LCL - Talking much about oneself can also be a means to conceal oneself

Suite d'anecdotes, extraits de journal intime ou autre, choisissez la manière qui vous convient et vous plaît de nous faire connaître votre personnage. On veut tout savoir! Des moments marquants de sa vie à son caractère, passant par ses goûts ou même manies, tout est bon à être connu. Après tout, ce sont les détails qui font le tout. (Un minimum de 40 lignes complètes est demandé.)
ps: Pensez à vérifier votre texte (ortho, grammaire, fautes d'inattention, cohérence, etc...) avant de déclarer que votre fiche est terminée.

« Vous voulez dire qu'elle est hyperactive? Dans le sens où ça vient vraiment de sa tête et pas de sa personnalité? » La petite fille que je suis lève un regard intrigué vers sa maman. Serait-elle en train d'insinuer que quelque chose ne va pas chez moi? « Je ne suis pas certain qu'on puisse aller jusque là, mais Lia présente en effet les symptômes d'un trouble du déficit de l'attention, en particulier des tendances à l'hyperactivité. Mais cela ne semble pas trop prononcé, il y a quelques signes mais je pense que nous pouvons l'aider. » Et c'est le début pour moi d'une longue série de traitements cognitifs et autres thérapies expérimentales au nom douteux, ainsi que les premières prescriptions de cachets au nom obscur et aux effets plus ou moins concrets. Et plus tard, il s'avérera qu'on peut tout à fait les revendre en les faisant passer pour des drogues inconnues et super planantes. Enfin pas aux gens qui s'y connaissent, parce que sinon ils vous courent après et vous devez voler la vieille Golf de votre meilleur ami pour vous échapper et ça peut devenir compliqué. Mais c'est une histoire bien différente, que je n'irai certainement pas raconter au Dr Stevenson. Ma première psy. Bless her heart.

London, February 12th, 2003

Je regarde le thérapeute d'un oeil mi-blasé, mi-rieur. Le fait est que je ne sais pas si je dois rire ou m'énerver. C'est tellement, tellement ridicule cette histoire. Franchement, j'ai l'air d'une psychopathe? Non, on est d'accord? Mais il faut croire que quelque chose ne tourne pas rond chez moi. Ce qui n'est pas faux, mais bon, on est supposé m'avoir soigné pour ça. Et mes parents qui s'y mettent... Je sais que c'est uniquement pour ne pas froisser la direction du collège et ne pas passer pour des géniteurs indignes, mais quand même. Je soupire, regarde encore une fois le psy. Il m'explique que je suis là pour m'exprimer, dire ce que j'ai sur le coeur, que rien ne sortira de ce bureau et blabla. « Tu sais pourquoi tu es là me demande-t-il alors? » Un peu que je sais. C'est pas comme si cette routine présentait quoique ce soit de neuf « Pourquoi je suis là? Oh et bien c'est simple, étant donné que mon existence prend à l'occasion des tournures de film de Woody Allen, il semble plus que normal que je finisse chez un psy, c'est assez récurrent dans ses scénarios. Enfin vous remarquerez que la plupart du temps il se contente de les évoquer, on les voit pas souvent. Parce ce qui compte vraiment, c'est parler pour aller au coeur du problème et au passage vous gagner £50. Bref, donc comme j'ai retourné une paire de baffes à une petite garce nombriliste dans un couloir on pense forcément que c'est lié à mon mineur, c'est pas moins qui le dit c'est mon ancien psy, trouble du déficit de l'attention avec hyper activité, syndrome connu pour provoquer des réactions impulsives voire des crises de nerfs. Et comme mes parents ont divorcé il y a deux ans, que ma mère est devenue lesbienne et que j'ai déménagé avec mon père, on imagine forcément que ça a réveillé les petits problèmes dans ma tête et que j'éprouve un besoin irrationnel d'attention pour restaurer l'ordre dans ma famille. Mais bon, ça fait deux ans quand même et j'ai largement eu le temps de m'habituer. S'il y a quelqu'un qui ne s'y fait pas, c'est mon père, pas moi. En plus vous l'auriez entendu parler cette fille, croyez-moi, vous lui en auriez collé une aussi. Et je tiens à souligner mes excellents résultats scolaires ces dernières années et la nette amélioration de mes facultés de concentration, comme quoi vos médicaments et les entraînements thérapeutiques de votre collègue auront pas servi à rien. Et pour en revenir à la question initiale, je suis là parce le principal veut pas me renvoyer mais peut pas non plus laisser passer alors, me faire passer pour une cinglée, c'est plus simple que d'avoir à expliquer aux parents de Tiffany qu'elle est probablement un peu attardée, en plus d'être passablement agaçante. Et puis, si vous croyez que je parle trop, vous devriez la voir, mon Dieu, le tissu d'inepties que cette fille débite à la minute est plutôt impressionnant. Donc en gros, je suis là parce que c'est plus mal vu d'être un peu trop spontané et intelligent que très très lent et stupide. » J'adresse un sourire étincelant au brave homme, qui fait remonter ses lunettes sur son nez, du bout de l'index. J'adore ce geste, ça donne un petit côté intellectuel. Dommage que je ne porte pas de lunettes. Bref, assez de temps perdu. Je me lève, sous les yeux un peu interloqués du praticien et conclu, cette fois sans monologue allenien « Donc on a fait le tour hein, je vais y aller et vous pourrez bavarder avec la dame qui s'est fait trompée pour la septième fois qui pleure dans la salle d'attente. Le monde ne tourne plus rond mon brave monsieur. » Je ferme les boutons de ma veste en parlant, réajuste mon sac sur mon épaule et quitte le cabinet d'un pas léger. Et croyez le ou non, il ne m'a jamais fait revenir.

« Bien j'aimerai que vous vous leviez quand j'appellerai votre nom, que vous vous présentiez en donnant 3 éléments sur vous puis que vous me décriviez la maison de vos rêves, celle que vous aimeriez vous bâtir. » Et on m'avait dit que l'architecture ne serait que mathématique, géométrie, dessin industriel et histoire de l'art. Ces gens ont oublié que pour être prof à l'université il faut avoir un petit grain, juste pour entretenir le mythe. Et justifier qu'on paye £4000 par an. Une fille se lève, Mary, Jane ou quelque chose dans ce genre qui manque d'originalité. « Je m'appelle Katie, j'ai 19 ans et j'adore les chevaux. Et euh, je pense que j'aimerai bien avoir une villa au bord de la mer, avec une cour intérieur et des marches qui donnent sur la plage, dehors. » Je lève un sourcil dubitatif, me demandant si c'est vraiment tout ce que cette Suzy a à offrir. Un amour pour les chevaux et une maison en bord de mer. Sérieusement? Quand donné la possibilité de dire ce que l'on veut à propos de soit et d'inventer la maison ultime, elle ne va pas plus loin. C'est triste de voir comme le monde pense petit. Le professeur toussote, appelle un nom une seconde fois. Je me lève dans un bond bruyant, sourit et me lance « Alooooors je serais bien incapable de me résumer en 3 éléments, je me contenterai donc de dire que je suis la contradiction incarnée. Et pour ce qui est de la maison et bien j'aimerai qu'elle soit très grande et donc y vivre avec plein de gens. En bois aussi, c'est écolo et c'est bien à chauffer. En ville par contre, la campagne c'est chiant. Donc dans une cour intérieure dans un recoin du centre-ville, comme cachée. Et il faudrait qu'il y ai une bibliothèque, une immense bibliothèque. Et une salle de projection. Et des chambres avec des ambiances différentes, genre une chambre rococo, une chambre orientale, une chambre design. Et une cuisine ouverte avec un comptoir, qui donnerait sur une grande table de cantine, avec des bancs vous voyez, pour que tout le monde mange ensemble. Et une salle de bains, enfin il y en aurait plusieurs dans l'une d'elle, il faudrait une baignoire à bulle, creusée. Presque piscine quoi. Et ce serait sur plein d'étages du coup et il y aurait un toit terrasse avec une vue imprenable. Haan vous imaginez un peu? Et sur un étage, par exemple le rez de chaussée, il y aurait une grande salle bien insonorisée avec de supers enceintes, un karaoké, des projecteurs et tout, pour faire des fêtes du tonnerre. Puis y a sûrement encore plein de choses démentes, comme un observatoire sur le toit mais j'ai pas eu le temps de réfléchir à tout. »

Contrairement à ce que l'on pourrait croire, je sais aussi écouter et je m'intéresse à autre chose qu'à mes rich withe girl problems. Quand on parle autant que moi et qu'on suit un cursus d'architecture à Cambridge, les gens ont parfois du mal à croire que votre engagement humanitaire est autre chose qu'une façade policée pour faire joli sur votre CV. Mais l'idée de signer des chèques en souriant, sans même savoir à qui me dérange beaucoup. Certes, récolter des fonds c'est important, mais je ne supporter qu'assez mal les incessants galas de charité de la faculté, où 9 sur étudiants sur 10 sont plus intéressés par ce que pense le JCC d'eux que par la cause qu'ils sont supposés soutenir. Bref, j'ai voulu rendre mon engagement concret et m'investir réellement dans une campagne qui me tient à coeur. Avec un groupe de bénévoles, nous sillonnons les campagnes de plusieurs pays, afin de sensibiliser les parents et les infants à l'importance de l'alphabétisation et de l'éducation. J'ai commencé par un détour en Argentine, avant d'être appelée pour rejoindre l'équipe basée en Russie. Car figurez-vous qu'il n'y a pas tant de monde qui parle russe couramment. Que les dieux bénissent ma chère maman et mes lointaines origines slaves. Cela fait plusieurs jours que je suis implantée à Omsk en Sibérie et je me dois d'avouer que je m'amuse beaucoup de voir mes collègues pester contre les températures. Il faut dire que -15 C° en plein mois de mars, ça a de quoi mettre une espagnole au sang de mauvaise humeur. « Tienes frio? » lui dis-je avec un sourire en coin et en lui offrant une tasse de thé fort. Elle maugrée quelques insultes de son accent chantant, mais s'assoit tout de même à mes côtés. La tente où nous tenons notre stand n'est pas particulièrement bien chauffée, mais les jeunes gens quitteront bientôt leurs salles de classe et nous pourrons bouger, nous occuper et nous réchauffer. Je sors mon appareil photo et prends un cliché de ma belle collègue, qui fait mine de protester mais se prête finalement au jeu, posant avec un sourire assuré. C'est que tout ça va aller dans notre rapport de mission, il faut qu'on soit souriants, motivés et efficaces si nous voulons continuer à recevoir des fonds... L'aide humanitaire, on pourrait croire que c'est financé par des états généreux et de nombreux bienfaiteurs, mais il semblerait qu'on l'on passe notre temps à courir après nos finances. Mais bientôt, quand tous ces mômes sortiront de l'école et nous entendrons parler avec énergie et optimisme de leur avenir et que nous aurons implantés un peu d'espoir, ça en vaudra largement le coup. Après tout, annoncer à ces petites têtes blondes que l'avenir leur offre d'autres possibilités que la mafia, un gouvernement corrompu et une vie de labeur monotone, c'est tout de même une noble tâche.

« Honey mon petit chou, il va vraiment falloir que je te laisse maintenant. Oui, oui je sais, mais mon père est en train de me fixer d'un air désapprobateur, parce que j'ai fait exploser sa facture de téléphone au lieu de me préparer. Et là il me fait signer qu'il va couper le câble. Donc on en reparle quand je rentre à Cam, allez, bisous. Oui, oui, je viendrais au prochain spectacle de la chorale si tu veux, on en reparle, d'accord? » Je lui laisse à peine le temps de répondre et raccroche, avant de servir un sourire colgate à mon paternel. Il lève les yeux au ciel, me dit qu'il décalera la réservation à 19h30 mais que j'ai intérêt à être prête, sinon il ne répond plus de lui. Je ris, dépose une bise sur sa joue et file effectivement me préparer. Il ne s'agirait pas de le pousser dans ses derniers retranchements, histoire de voir ce qu'il voulait dire. Je m'avoue curieuse, mais la provocation serait mal venue, étant donné qu'il m'invite à dîner pour se faire pardonner de je ne sais plus trop quoi. Ah si, il m'avait posé un lapin il me semble ou avait crié alors qu'il avait tort. Quelque chose de ridicule, mais la tradition veut que celui qui était en tort paye un repas à l'autre. Généralement, je me débrouille pour commander une pizza ou lui offrir une glace et faire passer ça ni vu, ni connu mais mon cher papa a le sens du spectacle. C'est son fond de commerce après tout. Alors que j'enfile la paire de chaussures qui traînaient sous mon lit, sa voix tonitruante résonne dans l'appartement. 19h18. « Je suis prête, j'arriiiiiiiiiiiive et me voilà. Alors on y va? Je t'attends hein ! » Il plisse les yeux mais esquisse un sourire puis nous voilà partis, filant à toutes allures dans les rues londoniennes dans sa belle voiture de sport pour hommes en pleine middle age crisis.

→ Ton heure de gloire est enfin arrivée, un producteur de cinéma vient de te remarquer dans la rue et te propose de devenir la star de son nouveau film. Que lui dis-tu ? « Chouette, je signe où? »

→ Une pauvre fille en pleurs chante All by myself avec son cornet de glace à la vanille en plein de milieu de la rue retournant tous les regards sur son passage, y compris le tien. Ta réaction ? Je vais la voir et l'enjoins à se taire parce qu'elle se fait plus de mal que de bien, puis je lui offre un cornet de Ben & Jerry's et un petit remontant. Et pourquoi ne pas l'emmener en karaoké si elle tient tellement à pousser la chansonnette

→ Ton(ta) cousin(e) t'avoue sous l'emprise de l'alcool son attirance pour toi, et tente de t'embrasser. Premières impressions à chaud ? Réactions à froid ? Mes cousin et cousines sont soit très vieux, soit très jeunes, aussi la probabilité de l'évènement me paraît plus que douteuse. Cela dit si ça venait à arriver, je pense qu'une petite baffe et la promesse de ne jamais retenter un truc du genre devrait suffire.

→ Ton idée du parfait samedi soir : une soirée arrosée au Carling à Oxford, une nuit de folie au Fez Club de Cambridge, une sortie au théâtre de Londres ou une soirée geek avec plat commandé et partie de jeux vidéos avec tes meilleurs potes ? Quel choix cornélien ! Je vote avant-soirée avec les plats chinois et les jeux vidéos avant de filer au Fez jusqu'au bout de la nuit.

→ T'es au confessionnal, tu peux avouer ta pire faute, ou encore un secret particulièrement pesant que tu n'aimerais pas voir révélé. Que dis-tu au père Patrick pour te soulager la conscience ? Je ne suis pas de celles qui regrettent. Ou de celles qui vont à confesse.

→ Le père Patrick était en fait un vrai sociopathe fan de Pretty Little Liars, et t'envoie un sms anonyme où il vous demande de choisir entre un secret révélé qui pourrait anéantir ta réputation ou briser ta famille, et de voler la bague de fiançailles Cartier d'un de vos amis. Après mûre réflexion, qu'est-ce que tu choisis ? Houlala, heureusement que je n'ai rien dit !

→ C'est le mec (la fille) de tes rêves, tu en es persuadé(e) et pourtant, celui(celle)-ci est en couple avec quelqu'un d'autre. Tu te la joues résigné(e), stratégique, ou éploré(e) ? On veut les détails ! Stratégie my friend ! Ou si vraiment c'est un couple sérieux, je ne fais rien et je passe à autre. J'ai pas seize ans, je vais survivre si je couche pas avec celui ou celle que j'ai en vue.

→ Dans dix ans, je me vois bien ouvrir un resto spécialité moules frites avec Camille Jules Martin, marié, six gosses et à l'origine d'une toute nouvelle sauce roquerfort-épinards et toi, des projets pour l'avenir ? Et bien bosser dans une grosse boîte d'archi pour faire des buildings écolos et anti sismiques à Haïti et construire des écoles en Afrique, tout en ayant une Mini Cooper et un grand loft à Londres, enfin vous voyez le genre quoi. Après question vie privée, éventuellement un(e) petit(e) ami(e) mais c'est franchement pas ma priorité. La famille et les potes surtout, c'est ça qui compte non?

→ Et enfin, honnêtement, entre truth ou dare, qu'est-ce que tu préfères ? (oui ça rime !) DARE !

De vous à nous, dîtes-nous. Votre personnage a-t-il déjà entendu parler des Trouble Makers ? Si oui, qu'en pense-t-il ? Désapprouve-t-il de leurs actions ou bien serait-il prêt à tout faire pour qu'ils le remarque ? Rêverait-il même d'en faire partie? Ou serait-il prêt à rejoindre le premier anti-fanclub de ces chers TM? À moins qu'il ne s'en foute complètement de leurs activités (raison à préciser)?
Et le Judging Cambridge Club alors, le connaît-il? Si oui, l'audace dont fait preuve ce groupe l'impressionne-t-il ou le révulse-t-il ? Et leurs critiques alors, les prend-t-il en compte ou pense-t-il plutôt qu'elles ne vous servent à rien ? Votre personnage serait-il du genre à vouloir impressionner cette élite et voire même la rejoindre ou aimerez-t-il au contraire la voir disparaître ?

Le JCC rah, quelle grosse blague ! Non mais franchement, sous prétexte qu'ils sont un peu plus riches que tout le monde, ils se prennent pour les dictateurs du bon goût et des bonnes moeurs. Laissez-moi rire, c'est pas January Grace et ses pulls chelous qui vont m'apprendre la mode ou le blondinet faussement hétéro qui va me dire qu'il faut que je tienne bien en public. Ils sont mignons hein, je dis pas le contraire, mais je pense pas qu'ils aient pleinement conscience de la façon dont ils peuvent affecter la vie des autres. Ils veulent être étroits d'esprits et de gentils fils à papa, c'est leur problème, mais toute l'université n'a pas à subir leur jugement de valeur. Et je prends un malin plaisir à leur tenir tête, je dois bien l'admettre. L'esprit de contradiction et moi, c'est une longue et belle histoire d'amour.

Quant aux Troublemakers, j'ai eu vent de quelques uns de leurs exploits et je dois dire que, tout de suite, je trouve ça plus marrant que les petites critiques et les méchantes listes du JCC. Bon après, quand la blague est poussée trop loin, ça peut franchement nuire aux gens et être jeunes n'est pas un prétexte pour gâcher la vie de ses concitoyens. Par contre, faire chier le monde de la sorte, j'avoue, c'est bien pensé. Tant que ça reste des blagues bon enfant, je trouve ça plutôt marrant. Un peu con, mais drôle, que demande le peuple !