| Sujet: cia ~ i can't feel anything Dim 20 Mar - 18:10 | |
| | introductionici cassie à la dérive, je suis la fille à la mer, celle qui s’étouffe, se noie au sol. née d’une romance catalane sous le soleil de barcelone, le treize avril 1995 à london, suivi de mon enfance en british colombia. exilée à quatorze ans dans un pensionnat londonien, la nuit tomba et cet asile me rendit folle. mes déviances me menèrent en californie, où je connus la cruauté du genre humain. deux années qui surent achever ma destruction, avant la grande valse transatlantique, de montréal à stockholm, en passant par reykjavik, sans plus jamais que le soleil se lève ▬ âge : 20 ans (en 2016) ▬ nationalité : canadienne, british & catalana ▬ métier : libraire ▬ quartier : reykjavik ▬ orientation sexuelle : bisexuelle ▬ statut : libre ▬ groupe : single ticket ▬ avatar : kaya scodelario |
en 2005en 2009aujourd'huithen
« Miss Meyers, does English literature not stimulate you enough? »
My eyes opened to reality. Teacher, students, knowledge, these were words so filled with substance, but utterly void of purpose. Nevertheless, there I was, under the identity of Cassandra Meyers, full of indifference, full of irony. To me, London was a prison, the walls of the boarding school, the bars holding me back. Exiled from the New World, the West Coast where I was free, I had been sent back to the Old Continent, where my liberty was seized from my own bloody hands. Stuck in this asylum of instruction, where, held captive amongst abandoned and mentally deranged female teenagers, I was forced to listen to adults telling us lies about the world, lies that constituted the reality I had just opened my eyes to at the sound of my name, uttered by an anonymous, doddery, passionless schoolmaster. Untriggered, I faced down my insulted teacher.
« Do you even care being here? » raged a fellow student.
« I never care. » I answered, jaded.
Annoyed as fuck, I raised from my chair, heading for the door, under the threats of the old ma’am. I was gone again.
An hour bus ride later, I stood in the heart of London, where cries were shouted everywhere. The sun had already set, but Cassie had just woken up. I ran away into the first club I met, doormen praising my arrival, lads following my every steps as I started to free fall unto the dance floor. High on ecstasy, I let the fury of the night give me the impression of living – because I could not feel anything. My heart wasn’t broken, it had been ripped apart from my chest.
It started when I was sent here. Like my heart stopped. The plane landed on a cold ground and, suddenly, I could not remember the smell of the rivers, the view of the horizon when I stood on the highest branch of the tallest tree, the memory of the sky, the sound of the wild, its lullabies. Or even, the joy of being alive. I lost the control of discord and I felt into chaos.
Amidst the drunks and the perverts, I was drowning in a sea of euphoria under a sky full of lights, on my own. Awake in the same unending nightmare, unsure if I felt dead or alive. The only thing I was sure of, is that I was left here to die.
maintenant
«You alright Cassie?»
«I can’t feel anything. So I wouldn’t know.»
«What’s on your mind, love?»
«A loaded gun.»
Les vagues, furieuses, s’écrasent contre mes chevilles. Je me surprends à souhaiter qu’elles m’emportent, me noient et abrègent, allègent le tout. Je m’obstine, je m’acharne à subir l’ardeur du vent contre ma peau tremblante : peut-être soufflera-t-il sur mon amertume et celle-ci me quittera sous son élan. Mais non. Elle est beaucoup trop lourde.
Blondie s’inquiète, se fait des tracas. Mon amie de Suède. Depuis un an, nous n’avons pas quitté l’Islande, et pas un moment avons-nous été sobre. Exception faite de maintenant. Je suis plus que sobre et ma passivité m’enrage. Les albatros se moquent de ma démarche veule, alors qu'eux torpillent dans les airs. Mon havre, à plusieurs kilomètres de Reykjavik, une plage anonyme et discrète. J'y viens de temps à autres fumer des cigarettes. Je ne fume jamais le tabac, sauf ici. Ici, ça ne compte pas, l'air est si doux que la fumée ne semble pas aussi forte.
Je suis une reine sans couronne. Cela ne peut continuer. Mon être pousse un cri constant, enragé. Les amitiés s'effritent, les gens poursuivent inlassablement leur vie, indifférents au passé, à leurs envies, les contrats s'enfilent, les heures sont perdues, les albums photos s'épaississent, et pendant ce temps, je suis coincée sur mon géant îlot, plus seule que jamais et plus rongée par le temps de jour en jour. Je stagne sur cette plage interminable, insaisissable, sans phare pour me guider, sans vigie pour me sauver. Cela ne peut continuer. Je suis anhédonique, j'ai perdu mon bonheur il y a de cela des années, quand mes parents m'ont pris tout ce que j'avais, tout ce que j'aimais, m'ont diagnostiqué sauvage. Cassie the basket case.
Je gueule. Seule sur la plage. Je gueule contre tout ce qui existe, tout ce qui sourit.
Aucun soulagement.
De retour dans notre minable appartement, je surprends Blondie avec une jeune touriste danoise, les jambes écartées, la tête en pagaille. La pauvre étrangère hurle sa surprise. Ma colocataire rit bêtement, je tourne les yeux. Indifférence. Je prends un pétard qui gît près d'elles et me traînent jusqu'à notre balcon.
Ce soir, Reykjavik se réunit chez Gunnar Sigurdsson. Je vais danser jusqu'à l'aube, boire inhumainement, avaler des comprimés d'ecstasy, baiser quelqu'un, me coucher en plein milieu de la rue, me baigner dans la lumière des astres et des lampadaires, voire être heureuse. Blondie trouble mes pensées en s'asseyant près de moi. Sa petite pute pâle a foutu le camp laissant cette dernière venir admirer avec moi les couleurs du ciel qui s'endort. Nous fumons notre pétard, chatouillées par le crépuscule, en paix profonde.
« I love you Cassie. You don't have to tell me you love me back. It's okay. Until the day you learn back to do so, I'll love enough for the both of us. »
Elle tend son bras, dépose sa paume glacée contre le dos de ma main. À ce moment, cet instant précis, j'ai tant envie de lui sourire. J'essaie. Je ne peux pas. Je tente de sourire, vraiment. Mais faire ainsi me donne la nausée.
« Thanks Blond'. »
Dans ma main, un comprimé. Dans mes yeux, le reflet du dernier instant du jour. Dans ma tête, des démons. Dans ma bouche, un comprimé. Dans mon sang, un battement féroce. Dans mon cœur, rien. Dans mon murmure :
« One day. »
avant
Déjà toute jeune, je causais la discorde. C'était mon jeu favori, troubler l'ordre des choses, interrompre le quotidien, admirer les regards de détresse et de panique. Les adultes me bombardaient de conséquences, mais rien n'y faisait. Au contraire même, leurs tentatives de me réprimander donnait naissance à un engouement encore plus vif dans tout mon être de répliquer à nouveau. Qu'il s'agisse de briser en deux la règle de bois de l'institutrice sous son regard menaçant ou de refuser de quitter la cour de récré afin de retourner en classe, instaurer un climat de rébellion était une nécessité, l'expression même de mon existence.
Voilà pourquoi je me retrouvais chez le principal avec mes parents. Apparemment, j'avais fugué. Toute la journée, les enseignants, les policiers même s'étaient mis à ma recherche dans les bois entourant l'école. À leur insu, j'avais passé la journée à contempler le ciel, à imposer des formes aux nuages, tout cela, allongée sur le toit de l'école. J'y serai restée jusqu'à mon vieil âge, à regarder le soleil disparaître derrière l'horizon, à étudier la course des étoiles, puis à recommencer encore le lendemain matin. Néanmoins, mon ventre vide m'avait convaincu de redescendre sur le terrain de jeu, où je fus diagnostiqué comme étant une mauvaise gamine.
« Cassandra? Cassandra? »
« C'est Cassie, Monsieur. »
« Cassie, c'est la seconde fois que tu causes des ennuis importants à l'école. Nous ne pouvons que nous résoudre à te mettre en retenues pour le reste de l'année scolaire. »
« D'accord. »
« Si ce genre de comportement se répète, nous n'aurons d'autres choix que d'expulser Cassandra de l'institution. Comprenez M. et Mme Meyers... »
« M. Meyers et Mme Alcàntara. » précisa ma mère, fière.
« Pardon... Comme je le disais, les listes d'attentes pour les institutions privés d'enseignement en français à Vancouver sont toujours bien longues et nous ne pouvons nous résoudre à garder Cassandra parmi nous si son comportement ne s'améliore pas. »
De grands mots pour effrayer mon père et ma mère. Pourtant, je ne craignais pas mon expulsion. Cela faisait deux années que je remportais le concours provincial d'épellation et que je me rendais à des compétitions nationales au cours desquelles je réussissais très bien. L'école prisait mon nom, ma qualité d'étudiante, mon cerveau incroyable. L'intelligence, ce n'est après tout qu'une autre forme de folie.
Le principal me demanda si j'avais bien compris.
« Oui. Puis-je retourner sur le toit maintenant? »
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Dernière édition par Cassie I. Alcàntara le Mer 23 Mar - 5:48, édité 9 fois |
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