Le silence peut être bruyant // Paloma

Le silence peut être bruyant

Paloma & Billie

Le quartier Nothing Hill était plutôt un endroit calme où il n’y avait pas beaucoup d’histoire, voire jamais. Malgré le fait qu’il faisait nuit noire, on pouvait entendre juste un chat miauler contre un autre puis c’était tout. Cependant, ce soir là un bruit sourd retentit dans le secteur. Devant la maison de la famille Rey, Billie et David étaient en train de se disputer ou plutôt David était en train de hausser légèrement la voix -assez pour faire taire les chats qui les regardaient s’engueuler dorénavant- sur sa chère et tendre femme.

Cette fois-ci il lui reprochait d’être sortie seule avec son amie Risa au Carling. Billie le rassurait, lui rétorquant que ce n’était qu’un soir et qu’elle n’avait pas réellement trouvé l’ambiance à son goût. Bien sûr, elle devait cacher la vérité face à lui -même si au départ elle était mal à l’aise dans le bar-, s’adaptant au personnage pour ne pas le fâcher encore plus qu’il ne l’était déjà. Pourtant malgré les dires de son épouse, David était fou de rage. Il prit le poignet de cette dernière et la tira vers lui avec assez de violence pour que Billie puisse sortir un rictus de douleur. « J’en ai absolument rien à foutre de ce que tu me dis ! Depuis quand tu sors toute seule dans des bars ?!? Et il fallait que ça soit Eric qui me le dise !! » Eric était son collègue de travail et son ami, il avait vu Billie au Carling ce soir là et bien sûr, il s’était empressé de tout rapporter à David sans savoir quelle réaction celui-ci allait avoir. Non, c’était juste une discussion comme un autre, lui racontant sa soirée et Eric avait été surpris de voir Billie dans ce genre d’endroit c’était pour cela qu’il avait tout dit à David. Évidemment, devant son collègue, le mari violent qu’il était dans la réalité, était abonné absent, montrant son visage le plus sympathique au monde lui disant que c’était bien qu’elle sorte un peu. Tu parles ! À peine arrivé à la maison qu’il agressa directement Billie qui sortait les poubelles.

La peur se lisait sur le visage de la belle blonde. Elle n’avait pas de solution pour se sortir de ce genre de problème mais Billie savait qu’elle allait passer un mauvais quart d’heure, surtout à l’intérieur de la maison. D’ailleurs David commençait à l’emmener de force à l’intérieur, se rendant compte qu’il commençait à réellement perdre son sang froid. Il n’aimait pas tellement se montrer devant tout le monde. Tu m’étonnes.

Le silence peut être bruyant

with Paloma & Billie

Agenouillée devant un petit chat noir en manque de câlin, je sursautai lorsqu'un bruit sourd retentit. La nuit avait déjà bien étendue ses ailes noires sur la ville et avec elle le calme et le silence qui caractérisaient ce quartier s'étaient rapidement installés. Rentrant tranquillement chez moi pour ma part, sans vraiment de contrainte, j'avais pris le temps de m'arrêter pour caresser ce chat que je croisais souvent. Particulièrement affectueux, j'aurais été bien tentée de le ramener avec moi si je n'avais pas noté à quel point il était en forme, et comme il ne sortait que la nuit, je me doutais qu'il avait une famille qui l'attendait au petit matin. Alors je me contentais de quelques câlins et d'être suivie jusqu'à ma porte lorsque je rentrais tard le soir. Toutefois, cette fois-ci, j'abrégeai notre session de câlins et me relevai, le visage tourné vers l'endroit d'où provenait le bruit et d'où s'élevaient maintenant des voix.

Je m'approchais doucement et arrivant à portée de voix, j'entendis une voix masculine s'écriait : « J’en ai absolument rien à foutre de ce que tu me dis ! Depuis quand tu sors toute seule dans des bars ?!? Et il fallait que ça soit Eric qui me le dise !! ». J'accélérai. Un couple semblait se disputer près des poubelles. Avec la nuit tombée, je ne voyais pas suffisamment la scène pour porter le moindre jugement, et je n'avais probablement pas à intervenir dans une conversation privée, mais soyons honnêtes: quand est-ce que cela m'avait arrêté ? Quoi qu'il en soit, un mauvais pressentiment me poussait à avancer, m'approcher encore. Je ne le regrettais pas. La jeune femme semblait effrayée, mais pas au point de se défendre, le poignet fermement maintenu par l'homme, qui semblait vouloir l'entraîner avec lui vers la maison. Ils étaient très probablement un couple. J'analysai rapidement la situation et fis un pas en avant. « Bonsoir » je commençai avec un sourire que je souhaitais rassurant, chaleureux, avant d'enchaîner d'une voix douce, les yeux fixés sur Billie : « Est-ce que tout va bien ? ». Voyant que l'homme s'apprêtait à répondre à ma question, je tournai le visage un instant vers lui et ajoutai :  « Ce n'est pas à vous que je m'adresse. », avant de reporter toute mon attention sur la jolie blonde.

HJ: