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 she wore her scars as her best attire / cara

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MessageSujet: she wore her scars as her best attire / cara   she wore her scars as her best attire / cara Icon_minitimeMar 19 Avr - 1:13

'she wore her scars as her best attire'
Cara — Deirdre



St Ann's Hospital
Service de surveillance continue
Chambre 347 – Deirdre O'Sullivan


La jeune rouquine était allongée sur ce lit d'hôpital depuis des semaines déjà. Dans cette chambre bien trop blanche, bien trop silencieuse et bien trop pleine de bouquets de fleurs en tout genre qui parfumaient tellement la pièce qu'en fermant les yeux on aurait pu se croire chez un fleuriste -en exceptant le bruit des machines, bien sur. Les médecins commençaient à perdre l'espoir et l'optimisme dont ils débordaient quelques semaines plus tôt -rares étaient les personnes, dans son état, qui se réveillaient après plus de trois ou quatre jours de coma, grand maximum- et se contentaient maintenant d'essayer de rassurer et réconforter famille et amis.
Apparemment elle se trouvait plongée dans un coma de stade assez avancé et n'avait pas montré ne serait-ce qu'un seul quelconque petit signe d'amélioration depuis qu'elle avait été conduite d'urgence à l'hôpital. Elle avait d'ailleurs été changée de service récemment, puisqu'il n'était clairement plus la peine qu'elle occupe une place dans le service de réanimation.
Son visage était encore gonflé par endroit : sa joue droite ainsi que sa tempe portaient des marques de l'accident bien qu'elles n'avaient été qu'éraflée légèrement. On pouvait constater quelques contusions sur ses bras soigneusement alignés le long de son corps. Et on disait, à qui voulait l'entendre, qu'elle avait, malgré tout, eu beaucoup de chance de s'en sortir comme ça. Beaucoup de chance, oh really?
Ses taches de rousseurs contrastaient plus que jamais sur sa peau livide, ses cheveux roux éparpillés sur les oreillers, les mains posées sur les draps blancs immaculés et bien tirés, la poitrine qui se soulevait à intervalles réguliers. Elle semblait paisiblement endormie, malgré la position inhabituellement droite, le cathéter enfoncé dans la main et les bleus.
Elle recevait de la visite tous les jours : certains lui racontaient tout un tas de choses, d'autres restaient silencieusement à ses côtés, voûté sur une chaise. Certains s'endormaient et passaient la nuit dans une position plus qu'inconfortable. Il y avait ceux qui lui chuchotaient quelques mots entre deux sanglots et puis ceux qui, vêtus d'une blouse blanche, débitaient des termes médicaux tous plus complexes les uns que les autres. D'autres priaient pour qu'elle leur revienne aussi rapidement que possible. Parfois c'était un ex-petit ami qui lui tenait la main, toujours son frère qui passait beaucoup de temps à lui chuchoter ce qu'il aurait aimé lui dire tout haut, puis les différentes infirmières qui débarquaient à différents moments de la journée pour vérifier différentes choses... Et tous se posaient les mêmes questions : quand allait-elle enfin se réveiller? allait-elle jamais se réveiller? à quoi pense-t-elle, du moins s'il était possible qu'elle pense à quelque chose... c'est possible? est-ce qu'au moins elle entend ma voix?
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MessageSujet: Re: she wore her scars as her best attire / cara   she wore her scars as her best attire / cara Icon_minitimeJeu 21 Avr - 22:49

La première fois, j’avais attendu longtemps dans le couloir, et avais soigneusement vérifié que personne ne se trouvait dans sa chambre, avant de me rendre à son chevet. Je me voyais comme une intruse, sentiment de culpabilité qui s’était renforcé, lorsqu’au début, les infirmières m’avaient demandé les liens qui m’unissaient à Deirdre O’Sullivan. Aucun. La réponse paraissait farfelue, atypique, presque suspecte, et j’avais eu peur de me faire jeter dehors, mais mon apparente bonne foi avait apparemment eu le dessus, sur les doutes du personnel hospitalier. J’avais alors expliqué que j’avais été témoin de l’accident, j’étais restée sur place jusqu’au l’arrivée des secours, incapable de détacher mes yeux de cette scène horrifiante, paralysée à l’idée aussi d’abandonner le corps qui semblait désarticulé, sur le sol. J’avais vu la collision se produire, plus que je ne l’avais comprise – c’était mon instinct qui c’en était chargé à ma place. Cette brusque empathie incontrôlable, secrètement touchée par cette vie fauchée, à présent en stand by. J’étais aussi importante qu’inutile, prévenir une ambulance était essentiel, mais je n’avais aucun pouvoir pour empêcher ce qui s’était passé. Cette impuissance avait alourdit mon cœur, mon estomac, mes membres tout entiers. J’étais intacte, je m’en voulais d’avoir ces sentiments bouleversants, qui n’étaient rien, comparé à ce qu’avait subit l’inconnue. Mes yeux, par ce qu’ils avaient vu, faisaient réagir mes émotions, face à la réalité intraitable : la mort puait dans l’air, et je l’avais bien sentie. Elle était toujours là, mais était-ce une vie, de végéter dans un lit d’hôpital ?

Je me débrouillais pour venir une fois par semaine, sans réussir à mettre le doigt sur pourquoi je me sentais tant concernée par son sort. C’était pourtant apparu comme évident, indispensable, nécessaire aussi. L’indifférence, alors que j’avais été bouleversée par l’incident était inenvisageable, et je ne comprenais pas comment la terre pouvait continuer de tourner, quand je réalisais à quel point une personne peut avoir un impact sur des dizaines d’autres. Chacun allait poursuivre à son rythme. Jusqu’à ce que l’un d’eux soit touché à son tour. Aujourd’hui, j’étais un visage connu des services, bien que certains avaient déjà aperçu les traits de Gallagher au cinéma, mais il y avait une forme de respect dans ce lieu, qui faisait que pas une seule fois, j’avais été importunée. Je saluai l’infirmière Smith, avant de refermer doucement la porte de la chambre derrière moi. Deirdre paraissait si fragile et toute petite dans le grand lit aux draps blancs immaculés. Chaque fois que j’entrais ici, je l’imaginais bouger des yeux sous ses paupières closes, et me faire l’honneur de les ouvrir pour moi. Cela n’arriva pas. Je tirai la chaise la plus proche de son lit, pour m’y installer.  Le bout de mon index parcouru sa peau toute fraîche, et douce comme de la pêche. Elle était si paisible, qu’il était difficile de croire à la violence du choc, qui l’avait laissé avec ce traumatisme.

- Ce matin, Gaby m’a invité à aller au centre commercial avec elle, pour faire les magasins. C’est bizarre, parce qu’à part avec Tamsin, j’ai jamais vraiment eu l’occasion de le faire avec des copines à moi.  Les deux trois que j’avais ont jamais osé me le demander je pense, je sais pas. Tam, c’est la nana avec qui on adorerait faire du lèche vitrine pour se faire remarquer, tu sais. Moi, plutôt l’inverse, enfin à l’école en tout cas. Gaby avait juste envie de passer du temps avec moi. C’est ce que je me dis, puisque pour moi c’est le cas, j’ai pas l’habitude que ce soit réciproque. Tu dois te dire que je dois vraiment être chiante, pour avoir si peu de potes. Pourtant, j’arrive plutôt bien à aller vers les autres, à discuter, c’est pas de la timidité, c’est juste que ben je reste à chaque fois sur la défensive à cause de tout ça, et ça me rend distante. Il y avait des moments où je pensais qu’elle allait subitement me répondre. Ca n’arrivait jamais là non plus.

Au fil des jours, j’avais raconté à Deirdre mon histoire. Comment à la fois j’étais tellement entourée, et comme j’avais si peu de personnes sur lesquelles compter. Comme je n’étais jamais avare de paroles pour me défendre, mais que me lier d’amitié avec les autres était compliqué, comme j’étais en train de lui expliquer. 

- Toi et moi on pourrait être bonnes copines, je crois.
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