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 cabbies on crack, want my money back w/ David

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Chuck Sheffields


Chuck Sheffields

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MessageSujet: cabbies on crack, want my money back w/ David   cabbies on crack, want my money back w/ David Icon_minitimeMar 15 Mar - 5:47

Se lever tôt n'avait rien d'agréable pour Charlie. Se lever tôt en période d'inactivité n'avait tout bonnement aucun sens. Bon, ce n'était pas tout à fait la vérité. Il ne se complaisait pas dans l'oisiveté comme ses parents le craignaient chaque fois qu'un tournage important se terminait – comme si quelques jours de répit allaient détruire cette carrière dont il n'avait pas voulu au départ, tss. Pas plus tard que la semaine dernière, il avait passé trois jours à Los Angeles pour une audition et quelques interviews. Il avait déjeuné avec sa sœur la veille, appelé Will au sujet d'un hypothétique séjour à Cannes – leur grand-mère ferait sans aucun doute mine de s'en alarmer mais ils savaient tous les deux qu'elle serait ravie de les voir – et il avait même fait quelques lessives. Pas inactif donc, juste un peu désœuvré, et la production des Maraudeurs semblait avoir entendu les prières de ses parents puisqu'il avait été appelé, à presque vingt heures, pour une réunion prétendument d'urgence aux studios le lendemain. Une réunion d'urgence. Aux aurores. Charlie pensait plutôt que Katharine cherchait à leur faire payer leur petite sauterie du mois dernier, mais il se serait bien gardé de le faire savoir. Au lieu de ça, il avait répondu qu'il serait présent et il avait activé son réveil – ses cinq réveils, parce que cinq précautions valaient mieux qu'une et qu'il n'avait pas très envie de se faire sermonner encore une fois.

Et tu parles d'une réunion d'urgence. Quelques consignes, des modifications légères sur le script qu'on leur avait distribué à chacun et un rappel du planning, autrement dit, rien qui n'aurait pu être communiqué par mail. Le pire dans cette histoire, c'est que le cast n'était même pas au complet, probablement parce que Leo et Jessie – surprise, surprise – n'avaient pas pu se libérer. Ou parce qu'ils étaient trop occupés à se tripoter sur une plage des Bahamas pour daigner soutenir moralement leurs camarades, les ingrats. Toujours pas très réveillé, le regard collé à l'écran de son téléphone, Charlie releva la tête lorsqu'on lui annonça que des taxis attendaient dehors pour ramener le gros des troupes – les troupes qu'on tentait de chouchouter du moins, et frankly with a meeting at arse o'clock in the morning, c'était mal parti – à la maison. Il acquiesça pour faire signe qu'il avait tout à fait compris – big fat lie, il avait simplement enregistré les mots taxi, arrivé, maison et sans doute pas dans le bon ordre – et se dirigea vers la sortie sans prendre la peine de boutonner son manteau. De toute manière d'ici quelques minutes, il s'installerait à l'arrière d'un taxi, alors pourquoi se rhabiller, really. Evidemment il frissonna en arrivant à l'air libre, violemment froid, et avec une grimace, s'engouffra dans le premier taxi qu'il aperçut.

Une bonne douzaine de secondes lui fut nécessaire pour qu'il réalise qu'il n'était pas seul à l'intérieur du véhicule. Pas parce que le chauffeur était là, non, bien sûr que non. Parce que quelqu'un d'autre était assis à l'arrière, non loin de Charlie. Et, god no, it had to be a joke. It had to be.

N'importe qui aurait fait l'affaire, n'importe qui aurait été une bonne nouvelle, une occasion de papoter un peu sur le trajet. N'importe qui, really, sauf David Vanderberghe. Charlie s'immobilisa, pouces en l'air, au beau milieu d'un sms pour Leo particulièrement détaillé de la réunion qui venait de s'achever. Il cligna des yeux, comme pour s'assurer qu'il n'était pas en train de rêver – mais pourquoi rêverait-il du Belge ? C'était ridicule – et soupira, plus las qu'agacé. Ce n'était pas le moment, vraiment pas. Il avait tout à fait conscience de s'être profondément ridiculisé devant ce type et même si ça n'avait aucune espèce d'importance – really, like, really – Charlie ne pouvait s'empêcher de se sentir mal à l'aise en y repensant. Not that he did anyway. L'introspection, les soirées passées à se remémorer le cours d'une journée, ce n'était absolument pas son truc. Surtout face à un problème. Et Vanderberghe était un foutu gros problème.

La réaction normale, logique, attendue était de foutre le camp et d'attendre le prochain taxi. De reboutonner son manteau pour cacher son stupide tee-shirt d'adolescent attardé, suffisamment accro à une série télé pour se laisser influencer dans ses choix vestimentaires, and to get the hell out of this mess. Because it was a mess or it would be, if he stayed. Parce que cette fois-ci, il était sobre, complètement sobre. Sobre et à moitié endormi, la bonne recette pour un bon gros désastre.

Et pourtant, au lieu de déguerpir en claquant la porte – Vanderberghe ne lui en aurait sans doute pas tenu rigueur, au contraire – il se contenta de jeter un coup d'oeil par la fenêtre, juste au bon moment pour apercevoir Tamsin écarquiller comiquement les yeux en serrant ses bras autour d'elle-même à sa sortie du bâtiment. Avait-il envie de la rejoindre pour claquer des dents en attendant une voiture ? No, hell no. Il préférait encore supporter la proximité du remplaçant de Nevil plutôt que de risquer d'attraper une pneumonie parce qu'il avait fait la bêtise de ne pas s'enfouir dans un océan de laine avant de partir ce matin.

Nevil. Son nom revenait souvent, ces derniers temps. Il n'avait plus la lourdeur du chagrin qu'il avait transporté toute l'année passée. Charlie tiquait encore, plus si habitué à l'entendre, mais il ne se crispait plus. Enfin, il ne se crispait plus autant. Il avait revu sa mère, juste avant de partir pour LA, à l'occasion du premier anniversaire de sa disparition. Ses parents avaient tenu à le célébrer, for some twisted reason, et à en croire sa sœur, ils se seraient vexés si Charlie n'avait pas fait l'effort de faire une apparition. Voir la famille Munroe n'avait pas été aussi traumatisant qu'il l'avait imaginé, mais ça n'avait pas été une expérience très agréable non plus. Leur tristesse était toujours perceptible, bien plus légitime que celle de Charlie d'ailleurs, et il ne l'avait pas supporté bien longtemps. Il n'avait rien à faire chez eux, il n'avait rien à leur dire non plus. Il avait réalisé bêtement qu'au final, il connaissait bien peu Nevil. Il ignorait même s'il avait déjà abordé le sujet de sa sexualité avec ses parents. Alors que pouvait-il leur dire, lui, Charlie, l'éternel indécis ? Qu'il s'était cru amoureux de leur fils, que ce dernier avait peut-être partagé ses sentiments ? Que pour cette raison, il se sentait attiré par son souvenir, par l'amour qu'ils lui portaient, qu'il était venu pour ça ? Non. Il n'avait pas le droit. Il n'avait rien à dire et il avait fini par fuir, comme d'habitude. Un grand classique chez lui.

Passer quelques jours à LA lui avait fait du bien. Le soleil n'écrasait pas encore la ville de sa chaleur, loin de là, mais au moins, il était présent. Pas comme à Londres, pas comme maintenant. « Reste, pars, je m'en fous, je ne bougerai pas » annonça-t-il au Belge dans un bref coup d'oeil avant de reporter son attention sur le chauffeur. Il lui glissa son adresse sans attendre puis s'installa un peu plus confortablement, écouteurs sur les oreilles et ceinture bien accrochée. Sa petit sœur l'avait encore inondée de messages plus ou moins intelligibles tout au long de la réunion. Il la soupçonnait de s'être réveillée rien que pour le plaisir de le narguer avec la photo de son petit-déjeuner posé sur son lit avec une fausse négligence. Il secoua la tête avec un sourire, déroulant un peu plus le fil de leur conversation – ou du long monologue virtuel qu'elle lui avait servi, entre photos à l'intérêt discutable et réflexions franchement moqueuses. Le nombre impressionnant de points d'exclamation que contenait l'avant-dernier, ou plutôt premier message attira son attention et il cliqua du pouce sur le lien qu'il contenait. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il ne s'attendait pas à, well, ça. D'abord parce que sa cadette était à présent tout à fait au courant de ce qui s'était passé entre Nevil et lui, parce qu'elle était également au fait des problèmes que l'arrivée du Belge sur le set avait provoqué chez Charlie. Ensuite parce qu'il ne s'était absolument pas intéressé aux projets des autres durant cette pause entre deux tournages. Et surtout parce qu'il n'aurait pas pu imaginer voir David Vanderberghe promouvoir un parfum. Not like that. Not ever, more like.

Sans réfléchir, il relança la vidéo, un sourcil haussé et l'ombre d'un sourire se jouant sur ses lèvres. Ils étaient tous passés par là, ou presque. Charlie se souvenait d'une époque où ils ne se connaissaient encore pas assez pour avoir eu vent des différentes casseroles des uns et des autres. Il se souvenait du jour où Jessie avait déniché sa première pub à lui, où tout le monde s'était esclaffé en pointant du doigt sa maladresse et, really, why did you agree to do this. Ils avaient tous leurs casseroles de début de carrières. Seulement là, il n'était pas certain que les autres rigoleraient s'il revenait en brandissant cette stupide pub pour un parfum dont il n'avait toujours pas retenu le nom. Il avait à peine entendu la voix off, pour tout dire, à peine vu les mots qui apparaissaient une fois que David disparaissait sur le petit écran de son portable. Et regarder à nouveau ne changea rien.

Si le taxi avait démarré, il n'avait toutefois pas roulé très loin, réalisa Charlie, déçu. Il était à peu près sûr qu'on pouvait encore apercevoir avec netteté les studios dans la lunette arrière mais il ne prit pas la peine de vérifier, trop occupé à considérer l'autre occupant de l'habitacle d'un œil attentif. Seul un idiot pourrait nier toute ressemblance avec Nevil. C'était un fait, ils se ressemblaient comme deux gouttes d'eau et c'était, après tout, la raison pour laquelle Vanderberghe avait été engagé. Mais ils étaient loin d'être identiques en tout point. Le Belge était trop raide, trop silencieux. Nevil avait une voix un rien plus grave et un sourire perpétuel aux lèvres, une cigarette roulant entre ses doigts et un éclat espiègle dans l’œil. Nevil était plus vivant que Vanderberghe semblait ne jamais pouvoir l'être et, ironiquement, il était également bien plus mort que l'autre ne l'était actuellement. There was probably a great joke lost in the middle of that mais après tout, le comique, ce n'était pas Charlie, ça avait toujours été Nevil. « I hope they paid you well for this, fit-il après un moment en montrant son téléphone et la publicité en pleine pause, le visage impassible de l'autre acteur en gros plan. Parce que tu peux être sûr que ça va affoler les ménagères et les midinettes, cette pub » Réflexion à la con qu'il aurait certainement dû garder pour lui, surtout après ce qui s'était passé, à la première du second film. Il n'avait rien à lui dire de toute manière, alors pourquoi s'entêter ? « Anywaaay. Il te dépose en premier ou c'est moi ? » demanda-t-il, sans détacher son regard de l'écran. Son appartement de Greenwich semblait loin, loin, loin. Et le sommeil aussi, à présent.
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MessageSujet: Re: cabbies on crack, want my money back w/ David   cabbies on crack, want my money back w/ David Icon_minitimeMar 15 Mar - 18:44

David n'était jamais désemparé face au froid hivernal. D'une part parce qu'il avait toujours eu une impressionnante collection de pull en mohair. D'autre part parce que depuis qu'elle savait qu'il allait jouer dans les maraudeurs, sa belle-mère favorite avait décidait de regarder les films Harry Potter, et s'était prise d'une affection folle pour Madame Weasley. Elle avait décidé d'en devenir la version brune et Belge et avec quelques enfants de moins (même si trois enfants et deux beaux-enfants, c'était largement suffisant). Elle avait donc décidé de tricoter quelques pulls à ses enfants, aux couleurs plus ou moins hideuses mais dans une matière chaude et confortable qui faisait sourire sa famille bien trop âgée pour rechigner à porter des pulls simplement parce qu'ils étaient moches. Et qui plaisait définitivement à David dont le mauvais goût vestimentaire ne pouvait être contré que par l'intervention forcée de sa sœur, de son attaché de presse, ou d'un styliste dévoué et motivé. A sa dernière visite, Sarah lui avait donc rapporté son lot de pull avant de lui en subtiliser un. Insistant que c'était pour son bien, après que David lui ai raconté ses dernières mésaventures lors de la première de son premier vrai film. Quand il avait insisté pour qu'elle lui rende le splendide pull bleu marqué de son initiale en argenté (sa belle-mère insistait pour qu'il porte les couleurs de Serdaigle, parce qu'il n'était définitivement pas un Sirius dans l'âme), elle l'avait attrapé par les épaules, fait s'asseoir, et fait solennellement promettre qu'il ne le porterait jamais en public et surtout pas face à cet acteur de Severus Rogue qui semblait un peu trop vif quand il s'agissait de répartie salace. Il avait innocemment promis, parce que lutter contre Sarah était une chose bien vaine, et il le savait depuis trop longtemps. Quand elle lui avait expliqué ses inquiétudes, il avait promis avec un peu plus de conviction alors qu'il s'était senti vaguement rougir. Vaguement. Ce n'était que Sarah après tout, et elle lui avait déjà sortir bien pire que « He might tell you that he wants the D, and you don't want that to happen, love... ». Il avait baissé les yeux vers l'énorme D argenté ornant son pull, avait levé les yeux au ciel alors que Sarah ricanait grassement, et avait ensuite pris le soin de ranger le pull en question au fond de son placard. Pour les journées de pluie où il resterait seul chez lui.

Alors pour retrouver le reste du cast lors d'une réunion improvisée, il s'était contenté d'un pull en mohair dans les tons bleu-gris, sur une de ses habituelles chemise blanche. A moitié mal fringué, à moitié négligemment potable. Ca lui allait plutôt bien sans qu'il n'y fasse trop attention. Un style qui collait avec son physique. A moins que ce soit le simple fait qu'on se soit trop habitué à le voir comme ça. Il n'avait pas franchement détonné avec l'ambiance "peu réveillée" du reste des autres acteurs. Il se demandait bien pourquoi on leur casait tous leurs tournages et réunion à l'aube mais il commençait à prendre l'habitude de passer ses débuts d'aprèm à dormir, et il avait toujours été du genre à se coucher tôt. Peu importait le nombre de sommeil dont il avait réussi à profiter, de toute façon, à une telle heure, il était difficile d'être très frais. Pas frais et les yeux encore un peu plissés, mais à l'heure en tout cas. Toujours à l'heure. Surtout pour une réunion concernant le tournage du dernier volet de la saga des maraudeurs. Qu'elle fut pertinente et intéressante, ou pas. C'était plutôt "pas" pour le coup, mais il remercia avec un léger sourire aux lèvres à chaque papier qu'on lui refila. Sagement. Parce qu'il avait beau ne pas être vraiment bien sortit de son lit, il était assez content d'être là. Le tournage allait reprendre, et il aurait une bonne excuse pour dire non aux projets annexe que Malka lui proposerait. Ne ressentant pas franchement le besoin de sociabiliser avec des gens qu'il verrait bien assez vite H24, il fut parmi les premiers dehors, et dans un des premiers taxi généreusement appelés par le studio. Au calme. Et il donna rapidement son adresse au chauffeur avant que la porte ne s'ouvre en coup de vent.

Evidemment, il resta interdit un moment. Avant de se douter que c'était purement involontaire, et que Charlie était en fait juste suffisamment pédant pour prendre un taxi sans s'inquiéter de savoir s'il était occupé ou non. Sûrement devait-il croire que le monde était à ses pieds et que n'importe qui ne serait que trop ravi de partager une banquette arrière avec lui. Et il n'avait sûrement pas tout à fait tort. N'importe qui aurait été ravi, n'importe qui sauf David. Il eut le droit à un soupir quand l'autre se rendit enfin compte, et il dut se maîtriser pour ne pas tiquer. Après plusieurs mois de patience extrême, de détachement total et de compréhension sans pareille, il en était arrivé à une nouvelle étape. Et chaque fois qu'il devait subir la présence de Fitzwilliam, il ne pouvait pas s'empêcher de se sentir bêtement énervé. Énervé d'avoir passé presque un an à sagement subir une attitude qui n'était apparemment pas due à un deuil quelconque mais simplement au fait que l'acteur de Severus Rogue ressemblait un peu trop à son personnage : un petit chieur qui croyait que tout lui était du. Alors il avait abandonné les sourires sympas quand il croisait par mégarde son regard ou qu'ils ne pouvaient éviter une quelconque interaction. Juste une froideur cordiale qui était de façon générale la spécialité de David. Froideur cordiale qu'il lui accorda pour toute réponse à ce foutu soupir, en attendant que l'autre fasse la seule chose qu'il aurait du faire : ressortir aussi vite de ce taxi et lui foutre la paix. Mais non. « Reste, pars, je m'en fous, je ne bougerai pas » Ce garçon était l'indécence incarnée. David se mordit rapidement la joue pour s'efforcer de rester calme alors qu'il le regardait donner l'adresse au chauffeur à son tour. Trop réservé pour hausser le ton, il s'en serait presque voulu. Alors il se contenta de hausser les épaules et de poser son front contre la vitre en attendant que le chauffeur réussisse à se bouger.

Fitzwilliam avait mis ses écouteurs et semblait concentré sur son téléphone. Tant mieux. Cela signifiait qu'il était d'humeur à lui foutre la paix, sûrement. Il pourrait profiter du paysage des tristes et froides rues londonienne, en silence. Le seul inconvénient était que le chauffeur de taxi devrait probablement faire un détour pour les ramener tous les deux (il n'en savait rien en fait, il n'avait pas prêté attention à l'adresse qu'il avait donné), mais après tout, il n'avait rien de prévu dans l'immédiat. Et même si la façon dont Charlie s'était imposé l'avait sincèrement emmerdé, il savait très bien qu'il serait passé outre pour n'importe quel autre membre du cast. Mais n'importe quel autre membre du cast ne lui aurait pas non plus proposé aussi aimablement de se barrer du taxi où il était arrivé en premier. Il soupira légèrement. Il ferait avec. Il soupira à nouveau quand le taxi s'arrêta bien trop vite, coincé à un feu, une connerie du genre. En tout cas pas un embouteillage. David priait pour que ce ne fusse pas un embouteillage.

« I hope they paid you well for this » Il tourna la tête pour se retrouver face à sa tête, en gros plan, sur le téléphone de l'autre idiot. Effectivement, il avait été plutôt bien payé. Mais ce n'était pas vraiment alimentaire. Plutôt pour profiter des opportunités nouvelles que lui offrait son statut tout frais d'acteur de blockbuster. Et il n'en avait pas franchement honte. Il n'avait rien fait de vraiment dégradant. Il avait simplement du accepter d'abandonner ses habituels pulls trop grand pour prétendre être sexy pendant une journée. Mais prétendre, c'était son truc, après tout. Et le résultat avait arraché des couinements ravis à sa frangine, à l'autre bout du téléphone, alors il avait supposé que ce n'était pas si mauvais. Surtout quand elle lui avait assuré que leur père avait failli s'étouffer avec son café. Et ça, ça c'était une victoire qui l'enchantait. Mais il n'avait pas besoin de partager ça avec Charlie. Pas besoin, et pas envie. « Parce que tu peux être sûr que ça va affoler les ménagères et les midinettes, cette pub » Affoler les midinettes et les ménagères ne lui paraissait pas vraiment quelque chose de problématique, alors il haussa les épaules un peu trop mollement. Surtout ne pas relever. Ce n'était qu'une pub de parfum, rien de bien transcendant. « Personne ne va s'affoler pour une pub de parfum. »  Le ton était convaincu. Et il avait envoyé balader sa sœur de la même façon quand elle avait tenté de l'emmerder. Il s'en était douté, en même temps, qu'on ne le laisserait pas juste tranquille avec cette pub. Et que les gens le connaissant réellement, discret et presque timide, ne pourrait que rire de le voir dans ce rôle. Et il acceptait d'ailleurs plutôt bien le rire de ceux qu'il appréciait. Étrangement, ça l'emmerdait venant de Charlie. Il n'arrivait pas à trouver le juste milieu, entre laisser passer avec bienveillance toute ses conneries et s'énerver bêtement dès qu'il était dans les parages. N'en avoir rien à faire aurait pourtant été la meilleure solution.

« Anywaaay. Il te dépose en premier ou c'est moi ? » David soupira à nouveau, et il commençait à se demander si la fréquence desdits soupirs ne cachait pas quelque chose. Ça commençait à faire beaucoup. Il jeta un regard un peu trop las à celui qui s'était imposé dans son taxi avant de répondre. « Whatever... » Il était clair que Charlie n'en avait rien à foutre de son avis et que son confort lui importait plus que ce que David pouvait bien penser. Alors il n'allait pas se fatiguer à argumenter. Il allait faire ce qu'il savait le mieux faire, et il allait supporter. Il se tassa un peu plus dans son siège, enfouissant un peu son menton dans son pull bien trop confortable pour être de bon goût. « C'est un taxi, il nous emmène au plus proche en premier. » En principe. A moins que ce fut un taxidriver bien trop sadique qui voulait les forcer à rester ensemble. Et qui aimait donc faire ses trajets dans le plus lourd des silences. Ce qui aurait tout de même été une première dans tous les taxis que David avec pris. Même s'il n'en avait pas pris tant que ça au cours de sa vie puisqu'il n'en avait les moyens que depuis quelques mois. « A moins que tu ne tiennes à ce qu'il te ramène en premier. » Et son instinct disait à David que Camden était plus proche que l'endroit où vivait Fitzwilliam. Parce qu'il imaginait étrangement bien l'autre râler pour être ramené au plus vite et faire chier tout le monde. Et par tout le monde, il s'agissait évidemment de lui. Il ne put retenir un petit ricanement. Décidément, ce n'était pas son genre mais ça devenait une habitude quand Charlie était dans les parages. « I mean, that would be quite stupid, but not really surprising. » Stupide parce que cela ne les amènerait qu'à partager le même taxi plus longtemps, si jamais l'appartement de cet idiot était le plus loin. Peu étonnant parce qu'après la proposition qu'il lui avait faite quelques temps plus tôt, David avait décidé que plus rien venant de lui ne le surprendrait vraiment. Toute connerie sortant de la bouche de Fitzwilliam était normale. La seule chose qui l'emmerdait, c'était que ça s'inscrive au fer rouge dans son esprit. Et parfois de façon un peu trop imagée dans son subconscient.
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MessageSujet: Re: cabbies on crack, want my money back w/ David   cabbies on crack, want my money back w/ David Icon_minitimeVen 18 Mar - 1:33

Se retrouver dans ce taxi avec Vanderberghe avait des airs d'épisode de séries B et, peu réveillé qu'il était, Charlie aurait presque pu trouver ça drôle. C'était drôle, après tout, et il aurait certainement ricaner s'il n'avait pas eu un souvenir un peu trop clair de la dernière fois qu'ils s'étaient retrouvés seul à seul. Ce n'était pas tant de s'être ridiculisé qui le perturbait, he could definitely live with that. David n'était pas son ami, à peine plus qu'une connaissance dont il avait eu l'impression de subir la présence depuis qu'il avait débarqué sur le set, un an plus tôt. C'était plutôt l'accent pathétique qu'avait pris cette soirée dans sa tête, au fil du temps et de la réflexion, souvent involontaire. Il se surprenait à y repenser dans des moments aussi inattendus que gênants et, pourtant, il s'efforçait d'effacer cette nuit de sa mémoire. La chose aurait pu être aisée, avec tout l'alcool ingurgité ce soir-là, mais c'était trop en demander à ce putain d'univers qui semblait prendre grand plaisir à se foutre de sa gueule. Parce qu'évidemment, lorsqu'il aurait préféré reléguer ce souvenir gênant dans les tréfonds de sa mémoire, il fallait qu'il se souvienne. Vaguement mais suffisamment. Bloody hell.

Et sa sœur, vraiment. Elle avait toujours eu le don de débarquer au bon moment – expression qui prenait régulièrement un aspect tout à fait ironique qui faisait beaucoup rire la jeune fille – et une fois de plus, elle ne le décevait pas. Probablement lui avait-on offert un quelconque don psychique, parce que ce genre de coïncidences n'avait pas sa place dans la réalité. Quelle était la probabilité qu'il ouvre ce message et, pire, regarde cette stupide vidéo en la présence du principal intéressé ? Non, vraiment, sa vie s'inspirait clairement d'un téléfilm de merde dont les scénaristes n'avaient de toute évidence pas été payé. « Mate, have you ever met fans before? Like, crazy fans. Le genre à s'imaginer que tu t'adresses à eux parce que tu balances le slogan tellement manly man en fixant la caméra ? » ne put-il s'empêcher de répliquer, presque amusé par la candeur de l'autre acteur. Ce ton-là, il l'avait employé aussi, quelques années plus tôt, avant de comprendre que le public voyait bien ce qu'il voulait. « A ta place, je me préparerais à recevoir pas mal de commentaires inappropriés » Il regretta ces mots-là à l'instant même où ils franchissaient sa bouche. Son sourire perdit de son éclat et il baissa les yeux sans réellement voir l'écran, redevenu sombre à présent. Ce n'était pas si étonnant, après tout, qu'il ne parvienne pas à oublier, avec ce genre de bourdes et il avait déjà une idée du genre de répliques cinglantes qu'il allait récolter, avec pareille réflexion. « Good thing I started it, right? Now you got a bit of practice » ironisa-t-il en rangeant son portable. Mauvaise idée, probablement. Se perdre dans la contemplation des rues qui défilaient au ralenti – sérieusement, avait-on seulement le droit de rouler si lentement ? – était un peu trop mélodramatique pour lui, d'autant plus qu'il gérait mal les silences gênés. En avait-il trop supporté à l'adolescence ou pas assez, mystère. Cette aversion était probablement héréditaire. Sa mère était incapable de rester muette plus de cinq secondes si personne d'autre n'ouvrait la bouche – et même si ça n'était pas le cas, parfois, mais il se serait bien gardé de le lui faire remarquer.

Mais méritait-il une telle réaction pour avoir maladroitement tenté de meubler un blanc si lourd de gêne ? Sa question était légitime après tout – parce que non, il n'était pas obsédé par le Belge au point de tout savoir de lui, de son adresse au second prénom de sa mère, comme l'avait sous-entendu sa propre petite sœur quelques jours plus tôt. La réaction aussi l'état, légitime, peut-être. Après tout, il n'avait pas été particulièrement sympathique jusqu'à présent et, well. Le calme avec lequel David l'avait traité dès le début l'avait agacé, profondément agacé. Plus encore que la douceur de ses proches. Il n'aurait pas dû être aussi serein, aussi compréhensif alors qu'il débarquait au beau milieu d'un véritable cauchemar. Mais non, il s'était montré courtois, presque compatissant, comme s'il était vaguement conscient de l'effet que sa présence avait eu sur Charlie. How deeply annoying. And unexpected. Ça n'avait fait qu'attiser le profond dégoût que cette situation inspirait à Charlie. D'autres auraient argué que l'arrivée du portrait craché de Nevil avait aussi bien trop ralenti son deuil et, peut-être, oui, que c'était le cas. Peut-être aussi qu'il avait eu besoin de voir le Belge pour accepter le fait que Nevil était parti. Et c'était un fait, Nevil était parti. Disparu, mort, envolé. Il ne reviendrait pas et Charlie était coincé dans ce stupide taxi avec un type qui ne lui ressemblait pas tant que ça, au final. « Nul besoin d'être désagréable, répliqua-t-il, profondément conscient de l'hypocrisie qui suintait dans ses mots, figure-toi que je n'ai absolument aucune idée d'où tu vis. Et je m'en fous complètement, alors ne t'inquiète pas, je ne vais te proposer de monter chez moi prendre un dernier verre, d'abord parce qu'il est trop tôt pour ça, même pour moi. Et de toute façon, tu n'es pas vraiment mon genre » La dernière phrase roula lourdement sur sa langue, avec la détermination d'un type pas vraiment convaincu. Ce n'était pas un mensonge, ce n'était pas tout à fait vrai non plus. Nevil had been his type, both physically and emotionally, he had the broken heart to prove it. Mais si David était la copie presque conforme de son ancien camarade de jeu, il était loin d'en avoir le caractère – thank God, really. L'idée restait étrange, quasiment malsaine. Elle s'attarda un instant dans un coin de sa tête et il releva les yeux pour croiser le regard de Vanderberghe, un vague froncement de sourcils plissant son front. Non, réellement malsaine. Il se secoua avec une profonde inspiration, cherchant l'air qui semblait refuser soudainement de remplir ses poumons. Ses parents n'avaient cessé de lui répéter qu'il fallait qu'il consulte, qu'il se fasse aider. Il avait refusé l'idée, par fierté mais aussi par crainte de se laisser aller à trop en dire, à se laisser submerger par des sentiments qu'il avait trop longtemps réprimé. De toute évidence, il était temps de franchir le pas, avant qu'il ne perde réellement la tête. « Could you please hurry up? I'll pay extra but please, essayez de faire bouger cette voiture un peu plus vite, lança-t-il à l'intention du chauffeur. Une carriole tirée par un cheval irait plus vite que ça. And I gotta be somewhere, I need to be somewhere » Somewhere else, anywhere but here, in that bloody taxi, with bloody David Vanderberghe.
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MessageSujet: Re: cabbies on crack, want my money back w/ David   cabbies on crack, want my money back w/ David Icon_minitimeVen 18 Mar - 3:14

Il avait balayé la remarque de Fitzwilliam quant à cette foutue pub d'une simple affirmation. Personne n'allait s'affoler pour ça. Parce que lui ne s'affolait pas. Et même si ça pouvait arracher de brefs couinements approbateurs aux quelques femmes de son entourage, ce n'était à son humble avis que parce qu'elles étaient fières de lui. Alors non. Personne ne s'inquiétait de pub de parfum, si? C'était juste fait pour être joli, agréable à regarder, et passer le temps entre une pub pour des voitures et une pub pour du café. Ce n'était pas un personnage qu'ils vendaient, mais une ambiance, un concept. Mais de toute évidence, l'autre n'était pas d'accord avec son analyse purement logique. Et cela aurait pu l'inquiéter un peu. Parce qu'il ne pouvait écarter les mises en garde de Charlie comme il avait écarté celles de sa sœur. Parce que lui était du milieu, lui avait déjà du faire des pubs de ce genre, plus ou moins, lui savait de quoi il parlait. En la matière, c'était David le novice. Et il aurait du s'inquiéter, mais il n'avait pas franchement envie de penser à ça. Même après la sortie du film, il avait réussit à rester discret et à avoir un minimum de tranquilité. Il se disait qu'une pub pour parfum ne changerait rien à tout ça. Et puis il n'était pas tant que ça "manly man". A moins que c'était lui qui n'était pas capable de voir ça. Et pour ce qui était des commentaires inappropriés, il haussa un sourcil à la remarque de Fitzwilliam, mais ne releva pas. Oh non, il ne voulait certainement pas partir sur ce terrain glissant. Il s'en passerait. Il tiendrait le temps du trajet sans se prendre la tête. Parce qu'ils recommençaient bientôt à travailler ensemble et qu'il était hors de question d'aggraver leur cas, surtout pas maintenant.

« Nul besoin d'être désagréable » La réflexion eut le mérite d'arracher un sourire amusé à David. Sourire assez franc, mais qu'il fit disparaître aussi vite. « figure-toi que je n'ai absolument aucune idée d'où tu vis. Et je m'en fous complètement, alors ne t'inquiète pas, je ne vais te proposer de monter chez moi prendre un dernier verre, d'abord parce qu'il est trop tôt pour ça, même pour moi. Et de toute façon, tu n'es pas vraiment mon genre. » Il haussa un nouveau un sourcil surpris alors qu'il se sentait légèrement rougir. Très légèrement. Il avait déjà été bien plus écarlate devant Charlie. Mais il rougit tout de même un peu, parce que ce n'était pas l'idée. Pas du tout ce à quoi il avait pensé. Et il détestait cette façon qu'avait Fitzwilliam d'insinuer ce genre de chose. D'introduire l'idée dans un coin de son crane, dans une foutue partie de son subconscient, qui trouverait le moyen de la lui recaser dans un rêve en principe quelconque. Il se serait très bien passé de rêver de Charlie, en quelque situation que ce fut. Certes, il rêvait beaucoup, et d'à peu près tous les gens qu'il avait l'occasion de voir régulièrement, mais le subconsient de David était d'une nature généralement plutôt innocente. Rien de bien transcendant. Et les réflexions de Charlie le détournaient du droit chemin avec une aisance que le Belge ne s'expliquait pas. Mais il s'occuperait - ou pas - de son subconscient perverti plus tard. Il se contentait pour l'instant de regarder Charlie avec un air légèrement surpris. Comment quelqu'un d'aussi désagréable en permanence pouvait avoir l'air à ce point ennuyé qu'on lui réponde un peu sèchement? Cela resterait sûrement un mystère.

Mais désagréable ou pas, David commençait déjà à regretter son ton et ses propos. Parce que ce n'était pas son genre, parce que si Fitzwilliam ne lui répondait pas de la même façon, ça ne paraissait plus légitime. Et parce qu'il avait l'impression d'être le méchant de l'histoire et que décidément, ce n'était pas un rôle qu'il appréciait. Du tout. Il ruminait dans son coin tout en fixant Charlie sans y faire vraiment attention. Il ruminait dans son coin en le regardant demander - supplier? - au chauffeur d'aller plus vite. Chauffeur qui répondit par une onomatopée peu engageante et l'allumage de sa radio. Il ruminait jusqu'à ce qu'il se passe une main sur le visage, comme si ça pouvait le réveiller un peu, se redresse légèrement, parce qu'il était bien trop affalé sur ce siège, et affiche une moue légèrement ennuyée. S'excuser auprès de Charlie Fitzwilliam pour des conneries, il l'avait fait bien trop souvent. S'excuser pour le simple fait d'exister. Et il y avait une part de lui qui n'avait pas envie de réitérer l'expérience. Mais il ne pouvait s'empêcher de se dire que son ton avait été un peu trop agressif. Que pour une fois, l'autre ne l'avait pas franchement cherché. Si ce n'était son offre un peu déplacée que David change de taxi. Mais il chassa rapidement ça de son esprit. « Look, I'm... I'm sorry, I snapped at you like that. » "Snapped" était un mot un peu fort, sûrement, mais quand on connaissait sa capacité à rester toujours neutre et calme, ça pouvait parfaitement convenir pour cette remarque un brin décalée et son ton un peu acide. Il se passa une main gênée dans le cheveux à la base de son cou. Il avait l'habitude de s'excuser. Il était ce genre de gars. Trop bien élevé pour hausser le ton, ou trop bien élevé pour ne pas sentir le besoin oppressant de s'excuser quand il prononçait un mot plus haut que l'autre. « I guess I'm not a morning person, sorry. » Excuse légèrement moisie, mais ça ferait l'affaire. Il n'allait pas non plus expliquer toutes les raisons de son énervement soudain à Fitzwilliam qui n'en avait probablement rien à foutre. Et puis ce n'était pas totalement faux. Il était toujours bien plus calme en milieu d'après-midi. Ou après trois café, étonnamment. Il ne put s'empêcher d'ailleurs de lancer un regard un brin irrité au chauffeur de taxi alors que la radio passait une quelconque musique de pop qui n'était pas vraiment son genre. Il préférait généralement les lourds silences. Il conclut ses excuses par un léger soupir en plus d'un bref sourire contrit. Il connaissait de toute façon suffisamment l'autre acteur pour savoir que ses excuses n'avaient généralement pas d'effet bénéfique sur leur relation. Alors c'était sûrement plus pour soulager sa conscience que dans un quelconque espoir stupide qu'ils se quitteraient en bons termes. Parce que ça, ça semblait plutôt tenir du miracle. Mais il fit tout de même l'effort de continuer sur sa lancée. Parce qu'après tout, il avait presque l'impression que Charlie avait essayé de bien faire. Et il ne pouvait décemment pas laisser penser qui que ce soit qu'il était celui des deux qui avait le moins mis du sien pour faire en sorte que tout se passe bien. Il ne pouvait laisser personne penser ça, pas même ce foutu chauffeur de taxi qui n'en avait en réalité pas grand chose à faire d'eux. « Et non, j'ai pas franchement croisé de fans, à part lors de la promo. Et puis quelques uns qui m'ont reconnu par miracle dans la rue. But no "crazy fans", no. » Peut-être était-ce parce qu'il n'était pas du genre à sortir énormément, ou parce qu'il savait se faire très discret. Il haussa les épaules et un faible sourire éclaira ses lèvres alors qu'il désignait d'un mouvement de menton la poche où Charlie avait rangé son téléphone. « I guess that's not "manly man" enough. » Il n'était pas un emblème de virilité, et ça lui allait très bien surtout si ça donnait lieu à des réflexions déplacées. Il avait eu le droit à une d'elles à cette foutue soirée, et ce n'était pas une expérience qui lui avait laissé le meilleur des souvenirs.
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MessageSujet: Re: cabbies on crack, want my money back w/ David   cabbies on crack, want my money back w/ David Icon_minitimeVen 18 Mar - 23:13

Il ne s'était pas particulièrement levé du mauvais pied, pas vraiment. Il n'était simplement pas matinal du tout et, well, il avait essayé d'être cordial. C'était évident, ou du moins ça lui semblait évident. De toute évidence, ce n'était pas le cas de l'autre côté de la Manche mais Charlie s'efforça de ne pas prendre la mouche. Probablement parce que deep down, he deserved it. Mais pouvait-il vraiment être aimable avec David Vanderberghe ? Pas parce qu'il ne l'avait guère été jusque-là, non. Était-il mentalement capable de passer outre la ressemblance, de ravaler l'amertume et le chagrin latent qui se diffusait insidieusement dans sa tête et dans son cœur chaque fois qu'il avait le malheur de poser les yeux sur le visage familier en attendant de voir le sourire qui l'avait un jour fait chaviré ? He so needed help. Il lui restait un tournage et il n'avait aucun désir de devenir le type irascible et ingérable que certains tabloïds décrivaient. Charlie n'était pas l'acteur imbuvable qu'on regrettait d'avoir engagé, loin de là. Et il pouvait prétendre que la présence de David était la source de tous ses tourments, c'était d'abord la mort de Nevil qui était à l'origine du tourbillon douloureux dans lequel il s'était perdu. Il fallait qu'il règle ça. Pour sa carrière, pour ses amis, pour lui-même. And maybe one day, he wouldn't feel the visceral need to bite back whenever Vanderberghe said something. Non pas qu'il avait l'intention de le côtoyer une fois le dernier film achevé mais ils risquaient fort de se recroiser. Ailleurs, sur un tapis rouge, sur un plateau de télé, sur un autre tournage. Et Charlie n'avait aucunement l'intention de le laisser influencer son travail. Plus maintenant. Dieu merci, leurs scènes communes se comptaient sur les doigts d'un main et s'il appréhendait vaguement le moment de tourner, il savait aussi qu'il n'aurait aucun mal à offrir à la caméra l'animosité inhérente au semblant de relation qui unissait leurs deux personnages. Animosité, dégoût, something like that.

C'était ça, juste ça. Rien d'autre. Il préféra ne pas s'attarder sur la couleur soudain plus soutenue qu'avaient prises les joues de Vanderberghe. Il était probablement gêné par le contenu même de la pique, trop gêné pour réagir autrement. C'était pourtant bien plus innocent que tout ce que Charlie avait pu dire à la première, quelques semaines plus tôt – mais si ses souvenirs étaient bons, David avait rougi bien plus violemment. Il se détourna une fois de plus, retenant à grand peine le sourire moqueur qui souleva brièvement les coins de sa bouche. Il n'ouvrirait pas cette porte-là. Parce qu'il n'était pas son genre. Et parce que c'était malsain – surtout parce que c'était malsain. Charlie était un garçon simple, à qui on avait enseigné de se tenir éloigné de toute relation compliquée et potentiellement dangereuse. And this – here he was, thinking about it. Il fronça les sourcils, agacé. Le simple fait de se lister mentalement toutes les raisons pour lesquelles c'était fou, mauvais, nocif même, était déjà trop. Il fallait vraiment qu'il consulte. Et qu'il dorme. Si seulement ce taxi pouvait aller plus vite, goddamnit. Mais non, le chauffeur se contenta de marmonner une réponse inintelligible à sa requête et d'allumer la radio. « Charming » grinça-t-il entre ses dents.

A sa grande surprise, Vanderberghe s'excusa. Ce n'était guère éloquent, probablement pas tout à fait sincère mais Charlie n'en avait pas grand-chose à faire. Ils n'étaient pas amis, would never be et l'entendre s'excuser ne changerait rien. Il l'avait déjà fait, Charlie s'en souvenait. Il se souvenait très exactement de ce seul autre moment où il s'était retrouvé seul avec Vanderberghe, seul et sobre surtout. Il n'était pas particulièrement fier de ce moment-là, pas plus de la raison qui l'avait poussé à se trouver dans la loge de Ne- de David. Il n'était pas fier de l'année qui venait de s'écouler mais il était un peu tard pour revenir dessus. Et s'il ne comptait pas s'excuser – as if David would care, really – il pouvait certainement faire un effort. Peut-être. Tenter de ne pas se vexer n'était déjà pas chose aisée, old habits die hard and all that shit. Il n'avait pas la moindre envie d'être aimable, juste de foutre de le temps de ce taxi et vite. Which wouldn't happen anytime soon, by the looks of it. Il soupira et glissa un coup d’œil rapide à l'autre, qui avait l'air d'éprouver toutes les difficultés du monde à trouver ses mots. Probablement parce qu'il n'avait pas non plus envie de s'excuser. Good. Au moins ils étaient sur la même longueur d'ondes pour quelque chose. « Yeah, you and me both » répliqua Charlie, hésitant à le regarder. C'était une piètre excuse, they both knew it mais ils savaient également que David, lui, au moins, était capable de s'excuser. Charlie en était loin.

Il résista à l'envie de se coller contre la fenêtre froide, parvint même à rester droit, les yeux rivés sur l'appui tête d'en face. Ses doigts pianotaient au rythme ridicule de la chanson que la radio crachotait. Il était trop tôt pour ce genre de chansons, comment pouvait-on écouter ça sans être tout à fait réveillé ? No, scratch that, comment pouvait-on écouter ça, tout court ? Another bloody joke. Décidément, l'univers avait un foutu sens de l'humour et les paroliers, une bien piètre approche de la métaphore. Ailleurs, avec quelqu'un d'autre, avec sa sœur par exemple, il se serait certainement mis à ricaner comme un idiot. Toutefois, après leur dernier petit tête-à-tête, Charlie était beaucoup moins enclin à faire la moindre allusion en présence de David Vanderberghe. It was way too weird anyway, en tout cas maintenant qu'il était sobre – et comment avait-il pu penser que c'était une bonne idée, ça restait un mystère. C'était presque gênant d'écouter cette stupide chanson qui faisait curieusement écho aux mots qu'il avait choisi d'employer, quelques semaines avant tout ça.

Trop occupé qu'il était à tenter de bloquer toute parole d'atteindre son cerveau, il faillit ne pas entendre David à côté de lui et, surpris, Charlie se tourna vers lui en sursautant. God, so pathetic.  What was he on about? Oh. Yes, crazy fans. Wait, did he actually listen? Il baissa les yeux, suivant le regard de Vanderberghe. Sa poche, son portable, la vidéo. Oh. Yes, he did actually listen. Nice, in a weird way. Il s'était contenté de se moquer, il n'avait pas pu s'en empêcher. Certes, il manquait probablement le piquant habituel – la faute à l'alcool, really, Charlie n'était pas un mauvais bougre – mais ça restait de la moquerie, pas un conseil. Du moins dans sa tête. De toute évidence, David Vanderberghe était bien trop naïf pour son propre bien. No wonder he turned bright red at the mere mention of a blowie. « Brace yourself then. You might not think you're a sex symbol but some people out there, some people do and they'll show it in the weirdest way. First you'll get some nice, polite fangirls slipping you their numbers or summat. You'll get some proposals too, they always do that. Ask Leo how many he got after his first role and I'm pretty sure he wasn't even legal at the time » Ça rendait la chose en plus perturbante d'ailleurs. « They'll draw you too, probably stark naked but it's quite sweet, considering all the weird shit people might send you. Actually they don't usually show that stuff but some fans feel really comfortable giving you drawings of yourself in the nude. As if you'd like to hang that on a wall at home. Well, it might be funny if you put that in the loo but – » Où allait-il avec ça ? Il avait oublié, semblait-il, qui était son interlocuteur et où ils étaient. Il se tut, crispé, et thank God, cette stupide chanson s'achevait. Tu parles d'une ironie, franchement. « Alors à ta place, j'essaierais de m'entraîner à contrôler la couleur de mes joues, ou tu risques de passer le reste de ta vie à ressembler à une cagette de tomates bien mûres. Parce que crois-le ou pas, fans can get really graphic when talking to you. And then you'll think my blowie proposition was innocent » ajouta-t-il, sans réfléchir. Ok, non, il ne venait pas de dire ça. Did he? Merveilleux. A croire qu'il était vraiment incapable de s'adresser à ce type-là sans finir par faire une bourde, calme ou non, sobre ou ivre. Ce n'était pas faute d'avoir essayé, pourtant, pas cette fois.
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MessageSujet: Re: cabbies on crack, want my money back w/ David   cabbies on crack, want my money back w/ David Icon_minitimeMar 22 Mar - 18:27

« Yeah, you and me both » Il ne relèverait rien. Surtout ne pas faire remarquer à Fitzwilliam que s'il n'était pas du matin, il n'était a priori pas de la soirée non plus. Et puis pas de l'après-midi non plus, en fait. Mais ça ne servait à rien de le lui faire savoir. Au fond de son océan de mauvaise foi, l'autre acteur devait tout de même en avoir conscience. Il finirait par l'admettre un jour ou l'autre. Ou pas. Après tout, David n'en savait rien, et il s'en fichait un peu. Fitzwilliam faisait bien ce qu'il voulait de sa vie et de son honnêteté. Mais que l'autre soit d'un naturel aimable ou pas, il avait tenté un brin de conversation. Que ce fut sur le ton de la plaisanterie ou pas. A dire vrai, David n'en savait trop rien. Il était déjà franchement limité quand il s'agissait de comprendre le fonctionnement des interactions sociales basiques, alors si l'on rajoutait ce lunatique de Fitzwilliam dans l'équation, il était franchement paumé. Il présumait généralement qu'il s'agissait d'une façon de se moquer de lui, d'une manière ou d'une autre, mais cela avait déjà mené à un malentendu une fois. Malentendu qu'il s'efforçait d'oublier, même si celui-ci avait été plutôt bienvenu, lui évitant d'envisager trop sérieusement cette "proposition" que lui avait fait l'autre. Alors non, il ne savait pas trop si la remarque de Charlie sur les fans tenait de la moquerie ou pas vraiment, mais elle lui paraissait être le meilleur moyen pour faire preuve d'un peu de bonne volonté, prétendre avoir un semblant de conversation. Parce que prétendre était sûrement le mieux que ces deux-là puissent faire. Prétendre. Parce que si David n'avait pas de problème particulier avec sa co-star, ce n'était malheureusement pas réciproque. Et au bout d'un an, il devait bien avouer que devoir discuter avec l'autre acteur l'angoissait légèrement. Ne sachant jamais comment ces brefs échanges allaient tourner. Et pour une fois, ça ne semblait pas tourner trop mal. Pour un peu, il se serait félicité d'avoir fait l'effort de s'excuser et de relancer la conversation... Mais il était inutile de crier victoire trop tôt. Tant qu'ils étaient tous les deux coincés dans ce taxi commun, il n'était pas dit qu'il fut sortit d'affaire.

Mais même s'il ignorait combien de temps ils resteraient dans cette trève improvisée, il ne put s'empêcher de se détendre un peu alors que Fitzwilliam lui faisait la liste des mésaventures qu'il risquait de rencontrer avec les fans. Il ne put s'empêcher de sourire à l'idée qu'il puisse être un sex symbol, autant qu'à l'idée d'une proposition en mariage. Étonnant, mais pas insurmontable. Et même s'il était ce genre de type qui a beaucoup de mal à dire non, avec un peu de pratique ça viendrait tout seul. Il imaginait très bien Leo dans cette situation et ça l'amusait énormément. L'idée qu'on le dessine nu était légèrement moins amusante à son goût. Il ne se départit cependant pas de son sourire, même si celui-ci se fit un peu plus gêné qu'amusé. Ce n'était pas le genre de preuve d'affection qu'il comprenait, vraiment. Mais de toute évidence, Fitzwilliam avait beaucoup à dire sur le sujet, et une lueur amusée éclaira le visage de David. Il avait sûrement trouvé la solution pour que tout se passe bien avec l'autre acteur : le lancer sur un sujet et le laisser parler. De toute évidence, il aimer s'écouter raconter tout et n'importe quoi. Et quand il ne se comportait pas comme le dernier des cons, il n'était franchement pas désagréable à écouter. Même si David ne se serait jamais risqué à l'admettre vraiment.

« Alors à ta place, j'essaierais de m'entraîner à contrôler la couleur de mes joues, ou tu risques de passer le reste de ta vie à ressembler à une cagette de tomates bien mûres. » Il redressa la tête et perdit aussi vite son sourire. Il détestait sa pudeur et cette gêne qui venait bien trop facilement, mais il ne savait pas faire autrement. C'était l'un de ses points faible, et il ne pouvait s'empêcher d'en avoir honte. Honte de ne pas être plus capable d'afficher une façade neutre, piètre acteur qu'il était en vrai. Étrangement, l'idée de gérer cela face aux fans ne lui était même pas venue. Déjà parce qu'il n'avait pas pensé à d'éventuelles demandes en mariage et encore moins à des remarques plus déplacées. Et aussi parce qu'il jouait son rôle devant les autres. Il n'était plus vraiment lui-même en public. Parce qu'on attendait autre chose de l'acteur de Sirius et qu'il ne pouvait pas décevoir. Mais rôle ou pas, si ça le touchait, il sentait bien trop facilement son visage prendre feu. Sinon il n'aurait eu aucun problème à contrôler la couleur de son visage face à Charlie. « Parce que crois-le ou pas, fans can get really graphic when talking to you. And then you'll think my blowie proposition was innocent » Charlie qui semblait savoir parfaitement comment conclure ses discours pour le faire rougir de manière un peu plus soutenue. Bientôt, il lui suffirait de claquer des doigts et David arborerait aussi vite cette teinte un peu trop voyante.

Par réflexe presque, il posa ses mains sur ses joues. Leur froideur contrastant à merveille avec la chaleur de son visage. Comme si elles allaient suffire à le faire revenir à un état normal. Mais même si cela ne servait pas à lui redonner couleur humaine, c'était agréable. Il laissa échapper un léger soupir. « Can't wait for this to happen... » Il l'avait presque murmuré, il l'avait presque dit juste pour lui. Le ton n'était même pas ironique Parce que c'était la stricte vérité. Il avait hâte que la magnifique proposition que Charlie lui avait faite en cette soirée de première lui paraisse innocente. Qu'il puisse l'oublier et passer à autre chose. Parce que ce n'était vraiment pas évident. Et après avoir suffisamment écrasé ses joues, il finit par réaliser qu'il devait avoir l'air légèrement ridicule - mais au moins pas du tout manly man - et il enfonça rapidement les mains dans ses poches. « Je suppose que, à force, ça finira par ne plus rien me faire. » Il hausse les épaules. Sûrement qu'il s'y habituerait. Sûrement qu'il finirait par être blasé. Il faudrait qu'il en parle à Will. Will était du genre à fouiner pour trouver les pire trucs qui pouvaient exister, et il ne doutait pas une seconde que si de telles choses se trouvaient en ligne, l'acteur de Longbottom l'avait déjà trouvé. Il lui demanderait des liens, histoire d'être fixé. Histoire de pouvoir garder la tête froide si l'on venait à lui coller des dessins de lui, nu, sous le nez. « I guess I should ask you to be my coach. » Parce que Charlie avait le don pour le mettre mal à l'aise, alors quoi de mieux pour apprendre à surmonter sa gène. Mais ce n'était pas comme s'il avait l'intention de passer plus de temps avec Fitzwilliam que nécessaire, et il se rendit compte qu'il avait sûrement parlé trop vite. Le faible sourire qui était brièvement apparut sur son visage pour laisser la place à une moue un peu gênée. Pas de joues rouges cette fois-ci. Enfin, pas plus qu'elles ne l'étaient déjà. Il venait de tendre le bâton pour se faire battre, et l'autre ne manquerait sûrement pas de l'envoyer amèrement sur les roses. Comme quoi, il n'était vraiment pas du matin, pour sortir ce genre de conneries plus grosses que lui. « Sorry, lousy joke. » Parce qu'il savait admettre quand son humour était mauvais. Soit la plupart du temps, quand il se laissait à faire un blague. Mais pour le coup, c'était une très mauvaise blague. Alors il préféra se détourner de Charlie et se passionner pour le paysage londonien perdue dans la grisaille. L'air de rien. Recollant au passage ses mains fraîches sur ses joues qui commençaient enfin à reprendre une teinte normale.
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MessageSujet: Re: cabbies on crack, want my money back w/ David   cabbies on crack, want my money back w/ David Icon_minitimeMar 5 Avr - 2:16

Il avait pris l'habitude de pester contre ce type, de lui cracher sa colère au visage et ça lui convenait parfaitement. Ce n'était guère sympathique et viendrait probablement le jour où il finirait par le regretter, mais ça lui convenait. Meubler le silence, en revanche, c'était nouveau. Et sans effort ou presque, qui plus est. Comme s'il avait véritablement des choses à lui dire. Or, il s'agissait de David et ils n'étaient pas amis, loin de là. Charlie n'avait donc absolument rien à lui dire. Vraiment pas. Il aurait plutôt dû s'installer confortablement et attendre de le voir se décomposer à la première occasion, dès qu'un ou une fan un peu trop audacieux/se aurait la riche idée de lui déclarer son affection. Au lieu de ça, il se surprenait à lui donner des conseils. Stupide, vraiment stupide. Et l'autre souriait, comme si la situation était agréable. Pas comme ce sourire qu'il avait affiché, planté à côté de Will alors que ce dernier déclarait haut et fort qu'il l'appréciait, qu'il soit un remplaçant ou non. Et c'est exactement ce qu'il était, un remplaçant. Une pièce rapportée, une aubaine pour les producteurs, affolés par la perspective de perdre le moindre centime puisque l'une de leurs stars avait jugé utile de jouer les cascadeurs en herbe et d'y laisser la vie. Stupide, vraiment stupide. Nevil était stupide, David aussi. La ressemblance n'était donc pas simplement physique.

Mais c'était faux, faux, faux, archi-faux. Nevil, lui, aurait ricané à la simple évocation d'un dessin un peu trop osé. Il l'aurait probablement accepté avec un grand sourire en promettant de l'accrocher dans sa loge et il l'aurait fait. Vanderberghe, lui, perdait de sa superbe au seul souvenir d'une proposition un peu déplacée. Certes, Charlie n'en menait pas large non plus et il regrettait amèrement de ne pas y avoir réfléchi à deux fois avant de balancer ça, comme ça, sans ménagement. Il n'était vraiment pas fier de ce moment d'égarement, pas très heureux non plus que l'alcool ingurgité ce soir-là n'ait pas fait son job correctement. Il aurait dû oublier, supprimer cet instant gênant de sa mémoire et David se serait retrouvé seul dans la honte. Mais non, c'était trop demandé au destin qui se foutait déjà royalement de sa gueule depuis un certain temps.

C'était presque attendrissant de le voir, cet empoté sorti de sa Belgique, avoir hâte de crouler sous les propositions indécentes avec la candeur d'un enfant qui attend Noël. Charlie haussa un sourcil, réprimant un peu tard un sourire sincère. Bloody hell. Non, vraiment, être désagréable lui convenait mieux que ça, cette vague entente cordiale à l'arrière d'un taxi. Speaking of, quand est-ce que ce maudit se chauffeur comptait se décider à changer de route ? Clairement, ils n'avançaient pas et vu l'âge du type qui conduisait ce tacot, il connaissait certainement Londres suffisamment pour leur éviter ce genre d'embouteillages idiots. Pourquoi ne pas leur faciliter la tâche ? Mais non, bien sûr que non, ça non plus, ça n'arriverait pas. Ce serait trop simple après tout de leur permettre de se séparer au plus vite.

Charlie soupira, s'arrachant à la contemplation plus si désagréable que ça d'une co-star dont il ne voulait pas. Sa mère lui avait dit un jour, avec toute l'hypocrisie d'une privilégiée que la vie n'avait pas trop amochée, qu'on obtenait rarement ce qu'on désirait, peu importe la force avec lequel on le voulait. Pourtant, Charlie aurait donné très cher pour ne pas avoir à subir cette situation. Il avait compris que Nevil ne reviendrait pas, il l'avait accepté avec le temps. Ce n'était pas arrivé le jour où il était mort, lorsqu'il s'était retrouvé à secouer stupidement ses mains sans vie, à sangloter sur ses joues pâles. Ce n'était pas arrivé non plus lorsqu'il s'était tenu dans un petit cimetière pittoresque et qu'un pasteur s'était perdu dans un long monologue sur l'ascension vers Dieu and all that shit. C'était venu doucement, au fil des jours gris et vides, doucement et sournoisement, avec toute la culpabilité qui imprègne les survivants. Il l'avait accepté et il continuait à vivre. Tout ce qu'il demandait, c'était qu'on le laisse tranquille. Que David bloody Vanderberghe ne se trouve pas dans le même taxi que lui. Wishful thinking.

La voix de l'autre le surprit et il réalisa qu'il l'avait oublié pendant un court instant. Le front plissé par un froncement de sourcils agacé, il se tourna à nouveau vers lui, sans comprendre. Venait-il sérieusement de dire ça, alors qu'il s'était emporté presque violemment le soir où Charlie avait eu le malheur de dire une connerie du même genre ? Evidemment, David s'excusa aussitôt, probablement conscient de l'énormité de ses mots. Franchement. Charlie le considéra un instant en silence, bercé par la lenteur de la voiture et la balade, bien plus harmonieuse que l'espèce de vomi salace qu'ils avaient entendu un instant plus tôt. « You could at least have the decency to blush, mate » fit-il finalement, plus calme qu'il n'aurait pensé l'être. Presque amusé en fait. Ce n'était pas drôle pourtant, plutôt effrayant s'il se sentait suffisamment à l'aise pour faire la moindre plaisanterie en sa présence. Charlie ne voulait pas qu'il se sente à l'aise, Charlie ne voulait pas qu'il soit là. « You're so weird. How could you- seriously? s'interrompit-il en secouant la tête, perturbé. Why would you even think about saying that? To me, of all people. After everything you said that night? » Il n'était même pas en colère, pas vraiment. Il aurait aimé pourtant. Il aurait aimé crier, jurer au lieu de déballer ça d'un ton surpris, vaguement rieur. Ils n'étaient pas amis, ils ne seraient jamais amis. Et c'était précisément le ton qu'il réservait à William ou Leo après une idée particulièrement idiote. « No offense but you're kinda asking for it. Innuendos, sexual jokes and the like. Blowie proposition, even » ajouta-t-il après un instant d'hésitation. Quitte à être dans la merde, autant s'y enfoncer jusqu'au cou. Voilà qui semblait être son nouveau credo. Il fit mine de réfléchir une seconde avant d'écarquiller les yeux. « Wait, is that your way to ask me to ask you again? Because sorry mate, but I'm not into public sex of any kind. Blowing you in the loo is fine. Blowing you in a taxi, while Adele's singing, not so much » ricana-t-il. Well. Merveilleux. Il ne pouvait même plus espérer oublier ça, puisqu'il était désespérément sobre. Pas d'oubli généré par l'alcool donc, et pas de fuite possible non plus, à moins de vouloir affronter le froid mordant et les rues de Londres à pieds. Et hell no, même si ça signifiait échapper à la fureur hypocrite d'un mec prétendument pudique.
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MessageSujet: Re: cabbies on crack, want my money back w/ David   cabbies on crack, want my money back w/ David Icon_minitimeMar 5 Avr - 22:11

Il avait cru qu'il allait se prendre la tempête de plein fouet quand Charlie se tourna vers lui, les sourcils froncés. Il avait cru qu'il avait retrouvé le Fitzwilliam habituel, celui qui lui reprochait à peu près tout et n'importe quoi, et tout ça pour une tentative d'humour pitoyable. Il s'excusa sans avoir trop d'espoir que ça rattrape le coup. Ça n'avait jamais rattrapé quoi que ce soit. Pas avec Fitzwilliam. Et il attendait la sentence. Il attendait bêtement que Charlie s'emporte parce qu'il ne pouvait plus vraiment faire autre chose. Supporter sa colère puis le froid silence qui reignerait dans le taxi (malgré la radio et la musique que celle-ci diffusait) en attendant que le taxi arrive ENFIN a destination. Il était prêt. Il connaissait Fitzwilliam. Il l'avait déjà subit de suffisamment nombreuses fois, sa colère ou son mépris, pour qu'une fois de plus ne change plus grand chose. « You could at least have the decency to blush, mate » Il avait fuit Charlie du regard comme si cela aurait pu l'aider à faire passer la tempête plus vite, mais il se retourna vers lui, l'air légèrement surpris. Le ton était bien trop calme. A croire que l'autre n'était vraiment pas du matin. A croire qu'il n'était pas capable de s'emporter quand il n'était pas suffisamment réveillé. Pour un peu, David aurait adulé d'un coup Katharine et ses saletés de réunions aux aurores. Mais non, à la réflexion, ça ne pouvait pas être ça. Le tournage qui avait eu lieu un peu plus tôt cet été en était la preuve : Fitzwilliam savait être imbuvable dès le réveil quand il le voulait vraiment. Well, il n'allait pas non plus commencer à chercher à comprendre le pourquoi du comment réagissait l'autre. Il avait le droit une accalmie, il n'allait pas s'en plaindre, et il se contenterait d'en profiter tant qu'elle durait. « You're so weird. How could you- seriously? » Pour un peu, il aurait été fier de lui. Charlie avait l'air vraiment perturbé par sa blague débile. Pour une fois. Pour une fois, il n'était pas le seul à être totalement paumé, et sans qu'il l'admette, ça faisait du bien. Il comprenait presque, d'un coup, ces chieurs qui aimaient le perdre avec leurs remarques qui le mettaient mal à l'aise (ceux-ci comprenant évidemment sa sœur en tête de liste, suivit de William... Et d'un nombre considérable d'autres personnes, en fait). Même si Charlie ne réagissait certainement pas comme lui fasse à l'adversité ou à un propos un peu gênant (il ne doutait pas que voir Charlie rougir eut été très drôle...), son air perplexe avait quelque chose de satisfaisant. «Why would you even think about saying that? To me, of all people. After everything you said that night? » Mais si Charlie était perplexe, le belge, lui, se sentait un peu con. Parce qu'il n'avait pas vraiment d'explication. Si ce n'était son humeur. L'angoisse du grand soir versus la tête dans le brouillard d'une matinée trop matinale. Mais il lui avait déjà sortit l'excuse : il n'était pas du matin. Il se contenta de hausser les épaules. Ce n'était pas la même situation de tout façon. Il s'était emporté parce qu'il avait pensé que Charlie se foutait de sa gueule de la pire façon qu'il soit. Là, il ne se moquait de personne. Pas vraiment. Et si sa pique concernait Charlie, elle était pleine d'auto-dérision, aussi.

« No offense but you're kinda asking for it. Innuendos, sexual jokes and the like. Blowie proposition, even » Il regarda Charlie l'air un brin dubitatif, et légèrement moqueur. Oui, bon. Là, tout de suite, il l'avait peut-être demandé. Mais c'était se moquer du monde que de prétendre qu'il l'avait cherché, d'une manière ou d'une autre, avant. Charlie se cherchait une excuse ou bien? Il était la personne la plus calme et réservée du cast. Il était la personne qui se mettait le moins dans des situations embarrassantes, surement, aussi. Il était celui qui risquait le moins de s'embarquer dans des discussions sur ce genre de sujet, et il n'était même pas sûr d'avoir tout le vocabulaire adéquat pour parler de ce genre de chose. Et il se considérait comme bilingue pourtant. Malgré ses trente ans, il serait presque passé pour l'innocence incarnée. Et c'était bien pour ça qu'il rougissait aussi facilement. Alors non. Il ne l'avait franchement pas cherché. Pas avant ce moment précis où il s'était laissé allé à faire une blague de merde. « Wait, is that your way to ask me to ask you again? Because sorry mate, but I'm not into public sex of any kind. Blowing you in the loo is fine. Blowing you in a taxi, while Adele's singing, not so much » Le tout ponctué d'un ricanement qu'il allait beaucoup trop bien à Fitzwilliam. S'il allait saisir l'occasion pour s'énerver comme la fois précédente? Non. Parce qu'il avait compris que ces remarques tenaient a priori plus de l'humour de merde de Fitzwilliam que d'une volonté de se moquer de lui. Il ne prenait pas l'autre acteur pour un ange, non, mais la première proposition n'avait finalement pas été une blague, et la deuxième... Et bien il l'avait cherchée. Indeed. Il savait parfois admettre ses torts et il avait de toute évidence encouragé Charlie dans sa connerie.

Alors non, il n'allait pas s'énerver. Malheureusement pour lui. Ça aurait été probablement le meilleur moyen d'éviter de rougir à nouveau comme une jeune fille en fleur. Les joues qui s'enflamment, les yeux qui s'écarquillent. David ne put s'empêcher de jeter un regard plein de détresse au chauffeur de taxi qui, heureusement, ne semblait pas écouter un mot de ce que ses passagers pouvaient bien raconter. Et ça rassura légèrement David qui avait cru s'étouffer un instant. Incapable d'émettre le moindre son compréhensible dans l'immédiat (il avait à peine essayé et ça s'était perdu en un gargouillement étrange dans sa gorge), il s'enfonça un peu dans son siège, quittant son air choqué pour une moue involontairement boudeuse. Oui, il était trop facile à faire réagir. Oui, il détestait ça. Oui, ça l'énervait. Mais non, il ne pouvait pas perdre cette belle teinte cramoisie dans la seconde. Et après avoir respiré un coup, il sentit enfin qu'il retrouvait le contrôle de ses cordes vocales. « See, you're made for this. Coaching. » Parce que c'est ce qu'il lui avait demandé après tout. Charlie l'avait dit lui-même. Il l'avait cherché. Et il avait beau mourir d'embarras, une partie de son cerveau appréciait en riant le comique de la chose. Une toute petite partie. Très bien cachée. Il l'avait cherché. « But we haven't talk about terms and payment yet, you know, no need to rush like this. » Si Fitzwilliam allait trouver à y redire? Oh. Sûrement. Mais il y avait un moment où David abandonnait tout espoir. Et c'était ce moment précis. Quand il savait que rien ne pourrait plus le sauver et qu'il ne deviendrait pas plus rouge de toute façon. Au bout d'un moment, il finirait bien par s'y faire, à cette conversation, aux remarques déplacées de Charlie, et au reste. Il ne rougissait plus face à sa sœur, il arrêterait de rougir face l'autre acteur. Il espérait juste que ça arrive vite, ou son cerveau allait cuire.
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MessageSujet: Re: cabbies on crack, want my money back w/ David   cabbies on crack, want my money back w/ David Icon_minitimeMer 6 Avr - 0:11

Cette conversation était surréaliste. Vraiment. Il avait la vague impression d'être ivre, soit parce qu'il racontait un ramassis de conneries, soit parce que Vanderberghe était là, juste à côté de lui, et qu'il n'avait pas encore essayé de l'agresser verbalement. Ce n'était pas normal. Et le pire, dans l'aspect anormal et totalement fucked up de la chose, c'est qu'il n'en avait même pas envie. Ouais, il fallait vraiment qu'il consulte avant de devenir complètement dingue parce qu'un imbécile qui ressemblait trait pour trait au type dont il était stupidement amoureux commençait à lui paraître agréable. Vaguement. Parce que non, David Vanderberghe n'était pas agréable. Il était irritant de candeur, tout en rougissements et en naïveté. Charlie détestait ça et ce, depuis un moment. Et si ça avait commencé avec l'arrivée de cet abruti au sein du cast, personne n'avait besoin de le savoir, surtout pas le principal intéressé.

Et qu'est-ce qu'il lui prenait, soudain ? Où était passé le mec qui avait semblé si scandalisé par une simple petite proposition un peu déplacée ? Non pas que Charlie, en temps normal, n'aurait pas été choqué lui aussi. En fait, à la réflexion, sa propre audace – ou connerie, tout dépendait du point de vue – l'avait surpris et pas vraiment dans le bon sens. Sobre, il n'aurait jamais eu l'idée et encore moins le culot de demander à qui que ce soit – surtout pas à David – de le suivre aux toilettes pour une petite gâterie. Sobre, il n'aurait jamais sciemment fait quoi que ce soit pour se retrouver aux côtés de David. Tout ça parce qu'il faisait trop froid, franchement. Foutue météo. Tout ça, c'était la faute de Londres et du climat. Et les gens parlaient de réchauffement climatique ? Ah, la bonne blague.

Et il continuait, bien sûr qu'il continuait. Manifestement, Charlie était trop con pour comprendre qu'il valait mieux se taire. Trop con ou trop têtu, probablement un peu des deux. Il aurait dû se taire, toiser l'autre avec hauteur, dédain même, et faire mine de s'intéresser au bavardage futile de sa petite sœur, ou l'appeler, même, s'il avait si désespérément besoin de faire la conversation à quelqu'un. Parce que faire la conversation au Belge était clairement une mauvaise idée. Il ne voulait pas être aimable, il ne voulait pas de cette cordialité. Il voulait grogner et tempêter, pourquoi pas même taper du pied. Difficile dans un taxi, emmitouflé dans son manteau et son écharpe, mais il était prêt à essayer. Après tout, Charlie était acteur et peut-être que sa petite tirade aurait finalement réussi à agacer Vanderberghe, au lieu de le faire simplement rougir en silence.

Bloody hell. Il n'était même pas capable de lui offrir la délicieuse sensation de malaise inspirée par la colère d'autrui. Quoi, il était de bonne humeur ou quelque chose comme ça ? Charlie n'aimait pas ce revirement. Quitte à choisir, il aurait encore préféré sa compassion distante, le calme olympien qu'il lui avait servi au début, au lieu de ce silence gêné, sponsorisé par ses joues écarlates. Charlie avait vaguement l'impression qu'il cherchait à tester ses limites, à observer avec amusement jusqu'où il était capable d'aller. Wrong idea, really. Il n'était pas sensé lui donner ce qu'il voulait. Il ne voulait pas. Mais d'un autre côté, foutre David Vanderberghe dans l'embarras était bien trop divertissant. Et quel autre choix avait-il, dans ce taxi conduit par un type aux goûts musicaux douteux ? « Fuck off, I'm not a whore » répliqua-t-il, fronçant légèrement les sourcils. Il s'approcha, bien décidé à passer à l'autre l'envie de le chercher. « I'll blow you for free. And if you really care about payment, you can still return the favour, murmura-t-il, tout à fait conscient d'outrepasser toutes les limites de la décence et du respect de l'espace personnel, si penché qu'il était. By the way, do you really have a thing for public stuff or did I misunderstand? Because I'm pretty sure we're putting on an already great show for that man. He probably thinks we're gonna start snogging each other any minute now, continua-t-il avec un grand sourire, prenant soin de ne pas baisser les yeux – surtout, surtout pas, pas alors qu'il était si conscient de la présence de ses lèvres juste en dessous. So, tell me, I'm curious, are you hard right now? » Têtu, ouais, et complètement con, c'était certain. Mais il ne serait pas dit qu'il n'aurait pas le dernier mot, même dans pareille situation.
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MessageSujet: Re: cabbies on crack, want my money back w/ David   cabbies on crack, want my money back w/ David Icon_minitimeMer 6 Avr - 2:17

Il avait joué au plus malin, et il avait perdu. Il avait tenté de dédramatiser bêtement la situation, et voilà ce que ça donnait. Un David au bord de l'apoplexie. Ce n'était pas son but. Il n'avait pas voulu provoquer Charlie. Il n'avait pas voulu l'inciter. Pas vraiment. Il avait tenté de prendre le train en route, et s'était magnifiquement ramassé sur les rails. Il avait juste tenté d'alléger l'ambiance. Ou du moins pour lui. Parce que tout cela n'avait pas l'air de peser vraiment à Charlie. Charlie semblait s'en foutre. Et même quand il était perturbé, Charlie prenait les choses bien. Et il en rajoutait une couche, comme si de rien n'était. Quand il était perturbé, Charlie avait trouvé la solution, et celle-ci consistait à gagner par KO. Si David s'étouffait de gêne, on ne serait pas trop regardant à le déclarer vainqueur. Vainqueur de quoi? Bonne question. Mais Fitzwilliam semblait constamment en guerre, contre David, contre le monde, alors il devait bien y avoir une victoire quelque part. Et une défaite donc.

Il n'y avait pas pensé. Franchement. Il avait juste sortit la première connerie contractuelle qui lui était passée par l'esprit. Si Charlie était son coach, il fallait bien qu'il l'embauche, hein. Non? Alors, oui, il avait abandonné tout espoir de faire marche arrière, de reprendre tranquillement son souffle en même temps qu'une teinte plus humaine. Il avait décidé de se laisser tenter. Se laisser tenter par l'échange verbal qui pour une fois ne lui laissait pas une amère sensation. Il baignait dans un certain malaise, mais c'était le genre de malaise auquel il était habitué. Il se sentait à côté de la plaque, mais du côté qu'il commençait à connaître par cœur. Et c'était nouveau. C'était nouveau en présence de Charlie qu'il n'ai pas juste envie de disparaître sous terre, mais de disparaître sous terre en répondant quelque chose malgré tout. Oui, c'était nouveau, alors il s'était laissé tenter. Mais il n'avait pas parié sur l'assassinat verbal qu'allait lui offrir Fitzwilliam. « Fuck off, I'm not a whore » Il voulut tenter de ce rattraper. No, it ain't... No... Crap. Quand il y repensait, le sous-entendu était criant. Merde. Non. Il avait vraiment fait n'importe quoi, et il avait mis fin à cette foutue trêve en... Mais Fitzwilliam se rapprocha de lui. A moins qu'il n'ai décidé de le menacer comme dans ces séries pour adolescent en se tenant tout prêt de lui, il ne voyait vraiment pas pourquoi... Mais l'autre ne manquerait pas d'éclairer sa lanterne. « I'll blow you for free. And if you really care about payment, you can still return the favour » Et alors qu'il remerciait le ciel que Charlie ait eu la bonne idée de murmurer et qu'il priait pour que le taxi-driver fut un peu dur d'oreille, il se découvrit un amour fou pour les fauteuils un peu démontés de certains taxis où l'on a l'impression de pouvoir s'enfoncer jusqu'à y disparaître. Mais ce n'était malheureusement pas le cas de ces fauteuils là. Décidément, ce taxi n'avait vraiment rien pour lui.

Et il avait donc beau se tasser autant que possible dans le siège, il semblait impossible d'échapper à cette foutue proximité que lui imposait Charlie. « By the way, do you really have a thing for public stuff or did I misunderstand? Because I'm pretty sure we're putting on an already great show for that man. He probably thinks we're gonna start snogging each other any minute now » Alors non. David ne lâchait pas le regard de Charlie. Mais ce n'était franchement pas par défi. Il n'y avait rien qui aurait pu le mettre plus mal à l'aise. Ce foutu regard un peu trop fier. Oh, Fitzwilliam savait qu'il avait gagné. Ce n'était pas bien dur à deviner en même temps. Si David pouvait se défendre un minimum quand il s'agissait d'échanger quelques remarques (et encore), il était bien incapable de gérer toute proximité physique malvenue. Alors non, il ne soutenait pas le regard de Charlie par défi, mais plutôt parce qu'il savait que s'il essayait de détourner les yeux, il allait forcément croiser ces foutues lèvres. Ces foutues lèvres qui lui avaient fait des propositions indécentes et semblaient décider à continuer de le torturer. Alors non, il ne pouvait pas quitter le regard de Fitzwilliam, parce que si ses yeux se perdaient un peu trop longtemps sur ces foutues lèvres, ce n'était plus une victoire pour l'autre. Ce n'était plus une défaite pour David. C'était... C'était autre chose. Et il savait qu'il aurait du mal à croiser innocemment le regard de Charlie après ça. Hors ils avaient encore un film à tourner ensemble. « So, tell me, I'm curious, are you hard right now? »

S'il y avait quelque chose que ne pouvait nier à Charlie Fitzwilliam, c'était son don pour faire monter la pression et taper quand il était sûr de faire mal. Le coeur de David manqua sûrement un battement à la question, il se découvrit une nouvelle nuance de rouge qu'il ne pensait pas avoir atteint encore, et il du faire un effort pour continuer de respirer normalement. Son cerveau aurait sûrement donné une flat line si on avait tenté de le brancher à un quelconque appareil à ce moment. Il l'avait cherché. Vraiment? A ce point là? Oui, sûrement. Il l'avait cherché. Mais c'était une erreur de novice. Il aurait su, il se serait contenté de se taire après s'être excusé la première fois. Il aurait posé son front contre la vitre délicieusement fraîche du taxi (oh, il avait envie de coller sa tête à la vitre, maintenant, tout de suite), et il aurait passé le reste du trajet en silence. Il aurait su, il n'aurais pas joué au plus malin. Il ne savait plus comment réagir, quoi répondre, ou quoi faire. Parce que son cerveau avait posé sa démission et qu'il n'y avait plus personne aux commandes. Et David remercia son corps pour un instinct de survie qu'il s'ignorait. C'est d'un geste réflexe qu'il repoussa Charlie. Réflexe bienvenu sans lequel il n'aurait jamais osé le toucher. D'une main sur son torse il le repoussa à sa place. Pas brutalement, juste fermement. Juste comme si c'était la seule chose à faire. Et la distance lui permit de faire revenir l'oxygène à son cerveau. Respirer. Blushing like I am and with a hard-on, my whole body would be exsanguinated... Le cerveau remarchait. Mal, mais il remarchait. Et il se reposa un peu plus contre la porte. Pas que Charlie risque de lui refiler la peste, mais tout comme. Toute proximité physique avec celui-ci était maintenant prohibée. La mention de certaines choses avaient la désagréable manie de les faire arriver, et David n'allait pas prendre le moindre risque. Plus maintenant. Hors de question. Il resta encore muet quelque seconde alors qu'il reprenait le contrôle de sa respiration, de son cerveau, de sa capacité à parler... Et qu'il profitait de la proximité fraiche de la vitre. Il commençait à se demander si Fitzwilliam ne pariait pas sur le développement impromptu de difficultés cardiaques chez lui afin de se débarrasser d'un collègue qu'il n'aimait pas. Alors il n'allait certainement pas le laisser expérimenter plus longtemps. « Okay, you won. » Il se passa une main sur le visage, mais ça ne lui suffisait certainement pas pour s'en remettre. Il avait songé un instant à ouvrir la porte du taxi, sauter en marche. L'ère glaciaire qui semblait s’annoncer dehors lui paraissait à présent magnifique et accueillante. Il aurait même été tenté d'ouvrir la fenêtre du taxi, mais mettre le chauffeur en rogne ne risquait que de retarder un peu plus leur arrivée (si c'était vraiment possible). « Coaching doesn't work for me. » Et s'il parlait à Charlie, il était hors de question qu'il quitte des yeux le paysage londonnien. Il le trouvait soudainement des plus passionnant. Bien plus passionnant en tout cas que l'expression un peu trop pédante qu'il devinait sans trop de mal sur le visage de Charlie. Bien plus passionnante que le devant du taxi où il risquait malencontreusement de croiser le regard du chauffeur dans le rétroviseur. Non. Les rues qui défilaient lui offraient un certain isolement, et un certain calme, qui l'aidaient à retrouver un rythme cardiaque décent.
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MessageSujet: Re: cabbies on crack, want my money back w/ David   cabbies on crack, want my money back w/ David Icon_minitimeJeu 7 Avr - 0:13

Il ne serait pas dit que Charlie avait froid aux yeux, certainement pas. Ni qu'il s'écrasait face à des types comme Vanderberghe, lequel avait certainement une piètre opinion de lui après leur petite mésaventure à la première, quelques semaines plus tôt. A la réflexion, le pousser dans ses retranchements de la sorte n'était probablement la meilleure chose à faire mais après tout, Charlie n'avait que faire de ce que pensait David de lui. Ils n'étaient pas amis. Et peut-être bien qu'il se répétait ça un peu trop depuis qu'il était entré dans ce taxi mais après tout, ce n'était que la vérité. Il était honnête. Avec lui-même, avec les autres, avec tout le monde. La plupart du temps. Du moins, il essayait, du mieux qu'il le pouvait. Ce qui, en ce moment, échouait régulièrement. Whatever.

Ce n'était qu'une blague après tout, une simple blague idiote qui s'étendait un peu trop. Il n'avait strictement aucune raison d'être perturbé, pas le moins du monde. Except he was. He so, so, so was. C'était cette proximité, qu'il avait lui-même initié, sombre crétin qu'il était. Depuis Nevil et leur petite aventure d'une nuit, Charlie s'était tenu éloigné des autres. Par manque d'envie d'abord, par chagrin aussi, par peur que la moindre incartade ne finisse dans la presse surtout. Il avait mis du temps à se trouver, à mettre des mots sur ce qu'il pensait, sur ce qu'il aimait, sur ce qu'il était même. Il avait mis du temps à l'admettre également. Le chemin avait été long, presque trop. Il avait quoi, quinze, peut-être seize ans la première fois que l'idée qu'un garçon puisse lui plaire lui avait traversé l'esprit. C'était précisément le genre de choses à ne pas penser au beau milieu d'un vestiaire, quand on est au lycée, à moins d'avoir désespérément envie de se faire casser la gueule. Charlie avait encaissé, stoïquement et, au final, cette raclée avait été bien moins douloureuse que le sermon de sa mère qui lui avait laissé un goût amer en bouche. It's a phase, dear, just a phase. Et il avait réprimé, persuadé qu'elle avait raison. Comment aurait-il pu en être autrement ? Elle avait tout vécu, tout joué, la grande dame, et il avait alors trop peur pour opposer la moindre résistance. Il avait réprimé et il avait continué à vivre comme si de rien n'était. Jusqu'à Nevil et ses blagues vaseuses, ses cardigans informes et ses accolades un peu trop longues. Il avait réprimé jusqu'à ne plus pouvoir, jusqu'à étouffer, jusqu'à ce que tout explose une nuit dans son petit appartement. Il avait réprimé et il le regrettait. Peut-être aurait-il pu éviter de tomber amoureux, s'il avait été un peu plus honnête. Peut-être aurait-il pu aussi éviter d'être si bouleversé par la présence d'un type qui l'irritait au plus haut point. Tout ça parce qu'il n'avait pas été plus honnête avec lui-même par le passé. Alors les mensonges, se voiler la face, tout ça, c'était fini. Il était prêt, prêt à être vraiment honnête avec tout le monde, à commencer par lui-même.

Admettre que David Vanderberghe, si agaçant fut-il, ne le laissait pas indifférent sur certains plans était peut-être la première étape. Ou peut-être pas. Non, il laisserait ça de côté. Trop emmerdant, trop perturbant. C'était certainement une situation potentiellement capable de l'envoyer des années en thérapie. Il s'imaginait déjà sur le divan, raconter à un parfait inconnu qu'il paierait une somme astronomique à l'heure qu'il se sentait vaguement attiré par un type qui ressemblait trait pour trait à un mort. Ah, le malaise.

Il inspira profondément et ne résista pas à la pression, légère mais ferme, de l'autre qui le repoussa jusqu'à l'autre bout du siège. Au moins, il avait eu le dernier mot mais ça ne lui apportait pas autant de satisfaction qu'il ne l'aurait cru, presque comme s'il restait sur sa faim. Ce n'était pas bon, vraiment pas bon, et le coup d'oeil involontaire qu'il jeta à la bouche qui lui faisait face ‒ well, pas vraiment mais il avait soudain l'impression de ne voir plus que ça, que ces lèvres fermées, serrées par la gêne ou l'irritation, juste ça, rien que ça ‒ n'arrangeait pas ses affaires. Il fallait qu'il foute le camp ‒ ou que ce stupide chauffeur se décide à aller plus vite ‒ avant de commettre une énorme connerie qu'il ne pourrait pas ravaler.

Un ricanement moqueur lui échappa, malgré lui, lorsque le Belge admit finalement sa défaite. « Yeah, yeah, I always do » répliqua-t-il, le ton moins assuré qu'auparavant. Il détourna les yeux pour fixer l'appui-tête du siège passager et lissa sa veste avec la désagréable impression que l'autre y avait laissé son empreinte. Stupid, really. Ce que faisait David Vanderberghe n'avait pas d'importance. Ce que disait David Vanderberghe n'avait pas d'importance. Ce que pensait David Vanderberghe n'avait pas d'importance. Drôle de mantra. Carrément contradictoire même. God, pourvu que ce chauffeur parvienne à avancer ou Charlie allait sérieusement être bon à interner avant la fin de la course. Et, vraiment, il ne s'attendait pas à ce que l'autre réplique encore. Était-ce une manière de sauver la face ou de le relancer, Charlie n'aurait su le dire. Un vague sourire étira le coin de ses lèvres et, nerveux, il serra les poings. « Yeah, didn't think so » fit-il, sans bouger. Il ne le regarderait pas, il ne le regarderait plus tant qu'il n'y serait pas forcé. A l'arrière d'un taxi, l'entreprise semblait compliquée mais il était prêt à essayer. Il ne le regarderait pas, non. Didn't mean he couldn't talk to him anymore, try to make him pay a bit for thinking he could have the upper hand. « Well, actually, that's a lie, reprit Charlie, fixant l'appui-tête avec détermination et un sourire ô combien serein ‒ et ô combien forcé. You see, I bet you like that. I bet you knew I was gonna say that kind of stuff. So, if public sex ain't your thing, maybe you're into dirty talk. That's it, right? Oh mate, they're gonna eat you alive. The fans, not me. Although we already established I'd have nothing against that, free of charges. They're gonna destroy you, bit by bit, comment by comment, drawing by drawing. It's gonna be so uncomfortable for you, God, and so entertaining for me. I really can't wait to watch you fall apart. They're gonna wreck you mate and you're gonna be left panting on the floor, with your cheeks so red you'll feel like you're on fire, trying to get rid of a very embarrassing hard-on. I guess you'll just have to call me then. You don't have my number, do you? Or you could always ask Will to help, since you like so much » Il n'avait pas pu retenir le venin dans ses derniers mots, les mots du Belge au sujet de son cousin résonnant encore dans ses oreilles. Une partie de lui ne pouvait s'empêcher de trouver injuste d'être traité si différemment, parce qu'après tout, avait-il demandé à éprouver le moindre sentiment pour Nevil ? Ce n'était pas de sa faute et Charlie gérait mal l'antipathie ‒ évidemment, c'était en laissant de côté le fait qu'il était probablement seul responsable de l'inimitié que lui portait le Belge. Whatever, ce n'était pas de sa faute.

Il s'éclaircit la gorge pour s'adresser au chauffeur, comme si de rien n'était. « Take the left, please, lança-t-il, aussi aimable qu'il était capable de paraître après tant de mauvaises décisions de conduite. I don't really fancy spending the morning in a car » Surtout avec David mais il n'était peut-être pas nécessaire de le préciser, l'autre comprendrait tout seul. « He better take that bloody left or I swear, I'll strangle him, marmonna-t-il, reportant son attention sur l'autre acteur ‒ et, dans le même temps, brisa sans effort la petite règle établie une minute plus tôt, pour le regarder. Would you help me hide the body, love? » Ca lui avait échappé, totalement échappé. Il blêmit, surpris par la faiblesse de sa langue et de sa tête. Peachy, just peachy. Ce qui n'était sensé être qu'une simple blague ‒ une simple, innocente blague en plus de ça ‒ venait de se retourner violemment contre lui, tout ça parce qu'il n'était pas capable de faire attention à ce qu'il disait. Ce n'était pas nouveau, ceci dit. Il ne faisait plus attention à ce qu'il disait depuis qu'il s'était engouffré dans ce maudit taxi.


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MessageSujet: Re: cabbies on crack, want my money back w/ David   cabbies on crack, want my money back w/ David Icon_minitimeJeu 7 Avr - 2:20

Il avait retenu la leçon. Gravée au fer rouge dans une partie de son cerveau qui l'avait fait déconnecter, le temps que la pression redescende. Il avait retenu la leçon. Surtout ne pas tenter d'être plus malin que Charlie. Parce que Charlie osait dire des choses qui ne lui seraient même pas venue à l'esprit. Parce que Charlie voyait des sous-entendus où David ne voyait rien. Parce que de manière générale, le belge n'était pas franchement capable de tenir tête à qui que ce soit. Il préférait s'enfoncer dans un silence rassurant. Parce que la parfaite réplique ne lui venait toujours que trois ans après le massacre et que cela ne faisait que l'énerver. Parce que dans le feu du moment, il était bien incapable de penser à quoi que ce soit de percutant. A quoi que ce soit d'amusant. Ou à quoi que ce soit d'outrageusement gênant comme savait si bien le faire l'acteur de Snape. Et il était de toute façon incapable de dire ce qui lui venait à l'esprit sur le même ton. Avec ce détachement. Avec cette légèreté. Comme si ce n'était pas si grave que ça, et qu'ils auraient tout oublié le lendemain. Alors qu'ils n'oublieraient rien. Alors oui, il avait retenu la leçon. Et s'il avait poursuivit après avoir admis sa défaite, ce n'était franchement pas par provocation. C'était parce qu'il était David Vanderberghe et qu'il était une catastrophe socialement. Et qu'après trente années de vie, il ne savait toujours pas que, après avoir admis sa défaite, on se tait et on passe à autre chose. Ce n'était pas une provocation. Ce n'était pas un encouragement. C'était juste David et son incapacité à se comporter normalement.

Mais c'était fini, non? Au moins Fitzwilliam n'avait pas résisté quand il l'avait repoussé. Au moins il était de son côté du taxi et David pouvait profiter de son espace vital. David pouvait respirer. Et quand il avait admis que le coaching n'était pas la meilleure idée qu'il ai pu avoir, l'autre avait approuvé. Voilà. C'était fini. David pouvait à présent se contenter du silence froid qui emplirait le taxi malgré cette foutue radio qui lui avait ruiné Adèle à tout jamais. Et si la froideur en question était figurative, il estimait qu'elle était tout de même bonne à prendre. Il se contenterait du silence froid et et des rues qui défilaient. Même si le terme "défiler" n'était de tout évidence pas vraiment adéquat. Les rues ne défilaient pas. Elle passaient plutôt devant ses yeux à la vitesse d'un escargot neurasthénique. Et bloody hell, il connaissait ce café devant lequel ils venaient de passer, et il était bien trop près des studios, et bien trop loin de chez lui à son goût. « Well, actually, that's a lie » Et il manqua de se retourner brutalement vers Charlie avant de se souvenir que non, c'était prohibé. Prohibé par lui, le bon sens, et ses joues qui demandaient merci. Il manqua tout de même de se retourner. Parce qu'il ne s'était vraiment pas attendu à ce que Fitzwilliam ne reprenne la parole. What was a lie? What again? Et Charlie entreprit de reprendre où il s'était arrêté. David s'était un peu redressé et il aurait pu à loisir s'enfoncer dans son siège. Mais il préféra se concentrer sur le paysage. Avec un air tellement passionné qu'on aurait pu s'attendre à ce qu'il se retourne à un moment ou un autre avec un "sorry what?" malvenu, comme s'il n'écoutait rien. Ils avaient l'air fin, les deux-là, à se fuir du regard sans pour autant relâcher leur attention une seconde. Alors Charlie reprit. Avant d'enchainer sur les fans. Ah oui, c'était eux le sujet au départ. C'était eux le problème. Et la suite du discours réussit à mettre Charlie encore plus mal à l'aise. Sinon plus, du moins différemment. Ses joues qui avaient commencé à rosir ne s'empourprèrent pas plus alors que les propos, le ton, tout ressemblait plus au Fitzwilliam qu'il connaissait trop bien. Agressif. Attendant qu'il échoue. Attendant qu'il rende les armes ou que quelqu'un le foute à la porte, l'un ou l'autre, tant qu'il disparaissait. Ca ressemblait trop à ce à quoi Charlie l'avait habitué. Comme quoi, quand c'était trop récurrent, le rouge lui montait moins vite aux joues. Il était sûr qu'il tenait la solution, là. Même s'il n'était pas vraiment prêt à y penser tout de suite. Parce qu'il n'était pas encore près à revenir sur le traitement de choc que lui avait servit Charlie à l'instant.

« I guess you'll just have to call me then. You don't have my number, do you? Or you could always ask Will to help, since you like so much » Wait, what? Il se tourna brièvement vers Charlie, quittant sa route bien-aimée du regard. Evidemment qu'il appréciait William. Il appréciait à peu près toutes les personnes du cast qui avaient fait l'effort d'être sympa avec lui. Et William en faisait partie. Mais why would he bring up William? Right now? About that? Enfin, il avait décidé de ne plus trop chercher à comprendre. Cela ne pouvait déboucher sur des migraines atroces. Et il n'en avait vraiment pas besoin, sinon ça allait le suivre toute l'après-midi. Pas de migraines avant seize heure. Il se reconcentra sur la route aussi vite, le front contre la vitre froide alors qu'il se sentait reprendre une teinte presque décente. Il aurait pu répondre. Pour les fans. Que ce n'était pas pareil, parce que ce n'était pas vraiment lui. Il aurait pu. Mais la conclusion de l'autre lui laissait comprendre qu'il n'y avait rien à répondre. Il se foutait juste de sa gueule et de son incapacité à maîtriser sa gène quant à des sujets qui lui paraissaient, à lui, si anodins. Et bien s'il voulait se moquer, qu'ils se moquent. David savait à présent qu'il était préférable qu'il se taise et prétende être sourd.

Et alors qu'il fixait la route sans répondre quoi que ce soit, Fitzwilliam se pencha vers le conducteur. David eut bien du mal à retenir un mouvement de recul. Il ne le retint d'ailleurs pas. Non, il était trop fatigué pour maîtriser quoi que ce soit. Fatigué par le fait de n'avoir pas assez dormi, par l'excitation du nouveau tournage qui arrivait, par cette réunion inutile, et surtout par cette cohabitation à l'arrière d'un taxi qui n'était franchement pas de tout repos. « Take the left, please. I don't really fancy spending the morning in a car » David non plus. Alors franchement, que Charlie se décide à jouer le GPS était bienvenue Qu'il puisse enfin rentrer chez lui, s'installer sur sa mini-terrasse et fumer le reste du paquet de cigarette que Sarah avait abandonné chez lui. Avant de se poser dans son canapé et de tuer des innocents sur un jeu quelconque. Il fallait bien qu'il se passe les nerfs d'une façon ou d'une autre. « He better take that bloody left or I swear, I'll strangle him » David ne put s'empêcher de grimacer légèrement, jetant un coup d'oeil rapide au chauffeur dans le rétroviseur. Charlie n'avait pas intérêt de l'énerver et de rallonger leur trajet. On fermait sa gueule face à un chauffeur de taxi, c'était la règle. « Would you help me hide the body, love? » Il écarquilla bêtement les yeux, se tourna contre son gré mais par réflexe vers l'autre acteur et oublia de respirer pendant un trop long moment. Pour un peu, il se serait découvert des talents pour l'apnée. Avant de relativiser. Charlie était peut-être comme certaines de ces personnes, à qui les surnoms niais viennent bien trop facilement. Voilà, ça devait être ça. Rien n'indiquait que ça puisse être le cas, mais l'auto-persuasion était un des meilleurs réflexe survie qu'ils connaissaient. « If you keep going on like that, you might have to bury me before mate, so I don't think I'll be of any help... » Le ton était trop bas, à peine audible. Et il se rendit compte après coup qu'il avait formulé ça à voix haute. Mais quel idiot. Il inspira, expira. Comme si son réflexe respiratoire c'était perdu quelque part dans ce foutu taxi. Il respira, avant de prendre sur lui et de s'avancer un peu malgré le fait que ça réduisait beaucoup trop à son goût la distance de sécurité qu'il avait décidé d'établir entre lui et l'autre acteur, pour s'adresser plutôt au conducteur qu'à Charlie. Il avait abandonné l'idée de s'adresser à Charlie dans l'immédiat. « If you could get us fast to the first adress please, you can charge us whatever you want. You can even go all the way through London twice, on us. » Ce n'était pas vraiment de la dévotion. Ce n'était pas vraiment eux qui payaient à vrai dire. Mais David n'aurait pas hésité à mettre quelques billets de sa poche pour abréger sa souffrance. Et il recula dans son siège après cette proposition faite d'une voix un peu trop étranglée pour qu'elle sonne juste, mais il finirait par retrouver son ton habituel. Il prit tout de même la peine de jeter un regard à Charlie. « Please, don't get us in trouble. I just wanna go home. » Et l'air épuisé sur le visage de David collait parfaitement à ses propos. Parlait-il de devoir gérer un cadavre ou juste un conducteur de mauvais poil? Bonne question. Il n'avait pas vraiment la réponse. Il s'en fichait. Il était trop fatigué pour s'inquiéter.
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MessageSujet: Re: cabbies on crack, want my money back w/ David   cabbies on crack, want my money back w/ David Icon_minitimeJeu 7 Avr - 4:19

Il s'était foutu tout seul dans la merde. Tout seul. Et le plus terrible dans toute cette histoire, c'est qu'il était finalement parvenu au point où il ne pouvait même plus se décharger de ses responsabilités sur David. Parce qu'il s'était foutu tout seul dans la merde. Il avait réussi à dépasser le stade de la mauvaise foi chronique et, wow. That's how much he fucked up. Cette réalisation le rendait curieusement lucide, tout à coup. Il en était arrivé là de lui-même et pire, de son plein gré. Oh, il aurait dû flairer les embrouilles à l'instant même où il avait compris qui d'autre se trouvait dans le taxi. Et au lieu de fuir comme tout type responsable l'aurait fait, il était resté, prêt à accepter toutes les emmerdes que ça apporterait. Et boy, il n'était certainement pas déçu. Mais c'était de sa faute, tout était de sa faute. Personne ne lui avait demandé de rester assis là, sinon lui-même et son peu d'enthousiasme à l'idée de patienter encore un peu pour rentrer chez lui seul et tranquille. Personne ne lui avait demandé d'adresser la parole à David, il l'avait voulu, il l'avait cherché, l'autre n'avait fait que répliquer ‒ peut-être pas innocemment, d'accord, mais Charlie l'avait cherché. Charlie avait cherché et Charlie avait trouvé. Charlie avait perdu. Pas David, non, et il pouvait admettre sa défaite autant qu'il voulait. Non, le véritable perdant dans l'histoire, c'était Charlie. C'était lui qui avait couru après une réaction violente et c'était lui qui s'était laissé prendre au jeu, lui qui avait voulu avoir le dernier mot, lui qui s'était ridiculisé une nouvelle fois.

Would you help me hide the body, love. Non mais franchement, à quoi pensait-il ? See, c'était précisément le genre de propositions stupides qu'il aurait été capable de faire à Nevil, devant une caméra, devant des millions de gens, des centaines de paires d'yeux, devant une journaliste amusée par leur complicité. Et il demandait ça ici, dans ce foutu taxi, à un type qui ne devait guère l'estimer, for that bloody taximan to hear. Pathétique. Pire que ça, c'était pitoyable. C'était décidé, aussitôt qu'il aurait passé la porte de son appartement, il appellerait sa mère. Elle avait probablement plus d'une douzaine de numéros de psychologues à travers tout Londres, avec toutes ses névroses de grande comédienne. Il lui faudrait bien ça, pour oublier le regard stupéfait et vaguement affolé de David, et ses propres mots.

Il se raidit et détourna rapidement les yeux, peu désireux de laisser l'autre apercevoir son trouble. Il n'était plus question de savoir si oui ou non ce foutu Belge l'attirait d'une quelconque manière ‒ parce qu'après avoir tant parlé de se foutre à genoux devant lui, difficile de prétendre le contraire, même mentalement ‒ non, il importait surtout d'arrêter les conneries. De se taire. Vraiment. Charlie ferma les yeux, intensément conscient du crachotement de la radio et de la respiration erratique de l'autre. Penser à autre chose, là, tout de suite. C'était sans compter sur la voix de David, si basse qu'il crut un instant avoir rêvé. Il éclata de rire, nerveusement, presque plaintivement. Sale journée, vraiment. Pour la première fois depuis qu'il était entré dans ce taxi, depuis que David était entré dans sa vie plutôt, Charlie décida de se taire. Ça valait mieux. Pour lui, pour l'autre, pour le chauffeur de taxi, pour les studios, Londres et tout ce joyeux monde. Il garda la bouche fermée, serrée en un pli amer. Honesty was a bitch.

Sa mâchoire était presque douloureuse, si crispée qu'elle était, et pour un peu, ses dents auraient presque grincé. Mais il ne bougerait pas, il n'ouvrirait pas la bouche. Il en avait trop dit, beaucoup trop dit. Définitivement trop. Il ne tiqua même pas lorsque David promit monts et merveilles au chauffeur dans l'espoir que ce dernier avance sa carriole un peu plus vite. Non, ça ne valait pas la peine. Il fallait qu'il se taise, s'il espérait un jour pouvoir remettre les pieds sur le set en présence de l'autre sans se liquéfier sur place. God, avait-il à ce point l'esprit de contradiction ? Ce n'était pas lui, ce n'était plus lui et il n'était pas sûr de pouvoir mettre ça sur le compte du deuil. Il avait laissé faire, il s'était laissé couler and here he was, à cracher des conneries pour avoir le dernier mot en face d'un type qui ne signifiait rien pour lui. C'était malsain. Il avait besoin d'aide.

Et l'autre qui implorait presque qu'il se calme, avec des airs de petit garçon exténué. Charlie l'observa un instant, à peine conscient d'avoir bougé, puis il se pinça l'arrête du nez en soupirant. Avant, inspirer ce genre de réactions l'aurait horrifié. Avant, il aurait fait son possible pour mettre son entourage à l'aise, amis comme connaissances, vieux camarades comme nouveaux venus. Puis Nevil était parti et il était arrivé, à point nommé pour être l'incarnation de ses maux. Le hasard, le destin ou peu importe quelles instances supérieures régissaient le monde avaient décidément un foutu sens de l'humour. « Don't worry, I'm not gonna hurt y- him. Probably wouldn't be able to drive that thing myself, ajouta-t-il avec une tentative de sourire ‒ peine perdue. Take the left again, I live nearby. I can walk a bit » dit-il à l'intention du chauffeur. Il aurait probablement pu sortir là, tout de suite, mortifié par la nouvelle bêtise qu'il avait manqué de faire. Mais au point où il en était, il pouvait bien patienter encore un peu et se rouler mentalement dans la honte qui suintait par tous ses pores. Pourquoi diable n'avait-il pas changé de taxi ? Excellente question. Probablement l'une de celles qu'on finirait par lui poser, une fois installé sur le fameux divan. Truth to be told, il n'avait absolument aucune hâte d'y répondre. Yes, honesty was a bitch mais il en avait clairement besoin. Time to grow up and all that shit.
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MessageSujet: Re: cabbies on crack, want my money back w/ David   cabbies on crack, want my money back w/ David Icon_minitimeJeu 7 Avr - 17:45

David n'avait jamais eu un talent fou quand il s'agissait de décrypter les gens. Il se félicitait parfois que son silence et le fait qu'il se tienne toujours un peu à l'écart lui permette de voir des choses que les autres ignoraient, mais ce n'était pas vraiment réaliste. Il ne voyait pas grand chose de plus que les autres, et sans se tenir à l'écart, il ne remarquait plus rien. Il ne remarquait plus rien quand il était dans le feu de l'action. Quand il était face à Charlie, il pouvait prétendre. Prétendre qu'il comprenait les raisons, les façons de faire, la haine, l'amertume. Le deuil. Mais il ne voyait rien. Il n'avait pas remarqué à quel point cette phrase lui était venue sans qu'il contrôle vraiment quoi que ce soit. Il ne remarquait pas le moindre embarras. Pour le belge, Fitzwilliam était capable de sortir toutes les pires atrocités du monde sans jamais ciller. Sans hésitation, sans gène, sans remord. Fitzwilliam était hors de portée. Quoi qu'il tente, pour apaiser la situation ou s'en défaire, ce serait toujours lui qui finirait par avoir l'air ridicule. La seule solution, c'était sûrement de rester impassible, et il se promettait de ne pas l'oublier pour la prochaine fois. Et pour les mois de tournage qui allaient suivre.

Il ne fit même pas spécialement attention au soupir de l'autre. « Don't worry, I'm not gonna hurt y- him. Probably wouldn't be able to drive that thing myself » Il afficha un faible sourire. Si ça n'avait pas aussi souvent été dirigé contre lui, il aurait pu se faire à l'humour de Charlie. Vraiment. Même quand il était salace et lui donnait envie de disparaître, ses répliques avaient un certain côté comique qu'il aurait bien été incapable de nier. Il imaginait d'ailleurs très bien sa sœur favorite rire grassement à la plupart de ses remarques. Alors oui, il se surprenait parfois à se dire que s'il n'était pas arrivé comme ça, au mauvais moment, juste comme le sosie bien pratique de Nevil... Si la situation avait été différente, il aurait peut-être même pu s'entendre avec Charlie. Mais si la situation avait été différente, il n'aurait jamais fait partie de ce cast. Alors il la préférait telle quel. Tant pis si la situation devait rester si akward entre eux. Tant pis s'il devait continuer à fuir l'acteur de Rogue comme la peste. « Take the left again, I live nearby. I can walk a bit » Il ne pensa même pas à retenir un léger soupir. De soulagement, sûrement. Charlie avait autant envie de sortir de cet enfer que lui. Même s'il ne comprenait pas vrament pourquoi. Charlie n'était pas celui qui avait failli mourir par surchauffe cérébrale quelques instants auparavant. Mais cela avait sûrement à voir avec le fait que l'autre acteur n'appréciait pas spécialement sa compagnie. Il devait juste s'adapter, faire avec quand il se retrouvait ainsi coincé avec lui, mais ce n'était pas pour autant qu'il n'avait pas envie de le fuir comme la peste. Sûrement. Leur situation n'avait pas changé pendant ces quelques interminables minutes en taxi. Et si Charlie n'avait pas fuit le taxi en arrivant, il le fuirait maintenant. Enfin. Ce n'était pas une fuite. Pas vraiment. Ils étaient arrivés chez lui, apparemment.

Il se retourna vers la rue pour voir où ils étaient précisément. Se rendant compte au passage qu'il avait regardé Charlie un peu trop longtemps. Ou bien son regard s'était-il juste perdu sur l'appui-tête du siège en face de lui. Sûrement, ça devait être ça. « Nice neighbourhood » Simple constat. Stupide constat. Il se mordit la lèvre a posteriori. Il avait dit qu'il devait la fermer. Décidement la leçon était difficile à retenir. Mais après... après tout ça, il avait du mal à supporter un quelconque silence. Lui qui était toujours si calme, Charlie réussissait finalement à le mettre mal à l'aise simplement en se taisant. Well done. Mais la torture allait cesser. Il allait enfin se retrouver dans un silence confortable. Un silence sans Fitzwilliam. Juste lui et ce foutu chauffeur de taxi qu'il ne voulait plus jamais recroiser. La torture allait cesser, l'autre allait indiquer au taxi de s'arrêter à un momnet ou à un autre. Lui indiquer de s'arrêter et sortir. David se contenterait d'un "au revoir" du bout des lèvres, et ce serait fini. Bientôt. Très bientôt alors, il ferait avec le silence angoissant pendant un moment encore. Il se tairait. Inutile d'en rajouter, inutile d'aggraver son cas. Charlie avait déjà une bien assez piètre opinion de lui. Lui, l'adulte incapable deux ou trois sous-entendus sexuels sans rougir comme une gamine. lui, le pauvre type incapable de tenir tête à qui que ce soit. Alors oui, Charlie devait avoir une bien piètre image de lui, et c'était bien pour ça qu'ils étaient aussi pressé l'un que l'autre de quitter cette foutue voiture. Pressés de rentrer chez eux et de passer à autre chose.
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MessageSujet: Re: cabbies on crack, want my money back w/ David   cabbies on crack, want my money back w/ David Icon_minitimeJeu 7 Avr - 23:19

Il avait l'impression de flotter, presque. De n'être plus tout à fait responsable de ses mouvements, de ses mots, à peine capable de serrer les dents et de garder les mains ouvertes, paumes appliquées avec soin sur ses cuisses. L'impression de flotter, comme s'il était ivre, sans la délicieuse absence de responsabilité qui accompagne l'ivresse. L'impression de flotter, juste avant de sauter dans le vide. Sa tête était lourde, visage semblable à une enclume qui l'entraînait vers le fond mais il s'efforçait de rester droit. Ne pas bouger, ne rien dire, à peine respirer. Encore quelques minutes et il pourrait sortir. Ou sauter là, en marche. Ce n'était pas le vingt à l'heure du taxi qui l'amocherait trop. D'ici au début du tournage, il aurait tout le temps panser ses blessures, both metaphorically and literally. Mais il ne bougerait pas, pas tant que le chauffeur n'aurait pas pris à gauche, tant qu'il n'apercevrait pas le bout de sa rue. A la réflexion, il aurait tant voulu y être déjà qu'il aurait été capable de la voir, d'imaginer n'importe quoi, n'importe quel prétexte pour s'extirper de ce bourbier dans lequel il avait sauté à pieds joints.

Quel sombre crétin il faisait. Clairement, il avait merdé et ça, Charlie n'y était pas habitué. Non, il avait passé une partie de sa vie à raser les murs, à prendre grand soin de ne pas commettre d'impair, et le restant à profiter de la chance qu'on lui offrait. On l'avait mis en garde contre les acteurs qui prenaient la grosse tête, les types suffisants que le succès déstabilisait au point de les transformer viscéralement. En vain, parce qu'après tout, il en avait vu défilé, des mecs comme ça, des femmes aussi. Des gens bien au départ, des gens comme lui, qui finissaient par se laisser entraîner pour une raison ou pour une autre. Pour les uns, c'était l'argent, pour les autres la drogue. Lui, c'était le chagrin et la colère, douloureux mélange. Il n'était plus lui-même et c'était une sensation étrange que de s'en apercevoir. Il avait l'impression d'assister, impuissant, à une catastrophe inévitable. Il aurait aimé pouvoir se secouer, pouvoir s'auto-botter l'arrière-train pour se remettre dans le droit chemin mais il en était incapable. Continuer à sombrer n'en était que plus simple.

Il avait besoin d'aide, et vite.

La familiarité de la rue dans laquelle le véhicule s'engagea le soulagea quelque peu et il réalisa qu'il avait retenu sa respiration jusque-là. L'air déferla dans ses poumons avec un petit rien âcre qui provoqua une quinte de toux embarrassante. Sans doute le fruit de son esprit, rien de plus mais il lui paraissait plus difficile de respirer. Il se força à inspirer profondément, bien conscient qu'il devait avoir l'air d'un parfait imbécile, mais au point où il en était, Charlie n'était plus certain d'en avoir quoi que ce soit à faire. L'autre commenta les environs d'un ton badin, probablement par erreur, par réflexe peut-être, pour meubler un silence un peu trop lourd. « I'd tell you to come visit sometimes but let's be honest, you and I both know you wouldn't come and I highly doubt I'd open the door anyway » répliqua-t-il, acide. Puis il se pencha, trouvant le regard interrogateur du chauffeur dans le rétroviseur. « You can stop there, I'll walk » lui fit-il, tâchant d'être plus aimable. Après tout, le pauvre homme ne lui avait rien fait, sinon rallonger sa torture avec quelques mauvaises directions. Une petite voix dans sa tête lui souffla que David non plus ne lui avait rien fait mais il décida de l'ignorer pour le moment. Il gérerait sa culpabilité grandissante une fois chez lui, entre quatre murs familiers, sans regard affolé ni joues écarlates.

Il ouvrit la portière, un peu fort peut-être, et ne perdit pas une seconde avant de sortir de l'habitacle. L'air glacial fut accueilli avec soulagement, presque avec bonheur et il ferma les yeux une seconde avec un soupir ravi. Sa main, toujours crispée sur la tranche métallique de la portière, se détendit lentement. Il y était presque. Presque, oui, mais il manquait quelque chose. Après une seconde d'hésitation, il se retourna et se pencha pour adresser un vague sourire à l'autre acteur, toujours dans la voiture. « Have fun getting rid of that blush » lança-t-il, prenant soin de s'arrêter là, sans le moindre surnom, même vaguement amical. Il avait fini de laisser sa langue glisser ainsi. Il claqua la portière avec le sentiment d'avoir échappé au pire mais là encore, il s'agissait probablement de son subconscient tâchant de l'apaiser. Parce que non, il n'avait pas échappé au pire. Il avait foncé dedans sans s'arrêter, n'hésitant qu'une seconde ou presque mais à présent le pire était derrière lui. Littéralement.
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MessageSujet: Re: cabbies on crack, want my money back w/ David   cabbies on crack, want my money back w/ David Icon_minitime

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