Aaron Grayson ♦ We loved with a love that was more than love.

Le soleil se lève sur la ville de Chelsea. Un mince rayon de lumière s’est infiltré à travers les longs rideaux des fenêtres de la chambre et vint chatouiller doucement le visage du blond. Ses yeux s’ouvrent, dérangés par cette intrusion nouvelle qui perturbe son sommeil sans rêve. Légèrement, il plisse les yeux et glisse l’une de ses mains contre ces derniers, comme s’il désirait que ceux-ci ne se soient jamais ouverts. Néanmoins, il est trop tard désormais et le voilà alors, bien réveillé et incapable de retourner dans les bras de Morphée. Les seuls bras qui lui sont ouverts en ce moment, ce sont ceux de Claire, qui elle, est encore endormie. Il tourne le menton vers le visage de sa rouquine et l’observe quelque instant, comme si c’était la plus belle chose qui lui ait été donné de voir de toute sa vie. C’était l’une des femmes que l’on pouvait trouver belle et rayonnante à tout moment de la journée. Il suffisait de glisser une œillade sur elle et l’on tombait sous le charme de sa beauté pétillante en un clin d’œil. Il esquisse un sourire, visiblement ravi de partager sa vie au quotidien avec cette femme. Depuis son divorce avec la none, elle n’a cessé d’être à ses côtés et c’était tout naturellement qu’il avait accepté de boire un verre en sa compagnie. Le changement entre l’ex-femme de sa vie et la nouvelle est déroutant, encore aujourd’hui. Si on le voyait dans la rue et qu’on contait son histoire, on pourrait ne pas comprendre ce changement soudain entre deux personnes totalement différentes et opposées. Il avait vécu d’agréables moments avec son ex. Certes, elle est légèrement homophobe sur les bords et un brin trop coincée, mais tout n’a pas toujours été aussi négatif, entre eux. Après tout, elle est la mère de ses enfants, bien qu’en déplaise à certains.

Mais aujourd’hui, les choses semblent aller dans le positif, avec Claire. Tout d’abord, elle n’a pas insulté son frère et son mari, ni remis en cause leur manière d’éduquer leurs enfants. De plus, toute sa famille semble apprécier également sa personnalité angélique et rayonnante. Le fait qu’elle soit une magnifique actrice doit sans doute peser dans la balance. Il suffit de la regarder jouer. Elle est tellement douée. Aaron, lui, il n’est pas aussi éloquent qu’elle ne l’est. Lui et les grands discours, ce n’est pas son fort. Il a toujours été incapable de simuler des émotions ou de les révéler entièrement, parce que ça le met mal à l’aise, d’exprimer ses pensées et sentiments les plus profonds. D’ailleurs, on le lui a souvent reproché son côté trop renfermé et discret, sauf Elizabeth, bien sûr. Ce n’est pas qu’il ne désire pas s’ouvrir, c’est juste qu’il en est incapable. L’envie de fuir lui tenaille les entrailles, dès que les choses se compliquent pour sa personne. On pourrait croire qu’il est lâche, et c’est sans aucun doute ce que beaucoup de gens pensent. Néanmoins, avec Claire, les choses sont différentes. Il n’a pas besoin de constamment se battre pour calmer les opinions de chacun. Il n’a pas besoin de rester silencieux pendant qu’il laisse impunément sa femme se conduire de façon cruelle avec sa famille. Cette fois-ci, l’amour ne le rend pas aveugle, au contraire. L’amour lui ouvre les yeux sur ce qu’il a fait, avant d’être avec elle. Claire lui apporte la sérénité voulue. Il ne pourrait décrire la façon dont il est épris d’elle, mais son grain de folie, d’innocence et d’optimisme parviennent à égayer ses journées de la façon la plus commune possible.

Naturellement, son index trouver refuge le long du bras de la rouquine, glissant doucement contre sa peau de porcelaine avant de venir se loger contre la joue de cette dernière. Il rapproche son corps du sien et enlace le corps à moitié endormi de Claire, venant déposer un baiser sur le front de la jeune femme. « Claire… » murmure le blond, en déposant ses lèvres contre l’une de ses joues, cette fois-ci. « t’es réveillée ? » demande-t’il en embrassant la seconde joue d’un énième baiser tendre. Il avait pris l’habitude fâcheuse de toujours la réveiller, quand il l’était avant elle. Il aimait passer du temps avec elle le matin, histoire de ne pas partir travailler sans avoir eu l’occasion de passer un moment avec elle.