GNB † when she was just a girl, she expected the world

« Oui, Papa j’ai compris. » Je ferme les yeux et baisse la tête. J’ai beau adoré mon père, cela m’agace profondément quand il m’appelle tous les jours, surtout pour me dire la même chose. « Bien sur que non, je n’ai pas oublié son anniversaire. » Je soupire. « Je sais, quand même, quand elle nous a quitté. Je te rappelle que j’étais là. » Instinctivement, je porte ma main à la croix que je porte au cou. De mauvais souvenirs remontent à la surface et je hais mon père, à cet instant pour me les rappeler. « Papa, je dois y aller. Je viendrais samedi et on pourra déposer des fleurs sur sa tombe, comme tous les ans. Je t’aime ! » Je raccroche et soupire une nouvelle fois. Tous les ans c’est la même chose. Tous les ans, je finis par maudire l’homme qui a tué ma mère puis je lui pardonne car Dieu préfère que l’on pardonne, afin de faire notre deuil. C’est toujours une mauvaise période. Je fais chauffer de l’eau et touche, encore, ma croix. Je me sens nue sans elle. J’attrape un stylo et me dirige vers le frigo où est affiché un calendrier. Je marque ce samedi d’un petit cœur et d’un 14, nombre d’années où je vis sans figure maternelle. La bouilloire siffle et ma vue se brouille. J’essuie les quelques larmes qui se sont échappées d’un coup de main et attrape la bouilloire, d’une main tremblante. Je hais cette date.

QUINZE HEURES

Mon sac serré contre moi, je me faufile à travers la foule d’étudiante du King’s College pour atteindre la sortie. J’arrive à le faire, tout en m’excusant dès que je touche une personne. Une vieille habitude. « Georgia attends ! » Je me retourne pour faire face à John. Cela fait plusieurs mois que l’on sort ensembles. Je ne dirai pas que je suis amoureuse mais je suis vraiment bien avec lui. « Ça te dirait qu’on aille faire un tour ? » Je grimace. « J’ai plusieurs rdv cette après-midi, mais demain, promis, on dinera ensembles. » Je l’embrasse pour sceller ma promesse. « Laisse-moi au moins te raccompagner. » J’acquiesce et nous nous dirigeons vers sa voiture. Je ne vois pas l’intérêt d’en posséder une dans Londres même, vu que la circulation est abominable mais ça peut être pratique quelques fois.

« Merci de m’avoir raccompagné. » Je lui souris et attrape la poignée de la porte mais une main m’en empêche. « Attends ! » Je sens son souffle contre mon cou. Je me retourne pour lui donner le baiser qu’il réclame, afin qu’il me laisse tranquille. Sa main gauche remonte jusqu’à mon cou et sa main droite se perd sur ma cuisse. Il se fait de plus en plus pressant, s’accrochant à moi, comme à une bouée de sauvetage. Je cherche sa main droite pour la repousser mais il est beaucoup trop fort. Il se recule pour respirer et sa main gauche remonte dans mes cheveux. « Georgia, je t’aime. Je suis fou de toi depuis le début. » Ses lèvres accrochent les miennes et il se fait insistant, ses mains parcourant mon corps. Je frissonne et John prend ça positivement. Je ferme les yeux, dégoutée et trouve la force de le repousser. J’essuie de la main mes lèvres, meurtries par ses baisers. Je le fusille du regard tandis qu’il essaie de se rapprocher de moi encore une fois. « N’essaie même pas de me toucher ! » lui dis-je avec un ton amer, cassant, distant. Il me regarde, surpris. « Qu’est-ce qu’il te prend ? Je… je pensais que ça allait entre nous, que tu étais amoureuse de moi. Ce n’est pas ça que tu attendais ? Qu’on soit amoureux ? » « Tu pensais vraiment que me dire que tu m’aimais allait faire accélérer les choses entre nous ? J’ai pris des engagements envers Dieu, envers moi-même. Je ne suis pas une de ces catins qui ouvrent les cuisses dès qu’on leur montre un peu d’amour. » Ma main atterrit sur sa joue dans un bruit assourdissant. Je récupère mes affaires et sors de la voiture, tandis que les larmes coulent sur mon visage. Je me retourne vers la voiture. « Ne t’avises plus de venir me parler John ! » Il démarre sa voiture sans un regard vers moi. Soi-disant amoureux ! Je jure dans toutes les langues que je connais avant de m’arrêter, choquée par mes propos. Je lève les yeux au ciel et demande pardon au Seigneur. J’attrape mes clés au fond du sac et rentre à la maison.

VINGT HEURES

J’enfile un soutien-gorge en dentelle noire et fais claquer les bretelles sur ma peau blanche. Je finis de remonter mon collant et enfile ma robe bleue, assortie à mes yeux. Je réajuste mon rouge à lèvres et me mets à genou. Je joins mes mains devant moi et murmure une prière. « Pardonnez-moi mon père pour tous mes pêchés. Pardonnez-moi mon père. » Je touche la croix qui prend autour de mon cou et murmure une dernière prière. Je me relève pour faire face à mon reflet. Un sourire s’étend sur mon visage. Je récupère ma pochette, avec mes affaires essentielles. Je vérifie le lieu du rdv et quitte l’appartement pour une bonne partie de la soirée.


J’explose de rire à la fin de la blague de mon rdv. L’homme est brun, âgé d’une dizaine d’années de plus que moi. Il a de magnifiques yeux bleus et est à la tête d’une des meilleures entreprises d’informatique du pays. Il me sourit et prend ma main. « Alors depuis combien de temps vous vous connaissez ? » Je me plonge dans le regard bleu acier de Richard avant de tourner la tête vers la femme qui a posé la question. « Bientôt six mois. Ca fait longtemps que je ne regrette plus d’avoir renversé mon café sur sa belle chemise blanche. » J’explose de rire. « On dirait un vieux film romantique. J’ai vraiment de la chance de l’avoir. » dis-je en me tournant vers l’homme en question. J’approche mes lèvres des siennes et y dépose un baiser furtif. Je sens qu’il va être satisfait par mon jeu d’actrice. La femme se désintéresse de nous assez rapidement. Evidemment, l’histoire du film romantique en rend jalouse plus d’une, qui rêve d’avoir une vie comme la mienne. Si seulement elles savaient que ma vie n’a rien d’un film. La suite du diner se passe plutôt bien. Je joue les amoureuses transies, inaccessibles. Les questions se font de plus en plus rares.

MINUIT QUARANTE

On parle économie, culture puis il est l’heure de se séparer. « Ça m’a fait plaisir de vous connaitre Neveah. Depuis le temps, qu’on disait à Richard de nous présenter quelqu’un. D’ailleurs, je tiens à vous le redire, c’est un magnifique prénom que vous portez. » Je rougis. « Merci beaucoup ! C’est un héritage de ma grand-mère, qui est malheureusement partie bien trop tôt. » Nous saluons les amis de Richard et celui-ci hèle un taxi. Il me tend une jolie enveloppe, que je range rapidement dans ma pochette. « Vous êtes sûre de ne pas vouloir venir boire un verre ? » Je secoue la tête de droite à gauche. « Jamais. C’est dans le contrat que vous avez signé, je vous rappelle. » Pas de sexe. Juste une personne qui vous accompagne durant la soirée pour montrer que vous n’êtes pas tout seul. Je dépose un dernier baiser sur ses lèvres et monte dans la voiture. Je donne l’adresse d’un hôtel dans le centre-ville de Londres, vieux réflexe en souvenir d’un conseil que m’avait donné mon père quelques années auparavant. Je suis légèrement paranoïaque et je préfère changer de taxi deux fois avant de rentrer à la maison. Certes les hommes comme Richard ne sont pas les meilleurs pour le genre de vie dont je rêve et pourtant, ils sont parfois mieux que ceux que je rencontre à la fac, beaucoup trop pressants et désireux de brûler des étapes. Beaucoup se désintéressent de la religion. Rien d’étonnant, il est facile d’oublier les commandements du Seigneur, les promesses que l’on a fait. Je ne comprendrais jamais pourquoi les gens veulent absolument se donner à une personne. Cet acte est quand même quelque chose d’important, à ne pas prendre à la légère. Le taxi me dépose devant l’hôtel comme prévu. Je lui paye la somme exacte avec un petit pourboire en plus. Je me dirige vers l’entrée, tout en sachant que le chauffeur est en train d’observer mes courbes. Je prends un visage grave, de fille apeurée et me dirige rapidement vers la réception. Heureusement qu’il y a toujours quelqu’un dans ce genre d’hôtel. « Je suis désolée de venir vous déranger mais je crois qu’on me suit. Ca ne fait que quelques semaines que je suis à Londres, je ne suis pas encore familiarisée avec la ville et je crois que je me suis perdue ; Je ne sais pas quoi faire. Mes amis m’ont abandonnés pour aller faire la fête mais demain, je dois aller en cours. Et je ne sais vraiment pas quoi faire. » Je cligne des yeux plusieurs fois et la personne de l’accueil se montre amicale avec moi. « Je vais vous appeler un taxi. Comme ça, vous pourrez rentrer plus facilement. » J’acquiesce et j’attends patiemment que mon taxi arrive pour que j’aille enfin me coucher et oublier cette journée.

→ Ton heure de gloire est enfin arrivée, un producteur de cinéma vient de te remarquer dans la rue et te propose de devenir la star de son nouveau film. Que lui dis-tu ? « Je suis désolée mais je vais devoir refuser. Je n’aime pas la célébrité. Beaucoup trop de tentations. »

→ Une pauvre fille en pleurs chante All by myself avec son cornet de glace à la vanille en plein de milieu de la rue retournant tous les regards sur son passage, y compris le tien. Ta réaction ? Je vais la rejoindre pour qu’elle me parle de ses malheurs. J’ai horreur de voir des gens malheureux, surtout s’ils se donnent en spectacle. Il a du arriver une chose horrible pour qu’elle fasse ce genre de chose.

→ Ton(ta) cousin(e) t'avoue sous l'emprise de l'alcool son attirance pour toi, et tente de t'embrasser. Premières impressions à chaud ? Réactions à froid ? Une bonne gifle. L’inceste c’est mal, un des pires pêchés au monde. Ensuite, je lui ferai voir un bon prêtre, pour que Dieu lui pardonne cet écart de conduite.

→ Ton idée du parfait samedi soir : une soirée arrosée au Carling à Oxford, une nuit de folie au Fez Club de Cambridge, une sortie au théâtre de Londres ou une soirée geek avec plat commandé et partie de jeux vidéos avec tes meilleurs potes ? Une sortie théâtre à Londres, avec un dîner dasn un des meilleures restaurants de la capitale.

→ T'es au confessionnal, tu peux avouer ta pire faute, ou encore un secret particulièrement pesant que tu n'aimerais pas voir révélé. Que dis-tu au père Patrick pour te soulager la conscience ? « Pardonnez-moi mon père, car j’ai pêché. Je ne suis, certes, pas une catin mais il m’arrive de tenir compagnie à des hommes, qui me payent pour ça. »

→ Le père Patrick était en fait un vrai sociopathe fan de Pretty Little Liars, et t'envoie un sms anonyme où il vous demande de choisir entre un secret révélé qui pourrait anéantir ta réputation ou briser ta famille, et de voler la bague de fiançailles Cartier d'un de vos amis. Après mûre réflexion, qu'est-ce que tu choisis ? Je vole la bague de mon ami. Je pourrai très bien lui en racheter une autre si besoin. Mais il ne faut pas que mon secret soit dévoilé.

→ C'est le mec (la fille) de tes rêves, tu en es persuadé(e) et pourtant, celui(celle)-ci est en couple avec quelqu'un d'autre. Tu te la joues résigné(e), stratégique, ou éploré(e) ? On veut les détails ! Si Dieu pense que nous sommes faits l’un pour l’autre, j’attendrais sagement que leur histoire soit terminée. Ensuite Dieu fera tout pour que l’on devienne un couple.

→ Dans dix ans, je me vois bien ouvrir un resto spécialité moules frites avec Camille Jules Martin, marié, six gosses et à l'origine d'une toute nouvelle sauce roquefort-épinards et toi, des projets pour l'avenir ? Mariée, surement avec un enfant, prêt étudiant remboursé, carrière d’Escort arrêtée. Rien d’extravagant.

→ Et enfin, honnêtement, entre truth ou dare, qu'est-ce que tu préfères ? (oui ça rime !) Truth.

De vous à nous, dîtes-nous. Votre personnage a-t-il déjà entendu parler des Trouble Makers ? Si oui, qu'en pense-t-il ? Désapprouve-t-il de leurs actions ou bien serait-il prêt à tout faire pour qu'ils le remarquent ? Rêverait-il même d'en faire partie? Ou serait-il prêt à rejoindre le premier anti-fanclub de ces chers TM? À moins qu'il ne s'en foute complètement de leurs activités (raison à préciser)?
Et le Judging Cambridge Club alors, le connaît-il? Si oui, l'audace dont fait preuve ce groupe l'impressionne-t-il ou le révulse-t-il ? Et leurs critiques alors, les prend-t-il en compte ou pense-t-il plutôt qu'elles ne vous servent à rien ? Votre personnage serait-il du genre à vouloir impressionner cette élite et voire même la rejoindre ou aimerez-t-il au contraire la voir disparaître ?

J’ai déjà entendu parler du JCC. Lorsque je me suis renseignée pour étudier à Cambridge, quelques élèves ont fait la promo de ce club . Je dois vous avouer que je le trouve très intéressant mais jamais, je n’aurai pu y accéder.
Quand aux TroubleMakers, je ne connais pas ce club d’un autre genre. Je suppose que ce n’est pas la même chose que le JCC.