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 kiss me on the mouth and set me free w/ connor

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MessageSujet: kiss me on the mouth and set me free w/ connor   kiss me on the mouth and set me free w/ connor Icon_minitimeMer 2 Mar - 21:23

Lyall ouvrit lentement les yeux, avant de grimacer et de les refermer immédiatement. Il appuya les paumes de ses mains contre ses paupières jusqu’à ce que le sentiment de tournis disparaisse complètement. Il pouvait sentir un mal de tête ramper sourdement au fond de son cerveau, et savait qu’à la seconde où il se lèverait, il bondirait et prendrait possession de l’ensemble de son crâne. Sa bouche était pâteuse, ses yeux peinaient à rester complètement ouverts. Avec une nouvelle grimace, il se releva en position assise. Il ne l’avait pas réalisé avant, trop occupé par son – potentiel, futur, probable – mal de tête, mais il avait des courbatures partout, ce qui, pour lui, danseur émérite, était plus qu’étrange. Il observa la chambre autour de lui, son regard s’arrêtant sur la couette qui dissimulait ses jambes. Dans la demi-lumière du jour, qui filtrait à peine à travers les rideaux fermés, tout lui apparaissait différent, et cette couverture plus que le reste. Il la contempla, immobile, enfermé dans un demi-sommeil, se demandant depuis quand sa housse de couette, d’un vert sombre strié de bandes d’un vert plus clair, lui semblait être composée de nuances de rouge dans la lumière du petit matin. Puis, alors que son esprit se perdait en conjectures, tentant de se souvenir de la nuit précédente, il se rendit compte qu’une respiration autre que la sienne venait ponctuer le silence de la pièce. Il se raidit, son sang se glaçant dans ses veines. Lentement, avec précaution, comme s’il avait peur de réveiller la personne à côté de lui, comme s’il avait peur de se confronter à sa présence, de se confronter à son identité, qu’il connaissait (bien sûr, qu’il la connaissait, il le savait, n’avait pas oublié, aurait presque voulu oublié), comme si ne pas le voir permettrait de prétendre qu’il n’était pas , allongé à ses côtés, comme si ne pas le voir permettrait d’effacer leur nuit, il se tourna vers la gauche, et abaissa son regard jusqu’à distinguer une forme paisiblement endormie à ses côtés. Son regard glissa le long de ce pâle dos nu, s’arrêta un instant sur la courbe de ses fesses, à moitiés cachées par la couverture qu’il avait dû repousser pendant la nuit, avant de remonter pour s’arrêter sur le profil serein qui semblait l’appeler, tourné vers lui comme une invitation. Alors Lyall se leva. Il frissonna, le contact de l’air frais sur son corps nu, encore bercé de la chaleur de la couette. Mécaniquement, il chercha ses vêtements du regard. Il enfila son pantalon, mais ne parvint pas à trouver son t-shirt. L’avait-il enlevé avant ? Il ne s’en souvenait plus. Automatiquement, comme un robot programmé à l’avance, il se dirigea vers la porte, la refermant doucement derrière lui. Il se glissa dans la salle de bain, puis sous la douche, tournant le robinet au maximum, afin de noyer ses pensées, presque pour se noyer, lui. Tout n’était que bruit. Dans sa tête, tout n’était que bruit. Le dégoulinement de l’eau sur son corps, le crépitement des gouttes sur le sol, le tambourinement de la douleur lancinante qui avait désormais pris possession de son cerveau, se répercutaient incessamment dans chaque recoin de sa boite crânienne. Chaque son semblait rebondir sur la paroi d’une pièce vide, irrémédiablement vide. Tout était vide. Il n’y avait rien, que le bruit de l’eau, que le bruit de pensées qui refusaient de ses former, qui refusaient d’exister. Lyall refusait, tout simplement. Son cerveau était peut-être plein de ces échos sans substance, sans vie, mais lui-même se sentait vide, l’ensemble de son être était vide. Il se sentait comme une coquille vide. Et il refusait d’être autre chose que cette coquille vide. Il se refusait de sentir, de ressentir. Ce vide était rassurant. Il était réconfortant. Une protection contre des pensées qu’il refusait.

Lyall ferma le robinet. Il sorti de la douche, se laissa goutter sur le tapis de bain. Il ferma les yeux, laissant le son se répercuter dans les immenses déserts douloureux qu’était son crâne. Ploc, ploc, ploc. Régulier. Rassurant. Ploc, ploc, ploc. Le son restait inchangé, il ne variait pas. Il était contrôlé. Exactement ce que Lyall voulait, ce que Lyall aimait. Lyall aimait avoir le sentiment de contrôler les choses. Il aimait prévenir, planifier, ne pas laisser d’incertitudes, de marges, de possibilités à l’erreur, l’imprévu, de s’installer dans sa vie. Il n’aimait pas l’imprévisible. Il lui fallait de l’ordre, une vie réglée, réglementée.  Petit-déjeuner, son cerveau lui rappela, machinalement, comme il attrapait une serviette et se séchait. Il se rasa, distraitement, effaçant cette barbe de trois jours, symbole de sa dérive momentanée, de ses troubles et angoisses passées. Il passa sa main sur sa peau lisse, s’observa dans la glace. Rien. Il ne ressentait rien. Il abandonna la serviette, et lui, d’ordinaire si pudique, parcouru le chemin qui le séparait de sa chambre dans la nudité la plus totale et un état second. Il se dit distraitement qu’il devrait peut-être prendre un cachet d’aspirine. Sa tête lui faisait mal. Mais il n’avait pas vomi. Il n’avait pas du tout envie de vomir. Il n’avait pas envie de grand-chose, à vraie dire. Petit-déjeuner, pensa-t-il à nouveau. Il cligna des yeux, et regarda les plaques de cuissons devant lui. Il ne se rappelait pas s’être rendu dans la cuisine. Mais il avait bien dû s’y rendre. Pourquoi ne s’en souvenait-il pas ? Il était en train d’enfiler un t-shirt propre, quand soudain il s’était retrouvé devant les plaques de cuisson. Et il ne s’en souvenait pas. Il fallait bien que ce soit arrivé, pourtant. Il fallait bien qu’il ait marché, traversé l’entrée, et qu’il ait pénétré dans le salon, dans lequel se trouvait leur cuisine américaine. Il le fallait bien, puisqu’il était là, à présent. Un tambour résonnait dans son cerveau. Rien, rien d’autre. Il ouvrit le frigo, sorti une boite d’substances jaunes dégoulinantes sur les cheveux de Caro. Il ouvrit la boite. Compta. Un, deux, trois, quatre. Il attrapa un saladier, les cassa. Crack, crack, crack, crack. Bruit machinal, logique, prévisible. Il observa les jaunes qui flottaient dans leur liquide transparent. Ils semblaient lui rendre son regard. Sans qu’il sache pourquoi, cela l’énerva. Il commença à les battre, vite, toujours plus vite, jusqu’à ce qu’ils disparaissent, ne le regardent plus. Mais cela ne le calma pas. Cela ne l’aida pas. « Raaaah ! » s’écria-t-il, frustré, immensément frustré, comme son poing s’abattait sur le plan de travail. Sa vue se brouilla. Il n’y eu plus que le silence, l’étouffant silence, tout autour de lui. Il se prit la tête dans les mains, inspira longuement, tentant désespérément de se calmer. Un profond sentiment de frustration avait pris possession de son estomac. Et tout ce qu’il avait essayé d’oublier, tout ce qu’il avait superbement ignoré depuis son réveil, lui revint en mémoire. Les évènements de la nuit dernière l’attaquèrent, flashs lumineux dans son esprit, comme les scènes d’un film tournées dans le désordre. Revint dans sa mémoire le contact de sa peau contre cette, les doux soupirs de plaisir qui s’étaient échappés de cette bouche, la chaleur de cette langue, de ces lèvres sur son corps, partout, des traits de feu qui enflammaient sa peau. Sa respiration se coinça dans sa gorge. Il ouvrit brusquement les yeux, haletant. Il regarda le saladier devant lui. Il n’avait pas bougé. J’ai couché avec Connor. J’ai couché avec mon meilleur ami. J’ai couché avec Connor, mon meilleur ami, meilleur ami qui a horreur de tout ce qui ressemble de près ou de loin à de l’amour, et dont je suis profondément amoureux. J’étais bourré et j’ai fait l’amour avec Connor. Connor, pour qui le sexe est un boulot. Qui est sans doute persuadé que je suis juste un faux-hétéro frustré sexuellement. Il cligna stupidement des yeux. Ces substances jaunes dégoulinantes sur les cheveux de Caro l’énervaient vraiment. Il se remit à les battre. Petit-déjeuner, pensa-t-il.
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MessageSujet: Re: kiss me on the mouth and set me free w/ connor   kiss me on the mouth and set me free w/ connor Icon_minitimeDim 13 Mar - 16:11



LYALL & CONNOR
❝ kiss me on the mouth and set me free ❞

Connor avait passé une très bonne nuit. Vraiment. Il reprenait peu à peu conscience, émergeant doucement de son sommeil sans rêve, un petit sourire flottant sur ses lèvres. Il ouvrit doucement les yeux, avant de les refermer, presqu’aveuglé par la lumière qui apparaissait dans la chambre. Il finit par les rouvrir, toujours autant précautionneusement, avant de presser des paupières pour que sa vision se fasse petit à petit à cette soudaine luminosité. Il avait couché avec Lyall. Il avait couché avec Lyall, et ça avait été top. Connor n’avait jamais pensé à son meilleur ami de cette façon. Réellement. Un peu comme si, inconsciemment, il s’en était empêché. Comme s’il s’était dit qu’il ne pouvait pas le regarder de comme ça, qu’il risquerait de le gêner. Parce que c’était une chose que d’avoir un meilleur ami gay, mais c’en était une autre que d’avoir un meilleur ami gay attiré par soi. Et puis, dans sa tête, Lyall avait toujours été hétérosexuel. Enfin, il s’était dit que si son meilleur ami avait eu des doutes sur sa sexualité, il lui en aurait parlé. Comme lui-même l’avait fait, à l’instant où il avait commencé à se poser des questions. Parce que c’était ça, aussi, leur relation. La possibilité de toujours tout se dire, sans peur d’être jugé, ou de perdre l’estime de l’autre. Il avait eu un peu peur, en lui en parlant. Enfin, il avait surtout espéré que Lyall serait cool avec son homosexualité. Lyall était plutôt croyant, et pratiquant surtout. Et Connor connaissait bien peu de choses à propos des religions, mais il savait que, qu’importe la religion en question, elle considérait l’homosexualité comme une abomination, une erreur de la nature. Ce qui était pas mal stupide, si on lui demandait son avis … Enfin, let’s face it, les religieux disaient qu’un présupposé Dieu avait créé le monde et les Hommes à son image … Bref, pour eux, Dieu était parfait … Donc dire qu’il était capable de faire des erreurs c’était un peu … con, non ? Même très con, d’ailleurs, et hypocrite. Alors les religieux feraient mieux de se mettre d’accord : soit Dieu était l’incarnation de la perfection la plus totale et ne faisait donc, par ce fait, aucune erreur … soit il faisait des erreurs, et pourquoi vouer un culte à quelqu’un qui est aussi imparfait que n’importe quel humain ? Bref, il était trop tôt pour avoir ce genre de débat philosophique à la con, et il commençait déjà à avoir une migraine rien qu’en y pensant. Donc oui, forcément, il avait eu peur lorsqu’il avait parlé de son orientation sexuelle à Lyall, et de l’attirance qu’il ressentait envers les hommes. Il avait eu peur que son regard ne change, qu’il lui tourne le dos, et ne veuille plus de lui comme meilleur ami. Mais, bien entendu, Lyall avait été parfait, sa réaction avait été parfaite, et rien n’avait changé entre eux. C’était probablement pour ça, qu’au départ, il avait mal pris la possibilité que Lyall puisse être attiré par lui, et qu’il n’ose pas le lui dire. Non pas parce que cela risquait d’être gênant, mais plus par ce que cela pouvait sous-entendre : il n’acceptait pas la possibilité d’être bisexuel – ou autre, osef.

Mais maintenant, tout était arrangé. Maintenant, il savait. Maintenant, ils avaient couché ensemble. Et tout serait exactement comme avant. Ils redeviendraient les meilleurs amis du monde, parce que Lyall saurait à présent que quelque chose d’aussi bon ne pouvait pas être mauvais – parce que oui, Lyall avait aimé, et le fait d’être travailleur du sexe lui permettait de le savoir, car il était plutôt bon pour reconnaître les signes de l’orgasme. C’était un peu dommage qu’il ne soit pas resté dans le lit, à ses côtés. Même s’il savait que Lyall était un lève-tôt, il aurait bien aimé l’avoir auprès de lui à son réveil. Disons simplement qu’il avait passé bien trop de semaines sans lui, et que maintenant qu’il avait retrouvé son meilleur ami, il ne voulait pas le lâcher une seconde. Oh oui, Lyall aurait droit à son pot de colle à nouveau. Parce que tout allait parfaitement bien, tout était enfin réglé. Connor aurait pu être agacé que toute leur embrouille ne soit liée qu’au sexe. Enfin, vraiment, il ne pouvait s’empêcher de trouver Lyall un peu idiot d’avoir pris ses distances avec lui juste pour ça. Enfin, c’était son métier, quoi. Son métier était de coucher avec des mecs, il était payé pour ça – et pas qu’un peu, même – alors voilà, faire toute une histoire simplement parce qu’il ressentait du désir à son égard, c’était un peu idiot. Il s’étira longuement, presqu’à la manière d’un chat, veillant bien à réveiller chaque partie de son corps. Puis il se leva enfin, et sortir de la chambre pour rejoindre le salon. Si l’idée d’enfiler un caleçon lui traversa l’esprit, il finit par hausser des épaules – ce n’était rien que ce que Lyall n’avait déjà vu, encore plus maintenant qu’ils avaient fini par coucher ensemble. Un immense sourire éclaira son visage en le voyant derrière le bar de leur cuisine américaine, apparemment en train de cuisiner. Depuis quand s’occupait-il du petit-déjeuner ? Ou de n’importe quoi se faisant dans la cuisine, d’ailleurs. Il le rejoignit en quelques grandes enjambées, avant de se placer derrière lui pour l’enlacer avec tendresse. « Hey … » le salua-t-il dans un souffle, à son oreille, avant de claquer un baiser sur sa joue. « Ça va ? » lui demanda-t-il ensuite, sans se dépérir de son sourire, renforçant un peu son étreinte encore. Il déposa un baiser sur son épaule, avant de se mordiller la lèvre inférieure. « Tu ne regrettes pas, hein ? » demanda-t-il soudainement, d’une toute petite voix. D’ordinaire il savait parfaitement ce que Lyall ressentait, mais là il ne put s’empêcher de se demander si tout était réellement derrière eux à présent. Parce qu’il manquerait plus que son meilleur ami ne regrette la nuit qu’ils venaient de passer ensemble.
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MessageSujet: Re: kiss me on the mouth and set me free w/ connor   kiss me on the mouth and set me free w/ connor Icon_minitimeDim 17 Avr - 13:06

La cuisine n'avait jamais été le point fort de Lyall. Quand il était petit, ça avait été le "domaine" de sa mère, sa "place" dans la maison, la boniche qui se tuait à la tâche pendant que son père restait avachi sur le canapé, une bière à la main, son aura menaçant planant sur la maison et sur ses deux autres habitants. En grandissant, il n'avait jamais eu à s'en préoccuper. Il se souvenait de dimanches matins passés à regarder sa mère, heureuse, cuisiner en compagnie d'Oliver, puis, quand il fut plus grand, de Connor, on sourire épanoui sur le visage, le cauchemar de leur passé comme oublié. Mais Lyall n'avait jamais pu oublier, lui. Cuisiner, manger, était resté pour lui synonyme de moments d'expositions. Une fois, voire deux fois par jours quand son père ne travaillât pas, il vivait les instants les plus vulnérables de son existence, pendant lesquels il était, faute de meilleur expression, pensa-t-il amèrement, à portée de main. De fait il n'avait jamais pu être complètement confortable dans une cuisine, et l'acte de cuisiner, pour lui, n'avait jamais rien eu de reposant ou d'agréable. Peut-être n'avait-ce jamais été le cas pour sa mère non plus, après tout. Sans doute n'avait-elle jamais "oublié" à proprement parler. Mais sa mère était brave, l'avait toujours été, contrairement à son fils, qui avait hérité bien trop de caractéristiques mentales de son géniteur. Lâche, coléreux, inapte à contrôler sa rage, sa colère. Un cocktail répugnant qui ne demandait qu'à lui exploser à la figure. La question était de savoir combien de temps il y résisterait. S'il parviendrait à y résister, peut-être, mais Lyall se connaissait assez pour savoir qu'il y avait suffisamment de pourriture en lui pour que cela n'arrive pas. Il pouvait la sentir, tapis, à l'affût, cette noirceur gluante, prête à l'envelopper lentement mais sûrement tel une coulée de goudron fumant. Il ne voulait pas croire à ce stupide adage, "tel père, tel fils". Il voulait refuser les déterministes, ces fausses vérités qui affirmaient que parce qu'il était noir et issu d'une famille difficile, il finirait mal. Il refusait de croire que c'était là le destin de tous les hommes de sa conditions, de tous ces jeunes garçons arrachés trop vite à l'enfance, confrontés à des démons que ces analystes, ces juges, n'imaginaient même pas. Il avait tenté de s'en sortir avec l'énergie du désespoir. Il avait trimé, il s'était battu  contre les clichés, contre les préjugés, il avait bataille bec et ongles pour devenir un homme hors de sa classe, hors de sa condition. Un soigneur plutôt qu'un tueur, un médecin plutôt qu'un dealer de drogue. Il avait regardé Lydia et il avait refusé d'être autre chose qu'elle. Il avait regardé leur minable petite maison et il s'était juré qu'il en sortirait. Il avait regardé cet homme et il s'était promis qu'il ne serait jamais comme lui. Mais jusqu'à quel point pouvait-il prétendre que ce n'était pas le cas ? Jusqu'à quel point pouvait-il agir comme s'il était plus que la poubelle dont il était issu ? Il aimait croire qu'avoir Lydia pour mère était sa porte de sortie. Que sa présence, à ses côtés, entourée du halo rassurant de la religion, de l'espoir, lui offrait une voie possible, une alternative. Il aimait croire que ce passé ne le définissait pas, quand il savait au contraire que celui-ci avait dicté les moindres de ses mouvements. Il aimait croire qu'il était libre, alors qu'il sentait pertinemment bien que ce n'était pas le cas. Lyall était né dans des chaînes, et il était perpétuellement en guerre contre elles, cherchant désespérément à les briser sans réussir à faire autre chose qu'à les étendre au maximum.

Alors pourquoi cuisinait-il ce matin-là ? Lui qui avait horreur de ça, lui qui oubliait même de manger parfois ? Sans doute essayait-il à présent de s'accrocher à quelque chose de familier, à cette noirceur qu'il connaissait et haïssait plutôt que d'affronter la réalité. Mais cela ne fonctionnait pas, ou à peine. Si son regard ne quittait pas un instant ce jaune gluant qu'il massacrait dans ce saladier, son esprit, lui, ne parvenait pas à s'y noyer. Les faits étaient tels qu'il ne pouvait décemment pas les ignorer. D'ailleurs sa manière de cuisiner elle-même n'indiquait-elle pas qu'il échouait misérablement dans cette entreprise de se voiler la face ? On aurait dit que plutôt que de mélanger des substances jaunes dégoulinantes sur les cheveux de Caro pour faire une omelette, il tentait de tester quelle force lui serait nécessaire pour briser le saladier. Fous-les dans la poêle, au lieu de faire l'abruti, pensa-t-il alors qu'une partie du liquide manquait de quitter son récipient. Avec un soupire, il alluma le gaz, huila légèrement la poêle qu'il avait sorti, et versa la préparation dedans. Il avait à peine terminé ce geste qu'il sentit deux bras l'enlacer tendrement. Instinctivement, il se raidit, et entendre Connor susurrer dans son oreille ne fut pas pour le détendre. Comme il aurait aimé se laisser couler dans cette étreinte, oublier et prétendre, pendant un instant, que Connor était sien, et inversement. Mais il ne pouvait s'accorder le loisir de fantasmer sur ça. C'était bien trop dangereux, pour lui comme pour son meilleur ami. Alors il ne dit rien, ne fit rien, resta les yeux fixés sur l'omelette pendant que Connor l'embrassait sur la joue. Son cœur se mit à battre à la chamade, ses mains devinrent moites. Il pouvait sentir Connor, le corps de Connor, le souffle de Connor, comme si tout d'un coup ses sens avaient été décuplés par mille. Il pouvait sentir, à travers la fabrique de ses vêtements, que Connor, lui, était complètement nu, et cette pensée asséchait sa gorge, diffusait une chaleur douce et violente dans le bas de son estomac. Il voulait Connor, encore, il le voulait à jamais à ses côtés, et il se demandait si cela était suffisent. Il se demandait s'il pouvait vivre en tant qu'amis. Il se l'était déjà demandé des millions de fois, et connaissait la réponse, mais il ne perdait rien à essayer de la changer. Il retourna l'omelette alors que Connor le serrait un peu plus près. Puis Connor posa la question, celle à laquelle Lyall ne s'attendait pas, tout en étant certain qu'elle hantait et hanterait son meilleur ami. Cruel parmi les cruels, même après avoir craqué il blessait Connor, comme s'il lui était impossible de faire quoi que ce soit d'autre. Il pouvait entendre le doute dans la voix de Connor, la peur, l'appréhension. Il se doutait bien de ce que le jeune homme pensait, et cela le tuait. Parce que c'était sa faute. « Je n'ai jamais haït le fait que tu sois homosexuel, Connor » répondit-il sans répondre, éteignant le feu et versant l'omelette dans une assiette. Sans se retourner, il versa le reste du mélange pour en faire une deuxième. « Ce n'est pas... » Sa voix s'étrangla dans sa gorge. Il secoua la tête, agacé par son incapacité à être bon avec les mots, ou avec les émotions. Il avait toujours eu du mal à articuler sa pensée, a exprimer ce qu'il ressentait. Mes il se devait de le faire. Pour Connor. Parce qu'il ne méritait pas ça, ne méritait pas ce que Lyall lui faisait vivre. Alors il pris une grande inspiration, se détacha de l'étreinte de l'homme qu'il aimait, et planta son regard dans le sien. « Ça ne m'a jamais dégoûté. Jamais. Tu ne m'as jamais dégoûté. Mais actes n'ont jamais été le fruit d'une quelconque homophobie intériorisée. J'ai besoin... » Il se mordit la langue, hésitant, avant de tendre la main lentement, craintivement, pour saisir celle de Connor. Il la serra d'une façon qui se voulait rassurante. Son regard n'avait jamais quitté celui, inquiet, de son meilleur ami. « J'ai besoin que tu sois certain de ça. Ne doute pas de qui tu es, de ce que tu aimes, parce que tu penses que je ne t'ai jamais réellement accepté. Je te jure, et tu sais quelle signification ça a pour moi, que ça n'a jamais été le cas. » Il sentait une odeur de brûlé. D'un geste, sans se retourner, il éteignit le gaz.
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MessageSujet: Re: kiss me on the mouth and set me free w/ connor   kiss me on the mouth and set me free w/ connor Icon_minitimeVen 22 Avr - 19:09



LYALL & CONNOR
❝ kiss me on the mouth and set me free ❞

Connor n’avait pas pu s’empêcher de lui poser cette question, de lui demander s’il regrettait la nuit qu’ils venaient de passer ensemble. Ces derniers temps, le jeune homme était tout simplement perdu. Avant, il parvenait à lire dans ses pensées, au point qu’il pouvait finir ses phrases, la majeure partie du temps, voire même parler carrément à sa place. Combien de fois n’avaient-ils par jouer à la télépathie, hein ? Connor ne les comptait même plus depuis des années. Mais ces derniers mois, tout était différent. Connor ne parvenait plus à lire en lui comme dans un livre ouvert. Il ne parvenait plus à rien, puisqu’il ne vivait quasiment plus chez eux, se contentant de squatter chez le bourge généralement, parce qu’échanger quelques banalités avec son meilleur ami, avec son frère de cœur, était bien plus douloureux pour lui que de ne pas lui parler du tout. Une question, cependant, avait souvent traversé ses pensées. Parce qu’il s’était demandé, à plusieurs reprises, si Lyall n’était pas attiré par lui, et en aurait honte, d’une certaine façon. Ne l’assumerait pas. S’il avait bien rapidement écarté cette pensée – vu comme Lyall l’avait repoussé la dernière fois, il s’était simplement senti stupide – celle-ci ne pouvait réellement partir, à présent. Parce que Lyall l’avait embrassé. Lorsqu’il lui avait demandé ce qu’il se passait, ce qu’il avait exactement, il l’avait embrassé. Puis ils avaient passé la nuit ensemble. Donc, ce qui n’allait pas chez Lyall, la raison pour laquelle il était ainsi avec lui, c’était parce qu’il avait envie de lui, parce qu’il le désirait. Parce qu’il n’était pas seulement attiré par les femmes, mais aussi par les hommes. Alors, forcément, cette question, il ne pouvait plus vraiment l’ignorer, maintenant. En quoi était-ce dérangeant ? Sauf si … « Je n'ai jamais haït le fait que tu sois homosexuel, Connor » lâcha-t-il, comme si lui parvenait encore à lire dans ses pensées – c’était probablement le cas, après tout, Connor n’avait pas vraiment changé, lui.  « Ce n'est pas... » Ce n’était pas quoi ? Qu’y avait-il, alors, si ce n’était pas ça ? Parce qu’il y avait apparemment quelque chose. Il y avait forcément quelque chose. L’étudiant en criminologie se mordilla la lèvre inférieure, comme son meilleur ami se dégageait de son étreinte, pour se retourner et le regarder. « Ça ne m'a jamais dégoûté. Jamais. Tu ne m'as jamais dégoûté. Mais actes n'ont jamais été le fruit d'une quelconque homophobie intériorisée. J'ai besoin... » dit-il en attrapant sa main, comme son regard restait ancré dans le sien. « J'ai besoin que tu sois certain de ça. Ne doute pas de qui tu es, de ce que tu aimes, parce que tu penses que je ne t'ai jamais réellement accepté. Je te jure, et tu sais quelle signification ça a pour moi, que ça n'a jamais été le cas. » Il expira longuement, croisant ses doigts avec les siens, avant de déposer ses lèvres sur sa joue, tendrement. « Okay … » répondit-il simplement, tachant de ne pas montrer son angoisse – même si, apparemment, ce serait bien inutile, étant donné que Lyall avait gardé son don de télépathie.   « Mais tu n’as pas répondu à la question … » reprit-il dans un sourire en coin, voulant changer le sujet et simplement se concentrer sur le moment, pas sur le passé. Si les choses étaient arrangées, alors le passé n’importait plus. « Tu ne regrettes pas, hein ? » Il se mordilla un peu la lèvre à nouveau, avant de pencher sa tête sur le côté pour mieux le regarder. « C’était bien ? » lui demanda-t-il ensuite, avant de finalement reprendre. « T’as aimé ? » A l’entente du ton que le jeune homme prenait, l’on pourrait se demander s’il parlait de l’acte sexuel en lui-même, ou s’il s’agissait d’un enfant souhaitant être rassuré sur le cadeau qu’il venait de lui offrir à Noël, ou d’un plat qu’il lui aurait cuisiné.
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