enzo&maxxie ~ don't do drugs, kids

Je me lève et jette mon gobelet de café dans la poubelle prévue à cet effet. Sans plus attendre, j'attrape mes affaires posées sur le sofa que je préfère se trouvant dans mon coffee shop favori. Au lycée, avec mes potes, c’était toujours là qu’on allait trainer entre deux cours. Je ne suis pas plus nostalgique que ça, mais disons que c’est devenu une tradition, maintenant, pour moi. A chaque fois que je passe par Londres, je m’y arrête. « Tu nous quitte déjà, Maxxie ? » me demande Paul, l’un des barista (qui m’a littéralement vu passer par toutes les phases de l’adolescence sur ce sofa, je sais pas depuis combien de temps il bosse ici, mais ça doit faire un paquet d’années si vous voulez mon avis). Avec un grand sourire, je me dirige vers la porte. « Yep, sorry ! A la prochaine ! » je réponds, avant de quitter le café, perdu dans mes pensées. Sans faire attention, je tourne au coin de la rue, bousculant quelqu’un dans la foulée. Je me tourne rapidement vers lui, pour m’excuser. « Désolé ! Je… » Je m’arrête un instant, le dévisageant sans pouvoir m’en empêcher. « Eh, je vous connais ! Vous êtes le flic qui m’a presque envoyé en prison il y a quelques années ! » je m’exclame avant de rougir, me rendant compte que ce n’est pas le genre de chose à dire en pleine rue, en plein jour. Mais bon, je suis un peu un gros gros boulet, hein. « Je me souviens de toi ! Content de voir que tu n’es pas en prison… T’as même l’air d’avoir plutôt bien tourné pour un petit péteux sans foi ni loi » Je ne peux pas cacher la grimace qui traverse mon visage. C’est vrai que j’étais vraiment con à cette époque. J’avais des soucis avec mon père, et prenais un malin plaisir à l’emmerder, et à faire n’importe quoi. L’ado classique, vous me direz, mais ça m’a valu pas mal de problèmes avec la drogue. Exemple, cette fois où on s’est fait arrêter et que je me suis retrouvé en garde à vue. Mais, comme le bon gosse de riche que je suis, je m’en suis tiré sans problèmes grâce à l’argent de papa. C’est un passage de ma vie dont je ne suis pas très fier, comme vous pouvez vous en douter. « Ouais, désolé à ce propos… J’étais un vrai con, à l’époque. Mais bon, j’imagine que tu dois rencontrer des cas de ce genre souvent pas vrai ? »

uc

La journée est déjà bien avancée quand j’ouvre les yeux. Mis en congé forcé, je passe la grande majorité de mes matinées au lit, mes après-midis étaient occupés par mes divers rendez-vous médicaux. Aujourd’hui ? Je n’ai rien de prévu ; si bien que je décide d’aller faire un petit tour en ville. Déterminée à m’accorder cette petite escapade londonienne, je file sous la douche sans plus attendre et quitte l’appartement une fois prêt. En chemin, je m’arrête dans un petit café pour y petit-déjeuner. Pressée, j’englouti mon cappucinno et mon muffin, discute quelques instants avec la serveuse (qui me connaît bien maintenant) et me remets en route. Le cinéma repasse de vieux films et comme je n’ai pas vraiment l’occasion d’y aller en temps normal, j’ai décidé d’en profiter. Mais la vie est pleine d’imprévus, n’est-ce pas ? En tout cas, Londres, quant à elle, est peuplée de grands maladroits.  « Désolé ! Je… » bafouille le jeune homme qui vient de me bousculer. Je délire ou on s’est déjà vu quelque part ? « Eh, je vous connais ! Vous êtes le flic qui m’a presque envoyé en prison il y a quelques années ! » Même si ma mémoire a tendance à me faire défaut en ce moment, je me rappelle très bien de cette soirée. Ce gosse s’était montré d’une telle arrogance, que j’ai bien cru que j’allais le frapper. Heureusement, Tom était là pour me remettre les idées en place. « Je me souviens de toi ! Content de voir que tu n’es pas en prison… T’as même l’air d’avoir plutôt bien tourné pour un petit péteux sans foi ni loi » je lâche sous le ton de la plaisanterie.

Il a l'air mal à l'aise et quelque part, ça me rassure. C'est moi ou bien celui qui se tient en face de moi est à des années lumières du gosse que j'ai réprimandé? En tout cas, c'est loin de me déplaire. « Ouais, désolé à ce propos… J’étais un vrai con, à l’époque. Mais bon, j’imagine que tu dois rencontrer des cas de ce genre souvent pas vrai ? » Un sourire vient étirer mes lèvres. « Heureusement pour moi, ça ne court pas les rues! J'imagines que tes congénères sont un peu plus malins que tu ne l'étais à l'époque... » Nouvelle provocation. Je sais, je devrais avoir honte. « Qu'est-ce que tu deviens? » Quoi qu'on en dise, on se fait toujours du souci pour ces p'tits, on espère toujours qu'ils vont s'en sortir.
uc.