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 SOC / On my mind

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MessageSujet: SOC / On my mind   SOC / On my mind Icon_minitimeMer 29 Oct - 11:33

Je me présente, je m'appelle Stuart Oscar Costa, 27 ans ans. Je suis né(e) le 06/11/1987, à Londres (Angleterre) et j'habite à Londres, dans le très particulier quartier de Camden. Je suis par ailleurs julietaddict hétérosexuel, et puisque la question vous brûle les lèvres, je suis malheureusement célibataire. Que vous dire de plus si ce n'est que dans la vie je suis actuellement Serveur au Costa Coffee de Camden High Street la semaine/ Photographe freelance le Week-end / Ombre de Juliet Russel à plein temps et que mon rêve le plus fou serait de d'être reconnu officiellement comme le cher et tendre d'une certaine blonde. Oh, par contre, il y a ce léger détail que vous devez savoir sur moi, je suis érotomane, créatif, hyper sensible mais attachant. Voilà, c'est tout pour l'instant. And by the way, nice to meet you!
Single Ticket ▬ feat. Matt Smith
« Imagination is the golden-eyed monster that never sleeps. It must be fed; it cannot be ignored. »
Qui je suis ? Qu’est-ce que je suis ?
Stuart. Stuart Oscar Costa.
Artiste incompris, critiqué ou ignoré.
Serveur souriant, attachant, délirant.

Père : Inconnu. Lâche ? Bon à rien ? Alcoolique ? Peu importe, il n’est jamais intervenu dans ma vie, et ce n’est pas aujourd’hui que ça va changer.
Mère : Isabella Costa. Une vraie Costa d’après mon beau-père. Un mariage magnifique avec son beau et célèbre fiancé, héritier de la firme Costa Coffee, et accessoirement très riche. Deux enfants excellents en tout qu’elle chérit par-dessus tout. Et moi. Son bâtard. Sa misérable chose. Je ne fais que lui rappeler son passé tortueux alors, ce n’est pas étonnant que je sois invisible à ses yeux. Elle tente de m’oublier, d’effacer cette erreur du passé. Une ERREUR. Voilà ce que je suis pour elle.

« Birth comes always from Love…
Not for me. »

« Qu’est-ce que tu peints, Stuart ? »
Un silence gêné suivit la question de l’institutrice. Je n’avais pas envie de répondre, je n’avais pas envie de parler maintenant. J’étais en sécurité dans mon propre monde. Mais si je ne réagissais pas, je savais comment cela se terminerait, c’était déjà arrivé. Elle irait voir le monsieur-à-qui-on-doit-parler et je serais obligé d’arrêter mon dessin, ce qui en soit, ne me plaisait pas du tout. Surtout que les cours d’art plastiques étaient bien les seuls pendant lesquels je ne me sentais pas nul. Les seuls qui me permettaient parfois d’avoir une note digne d’être dite au repas du soir. Alors, à contrecœur, je me stoppai net et levai les yeux vers la jeune femme, lui offrant ce sourire si énigmatique dont j’avais le secret. J’avais appris à sourire même quand on se montrait méchant ou injuste avec moi. Je ne voulais pas qu’on me reproche de ne pas être de bonne humeur, de ne pas me montrer enthousiaste. Peut-être que si je montrais aux autres et à ma mère que je suis prêt à tout pour leur plaire, ils finiraient par m’aimer ? Alors, même quand j’avais peur ou que je n’en avais pas envie, j’avais appris à faire illusion. Pour qu’on me laisse tranquille. De mon insignifiante petite voix, je répondis alors, sur un ton plutôt jovial : « C’est le Gnome de mes cauchemars, Madame. » Je ne savais pas mentir alors je n’y allais pas par quatre chemins pour dire ce à quoi je pensais. Je la sentis se tendre imperceptiblement tandis qu’elle regardait mon dessin avec perplexité. Je savais ce qu’elle pensait, je pouvais presque lire dans ses pensées. Ne savait-elle donc pas que les enfants étaient de vraies éponges à émotions ? Cet enfant me fait peur. Voilà ce qu’elle devait se dire. Je l’avais déjà entendu parler de moi à d’autres quand elle pensait que je ne l’écoutais pas. Bizarre. Solitaire. Dans ses rêves. Trop distrait. Parfois même ils disaient des mots que je ne comprenais pas. Mais même lorsque le sens des mots m’était inconnu, il me suffisait d’entendre les intonations dans leur voix pour savoir que ce n’était pas des compliments. Ils pensent tous qu’un gamin de 6 ans est trop petit pour comprendre les choses, ils ignorent seulement que ça fait longtemps que j’ai appris à me débrouiller seul et que je suis plus intelligent que je ne le laisse croire. Alors je me contente d’ignorer leurs peurs et leurs doutes.

Plongeant la main de nouveau dans la peinture noire, je continuai mon dessin, sans me soucier du regard de la maîtresse. Une figure monstrueuse apparaissait au fur et à mesure que je posais les mains sur le tableau, reflet de ce que mon esprit d’enfant essayait d’exprimer. Je ne cherchais pas spécialement à produire quelque chose d’effrayant, je peignais simplement ce que j’avais envie de peindre. En noir et blanc. Je sentais que j’étais toujours surveillé par la maîtresse, et qu’elle s’apprêtait à me poser une question, alors je tendais l’oreille d’un air distrait. « Tu ne penses pas qu’en mettant un peu de couleur, ce serait plus joyeux ? Pourquoi ne pas transformer ton cauchemar en beau rêve ? » Le regard que je lui lançai alors la cloua sur place. J’avais envie de hurler. NON. VOUS COMPRENEZ RIEN DU TOUT. J’avais envie de lui dire qu’un cauchemar, ça n’existe pas en couleur. Que cela gâcherait mon dessin. Qu’elle ne pouvait pas savoir ce qu’était un vrai cauchemar, sinon elle aurait compris. Mais rien ne sortit. Je gardai toujours en moi mes angoisses, mes colères, mes incompréhensions. Certains diraient que j’exprime mon manque d’affection dans mes dessins. Mais pour moi, tout ce qui compte c’est de créer mon propre univers, celui dans lequel je suis aimé, celui dans lequel je compte, celui dans lequel je n’ai peur de rien et je peux faire tout ce que je veux.

Alors, que ce soient Gnomes, Fées, personnages fantasques, irréels en tout genre. Ce sont eux, ma vraie famille.

« Angels exist. I saw one yesterday… »

J’avais 13 ans. Age ingrat. L’âge des premiers vrais amours, des changements psychologiques et physiologiques. Autant dire que je n’étais pas vraiment bien dans ma peau. Pourtant, comme à mon habitude, je restai optimiste et souriant face aux autres, sorte de façade qui me protégeait du monde extérieur. Je n’étais pas un as au collège, loin de là, mais les études, ça n’avait jamais été fait pour moi. Je préférais m’évader dans mon monde, baisser la tête quand on me faisait des reproches et rêver de mon extraordinaire vie imaginaire. Certains de mes professeurs avaient même abandonné l’idée d’attirer mon attention pendant leurs cours. C’était peine perdu pour eux. Et lorsqu’ils tentaient d’hausser la voix, je me renfermai sur moi-même. Ma chambre était un bazar complet, ce que ne cessait de me reprocher ma mère, me rappelant très gentiment que je devrais prendre exemple sur mes « fantastiques » demi-frères, qui, EUX, rangeaient toujours leur chambre. Mais cet espace, c’était mon domaine, mon château, mon refuge. Je supportai mal que d’autres que moi puissent y pénétrer, car j’avais alors la douloureuse impression qu’on violait mon intimité… Des tableaux un peu partout sur les murs représentaient les personnages étranges que j’avais inventés et qui me servait parfois de confidents. Eux au moins ne m’ignoraient jamais. Des pots de peintures, des pinceaux et autres fusains jonchés le sol. Je m’étais installé près de la fenêtre, mon calepin dans les mains, griffonnant des mots et expressions qui me passaient par la tête. Cet univers que je m’étais créé prenait vie à travers mes dessins, mais aussi par les histoires que j’écrivais ou par les photos que je prenais. Mon appareil photo était le seul objet un tant soit peu intéressant que mon beau-père m’avait offert. Je ne le quittai guère que pour me laver. Toujours autour du coup, au cas où une scène spéciale s’offrirait à moi…

Je ne sais pas ce qui me fit regarder par la fenêtre à ce moment-là, mais je remercierai longtemps l’esprit malin qui m’a poussé à le faire. Mes yeux d’adolescent solitaire se posèrent alors sur une voiture qui venait de s’arrêter devant la maison d’à côté. De celle-ci en est sorti deux personnes. Un homme et une petite fille.

Paloma.

Quand j’ai enfin eu le courage d’aller la voir pour faire connaissance, j’ai osé lui dire que j’avais cru qu’elle n’était qu’une apparition féérique. Un ange gardien tombé du ciel pour lui. La réincarnation d’un de mes personnages qui était toujours à mes côtés dans les aventures que je m’inventais.

Elle a souri. J’ai souri en retour.

Depuis ce jour, nous sommes devenus inséparables, comme les doigts de la main. Pendant des heures, je lui racontai mes rêves, mes espoirs, mes peurs, sans que j’en sois le moins du monde gêné. J’ai même osé lui avouer que j’espérais devenir un grand et célèbre magicien, histoire de rendre ma mère fière de moi et de me rapprocher de mon idole de toujours, le grand Harry Potter. Je me sentais très proche du sorcier à lunettes rondes : enfance malheureuse, rejeté par sa famille. Et puis un magicien, ça fait disparaître les choses, ça a ses propres secrets que personne ne peut percer. Un magicien est méprisé, adulé, fascinant, rejeté, excentrique. Et malgré les critiques et les détracteurs, tout le monde est obligé d'admettre qu'un magicien garde cette aura de mystère qui fascine tant les enfants et rend sceptique les adultes. Avec Palo, nous nous écoutions l’un l’autre, sans à priori, sans jugement. On était juste heureux d’avoir trouvé quelqu’un. Quelqu’un de formidable. Au fur et à mesure que nous grandissions, nos discussions évoluaient mais nous étions toujours les mêmes. Elle me raconta sa fascination grandissante pour la criminologie, et que je partageai totalement. C’était uniquement grâce à elle que j’ai commencé à m’ouvrir un peu au monde, à tenter de tisser des liens avec d’autres personnes. Seul, je ne l’aurais jamais fait. Seul, je n’en aurais pas eu le courage. Elle est la première à m’avoir tendu la main, sans arrières pensées. Et elle ne cherchait pas à me mettre dans des cases types « dérangé », « solitaire », « instable ». Pas comme ce psy, qui tentait par tous les moyens de me faire comprendre à quel point j’étais attardé. Loin de m’inciter à me livrer à lui, cela me poussait à me montrer encore plus étrange avec lui, me faisant plus bête que je ne l’étais ou déclarant des inepties hallucinatoires que j’avais inventé de toutes pièces. « Non, mais je vous jure, les personnages de mes dessins me parlent régulièrement. Pas plus tard qu’hier, l’un deux m’a expliqué qu’il était mal dans sa peau –ou dans sa feuille, tout dépend du point de vue- parce que ces couleurs se ternissaient avec le temps. C’est incroyable n’est-ce pas ? » La tête de mon psy dans ces moments-là me transcendait totalement. J'avais cette satisfaction immature d'arriver à mes fins grâce à mes propres problèmes psychologiques. J’aurais pu lui rire au nez et prouver ma bêtise, mais je trouvai toujours la force de rester sérieux. J'aimais bien le fait qu'il se sente désemparé, désespéré face à mes réactions. C'était presque... jouissif. Comme quand j'arrivais à prendre en photo mes voisins en train de s'envoyer en l'air (ils n'avaient qu'à faire moins de bruits) et que j'affichais les photos à la vue de tous sur des affiches publicitaires. Ils l'avaient mérité. Le simple fait d'entendre leurs couinements m'avait tapé sur les nerfs. Ils m'avaient empêché de finir mon croquis, j'étais incapable de me concentrer sur autre chose que sur leurs ébats dignes des plus grands films animaliers ayant pour héros des phacochères. Et s'il y a bien une chose dont j'ai horreur, c'était bien d'être stoppé dans mon processus créatif. De toute façon, le psy ne me prendrait jamais au sérieux, quoi que je puisse lui raconter. Je me fichai royalement d’être pris pour un original ou un illuminé. Personne n’était dans ma tête. Je sais que ce que je fais a un sens, un sens que peu de monde peuvent comprendre, mais un sens tout de même. Au final, toutes ces séances ratées chez les différents psy plus butés les uns que les autres ne m’ont pas aidé à me construire, bien au contraire. Cela n’a fait que renforcer cette idée que je serais à jamais le seul qui me comprendra réellement et qu'il n'y a des choses que je suis le seul à voir, voilà tout.

Aujourd’hui je regrette que mon ange gardien soit si loin de moi. Je pense à elle souvent et on s’appelle régulièrement, mais je sens que ce satané petit diable cherche inexorablement à m’éloigner d’elle…

« Life sucks. »

La définition du mot heureux est tout sauf simple, surtout quand j'essaye de me l'approprier, mais je dirais que la période pendant laquelle j'ai travaillé au journal de la Black-bitch se révèle avoir été la moins chiante de mon existence, surtout du point de vue professionnel, et ce, même si je trouve toujours de quoi m'occuper à mon boulot actuel. J'avais réussi le pari (plus ou moins exceptionnel selon ma famille) de trouver un boulot qui me correspondait vraiment. J'ai toujours eu bon goût pour les photos, et enfin j'avais la reconnaissance de personnes qu'on disait saines d'esprit. En tant que paparazzi/reporter, je déambulais matin et soir, mon appareil photo vissé à la main, afin de traquer des personnalités pour le compte de ma patronne. Car c'était bien de cela qu'il s'agissait, la traque. A peine m'avait-on donné le nom d'une personne que je commençais mon art. D'abord, recueillir toutes les informations disponibles dans les médias, que ce soit télé, net, journaux, magazines, séries B, X et j'en passe. Puis, s'immiscer dans la tête de ma proie. La comprendre, la jauger, la cerner afin de savoir quel type de filature mettre en place, et accessoirement connaître aussi bien la vie des personnes qui la côtoient. Ne jamais sous-estimer les petits secrets des gardes du corps, ça peut rendre beaucoup de services dans ces métiers-là. Surtout quand on sait qu'ils peuvent t'ouvrir les portes des maisons ou simplement t'ignorer pour que tu puisses travailler en paix. Plus mes missions s'enchaînaient, plus je sentais que j'aimais ça. J'étais sur de moi, j'étais devenu un as dans cet art et je partais chaque jour sur le terrain en sachant pertinemment que j'arriverais à mes fins. Je ne reculais devant rien pour y arriver. J'étais devenu un expert dans l'escalade d'arbres - que je considèrais comme les complices involontaires de mes lubies parce qu'ils me permettaient souvent d'avoir un point de vue unique sur mes proies et leur feuillage me fournissait le camouflage parfait. L'un de mes plus grands plaisirs était d'arriver à photographier les célébrités dans leur salle de bain -où elles se mettent à nues dans tous les sens du terme, ce qui n'était pas pour me déplaire, ou dans leur chambre où en 2h de traque, ils pouvaient se passer d'innombrables choses plus incroyables les unes que les autres. Les pensées perverses que je pouvais avoir à leur encontre n'étaient pas vraiment liées à leur corps ou à une quelconque attirance sexuelle. Ce qui m'excitait vraiment, c'était simplement de savoir que je les voyais, mais que eux ne me voyaient pas. J'étais dans une position de supériorité par rapport à eux. Le summum, c'était quand j'arrivais à les prendre sur le fait avec leurs amants ou amantes... Mes proies ignoraient toujours que j'étais là. Elles ne pouvaient qu'avoir cette impression désagréable d'être observés ou suivies, mais ne mettaient jamais la main sur moi. J'étais un vrai prédateur et j'adorais ça! Leur intimité n'avait plus de secret pour moi et je prenais un malin plaisir à les voir brasser de l'air tandis qu'elles cherchaient désespérément à se protéger d'un ennemi invisible. Désolé pour vous, mais vous ne m'aurez jamais. JAMAIS. Outre mes planques, ce que je trouvais fascinant et carrément drôle, c'était de réussir à entrer dans leur maison quand elles n'étaient pas là, de déplacer des objets, de laisser des photos souvenirs et de repartir comme si de rien n'était. La réaction des propriétaires lorsqu'ils rentraient était mon plus grand délice. J'essayais d'imaginer ce qui pouvait leur passer par la tête à ce moment-là: peur, dégoût, envie de fuir, ou même de se suicider? La mort était fascinante, et même s'il m'était déjà arrivé de prendre des photos d'une scène de crime, je n'avais encore jamais pu en prendre sur le fait. What a shame... Les scènes de crime offraient de formidables modèles pour la photographie. Le contraste du sang avec le reste de la scène, le corps sans vie d'une personne souvent inconnue, figée dans l'espace et dans le temps. Sordide. Mais oh combien fascinant.

Lorsque je retournais au bureau, je triais les photos, méthodiquement comme à mon habitude et le les affichais sans complexe sur l'un de mes tableaux d'exposition, bien à la vue de tous. Avoir une vision d'ensemble me permettait de voir ce que je possédais, et ce qu'il me restait à conquérir pour ferrer définitivement ma proie. Mais il fallait croire que mes méthodes ne plaisaient pas à tout le monde. Ou alors c'était ma tête qui ne leur revenait pas. Ils ont commencé à me lancer ce type de regard. Celui du mec ou de la fille qui pense très fort que je suis un détraqué mais qui n'ose pas me le dire parce qu'ils ont peur de représailles imaginaires (ou pas si imaginaires que ça). J'avais l'habitude de supporter ce genre de remarques ou de regards, alors je n'y ai pas fait attention. J'étais beaucoup plus occupé à attirer l'attention d'une de mes collègues. Elle s'appelait Mary. Des jambes fines et longues à faire pâlir les plus grands mannequins, des cheveux châtains longs tressés à la manière des amazones, et surtout, surtout, une bouche pulpeuse qui aurait excité même le plus impuissant des vieillards! Elle me fascinait, terriblement, horriblement. L'odeur de ses cheveux avait l'effet d'une drogue chez moi, et chaque fois que je passais près d'elle, je m'amusais à humer ses cheveux avec ce sourire énigmatique de mon cru, lui balançant toujours un petit mot gentil genre: "Alors, Mary, bien dormi cette nuit?" "C'était bien le restaurant hier soir?" Parce qu'autant je ne parlais pas tellement de mes proies professionnelles, autant je n'hésitai pas une seule seconde à faire sentir à Mary qu'elle était MA proie personnelle, et que ça me plaisait qu'elle le sache. Et lorsqu'il s'agissait de proie que je choisissais, je savais me montrer très attentionné, très attentif, et encore plus curieux. Tous les jours, je déposai sur son bureau une enveloppe sur lequel était inscrit un cœur noir et dans laquelle je mettais une photo d'elle. Que ce soit une partie de son anatomie que je mourrais d'envie de "goûter" ou la photo d'un endroit qu'elle chérissait. Tout ce que je voulais, c'était qu'elle comprenne à quel point elle me plaisait, à quel point mon cœur battait pour elle. A quel point je la voulais pour moi tout seul.

Mais elle brisa tout. Elle brisa notre idylle. Elle brisa mes rêves. Elle me brisa littéralement. Mais je ne pouvais pas lui en vouloir, j'étais sur que c'était Nancy qui avait voulu nous séparer. Après tout, c'était elle qui m'avait viré, sous prétexte que je commençais à faire peur à mes collègues, et Mary ne m'a jamais rien dit. La black-bitch, la vicieuse, la pernicieuse doit certainement avoir oublié mon nom depuis. Moi, je peux vous jurer que je n'oublierais jamais le sien. A l'époque, je n'ai pas su expulsé ma colère au moment opportun. A présent, je n'ai plus peur de montrer qui je suis. Si elle pense qu'elle en a fini avec moi, elle se fourre le doigt dans l'œil parce qu'elle n'a pas fini d'avoir peur.
Mais malheureusement, le résultat final, c'était que vivre de mes photographies, c'était fini.

« Le psychiatre, l’actrice et le psychopathe. »

La période qui suivit la perte de mon emploi fut très difficile pour moi. Je pouvais rester des jours sans sortir une seule fois de chez moi et je ne voulais voir personne. De toute façon, on ne pouvait pas m'aider. Je devais mettre mon esprit au clair et je ne pouvais clairement pas le faire avec des gens qui me braillaient dans les oreilles. Broyer du noir, ça faisait longtemps que j'y étais habitué. On m'avait dit que je devais plutôt prendre cet échec comme une excuse pour me remettre en question et revoir la façon de me comporter. Mais je ne le voyais pas du tout de cet œil-là. De un, ce n'était pas moi qui était en tord, je n'avais donc rien à me reprocher, et de deux, il n'était pas né le jour où je me remettrais en question. Ce n'était pas à moi de TOUJOURS faire des efforts. J'étais ce que j'étais, point barre. Ils me faisaient bien rire avec leurs réflexions d'hypocrites du dimanche. S'ils se mettaient un tant soit peu à regarder leur vie, ils s'apercevraient que c'est plutôt à eux de se poser des questions. Mon oncle fut le seul à cherche de vraies solutions. Il était l'une des seules personnes sur terre que j'acceptais d'écouter avec respect. Peut-être parce que ce petit vieux me faisait bien rire avec ses déboires amoureuses et son look d'ado attardé. Peut-être parce qu'il me regardait comme le père que j'aurais du avoir. Peut-être tout simplement parce qu'il s'intéressait vraiment à moi. Richard m'a alors donné le nom d'un psy qu'il me recommandait chaudement. Au départ, j'étais extrêmement sceptique. Encore un type qui allait me regarder d'un œil soi-disant expert pour finalement me dire ce que je savais déjà. J'allais avoir droit aux mêmes batteries de questions stupides et perverses que les psy se plaisent à nous débiter. Bref, je n'étais pas du tout chaud pour aller le voir. Mais mon oncle a lourdement insisté et j'ai fini par accepté d'aller à une séance. Pour tester. Après tout, je n'avais pas grand chose à perdre à essayer. Pourtant, ça ne se passa comme je l'avais pensé. Lorsque je suis entré dans le bureau du Docteur Howard, je n'ai pas eu droit à l'habituel regard inquisiteur mais plutôt à un sourire encourageant et un accueil détendu. J'ai su dès les premières minutes qu'il n'était pas comme les autres. Il me regardait différemment, cherchait réellement à savoir ce que je ressentais et ce qui pourrait m'aider. Et puis, il me faisait bien rire avec ses cheveux en bataille et ses lunettes d'expert. Il m'a aidé à remonter la pente, lentement, surement, et encore aujourd'hui, il tente de me sortir de mes nombreux travers. Il a bien compris que je n'étais pas l'unique responsable de mon "caractère" si particulier et m'aide à y voir plus clair dans mes relations avec ma famille. Pour toutes ses raisons, mais aussi parce que je considère qu'il m'a un peu sauvé la vie après la perte de mon boulot, il a mon entière confiance et je le respecte énormément. En revanche, je ne suis toujours pas prêt à lui parler de Juliet. De ma Juliet. De mon amour à la fois si beau et si terrifiant pour elle. Et j'ai très peur de sa réaction, peut-être parce qu'il perdrait ce regard bienveillant sur moi...

Toujours est-il que Richard me sauva pratiquement la vie (une deuxième fois) en me dégottant ce boulot dans l'un de ses Costa Coffee. Je ne le remercierais jamais assez pour ça. Non pas que le job soit exceptionnellement intéressant ou enrichissant, mais il me permettait d'avoir de nouveau un contact avec le genre humain et ne pas m'apitoyer sur moi-même. Et puis, en tant que serveur, j'avais cette position spéciale de celui qu'on ne voit pas vraiment mais qui observe et entend tout ce qu'il veut. Mes clients, je les connais. Certains me trouvent sympathiques, je les en remercie par un sourire et par mes maladresses. Malgré ce que croient de nombreuses personnes, je ne suis pas foncièrement méchant, cruel, cynique. J'aime les gens, j'aime les voir sourire, rire, s'amuser, s'aimer. Mon grand plaisir c'est de toujours trouver les mots pour choquer ou amener des réactions. J'apporte de l'imprévu, de l'optimisme, et peut-être même un peu de gentillesse dans la vie de mes clients, et la plupart m'en remercie pour ça. Une petite fille qui vient avec sa grand-mère tous les mercredis résume très bien ce que ressentent les clients fidèles: "T'es bizarre, mais je t'aime bien! Je peux te faire un bisou?" Etrangement, ce sont les enfants qui m'apprécient le plus. Ils n'ont pas d'à priori alors ne sont pas prompts à juger comme les adultes. Certains, cependant, me fuient, trouvant mes remarques déplacées ou incongrues. Ces derniers ne restent pas dans ma mémoire très longtemps et de toute façon, on ne les revoit plus au Coffee.


HAVE WE MET BEFORE?

Juliet. Juliet. JulieT. JuliET. JulIET. JuLIET. JULIET. Un mot. Un prénom. Que je peux griffonner une bonne centaine de fois par jour. Que je peux prononcer plus de mille fois par jour, comme une prière à une déesse. Je ne me souviens même plus ou et quand je l'ai vu la première fois, une photo sur un blog, en tant que cliente au Costa Coffee ou même simplement en la croisant dans la rue, mais cela n'a plus aucune importance. Tout ce qui compte, c'est l'amour qu'il y a entre nous. Je ne fais même plus attention aux rumeurs qui disent qu'elle aurait un petit-copain, puisque je sais pertinemment que je suis le seul et unique qui ait un quelconque intérêt pour elle. Comment pouvait-il en être autrement? Je conserve précieusement chaque conversation télévisée, chaque interview dans un journal, car je sais qu'il y a toujours un message pour moi. Mais personne d'autre ne peut les voir, car il faut lire entre les lignes, et je suis le seul à savoir décoder ses messages d'amour à mon encontre. Lorsque je l'entends parler, je sais qu'à chaque pause qu'elle fait, dès qu'elle paraît un peu perdue dans ses pensées, c'est qu'elle pense à moi. Qu'elle tente de se connecter à mon esprit. Et puis, n'a-t-elle pas essayé plusieurs fois de m'appeler? Je sais que c'était elle. Elle n'a rien osé dire, mais je reconnaitrais son souffle au téléphone entre tous. Si ce ne sont pas des preuves d'un amour sans faille, alors je n'ai plus qu'à mourir à l'instant.
Alors pour la remercier de toutes ces attentions envers moi, je n'hésite pas, à mon tour à lui envoyer des preuves de mon amour. Souvent ce sont des tableaux d'elle que je peints à partir de photographies. Photos que j'ai prises pour la plupart, en la suivant. Toutefois, cela n'a rien à voir avec les autres filatures que je faisais dans le passé. Juliet, c'est...différent. Ce n'est pas l'une de mes proies à proprement parler. C'est LA proie ultime. THE Woman. Je me montre encore plus discret, encore plus prudent parce que je sais qu'elle n'aimerait pas que notre amour soit vu au grand jour. Je peux la photographier nuit et jour, où qu'elle soit, juste pour me sentir proche d'elle, pour savoir ce qu'elle fait de ses journées, qui elle voit, les endroits qu'elle fréquente. Je veux tout savoir d'elle. Après tout, ne veut-on pas tout connaître de la femme qu'on aime? Je ne fais rien de plus que de l'aimer à ma manière. Parfois je mets aussi en mots ce que je ressens pour elle, et je lui envoie ces lettres avec mes tableaux. Toujours anonymement, bien évidemment. Même si je sais qu'elle sait qui c'est. Je prends soin d'elle, en veillant sur ses moindres faits et gestes, je surveille ceux qui lui voudraient du mal et dans le cas échéant, je mets tout en œuvre pour punir ceux qui oseraient s'en prendre directement à elle. Je n'ai aucune limite, hormis celle de mon amour pour elle.
Certains me parleraient d'obsession, me prendraient pour un fou, mais ça j'en ai l'habitude. Et s'ils ne peuvent pas comprendre ce qui se passe entre moi et Juliet, alors c'est qu'il ne mérite pas mon attention. Les murs de mon appartement résument à a perfection mes sentiments pour elle. Tous mes souvenirs d'elles, toutes les preuves d'amour de sa part, tous les tableaux en attente, sont là, sous mes yeux et s'étalent dans mes élans de créativité. J'ai trouvé le sujet parfait. Le sujet qui colle à ma vision de l'art à la perfection. Le sujet que personne ne pourra me voler. La muse ultime. Juliet.
─ pseudo/prénom: #Rika/Amandine ─ âge: 25 ans ─ fréquence de connexion: Régulière ─ comment avez-vous découvert ticket to ride et qu'en pensez-vous ? SOC / On my mind 3319906367 ─ inventé ou pévario ? Péva! ─ code: DA VINCI PARDI ─ crédits : tumblr
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MessageSujet: Re: SOC / On my mind   SOC / On my mind Icon_minitimeMer 29 Oct - 11:40

stuaaaaaaaart SOC / On my mind 907793 SOC / On my mind 424623794
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MessageSujet: Re: SOC / On my mind   SOC / On my mind Icon_minitimeMer 29 Oct - 11:41

stuuuuuu WHAT A FACE !
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MessageSujet: Re: SOC / On my mind   SOC / On my mind Icon_minitimeMer 29 Oct - 12:06

Ouiiiiiiiiiii Stu d'amour Arrow
Les filles SOC / On my mind 424623794 SOC / On my mind 424623794 SOC / On my mind 424623794
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MessageSujet: Re: SOC / On my mind   SOC / On my mind Icon_minitimeMer 29 Oct - 12:12

Il faut vraiment qu'on parle de Stuart, toi Cécile et moi SOC / On my mind 907793 Histoire qu'on sache un peu où on en est et ce qu'on fait SOC / On my mind 907793 SOC / On my mind 424623794 SOC / On my mind 424623794
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MessageSujet: Re: SOC / On my mind   SOC / On my mind Icon_minitimeMer 29 Oct - 15:17

Cousiiiiiiiiiiiiiiin SOC / On my mind 907793 SOC / On my mind 424623794
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