JIG | I am NOT a hipster

En leur qualité d'aînés, Aaron et Jane sont ceux qui se connaissent le mieux au sein de la fratrie Grayson. Après tout, ils ont passé les premières années de leur vie rien que tous les deux et ont ensuite endossés ensemble le rôle de "grands", plus responsables et veillant sur le reste de la portée. Ils ont toujours eu une grande affection l'un pour l'autre, la blondinette sachant voir les petites démonstrations d'affection de son grand frère sans qu'il ne doive en dire beaucoup. Jane l'aidait également à appréhender le monde, balayant avec humour l'honnêteté parfois brutale ou la condescendance involontaire d'Aaron envers les autres. Mais en grandissant, leurs différences de tempérament et les difficultés du jeune homme à se sentir chez lui dans sa propre famille ont rendu leur lien moins fort. Elle l'a encouragé à suivre son propre chemin, même si cela lui a fait très mal au coeur de le voir se replier dans son conservatisme et qu'elle ne s'est pas privée de dire ce qu'elle pensait de son affreuse épouse. Néanmoins, ils ont réussi à garder contact et un amour sincère demeure au coeur de leur relation. Mais la vie d'adulte, toutes ces difficultés et cette distance leur causent beaucoup de peine. Jane fait l'effort d'entretenir leur lien et Aaron lui en est reconnaissant et essaie à sa manière de l'intégrer. Cela se solde souvent par des repas de famille haut en couleurs, où sa femme ronge péniblement son frein et ses enfants s'emballent joyeusement en voyant leur tata préférée.

Chris et Jane n'ont pas une grande différence d'âge et sont très proches, sans doute parce qu'Aaron s'est vite éloigné du moule familial. Et puis, il était son premier petit frère, le premier dont la blonde a eu à prendre soin, à protéger et elle a endossé ce rôle avec beaucoup de sérieux. Elle aime tous ses frères et soeurs à part égale, évidemment, mais elle a certainement un lien particulier avec Christopher. Elle est l'une des premières à qui il confie son homosexualité, ils se disent à peu près tout et ont même vécu en colocation, lorsqu'ils sont entrés en même temps à la Central Film School. Leur passion commune pour le cinéma contribue également à leur rapport unique et ces deux là se comprennent presque sans mots.

Gaby fut la première fille à venir après Jane et cela a sans doute été un facteur dans leur relation, ainsi que leur quatre ans d'écart. Même si elle aime sincèrement sa petite soeur, Jane n'a pas échappé aux conflits classiques entre têtes blondes. Gaby était trop collante, Jane se moquait gentiment d'elle, Gaby réclamait trop d'attention, Jane s'énervait un peu trop facilement... Elles savaient se rendre folles comme personne, en particulier à l'adolescence. Le désir de l'aînée de la protéger, de la materner un peu n'a pas toujours aidé également. Là où Chris a toujours eu besoin qu'on lui tienne la main, Gaby est plus indépendante. Finalement, elles ont réussi à créer des liens en tant qu'individus, se trouver des points communs - comme les personnages féminins bien écrits et les robes Eliee Saab - et ont aujourd'hui une excellente relation. Elles se soutiennent, s'aiment, s'engueulent encore parfois. Comme des soeurs quoi.

La relation de Mathias et Jane est pleine d'amour, bien sûr, mais aussi compliquée. La farouche indépendance de sa tête de mule de petit frère n'a pas été simple à gérer pour la blonde. Habituée à son rôle de grande soeur protectrice, toujours là pour donner un coup de main, entendre des confessions, guider, conseiller, elle n'a pas vraiment su comment gérer le rejet de Mathias. Non pas qu'ils ne se parlent jamais, mais il est beaucoup trop borné pour accepter la moindre phrase commençant par "à mon avis" ou pire "si tu as besoin d'un coup de main..." Elle peut comprendre qu'il refuse de jouer du nom parental, mais il est également plutôt naïf de croire que le networking n'est pas une réalité. Les deux ne sont donc pas particulièrement proches, du fait de leur différence d'âge et du départ précoce de Mathias, et Jane ne sait pas comment lui parler et encore moins comment le sortir de ce qui ressemble à une dépression post retour au bercail.

Du fait de leur différence d'âge conséquente, Lizzie et Jane n'ont jamais été particulièrement proches. Néanmoins, l'aînée a toujours fait l'effort de s'intéresser à la vie de la petite et ses instincts de grande soeur prennent souvent le dessus. Elle sait bien que Lizzie n'est plus une petite fille, mais elle éprouve pour elle cette affection toute particulière, souvent réservée aux benjamins d'une famille. Alors, Jane l'emmène régulièrement déjeuner, histoire de discuter un peu et de pouvoir prodiguer ses bons conseils et lui offrir une glace. Lizzie apprécie ces petites attentions - et particulièrement le fait que Jane embarque rarement Oliver avec elles, s'efforçant de voir les jumeaux individuellement dans la mesure du possible - mais elle aimerait néanmoins que sa grande soeur lui parle plus comme à une adulte. Non pas qu'elle ne la prenne pas au sérieux ou qu'elle ne disserte pas féminisme - qui chez les Grayson ne le fait pas - mais elle voit bien qu'elle n'est qu'une enfant aux yeux de Jane et cela heurte un peu son ego de femme en devenir.

Oliver est le bébé de la famille, qu'importe qu'il soit techniquement le jumeau de Lizzie. Jane a toujours eu des relations plus complexes et maternelles avec ses frères que ses soeurs, aussi il est naturel qu'Oli soit l'incarnation ultime de ce lien. Elle s'en agace parfois, aimerait qu'il fasse au moins semblant de suivre en cours et lui évite de devoir le défendre régulièrement auprès de leurs parents. Cela dit, elle a bien remarqué le sérieux - adolescent et donc tout relatif - avec lequel il se consacre à la musique et l'encourage à suivre sa passion. S'il le veut vraiment bien sûr, car les Grayson sont bien placés pour savoir que le milieu artistique peut être cruel. C'est sans doute avec Oliver qu'elle entretient la relation la moins prise de tête, puisqu'ils ne se voient pas si souvent et qu'il a tout le reste de la portée pour le dorloter. Elle fait donc de son mieux pour alterner entre son rôle d'aînée responsable et un peu relou et son attitude de grande soeur très cool. Cela semble plutôt bien fonctionner sur le garnement.

Dire que l'entente n'est pas au beau fixe entre les deux belles-soeurs seraient un doux euphémisme. Elles ont beau faire des efforts, pour Aaron, personne n'est dupe et leurs visions du monde très radicalement différentes font qu'elles ne seront sans doute jamais amies. Elizabeth ne comprend pas et rejette une grande partie de l'identité de Jane, ses convictions. La blonde quant à elle ne comprend pas comment une femme intelligente, éduquée, privilégiée peut-être aussi étroite d'esprit et limitée. Alors, sous couvert de froide politesse et de bonnes manières, elles n'en pensent pas moins. Liz ne mâche pas toujours ses mots sur l'excentrique demoiselle - jamais en sa présence bien sûr - et Jane se fait un malin plaisir à la taquiner et à offrir de très bruyants jouets non genrés à ses neveux.