BAR, EYE & HUG ✖ bazar de fiche

Ne me demandez pas où je suis né, ni même quel jour, car je ne saurais vous dire exactement; dans les alentours du mois de septembre, ou bien août! J'ai été déposé sur le péron d'une maison bien entretenue de Kensington à Londres; non pas, par une cigogne voulant réaliser le rêve d'un couple mais sûrement par une jeune adolescente incapable d'élever un nourrisson. Je n'ai jamais connu ma génitrice, elle m'a abandonné à la famille Raines, un couple désespéré de ne pas pouvoir avoir d'enfants. Je ne lui en veux pas de m'avoir abandonné, je regrette seulement de ne l'avoir jamais connu; et je la remercie de m'avoir laissé à ce couple. Eleanor & Philip Raines sont le couple qui m'a recueilli après avoir entendu mes cris et pleurs au pied de la porte d'entrée; après de nombreuses procédures et recherches de ma mère biologique, ils ont pu officiellement m'adopter. Grâce à eux, j'ai pu avoir un nom : Blake Abraham Raines, une date d'anniversaire : le jour de mon adoption, et surtout une famille aimante et aisée qui a toujours tout fait pour subvenir à mes besoins et de me rendre heureux. Je n'ai jamais manqué de rien, et j'ai même eu la chance de voyager aux quatre coins du globe, grâce au travail de mon père adoptif, Lieutenant général de la British Army. À la différence de certains de mes amis "éphémères" fils de militaire, j'ai toujours apprécié de voyager au rythme du travail de mon père, et de pouvoir découvrir de nombreux pays. Seulement, mon parcours scolaire fut mis à rude épreuve due à ces voyages mais surtout due à mon aversion pour l'école, le système scolaire et de tout ce qui englobe l'univers de l'apprentissage et du bourrage de crâne. Cependant, je ne suis pas quelqu'un qui abandonne, la première chose que mon père m'a enseignée. Le mot abandon n'existe pas dans mon vocabulaire, et jamais je n'ai abandonné d'étudier jusqu'à ce que ses parents aient décidé que je pouvais m'arrêter !

Notre famille avait envie de stabilité lorsque j'ai atteint une quinzaine d'années. Mon père a pris sa retraite comme militaire de la Birtish Army, afin de travailler dans les bureaux de Londres de l'armée de terre. Les voyages à travers le monde, vivre quelques mois dans une nouvelle ville, s'acclimater à des nouvelles personnes; tout ça était terminé, et il fallait donc apprendre un nouveau rythme de vie. C'est à la fin de mes études au lycée que j'ai décidé, avec l'accord de mes parents de quitter l'école. Seulement, je n'avais aucun plan de carrière, ni aucune envie pour le futur, je souhaitais seulement arrêter! Après tout, vivre au rythme des voyages de mon père m'a appris à ne jamais prévoir les choses et de ne faire aucune promesse sur le futur, nous ne savons jamais où nous allons nous trouver dans une semaine, un mois, une année... N'ayant aucun plan pour mon avenir, j'ai décidé de me plonger corps et âmes dans ma passion pour la boxe; passion qui m'anime depuis tout petit avec mon père. Mon nouvel entraîneur à Londres avait énormément d'espoir en moi, et il a commencé à planter l'idée que la boxe pourrait devenir une future carrière. Je n'ai pas eu honte de dire que l'idée de faire de la boxe a commencé à me séduire, après tout, gagner de l'argent mettre des coups à d'autres personnes, c'est assez alléchant. Malgré l'anxiété de ma mère, mes parents m'ont donné leur soutien, et c'est pourquoi je suis entrée dans le circuit de la boxe professionnelle à l'âge de dix-huit ans et je suis rapidement devenu l'un des jeunes espoirs de boxe de Londres, puis d'Angleterre. J'ai eu à nouveau l'occasion de voyager à travers le monde, grâce à ma jeune carrière de boxeur pour mes différentes compétitions.

Lors d'un de mes voyages aux États-Unis pour les World Series of Boxing; j'ai fait la rencontre de Jenny Donell, la jeune femme qui a tout changé à mes vingt-deux ans ! Je suis littéralement tombé sous le charme de cette jeune américaine à la chevelure blonde et ces yeux bleus renversants; mais je me suis battu pour lui montrer toute mon affection que j'ai pu avoir pour elle. Jenny avait une peur profonde de l'abandon mis en cause par ses différentes relations passées; mais après un certain temps, j'ai pu lui prouver que je ne jouais pas avec elle et ses sentiments. J'avais une envie de stabilité, et surtout je souhaitais mettre un terme à ma carrière de boxeur, alors qu'elle était en pleine croissance et expansion. J'ai toujours pensé qu'il valait mieux s'arrêter au sommet plutôt qu'en pleine chute. Jenny a tout fait basculer, je n'ai pas arrêté la boxe pour elle, mais pour nous; et c'est quelque chose que j'ai voulu. Peu après s'être mis en couple, je suis rentré à Londres pour mettre fin à ma carrière de boxeur, et surtout pour présenter Jenny à mes parents. À leur tour, ils sont tombés sous le charme de cette jeune américaine si pétillante; ils avaient une belle-fille, enfin! Jenny s'est installé dans mon appartement londonien après avoir réglé quelques affaires en suspens à New-York. J'ai toujours été quelqu'un de solitaire, je n'ai jamais pensé pouvoir réussir à trouver une personne avec qui je me sens capable d'entretenir une relation stable et durable. Je l'ai trouvé en la personne de Jenny, ou du moins, j'y ai cru pendant deux années! La débâcle de mes fiançailles fut assez inattendue. Après deux ans de relation, des fiançailles, des discussions sur le fait d'agrandir notre famille; Jenny m'a annoncé une nouvelle qui m'a fait tomber de ma chaise, littéralement ! Jenny était gay... What the fuck here ! « Je t'aime Blake, sincèrement, et tu seras toujours l'homme le plus important pour moi. Mais je dois arrêter de te mentir et surtout de me mentir à moi-même. Je veux pouvoir être entièrement moi sans me cacher! J'espère qu'un jour tu pourras me comprendre, et surtout me pardonner ! » Je n'ai jamais oublié ces mots, donné avec tant de douceur et de tristesse. Cette conversation fut la plus éprouvante: des cris, des pleurs, des reproches, des excuses, des pardons, jusqu'à ce que j'aie décidé de claquer la porte et prendre le large pendant un certain temps afin d'assimiler tout ce que nous avions pu nous échanger. J'ai ressenti à la fois comme une trahison venant de sa part, mais aussi, comme si c'était la première fois que je connaissais réellement la femme qui a partagé ma vie pendant plus de deux ans. Seulement, je n'ai pas accepté l'idée de ne plus avoir Jenny dans ma vie!

J'ai mis un certain temps avant d'accepter son homosexualité et surtout de lui pardonner sa trahison qui nous a fais vivre dans le mensonge durant trop longtemps. Mais avant de lui pardonner, j'ai pris sur moi et surtout, mon ami le whisky a été d'une grande d'aide pour m'en remettre. C'est d'ailleurs à ce moment que j'ai rencontré Gabriel. Il y a un de mes adages qui dit que "nos plus belles rencontres commencent toujours par une beuverie"; ce fut le cas avec Gabriel! Après quelques jours à errer ici et là, je m'étais retrouvé dans un bar de soho cherchant à me noyer littéralement dans un bon vieux whisky. À croire que c'était le rendez-vous des hommes déplorables, désespérés, accablés, affligés voire tourmentés; j'étais assis à côté d'un homme au charme anglais, à la prestance d'un vrai dandy, tout en ayant ce regard triste et mélancolique. Après quelques verres tout en discutant avec cet homme, nous nous sommes trouvé de nombreux points communs, et nos barrières, qui nous empêchaient de nous dévoiler complètement, ont été rapidement levés grâce à l'alcool. « Ma femme est gay ! » « Mon père vient juste de mourir. » « Ma mère m'a abandonné » Malgré mon taux d'alcoolémie important lors de cette soirée, je me souviendrais toujours de cette soirée et de ce que l'on a pu s'échanger... ok la serveuse nous a bien aidé le lendemain à nous rappeler de notre soirée. Entre cette joute verbale de nos malheurs, il s'est passé comme un trou noir spatio-temporel que personne ne se souvient; jusqu'à ce que nous réalisions notre premier pacte. « SOYONS FRÈRES DE SANG ! » « FAISONS UN PACTE DE SANG ! » Un pacte que l'on fait lorsque nous sommes enfant, mais nous l'avions fait à l'aube de nos vingt-cinq ans. Malgré l'aberration ultime de ce pacte de sang, ceci nous a lié plus d'une vingtaine d'années; nous nous étions trouvé lorsque nous étions au plus mal, et c'était ma personne! Je pourrais même dire que c'est mon âme sœur, mais n'allons pas trop loin tout de même! C'est d'ailleurs ce soir-là qu'est né notre doux rêve qu'est le "Blakiel"; Gabriel avait eu l'excellente idée de nous lancer comme propriétaire de bar du nom de Blakiel, la contraction de nos deux prénoms. C'était une idée d'un homme ayant sûrement bu trop de whisky, mais cette envie d'ouvrir un bar ensemble au cœur de Soho ne s'était jamais essoufflé. Notre relation s'est renforcé au fil des semaines, nous étions tous les deux paumés dans nos vies, et c'était comme la providence d'être tombé l'un sur l'autre. Nous avons mis du temps avant d'ouvrir le Blakiel, mais nous voulions avoir toutes les armes en notre pouvoir pour avoir du succès dans ce projet qui nous tenais vraiment à coeur. Pendant ce temps, j'ai fait mes premières armes de barman dans un club privé de Londres; où j'ai pu apprendre à manier les bouteilles, à confectionner les cocktails, et surtout à perfectionner ma technique de drague...

Depuis ma rupture avec Jenny, puis ma rencontre avec Gabriel, tout devenait plus stable et plus simple dans ma vie. Je travaillais le soir et la nuit, et je profitais pleinement de mes journées. Il n'y avait plus rien de compliqué dans ma vie! Jusqu'à ce que Jenny revienne dans ma vie. Je lui avais pardonné, depuis longtemps, je ne pouvais pas rester en froid avec elle. Jenny était venue me voir avec sa compagne Joyce; il est vrai que c'était un choc de les voir ensemble aussi complice et amoureuse. Elles étaient venues vers moi, avec une demande bien précise, qui allait me faire tomber de ma chaise à nouveau! « Blake, nous aimerions que tu sois le père de notre enfant ! » Jenny a le don de me faire passer par toutes les émotions possibles et inimaginables! Je ne savais pas quoi répondre dans un premier temps, mais elles m'ont laissé du temps pour y réfléchir. Après quelques semaines à en discuter avec un verre de whisky, j'ai pris la décision d'accepter, après tout, peut-être ce sera la seule fois de ma vie où je pourrais être père. Après une seconde discussion avec Joyce & Jenny, nous avons été d'accord sur le fait que j'abandonnerai mes droits parentaux, mais que je serai l'une des figures masculines de l'enfant. Ma relation avec Jenny s'est amélioré par la suite, et je me suis trouvé de nombreux points communs avec Joyce. Lorsque Jenny est tombée enceinte, j'ai pu annoncer la nouvelle à Gabriel, le seul au courant de l'existence de ma "fille". La petite Everly est née le 10 Août 2000, et je suis officieusement son sexy tonton.

Le Blakiel a ouvert ses portes peu de temps après la naissance d'Everly, puisque l'ouverture officielle était en janvier 2001. Gabriel et moi sommes devenus les heureux copropriétaires d'un bar au cœur de Soho; c'était notre bébé, notre nouvelle maison, et nous savions que le Blakiel allait être notre plus belle aventure!