LCA - Vous n’êtes pas responsable de la tête que vous avez mais vous êtes responsable de la gueule que vous faites.

« Pourquoi est-ce que maman et papa ne m'aime pas ? » ai-je demandé à mon frère aîné. C'est à cause de moi, m'as-t-il répondu. Drôle de réponse, surtout pour les gens inconnus à notre famille, mais pourtant tellement vrai ! Je n'avais pas encore 13 ans lorsque j'ai eu cette conversation avec Jonathan. Mon grand-frère en avait alors 18 et il s'est confié à moi, comme si il savait que si il ne le faisait pas ce jour là, il ne le ferais jamais. Bien sûr, à ce moment là, j'ignorais combien il avait raison. Jonathan était malade, une mucoviscidose lui avait été diagnostiqué quelques semaines après sa naissance. Bizarrement, les parents n'en ont jamais parlé. Peut être qu'ils craignaient qu'on ne les plaignent, pourtant, c'est de la faute de personne, c'est la vie, comme on dit. Même moi, je n'étais pas au courant, je savais seulement ce qu'on voulait bien me dire, soit que mon frère chéri avait la santé fragile et qu'il ne fallait pas que je l’embête. De plus, pour éviter de m'avoir dans les pattes, j'étais souvent confiée aux bons soins d'une nourrice. Je sentais qu'on avait de la difficulté à m'aimer, mais je ne pensais pas être détesté de mes propres parents. D'autant qu'on me reprochait d'être en bonne santé. A croire que mes parents auraient voulu que moi aussi je soit malade.

Et voilà, j'ai 13 ans. Mais au lieu de souffler mes bougies devant une multitude de cadeaux, je contemple le cercueil blanc de mon frère bien aimé. Quelque jours après notre conversation, cette fichue maladie le la enlever. Il le savait, c'est pour cette raison qu'il m'a tout dit. Tout mes rêves se sont envolés avec lui, me laissant seule avec mon chagrin et avec des parents indifférent à mon sort. Jusqu'à ma majorité (enfin presque), j'ai vécue dans leur ignorance. On s'adressait à peine la parole. Je ne sais même pas si ils savent que j'ai les yeux bleus et un grain de beauté dans le cou. Ils m'ignorent, ils ne font pas cas de moi et je dois m'estimée heureuse d'avoir un toit sur la tête et leur en être reconnaissante.

Au lycée, je n'avais pas d'amis. Comme ma famille m'ignorait, j'étais obligée de me débrouiller avec les moyens du bord pour m'offrir des vêtements. Faute d'avoir de l'argent, je troquais ce dont je ne voulais plus contre d'autres. Bien sûr, c'était de l'occasion, donc pas forcément à la mode. Bien souvent, on se moquait de moi, alors, un jour, j'en ai eu marre. J'étais la risée de tout le bahut et j'ai craqué. Humiliée parce que une fois encore on avais refuser de m'invité à une soirée, je me suis servie. Je suis allée dans une boutique du centre de Londres et j'ai volé une robe noire. Mon chapardage à malheureusement été repéré, pas assez maligne que j'étais et je me suis fais embarqué. Je n'ai pas voulu appeler mes parents, je voulais voir si ils se rendraient compte de mon absence. Ils n'ont rien vu. Tant et si bien que les flics ont finis par alerté les services sociaux. Je suis rester au centre jusqu'à ma majorité, soit un peut plus de cinq mois.

Après l'obtention de mon baccalauréat, je décide de suivre des cours du soir afin de trouver un métier correct. Mon choix se porte sur du secrétariat. Cela ne me parait pas très compliquer et puis, faire ce métier me permettra de rattraper le temps perdu. Le temps ou adolescente on me mettais de côté parce que j'étais pas dans le coup. J'ai envie d'avoir des amis, de voir du monde et travailler dans ce milieu là me permettra de rencontrer des gens. Au bout d'un an, j'obtiens mon diplôme et je quitte mon job de serveuse dans un snack afin d'être embauché das un cabinet dentaire. Cela fait un an et demi aujourd'hui que je travail là bas et j'adore ce que je fais. Je suis heureuse, mais la solitude me pèse. Sans amis, on ne fait pas facilement de rencontre amoureuse, alors sur un coup de tête et parce que je n'ai rien à perdre, je m'inscris sur un site de rencontre en ligne.  Contre toute attente, ça marche et je ne tarde pas à avoir un premier rendez-vous. Il est gentil, drôle, attentif, beau garçon, alors quand quelques mois plus tard, il m'a demandé en mariage, j'ai accepté. Je lui ai dis oui, alors que je ne suis pas amoureuse de lui, c'est vous dire combien je me sens seule !

Fautes d'avoirs des amies, c'est la sœur et la cousine de mon fiancé, qui seront mes demoiselles d'honneur et mes témoins. Ce jour là, je suis avec elles en train d'essayer des robes de mariées. Je me regarde dans le miroir, pas franchement convaincue par l'image qu'il me renvoi et soudain, je le vois. Je ne sais pas qui il est, mais quand mon regard accroche le sien, je sais que c'est lui. Alors, sans réfléchir d'avantages, je quitte la boutique. Je porte encore la robe blanche que je viens d'essayé, mais je m'en moque. Tout le monde me regarde, mais je m'en moque. D'un geste fébrile, je pause ma main sur son épaule ...

→ Dans la vie, on cherche toujours à atteindre un but, quelque chose de vraiment personnel, un idéal de vie, un rêve, quelque chose qui vous rendrait heureux(se) finalement. Pour vous qu’est-ce que c’est ?  Avoir ce que je n'ai jamais eut. Une famille. C'est pour cette raison que j'ai accepté aussi vite la demande en mariage de mon mec.

→ Et qu’est ce qui vous bloque en fin de compte ? Je ne suis pas amoureuse de lui, mais d'un autre. Je ne le connais pas très bien, mais je sais qu'il ressent la même chose pour moi. Je le sens. Il y a un truc dans ses yeux, je sais que c'est lui, tout simplement.

→ Je vois. Est-ce que vous avez des regrets ? Oui et non. Oui, parce que actuellement, je suis fiancée et que je ne sais pas comment abordé le sujet avec mon fiancé. Et non, parce que sans ces fiançailles, je ne me serais jamais trouvée dans cette boutique et je n'aurais jamais rencontré ce garçon.

→ Qu’est-ce qui vous rends heureux(se) dans votre vie aujourd’hui. Une personne, une passion ? Je pense avoir déjà répondu à cette question, mais je vais le refaire. Ce qui me rends vraiment heurese, c'est lui, le garçon dont je suis amoureuse. Certains diront que je me contente de peut, mais j'ai pas vraiment eut de chance dans ma vie, alors je veux profiter de ce cadeau à fond.

→ Et est-ce que vous vous sentez seul parfois ? Oui. Je vis seule. J'ai pratiquement pas d'amis, je vais faire souffrir quelqu'un, me mettre à dos toute sa famille, mais d'un autre côté, si j'arrive à obtenir ce que je désire, je ne le regretterais pas.

→ Rien d’anormal je vous rassure, mais dîtes moi, qu’est ce que vous attendez des autres, qu’ils vous aiment, qu’ils vous comprennent ou qu’ils vous respectent ? Un peut tout à la fois. J'ai besoin d'être aimée, parce que à ce jour, la personne pour qui j'ai le plus compté n'est plus là. J'ai besoin d'être comprise, là encore, la seule personne qui me comprenais n'est plus là, et j'ai aussi besoin d'être respectée. Plus que n'importe qui je dirais. On s'est trop souvent moqué de moi, on m'a humilié aussi et aujourd'hui, j'estime que ça dois changer, parce que je suis être humain comme tout le monde et que je mérite d'être respectée.

→ Et qu’est ce que vous attendez de vous même ? Je pense que je m'appitoie un peut trop sur mon sort. Je n'ai pas eut une vie de rêve, mais aujourd'hui, ça peut enfin changer et je me pause trop de questions.

→ Et Peut être que vous vous en demandez trop. Qu’en pense votre entourage ? Ils n'en pensent rien. Je l'ai dis, je n'ai pas de famille, et je me vois mal parlé de ce qui me préoccupe à mon fiancé. Je sais qu'il à le droit de le savoir, après tout, ça le concerne, mais pour le moment, je ne suis pas prête.

→ Est ce que vous sentez soutenu(e) dans vos choix par votre famille et vos amis ? Même si il n'est plus là pour me conseillé, pour m'aider à faire les bons choix, je sais que mon frère m'approuverais. Cinq ans de différence, c'est pas énorme et je pouvais tout lui dire. J lui parle tout les jours vous savez, et même si il ne réponds pas, je sais qu'il me pousse là ou je veux aller.

→ Bien, nous continuerons la semaine prochaine si vous voulez bien, n’hésitez pas à m’appeler si vous avez un souci d’horaire.