Stuck in the middle || Nicolas

J’ai terminé, officiellement. Terminé les cours, les répétitions, les examens et l’attente des résultats. J’ai officiellement validé mon avant dernière année de cours, non sans peine il faut bien l’admettre. Résultat, j’ai largement célébré la nouvelle les rares moments que je ne passais pas à travailler pour le Casino et je suis un peu fatiguée. Fatiguée mais sereine. Sereine parce que je vais pouvoir être tranquille, passer l’été à me la couler douce la journée pour travailler le soir, la seule chose me préoccupant désormais étant le bronzage sans marque dont je vais armer mon corps pour qu’il soit encore plus agréable pour mes clients, une tâche à laquelle je me suis d’ailleurs déjà employée depuis quelques jours, profitant du toit aménagé – et top secret – du casino pour y bronzer avec les filles entre deux sauts dans une piscine délicieusement chauffée. Certes, nous ne sommes pas sous les soleils tropicaux, mais ça suffit largement à faire mon bonheur et c’est très bien comme ça. Je passe mes journées à ne rien faire, et mes nuits à travailler. Travailler, c’est ce que j’ai fait cette nuit, ce qui explique que je ne rentre que maintenant au Casino, vêtue d’un corsage rouge et d’une jupe crayon, de chaussures dont la hauteur du talon est aussi grande qu’absurde, toujours maquillée. Mes cheveux détachés descendent sur mes épaules dénudées et je tiens contre moi une pochette de luxe qui contient les accessoires nécessaires à ma vie professionnelle nocturne. J’ai passé la nuit entière avec un client assez sympathique mais aussi assez en forme, un habitué comme on pourrait l’appeler. Ce n’était pas une mauvaise soirée, mais comme je ne dors jamais en présence d’un client, je sis épuisée. Je vais probablement passer la journée à dormir, et c’est d’ailleurs dans ce louage objectif que je fais claquer mes talons jusqu’à la porte de l’ascenseur qui me ramènera jusqu’au cinquième étage, mon étage, ma salvation. Je cours un peu en voyant que la porte est sur le point de se fermer et me glisse toute entière dans l’ascenseur avant de réaliser qu’il est occupé. Par une femme de ménage, oui. Qui traine un chariot gros comme elle. Mais aussi par un autre specimen qui est peut être aussi ici pour faire le ménage, mais pas le même genre de ménage. Un ménage moins… manuel.

Damn, heureusement que j’ai passé la nuit à m’envoyer en l’air, sinon quelque chose me dit que mon ventre se serait serré de manière plus désagréable encore. « Bonjour, » je lance finalement à la femme de ménage comme à Monsieur, évitant toute banalité supplémentaire dont la pauvre femme pourrait être témoin. La traitresse descend d’ailleurs à l’étage suivant, et quand le ding retentissant annonce la fermeture de la porte, nous sommes seuls. Nul doute que si elle avait su ce qui allait se tramer ici, elle serait restée là pour m’aider, la bougresse ; avec une femme pareille dans les parages, ni lui ni moi n’aurions eu à souffrir de problèmes de libido. « Nicolas », je marmonne. Il va voir Bart, sans doute, c’est ce que le bouton appuyé du dernier étage m’indique. Je soupire un peu et ressers ma pochette contre moi. Oui, c’est ça. J’ai murmuré son prénom, et dans trois étages, je descends. Je serai en mesure d’ignorer son regard sur le bas, très bas de mon dos d’ici là. Je descendrai en le laissant seul et j’irai me coucher ; dormir est la seule chose à laquelle j’aspire. Sauf que l’ascenseur – ou le destin, dieu, un gros connard, j’en sais rien – en a décidé autrement, et soudainement, s’arrête. Sans que la porte ne s’ouvre. Je grimace, tourne les yeux vers la petite console des étages et tente d’appuyer sur les boutons – comme dans ces films un peu idiots d’horreur ou d’actions qui débutent dans des cages d’ascenseur un peu glauques. Je grimace et laisse m’échapper un soupir. « Non mais sérieusement ? » je proteste en enfonçant pendant de longues secondes le bouton d’alarme. Quand le haut parleur semble se déclencher, je suis furieuse. « Hey ho, c’est un hôtel cinq étoiles au dessus d’un casino de renommée mondiale ici, vous croyez qu’on vous paye pour que les ascenseurs empêchent les clients d’aller se coucher ? » Je me tourne vers Nicolas et hausse un sourcil mi-provocateur, mi-inquiet. « Imaginez que je sois bloquée avec un obsédé sexuel, en plus, qui matte mes fesses depuis dix minutes, comment je fais moi ? » Je ricane un peu – oops, j’ai pas pu m’en empêcher. Mais mon sourire s’efface quand la voix du haut parleur résonne à son tour. « Veuillez patienter, Madame, notre service technique va se déplacer sur place ». Bien sûr. Quel enfer. Je soupire, découragée, et me tourne vers Nicolas en croisant les bras. « Toi, moi, un ascenseur… » Nouveau ricanement. « C’est assez drôle, finalement ». Je grimace et renonce à me laisser glisser sur le sol pour ne pas lui donner une occasion de me regarder de haut. En revanche, je retire mes talons, j’ai mal aux pieds et je suis fatiguée. Tant pis pour le glamour implacable que je lui colle à la figure d’habitude – exception faite de cette fameuse fois où j’ai du aller le voir avec un œil et une lèvre amochée.

Evidemment, il fallait que l’on se retrouve dans une situation tellement clichée qu’elle se passe de commentaires. Il est là, face à moi, à faire le bienheureux et des sous-entendus, à détailler mon corps, aussi, comme d’habitude bien entendu. Nicolas a un regard particulier, un regard perçant, qui fait toujours retentir en moi cette chaleur prenant naissance au creux de mes reins et qui enveloppe ma cage thoracique. Cette chaleur qui me donne envie de me presser contre lui pour me débarrasser de toute cette tension. C’est quand même pas de chance, vraiment. Des clients, j’en vois des tas, et il ne faut pas croire qu’ils sont tous gros, bedonnants et mauvais au lit. C’est faux. Je passe souvent des soirées agréables, bien que le problème ne soit pas à propos de moi. J’ai traité Nicolas comme un client normal, un client comme les autres, et Dieu ne me l’a pas vraiment rendu pour le coup. Réaliser que c’est avec l’avocat de Bart que je me suis envoyée en l’air non plus, cela dit, pour être tout à fait honnête. Mais il dégage quelque chose, quelque chose que je ne peux pas m’empêcher d’analyser. Ses yeux envoient des signes particuliers quand ils se baladent sur moi comme ça. Et pour une fille qui n’a de vie sexuelle que tarifée, ou presque, surtout ces derniers temps, c’est assez compliqué à gérer. Je travaille beaucoup, surtout avec la fin des examens, pour rattraper d’éventuelles heures que j’aurais raté en révisant. J’enchaine les heures et les clients, supervise les nouvelles et nouveaux venus avec l’aide de Connor et mine de rien, cela laisse peu de place et de temps à mes activités personnelles. Ca va s’arranger, et si tout va bien, je suis censée être un peu en vacances à l’occasion. Mon esprit tout aussi coincé que mon dans cet ascenseur où la climatisation semble bien s’être arrêtée aussi vagabonde vers des pays chauds, du soleil, des plages et tout le reste.

Je me fais de l’air avec ma main et me tourne vers lui. J’ai tellement envie de m’asseoir. Envie de me glisser sous des draps de soie. C’est le problème du casino, aussi, il vous apprend à vivre dans le luxe, un luxe cher payé qu’il ne sera pas facile de reproduire une fois une nouvelle vie lancée. Je choisis d’écarter ce sujet fâcheux et me concentre plutôt sur mon hôte de cabine d’ascenseur en roulant un peu des yeux. « Merci », je glisse quand même, histoire d’être aimable dans le minimum syndical requis, quand même. « Comme c’est original ? Des scénarios ? Parce qu’on est enfermés tous les deux ? » Je ricane un peu et hausse une épaule. Mes mains s’appuient négligemment sur une barre derrière mon bassin et je croise les jambes sans détacher mon regard du sien. « Si tu étais un client, disons que cet endroit serait propice à toute la réalisation de tes scénarios ». Je glousse un peu et prends une inspiration qui soulève outrageusement ma poitrine dans le corsage rouge. Je ne sais pas pourquoi, dès qu’il est dans les parages, je suis obligée de me transformer en séductrice. « Dommage, mais tu me donnes des idées ! » Je ris de nouveau et me redresse en croisant les bras.

L’ascenseur ne se décide pas à repartir et j’étouffe un peu. Là, dans mes habits de travail si je puis dire, je suis lasse. J’ai envie de retirer ce corsage trop serré, cette jupe qui moule parfaitement mes formes. Les chaussures qui gisent à mes pieds sont déjà un soulagement en soi. Je baisse les yeux d’ailleurs pour les observer et finis par me retourner vers Nicolas qui continue de faire le coq. « Je ne me souviens pas avoir été frappée par ton originalité », je lâche en haussant une épaule. « Je ne me rappelle pas grand-chose d’ailleurs », j’ajoute, par pur esprit de provocation. C’est un mensonge éhonté, naturellement. Je me souviens très très bien de toute notre heure passée ensemble, je me rappelle même qu’elle a duré un peu plus d’une heure. Je me souviens de ses gestes, de sa main sur ma peau, des positions, des sensations. Mais je ne peux pas le laisser s’n sortir comme ça. Ce serait trop facile. Trop simple. Il parade comme ça, comme le mec résistant qu’il veut me faire croire qu’il est, mais le mensonge ne prend pas, je ne suis pas si naïve. Je reste face à lui, et m’approche un peu. Je le détaille à mon tour, il n’est définitivement pas désagréable à regarder, c’est certain. C’est même plutôt l’inverse d’ailleurs. Je croise les bras, lui offrant une vue plus généreuse sur ma poitrine et mon décolleté. « Une autre ? Bouh. Je suis blessée, heurtée, même. Moi qui pensais que la vie sexuelle de mes clients se limitaient à moi seule… je n’arrive pas à croire que je n’ai pas l’exclusivité ». Je roule des yeux et soupire, mes bras se relâchent pour longer mon corps. La vérité, c’est que si je m’écoutais, je serai en train de me déshabiller plutôt que de perdre du temps en bavardages inutiles comme nous sommes en train de le faire maintenant. Je lisse sa cravate, doucement, et époussette sa veste. « Nicolas, Nicolas… Moi qui pensais que tu avais fini par me cerner, avec le temps. Je suis plus résistante que ça », je marmonne en haussant une épaule, distraite. Je romps le contact et retourne coller mon dos contre la paroi de l’ascenseur, fraiche, froide derrière moi. Je continue à me faire de l’air avec ma main, à défaut de trouver un autre procédé plus efficace.

Nicolas est un être de perversion. Il s’approche, sceptique quant à ma remarque précédemment lancée – en même temps, je prenais des risques en balançant un mensonge aussi gros, c’est certain. Il est très doué au jeu de la séduction, peut être aussi doué que je le suis. J’aurais apprécié de l’avoir comme client, je pense. Un homme macho, certes, mais fantaisiste, avec des envies à satisfaire relevant un peu de défis. Oui, je pense que j’aurais apprécié avoir Nicolas comme client un peu plus longtemps qu’une simple petite heure. D’ailleurs, s’il assumait un tant soi peut son côté mâle fier et sans peur, il continuerait de me payer plutôt que de se torturer l’esprit pour plaire à Bart. Je ne vais pas aller avertir ce dernier, ce serait ridicule. En même temps, c’est vrai que si Bart venait à réaliser, il serait difficile pour moi de jouer les innocentes. Mais je ne suis pas absolument certaine qu’il m’en tiendrait rigueur. C’est plutôt lui, Nicolas, qui devrait s’inquiéter en somme. Quelque part, je peux donc le comprendre, j’imagine.

Ce même Nicolas s’approche dangereusement. Ses mains m’encadrent, l’une sur la paroi de l’ascenseur, l’autre négligemment posée sur ma hanche, et qui rapidement prend ses aises et se balade le long de mon corps. Il exécute une espèce de reconstitution sensée faire chavirer mon cœur j’imagine, détaillant le début de notre dernière entrevue, où, et c’est assez rare pour les clients qui viennent pour la première fois, il avait préféré prendre les choses en main. Son coté macho, j’imagine. Soudainement, mon esprit perverti essaye d’imaginer à quoi ressemblerait Nicolas attaché aux barreaux d’un lit ; mais je me ressaisi rapidement, précisément quand sa jambe glisse entre mes cuisses pour faire remonter ma jupe. Je suis proche, si proche de lui, et lui si obsédé par mes lèvres. Je me mords d’ailleurs la lèvre inférieure et me cambre un peu pour épouser la cambrure de ses reins, mais Monsieur recule soudainement, non sans un soupir frustré. Ou un gémissement, peut être. Toujours est-il qu’il me laisse pantoise, là, me soutenant un peu à la paroi pour tenter de ne pas trop laisser paraitre. « Merci pour le rafraichissement de mémoire », je note dans un sourire taquin, ma foi. « Tu sembles contrarié », je remarque. En reprenant mes esprits, je m’écarte de la paroi et m’approche à mon tour, non sans avoir abaissé la jupe qu’il avait soigneusement remontée auparavant. Ces mecs, aucun respect. « Ou… frustré ». Je souris un peu, mon regard à son tour toise son corps et s’arrête sur son pantalon quelques instants. Je m’approche encore un peu et glisse mes cheveux sur mon épaule droite, mes mains se déposant sur son torse, innocentes. « J’espère pour toi que ta future prétendante sera capable de résoudre pleinement et efficacement ton petit souci », je murmure. C’est à mon tour de me coller contre lui, mais le jeu ne dure pas très longtemps. Je me décolle et retourne occuper mon coin d’ascenseur. « Quand je pense aux possibilités qui se seraient offertes à moi si j’avais été enfermée avec un client, quel gâchis ». Je roule des yeux et soupire un peu.

Il craque. Nicolas craque, du haut de son mètre quatre vingt dix, de ses grands principes, de ses airs de Seigneur qui n’y touchera pas. Une énorme vague de satisfaction s’empare soudainement de moi tandis que je savoure la victoire. Il a proposé, tout ça rompt finalement toute forme de doute quant à ses attentions à mon égard, si toutefois certains doutes subsistaient. Je soupire doucement et me baisse pour prendre mes chaussures à la main, croisant négligemment les bras sur ma poitrine. Sa proposition est alléchante ; déraisonnable mais alléchante. Seulement ses conditions sont floues. Est-ce qu’il m’invite chez lui en tant que prostituée ou juste comme ça, pour prolonger le jeu étrange, à cheval sur les deux formes de relations qui nous lient ? il est à la fois mon client et cet être étrange qui ne s’est pas privé de me faire tourner en bourrique dès qu’il en a eu l’occasion ; ce client au potentiel de régulier, d’exceptionnel. De toute façon, je ne peux voir Nicolas que dans le cadre de mon boulot, le voir autrement serait sans doute pire encore, et à quoi bon ? Je ne fréquente pas d’hommes. Il est devenu très rare que je couche avec qui que ce soit en dehors du boulot par ailleurs, surtout avec les examens et les peu de journées off dont j’étais glorieusement gratifiée. Non, je ne peux définitivement pas le voir si sa proposition ne concerne pas une heure de boulot traditionnelle. Même comme ça, la tâche parait complexe, il faudrait que je ne dise pas à Irene quel client je vois et elle déteste l’anonymat des personnes avec lesquelles nous avons rendez-vous. A moins que je profite de ma soirée libre pour le voir et récupérer l’argent à mon profit unique, histoire que toutes ces magouilles restent définitivement entre nous. Tant de détails compliqués que mon cerveau me force d’ores et déjà à anticiper. « Demain soir, ce n’est pas possible », je lâche finalement dans un soupir en me massant la nuque. « Je vois un client pour la nuit, il a réservé de longue date et il paye très bien ». Je hausse une épaule, je pourrais sans doute, pourvue d’un peu de bonne foi, annuler pour lui, mais quitte à ce qu’on joue à ce petit jeu dangereux, autant en profiter jusqu’au bout. « Après-demain. C’est le seul jour où j’arriverai à me débrouiller pour qu’Irene ne m’interroge pas ». Je lui offre un sourire narquois et m’approche de nouveau. « Tu tiendras jusque là ? » je murmure en jouant avec une mèche de mes cheveux. J’abandonne de nouveau mes chaussures pour glisser ma main sur sa joue barbue. J’aime son regard, je le réalise alors que je le fixe comme ça, privée de ma hauteur. Ce regard qui déclenche des vagues de chaleur dans le bas de mes reins, entre mes cuisses. Je le déteste pour ça. « J’imagine que le simple fait d’être avec toi sera une sécurité suffisante pour que je n’aie pas besoin de prévenir Irene ou qui que ce soit de la sécurité », je note plus pour moi-même et pour reprendre mes esprits que pour l’informer lui. Je recule un peu et prends une inspiration, me décide à l’observer de loin désormais.

Nicolas pourra se tenir, voilà au moins une bonne nouvelle qu’il nous faut honorer. Je soupire un peu, lasse d’être coincée dans cet ascenseur minuscule par cette chaleur. Bart m’entendra crier, ne serait-ce que pour le principe, et aussi parce que j’ai besoin de manifester mon mécontentement. Après tout, c’est difficile de rester coincée là-dedans avec un homme comme Nicolas, qui peut vous sortir ces sourires étranges qui vous donnent envie de faire des bêtises irréfléchies – mais le sont-elles parfois ? Je soupire et décide qu’il est temps de remettre mes chaussures – peut être que ça va inspirer l’ascenseur à redémarrer – et il choisit ce moment pour s’approcher, éliminant la distance qui maintenait la sécurité entre nous. Je le fixe, interrogatrice, mais je n’ai pas le temps de poser la moindre question que déjà il s’empare de mes lèvres sans demander son reste – ou même la permission. Je manque de me dégager d’ailleurs pour lui faire savoir ce que j’en pense – d’ailleurs, je ne suis vraiment pas censée embrasser mes clients en dehors des heures de travail strictement entendues. Seulement voilà, j’ai assez envie de l’embrasser là tout de suite. Si je pouvais maugréer contre moi-même, je le ferai, mais c’est impossible, alors je me contente de répondre à son baiser, faible sans doute. Il se recule finalement en toussant et je pousse un soupir de soulagement – non pas qu’il soit désagréable de l’embrasser, mais enfreindre mes propres règles ne me fait pas vraiment plaisir. Je reste contre la paroi sans rien ajouter de plus, et miraculeusement, l’ascenseur choisit ce moment là pour se remettre en marche, tandis qu’une voix grésille dans le haut parleur pour m’annoncer que tout refonctionne. Je retiens un commentaire désabusé et me contente de me poster devant la porte pour quitter l’appareil dès que la porte s’ouvrira à mon étage, sans lui lancer un regard supplémentaire. Juste quand nous arrivons, je me retourne cependant. « Envoie-moi un message avec ton adresse », je lâche en haussant une épaule. La petite sonnette représentative retentit dans l’habitacle et je m’extraie sans ajouter un mot, choisissant plutôt de le laisser cogiter jusqu’à après demain – je suis de toute façon trop fatiguée pour penser, épuisée même. Je n’ai qu’une envie, me frayer un chemin sous mon épaisse couette, un masque sur les yeux, pour dormir jusqu’à ce que mon corps dise stop – ce qui ne devrait pas arriver avant un certain temps, j’ai de la marge.




THE END