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 i just didn't want to be alone tonight [blondie & lana]

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MessageSujet: i just didn't want to be alone tonight [blondie & lana]   i just didn't want to be alone tonight [blondie & lana] Icon_minitimeLun 16 Mai - 4:30


« i just didn't want to be alone tonight »
[blondie & lana]

La solitude est nouvelle et déstabilisante pour Blondie. C'est quelque chose qu'elle déteste, mais vers quoi tout son être semble courir malgré elle. Bien que l'idée d'être seule lui parait terrorisante, la voilà qui se fraie un chemin dans la masse, afin d'éviter toute compagnie. À Reykjavik, jamais n'était-elle seule, pas même l'espace d'un soir. Un homme ou une femme partageait ses draps, l'instant d'un rêve, et se réveillait avec elle à l'aube. Pendant plus d'un an. Pourtant, aucun de ses amants étrangers, aucune de ses conquêtes saphiques, ne sut-elle garder près d'elle. Le rejet prématuré est devenu son arme de prédilection, sinon sa seule. Dorénavant, ses promesses la tiennent d'abaisser ses défenses. La simplicité, voir l'absurdité de sa solution, celle-là même qu'elle envisageait lors de son année en Islande, ne la satisfait plus. Sa façade trop étanche, trop durcie, doit permettre quelques brèches ici et là, afin de laisser pénétrer un peu de lumière. Pourtant, Blondie est de retour à Londres depuis près d'un mois, moins un retour d'une semaine à Reykjavik, et demeure sans emploi, sans amis. Certes, elle n'a pas à craindre de soucis financiers, ses parents la soutenant avec une volonté inconditionnelle depuis sa réapparition. Leur penthouse en plein Westminster demeure aussi son refuge de prédilection, sa thébaïde, et le restera, même lorsqu'elle aura trouvé un flat pour elle. Néanmoins, sans emploi, il fut difficile pour elle de rencontrer des gens. Ses sorties dans les bars, telle celle qu'elle réalise à l'instant même, s'égarent de déceptions en déceptions. Au moment où un garçon la complimente, au moment où une fille lui fait de l'œil, dès qu'ils offrent de bouger ciel et mer pour elle, son corps entier trésaille, ses yeux s'embrouillent, ses pensées s'affolent et la panique effondre tous les paysages autour d'elle, l'envole au loin, telle une tornade turbulente et effrayée. Voilà à quoi elle songe, en déposant ses lèvres contre la bague de la bouteille. Alors que la bière froide glisse, du fût au goulot à sa gorge, Blondie observe les étoiles qui s'éveillent à l'approche de la nuit d'été. Le ciel est d'un bleu tendre, mais prononcé, à la parfaite limite entre le jour et la nuit. La Lune est nulle part et les astres, pales et imprécis, donnent l'impression d'un ciel immensément vide. Un peu telle l'image que la Suédoise a de Londres. Des fois, elle en vient à se questionner sur le sens de sa présence en cette métropole. L'origine de ses malheurs naquit en ces rues. Puis, de villes en villes, de pays en pays, d'endroits en endroits, les jours devinrent de plus en plus longs, de plus en plus pénibles. Depuis quelques temps, elle tente de se convaincre que c’est dans cette ville que se tient le bastion de ces fantômes et que la seule manière de les vaincre est de mettre à feu et à sang cette cité des rêves morts.

C’est un bar tranquille, un genre d’oasis asséché où les brigands boivent une eau qui ne les désaltère pas et qui, au contraire, engourdit leur vision et attise les mirages du désert humain. Malgré sa notion de la vacuité de sens de leur pratique, l’inanité de leurs lampées spontanées et apeurées, Blondie continue de s’abreuver, espérant un miracle, une lueur vive qui remplacera son esprit cacochyme. Nonobstant le début de la saison estivale, les soubresauts se refroidissent depuis le départ de l’astre solaire et Blondie se réfléchit de s’être vêtue de sa nouvelle veste rouge en corduroy. Le tissu protège sa peau avec une aménité sensible, alors qu’elle finit la boisson de malt. D’une dernière rasade, Blondie évince la bouteille, qu’elle se contente d’abandonner à son sort sur une table délaissée de la terrasse, laquelle se vide peu à peu. Le ciel s’est noirci rapidement, alors qu’à l’intérieur, les lumières chaudes du pub se sont tamisés. Tant de personnes s’y trouvent maintenant, leur abondance rappelle à Blondie la jungle, pleine de fauves, de prédateurs. Et elle. Une proie qui ne sait plus fuir. La Suédoise s’approche du bar et s’assoit contre un tabouret. Sans même avoir le temps d’interpeler le barman, un jeune britannique s’appuie contre le comptoir à sa droite.

« Hi. »

« Hey. »

« I’m Jon. You? »

« I’m... Blondie. »


À nouveau, cela la reprend. Ce tressaillement de l’être, le séisme de ses tripes. Terrifiée à l’idée de faire confiance à un quelqu’un. Simplement confiée son prénom l’horrifie. Aussitôt, elle regrette sa sincérité. La pauvre se sent dénudée, d’autant plus qu’elle n’ose se laisser emballer par la promesse d’une nuit sans histoire, de crainte de parjurer ses vœux. Malgré l’instinct de tout son corps la poussant à se défiler, sa tête commence une lutte prononcée, un effort de concentration inhumain afin de se laisse offrir un verre par Jon. D’autant plus qu’il est mignon. Beau même. Sa crinière brune mi-longue est coiffée avec une perfection étonnante, une mince mèche s’échappant contre son front. La chemise qu’il porte laisse quelques indices de son torse, contre lequel Blondie a soudainement très envie de s’emporter. Depuis un mois n’a-t-elle pas baisé et ce soir, ces envies reprennent le dessus. La chaleur d’un homme lui ferait le plus grand bien. Et Jon lui parait chaud, aimable et gentil. Son sourire est éclatant, tant qu’elle ne s’étonne pas lorsqu’il lui révèle qu’il étudie afin de devenir un dentiste. Ils pérorent, s’échangent des sourires gênés. Il semble parfait. Si parfait que cela lui semble faux. Sa perfection empeste le mensonge. Blondie a brisé suffisamment de cœurs et de corps à Reykjavik afin de deviner lorsque quelqu’un ne convoite qu’un oaristys prompt et vain, sans lendemain. Néanmoins, vivre sans avenir s’est avéré malsain pour elle. La Terre tourne et si Blondie, elle, peut s’arrêter, les autres ne la suivent pas dans son immobilité. Alors elle reste là et tous ceux qui s’approchent d’elle finissent par disparaître de par-delà l’horizon. Elle ne veut plus être abandonnée.

« Jon, I’m sorry, but... I don’t think I wanna... I’m sorry, I can reimburse you the drink if you want, I just... I can’t. »

« Blondie, I wasn’t thinking anything! I just thought you were beautiful, and lovely. You seem like a really sweet, and kind girl. »

« And you’re sweet too Jon. But I... I can’t. I’m sorry. »


Le désappointement transpire du jeune homme alors qu’il rejoint ses mates, lesquels lui desservent quelques coups de la main dans le dos. Blondie frotte son pouce et son majeur contre ses tempes, à nouveau désespérée. N’est-elle pas de retour pour affronter ces peurs? La voilà qui répète coups par coups les mêmes erreurs, succombent aux mêmes craintes, exactement comme à Stockholm. Elle n’ose rejeter un coup d’œil à Jon, malgré que l’envie lui gruge le ventre. L’idée de passer une autre nuit seule dans son lit la rend triste. Une présence, un souffle pour la réconforter. Quelqu’un avec qui chasser ses cauchemars. Alors qu’elle soulève son verre, elle se surprend à observer sa réflexion dans le breuvage. Et pourtant, elle est incapable de se reconnaître cette image flottante.
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