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J’étais bien au chaud dans ce liquide que je ne connaissais pas vraiment, mais je m’y sentais très bien. Je me sentais protégée et à mon aise jusqu’à ce que le moment fatidique arrive. Je ne savais pas trop ce qui m’arrivait mais tout d’un coup j’avais très froid, le liquide qui m’entourait s’échappait petit à petit et sans vraiment comprendre ce qui m’arrivait, je fus poussée hors de ma bulle. À peine ma tête venait de sortir qu’une lumière m’aveugla. Je fermais les yeux un instant et une fois qu’ils étaient à nouveau ouverts je vis des personnes autour de moi que je ne connaissais pas. Je ne me sentais pas en sécurité en plus il fallait que cet étrange homme me donne une tape sur les fesses. J’eus le reflex d’ouvrir ma bouche et pour la première fois j’entendais un son en sortir. J’entendais ma propre voix. Le monsieur me donna à une femme qui avait des larmes aux yeux. Elle n’était pas triste je pouvais le sentir car dans ses bras je me sentais tellement bien. Je me sentais en sécurité comme dans le liquide. Elle prononça les mots « [color=pink]Manuella, mon petit amour que tu es mignonne.[/pink]». Je connaissais cette voix, je l’avais entendu si souvent me parler tendrement quand j’étais dans ma petite bulle en sécurité. J’aimais déjà beaucoup cette femme et elle me fit sourire instantanément. Cette femme était ma maman et à côté d’elle se trouvait un monsieur dont je connaissais aussi la voix. Je leur souriais à tous les deux et je les aimais tellement. C’était mes parents. Dans leurs yeux je pouvais lire qu’ils m’adoraient et c’était réciproque. Vous vous demandez surement comment un nouveau-né pouvoir lire ce genre de chose dans leurs yeux, n’est-ce pas ? Je n’ai pas la réponse mais c’était ainsi et pas autrement.

Voilà comment c’était déroulé ma première journée sur terre. Celles qui suivirent furent encore plus étonnante. Chaque jour je voyais de nouvelles têtes, j’entendais des nouvelles voix que j’avais déjà entendues dans ma petite bulle au chaud. Ses gens venaient régulièrement me rendre visite à moi et ma maman et ils apportaient toujours des cadeaux avec eux pour moi. Après quelques jours passés à l’hôpital, mon papa et ma maman me ramenèrent à ce qu’ils appelaient notre maison. J’avais déjà ma petite chambre rose toute prête. Il y avait des peluches partout et de jolis dessins sur les murs, c’était tellement beau. Papa et maman prenaient toujours soin de moi mais un jour papa ne revenait plus me voir comme d’habitude. Je ne le voyais plus aussi souvent qu’avant mais à chaque fois que je le voyais j’étais heureuse qu’il me prenne dans ses bras et me fasse des câlins.

Mon père avait quitté ma mère pour une femme égyptienne et même si mes parents ne s’aimaient plus comme avant, mon père m’aimait encore toujours et encore plus à chaque fois que je le revoyais. Ça c’est quelque chose que j’avais appris bien par la suite car un nourrisson ne comprend pas le divorce. C’est mon père qui me l’avait expliqué quand j’avais cinq ans. Je lui avais demandé pourquoi il ne rentrait pas à la maison tous les jours et pourquoi on ne se voyait que tous les deux mois. J’étais assez avancée pour une gamine de cinq ans, c’est pourquoi il m’expliqua les circonstances de leur divorce. Même si mon père n’était pas là avec moi tous les jours, je savais qu’il m’aimait et je l’aimais aussi. On se parlait souvent au téléphone et parfois il m’envoyait des lettres et des cadeaux par la poste. Je n’ai jamais manqué de son amour et encore moins de celui de ma mère avec qui j’étais très proche depuis la naissance. Ma mère était bien plus qu’une simple mère. Elle était aussi l’une de mes meilleures amies. Je savais que je pouvais toujours compter sur elle pour quoi que ce soit. La non-présence quotidienne de mon père a fait que ma mère et moi soyons très proches. Je partageais tout avec ma mère et elle faisait tout ce qui était dans ses capacités pour me rendre heureuse et heureuse je l’étais, très heureuse même.

Lorsque j’avais huit ans, ma mère m’amena pour la première fois hors de l’Espagne. Elle avait décidé de faire un voyage à travers l’Europe. On avait été en France, en Grèce, en Italie, en Allemagne, en Suisse, en Autriche et aussi en Angleterre tout ça en deux mois. On avait tellement aimé l’Angleterre qu’on y retourna quelques fois par la suite pour enfin s’y installer quand j’avais douze ans. Bien sûr quitter mes amis et ma famille en Espagne fut triste mais voir de nouvelle chose dans un pays que j’avais visité quelques fois était rafraichissant. On resta d’abord à Londres deux ans puis à Oxford. Je m’y plaisais bien et me fis un tas de nouveaux amis, sans jamais négliger ma mère qui restait toujours l’une de mes meilleures amies. Je revoyais toujours mon père tous les deux mois et parfois on partait en week-end rien que nous deux, ce qui nous rapprocha encore plus. Cependant lorsque j’avais quinze ans, ma mère fut diagnostiquée d’un cancer de la peau. Vous imaginez bien à quel point j’étais paniquée d’apprendre ça, mais ma mère essaya de me rassurer en me disant que tout allait bien se passer. Elle avait les meilleurs médecins d’Oxford pour la soigner mais tout cela ne fut pas assez car elle mourut quelques mois plus tard quand j’avais seize ans. Les médecins disaient que son état s’était arrangé mais du jour au lendemain elle n’était plus là. Il n’y avait plus que moi. Perdre ma mère fut l’une des choses les plus atroces à vivre pour moi. Je l’aime tellement que j’en pleure encore parfois ces jours-ci.

La mort de ma mère fut la raison pour laquelle mon père du me prendre en charge. Les premières semaines il s’installa avec moi dans notre appartement à moi et ma mère (Changer de pays n’était pas une option pour moi après avoir perdu ma mère. Surtout à seize ans c’était plus dur de s’intégrer), le temps de trouver une maison assez grande pour lui, sa nouvelle femme et moi. Cependant ce que mon père ne m’avait pas dit avant c’était que j’avais une petite sœur, enfin une demi-sœur car à l’époque je ne considérais pas qu’on partageait le même sang et apparemment c’était réciproque car cela fut la raison de nos multiples disputes. En plus de devoir gérer la mort de ma mère, je devais supporter de partager mon père avec cette inconnue. À chaque fois on s’en prenait l’une à l’autre comme de vraies gamines. Il n’y avait pas un jour où on ne se disputait pas.

Je pense que si je n’avais pas eu mon petit ami Ethan, tout aurait été plus difficile à supporter. Mais voilà heureusement il était là pour moi et me redonnait un peu le sourire quand tout allait mal. Je l’avais rencontré trois mois avant que ma mère ne soit diagnostiquée. Ce n’est que deux semaines après son diagnostic que lui et moi on avait commencé à sortir ensemble. Ethan était la personne qui avait été là du début jusqu’à la fin pour moi. Avec lui je pouvais parler ouvertement de la crainte de perdre ma mère, vu que lui aussi avait perdu son père quand il n’avait que treize ans. Ethan avait un an de plus que moi et il avait été mon meilleur ami sur ses trois mois avant qu’on ne sorte ensemble. J’avais à peine dix-neuf ans lorsqu’il me demanda en mariage. Il me rendait tellement heureuse que je n’avais sue lui dire non. Mon père me trouvait trop jeune pour le mariage mais quand on aime quelqu’un l’âge n’a plus d’importance n’est-ce pas ? Ma plus grosse erreur avait été de lui dire « oui », mais à l’époque j’étais tellement amoureuse de lui et lui de moi jusqu’à ce qu’il me trompe avec ma demi-sœur ! On était marié depuis à peine trois ans et sur ses trois ans il m’avait trompé avec ma demi-sœur! Lorsque je l’appris j’étais furax contre eux deux. Je n’hésitais pas une seconde à demander non pas le divorce mais l’annulation du mariage. Avec Leïla notre relation se dégrada encore plus. J’étais d’accord qu’elle me déteste parce qu’elle n’accepta pas de partager Papa car je la détestais pour la même raison mais là il fallait avouer qu’elle était partie trop loin. Je ne pouvais plus la supporter, trop c’est trop ! Il n’y avait pas un jour où je ne la haïssais pas. Comment avait-elle pu faire une chose pareille. Non seulement elle avait couché non pas une fois mais pendant plusieurs mois avec Ethan mais en plus elle fut enceinte de lui. Elle m’ôta les deux choses les plus importantes à mes yeux. J’étais avec Ethan pendant trois ans et sur ses trois ans je n’étais encore jamais tombée enceinte alors que j’aurais adoré avoir un petit bébé.

Après que nos parents (enfin oui je dis nos parents, parce que la mère de Leïla n’était pas si mal que ça et elle était la seule figure maternelle qui me restait) aient appris que Leïla était enceinte, ils l’envoyèrent en Espagne. Ce que je trouvais assez moche pour elle. Je lui en voulais d’avoir couché avec Ethan mais j’étais forcée d’avouer qu’elle ne méritait pas d’être envoyée en Espagne pour cacher sa grossesse. Nos parents lui avaient fait strictement comprendre qu’elle ne pouvait pas garder cet enfant dès qu’il naîtrait et je trouvais ça cruelle pour elle. Lui ôter son bébé, même si le père était mon ex-mari, était encore plus atroce que le fait qu’elle ait couché avec Ethan. J’avais encore un peu de rancœur mais je n’avais jamais été atroce donc je me sentais tellement mal pour elle. Elle était condamnée à rester seule pendant près d’un an chez nos grands-parents. Nos grands-parents étaient des gens adorables mais Leïla n’avait que dix-neuf ans et elle était séparée des gens qu’elle connaissait le mieux. Je trouvais ça tellement triste qu’elle ait dû donner mon neveu en adoption. Je me mettais à sa place pour vraiment comprendre ce qu’elle devait ressentir. A son retour en Angleterre, je fis l’effort de ne plus la blâmer d’avoir couché avec Ethan. Elle avait assez souffert de cette situation en donnant son fils à une autre femme. Entre-temps j’avais rencontré Cameron qui m’avait fait oublier Ethan. Grâce à lui j’avais vraiment su pardonner à Leïla et depuis son retour on ne se dispute plus autant et d’ailleurs je pense même que j’aime beaucoup ma sœur et j’arrive même à regretter de ne pas avoir fait d’effort avant pour mieux la connaitre.
Aujourd’hui je suis fiancée à Cameron, on est ensemble depuis presque deux ans et je sens que cette fois-ci c’est vraiment le bon de plus je suis enceinte de lui depuis presque six mois maintenant. Vous n’imaginez même pas à quel point je suis heureuse d’être avec lui en plus d’être enceinte. J’exerce le métier que j’aime le plus au monde. Je donne des cours d’Espagnole et de littérature dans un lycée privée à Cambridge où je vis avec mon fiancé. Je ne changerais tout ça pour rien au monde car c’est tout ce qui me rend vraiment heureuse. Je pense encore beaucoup à ma mère et je suis sûre que de là où elle est, elle doit être heureuse pour moi et ma future petite famille.

→ Ton heure de gloire est enfin arrivée, un producteur de cinéma vient de te remarquer dans la rue et te propose de devenir la star de son nouveau film. Que lui dis-tu ? C’est louche tout ça , c’est pas tous les jours qu’un producteur accoste une femme enceinte. Je resterais sur mes gardes.

→ Une pauvre fille en pleurs chante All by myself avec son cornet de glace à la vanille en plein de milieu de la rue retournant tous les regards sur son passage, y compris le tien. Ta réaction ? Je vais la trouver et lui demander ce qui la rend aussi triste. Elle ne serait plus All by herself et peut-être que je pourrais l’aider on sait jamais.

→ Ton(ta) cousin(e) t'avoue sous l'emprise de l'alcool son attirance pour toi, et tente de t'embrasser. Premières impressions à chaud ? Réactions à froid ? Ah donc c’est de famille d’avoir une attirance pour son cousin ? Non je déconne. Je serais fort surprise et je lui dirais gentiment que je suis pas du tout intéresser et qu’on est cousin après tout ça serait trop bizarre si on sortait ensemble et qu’après la rupture notre lien familiale ne serait plus jamais le même.

→ Ton idée du parfait samedi soir : une soirée arrosée au Carling à Oxford, une nuit de folie au Fez Club de Cambridge, une sortie au théâtre de Londres ou une soirée geek avec plat commandé et partie de jeux vidéos avec tes meilleurs potes ? Une sortie au théâtre à l’air assez tentante, sinon la soirée geek avec mes meilleurs potes et on échange les jeux vidéos pour des DVD.

→ T'es au confessionnal, tu peux avouer ta pire faute, ou encore un secret particulièrement pesant que tu n'aimerais pas voir révélé. Que dis-tu au père Patrick pour te soulager la conscience ? Je lui dis que je suis pas catholique mais qu’une amie m’a forcée d’entrer dans ce confessionnal et que je suis désolée pour lui car je ne crois plus en Dieu depuis que ma mère est morte.

→ Le père Patrick était en fait un vrai sociopathe fan de Pretty Little Liars, et t'envoie un sms anonyme où il vous demande de choisir entre un secret révélé qui pourrait anéantir ta réputation ou briser ta famille, et de voler la bague de fiançailles Cartier d'un de vos amis. Après mûre réflexion, qu'est-ce que tu choisis ? Et bah il est pas bien sympa ce père Patrick. C’est bon si je lui achète une nouvelle bague plutôt que de voler celle d’un ami qui vient de se fiancer. Puis qu’est-ce qu’il va faire avec une bague de fiançailles cet homme ? Il était pas prêtre par hasard donc il a pas trop le droit de se marier non ?

→ C'est le mec (la fille) de tes rêves, tu en es persuadé(e) et pourtant, celui(celle)-ci est en couple avec quelqu'un d'autre. Tu te la joues résigné(e), stratégique, ou éploré(e) ? On veut les détails ! Si la personne doit finir avec moi ça arrivera. Je ne vais quand même pas forcer le destin. Et puis pour le moment je suis trop bien avec mon fiancé pour penser à qui que ce soit d’autre.

→ Dans dix ans, je me vois bien ouvrir un resto spécialité moules frites avec Camille Jules Martin, marié, six gosses et à l'origine d'une toute nouvelle sauce roquefort-épinards et toi, des projets pour l'avenir ? Mes projets d’avenir et bien dans un futur très proche je me verrais bien mariée et nouvelle mère vu que je suis enceinte depuis cinq mois. Dans dix ans et bien ça fait loin mais j’aimerais bien que ma petite famille s’agrandisse et qu’avec mon chéri on ait 3 enfants. Niveau professionnel je suis bien comme je suis avec mon boulot de professeur et j’espère que dans dix ans je le serais toujours.

→ Et enfin, honnêtement, entre truth ou dare, qu'est-ce que tu préfères ? (oui ça rime !) La plupart du temps les gens préfèrent TRUTH car ils ont trop peur de ce qu’on pourrait leur faire faire, cependant moi je préfère de loin DARE car aucune action ne peut-être plus dangereuse qu’une question bien placée.

→ En pleine soirée baby-sitting, l'adorable petite fille aux cheveux blonds que vous gardez s'installe sur vos genoux et vous demande, d'un air suppliant : « Moi plus tard, je veux être la Reine d'Angleterre. Papa m'a dit que pour pouvoir le faire, il fallait aller à l'université. Mais il a dit aussi qu'il fallait choisir entre Oxford et Cambridge, parce que ce sont elles les meilleures d'Angleterre. A ton avis, il vaut mieux apprendre à devenir Reine à Oxford, ou à Cambridge ? » Pour devenir Reine d’Angleterre c’est mieux que tu ailles à Cambridge, là-bas tu apprendras les bonnes manières qu’une reine adopte, mais ils sont quand même très strict ma puce. L’important dans tout ça c’est que tu fasses ce qui te plaise que tu ailles à Cambridge ou à Oxford.

→ Après avoir écouté votre argumentaire, elle s'interrompt une seconde et fronce étrangement le nez. « Mais, au fait, qu'est-ce que c'est, le Judging Club Cambridge ? » C’est le groupe qui juge si tu es assez bonne pour être la Reine d’Angleterre. Il regarde d’abord si tu étudies bien et si tu te comportes bien comme une Reine d’Angleterre le devrait.

→ « Aaaah, d'accord. Je comprends mieux. Et les TroubleMakers, alors ? C'est la même chose ?» Non, non ce n’est pas du tout la même chose. Si le JCC cherche a aider les élèves à devenir « mieux » selon leur propre méthode pas toujours sympathique les TMs eux leur but c’est de rendre la vie dure aux étudiants d’Oxford. C’est des méchantes personnes qui font du mal aux autres pour s’amuser.

→ « C'est bien compliqué tout ça. Mais alors, si je choisis Cambridge et que finalement je préfère Oxford, j'ai le droit de changer en cours de route ? » Je ne sais pas trop, j’ai toujours été à Cambridge et j’ai beaucoup aimé. Cependant tu devrais savoir qu’entre Cambridge et Oxford il y a une grande rivalité et ça pourrait être risqué si tu vas de l’un à l’autre tu pourrais être perçue comme une espionne par l’un et comme une traitresse par l’autre. Enfin soit tu as encore le temps d’y réfléchir après tout tu n’es encore qu’une enfant et qui sait d’ici là tu choisiras d’aller à Princeton l’école des Princes et Princesses aux Etats-Unis.

→ « Hm... Bon. Ca m'avance pas beaucoup. Mais en même temps, j'ai le temps. »