I wanna be drunk when I wake up on the right side of the wrong bed w/ Evan

Entre mes cours de photographie, mes petits boulots de free-lance pour certains magazines, son boulot à lui et ses sorties de plus en plus fréquentes, à croire qu’il veut rendre gay tous les mecs qu’il rencontre, j’ai l’impression que ça fait une éternité qu’on n’est pas sorti ensembles. J’enfile une veste par-dessus ma chemise et me dirige vers sa chambre. Quoi qu’il fasse à cet instant, il passera la soirée avec moi et si ça doit se faire au lit, ça se fera. Je ne prends pas la peine de toquer et entre dans sa chambre. Je le dévisage avec un sourire carnassier. Il ne m’échappera pas ce soir. « Habille toi décemment, on sort. » Je lui lance un tee-shirt et sors de sa chambre en criant. « Je t’attends dans la voiture ! » Je fais un tour de la maison avant, pour voir qui veut nous accompagner mais ils ont déjà des trucs de prévu, ce qui m’arrange. C’est beaucoup plus simple quand on est que deux. Je m’installe au volant de la voiture et Evan me rejoint quelques minutes plus tard. . « Tu mets un peu de piment dans notre palpitante vie d’amant ? Ou va-t-on ce soir alors ? » « Comme tu sembles bien occupé en ce moment, je me suis dit qu’il était temps que tu te rappelles de moi. » Je lui fais un clin d’œil et démarre. Si on fait l’effort de s’habiller, il vaut mieux qu’on parte maintenant. Sinon, je serai resté dans sa chambre. « G-A-Y Bar, j’ai entendu dire que la musique est bonne. » Je prends la direction du bar de SOHO, avec une idée bien précise de la fin de cette soirée. « La musique est bonne et les garçons aussi si tu vois ce que je veux dire. » J’éclate de rire. Oui je vois exactement ce qu’il veut dire. Mais ce soir, je ne m’intéresse pas aux autres, c’est lui que je veux. Je m’engage dans la circulation et par miracle, on arrive rapidement sur place. En entrant, on salue quelques personnes que l’on connait et je commence à boire pour nous deux. Je me retourne vers Evan pour lui demander ce qu’il veut. Même si je commence à bien le connaitre, il peut très bien avoir envie de changer. « Tu veux quoi ? » Je m’accoude au bar, en souriant au barman qui finit par bien nous connaitre maintenant.

« Je vais commencer par une bière ; mieux vaut avoir les idées claires dans certaines situations, non ? » J’éclate de rire. « Ça va, je ne vais pas non plus te violer. Tu as toujours été consentant jusqu’à maintenant. Et si tu veux aller voir ailleurs, je ne vais pas te faire une crise de jalousie, ce n’est pas mon genre. » Ni le sien. On a établi des règles strictes puis nous ne sommes pas un couple donc je ne vois pas pourquoi on serait jaloux de voir l’autre avec quelqu’un. « Ouf, tu me rassures, je croyais que j’avais pris du retard avec le loyer…» J’éclate de rire. « Mon cher Evan, si tu veux prendre du retard sur le loyer, c’est ton choix. Je ne dirai jamais non. » Nos verres finissent par arriver. Je les attrape et nous dirige vers une table. « Quoi que si ça avait été ça le problème on aurait pu rester au manoir. On joue la carte de la sortie entre bon pote ce soir c’est ça ? » Je lève les yeux au ciel. « On joue la carte que tu veux, je voulais juste sortir et ça se passe généralement très bien avec toi. » Je ne suis pas là pour le surveiller, le chaperonner. Je ne suis ni son mec, ni son père.

uc

Allongé sur mon lit, je feuillète tranquillement le Time lorsque la porte de ma chambre s’ouvre violement. Je prends tout juste la peine de lever les yeux et m’apprête à faire remarquer un grand manque de politesse mais la voix d’Alex me coupe. « Habille toi décemment, on sort. » J’attrape d’une main le T-shirt qu’il envoi valdinguer vers moi et lui dit avant qu’il ne claque la porte : « Ce caleçon est tout à fait décent, je ne te permets pas ! » Pour toute réponse il crie de l’autre côté de la porte : « Je t’attends dans la voiture ! » Je me lève en levant les yeux au ciel. Merci de me demander mon avis, je suis touché… J’enfile un jean et un T-shirt pour paraitre présentable aux yeux de Monsieur Macallister, on ne déconne pas avec son hébergeur. Personne d’autre que moi ne semble avoir été invité à rejoindre Alex dans cette voiture et je comprends soudain que nous allons la jouer duo ce soir. Je ne peux m’empêcher de me réjouir en enfilant ma veste en cuir ; cela fait bien longtemps que nous ne nous sommes pas vu en tête à tête et je dois dire qu’on fond il me manque un peu. Il est vrai que ces derniers temps je passe plus de temps à draguer et boire en boite qu’à payer ma part du loyer dans son lit. Pensif, je passe la main dans mes cheveux tout en refermant la porte d’entrée derrière moi. Je remercie mille fois Alex de prendre l’initiative de nous faire nous retrouver le temps d’une soirée. Un jour, moi aussi j’aurais atteint la maturité nécessaire pour le faire. Je monte dans la voiture côté passager et lui dit : « Tu mets un peu de piment dans notre palpitante vie d’amant ? Ou va-t-on ce soir alors ? » Il me répond du tac au tac : « Comme tu sembles bien occupé en ce moment, je me suis dit qu’il était temps que tu te rappelles de moi. » Et il démarre tout en me faisant un clin d’œil complice. J’attache ma ceinture et souris du coin des lèvres ; j’ai effectivement du loyer en retard. Mais généralement pour faire notre petit trafic, nous avons besoin de l’intimité d’une chambre… Mais l’idée du lieu public ne me dérange pas après tout, ce n’est pas comme si j’avais encore des limites stables et établies dans ma tête. Après quelques secondes de silence, il m’annonce enfin notre destination : « G-A-Y Bar, j’ai entendu dire que la musique est bonne. » Je laisse échapper un petit rire amical. « La musique est bonne et les garçons aussi si tu vois ce que je veux dire. » Mais évidemment qu’il le sait, je ne suis pas le seul de ce manoir à trop fréquenter les bars.

Nous entrons dans le bar qui ne nous est décidément pas méconnu. Nous sourions tous deux et saluons d'un signe de tête des visages vaguement connus souvenirs de folles nuits dont le souvenir est souvent trouble et incertain. Je m'accoude au bar, face à Alex non sans avoir salué le barman qui ne nous connait que trop bien. « Tu veux quoi ? » me demande Alex. J'enlève ma veste en cuir, victoire des dernières soldes pour célébrer mon début d'aisance financière professionnelle. Sa question me ramène soudainement à la réalité et je décide de prendre le taureau par les cornes et d'affronter les intentions de mon charmant propriétaire. « Je vais commencer par une bière ; mieux vaut avoir les idées claires dans certaines situations, non ? » J’aimerai bien qu’il m’éclaire un peu sur cette soudaine envie de nous isoler loin de chez nous. « Ça va, je ne vais pas non plus te violer. Tu as toujours été consentant jusqu’à maintenant. Et si tu veux aller voir ailleurs, je ne vais pas te faire une crise de jalousie, ce n’est pas mon genre. » Je souris en ne pouvant qu’admettre cette douce vérité. La jalousie ne fait pas tellement partie de nos mœurs à vrai dire. « Ouf, tu me rassures, je croyais que j’avais pris du retard avec le loyer… » Encore et toujours cette même blague. Mais je ne m’en lasse pas. Disons que quand on a trouvé une bonne excuse pour s’envoyer presque décemment en l’air on ne l’abandonne pour rien au monde. Je dis bien « presque » parce que la décence ne fait pas partie notre mode de vie non plus à vrai dire. « Quoi que si ça avait été ça le problème on aurait pu rester au manoir. On joue la carte de la sortie entre bon pote ce soir c’est ça ? »

UC