Le deal à ne pas rater :
Bon plan achat en duo : 2ème robot cuiseur Moulinex Companion ...
600 €
Voir le deal
anipassion.com

Partagez
 

 i'm coming home w/ Violet

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Anonymous


Invité
Invité

i'm coming home w/ Violet Empty
MessageSujet: i'm coming home w/ Violet   i'm coming home w/ Violet Icon_minitimeMer 11 Sep - 0:57

Le bras toujours en écharpe, je rentre de l’hôpital, à la hâte, passant le porche de notre nouvelle maison, ou je n’ai finalement eu le temps que d’emménager, avant de passer tristement plus de temps dans une chambre nettement moins bien décorée. Les messages fusent sur ma boite vocale et j’ignore moi même combien de patients déboussolés je vais devoir rappeler durant le week end pour obtenir un agenda correct et ordonné. Je soupire alors légèrement avant de concentrer mes pensées sur ce qui importe vraiment finalement, ma fille Violet. L’idée de lui avoir même involontairement infligé ça me contrarie sérieusement, alors que je sais qu’elle n’avait vraiment pas besoin de ça, et  c’est muni donc de pizzas que je passe la porte, tentant au moins en commandant, d’éviter de brûler la maison en essayant la nouvelle gazinière, ce qui serait vraiment mon genre. « Violet ? Je suis de retour. » Je pose les pizzas sur le plan de travail de la cuisine, me débarrassant des sacs contenant les boissons associées lorsque ma fille dévale les escalier pour m’enlacer, ce qu’elle ne fait pas par égard pour mes blessures, se retenant avec difficulté d’aller au bout de l’impulsion. « Je suis tellement contente de te voir. »   Je lui souris et lui réponds alors en lui ouvrant les bras avec précaution. « Ca ne fait rien, viens là. » Je l’attire doucement à moi et lui offre une étreinte chaleureuse qui se veut rassurante malgré tout, mais qui ne change sans doute rien à peur que je lui ai inutilement causé. « Je suis désolé d’avoir retardé la construction de ton tardis. » Je plaisante en éteignant mon téléphone pour profiter d’un mince moment de tranquillité suffisamment court pour qu’il soit urgent d’en profiter maintenant.

Mais tristement, ça n’empêche pas Violet d’être affectée et c’est les larmes au yeux qu’elle me répond alors.  « On a encore de longues années pour le construire. Et puis ce sera notre tardis. Ce ne serait pas marrant de voyager toute seule. » Lorsque sa voix se brise, je la serre un peu plus contre moi, caressant doucement ses cheveux pour la calmer alors que la douleur de la voir souffrir me frappe déjà en plein cœur. Je lui rend sa liberté à contre cœur pour pouvoir la regarder, essuyant ses larmes avec mon pouce. « Tout ira bien maintenant, allons manger une part de pizza, tu dois avoir faim. » Je l’entraîne avec moi dans la cuisine, et pose les pizzas encore chaudes sur la table en m’exclamant aussitôt en lui adressant un regard qui se veut optimiste. « Une petite trêve avant que tu n’aies à supporter mon horrible cuisine et ce l’année entière. »  Je lâche un rire un peu cynique, ma cuisine c’est toute une histoire. Je fais malheureusement partie de ces gens qui entretiennent le cliché sur la nourriture britannique. Experimentale et infâme. Except for the cakes. « Elle n'est pas si mauvaise que ça, ta cuisine. » voilà un euphémisme qui me rappelle à quel point je n’ai pas été présent ces deux dernières années, son cerveau a même eu le temps de lui faire oublier les derniers désastres culinaires orchestrés par mon talent inné. « Et puis je pourrai te donner un coup de main maintenant. » « Ca serait super. » Je commente en détachant une part de pizza me demandant ce qui est la meilleure option entre taire le sujet Juliet ou l’aborder, mais la situation est telle que je ne saurais dire au final combien de temps elles ont passé toutes les deux à mon chevet. Aborder le sujet de moi même me met extrêmement mal à l’aise alors que la sensation de ne pas être complètement honnête avec ma fille est paradoxalement très désagréable. « Donc tu as rencontré Juliet... » Je lance sur le ton de la conversation, sans développer davantage.

Elle me répond par l’affirmative, et un silence s’installe. L’angoisse m’agite alors un peu, tandis que je reste immobile, me demandant si j’ai finalement bien fait d’aborder le sujet. La sincérité fait partie de notre relation, mais ça ne m’a malheureusement jamais empêché d’être excessivement réservé sur le sujet. Pour me protéger, mais aussi pour la protéger elle, parce qu’il s’agit bien évidemment de sa mère, et que ma pire crainte à ce sujet est de lui laisser entendre que je me remettrais un jour de l’avoir perdue. Malgré mes sentiments pour Juliet, la culpabilité reste ancrée vis à vis de Daisy et Violet. « Elle t'aime vraiment, tu sais. Elle est venue tous les jours à l'hôpital. Je crois même qu'elle aurait planté sa tente dans ta chambre si elle avait pu.. » Je hoche la tête et referme mes mains sur mon verre pour éviter de montrer des signes de nervosité. « Je sais. » Mais la réponse n’est pas suffisante, et je tente alors péniblement de développer, principalement parce que je le lui dois à elle. « J’aurais aimé que tu la rencontres autrement, enfin j’imagine. » Je crois honnêtement que j’aurais repoussé le moment le plus possible tout en sachant que je n’aurais jamais vraiment été prêt pour ça. « Pas qu’il y ait quoi que ce soit de véritablement...enfin, pas qu’on soit.. D’ailleurs on ne l’est pas mais... » Je la fixe, véritablement partagé par la culpabilité d’un mensonge et l’envie pressante de me mentir à moi même. « Il est vrai que je passe objectivement beaucoup de temps avec elle, et qu’elle... » Je soupire, tentant de trouver mes mots, ajoutant cette fois. « Mais si tu penses que c’est une mauvaise idée, même vis à vis de maman, sache que ce que tu penses sera toujours le plus important pour moi. »

Après ce difficile aveux je guette alors la réaction de fille, qui me foudroie presque instantanément. Ses yeux se bordent immédiatement de larmes, et je me fige, pris de cours par ce que j’ai moi même provoqué.  « Je voudrais tellement que maman soit là avec nous. » Je hoche la tête et l’attire contre moi lorsqu’elle éclate en sanglots pour échapper à la stupeur engendré par la violence de sa réaction. Quelques larmes dévalent une une fois de plus mes joues, alors que mon esprit s’égare une nouvelle fois vers Daisy, celle qui ne reviendra jamais, alors qu’il y a quelques secondes encore, l’espoir de m’en sortir m’avait presque effleuré. Mais la réaction de Violet me ramène tristement à la réalité, ma réalité. Aussi tragique que cela puisse être, je fais partie de ces personnes qui ne peuvent pas vraiment agir égoïstement, ou même se laisser aller à penser un tant soit déjà trop à leur petite personne. Mon bonheur est toujours finalement passé après mes responsabilités, et l’idée d’avoir blessé involontairement Violet, tire en quelque sorte la sonnette d’alarme sur les effets déjà néfastes de mes sentiments pour Juliet. « A moi aussi elle me manque. » J’essuie ses larmes et chasse les miennes rapidement. « Oublie ce que je viens de dire, et mange un peu de pizza. Il y a quelque chose que tu aimerais faire ce soir en particulier ? » Je lui demande tentant d’afficher un léger sourire.

Mais apparemment, Violet tient à continuer la conversation malgré mes éminentes réticences.  « Je.. Ce n'est.. » Elle hésite, je hoche la tête tristement. « Ce n'est pas à cause de ce que tu as dit... enfin un peu, mais c'est juste... Je.. Ce n'est pas Juliet.. C'est juste que tu n'allais pas bien, et..  J'avais besoin d'elle, j'ai besoin d'elle et je sais qu'elle ne sera jamais là. Je le sais bien mais elle continue de me manquer chaque jour. Et quand je me retrouve toute seule, ça devient plus dur, tu comprends. J'étais tellement contente de t'avoir retrouvé, et tu semblais tellement heureux. Et puis d'un coup, tu étais à l'hôpital, et tu étais là, allongé et j'ai eu tellement peur et j'étais toute seule. Il y avait Amy biensûr mais c'est pas pareil, c'est pas ma maman, et elle était occupée, elle a sa vie. Et on est que nous deux, et si tu ne t'étais pas réveillé.. Et puis il y a Juliet, et elle était triste, mais je ne la connais pas, et je sais bien qu'elle t'aime et que ça changera rien au fait que tu m'aimes et que tu aimais maman. Mais là, j'ai juste besoin d'être avec toi, et je sais que c'est fini, mais mon esprit l'a pas encore bien intégré je crois alors je voudrais juste quelques moments tranquilles, normaux, tous les deux, comme avant. Et je sais bien que maman ne franchira jamais la porte et qu'elle n'est plus là. Mais je crois que je ne suis pas prête à ce qu'il y ait quelqu'un d'autre avec nous. Mais je sais que tu as besoin d'avancer, et je sais que tu es heureux quand tu es avec Juliet et tu as le droit, et j'ai envie que tu sois heureux et que tu penses un peu plus à toi. Alors n'arrête pas d'avancer, ou de vivre à cause de moi, parce que je ne pourrais pas le pardonner, mais je crois qu'il me faut un peu de temps avant que j'accepte qu'elle fasse aussi partie de ma vie. » Pour être tout à fait honnête, la sensation d’en avoir dit bien plus que je ne l’aurais du me culpabilise déjà et j’ignore comment appréhender la situation. Tout prend des proportions énormes avec Violet et je me rends compte que j’ai finalement fait exactement ce que je tenais tant à empêcher de la part de Juliet. Tout me semble ridicule, à présent, y compris mes propres sentiments. Moi Henry Howard, veuf, et solitaire, croyant tomber amoureux d’une étudiante, rien n’a de sens, et l’irréalisme de la situation me frappe désormais. Je suis allé beaucoup trop loin, et la réaction de Violet me le montre assez bien. De son discours, je ne retiens que le plus important, le fait que je l’ai finalement mis devant le fait accompli et qu’elle angoisse désormais à l’idée que Juliet prenne plus de place dans notre vie familiale, ce qui n’était évidemment pas du tout dans mes projets, sachant pertinemment que ce n’était pas le moment. Violet aurait pu réagir de différentes façons, s’attacher désespérément à Juliet pour lutter contre l’angoisse d’être laissée de côté par son père ou au contraire angoisser simplement à l’idée qu’elle y prenne trop de place. Dans tous les cas, ce que je voulais à l’origine éviter est évidemment en train d’arriver. Je secoue la tête contrarié. « Violet, je sais ce que tu es en train de penser et pour être honnête c’est la raison pour laquelle je ne voulais pas que tu la rencontres. Nous ne sommes pas ensemble, nous ne le seront peut être jamais, à dire vrai je n’ai aucune idée de ce que moi même je pense à ce sujet, tout est... » Je prends une inspiration et relève la tête pour la fixer. « Tout est tellement triste. Je ne sais pas si je me remettrais un jour de tout ça, et si ça devait arriver, quoi qu’il arrive ça me prendrait du temps, la seule chose qui compte vraiment plus que tout pour moi c’est toi. Je ne compte pas me marier, t’imposer une inconnue dans la maison, je ne voulais pas que tu la rencontres parce que je ne voulais pas que tu penses que les choses pourraient changer. Juliet est juste une personne qui me fait me sentir un peu moins triste... » Je parviens à articuler malgré l’émotion qui fait dérailler ma voix. « Juste une amie. » Le reste était définitivement une fantaisie que je ne peux pas me permettre. La conversation gagne en tristesse, et je tente de prendre une inspiration fondamentalement nécessaire à la suite de cette discussion qui devrait s’éteindre d’elle même, parce que parler fait toujours plus de mal que de bien dans notre cas. Nous parlons, pour dire des choses que nous savons déjà, mais nous sommes malheureux tous les deux, le plus insupportable dans tout ça étant sans doute de réaliser à quel point l’autre l’est tout autant.  « J'aimerai bien avoir une amie comme ça, moi aussi. »  Je hoche doucement la tête et l’attire contre moi. « Au moins tu as toujours ton imbécile de père. » Je lâche avec un sourire un peu trop triste, ébouriffant ses cheveux. « Et je t’aime Violet. » « Je sais. Moi aussi je t’aime papa. » mon sourire s’accentue et j’allume la télévision. « Qu’est ce que tu veux regarder ? » « A New Hope, ça te dit? » Je hoche la tête vigoureusement, rien de tel qu’un bon film de science fiction pour se remettre de ce trop plein de sincérité finalement. Je me lève pour mettre en route le film et prends une nouvelle part de pizza avant d’aller m’installer devant la télévision.

RP TERMINE i'm coming home w/ Violet 424623794


Dernière édition par Henry S. Howard le Sam 9 Nov - 18:23, édité 11 fois
Revenir en haut Aller en bas
Anonymous


Invité
Invité

i'm coming home w/ Violet Empty
MessageSujet: Re: i'm coming home w/ Violet   i'm coming home w/ Violet Icon_minitimeMer 11 Sep - 19:18


Je regardais autour de moi, tentant de m'habituer au décor. J'étais dans ma chambre pourtant, installée sur mon lit, mais je ne m'étais pas encore faite au lieu. A vrai dire, avec papa, nous venions d'emménager lorsque.. Lorsque la bombe a explosé. Tous les journaux en ont parlé, un attentat dans le métro de Londres, des dizaines de morts, encore plus de blessés. Nous, on y était. Surtout papa à vrai dire, il se trouvait dans le métro au moment de l'impact. Je n'ose même pas imaginer ce qu'il a dû vivre. Autant dire que nous n'avions pas vraiment eu le temps de prendre nos marques et nos petites habitudes dans cette nouvelle maison de Notting Hill. Pour ma part, j'avais passé les derniers jours chez tatie Amy, bien que nous passions aussi beaucoup de temps à l'hôpital. C'est elle d'ailleurs qui m'a ramenée, il y a peut-être une ou deux heures, elle aurait bien aimé rester pour attendre papa, mais elle n'avait pas pu se libérer, aussi m'avait-elle juste déposée. Je m'étais installée pour lire à l'origine, mais impossible de focaliser mon attention. J'ai pourtant d'étonnantes capacités de concentration habituellement, mais aujourd'hui je baignais dans trop d'émotions pour m'intéresser sérieusement à un livre, même fait de l'agréable pure logique de Platon. Ainsi me retrouvais-je donc adossée au mur, à attendre, perdue dans la contemplation de ce lieu si peu familier, quand j'entendis enfin la porte s'ouvrir, suivi de peu par la voix de papa. « Violet ? Je suis de retour. » Mon coeur devait battre à cent mille, alors que je courrais dans les escaliers pour le rejoindre, me précipitant dans ses bras. J'eus heureusement le réflexe d'arrêter cette réaction instinctive juste à temps, épargnant à mon pauvre papa une nouvelle collision qui risquait d'être douloureuse. « Je suis tellement contente de te voir. » répondis-je avec un soulagement évident dans la voix, mes yeux criant tout l'amour et la joie que je n'avais pas pu lui exprimer par une étreinte. « Ça ne fait rien, viens là. » m'assura-t-il en ouvrant les bras et m'attirant vers lui. Un grand sourire se dessina sur mon visage, tandis que je me nichais avec précaution dans ses bras, ravie d'être auprès de lui à nouveau, surtout après la peur panique qui m'avait envahie au moment de l'attentat. Ma gorge se serra en repensant à ces heures de doute et d'inquiétude, aussi je fermai les yeux, me concentrant seulement sur la présence et l'odeur de mon papa, bien là, de retour et hors de danger. Une douce inquiétude continuait de parcourir mes veines et je n'oublierai sûrement jamais la journée de l'explosion, mais cette étreinte le rendait plus réel, et m'aidait à réaliser que ça allait, c'était fini maintenant.  « Je suis désolé d’avoir retardé la construction de ton tardis. » continua-t-il, tentant encore de me faire sourire et de me rassurer, alors que c'était lui qui avait failli mourir il y a si peu de temps. J'étais tellement contente de le retrouver que c'est les larmes aux yeux que je répondis doucement : « On a encore de longues années pour le construire. Et puis ce sera notre tardis. Ce ne serait pas marrant de voyager toute seule. » C'aurait dû être une simple remarque, une taquinerie, toutefois ma voix se cassa légèrement sur ces derniers mots, qui me rappelaient trop les derniers événements. Je ne pouvais pas imaginer ma vie sans lui, c'était la seule personne qu'il me restait. Il me caresse doucement les cheveux pour me calmer avant de s'éloigner un peu et de me répondre, tout en essuyant délicatement les larmes sur mes joues. « Tout ira bien maintenant, allons manger une part de pizza, tu dois avoir faim. » Je le suis jusqu'à la cuisine, souriant en humant la délicieuse odeur de pizza chaude. Je m'installe à table avant de relever la tête vers papa, qui continue à essayer de me rassurer et me faire sourire. « Une petite trêve avant que tu n’aies à supporter mon horrible cuisine et ce l’année entière. » Avec un petit rire, je lui réponds gentiment « Elle n'est pas si mauvaise que ça, ta cuisine. » ce qui n'était pas faux en soi, juste une version légèrement améliorée de la réalité. « Et puis je pourrai te donner un coup de main maintenant. » continuai-je en souriant tout en ouvrant la première pizza. « Ça serait super. » Je lui offris un grand sourire en retour, j'avais tellement hâte de pouvoir enfin reprendre une vie à peu près normale avec lui. Avoir nos petites routines, notre petit quotidien tous les deux m'avait tellement manqué. Et puis avec tout ce qui était arrivé ces derniers jours, ces moments étaient plus précieux que jamais à mes yeux. Je le laissai prendre sa part, avant de me servir à mon tour. Chorizo et piments, l'une de mes préférées. Il me connaissait tellement bien, et essayait encore une fois de me faire plaisir. Ce qui me touchait énormément, mais des fois, je ne pouvais pas m'empêcher de m'inquiéter un peu pour ses propres envies. Enfin, je ne parle plus de pizzas là, soyons bien d'accord. Choisir la garniture que je préfère ne changera probablement pas grand chose à sa vie, mais ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. Il se donnait tellement de mal pour que je me sente bien, j'avais peur que lui s'oublie et après tout ce qu'il avait vécu et dû surmonté avec maman puis moi.. il méritait tellement d'être heureux et de ne pouvoir penser qu'à lui de temps en temps. « Donc tu as rencontré Juliet... » Je relevai instantanément les yeux. Il avait poursuivi sur le ton de la conversation, pourtant je savais que c'était loin d'être anodin pour lui, et je ne m'attendais pas vraiment à ce qu'il aborde le sujet maintenant. C'était plutôt logique pourtant, après ce qu'il s'était passé, il devait se poser des questions et ne pas trop savoir comment en parler. Je dois avouer que moi-même, je ne savais pas vraiment quoi répondre. Me mordillant légèrement la lèvre, je répondis sur le même ton. « Et bien, oui, je l'ai rencontrée. » Nous étions de toute évidence partis pour une très longue conversation, si nous allions à cette vitesse là... mais à vrai dire je ne savais pas quoi dire à son sujet, ces journées à l'hôpital avaient semblé tellement irréelles. J'esquissai un petit sourire en pensant que j'avais toujours ce petit nounours qu'elle m'avait apporté le premier jour. Il était tout abîmé, et ça semblait bête, mais je ne sais pas, je l'avais eu près de moi pendant tout ce temps, aussi n'avais-je pas pu m'en séparer. La plupart des gens riraient de voir une lycéenne avec un doudou, mais tant pis, après tout je ne suis plus à cela près, et je ne pouvais pas juste le jeter ou le mettre au fond d'un placard, alors je l'avais mis sur mon lit. Avec un pff]incement au cœur, je réalisai qu'en fait, je savais parfaitement ce que je devais lui dire, la seule chose qui importait vraiment à son sujet, même si c'était terrifiant pour moi de l'admettre, parce que c'était mon papa et qu'on avait toujours été tous les deux, juste tous les deux, et qu'on venait à peine de se retrouver, et que si jamais ça se passait pas bien, je ne voulais pas repartir, je ne pouvais pas, je ne supporterais pas de me retrouver toute seule à nouveau. Mon cœur s'accéléra et je fermai les yeux un instant, avant de regarder mon père et de lui répondre la gorge un peu serrée : « Elle t'aime vraiment, tu sais. Elle est venue tous les jours à l'hôpital. Je crois même qu'elle aurait planté sa tente dans ta chambre si elle avait pu.. » ajoutai-je avec un petit rire, tentant de détendre à nouveau l'atmosphère, mais c'était encore tellement difficile de parler de ce qui s'était passé. Je ne voulais pas me rappeler de toutes ces heures passées à attendre encore et encore que son état s'améliore, qu'il se réveille et qu'on sache s'il y avait ou non eu des dégâts neurologiques. Je le vis hocher la tête, l'air particulièrement tendu. « Je sais. » Tout comme il savait que nous étions tous deux très doués pour éviter les sujets embarrassants ou répondre à une question en détournant ladite question... mais de toute évidence, ce jour-là il était décidé à persévérer puisqu'il repris la parole :  « J’aurais aimé que tu la rencontres autrement, enfin j’imagine. » C'est sûr que nous ne nous étions pas rencontrées dans des conditions idéales, mais au moins maintenant je pouvais mettre un visage sur son prénom. Même si moi aussi j'aurai préféré la rencontrer autrement, j'aurai préféré que cette explosion n'ait jamais eu lieu, ne jamais m'être retrouvée à son chevet, j'aurai même préféré attendre des semaines, peut-être des mois même que papa se décide à me la présenter parce que ça aurait signifié qu'il ne se serait pas blessé, qu'il irait bien, du moins mieux qu'aujourd'hui. « Pas qu’il y ait quoi que ce soit de véritablement...enfin, pas qu’on soit.. D’ailleurs on ne l’est pas mais... » continua-t-il en me fixant. C'était rare qu'il hésite autant et enchaîne à ce point d'incomplètes sentences sans réelle cohérence. Je lui fis une ébauche de sourire, sachant que c'était difficile pour lui aussi d'aborder le sujet, et d'être forcé de réfléchir à la question, de définir leur relation, ses implications et d'essayer de m'expliquer tout ça. Je n'étais de toute évidence pas la seule à être perdue et à vouloir changer de sujet, juste oublier tout ça et revenir à notre tranquille petit quotidien tous les deux, dans notre nouvelle maison. Toutefois, il ne m'en laisse pas la possibilité, continuant à parler ou plutôt balbutier autour du sujet qu'est Juliet. « Il est vrai que je passe objectivement beaucoup de temps avec elle, et qu’elle... » dit-il en soupirant et hésitant,  avant de finalement se décider et s'arrêter sur un dernier commentaire : « Mais si tu penses que c’est une mauvaise idée, même vis à vis de maman, sache que ce que tu penses sera toujours le plus important pour moi. » A ces mots, je relève ta tête et le regarde la gorge serrée, sentant des larmes monter à nouveau jusqu'à mes yeux. « Je voudrais tellement que maman soit là avec nous. » répondis-je en éclatant en sanglots à nouveau. Je savais bien que ça n'apporterait rien de constructif de dire ça, et que ça ne l'aiderait pas à comprendre ce que je ressens par rapport à Juliet et à ce qui se passe entre eux deux, et je sais bien que j'aurai dû lui répondre que j'étais d'accord, qu'il avait le droit d'être heureux et de tourner la page après toutes ces années. Mais je n'avais pas pu, j'avais répondu sans réfléchir. On ne parle pas très souvent de maman, je crois que ça nous fait trop de mal à tous les deux, alors quand je l'ai entendu parler de maman, j'ai eu besoin de le dire, même si je sais que ça ne changera rien et qu'elle est morte et que c'est un souhait complètement irrationnel, je ne pouvais pas juste garder ça sur le coeur aussi stupide que ce soit. J'ai envie qu'il soit heureux, et quand j'y réfléchis j'ai envie qu'il tourne la page pour pouvoir avancer, mais moi je ne peux pas tourner la page.

Tandis que les larmes s'écoulent à nouveau sur mes joues, et que la partie rationnelle de mon esprit débat avec mes sentiments, papa m'attire contre lui, tentant de me consoler. Je voyais dans son regard la peine que ma réaction lui avait causé alors qu'il essuyait délicatement mes larmes. Il était tellement sensible, et attentionné, c'était un père génial et moi je n'avais même pas été capable de répondre ce qu'il fallait, de le laisser avancer alors qu'il en avait désespérément besoin. Il me faisait toujours passer en premier, quoi qu'il arrive, et je n'avais même pas été capable pendant ne serait-ce qu'une minute d'oublier ma tristesse et de penser à lui. Et ce n'était certainement pas cette colère contre moi qui allait m'aider à ravaler mes larmes, bien au contraire. Mais maman me manquait tellement, j'aurai tellement eu besoin d'elle, besoin d'une mère près de moi au cours de ces derniers jours, de ces dernières semaines - de ces dernières années aussi, mais on ne s'en était pas si mal sortis avec papa, parce qu'on se serait les coudes, on se soutenait et aujourd'hui je l'avais complètement laissé tomber... mais c'était sorti tout seul, sans passer par la case conscience. J'avais envie qu'il tourne la page qu'il avance, mais malgré tout j'avais l'impression que moi, je n'avancerai jamais, je n'en guérirai jamais. Papa fait de son mieux, il est incroyable, mais il ne pourra jamais vraiment combler le vide béant qu'elle a laissé dans ma vie et dans mon cœur. J'aimerai qu'il puisse, lui aussi donnerait tout pour le pouvoir je crois, mais c'est impossible. « A moi aussi elle me manque. » La voix de papa brisa le fil de mes pensées - ou plutôt le désordre d'idées qui se bousculaient dans mon esprit - et je relèvai la tête, tentant de le voir à travers les larmes qui embrumaient ma vision. Il passa sa main sur ses joues et les miennes, tentant d'effacer nos larmes. Cette vision me fit sourire et pleurer de plus belle, ce qui devait être plutôt triste et pathétique en fait. Mais bon, après tout ce à quoi nous avions survécu, nous n'étions plus à ça près.. « Oublie ce que je viens de dire, et mange un peu de pizza. Il y a quelque chose que tu aimerais faire ce soir en particulier ? » reprit-il avec un semblant de sourire. Comme à notre habitude, il tentait de s'éloigner des sujets sérieux qui peinent ou dérangent. Il y a encore quelques minutes, je ne rêvais que de ça, mais maintenant ma gorge serrée et ma vision encore floue me hurlaient que je ne pouvais pas m'arrêter à ces larmes alors que je n'avais toujours pas répondu à sa question - même s'il ne l'avait jamais vraiment formulée - et qu'on ne pouvait pas juste fuir ces terrains qui nous blessent et faire comme s'ils n'existaient pas. Les problèmes dont on ne parle pas blessent aussi malheureusement. Comme une petite hémorragie interne qui est là, invisible, mais te tue à petit feu malgré tout ou à une vitesse folle, ça dépend. Je répondis tout de même à son sourire - bien que le mien au final ressemblait sûrement plus à une grimace du fait de mes sourcils légèrement froncés, de mes yeux rouges, de mon visage tout bouffi et de la tendance de mes lèvres à exprimer la tristesse que je ressentais - et secouais légèrement la tête de gauche à droite, avant de rassembler mon courage pour me lancer à mon tour et persévérer sur le sujet, même s'il nous en coûtait à tous les deux. « Je.. Ce n'est.. » Ce n'était décidément pas gagné, et je semblais encore moins douée que lui pour mettre en mots ce que je ressentais. J'inspirais un grand coup, expirant tout doucement et fermais les yeux quelques instants avant de relever la tête vers lui et de reprendre, l'esprit légèrement plus clair et les yeux un peu moins larmoyant. « Ce n'est pas à cause de ce que tu as dit... enfin un peu, mais c'est juste... Je.. Ce n'est pas Juliet.. C'est juste que tu n'allais pas bien, et.. » Je m'arrêtai une seconde, me sachant à un équilibre fragile qui pouvait rapidement basculer vers une crise de larmes ou de panique. « J'avais besoin d'elle, j'ai besoin d'elle et je sais qu'elle ne sera jamais là. Je le sais bien mais elle continue de me manquer chaque jour. Et quand je me retrouve toute seule, ça devient plus dur, tu comprends. J'étais tellement contente de t'avoir retrouvé, et tu semblais tellement heureux. Et puis d'un coup, tu étais à l'hôpital, et tu étais là, allongé et j'ai eu tellement peur et j'étais toute seule. Il y avait Amy biensûr mais c'est pas pareil, c'est pas ma maman, et elle était occupée, elle a sa vie. Et on est que nous deux, et si tu ne t'étais pas réveillé.. Et puis il y a Juliet, et elle était triste, mais je ne la connais pas, et je sais bien qu'elle t'aime et que ça changera rien au fait que tu m'aimes et que tu aimais maman. Mais là, j'ai juste besoin d'être avec toi, et je sais que c'est fini, mais mon esprit l'a pas encore bien intégré je crois alors je voudrais juste quelques moments tranquilles, normaux, tous les deux, comme avant. Et je sais bien que maman ne franchira jamais la porte et qu'elle n'est plus là. Mais je crois que je ne suis pas prête à ce qu'il y ait quelqu'un d'autre avec nous. Mais je sais que tu as besoin d'avancer, et je sais que tu es heureux quand tu es avec Juliet et tu as le droit, et j'ai envie que tu sois heureux et que tu penses un peu plus à toi. Alors n'arrête pas d'avancer, ou de vivre à cause de moi, parce que je ne pourrais pas le pardonner, mais je crois qu'il me faut un peu de temps avant que j'accepte qu'elle fasse aussi partie de ma vie. » Je pris une grande bouffée d'air, ma respiration s'était un peu accélérée - sans doute signe que je commençais à paniquer - au fil de ce discours que j'avais débité sans m'arrêter à une vitesse folle, et j'espérais sincèrement que papa avait quand même compris parce que je n'étais pas capable de le dire à nouveau, j'avais épuisé tout mon courage, ma capacité à parler de ce que je ressentais et à retenir mes larmes dans ces dernières paroles. Maintenant j'avais juste envie d'un grand verre d'eau, d'un câlin et de parler d'un sujet on ne peut plus banal loin de ces discussions éprouvantes pour lesquelles l'on a vraiment du mal mais qu'au moins on réussit généralement bien à éviter.

« Violet, je sais ce que tu es en train de penser et pour être honnête c’est la raison pour laquelle je ne voulais pas que tu la rencontres. Nous ne sommes pas ensemble, nous ne le seront peut être jamais, à dire vrai je n’ai aucune idée de ce que moi même je pense à ce sujet, tout est... » Je le regarde sans rien dire, et plus ce qu'il dit progresse dans mon cerveau, moins ça ne fait de sens. S'ils ne sont pas ensembles, pourquoi s’inquiéter autant de notre rencontre? Pourquoi en faire une telle histoire? Je connais certains des amis de papa, il n'en a pas énormément, mais ça n'a jamais posé de problème. Il y a tonton Ed - même s'il n'est pas vraiment mon tonton, parce qu'il ne fait pas partie de la famille, mais on l'a toujours appelé comme ça - par exemple, qui est ami avec papa depuis très très longtemps, et je l'ai toujours vu. Et puis, vue les propos qu'Amy tenait, je ne pense pas qu'elle considérait Juliet comme une simple amie ou connaissance, ou tout ce qui pourrait être "ne pas être ensemble". Peut-être que papa n'y croit pas vraiment non plus. Il a l'air tellement perdu quand il essaie de parler d'elle et de leur relation. Je lui souris doucement tandis qu'il relève la tête pour me regarder dans les yeux, j'avais décidément hérité de lui en ce qui concerne la compréhension, gestion et expression de ses propres sentiments et émotions. « Tout est tellement triste. Je ne sais pas si je me remettrais un jour de tout ça, et si ça devait arriver, quoi qu’il arrive ça me prendrait du temps, la seule chose qui compte vraiment plus que tout pour moi c’est toi. Je ne compte pas me marier, t’imposer une inconnue dans la maison, je ne voulais pas que tu la rencontres parce que je ne voulais pas que tu penses que les choses pourraient changer. Juliet est juste une personne qui me fait me sentir un peu moins triste... » C'est la voix chargée d'émotions qu'il lâcha les trois derniers mots : « Juste une amie. » Je hochais doucement la tête, comprenant et partageant la tristesse de ces premières phrases, et la solitude qui y était ancrée. Et je murmurai ma réponse, sans savoir s'il l'entendrait ou non : « J'aimerai bien avoir une amie comme ça, moi aussi. » Une amie ou un ami qui me fasse me sentir un peu moins triste. Il me serre alors contre lui, clôturant ce triste échange par un  « Au moins tu as toujours ton imbécile de père. » qu'il accompagne d'un sourire un peu trop triste. Je lui souris en retour et hoche la tête, oui j'avais déjà mon incroyable papa, toujours là pour veiller sur moi, et c'était déjà bien plus que certains. Je rechigne un peu tandis qu'il ébouriffe mes cheveux, et sourit faiblement en l'entendant ajouter : « Et je t’aime Violet. » Je me retourne vers lui et prononce doucement : « Je sais. Moi aussi, je t'aime papa. » Finalement, il enlève un petit peu de la tristesse qui s'était emparée de son visage et allume le post de télévision. « Qu’est ce que tu veux regarder ? » Poussant un peu mon enthousiasme dans l'espoir de sortir de la morne et triste ambiance qui s'était installée, je réponds d'un ton joyeux avec un grand sourire qui ne parvenait cependant pas encore jusqu'à mes yeux :  « A New Hope, ça te dit? » Après tout, ce titre allait bien à notre situation, non?

RP TERMINE i'm coming home w/ Violet 424623794
Revenir en haut Aller en bas
 
i'm coming home w/ Violet
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» TMT ♣ Winter is coming.
» tell the world she's coming home
» « Home, sweet home » ┃Iona&Thaïs
» Home Sweet Home - Rose
» FDP ❅ it's all coming back to me now

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Ticket To Ride :: flood & hors-jeu :: this train terminates at morden :: ARCHIVES 2013-2014-
Sauter vers: