HBD # Hold tight and pretend it's a plan.

« Nous sommes tous nés dans la gouttière, mais certains regardent vers les étoiles ». Cette phrase d’Oscar Wilde, Harry aime à répéter en interview qu’il en a fait son motto depuis l’adolescence. Et pour cause, il a beau être l’un des producteurs les plus efficaces de Londres à l’âge de trente-six ans, les choses n’ont pas toujours été aussi faciles, et c’est un long chemin qu’il a parcouru depuis la petite maison familiale de Cardiff jusqu’à son duplex londonien.
Harry est un gallois, un vrai. Né à Cardiff, de parents tous les deux nés à Cardiff, dont les parents eux-mêmes sont de et sont toujours à Cardiff, Harry a été le premier depuis quelques générations à finir par quitter le pays. Sa mère, Helen, est bibliothécaire, et son père Andrew tient un pub majoritairement fréquenté par des étudiants, un établissement qu’il a repris à la suite de son propre père. Le « Knight’s Tale » avait été construit par l’arrière-grand-père d’Harry, et n’était jamais sorti de la famille depuis. Non pas par obligation, mais parce que son grand-père, puis son père lui-même avaient le goût du métier. Harry, non. Pourtant, le Knight’s Tale avait été le cadre de toute son enfance. La petite famille vivait au-dessus du pub et tous les matins pour aller à l’école, Harry devait passer par les cuisines puis la salle où certains habitués venaient déjà prendre leur petit-déjeuner avant d’aller travailler. L’odeur du bois, des bières pression, le tintement des verres et les grosses voix des clients, le grésillement de la télé passant le dernier match de rugby, sont tout autant de souvenirs d’enfance auxquels Harry est profondément attaché, ainsi qu’il le rappelle dès qu’on l’interroge sur sa jeunesse.

Harry fut donc un élève sage et calme, mais à des années lumières de considérations scolaires ou de ses perspectives d'avenir. Lorsqu'il atteignit l'adolescence, sa grande passion était la musique. Guitariste et bassiste, il jouait dans un groupe de rock avec trois copains et une copine, et rapidement les cinq jeunes gens planifièrent de partir en road trip pour se produire dans des bars dans toute la Grande-Bretagne. Évidemment, Helen et Andrew s'y opposèrent avec véhémence. Et pour la première fois, Harry se retrouva en conflit ouvert avec ses parents, qui jusque-là s'étaient contentés de s'inquiéter silencieusement, espérant que leur rejeton chéri reprendrait ses esprits. Las ! Finalement, c'était encore pire. Pendant une année entière, Harry se battit avec ses parents pour obtenir l'autorisation de partir avec son groupe et réaliser son premier rêve... Mais ses amis finirent par partir. Sans lui. Ses espoirs brisés, Harry prit une décision radicale, sur un coup de tête : partir. Une nuit, il rassembla quelques affaires, embarqua sa guitare folk, et quitta la maison en silence. Il avait alors 17 ans.

Un môme sur la route, qui se débrouilla en jouant dans des bars - seul - ou en faisant la plonge, en faisant de l'autostop et en dormant à la belle étoile ou dans de petits motels sur la route. Parfois il bénéficiait de la générosité d'un inconnu croisé sur la route, parfois il devait se priver de manger un jour ou deux ou endurer la pluie battante. Il fit des rencontres, drôles, tristes ou touchantes. Il galérait. Mais Dieu qu'il était heureux. Et vivant. Un gosse tout droit sorti d'un roman de Jack Kerouac, croisé avec le héros de Into the Wild. Il ne s'inquiétait pas de ses parents ni de la police. Il allait après tout devenir majeur quelques semaines plus tard, et serait alors complètement indépendant. Il leur envoya des cartes postales pour les rassurer, et reprenait aussitôt sa route. Il ne croisa jamais ses copains musiciens, mais s'en fit d'autres. Époque insouciante et presque onirique, et, comme il le confie parfois, la meilleure de sa vie. Après tout, il avait sa guitare, sa gouaille, sa débrouillardise, et sa liberté. Que demander de plus pour être heureux ?

Passé son dix-huitième anniversaire, il se posa quelques temps à Cork, en Irlande, où il travailla quelques temps comme professeur de guitare pour faire quelques économies. Cette escale à Cork dura un an, et pendant cette période, Harry perdit presque complètement contact avec ses parents. Si sa mère faisait encore l’effort de l’appeler de temps en temps pour prendre de ses nouvelles, le dialogue avec son père était complètement rompu. Le père et le fils ne parlaient pas la même langue, et ne se comprenaient plus… Et Harry avait décidé de l’accepter. Après tout, on ne choisit pas plus ses enfants que ses parents. C’est la vie. Et puis Harry était loin d’être seul à Cork : il s’était rapidement intégré à quelques groupes de musiciens qu’il avait rencontrés par le bouche à oreille, et cette année, il la passa à alterner entre ses cours de musique et ses jam sessions avec ses nouveaux amis. Il eut quelques aventures, une histoire plutôt sérieuse qui dura au-delà de Cork. En effet, Harry et Siobhan décidèrent au bout d’un an de tenter leur chance à Dublin. Lui était musicien, elle comédienne. Ils allaient probablement en baver, mais à deux, on était toujours plus forts, non ?
Harry avait vingt ans, Siobhan dix-neuf, lorsqu’ils emménagèrent dans un minuscule studio dans la capitale irlandaise. Ils n’avaient pas grand-chose, quelques fringues et une guitare, mais qu’importait ? Ils étaient fous amoureux l’un de l’autre, et vivre d’amour et d’eau fraîche était totalement dans leurs cordes. Si Siobhan, qui était jeune mais talentueuse, trouva rapidement un petit rôle secondaire mais récurrent dans un soap opéra tourné en ville, Harry mit plus de temps à trouver du travail. Et c’est grâce à Siobhan, qui le présenta au chef opérateur, qu’il décrocha son premier job dans le monde du cinéma en tant qu’assistant ingénieur son. Un monde qu’il ne devait plus jamais quitter.

A force de fréquenter les plateaux, Harry finit par découvrir petit à petit un univers dont il n’avait jusque là jamais soupçonné l’existence. Bien sûr, il aimait aller au cinéma, comme tout le monde, de temps en temps, mais en faire un métier ? Il n’y aurait jamais pensé. Pourtant, il s’y sentit dès les premiers instants comme un poisson dans l’eau. Il avait peut-être un boulot un peu ingrat, mais il travaillait, il bougeait, il se dépensait, il voyageait même, et rapidement il gagna la confiance de l’ingénieur son qui lui présenta un des types de la post-production. Il commença à travailler sur le sound editing, et ce côté créatif du métier lui plaisait particulièrement. Puis, on observant les tournages, il se prit d’intérêt pour les épisodes, puis les films en eux-mêmes. Ce microcosme le fascinait de plus en plus. Comme une addiction, plus il s’y immergeait, plus dur c’était de rentrer chez lui le soir et de penser à autre chose. Il alla de plus en plus au cinéma, préférant se payer une place avec son maigre salaire plutôt qu’un nouveau jeu de cordes, et le septième art remplaça petit à petit la musique dans son cœur toujours prêt à s’enflammer pour une belle cause. Finalement, après environ deux ans à travailler dans le son, Harry décida qu’il voulait plus. Qu’il avait besoin de plus. Qu’il pouvait faire plus. Il n’avait jamais fait d’études, s’était arrêté avant ses A-Levels, n’avait jamais touché à une caméra de sa vie, mais hé, il était là pour apprendre après tout, non ? Alors il négocia avec son chef, qui accepta de le laisser passer à la position de runner, tout en bas de l’échelle, pour un salaire encore plus bas que ce qu’il gagnait déjà. Mais tout en bas de l’échelle, il pouvait toucher à tout. Il pouvait apprendre, sur le terrain. Et sur le terrain, c’était là qu’il était vraiment dans son élément. C’était comme ça qu’il apprenait, et qu’il pouvait devenir le meilleur.

A vingt-deux ans, il recommençait donc sa carrière depuis le début. Et rapidement, il grimpa les échelons. Très rapidement. S’il n’avait jamais été doué à l’école, c’était que l’apprentissage théorique ne l’intéressait pas. Ce qu’il lui fallait, c’était le terrain, la pratique. Et là, enfin lâché dans la nature, prêt à exploiter tout son potentiel, Harry s’envola. En un rien de temps, il colla suffisamment aux basques des caméramen pour apprendre à les opérer lui-même, et la promotion ne se fit pas attendre. Quelques mois plus tard, on l’embauchait sur un autre projet comme opérateur. Siobhan continuait à enchaîner les petits rôles sans grand succès, mais s’en contentait pour le moment. Quant à Harry, il voyageait régulièrement, commençant à travailler sur des films un peu partout en Grande-Bretagne, et non plus seulement sur une petite série locale. C’est lors d’un de ces voyages, à Glasgow, qu’il rencontra celui qui allait devenir son meilleur ami. Benedict Wynter était un sacré personnage : un anglais pure souche avec toute la retenue, le flegme, l’élégance, l’humour pince-sans-rire et l’esprit qui allait avec. Et l’amour inconditionnel pour le bon Earl Grey. Un vrai gentleman de l’establishment, qui en théorie n’avait pas grand-chose à faire avec un bon gallois un peu rude comme Harry. Mais Harry avait, en un sens, tapé dans l’œil de Benedict avec son histoire peu banale, et si Benedict aimait quelque chose, c’était bien les histoires peu banales. Après tout, lui-même était plutôt gâté de ce côté-là : atteint de nanisme, il avait fait face à son ‘handicap’ (qu’il se refuse à qualifier comme tel) avec un stoïcisme étonnant dès sa plus jeune enfance. Intellectuel, passionné de littérature et surtout de philosophie, il avait bien compris que pour compenser les carences de son corps, il allait devoir développer son esprit. Et fichtre, il avait diablement réussi ! Intello excentrique se réclama des école de Socrate aussi bien que de Sartre, il avait commencé à travailler dans une maison d’édition avant de devenir script doctor dans la maison de production qui produisait le film sur lequel Harry travaillait. Sa grande ambition était de devenir scénariste et producteur.  Harry n’avait initialement pas tellement le sens de l’ambition : c’est Benedict qui décela son potentiel et le poussa à grands coups dans le dos presque dès l’instant de leur rencontre. Ainsi qu’il aime à la dire, sans Benedict, son fidèle ami et associé, Harry ne serait probablement pas là où il était aujourd’hui.

Quelques années plus tard, avec le soutien et les bons contacts de son nouvel ami, Harry se fit embaucher à Londres dans les bureaux de la Fox, cette fois comme assistant-réalisateur. Cette promotion coïncida avec sa rupture avec Siobhan, qui était tombée sous le charme d’un de ses co-acteurs et avait décidé de rester à Dublin avec lui. Cette peine de cœur disparut bien vite lorsque Harry se retrouva complètement absorbé dans son nouveau travail, d’autant plus que Benedict lui-même était sous contrat avec la Fox et avait deux projets en préparation avec eux. Ils formaient une équipe indissociable : l’un avait les idées, l’histoire, les personnages, l’autre la vision cinématique, les images, l’atmosphère. Ils étaient complémentaires, avaient une confiance absolue l’un en l’autre, sans jamais oublier de se disputer de temps à autre, pour se défouler. Mais jamais leur duo n’eut à en pâtir. A eux deux, ils devinrent le duo phare de la Fox, et tous les films sur lesquels ils travaillèrent ensemble furent de francs succès, malgré les réticences parfois des réalisateurs à laisser leur assistant-réalisateur, aussi brillant soit-il, prendre autant de place sur le devant de la scène. On commença à vouloir écarter Harry, trop voyant, trop bruyant. Le jour de son vingt-sixième anniversaire, Benedict lui fit la proposition de sa vie : partir de la Fox et créer leur propre boîte de production. Un sacré challenge. Probablement du suicide. Exactement ce qu’il fallait à ce grand malade d’Harry Davison.

C’est ainsi que naquit la boîte de production indépendante Arcadia, en hommage à l’un des auteurs préférés de Benedict, Philip Sidney et son texte le plus célèbre. Harry, avec son énergie, son charisme et son pragmatisme, endossa assez naturellement le rôle de producteur et manager. Benedict était son co-producteur, son script supervisor, et son scénariste dès qu’ils purent rencontrer des réalisateurs emballés par leurs projets. Ils n’avaient pas d’argent y allaient au bluff, au talent, au bagout. Benedict avait le talent, Harry avait tout le reste. Ils étaient invincibles. Et de fait, ils conquirent peu à peu le cœur des cinéastes anglais, se faisant progressivement un nom en Grand-Bretagne, et même en Europe. Ils explosèrent trois ans après la création d’Arcadia, lorsque leur film Reborn remporta un BAFTA.



A l'âge de vingt-huit ans, Harry Davison faisait donc partie des plus jeunes producteurs de Grande-Bretagne et des plus en vogue. Son ami et associé Benedict enchaînait les scénarios et les projets avec une facilité déconcertante, et Harry savait toujours exactement à qui demander de les réaliser pour tirer le meilleur de ces scripts. Arcadia décollait comme une fusée, mais ses deux patrons mettaient un point d'honneur à garder leur intégrité et produisaient surtout des films indépendants, des films d'auteurs, voire des premiers films ou des films étudiants. Ils ne se refusaient rien, et surtout par le plaisir de tourner avec des gens qui leur plaisaient. Et ça, c'était le pied.

A cette époque Harry reprit vraiment contact avec ses parents, ravis de voir leur fils prodigue finalement réussir. Mais ce renouveau dans leurs relations amena avec lui un véritable séisme dans la vie du jeune producteur : pendant qu'il arpentait la Grande-Bretagne avec son sac sur le dos, le couple formé par ses parents s'était profondément fissuré, et son père avait trompé sa mère avec une autre femme. De cette liaison de deux ans était née une petite fille, Miki. Harry venait de découvrir qu'il avait une petite soeur, de presque vingt ans sa cadette... Cette nouvelle l'avait sacrément assommé, et il reprit ses distances quelques temps, prétextant avoir beaucoup de travail pour éviter de revenir tout de suite à Cardiff. Non que l'idée d'avoir une petite soeur lui déplut, ou qu'il en voulait à ses parents. Mais il savait quelles tensions il devait y avoir à la maison, et il tenait à les éviter. Ses parents n'avaient pas divorcé, mais Miki vivait toujours à Cardiff avec sa mère, et restait très présente dans la vie d'Andrew, sans qu'Helen n'ait son mot à dire. Il mit quelques années à retourner régulièrement à Cardiff, et à vraiment entrer dans la vie de sa cadette, devenant un grand frère aimant et sympathique, mais surtout absent, lointain.

Quatre ans s'écoulèrent et Harry fêta ses trente-deux ans en compagnie de Benedict et de sa petite amie de l'époque, Lucy. Arcadia était toujours aussi prospère, et la vie suivait son cours sans autre évènement majeur. Jusqu'au jour où Harry reçut un coup de téléphone de Steven Moffat en personne. Salut Harry, tu te souviens de moi, on s'est rencontrés plusieurs fois à la cérémonie des BAFTA... Dis, tu regardes Doctor Who ? Ca t'intéresserait de rejoindre l'équipe de producteurs ? Si Harry n'avait pas sauté sur l'occasion, en immense fan de la série qu'il était, c'était uniquement par égard envers Benedict, qui en apprenant la nouvelle le poussa à accepter. Il était d'ailleurs en contact avec Mark Gatiss pour écrire peut-être un épisode de Sherlock... Il fut donc convenu que Harry irait travailler une partie de la semaine à la BBC, et que Benedict assurerait à Arcadia tout en écrivant tranquillement où il en aurait envie. Harry travaillerait sur les projets les plus importants ou délicats. Et c'était ainsi qu'un des producteurs les plus improbables du pays se retrouva à travailler sur la série la plus improbable du monde de la télévision...

Cela fait donc quatre ans qu'Harry a son bureau dans les bâtiments de la BBC. Il travaille principalement sur Doctor Who et à Arcadia, et n'hésite pas à s'investir sur d'autres séries quand il en a la possibilité (Sherlock notamment, grâce à son amitié avec Moffat, avec lequel il a pourtant souvent de violents désaccords, mais ça faisait partie du jeu n'est-ce pas ?). Son addiction à son travail, qui le poursuit jusque chez lui, a poussé Lucy à le quitter il y a maintenant deux ans de cela. En effet, non seulement Harry vit en colocation avec Benedict, aussi workaholic que lui, mais il passe son temps à regarder les essais ou à lire les scripts qu'on lui envoie, sans oublie de vivre à mi-temps dans une salle de cinéma pour être sûr de voir tous les derniers films sortis et repérer les talents ici et là. Geek convaincu, il passe également énormément de temps sur Internet à guetter les jeunes réalisateurs qui se lancent sur Youtube, ainsi que les chroniqueurs et chroniqueuses et leurs émissions en ligne, à l'instar de PewDiePie ou Lacy Green. Bref, s'il en rechigne pas à une bonne grasse mat' ou un voyage de vacances, il vit son boulot et reste connecté d'une manière ou d'une autre, en permanence rivé sur son portable...  

Néanmoins notre producteur de trente-six ans va devoir revoir son rythme de vie : sa demi-coeur Miki, aujourd'hui âgée de dix-sept ans, est arrivée chez lui et Benedict pour faire sa rentrée au lycée de Notting Hill. La jeune fille ayant des problèmes dans son lycée de Cardiff et ayant redoublé son année, sa mère et Andrew avaient décidé de l'envoyer à Londres, pensant qu'un nouveau départ lui permettrait de partir du bon pied. Harry avait hésité, mais finalement, encouragé par son précieux colocataire, meilleur ami et collègue, il avait accepté. Ca faisait près d'un mois maintenant que Miki était arrivée, et chacun était encore en train de trouver ses repères, doucement, alors même qu'Harry était plus occupé que jamais, entre la nouvelle saison de Doctor Who, et surtout la fin du tournage des Maraudeurs, sur lequel il travaillait depuis le début et qui était le plus gros projet sur lequel Arcadia ait jamais été mis. La promotion allait bientôt démarrer, et le producteur était sur les starting blocks... Les prochains mois n'allaient pas être de tout repos, mais s'ils l'étaient, après tout, il s'ennuierait tellement ! Alors haut les coeurs, et à l'abordage !

→ Hello gorgeous ! Je t'offre un verre? Allez, allez, pas de chichis, assieds-toi, on va discuter un peu toi et moi. Déjà, j'ai une question essentielle. Vraiment, c'est primordial pour savoir si oui ou non on peut s'entendre. T'es plus team James ou team Severus? Aaaah c'est la question piège ça ! Par préférence, je dirais carrément team Severus, parce que disons-le, Snape est l'un des personnages les plus cools et stylés de toute la sage quand même. Et puis c'est Alan Rickman quoi. Et dans les bouquin c'est le personnage le plus fascinant, il est super complexe, et puis son histoire avec Lily Evans est juste... Woaw quoi. Et puis tiens, petit teaser : le Severus du script du prochain film des Maraudeurs, il envoie méga du pâté. Mais j't'en dirai pas plus. Donc ouais, team Severus si j'avais à choisir ; dans la vie malheureusement je crois que je ressemble plus à ce casse-pieds de James !

→ Okay love... Bon sinon, tout à fait sérieusement, ce serait quoi ton plus gros défaut? Et on est pas en entretien d'embauche, me dit pas que vraiment, tu aimes trop travailler. Ah nan, clairement non, quand je me lève le matin et que je dois aller au boulot, j'ai ZERO motivation, un vrai glandeur. C'est qu'une fois sur une place que je retrouve la patate et que je me souviens que je fais le meilleur job du monde, mais sinon... Enfin, mon vrai gros défaut je pense que ce serait que je suis encore un gamin dans ma tête. Pas au boulot évidemment (sinon je serais JAMAIS arrivé là où je suis aujourd'hui) mais dans la vie privée... J'adore déconner, je rigole tout le temps, je suis jamais sérieux même dans les situations graves, et ça je pense que ça gonfle pas mal mon entourage quand même.

→ Boooon, on s'emmerde un peu là non? Je reprendrai bien un petit blanc, tu veux quoi quoi? Tiens, c'est quoi ton alcool préféré? Oouuh chaud patate, c'est que j'aime bien boire, moi... Là comme ça, spontanément, je dirais Manzana, mais j'aime aussi le Bailey's, et puis le bon whisky écossais !

→ Still boooooored. Raconte moi un truc fou que t'as fait. Et je veux dire FOU, pas j'ai sauté dans la Tamise quand j'étais bourré(e) J'ai pas sauté dans la Tamise quand j'étais bourré, mais j'ai fait un autre truc sacrément con : à une cérémonie des BAFTA, je sais plus en quelle année, p't'être l'an dernier ou y a deux ans, bref j'venais d'apprendre qu'Amy et Rory allaient partir de Doctor Who, et Moffat m'avait dit - comme j'avais co-produit l'épisode - qu'il allait les tuer. Je lui en ai tellement voulu qu'à cette soirée BAFTA à un moment je me suis échappé vers les vestiaires et j'ai renversé de la jelly dans son sac. Il a jamais su que c'était moi ! Enfin, je crois.

→ On progresse là mon chou. Reprends un verre et raconte moi un secret maintenant ! Un secret ? Boaff, je suis pas une personne très secrète moi tu sais, les secrets à la con je les ai déjà tous racontés en interview. Tiens non, un truc que j'ai encore jamais dit à personne - de toute façon si tu le racontes personne te croira - quand j'avais dix-sept ans et que j'ai fugué de chez mes parents, j'ai connu pas mal de galères tu t'en doutes, et un jour je suis tombé en MEGA rade financièrement. Une nuit d'hiver, il neigeait, un vrai blizzard, et j'avais pas les moyens de me payer une chambre, je connaissais pas d'endroit où aller, et si je dormais dehors, je mourais de froid à coup sûr. Tu sais comment je m'en suis sorti ? En vidant une bouteille de vodka avec une prostituée transsexuelle qui avait bien compris que j'étais dans la galère, et en acceptant de passer la nuit avec elle, gratos, dans sa chambre. C'est la première fois de ma vie que j'ai payé un loyer en nature, et la première fois que j'avais une aventure avec une transsexuelle, c'était intéressant. J'ai quand même eu du bol de lui avoir tapé dans l'oeil !

→ Ouuuh, croustillant ! Pour digérer tout ça, je changerais bien la playlist, non? Tu aimerais voir qui en concert toi? J'adore la musique celtique, donc mon rêve, c'est d'aller voir un festival de musique celtique. Voilà, c'est tout. Ce serait tellement l'éclate complète, je crois que je pourrais plus décrocher.

→ Sinon handsome, c'est quoi ton fantasme absolu? Tu peux tout me dire, rien ne me choque tu sais et si ça se trouve, je pourrais faire quelque chose pour toi... Enfin, je veux dire, je connais des gens quoi Ca honey si tu veux le savoir, c'est difficile à expliquer avec des mots, il vaudrait mieux que je te montre...

→ Petit cochon va ! Pendant qu'on est sur le sujet tiens, ton meilleur coup? Haha, j't'ai bien eue hein ? Mais sinon mon meilleur coup ? Quand je me suis fait embaucher pour travailler sur Doctor Who à la BBC. Haha, je t'ai encore eue hein ?

→ Houu, je vais avoir besoin de tequila pour avaler ça. No pun intented ! Pire gueule de bois, c'était après quoi? Après avoir décroché ce job. J'étais tellement content que je suis sorti fêter ça avec des copains. Je ne me souviens de RIEN de cette nuit-là, à part m'être réveillé sur un toit. Je ne sais toujours pas ce qu'il s'est passé, et mes copains non plus.

→ Haha pas mal ! Pour conclure, surprends moi. Raconte moi ce que tu veux. C'est l'histoire d'un têtard, il croyait qu'il était tôt, mais en fait il était tard. EH OUAIS.