sérieusement. « Eh oh ! » je m'exclame, oubliant soudainement de chuchoter. Ça fonctionne, apparemment, parce que je parviens enfin à attirer l'attention du jeune homme. « Je n'ai rien fait, moi ! C'est elle qui m'a agressé, sans raison ! J'étais tranquillement assis à ma place, j'attendais juste le début du spectacle, et... » Il secoue la tête de droite à gauche, et soupire. « Je suis désolé, monsieur. » Il n'a pas l'air désolé pour des prunes. « Je n'ai pas d'autre choix que de vous demander de partir. » Je serre les poings rageusement. Je n'y crois pas. Bordel, je. N'y. Crois. Pas. C'est une mauvaise blague. I'm being Punk'd. Or something. Ce n'est pas possible. Ce n'est pas possible. J'attends ça depuis tellement longtemps. « Mais je n'ai rien fait ! » je répète avec désespoir. Je sais qu'il est déjà trop tard. Toute la salle nous regarde, et lui ne semble pas du tout disposé à discuter. Oh god. Je ne sais pas si j'ai plus envie de mourir d'embarras ou de pleurer de frustration. Je n'arrive pas à croire qu'à cause de cette... cette... idiote, je vais rater Wicked. C'est tellement injuste. Il ne m'a même pas laissé la possibilité de m'expliquer. A croire qu'ils se sont concertés pour ruiner ce qui aurait dû être l'une des plus belles soirées de ma vie.
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MessageSujet: Re: CHARLES/HANNAH ♦ the seat is mine   CHARLES/HANNAH ♦ the seat is mine Icon_minitimeLun 1 Juin - 15:33

Mon Dieu qu'il m'agace. J'ai la désagréable impression qu'il prête plus attention aux gens qui commencent à nous regarder qu'à moi et je déteste, je déteste ça. Merde, il m'a piquée ma place et il a en plus l'audace d'ignorer ce que je lui dis. Ça ne va pas se passer comme ça, oh non. Je me fiche qu'on soit dans un théâtre, qu'il y ait des règles de politesse ou que je sois sensée parler à voix basse. Ce mec m'a piqué ma place et j'entends bien la récupérer. De toute manière, la résistance qu'il m'oppose est faible et je balaie d'une main impérieuse sa réplique molle.

Et peut-être bien que je parle un peu trop fort, que je me donne en spectacle alors que ce n'est pas le lieu idéal pour ça ─ how ironical ─ mais ça ne change rien. Il ne se lève pas, ne se répand pas en excuses comme il le devrait. Non, bien sûr que non. Jerk. Il me regarde, l'air courroucé, et je me retiens de lever les yeux au ciel parce que really, c'est moi qui suis en tort ? Hell no. Je suis en train de le lui répéter lorsque le type que j'ai croisé tout à l'heure, le placeur, s'approche. Well, fuck. Ça n'augure rien de bon.

Partir, pourquoi je devrais partir ? C'est ma place qui est là, occupée par les fesses de cet abruti impoli. Je ne vais pas partir. « Je ne partirai pas. Vous m'avez entendue, je ne partirai pas » j'assène, une main sur la hanche. S'il croit qu'il va me faire peur avec ses airs de gorille en costume, il se trompe lourdement. Mon père a payé cette place, il est hors de question que je ne l'utilise pas. Et il est hors de question que quelqu'un, meaning that blond guy, utilise ma place. « Je suis désolé, monsieur. Je n'ai pas d'autre choix que de vous demander de partir » reprend le placeur, répondant à la pathétique tentative de l'autre de se défendre. Je lui adresse un sourire victorieux. Il y a une justice dans ce monde et aucune excuse ne pourra le sauver, il va falloir qu'il bouge. Well, ce n'est pas comme s'il avait la moindre excuse de toute manière et il en démontre une nouvelle fois la preuve. « Tu as entendu, il faut que tu partes » Je n'ai même pas envie de dissimuler ma joie, au diable la bienséance. « Vous aussi » ajoute le placeur, à ma grande surprise. Oh no, hell no. He's kidding, right? He has to. Je hausse un sourcil en le regardant. « Pardon ? » Il n'a pas l'air impressionné du tout. En fait, il a presque l'air de se foutre de ma gueule. « Vous avez entendu, il faut que vous partiez » Ok, il se fout clairement de ma gueule. Non seulement il veut me foutre dehors alors que j'ai payé ma place ─ ok, Dad did, same difference ─ et que tout ça est la faute de cet imbécile qui ne sait pas lire correctement un billet. Alors non je ne vais pas partir, certainement pas. « Certainement pas » je lâche, glaciale. J'ai le droit d'être là, j'ai payé pour ça, for fuck's sake, et je veux simplement m'asseoir à ma place. Je veux voir ces deux imbéciles disparaître et pouvoir tranquillement m'installer pour regarder Wicked. C'est manifestement trop demander.

Il fait un pas dans ma direction et c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Je lève un doigt pour l'arrêter, même si ça ne paraît probablement pas très impressionnant. Il fait bien une tête de plus que moi, même juchée sur mes talons et il a l'avantage d'être payé pour avoir l'air flippant. Ça ne lui donne toutefois pas le droit d'envahir mon espace personnel. « Ne me touchez pas. Mon père est avocat. Plus personne n'osera vous employer si vous osez me toucher » Chacun ses armes. Certains utilisent leurs poings, moi je sors la "daddy is a lawyer" card. On fait ce qu'on peut avec ce qu'on a. C'est suffisant pour le faire hésiter et il finit par pivoter, me montrant la sortie d'une main. « Sortez. Tous les deux » précise-t-il. Oui, ça va, on a compris. Ugh. Je lance un dernier regard mauvais au responsable de tout ce bordel, aka le mec qui a décidé de faire fi des règles et de s'asseoir là où bon lui semblait.
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MessageSujet: Re: CHARLES/HANNAH ♦ the seat is mine   CHARLES/HANNAH ♦ the seat is mine Icon_minitimeMar 2 Juin - 14:51

En vingt-trois ans d'existence (ce qui n'est pas tant que ça, à l'échelle d'une vie humain, et encore moins à l'échelle de l'univers, granted, but still), je n'ai jamais connu d'humiliation pareille. Jamais au théâtre, jamais au restaurant, jamais dans un quelconque lieu public, en fait. Jamais je n'ai eu tous les regards sur moi de la sorte en-dehors d'une scène, pas de manière aussi insistante et réprobatrice. Il m'est arrivé parfois d'attirer l'attention, oui, parce qu'un frère trisomique ou deux hommes qui s'embrassent attirent toujours des regards, parfois négatif. Mais jamais aussi intensément, jamais aussi longtemps. Des coups d'œil, une attention éphémère, je peux supporter. Mais ça ? Ce spectacle, ce cirque, dirigé par une espèce de petite fille à papa, désagréable et colérique, irascible, qui n'a même pas essayé de tirer cette situation au claire ? Qui m'a agressé, sans aucune autre forme d'introduction ? Non, non, c'est insupportable. Ça me sidère, et god, ça me met en colère, comme je l'ai rarement été auparavant. Je ne suis pas quelqu'un qui s'affiche, dans sa vie. Je ne suis pas quelqu'un qui se donne en spectacle, hors de la scène. J'aime traverser la vie en évitant le plus de nids-de-poule possibles. Pour moi, il est essentiel que tout ce qui concerne le privé reste dans le privé, et, si mis en relation avec la sphère publique, que ça soit suffisent léger et discret pour que ça devienne vite banal, pour qu'on n'y prenne plus garde. J'ai une sainte horreur de toute forme de publicité, surtout négative. Je ne suis pas un membre d'un cast de reality show, ok ? Je ne cherche pas à vendre ma vie en me mettant constamment en scène et en cherchant à multiplier les scandales. Et ce qu'elle fait, cette gosse, là, cette manière de se comporter, comme si elle ressentait le besoin impérieux d'avoir tous les projecteurs rivés sur elle, m'horripile encore plus, je crois, que ce dédain clairement affiché pour ma personne.

« Tu as entendu, il faut que tu partes » Ou pas. Je retire ce que j'ai dit. En fait, cette attitude désagréable, particulièrement dédaigneuse, comme si je n'étais qu'un insecte répugnant à écraser, un moins que rien, me fait voir rouge. Je ne suis pas quelqu'un d'extrêmement exigeant, en tout cas, je ne crois pas l'être, mais je demande tout de même à ce qu'on fasse preuve de respect envers moi. Et là, clairement, on est à des années lumières du respect. Il n'y a qu'à voir la façon qu'ont les mots du placeur de la faire jubiler. Je peux sentir son sentiment de supériorité à des kilomètres. Mais sa mauvaise joie, non-dissimulée, est de courte durée. C'est à mon tour de sourire, un sourire acerbe certes, amer, mais un sourire quand même. On prend le positif où on le trouve. Et là, mon positif, c'est évidemment de la voir déchanter quand il lui fait savoir que si je dois partir, ce n'est pas pour lui laisser la place, contrairement à ce qu'elle avait l'air de croire - pff, ces gosses pourris-gâtés, toujours persuadés que tout leur est dû, que le monde n'attend rien d'autre que de se prosterner devant eux - mais bien pour que ce drame prenne fin. Elle le regarde, incrédule, alors que lui répète son affirmation, et cette fois, je ne peux pas m'empêcher de ricaner franchement. J'échange un regard avec le placeur, une connivence s'installe entre nous, mais elle n'existe que l'instant d'une seconde. Malheureusement pour moi, je prends conscience que, s'il veut avoir la moindre chance de se débarrasser d'elle, ça veut nécessairement dire qu'il doit aussi se débarrasser de moi. Avec un hochement de tête, je commence a me lever, mais m'arrête quand la situation semble vraiment être sur le point de dégénérer, alors que la gamine le menace du doigt. Fille d'avocat. Oh, how surprising. Heureusement, il a assez d'intelligence pour ne pas insister, et se contente de nous montrer la sortie d'un geste de la main. Avec un dernier regard de regret pour la scène, je me lève et quitte mon siège définitivement, le cœur serré. Une fois sorti du théâtre, je n'attends pas pour me retourner, et regarder la jeune fille avec colère. Je n'aime pas me donner en spectacle, oui. Mais trop, c'est trop. J'ai atteints ma limite, au moment même où j'ai aperçu avec tristesse la lumière du dehors. « Mon dieu, mais vous êtes complètement malade, ma parole ! » je m'exclame, hors de moi. « Ça va pas bien, d'agresser les gens comme ça ? Vous auriez pu demander à vérifier mon numéro de place, au lieu de vous mettre à crier comme ça ! En plus, j'étais à ma place ! Non mais sérieusement, pour qui vous vous prenez ?! »
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MessageSujet: Re: CHARLES/HANNAH ♦ the seat is mine   CHARLES/HANNAH ♦ the seat is mine Icon_minitimeMar 16 Juin - 2:00

C'est un cauchemar, je ne vois pas d'autre explication. C'est un cauchemar, un vrai de vrai. J'étais sensée passer une soirée parfaite et ce mec vient de tout foutre en l'air. Well, le placeur du théâtre n'est pas mal non plus dans mon top five of people who ruined my life. Mais au final, tout est de la faute de ce type qui a cru intelligent de s'asseoir où bon lui semblait, à savoir à ma place. Ma place, for fuck's sake. Quiconque me connaît un tant soit peu sait très bien à quel point je déteste qu'on me prenne mes affaires. Ou mes amis. Mais en l'occurrence, il s'agit de mon siège et, ok, ok, ce mec est un parfait inconnu que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam et qui ne sait rien non plus à mon sujet but still. C'est ma place qu'il a volé sans scrupule et il est hors de question que je laisse passer ça.

Malheureusement, ce n'est pas l'avis du placeur qui, au lieu de me rendre mon dû comme il serait logique de le faire, préfère m'indiquer la sortie sans sourciller. Ugh, people. Je ne résiste pas à l'envie de fusiller le fautif du regard avant de remonter l'allée, mon sac sur l'épaule et mon billet à la main, bien en évidence, histoire que tout le monde ici sache que je ne suis ni une voleuse, ni une opportuniste qui a vu de la lumière et a décidé d'entrer. J'ai tout à fait le droit d'être là et je ne compte pas me laisser flanquer dehors en baissant la tête. Un grognement m'échappe lorsqu'enfin, je sors et je jette un regard aux alentours, ignorant s'il vaut mieux que je rappelle tout de suite mon père ou s'il serait préférable de rentrer à pieds. Enfin, en métro. Whatever. Je n'ai toutefois pas le temps de me décider puisque l'inconnu me saute à la gorge, bien plus bruyant maintenant que nous sommes sortis. « Mon dieu, mais vous êtes complètement malade, ma parole ! lance-t-il et, je l'admets, je suis un brin surprise par sa virulence. Ça va pas bien, d'agresser les gens comme ça ? Vous auriez pu demander à vérifier mon numéro de place, au lieu de vous mettre à crier comme ça ! En plus, j'étais à ma place ! Non mais sérieusement, pour qui vous vous prenez ?! » WHAT ? Il a le culot de nier en plus ? Je fronce les sourcils et lui colle presque mon ticket sous le nez. « Pour qui est-ce que je me prends ? Pour quelqu'un qui a payé pour être ici, payé. C'était ma place et ne dis pas le contraire. Ce n'est pas ma faute si tu es incapable d'être conciliant ! » D'accord, d'accord, je suis peut-être un peu trop familière par rapport à lui mais honnêtement, I don't really care. « Il aurait suffi que tu changes de siège, ce n'est pas si compliqué que ça » j'ajoute avec dédain, en roulant des yeux pour faire bonne mesure.
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MessageSujet: Re: CHARLES/HANNAH ♦ the seat is mine   CHARLES/HANNAH ♦ the seat is mine Icon_minitimeSam 20 Juin - 12:51

Non, décidément non, je n’ai jamais été aussi en colère de ma vie. La rage bouillonne en moi, la tristesse et la déception que je ressentais quelques instants plus tôt ont laissé place à une folie furieuse que je peine à contrôler. Je suis hors de moi, tout simplement, acculé à la colère par un trop plein de frustration et de désappointement. Je dois me concentrer pour ne pas simplement me mettre à hurler. Certes, j’ai haussé le ton, mais je parviens encore à maintenir un certain contrôle sur moi-même, bien que ce soit avec quelque difficulté. Je ne pensais pas être capable de me sentir aussi… agacé, pour rester poli, un jour dans ma vie. Je ne me souviens pas avoir été aussi enragé, pour être honnête. Même face aux humiliations et aux insultes prononcées du fait de mon homosexualité tout au long de mon adolescence, aux commentaires désobligeants de mon père, aux explications pleines de bonne volonté, mais vides de toute compréhension, des médecins sur ma maladie, je n’ai jamais ressenti un tel énervement. Peut-être parce j’arrivais à me détacher de toutes ces remarques, dans le sens où s’afficher insensible était le meilleur moyen de les empêcher de m’atteindre. Mais là c’est une trop grande honte, une trop grande humiliation, pour que je le puisse supporter. Elle a osé attaquer quelque chose de sacré, profaner un lieu saint, le théâtre, et m’a entrainé avec elle dans sa spirale infâme. Sans que ce soit justifié, en plus. Parce que c’était ma place, comme j’essaie de lui faire comprendre (ou plutôt, comme je lui balance à la figure, soyons honnêtes, je suis loin d’afficher une sérénité remarquable à présent). Mais ça ne sert à rien, j’ai affaire, comme je m’en doutais déjà, à une gamine bouchée, bornée, pourrie-gâté. Je vois rouge à sa réponse, et serre des poings. Je m’exhorte néanmoins au calme, parce que je ne peux décemment pas perdre le contrôle comme ça, pas en pleine rue, pas alors que je sais très bien que si ça arrive, je ne me le pardonnerai jamais. C’est ça mon problème aussi : mes humeurs sont tellement fluctuantes, que je finis toujours par agir sur un coup de tête, et à le regretter par la suite. Comme quand j’ai embrassé Nate. Mais ce n’est pas le moment de penser à l’une des nombreuses erreurs que j’ai commise par le passé. « Tu te fiches de moi » je ne peux m’empêcher de ricaner, estomaqué, la surprise sensible dans ma voix. Je n’en crois tout simplement pas mes oreilles. Non mais, pour qui se prend-t-elle ? « Tu as déboulé comme une furie, m’a crié dessus sans même prendre le temps de, oh, je ne sais pas, me demander de vérifier mon billet pour voir avec moi, calmement, si je ne m’étais pas trompé, et je dois me montrer conciliant ? Laisse-moi rire » j’ajoute, le ton mauvais. « Sans compter que moi, mademoiselle » j’ajoute en la pointant du doigt, « je me suis laissé diriger par le placeur, qui connait sans doute mieux le théâtre que nous. Je ne crois pas que tu puisses en dire autant. » Oh, elle veut se montrer familière, me traiter avec dédain ? Je peux faire ça, moi aussi. Je peux monter sur mes grands chevaux, la regarder de haut. Je peux me montrer hautain, regarder les gens comme le faisait mon père, comme le faisaient mes camarades de classe. Je n’ai jamais aimé me comporter comme ça. Ça ne signifie pas que j’en suis incapable.
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MessageSujet: Re: CHARLES/HANNAH ♦ the seat is mine   CHARLES/HANNAH ♦ the seat is mine Icon_minitimeVen 3 Juil - 18:19

Ugh. Je ne crois pas avoir déjà rencontré un type aussi agaçant que le mec qui se tient devant moi. Vraiment pas. Pourtant les abrutis sont une espèce très populaire à Holland Park mais celui-là est particulièrement irritant. D'accord, la mauvaise foi est une habitude répandue mais il ne faut pas abuser non plus. Il pourrait reconnaître ses torts maintenant que ça m'a coûté ma soirée. Et la sienne avec, mais honnêtement, je m'en fiche complètement. For all I know, il n'a peut-être même pas payé de billet, contrairement à moi. Ou à mon père. Details, whatever. Je me réjouissais vraiment d'aller voir Wicked, fait suffisamment rare pour être souligné et il a tout foutu par terre. Ce n'est pourtant pas si compliqué de changer de place, si ? Et nous voilà dehors, mis à la porte comme des voleurs ─ c'est lui le voleur, pas moi. C'est lui qu'on aurait dû lâcher sur le pavé comme un malpropre et c'est moi qu'on aurait dû laisser en paix. Mais non, non. Je n'appréciais pas déjà cet inconnu mais cette fois, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Il n'a même pas la décence de s'excuser pour avoir ruiné ma soirée. Non, même pas. Je serre les poings, pas du tout décidée à lâcher le morceau. Contre toute attente, il me ricane au nez et dude, no. S'il a décidé d'aggraver son cas, fine. Et il n'a pas l'air d'avoir fini d'ailleurs. J'hausse un sourcil et croise les bras devant son petit réquisitoire, lève occasionnellement les yeux au ciel et finis par soupirer lorsqu'il lève un index dans ma direction. Et on dit des français qu'ils sont grossiers, la bonne blague. « C'est précisément là où tu te trompes » je réplique, piquée au vif par ses insinuations. Quoi, parce qu'il a quelques années de plus que moi, il s'imagine que je suis stupide et inexpérimentée ? Ça va, j'ai dix-huit ans, je ne suis pas non plus un lapin de trois semaines et je déteste qu'on me serve ce genre d'insinuations. Je n'ai même pas besoin de me forcer pour lever à nouveau les yeux au ciel en minaudant. « Parce que figure-toi que je fréquente assez régulièrement ce théâtre pour savoir que j'étais à la bonne place, sans demander à ce que tu vérifies ton billet. Navrée si pour toi c'était la sortie du siècle » j'ajoute avec un sourire forcé. Pas navrée du tout, non. If anything, j'espère que c'était la sortie du siècle, la seule que lui permet son compte en banque ou ses parents, ou ses faibles revenus ou sa bourse d'élève défavorisé mais méritant. If anything, j'espère bien avoir ruiné sa soirée et j'espère même qu'il préparait ça depuis des mois, que la vie de son chaton en dépendait et que sa grand-maman malade lui a offert ses derniers livres sur son lit de mort en lui faisant promettre d'aller voir Wicked pour elle. If anything, j'espère avoir gâché sa soirée presque autant qu'il a gâché la mienne. « Alors maintenant, sois gentil, piss off, il va falloir que j'explique à mon père pourquoi je suis devant les portes du théâtre au lieu d'être derrière » j'ajoute avec un petit geste de la main à son intention, mon téléphone dans l'autre. Papa va être enchanté, vraiment et je ne suis pas sûre d'avoir la force de la jouer petite fille éplorée alors que j'ai purement et simplement envie d'étrangler cet imbécile.


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MessageSujet: Re: CHARLES/HANNAH ♦ the seat is mine   CHARLES/HANNAH ♦ the seat is mine Icon_minitimeJeu 23 Juil - 14:50

Il y a certaines personnes qui sont justes faites pour emmerder le monde. Pas seulement du fait de leur actes et paroles, mais aussi de, tout simplement, leur manière d’être. Tout dans ces gens-là pointe vers une mesquinerie, une stupidité hautaine et bouchée, même quand ils ne parlent pas, même quand ils ne le montrent pas de façon claire et directe. Tout dans leur attitude, leur manière de se tenir, de regarder les autres, l’indique. Il n’est pas nécessaire qu’ils ouvrent la bouche pour qu’on comprenne bien vite qu’ils sont des personnes exécrables. J’en ai côtoyé des dizaines, croyez-moi, en général des gosses de riches que personne n’avait jamais osé remettre à leur place. Et cette pauvre fille est de ceux-là. Tout dans son attitude montre qu’elle ne s’est jamais remise en question, qu’elle n’a jamais cherché à s’améliorer. Tout tend à montrer que la plupart des gens – si ce n’est la totalité d’entre eux – se sont probablement toujours montrés conciliants avec elle. Eh bien, pas moi. Je refuse. Je refuse de m’écraser, je refuse de laisser ça passer. Je refuse de m’étaler devant elle comme trop de gens doivent le faire, et surtout, je refuse de me faire accuser alors que je ne suis pas celui qui a provoqué l’incident premier. Je ne suis pas responsable, pour la simple et bonne raison que je n’aurais jamais agressé quelqu’un de la sorte, sans lui avoir même demandé des explications. Mais je vois bien qu’elle n’est pas du genre à admettre qu’elle est en tort. Il n’y a qu’à voir sa réponse à ma remarque. "Tu as tort parce que je vais au théâtre et que je suis meilleure que tout le monde, y compris le mec dont le boulot est de placer les gens" ?! Non mais je rêve. C’est vraiment se foutre de la gueule du monde, c’est pas possible. Je suis tout simplement atterré par son attitude. Je secoue la tête, ne peux retenir un petit rire. Je sens que mon humeur change à nouveau. Je suis encore en colère, bien sûr, mais quelque chose de… nouveau, s’y ajoute. Je penche légèrement la tête sur le côté, riant à nouveau, alors qu’elle me fait un petit geste hautain de la main, comme pour me "congédier". Je ressens presque… de la pitié pour elle, à présent. « Tu me fais de la peine » je dis en haussant les épaules. C’est triste, les gens comme ça. Et ils ne valent pas la peine qu’on s’énerve pour eux, je m’en rends compte à présent. J’étais hors de moi, parce que je voulais vraiment aller voir cette pièce, que j’attendais cette soirée depuis des semaines, mais je réalise, à présent, que ça ne vaut juste pas le coup. A quoi bon s’énerver ? Ces gens-là ne méritent même pas qu’on s’intéresse à eux, qu’on leur accorde une seule seconde de notre attention. Il y a déjà bien assez d’emmerdes dans ce monde, il est inutile d’en chercher plus. « C’est triste, à ton âge, d’être aussi détestable et imbus de soi-même. Tu ferais bien de te remettre en question, un peu, parce qu’un jour, ton papa chéri ne sera plus là pour te protéger, et tu vas te retrouver entourée de requins sans même savoir nager » j’ajoute, matter of factly. Ils ne se rendent pas compte, les gens comme elle. Mais ce genre d’attitude, ça finit toujours par te retomber dessus. « Sur ce, have fun playing Regina George » je termine en commençant à m’en aller. Je n’ai même pas le courage de réagir à la manière dont elle m’a parlé. Comme je l’ai dit, elle n’en vaut pas la peine.
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MessageSujet: Re: CHARLES/HANNAH ♦ the seat is mine   CHARLES/HANNAH ♦ the seat is mine Icon_minitimeDim 30 Aoû - 6:51

D'accord, peut-être que j'ai vaguement exagéré. Vaguement. Ceci dit, rien ne l'autorisait à me voler ma place et je ne verse pas dans la charité, alors non, je n'ai pas l'intention de me calmer. Je peux déjà imaginer la merveilleuse remontée de bretelles à laquelle je vais avoir droit après un interrogatoire en règles. Tout ça parce qu'un abruti pas futé pour un sous n'a pas vérifier le numéro de sa place avant de s'asseoir à la mienne. Parce que j'insiste, je le répète, c'est ma place. Ma. Place. Et la fourmi n'est pas prêteuse. S'il avait bien voulu reconnaître son erreur, on en serait pas là et je ne serais pas en train de faire preuve de la plus grande volonté qui soit pour éviter de lui balancer mon sac au visage. Et c'est qu'il s'indigne en plus, quel toupet. A sa place, je n'en mènerais pas large et j'aurais déjà déguerpi sitôt les portes du théâtre passées. Mais non, il est là, planté devant moi, apparemment bien décidé à m'offrir une jolie petite leçon de morale. Je roule des yeux, agacée et j'accentue au possible le soupir exaspéré que je laisse échapper en sortant mon téléphone. Il ne veut pas partir, bien, qu'il reste. Have fun venting to the concrete. Quelques messages m'attendent, dont plusieurs de Jackie qui me menace à moité si je ne la rappelle pas sitôt sortie pour lui faire un briefing détaillé de ma soirée. Elle n'est pas même si intéressée que ça par les musicals, certainement juste un peu jalouse mais elle est adorable et s'il y a bien quelqu'un à qui je vais raconter tout ce qui vient de se passer, c'est elle. Si quelqu'un demande à Holland Park, j'aurai bien sûr assister à la représentation du début à la fin. Norrington et ses pouffiasses racontent suffisamment de saloperies à mon sujet sans qu'elles en rajoutent en se moquant de ce désastre. Je relève la tête en souriant et je réalise que l'autre moralisateur est encore là. Et qu'il n'a pas fini. For fuck's sake. Il est parti dans une si belle envolée que j'aurais presque envie de le filmer, pour les générations futures. Parce qu'un tel discours est tellement, tellement original. Je suis une petite fille pourrie gâtée, je n'ai jamais rien vu, jamais rien vécu, ça va, je le connais ce refrain-là. J'ai presque envie de rire mais il en profiterait certainement pour ajouter un long monologue sur ma profonde débilité, alors je me contiens tant bien que mal et je compose le numéro de mon père. Il termine sur une petite note presque hautaine, avec une référence des plus banales. Manifestement Jackie n'est pas la seule à passer son temps sur Tumblr. « Mean Girls, how original, bravo, tu auras au moins réussi à placer ça un jour dans ta vie, tu vas pouvoir le rayer de ta bucket list » je lance, à l'intention de son dos alors qu'il s'éloigne. Bon débarras. Maintenant si mon père pouvait décrocher au lieu de laisser sonner son stupide téléphone, ma soirée s'illuminerait très certainement. On m'a déjà fichue à la porte comme une malpropre, il est hors de question que je reste toute la nuit dans la rue.

note de boulet :
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MessageSujet: Re: CHARLES/HANNAH ♦ the seat is mine   CHARLES/HANNAH ♦ the seat is mine Icon_minitimeMar 29 Déc - 20:09

J’ai tellement serré des dents tellement fort que je me demande si à ce rythme, je n’étais pas à ça de finir par casser quelque chose. Genre, ma mâchoire. Ou la sienne, pendant qu’on y est. Non, qu’est-ce que je raconte. Je ne suis pas violent. Je ne l’ai jamais été. Et qu’est-ce qu’une petite fille pourrie-gâtée, quand toute son adolescence on a affronté des bullies ayant moins de deux neurones dans la tête, un père qui préfère vous ignorer plutôt que de vous accepter tel que vous êtes, ou encore des ex un peu trop persistants, et tout cela, uniquement avec un humour increvable et un sourire faussement mutin ? Je ne suis plus à ça près. Mais j’imagine que voir ma soirée gâchée de la sorte m’a donné le sang chaud. Quand on y repense, c’est certainement ça. J’attendais cette soirée avec impatience, depuis des semaines, et ça s’est transformé en une véritable comédie de boulevard. A pleurer. De consternation. Je me suis quand même presque fighté avec cette gamine. Mon Dieu, ça ne va vraiment plus Charles, il va falloir faire quelque chose, et ASAP. Du yoga, peut-être ? Je devrais essayer le yoga, ça pourrait être cool. Colin Morgan adore ça, il le dit tout le temps en interview, et il a l’air d’être plus que sérieux… à voir, il faudrait que je demande à mon médecin si c’est faisable, avec cette histoire de jambes (qui me pourrit quand même sacrément la vie… quoi que, je n’ai pas à me plaindre en réalité, ça pourrait être bien pire… quand je pense que le fait que je puisse marcher est un quasi-miracle, je ne peux que m’estimer heureux). Je ne peux pas danser, mais peut-être que je peux quand même faire quelques exercices, sans trop forcer, un peu comme avec ma kiné. Mais enfin, je m’égare.

Je me contente de lui lancer un petit salut de la main, du genre « cause toujours », quand elle me balance une énième remarque désagréable. Oui, j’ai quoté Mean Girl. Non, ce n’était pas sur ma bucket list, tout simplement parce que quoter Mean Girl, c’est un peu comme quoter des paroles la BO de Rent, ou les Monty Pythons, ça se fait naturellement. Mais ça, j’imagine qu’elle ne peut pas comprendre, la fillette. Certainement qu’elle connait Mean Girls, mais le reste… et si elle connait, elle doit probablement considérer que c’est indigne de son attention. Evidemment, ça ne parle pas d’elle, alors, quel intérêt, on se le demande. Mais enfin. Je ne suis plus énervé, à présent. Enfin, si, certainement encore un peu, comme me l’indique cette désagréable sensation dans mon bas-ventre, mais je ne peux pas m’attarder sur ça. Je n’aurai pas vu Wicked. Pas aujourd’hui, pas à Londres. Mais qui c’est… ça me donne une excuse de plus pour aller à New York, et peut-être, le voir à Broadway. Même si c’est vrai que ça risque d’être compliqué, surtout quand on connait la liste des shows que je veux absolument aller voir à Broadway (à commencer par Hamilton. God ce que cette comédie musicale me fait de l’œil, je serais presque capable de sauter dans le prochaine avion rien que pour aller la voir, ce qui est quand même très mauvais quand on sait qu’et bien… j’ai des responsabilités. Plus ou moins). Avec un petit soupire de tristesse, que je ne peux retenir, je lève une dernière fois les yeux vers l’immense spot de lumière qui affiche « WICKED ». Je pense au temps que j’ai passé à me disputer avec cette pimbêche. Certainement, ils en sont déjà à The Wizard and I… Mais il vaut mieux passer à autre chose, à présent. Même si l’amertume emplit encore ma bouche d’un mauvais gout. C’est pour ça que je détourne le regard, et, enfonçant mes mains dans les poches, m’enfonce dans les rues animées de West end.

note de boulet bis:
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