Ooh baby love, my baby love

La boat race est un événement à ne pas rater quand tu es étudiant. Depuis que je suis à Londres, je n’y ai pas vraiment fait attention, préférant ne pas me mêler à la compétition entre Oxford et Cambridge. Pourtant cette année, l’envoi de mon dossier à Cambridge et la perspective d’y entrer à la rentrée prochaine a changé la donne. C’est le moment de me mettre dans l’ambiance de la course et du supporter mon équipe. Enfin, je vais y aller en personne neutre, avec une petite préférence pour l’équipe portant la couleur bleu clair, et voir comment ça se passe. Ça serait bête que je me fasse déjà des ennemis en affichant les couleurs de Cambridge. Et surtout ça serait bête que j’affiche les couleurs de Cambridge si je n’y suis pas l’année prochaine. Puis je vais passer la journée avec Brune qui est, elle, à Oxford donc je n’ai pas non plus envie qu’elle ait des problèmes. Elle affiche fièrement les couleurs de son université depuis qu’on s’est retrouvées. Ça fait plaisir à voir, ça donne même envie. On arrive sur les bords de la tamise, où il y a déjà beaucoup de monde. J’entends quelques personnes se plaindre de la foule déjà présente mais je suis tout excitée par l’évènement pour y faire attention. On est là pour s’amuser aussi. Brune s’arrête un instant à la buvette pour nous prendre à boire puis elle m'entraine dans un coin. « Il y a de la place par là viens ! » Je la suis, savourant le thé glacé qu’elle vient de nous prendre. On s’installe et à côté de quelques supporters cambridgiens. L’excitation est à son comble et tout le monde attend le départ avec impatience. « T'es prête à voir Cambridge prendre sa raclée ? » J’éclate de rire avec un étudiant au polo bleu clair. « Ne sois pas si sûre de toi Brune ! L’année dernière, si je me souviens bien, Cambridge a gagné ! » Je lui fais un clin d’œil. Je ne devrais pas être si sûre de moi, non plus. Rien n’indique que Cambridge ou Oxford gagnera la course. « Ha ! Ça va commencer ! » Elle regarde un peu plus loin, et je vois les athlètes monter dans leur bateaux pour démarrer la course. Brune commence à hurler pour son équipe, ce qui me fait plus rire qu’autre chose. Je ne l’ai jamais vue dans cet état. « Garde un peu de voix pour le reste de la course ! » « Tu as raison, ça serait dommage d'être aphone pour célébrer la victoire comme il se doit. » Je lui tire la langue à mon amie. Je ne suis pas encore à Cambridge mais je ressens déjà l’excitation de participer à ce genre d’évènements, aux célébrations après une victoire – écrasante ou non – de ressentir cette ferveur qui nous entoure pour son équipe. Le départ est donné. J’observe la foule en sirotant mon thé glacé. Mon cœur s’emballe quand Cambridge prend momentanément la tête de la course. Je finis par m’emporter comme la foule et oublie que je suis venue à la base en personne neutre. Je commence à pousser quelques grognements quand Oxford repasse en tête. Tandis que Brune s’extasie sur cette avancée spectaculaire de son équipe, je commence à crier – légèrement moins fort que mon amie et les supporters autour de nous – contre les rameurs de Cambridge qui ont laissé passer une belle occasion de finir cette course sur une victoire. Celle-ci se termine pour Oxford bien plus vite que pour Cambridge. Brune semble d’abord perplexe puis finit par exploser de joie. « Gryffondor l'empoooooooorte !!!! » « Nooooooon ! »Elle me saute dans les bras, en oubliant presque sa boisson. J’explose de rire et je suis bonne joueuse jusqu’au bout. « Je suis à la fois déçue et contente. C’est étrange, je sais ! » Je rigole avant d’ajouter. « Dommage que Cambridge n’est pas gagné la course. Mais je suis heureuse d’avoir pu assister à cette course. »

uc (je ne sais plus à qui c'eeeeest dont je le poste ici )

N'ayant pas eu la chance de pouvoir assister à la boat race de l'année précédente, je me devais de ne pas manquer celle ci. D'autant plus que Oxford avait une redoutable revanche à prendre sur Cambridge ! Comme une supporter modèle, j'avais revêtu le bleu foncé de mon équipe, arborant fièrement le blason de mon université. Je retrouve Georgia à son domicile avant de nous rendre ensemble à cette fameuse course. Avant d'aller nous installer, je passe à la buvette et reviens avec deux grands gobelets de thé glacé. Il faut dire que la journée était exceptionnelement ensoleillée en ce début de printemps. Tout semblait m'être propice à passer une excellente journée.  Et c'est excitée comme une puce acrobate dans un cirque international que j'entraîne Georgia à ma suite. «  Il y a de la place par là viens !   »  m'exclamai soudainement un pointant du doigt un endroit où la foule se faisait moins dense. Tenant fermement la main de mon amie dans la mienne, je joue tant bien que mal de me frayer un chemin entre les spectateurs debout sur le gazon. Et finalement nous voilà arrivées aux premières loges avec une vue imprenable sur la tamise. Parfait ! Plongée au cœur de cette ambiance électrique, je trepigne d'impatience en attendant le départ. «  T'es prête à voir Cambridge prendre sa raclée ?   » lancai-je à Georgia, connaissant sa préférence pour notre ennemi naturel, à nous oxfordiens. La traîtresse. «  Ne sois pas si sûre de toi Brune ! L’année dernière, si je me souviens bien, Cambridge a gagné ! » se défend t-elle.  Ma remarque arrache un rire sceptique à un étudiant de Cambridge à nos côtés. Qu'il rit, qu'il se moque, je m'en fiche. J'avais l'intime conviction que cette année la victoire serait pour nous. Inconsciemment, je m'imprègne de cette efferverscence environnante. Au loin j'aperçois nos "athlètes" se concerter. J'avais ouïe dire que notre capitaine avait du être remplacé au dernier moment, j'espérais simplement que cela ne compromettrait pas notre course. Je guette leurs moindres faits et gestes, sautillant sur place en attendant le départ. Je n'aurais jamais cru qu'une compétition pareille puisse me mettre dans un tel état ! Beaucoup trouvent ça futiles, que ce n'est ni plus ni moins qu'une vulgaire course de bâteaux. Et bien je pouvais vous assurer que vu le nombre d'étudiants Oxbridgiens présents aujourd'hui, c'était bien plus que cela. «  Ha ! Ça va commencer !   » m'exclamai-je soudainement en voyant les rameurs s'installer dans leur navire de guerre. Je place mes mains en porte voix et scande mon amour pour cette université que je rêve de voir gagner, mon cri se joignant à l'effusion d'encouragement qui gagne le public. « Garde un peu de voix pour le reste de la course ! » me conseille Georgia. Je lui souris. Il est vrai que je n'ai guère l'habitude de m'époumonner ainsi. « Tu as raison, ça serait dommage d'être aphone pour célébrer la victoire comme il se doit. » dis-je en jetant un regard malicieux à la future Cambridgienne. 

Puis le départ est lancé. Entraînée dans la frénésie de cette course, je hurle de plus belle, frappant dans mes mains et sautillant sur place. Toute mon attention est focalisée sur l'équipe d'Oxford - qui était composé de très charmants rameurs mais dont je ne pouvais pas admirer le physique de l'endroit où je le trouvais. Je serre les poings, allez, allez, allez. Comme s'ils pouvaienr m'entendre, comme si ma seule petite voix avait le pouvoir de leur donner la force de se battre.  C'est totalement absurde, mais la marée de sweats bleu marine semble y croire tout autant que moi. Je retiens mon souffle lorsque je les vois passer la ligne d'arrivée. D'abord surprise, je reste muette quelques instants, prenant le temps de réaliser. « Gryffondor l'empoooooooorte !!!!  » m'exclamai-je reprenant une fameuse citation de la célebrissimme trilogie. Je me jette dans les bras de Georgia, manquant de renverser mon thé glacé au passage. Je n'aurais jamais pensé qu'une compétition sportive puisse me rendre aussi enthousiaste.  « Je suis à la fois déçue et contente. C’est étrange, je sais ! » Mon rire se joint au sien. « Dommage que Cambridge n’ait pas gagné la course. Mais je suis heureuse d’avoir pu y assister. » Je lui souris, également contente d'avoir pu partager ça avec elle. Je ne voyais pas souvent Georgia, et je connaissais très peu de choses sur elle. On se contentait de cette simplicité, de passer quelques moments agréables passés au détour d'un film, d'un café, ou comme aujourd'hui d'une compétition. Sans chichis. « On reviendra l'année prochaine. Par contre puisque tu seras à Cambridge, je ne suis pas certaine de pouvoir rester à tes côtés sans qu'on m'accuse de traîtrise. » déclarai-je d'un air presque sérieux, mais dont mon large sourire trahissait toute ma crédibilité. « Ça te dis une petite balade entre deux blondes, avant de rentrer ? » lui proposai-je. J'ai envie de profiter encore de cette journée, et de me promener comme la vieille mémé que je suis. Peut être même m'asseoir sur un banc et nourrir les pélicans sur St James Park.