SGV ▬ Je suis très bonne au lit, je peux y rester des jours entiers.

C'est en ce si beau jour, qu'est venue au monde Saphire Grace Vanderbilt. Fille d'un grand architecte réputé dans le monde entier et d'une architecte d'intérieur. Saphire était la troisième du nom. Seule fille de la fratrie. Elle allait devoir ruser pour qu'elle puisse se faire une place avec ses deux ainés. Elle était née à terme et mesurait 49 centimètres pour 2kg500.

30 JUILLET MILLE NEUF CENT QUATRE-VINGT-DIX.

Son premier anniversaire, enfin on se comprend, son premier anniversaire, où elle pourrait elle-même souffler ses deux bougies sans aide. Cette journée c'était si bien passée, Saphire commençait à parler un petit peu plus, à raconter des histoires sans queue ni tête, à vouloir imiter sa maman en se maquillant, à faire son aventurière en omettant les interdictions répétitives de sa maman. « Maman, Saphire elle fait que des bêtises, elle est en train de mettre de l'eau partout dans la salle de bain et maintenant elle fait du toboggan dans la baignoire. Non mais Saphire arrête de mettre de la mousse partout ! MAMANNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNN ! »

« Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants. Voilà c'est fini ma princesse maintenant tu dois dormir. », la petite Saphire tapa des pieds « NON, NON papa, veux pas, veux pas ... veux pas faire dodo. »


Elle avait terminé sa première année de primaire. Avec d'excellents résultats, elle avait su lire à cinq ans étant donné qu'elle voulait absolument prendre exemple sur ses grands frères, le plus grand avait quatre ans de différence avec cette petite princesse et avec le cadet elle a deux ans de différence.

DIX JUILLET DEUX MILLE SIX.

Saphire avait terminé ses études avec d'excellents résultats, elle avait son bac économique et social en poche avec une mention très bien. Ses parents étaient vraiment très fières d'elle, ses ainés avaient fait un bac scientifique. Elle avait dû partir à Londres pour faire des études supérieures d'une durée de deux ans en marketing elle n'avait besoin que de trois ans ayant déjà pris en option le marketing au lycée.


Saphire a terminé ses études, en étant major de sa promotion, ses parents lui avaient offert en récompense un local à Londres qui lui permettrait de créer sa propre boutique. Elle allait ouvrir une boutique qui vendrait des sex-toys et des sous-vêtements spécialement, boutique spécialement dédiée aux femmes. Vous devez vous demander où sont bien passé ses copains et bien elle n'en a jamais eu et pour cause ses frères veillaient à cela et puis elle n'en a jamais ressenti le besoin profond, elle est parfaitement à l'aise tout de même dans son magasin même si elle était toujours vierge. Au courant du mois ces parents lui ont envoyés un mec qu'elle ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam avec qui elle devait se marier. Au début la cohabitation a été chaotique vous voyez le film Jackpot et bien ça se passait comme ça les séances de thérapie et le mariage à Vegas en moins. Ils s'étaient mariés en Russie trois mois après et elle était tombée très rapidement enceinte par la suite


Quatre mois avant le terme, elle était dans son salon quand elle a appris une nouvelle qui lui a donné un grand choc. Elle a perdu les eaux peu après, sans s'en rendre compte. Puis elle a eut des contractions dans la nuit et elle s'est inquiétée en voyant des pertes sanguines. Dmitry l'a conduite à l'hôpital. Là, on lui a dit dit que le col était ouvert, la poche des eaux rompue, ce qui impliquait une réelle menace d'accouchement prématuré. On l'a alors transférée à la maternité, où se trouve un service de réanimation néonatale. Elle a été placée sous perfusion pour arrêter les contractions. Puis on lui a aussi fait des injections de corticoïdes pour accélérer la maturation cérébrale et pulmonaire du bébé, au cas où l'accouchement serait prochain. Et en effet ils ont bien fait, car après deux jours calmes et paisibles, le travail a commencé dans la nuit. Pourtant, rien ne laissait présager un accouchement prématuré sa grossesse était jusqu'à il y a encore très peu de temps tout à fait normale, elle avait 21 ans, pas d'antécédent particulier, elle avait mangé équilibré et avait suivi tous ceux que son gynécologue et son médecin avaient conseillés, vraiment aucune raison apparente d'accoucher à -seulement- cinq mois de grossesse. Cette nuit-là, elle a senti d'importantes contractions et elle a appelé la sage-femme. Quand elle lui a annoncé que le bébé allait naître, elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Elle s'est dit : « Ce n'est pas possible, c'est trop tôt, beaucoup trop tôt. ». Elle se sentait coupable et avait l'impression de faire un cauchemar, qu'elle alla. Mais elle était bien dans la réalité. On l'a descendu en salle de travail et son bébé est né très vite, en trois poussées. Elle eut à peine le temps d'apercevoir un tout petit être dans les bras de l'interne avant qu'il ne soit emporté pour être placé en couveuse. Elle ne savait même pas si c'était une fille ou un garçon ! Heureusement, son mari a assisté aux premiers soins de Lilou, puisque c'était une fille. Elle a pu -enfin- la voir en fin d'après-midi. La princesse pesait à peine 500 grammes. Elle était toute endormie, tout fine, toute menue, toute petite. Elle ressemblait plus à une petite poupée qu'à un bébé potelé. Elle n'a pas pu la prendre dans ses bras que cinq semaines plus tard,. elle a pu l'avoir contre elle : c'était un très beau moment, elle se souvient d'une toute petite main qui s'accrochait à son soutien-gorge. Elle avait une toute petite tête. Et ne pesait encore qu'un kilo à cette époque. Mais l'environnement dans lequel elle évoluait, était encore très médical, Saphire devait agir avec beaucoup de prudence. Le lien le plus organique qu'elle avait avec sa princesse, c'était de tirer son lait pour le nourrir. Pour elle, c'était un facteur d'équilibre important. Par ce geste, elle n'était pas seulement spectatrice de son trésor, mais actrice de son développement. Dmitry ainsi que Saphire pouvaient la caresser, lui parler, chanter doucement pour le bercer.

Pendant près de trois mois, elle allait la voir tous les jours, tout en ayant la hantise, en arrivant à l'hôpital, d'apprendre une mauvaise nouvelle. Fort heureusement ce n'était jamais arrivé. Durant trois mois on surveillait son rythme cardiaque par des électrodes, et sa saturation en oxygène au moyen d'une pince accrochée à son pied. Elle avait aussi une minuscule sonde gastrique pour être nourrie, car elle n'avait pas encore acquis le mécanisme de la déglutition. Sinon, elle était baignée, massée, huilée, comme tous les bébés. Petit à petit, Saphire et Dmitry avaient pu être associés à certains soins, comme les soins du visage, le change, puis le bain.

Elle a délibérément essayé d'écarter de son esprit les pensées qui pouvaient la détruire. Chaque jour de passé était un jour de gagné et elle avançait ainsi, en essayant de se concentrer sur les bonnes nouvelles : elle a bien mangé, elle respire, elle n'a pas fait de malaise, entièrement du positif. Je me disais que Lilou était à l'endroit qui était le meilleur pour elle du moins pour le moment. « Il faut qu'elle vive, les câlins, c'est pour plus tard ! ». Elle voyait cette période en couveuse comme un intermédiaire entre son ventre, dans lequel elle aurait encore dû se trouver et le moment où elle pourra la tenir -enfin- dans ses bras normalement comme toutes les autres mamans. En fait, elle ne sentait pas qu'elle abandonnait son bébé à l'hôpital, puisqu'elle n'était pas censée l'avoir mise au monde à cette date. Oui, c'est cela : elle ne se représentait pas encore en maman, mais plutôt comme une femme qui poursuivait sa grossesse d'une autre façon. Devenir maman à travers une couveuse, pas facile, pas facile du tout.

C’était sa façon d’avancer, pour ne pas craquer. Et durant cette période elle était très vulnérable aux remarques maladroites de certaines personnes qui lui demandaient ingénument : « Ça te fait quoi d’être Maman ? ou « Alors, tu ne peux pas le prendre dans tes bras ? » et encore bien pire « Tu te considères comme une réelle maman ? ». Elle avait aussi du mal à croiser des femmes enceintes ou des bébés en poussettes dans la rue. Elle ne pouvait plus supporter, elle enviait ses femmes.

DIX JUILLET DEUX MILLE DIX.

Lilou n'a eu aucune séquelle, elle a pu bénéficier pleinement des effets protecteurs des injections de corticoïdes que Saphire a reçues avant l'accouchement. Love and sensation marchait du tonnerre et pour cause c'était la seule boutique de ce genre réservé uniquement aux femmes, elle avait assez d'argent pour vivre, assez d'argent pour se verser un salaire et aussi en verser un à ses deux employées et bien assez pour faire des spéculations financières. Elle comptait très prochainement engager une troisième vendeuse. Elle ne travaillait pas là-bas, elle gérait depuis le début sa boutique à distance pour se concentrer sur le mannequinat.


Saphire a donné naissance à un autre enfant cette fois-ci à un petit garçon qu'elle a prénommé Pierre-Yves afin de faire valoir les origines françaises qu'elle avait de ses grands-parents. Elle avait eu un suivi constant afin d'éviter une naissance prématurée et elle avait accouché à terme.

→ Ton heure de gloire est enfin arrivée, un producteur de cinéma vient de te remarquer dans la rue et te propose de devenir la star de son nouveau film. Que lui dis-tu ? Je lui répondrais que je n'ai peut-être pas encore la notoriété d'une grande star de cinéma, mais que celle que j'ai à présent me suffit bien amplement en rajoutant bien évidemment que sa technique de drague est un peu couillonne puisqu'il ne se base que sur le physique et que si ça se trouve je n'avais pas le plus qui fait qu'on est acteur.

→ Une pauvre fille en pleurs chante All by myself avec son cornet de glace à la vanille en plein de milieu de la rue retournant tous les regards sur son passage, y compris le tien. Ta réaction ? Avant que Lilou naisse j'aurais certainement ressenti de la tristesse et de la compassion, mais après avoir enduré cette lourde épreuve je lui dirais d'arrêter de pleurer parce qu'elle n'a pas vraiment de raison pour pleurer et que vu la chanson ce n'est pas bien dramatique que la vie allait tester sa résistance et la force de son caractère encore et encore, épreuve par épreuve et qu'elle ne devra pas lâcher prise. Elle avait encore le temps afin de se forger son caractère, mais plus vite il sera forgé moins elle souffrira. Mais aussi qu'il faut qu'elle se ressaisisse.

→ Ton(ta) cousin(e) t'avoue sous l'emprise de l'alcool son attirance pour toi, et tente de t'embrasser. Premières impressions à chaud ? Réactions à froid ? Je le claquerais directement parce que je n'ai pas de cousin mais si j'en avais un je lui conseillerais de consulter, l'inceste c'est super grave et puis le fait qu'il vienne bourré et tout me donnerait envie de le foutre sous la douche histoire de lui rafraichir les idées à coup de pieds.

→ Ton idée du parfait samedi soir : une soirée arrosée au Carling à Oxford, une nuit de folie au Fez Club de Cambridge, une sortie au théâtre de Londres ou une soirée geek avec plat commandé et partie de jeux vidéos avec tes meilleurs potes ? Une sortie au théâtre de Londres sans hésitation j'ai plus dix-huit ans -même si à dix-huit ans je n'allais jamais à des soirées- en fait c'est la seule option que je pouvais prendre, mais j'aime bien aller au théâtre quoi il ne faut pas croire.

→ T'es au confessionnal, tu peux avouer ta pire faute, ou encore un secret particulièrement pesant que tu n'aimerais pas voir révélé. Que dis-tu au père Patrick pour te soulager la conscience ? Ma pire faute c'est d'avoir répondu à ce fichu coup de téléphone qui m'apprenait que ma grand-mère paternelle est morte alors que j'étais enceinte de cinq mois j'aurais préféré l'apprendre un peu plus tard, c'est d'ailleurs cette nouvelle qui à déclencher le début de mon accouchement.

→ Le père Patrick était en fait un vrai sociopathe fan de Pretty Little Liars, et t'envoie un sms anonyme où il vous demande de choisir entre un secret révélé qui pourrait anéantir ta réputation ou briser ta famille, et de voler la bague de fiançailles Cartier d'un de vos amis. Après mûre réflexion, qu'est-ce que tu choisis ? Je choisirais le secret révélé car je sais que le secret ne pourrait en aucun cas briser ma famille ou anéantir ma réputation et puis voler quelque chose qui plus est de valeur je ne pourrais jamais le faire.

→ C'est le mec (la fille) de tes rêves, tu en es persuadé(e) et pourtant, celui(celle)-ci est en couple avec quelqu'un d'autre. Tu te la joues résigné(e), stratégique, ou éploré(e) ? On veut les détails ! Je me la jouerais stratégique tout d'abord je feindrais l'ignorance on sait tous que les mecs c'est fuis-moi je te suis, suis-moi je te fuis du coup il insisterait pour me voir et tout et moi j'hésiterais à lui répondre positivement. Dans une seconde partie je lui enverrais pas mal de texto avec des surnoms tels qu'amour, chéri et tout ça et j'aurais un rituel envoyer chaque jour une photo pour voir ce que l'un et l'autre fait et troisièmement ce mec sera à moi.

→ Dans dix ans, je me vois bien ouvrir un resto spécialité moules frites avec Camille Jules Martin, marié, six gosses et à l'origine d'une toute nouvelle sauce roquefort-épinards et toi, des projets pour l'avenir ? Quand j'aurais fini ma carrière de mannequin j'ouvrirais un restaurant moléculaire autrement je n'ai aucun autre projet étant donné que je ne suis on ne peut plus comblée.

→ Et enfin, honnêtement, entre truth ou dare, qu'est-ce que tu préfères ? (oui ça rime !) Truth parce que ça me correspond entièrement sans aucun doute.

→ En pleine soirée baby-sitting, l'adorable petite fille aux cheveux blonds que vous gardez s'installe sur vos genoux et vous demande, d'un air suppliant : « Moi plus tard, je veux être la Reine d'Angleterre. Papa m'a dit que pour pouvoir le faire, il fallait aller à l'université. Mais il a dit aussi qu'il fallait choisir entre Oxford et Cambridge, parce que ce sont elles les meilleures d'Angleterre. A ton avis, il vaut mieux apprendre à devenir Reine à Oxford, ou à Cambridge ? » Cambridge sans aucune hésitation la réussite scolaire est mise en avant, rare sont les fêtes le comportement et la tenue sont également surveillé de très près et le fait d'avoir des activités extra-scolaires sont bien vus du coup c'est la place et l'université où doit se trouver la future Reine d'Angleterre.

→ Après avoir écouté votre argumentaire, elle s'interrompt une seconde et fronce étrangement le nez. « Mais, au fait, qu'est-ce que c'est, le Judging Club Cambridge ? » C'est de personnes qui notent les difficultés que tu peux avoir à l'école, qui font attention aux bonnes manières et à la classe anglaise comme ça tu auras le côté prestigieux et classieux de Cambridge.

→ « Aaaah, d'accord. Je comprends mieux. Et les TroubleMakers, alors ? C'est la même chose ?» Absolument pas, ces personnes ne font que des vilaines bêtises aux gens qui sont dans leurs clubs et ils ne te laisserons pas tranquille si tu en fais partie mon cœur si tu veux devenir la Reine d'Angleterre c'est à éviter.

→ « C'est bien compliqué tout ça. Mais alors, si je choisis Cambridge et que finalement je préfère Oxford, j'ai le droit de changer en cours de route ? » Je n'en sais rien, mais je pense que tu pourrais en effet changer mais passer d'Oxford à Cambridge ça je ne pense pas que ce soit possible étant donné que les deux sont très opposées .

→ « Hm... Bon. Ca m'avance pas beaucoup. Mais en même temps, j'ai le temps. »