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| Oliflore ♥ Doubt is a poisonous feeling | |
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| Sujet: Oliflore ♥ Doubt is a poisonous feeling Mer 23 Mai - 23:19 | |
| « Hey Olive, au fait ! C'est une nouvelle veste ? » Je me tourne vers Naveed et lui sourit. « Ouais, c'est Flore qui l'a choisi pour m... » Je m'arrête brusquement de parler alors que son regard s'assombrit. Oups. « Flore ?! Parce que tu traine avec elle maintenant ?! » il s'écrie brusquement, et je me sens rougir. « Non ! C'est... heu... on s'est croisé par... erm... hasard et... » Il me coupe la parole, furax. « Tu sais comment est cette fille ! Elle va juste te briser le cœur en mille morceau si tu la laisse t'approcher d'un peu trop près ! » Je sens un profond agacement prendre la place de mon embarras alors que je fronce les sourcils. « Je... C'est pas comme ça entre nous ok ? » Il ouvre la bouche, sur le point de répondre, mais je le coupe d'un geste de la main. « Écoute, je suis pas d'humeur à parler de ça maintenant. Et puis je dois aller en cours. Je te vois plus tard. » je soupire, fatigué. Une vague de culpabilité traverse son regard, mais je m'en fiche, il l'a mérité. Je me détourne et commence à marcher d'un pas brusque parmi les étudiants. Je me rend bien vite compte que mes pas ne me conduisent pas du tout vers ma salle de classe, mais je m'aperçois aussi que de toute façon, je n'ai pas le courage d'y aller. Et puis je sais très bien que réussir mes partiels ne sera pas un problème, alors dans l'immédiat, j'en ai rien à foutre. J'ai juste besoin de me poser quelque part et de réfléchir. Parce que j'ai beau envoyer Nav balader à chaque fois, je sais bien que ce qu'il s'est passé avec Flore ces dernières semaines est un peu particulier. De plus, je connais parfaitement bien sa réputation. Mais il n'empêche que... « Elle ne joue pas avec toi, Olive. Tu le sais très bien. » j'essaie de me persuader, ma voix résonnant dans le couloir complètement désert où m'ont mené mes pas. Avec un soupire, je m'appuie contre le mur et me laisse glisser au sol, fermant les yeux pour apprécier le silence. Il est de courte durée. A peine me suis-je assis que déjà j'entends des bruits de pas dans le couloir. Je relève la tête pour voir Flore passer devant moi. Elle ne semble pas m'avoir vu, ce qui me fait froncer les sourcils. Est-ce qu'elle m'ignore ou... ? Je n'ai pas le temps d'aller plus loin dans mon raisonnement, car au même moment le contenue de son sac se répand au sol. Je me lève et viens m'agenouiller à ses côtés, commençant à empiler les livres les uns sur les autres. Elle se tourne vers moi et je lui souris. « Ben alors ? Plus capable de porter ton sac ? » je lui lance avec un petit rire amusé mais pas vraiment moqueur. « Si, mais j'ai fait exprès de le renverser histoire que tu accours pour m'aider. Classique. Les jouvencelles font toutes ça dans les films. C'est une façon comme une autre d'attirer l'attention et, je m'en suis seulement inspirée. A la différence près que je suis loin d'être aussi prude que ces demoiselles. Enfin, je voulais voir si leur tactique fonctionnait: c'est fait! » Je rougis comme une pivoine et mon cœur se met à battre fort dans ma poitrine. Je ne sais pas vraiment comment je dois prendre ça. Elle a fait ça juste parce qu'elle en avait envie ou parce que c'était moi, et pas quelqu'un d'autre ? Je ne sais pas, je ne peux pas le dire, et c'est bizarre. « D'ailleurs, ça va? T'es pas censé être en cours à cette heure-là? » Je croise son regard. Je suis toujours un peu rouge, et j'imagine qu'elle a du s'en rendre compte, mais que comme à force, elle commence à être habituée, elle ne dit rien, mais ça ne m'empêche pas de lui sourire malicieusement. « Je pourrais te retourner la question. » je lui lance, narquois. « Alors comme ça on sèche les cours, Mademoiselle Breckenridge ? » je lui demande d'un ton faussement choqué, mes yeux bleus pétillants d'amusement. « Disons que la nuit a été rude. D'ailleurs et si ça ne tenait qu'à moi, j'aurai probablement passé la matinée au lit. Malheureusement, mon géniteur s'est souvenu qu'il avait une fille » Je hausse un sourcil, intrigué. Ne connaissant pas du tout la situation familiale de Flore, j'ignore complètement ce qu'elle entend par là. J'aimerais le lui demander, bien évidement, mais je crains que cela entraine tout un tas de disputes, donc je préfère ne rien dire. Disons que pour le moment, la nature de la relation qui nous unie reste assez floue, en tout cas pour moi, et que je préfère éviter de tout compliquer encore plus. « Quoi qu'il en soit, cela arrive très rarement. J'ai beaucoup de défauts, mais je n'ai pas pour habitude de sécher. Je n'ai plutôt pas intérêt » Je hoche la tête affirmativement. C'est clair que quand on fait des études de médecines, c'est pas recommandé. Quand on fait des études de maths non plus d'ailleurs. Mais c'est à vrai dire la première fois depuis le début de l'année que je saute un cours. Ce n'est pas trop grave, n'est-ce pas ? « Et toi? C'est quoi ton excuse? » Je me mords la lèvre mal à l'aise, et fixe mes pieds pour ne pas à avoir la regarder en face. J'hésite à lui dire la vérité. Je pourrais inventer un mensonge, là, sur le champs, mais à quoi bon ? Commencer à mentir à Flore alors que nous nous connaissons à peine serait stupide. Et puis ce n'est pas mon style. « Je... » dis-je d'un ton hésitant, me raclant la gorge maladroitement. « Je me suis disputé avec un de mes amis à propos de... quelqu'un, et je... disons que... je... » Ma voix devient un murmure avant de s'éteindre complètement. Je prends une grande inspiration. « Je ne sais pas, j'imagine que je n'avais juste pas le courage d'y aller. » finis-je en haussant les épaules. « Et bien, j'espère que ce quelqu'un en question ne sèmera plus la discorde entre vous. Les véritables amis se font rares de nos jours, ce serait bête que vous vous fâchiez à mort pour une tierce personne » Elle ne va pas chercher plus loin, et je lui en suis réellement reconnaissant. Je lui souris d'ailleurs, un sourire qui veut dire merci, j'imagine. Je ne sais pas si elle s'en aperçoit et je me demande ce qui la pousse à ne rien me demander. Je ne sais pas pourquoi mais je n'ai pas l'impression que laisser passer ce genre de chose soit son genre. Enfin peut-être que je me trompe, après tout. Ça doit être ça. Elle ne prend certainement pas sur elle-même parce que c'est moi, Oliver. Elle doit juste s'en foutre. J'imagine. Non? « Mais dis-moi tu comptais réellement resté là, assis à ruminer ? Parce que quitte à sécher les cours, autant trouver une manière amusante de passer le temps, nan? » Mon regard bleuté s'illumine et je me lève d'un bon. « Je suis d'accord! » je m'écrie avec un grand sourire. « Tu veux faire quoi? » Flore semble hésiter. Ça me fait rire, parce que j'étais persuadé qu'elle me proposerait cent cinquante trucs différents à faire même pas deux secondes après que je lui ai posé la question. Faut croire que non. « Pour être tout à fait honnête, j'espérais que tu me le dirais. N'oublie pas que tu m'avais promis de me montrer de quelle manière tu t'y prenais pour exaspérer nos amis communs » Je palis. Zut, c'est vrai que je lui avais dit que je lui montrerais. Mais elle va trouver ça super gamin... Jamais ça ne l'amusera. Pas moyen. Est-ce qu'elle s'est rendu compte que je fuis son regard? J'espère qu'elle ne va pas insister. « Mais on peut aussi faire quelque chose de plus calme ou... en fait j'en sais rien. J'ai un peu le cerveau qui tourne au ralenti ce matin » Ouf. Changement de sujet. A croire qu'elle lit dans mes pensées. Merci Flore. « Dure soirée? » je lui demande avec un petit sourire. Puis je rougis, parce que je me demande si je ne suis pas allé trop loin. « Désolé! T'es pas obligée d'en parler si t'en a pas envie. » je bafouille en me mordant la lèvre. Je ne m'attends évidemment pas à ce qu'elle parle. Pourtant, à ma plus grande surprise, elle le fait.« Euh... plutôt oui » Elle se laisse glisser contre le mur et je la regarde avec des grands yeux. Est-ce qu'elle va vraiment me parler de sa soirée? Sérieusement? Waa... Je ne sais même pas quoi penser. « Hier, il y avait cette grosse soirée. Un truc de malade ! On a dansé jusqu'au petit matin et je n'ai pour ainsi dire pas dormi. Enfin, presque pas. Et, j'avais prévu de sécher les cours ce matin, histoire de me remettre d'aplomb, tu vois? » J'acquiesce d'un signe de tête, les oreilles grandes ouvertes. « Malheureusement pour moi, mon père s'est pointé dans ma chambre et pour je ne sais quelle raison, il s'est senti concerné par mon avenir. Bref! Il m'a foutu dehors et il a refermé la porte derrière lui! Je n'avais pas d'autre choix que de venir ici. Je suis crevée et j'ai un de ces maux de tête, t'imagines même pas! C'est horrible ! Et encore, je m'estime heureuse de ne pas avoir la gueule de bois, parce qu'avec tout ce que je me suis enfilé hier soir » Je grimace. La pauvre doit définitivement se sentir super mal en ce moment, avec la nuit qu'elle a eu. « Enfin bref ! T'as fais quoi toi? » Je rougis et me racle la gorge, mal à l'aise. « J'ai heu... J'ai... joué à des jeux vidéos? » je bafouille (à nouveau) avec un sourire embarrassé, et la phrase sonne presque comme une question dans ma bouche. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai pas l'impression que jouer aux jeux vidéos jusqu'à deux heures du matin soit quelque chose que Flore fasse souvent. « Bizarrement, je m'en serais doutée » Elle sourit mais sa remarque ne m'aide pas à me sentir plus à l'aise. Je me demande si c'est comme ça qu'elle me voit depuis qu'elle a conscience de mon existence. Comme un geek qui passe sa vie devant un écran. Ça me fait un peu de peine, bizarrement. Peut-être qu'elle sait qu'on peut rien espérer de cette relation étrange qu'on a. Peut-être qu'elle est consciente que je ne suis qu'un no-life qui ne fait la fête que deux fois dans l'année. Peut-être qu'elle me trouve ennuyeux. Idiot. Pas intéressant. Peut-être... « T'as pas de quoi rougir tu sais. C'est pas un crime ! Personnellement, c'est pas trop mon truc. Tu sais moi à part les Sims, j'ai pas joué à grand-chose. Moi je suis plutôt du genre à faire la fête jusqu'au bout de la nuit, à boire et à danser jusqu'à la déraison. Chacun ses défauts, j'imagine. » Je sourit, quelque peu rassuré. Peut-être qu'elle ne me considère pas comme un looser après tout. « T'étais seul? » Je me mords la lèvre. Est-ce que je dois lui dire la vérité ? Est-ce que ça ne risquerait pas de nous entrainer sur une pente glissante ? Encore une fois c'est un risque à courir, mais je veux être honnête avec elle. Si je veux que quelque chose sorte de... quoi que ce soit que nous avons en ce moment, je ne dois pas lui mentir. « Je... Non. J'étais avec Naveed. » je murmure, incroyablement mal à l'aise. Tellement mal à l'aise, d'ailleurs, que je suis incapable de la regarder de peur de croiser son regard. « Forcément » Sa réponse fait disparaître tout embarras de mon esprit pour ne laisser que de l'agacement. Je ne sais pas pourquoi mais je suis plus qu'agacé par sa réaction. Peut-être est-ce parce que je ne suis pas d'humeur. Ou parce que la conversation que j'ai eu un peu plus tôt avec mon ami ne cesse de se rejouer dans mon esprit. Quoi qu'il en soit, son ton, sans compter qu'elle sort son portable par la suite comme si elle n'en avait rien à faire, m'énerve. « Tu sais comment est cette fille ! Elle va juste te briser le cœur en mille morceau si tu la laisse t'approcher d'un peu trop près ! » « C'est pas comme ça entre nous ok ? » Mon visage se ferme. « Je peux savoir ce que tu entends par là ?! » je m'exclame, et mon ton est bien plus agressif que je l'aurais voulu, mais je ne sais pas pourquoi, je n'en ai rien à faire. « Rien du tout. Mais je parie qu’il s’est fait un plaisir de me démonter en flèche comme d’habitude? » Je serre les dents. Le pire dans tout ça c'est que je ne peux pas démentir. Parce que c'est justement à cause d'eux que je sèche les cours aujourd'hui. C'est à cause d'eux que je suis de mauvaise humeur. Que je doute. C'est parce que Naveed ne veut pas cesser de cracher sur Flore que je suis dans cette situation aujourd'hui. « De toute façon je m’en fous, ce type n’est qu’un abruti! » Je me lève d'un bon et serre les points. « Nav n'est pas un abruti ! » je m'écrie. « C'est pas sa faute si tu lui a brisé le cœur ok?! » Je palis brusquement. Merde. Merde, merde, merde. Je ne voulais pas dire ça comme ça. Je ne voulais pas aborder ce sujet. Je ne voulais pas tout foutre en l'air comme ça. « Lui briser le cœur? Oh je t’en prie Oliver, t'es tout de même pas sérieux?! Pour la toute dernière fois, JE NE LUI AVAIS RIEN PROMIS, C’EST CLAIR?! » Je n'aime pas les disputes, je n'ai jamais aimé ça. Et il y a temps de violence dans les mots de Flore que je n'ai qu'une envie, m'enfuir en courant. Quelque chose me retient, néanmoins. La colère que je ne peux m'empêcher de ressentir, la frustration à l'idée qu'évidemment, parvenir à être ami avec elle aurait été trop beau, et qu'il fallait que tout explose à un moment où un autre sans que je puisse l'éviter, me poussent à rester. Je lui en veux, à Flore, et je lui en veux, à Naveed, tellement, pourquoi ne pouvaient-ils pas me laisser en dehors de leurs histoires ? Pourquoi il a fallu que je me retrouve pris entre deux feux, sans pouvoir rien y faire ? « Naveed savait parfaitement quelle genre de fille j’étais et ça ne l’a pas empêché de m’approcher. C’était à ses risques et périls, je n’y suis pour rien s’il s’est fait des idées. Mais tu sais quoi? Je crois qu’on va en rester là. On a strictement rien à faire ensemble toi et moi. On appartient pas au même monde et les petits pleurnichards dans votre genre, je supporte pas! Tu diras à ton cher et tendre meilleur ami qu’il serait temps qu’il grandisse un peu, qu’il passe à autre chose, qu’il fasse taire son orgueil aussi ! Parce qu’il pourra bien te dire tout ce qu’il veut, crois-moi c’est de ça qu’il s’agit réellement! Monsieur n’a pas digéré de se faire jeter, POINT BARRE! » Mon regard est glacial quand il croise le sien. Ma mâchoire, mes poings, sont tellement serrés que s'en est douloureux. Je suis tellement en colère, contre elle, contre moi, contre Naveed, contre la Terre entière, que je pourrais frapper quelqu'un. Mais je n'en ferrais rien, parce que je ne suis pas comme ça. Je ne frappe pas les gens. Mais ça ne veut pas dire que je vais jouer les petits toutous suppliants pour autant. « Je crois que tu as raison, Flore. C'est pas comme si c'était la première fois que tu me le disais, pas vrai ? » Mon ton est froid, haineux. Je ne la hais pas, pourtant. Mais je nous en veux tellement. « Adieu Flore. Je ne t'embêterais plus. Ça a mis le temps, mais je crois que j'ai compris. » je continue. « On est pas censé s'entendre. » je lâche d'une voix acerbe, reprenant les mots qu'elle a utilisé lors de notre première rencontre. « Et j'ai juste été trop con de vouloir essayer malgré tes mises en garde » je termine d'un ton las avant d'attraper mon sac et de m'en aller, disparaissant au détour du couloir. Une fois hors de sa vue, je me mets à courir, le plus vite possible, incapable de m'arrêter jusqu'à ce que je sois certain que l'université ait disparu de mon champs de vision. Quand je relève la tête pour voir ou je suis, je me rends compte que mes pas m'ont mené tout droit à ce fameux parc, celui ou tout a commencé. Je soupire. Putain. THE END
Dernière édition par Oliver R. Stylinson le Ven 20 Juil - 22:45, édité 13 fois |
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| Sujet: Re: Oliflore ♥ Doubt is a poisonous feeling Jeu 24 Mai - 0:00 | |
| OLIFLORE "DOUBT IS A POISONOUS FEELING" « Flore? Flore t'es toujours là? ». J'entendis la voix de Peter raisonner dans l'escalier, tandis que j'émergeai petit à petit du sommeil. « FLORE?! » insista-t-il en tambourinant à la porte de ma chambre. « C'est ça, causes toujours » maugréai-je en me cachant sous les couvertures. De toute manière il n'allait pas m'ennuyer bien longtemps, puisque j'avais pris soin de m'enfermer à double tour en rentrant. « Flore, pour l'amour du ciel, lève-toi! Tu ne vas tout de même pas manquer les cours?! Pas encore une fois? ». Pour être tout à fait honnête, SI! C'est exactement ce que je prévois de faire mon petit papa, je songeai amusée, tandis qu'il perdait progressivement patience et continuait de hurler. « Très bien. Tu ne me laisses pas le choix! ». A ces mots, je sortis vivement la tête de sous les draps. Qu'est-ce qu'il mijotait encore celui-là? Le regard hagard, j'entendis bientôt un cliquetis venant du dehors et c'est tout aussi brusquement que la porte de ma chambre s'ouvrit. Tout en découvrant le visage de mon père, je me mis à hurler, folle de rage. « NON MAIS CA VA PAS?! On peut savoir ce que tu fous là? ». Ignorant mes protestations, il pénétra dans la pièce et se dirigea vers la fenêtre, qu'il ouvrit. Une fois chose faite, il se saisit brutalement de mon avant-bras et me tira hors du lit. S'en suivi une dispute monumentale et, les choses dégénérèrent à un tel point qu'il finit par me jeter dehors avec pour seuls bagages mon sac, mes livres de cours et une banane. Rassemblant mes affaires, je m'écriai « Bravo Peter et merci ! Crois-moi je saurai m'en souvenir ». Je n'arrivais pas à y croire! Cet enfoiré avait trouvé le moyen de me mettre à la porte de chez moi et à huit du matin en plus de ça. Maintenant, il avait glissé les clefs dans mon sac ce qui me fit comprendre que je pourrais rentrer ce soir, mais il n'empêche que je n'étais pas d'humeur à aller en cour dans l'immédiat. Qui plus est, j'avais passé la nuit dehors et j'avais une mine épouvantable. Génial! Comme si j'avais envie d'aller à la fac dans cet état.
Une fois arrivée dans les locaux de l'université, je remarquai que j'étais en retard pour mon premier cours, raison pour laquelle je décidai de ne pas y aller. Je n'avais eu de cesse de me faire remarquer depuis le début de l'année et de toute manière ce professeur me détestait. J'emploierai plus efficacement mon temps en allant me refaire une beauté, pensais-je tout en m'assurant que cet abruti n'avait pas vidé mon sac avant de le balancer. Fort heureusement pour moi mon nécessaire de survie était en sécurité dans une petite pochette. Sans plus d'hésitations je regagnai donc les toilettes de l'établissement, desquelles je ressortais un bon quart d'heure plus tard, toute pimpante. C'est alors que je reconnu la silhouette d'Oliver. Adossé à un mur, il semblait contrarié. Hésitant à l'aborder je feignais de ne pas l'avoir vu et passai à côté de lui, l'air de rien. C'est à ce moment-là qu'il releva la tête vers moi. J'en profitai pour renverser -volontairement- le contenu de mon sac. Quelle maladroite. La logique des choses voulait qu'il me vienne en aide, je n'avais plus qu'à espérer qu'il s'y tiendrait. Comme prévu, il se précipita vers moi et s'agenouilla à mes côtés. M'aidant ensuite à rassembler mes bouquins, il me les tendit et commença à me taquiner. « Ben alors? Plus capable de porter ton sac? » me demanda-t-il, rieur. « Si, mais j'ai fait exprès de le renverser histoire que tu accours pour m'aider. Classique. Les jouvencelles font toutes ça dans les films. C'est une façon comme une autre d'attirer l'attention et, je m'en suis seulement inspirée. A la différence près que je suis loin d'être aussi prude que ces demoiselles. Enfin, je voulais voir si leur tactique fonctionnait: c'est fait! » je conclus en riant aux éclats. «D'ailleurs, ça va? T'es pas censé être en cours à cette heure-là? » Il me gratifia alors d'un sourire malicieux avant d'ajouter: « Je pourrais te retourner la question. Alors, comme ça on sèche les cours, Mademoiselle Breckenridge ? » A ces mots, j'éclatai de rire. « Disons que la nuit a été rude » répliquai-je quelques secondes plus tard tout sourire. « D'ailleurs et si ça ne tenait qu'à moi, j'aurai probablement passé la matinée au lit. Malheureusement, mon géniteur s'est souvenu qu'il avait une fille » je poursuivis, encore un peu agacée par les évènements. « Quoi qu'il en soit, cela arrive très rarement. J'ai beaucoup de défauts, mais je n'ai pas pour habitude de sécher. Je n'ai plutôt pas intérêt » je lâchai, l'air grave. « Et toi? C'est quoi ton excuse? ». Il sembla hésiter un moment. « Je... » Quoi?! La raison pour laquelle il n'était pas en cours était classée secret défense? « Je me suis disputé avec un de mes amis à propos de... quelqu'un, et je... disons que... je... », finit-il par bafouiller de manière évasive. Sa voix s'éteignit ensuite dans un murmure ce qui me donna l'impression qu'il n'avait pas vraiment envie d'en parler. Insister? Ne pas insister? Pour le coup, je devais bien avouer que j'hésitai. D'un autre côté, il n'avait pas cherché à en savoir plus sur Peter, ce qui m'avait soulagé alors, peut-être que pour une fois je pouvais réfréner ma curiosité? « Je ne sais pas, j'imagine que je n'avais juste pas le courage d'y aller. » Il haussa les épaules et je lui adressai un petit sourire, destiné à lui montrer que je comprenais. « Et bien, j'espère que ce quelqu'un en question ne sèmera plus la discorde entre vous. Les véritables amis se font rares de nos jours, ce serait bête que vous vous fâchiez à mort pour une tierce personne » je me contentai de lâcher, avant de changer de sujet. Il n'avait pas envie d'en parler, ainsi soit-il. Pour une fois, je me montrerais gentille et compréhensive. « Mais dis-moi tu comptais réellement resté là, assis à ruminer ? Parce que quitte à sécher les cours, autant trouver une manière amusante de passer le temps, nan? » je finis par dire avec malice. « Je suis d'accord! » finit-il par s'écrier. « Tu veux faire quoi? ». A dire vrai, je n'en avais pas la moindre idée. Pour la première fois depuis bien longtemps, je ne savais pas quoi faire et j'aurais aimé qu'on prenne les choses en main, à ma place. Et puis, après l'épisode de ce matin, j'avais cruellement besoin de me changer les idées et quelque chose me disait qu'Oliver était la personne idéale pour ça. « Pour être tout à fait honnête, j'espérais que tu me le dirais. N'oublie pas que tu m'avais promis de me montrer de quelle manière tu t'y prenais pour exaspérer nos amis communs » je lançais, ironique. « Mais on peut aussi faire quelque chose de plus calme ou... en fait j'en sais rien. J'ai un peu le cerveau qui tourne au ralenti ce matin ». Et après la nuit que je venais de passer, cela n'avait strictement rien de surprenant!
« Dure soirée? » Il n'avait pas idée! « Désolé! T'es pas obligée d'en parler si t'en a pas envie ». Ça ne me ressemblait pas, mais peut-être que ça me ferait du bien d'en parler, au final? Bien sûr, j'étais trop secrète pour entrer dans les détails, mais j'imaginais qu'une petite conversation avec lui ne pourrait être que bénéfique n'est-ce pas? Et puis si j'acceptais de me livrer un tant soit peu, il cesserait peut-être de se comporter de façon si étrange avec moi. Après tout, je n'avais rien à perdre. « Euh... plutôt oui » je répondis en me laissant glisser contre le mur. Puisqu'il avait commencé à me poser des questions, les chances pour que nous bougions étaient plutôt minces, alors autant se mettre à l'aise. « Hier, il y avait cette grosse soirée. Un truc de malade ! On a dansé jusqu'au petit matin et je n'ai pour ainsi dire pas dormi. Enfin, presque pas. Et, j'avais prévu de sécher les cours ce matin, histoire de me remettre d'aplomb, tu vois? » Il acquiesça d'un signe de la tête, attentif. « Malheureusement pour moi, mon père s'est pointé dans ma chambre et pour je ne sais quelle raison, il s'est senti concerné par mon avenir. Bref! Il m'a foutu dehors et il a refermé la porte derrière lui! Je n'avais pas d'autre choix que de venir ici. Je suis crevée et j'ai un de ces maux de tête, t'imagines même pas! C'est horrible ! Et encore, je m'estime heureuse de ne pas avoir la gueule de bois, parce qu'avec tout ce que je me suis enfilé hier soir » je conclus, amusée. « Enfin bref ! T'as fais quoi toi? ». Il rougit à nouveau. Décidément, j'avais le chic pour le mettre mal à l'aise. « J'ai heu... J'ai... joué à des jeux vidéos? » Et c'est tout? Il n'y avait pas de quoi en faire toute une histoire! « Bizarrement, je m'en serais doutée » je répliquai tout sourire, histoire de détendre l'atmosphère. Nous n'avions peut-être pas le même type d'occupations, mais ça ne me gênait pas tant que ça. Il n'avait aucune raison d'avoir honte. « T'as pas de quoi rougir tu sais. C'est pas un crime ! Personnellement, c'est pas trop mon truc. Tu sais moi à part les Sims, j'ai pas joué à grand-chose. Moi je suis plutôt du genre à faire la fête jusqu'au bout de la nuit, à boire et à danser jusqu'à la déraison. Chacun ses défauts, j'imagine. T'étais seul? ». Il sembla considérer ma question quelques instants avant d‘y répondre. Le problème avec Oliver, c'est que j'avais toujours l'impression de marcher sur des eggs. Le moindre sujet que j'abordai était susceptible de le mettre mal à l'aise et bien qu'ayant trouvé cela touchant au départ, progressivement je m'en lassais. « Je... Non. J'étais avec Naveed. » Je ne pus m’empêcher de lever les yeux aux ciels. Naveed. Le meilleur ami ou une des nombreuses personnes qui me détestaient. Si cela me touchait? Pas le moins du monde! Je me moquais éperdument de ce que pouvait bien penser cet avorton. Non le problème c’est qu’il n’arrêtait pas de colporter des choses affreuses à mon propos et les choses dégénéraient les rares fois où nous nous croisions, raison pour laquelle je me serais bien passée de parler de lui. « Forcément » je lâchai en soupirant légèrement. Fourrant ma main dans mon sac, je sortis mon téléphone portable sur lequel je commençai à pianoter de manière distraite. Je n’avais rien de si important à dire à Trishia (ma fausse bonne amie), mais j’avais subitement ressenti le besoin de fuir le regard d’Oliver et de me taire. Une grande première, je sais. « Je peux savoir ce que tu entends par là ?! » Surprise par la vivacité de sa réaction, je relevai légèrement la tête. « Rien du tout » je répondis tout aussi brutalement. Depuis quand haussait-il le ton?! « Mais je parie qu’il s’est fait un plaisir de me démonter en flèche comme d’habitude? ». Les sourcils froncés, Oliver resta interdit. « De toute façon je m’en fous, ce type n’est qu’un abruti! » je repris quelques secondes plus tard en me levant brusquement. « Nav n'est pas un abruti ! C'est pas sa faute si tu lui a brisé le cœur ok?! ». Voilà exactement ce que je voulais éviter. Voilà exactement la raison pour laquelle je m'étais levée et j'avais commencé à m'en aller. Une lassitude immense s'empara alors de moi et je ne pus m'empêcher de ricaner bruyamment. « Lui briser le cœur? Oh je t’en prie Oliver, t'es tout de même pas sérieux?! Pour la toute dernière fois, JE NE LUI AVAIS RIEN PROMIS, C’EST CLAIR?! » je hurlai, presque malgré moi. Si un professeur ne sortait pas dans la minute qui venait, nous avions une sacré chance lui et moi. « Naveed savait parfaitement quelle genre de fille j’étais et ça ne l’a pas empêché de m’approcher. C’était à ses risques et périls, je n’y suis pour rien s’il s’est fait des idées » j’ajoutais en serrant les poings. Cette histoire commençait sérieusement à me gonfler. « Mais tu sais quoi? Je crois qu’on va en rester là. On a strictement rien à faire ensemble toi et moi. On appartient pas au même monde et les petits pleurnichards dans votre genre, je supporte pas! Tu diras à ton cher et tendre meilleur ami qu’il serait temps qu’il grandisse un peu, qu’il passe à autre chose, qu’il fasse taire son orgueil aussi ! Parce qu’il pourra bien te dire tout ce qu’il voudra, crois-moi c’est de ça qu’il s’agit réellement! Monsieur n’a pas digéré de se faire jeter, POINT BARRE! ».
« Je crois que tu as raison, Flore. C'est pas comme si c'était la première fois que tu me le disais, pas vrai ? Adieu Flore. Je ne t'embêterais plus. Ça a mis le temps, mais je crois que j'ai compris. » Compris? Compris quoi? Je ne comprenais pas un traître mot de ce qu'il était en train de me dire « On est pas censé s'entendre » Oh, d'accord... Merde ! Comment est-ce qu'on en était arrivé là? Nous étions tranquillement en train de discuter, nous plaisantions, nous passions un bon moment et puis en une fraction de secondes, tout avait basculé. J'étais définitivement trop impulsive ! Je n'aurais pas dû me laisser emporter. Et, je regrettai sincèrement mes paroles, j'étais même prête à m'excuser, mais il ne m'en laissa malheureusement pas le temps.« Et j'ai juste été trop con de vouloir essayer malgré tes mises en garde ». Je le regardai alors s'éloigner, complètement impuissante. D'un côté j'aurai aimé le retenir et lui dire que j'étais désolée, de l'autre, j'étais sincèrement convaincue qu'il était préférable que je le laisse s'en aller. A mon plus grand damne, un fossé nous séparait. Nous n'étions pas fait pour être amis, nous n'aurions jamais dû nous fréquenter. Mais merde, il était foutrement attachant ce blondinet !
THE (AMAZINGSADBEAUTIFUL) END
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