Rendez-vous chez le Docteur Murray — Clara & Reese

Clara poussa la porte et après s’être présentée à l’accueil, s’assit dans la salle d’attente, sur une de ces chaises vertes qu’elle connaissait si bien. Elle venait chez le Docteur Murray depuis sa naissance. Elle avait attendu de longs moments entre ces murs, décorés de dessins d’enfants et de messages de santé. Même enfant, elle était patiente. Pas Chloé. Elles discutaient, inventaient des histoires, dessinaient sur la petite table en plastique rouge, là-bas dans le coin. Après, elles étaient passées aux livres pour enfants, puis aux magazines. Presque rien n’avait changé, ici. La secrétaire, deux fois, —aujourd’hui elle s’appelait Emily—, la peinture, une seule fois. À part ça, rien. Les meubles étaient toujours les mêmes. Devant, à gauche, il y avait les toilettes, à droite l’accueil. Enfin, à droite également, mais vers le fond, le cabinet.
Ce qu’elle avait toujours aimé quand elle était chez le médecin, surtout petite, c’était la façon dont les gens disparaissaient. Ils entraient dans le cabinet, et n’en sortaient jamais. Du moins, c’est ce qu’on voyait depuis la salle d’attente. Bien sûr, ils sortaient, mais par une autre porte donnant directement sur l’extérieur. C’était simple, mais elle se souvenait d’avoir trouvé ça merveilleux alors.

Aujourd’hui. Clara soupira. Ça ne servait à rien de repenser à tout ça, à son enfance, à Chloé. C’était une époque révolue, c’était derrière elle. Bientôt, elle ne serait même plus à Londres !Aujourd’hui, la salle était pleine —ça c’était habituel. Elle repéra une chaise vide. À sa droite, il y avait une jeune fille —quel âge avait-elle ? son âge ? un an de plus ou de moins peut-être. Elle avait de longs cheveux ondulés descendant jusqu’à ses cuisses et un air sympathique. Elle lisait un magazine. De l’autre côté il y avait un papa, qui, fatigué, tenait sur ses genoux un petit enfant occupé à émettre des sons incompréhensibles. Elle sourit à ces deux —non, trois— personnes avant de s’asseoir. Restait-il une lecture intéressante sur la table ? Un magazine de voitures, un magazine de cuisine, et un magazine de voyages… Bof.

Clara toussa deux fois, en prenant bien garde à couvrir sa bouche, et sa gorge lui fit mal. C’était d’ailleurs la raison de sa visite. Voilà près d’une semaine qu’elle toussait, et avait mal à la gorge. Au début, elle avait pensé que ce serait passager —on était en juillet, on n’attrape pas froid en juillet tout de même !—, mais les jours passant, l’inquiétude de sa mère grandissant, elle avait finalement décidé de consulter. Ce n’était sûrement rien, mais elle savait que sa mère ne s’arrêterait pas tant qu’elle n’aurait pas vu un médecin. « Comme ça on sera fixés, Clara. » C’était vrai. Ce qui n’empêchait pas sa mère de toujours s’inquiéter et angoisser pour ses filles. Et leur prochain départ loin de la maison n’arrangeait rien. La jeune fille avait hâte, en un sens. Hâte de quitter sa famille, avec laquelle elle ne communiquait plus très bien de toute façon, et surtout de quitter sa sœur, qui avait postulé pour Cambridge. Clara, à Oxford, pourrait recommencer de zéro, se faire des amis, et elle serait bien.

« Monsieur Finnegan, s’il-vous-plaît. »

Le monsieur à côté d’elle se leva, et le bébé gazouilla. Ce n’était pas encore son tour. Elle n’avait plus que les messages scotchés sur les murs à lire, pour s’occuper. « Mangez 5 fruits et légumes par jour. » « Si vous voulez arrêtez de fumer, parlez-en à votre médecin. » C’était comme le texte, derrière le paquet de céréales, tout le monde le connaissait déjà, mais tout le monde le lisait encore.

La fille à côté d’elle posa son magazine. Leurs regards se croisèrent, ainsi que leur sourire. Clara reprit sa ‘lecture’. Quel ennui !  « En cas de chaleur, pensez à bien vous hydrater. » Ah tiens, la fille d’à côté faisait la même chose qu’elle maintenant. Clara surprit son air concentré devant un panneau intitulé « Il est recommandé de marcher 30 minutes par jour. »

Hors-jeu:

« A cet après midi, Mademoiselle Peters. »

Reese raccrocha, résultat de ses recherches sur Google d’un médecin qui n’exerçait pas dans son quartier. C’était là la principale condition. Elle se laissa retomber sur son lit, s’enfonça dans sa couette et ferma les yeux quelques secondes. Elle ne voulait prendre aucun risque en se pointant chez Williams, son médecin généraliste, elle savait comment il était bavard. On ne savait jamais si il venait à glisser ses problèmes perso dans une conversation avec sa mère, la prochaine fois qu’elle viendrait le consulter. Le secret professionnel, mon œil. Elle n’y croyait pas. Elle le savait de bons conseils, mais elle devrait se passer de lui pour une fois pour s’en remettre à l’expertise d’un autre. Avec un nom comme Murray, elle avait forcément fait un bon choix, non ? Ce qu’il y avait de sûr, c’était que ses parents n’étaient pas assez tordus pour remonter aussi loin, et puisqu’elle serait discrète, ils ne se douteraient de rien. Elle par contre, tordue, elle l’était assez pour avoir inventé ce stratagème. Elle se redressa pour attraper un short et un débardeur assez ample, afin de quitter son pyjama, dans lequel elle se traînait depuis qu’elle était debout. Enfin, elle n’avait même pas quitté sa chambre, est-ce que ça comptait ? D’une main, elle secoua sa chevelure. Hop ! Elle était coiffée. Elle installa son sac en bandoulière sur son épaule, avant de nicher sa paire de lunettes de soleil sur son nez, désormais prête à partir. Elle s’était décidée u dernier moment pour prendre le rendez vous, il fallait encore qu’elle rejoigne le cabinet, bref elle était presque limite déjà à la bourre.

… Ou pas. Il y avait déjà deux personnes devant elle apparemment, lorsqu’elle débarqua dans la salle d’attente, après avoir décliné son identité à la nana de l’accueil. Génial… Elle leur marmonna un bonjour général, avant de se diriger automatiquement vers la pile de magazines pour en attraper un haut hasard. Elle prit place ensuite sur l’une des chaises, qui se révéla très vite être inconfortable, sans s’arrêter particulièrement sur un article, tandis qu’elle était en train de le feuilleter. Si en plus il n’y avait rien pour attirer son attention, le temps risquait d’être long… Elle en était à son deuxième tabloid, lorsque la dame et son mari, entre soixante et soixante dix ans au premier coup d’œil, furent appelés par le médecin.  Un couple quoi. Okay, ça risquait de prendre trois plombes.

Elle releva la tête sans attendre lorsqu’une silhouette se présenta dans l’embrasure de l’entrée de la salle d’attente, ne voulant surtout pas manquer cette nouvelle attraction qui prendrait fin dans quelques secondes, à peine. Elle répondit à son salut par un vague petit hochement de tête, avant de replonger dans sa lecture sur Machin Truc dont elle n’avait aucune idée dont elle sortait encore, cette meuf de téléréalité… Même si il fallait bien admettre que c’était vrai qu’elle ressemblait à un véritable boudin dans son bikini dont il lui aurait fallut au moins deux tailles en plus pour avoir l’air potable. Euuuuh, quoi que non en fait, on ne pouvait plus rien faire pour cette gonzesse. Elle poussa un soupir contraint et referma les pages d’une grande futilité. Elle se demanda si le magazine sur les bagnoles était pas un peu plus intéressant après ça. Entre temps le père de famille et son mioche furent appelés, et elle répéta le même geste pour ranger le recueil  à potins avec les autres. Se faisant, elle croisa son regarda avec celui de l’autre patiente, et Reese se composa un expression qui voulait tout dire : on se fait chier. Elle abandonna l’idée de la lecture et se réinstalla sur sa chaise les mains vides, mais ses yeux furent inévitablement appelés par les inscriptions que portaient les murs d’en face, avec tout un tas de slogans tout aussi pourris les uns que les autres, qu’on ne manquait jamais de leur rabâcher à longueur de temps. Pour elle, ce n’était rien de plus qu’un bon moyen pour la société de se donner bonne conscience et de se déculpabiliser si jamais quelqu’un sortait des sentiers battus et ne suivait pas cette espèce de ligne invisible à la con de bonne conduite.

Elle poussa un profond soupir d’ennui, sans chercher à être discrète. C’était plutôt son truc de se faire remarquer, bien qu’elles n’étaient plus que deux dans la pièce, et que ce ne soit pas très difficile. Elle continua avec quelques bruitages tout droit sortis de sa bouche, sans se soucier un seul instant que les sons qu’elle produisait pouvaient éventuellement être inopportuns pour sa camarade… Elle avait déjà bien trop du mal à tenir en place en temps normal alors avoir le cul vissé sur une chaise en attendant le déluge, autant dire que sur l’échelle du fun, on était à -1000. Aussi, parce qu’elle n’avait pas trop de notions sur ce qu’était l’intimité d’un patient attendant de se faire consulter, elle ne tarda pas à briser la glace en prenant la fille à ses côtés à partie :

- Genre les gens calculent le temps qu’ils marchent tous les jours. ‘Toute façon, ceux qu’ils le font son au moins chiants comme les pierres ! Quitte à s’emmerder, autant le faire ensemble, y’avait moyen que ça passe un peu plus vite. Ou alors, la fille aux cheveux courts allait la contredire en proclamant que c’était très important blablabla, qu’il fallait s’y tenir et reblablabla, et là par contre, ça risquait d’être encore pire.

Elle chercha de nouveau à échangea un coup d’œil avec elle, pour prendre la température. Il y avait une chance sur deux pour qu’elle soit cool, ou alors qu’elle soit aussi relou que les prospectus qu’elle s’était quand même acharnée à lire. C’était mieux si elle était cool.

- C’est comme manger cinq fruits et légumes par jour, c’est complètement con comme raisonnement. A ce compte là, autant nous dire de manger cinq grains de raisins, et hop, c’est réglé. C’était là qu’elle trouvait que ce genre de phrases affirmatives étaient complètement débiles. Qu’est-ce qui se passait si elle en prenait que quatre hein ? Elle allait crever peut être ?

Putain mais quelle bonne blague.

Clara toussa. Elle porta la main à sa gorge et la massa un peu. Comme si ça lui ferait moins mal… À côté d’elle, la jeune fille commençait à s’impatienter. Elle l’entendait soupirer, et émettre des petits bruits d’impatience. Elle ferait avec.

« Genre les gens calculent le temps qu’ils marchent tous les jours, dit soudain la patiente à côté d’elle. Toute façon, ceux qui le font sont au moins aussi chiants comme des pierres !
- Ouais c’est sûr, répondit Clara en jetant un œil à l’inconnue. Elle n’était peut-être pas très extravertie, mais jamais contre un brin de discussion pour tromper l’ennui.
- C’est comme manger cinq fruits et légumes, reprit-elle, c’est complètement con comme raisonnement. À ce compte là, autant nous dire de manger cinq grains de raisins, et hop, c’est réglé.
- Ouais, pas faux. Mais je crois que c’est surtout une formule qui se voulait percutante, c’est juste une incitation à manger plus sainement. Bien sûr, cinq, c’est… un peu arbitraire comme chiffre. Il faudrait en manger le plus possible. Il y a tellement de bonnes choses dans les fruits et légumes ! Et puis, en fait, quand on dit « fruits et légumes », on entend plutôt « portion ». Une portion de fruit, de cent grammes. Ça fait environ cinq fraises, et environ vingt grains de raisin… enfin après ça dépend des variétés mais… c’est pas intéressant en fait ce que je dis. »

Elle rougit, et toussa en même temps. Être un génie, avoir une mémoire exceptionnelle, quand on était un observateur, une personne lambda, un témoin extérieur, ça avait l’air super cool. Pour la plupart, un très haut QI équivalait un très haut bonheur. Retenir pleins de choses, c’était merveilleux, non ? La vie devait être si facile !
De toute façon, on s'imagine toujours qu'ailleurs l'herbe est plus verte.

La réalité, malheureusement, était toute autre. Bien souvent, les enfants « surdoués » échouaient à l’école. Victimes de moqueries, de harcèlement, ils vivaient en moyenne très mal leur scolarité. Les enfants pouvaient être tellement cruels entre eux ! Et tellement stupides lorsqu’ils se trouvaient en bandes ! Elle avait entendu une histoire, une fois. Dans son école, des garçons s’amusaient à en brutaliser un autre, un peu différent. Ils étaient allé jusqu’à lui bloquer l’accès aux toilettes, dans le but qu’il se fasse pipi dessus, et qu’ils puissent se moquer encore de lui. C’était affreux, rien qu’en y pensant, elle en avait des frissons.
Incompris de leurs camarades, ces enfants très intelligents l’étaient aussi de la part des adultes qui les entouraient, parents ou professeurs qui, parfois, sans même s’en rendre compte, leur imposait une pression énorme ou essayaient de se venger bizarrement —de se venger de quoi ? de ne pas être assez intelligents ?
L’absence de modèle, leur propre incompréhension face au monde qui les entourait, l'absence de réponses qu’ils ressentaient : d’autres problèmes encore, couramment allant de pair avec cette condition. En bref, une enfance et une adolescence loin d’être rose…

Clara avait eu de la chance, en un certain sens, parce que son enfance s’était très bien déroulée.  En partie grâce à sa sœur jumelle, Chloe. Elle n’était pas une bizarrerie à se moquer, mais faisait partie d’un duo inséparable, qu’on laissait tranquille —lâcheté oblige. Et puis, elle était assez discrète, et avait très vite compris qu’il ne fallait pas faire l’étal de ses grandes capacités intellectuelles —ne pas fanfaronner, comme disaient les adultes. Au contraire, elle se contentait de travailler comme on lui demandait, même si tout était toujours plus facile pour elle. Après, les choses s’étaient gâtées. Au lycée, Chloe avait commencé à s’éloigner d’elle et —pire— à participer à des moqueries envers elle. Alors, Clara, seule et vulnérable, se faisait toute petite, tentant de se faire oublier par les garces du lycée.
Mais c’était loin d’être terminé. Ce chiffre qui la suivait partout… la suivrait jusqu’au bout. C’était son fardeau, son poids à porter dans la vie. Elle vivait avec, elle n’avait pas le choix.


Sa mémoire était très efficace. Il y avait beaucoup d’informations dans sa tête, si bien que parfois, elle les expulsaient en les communiquant aux autres personnes autour d’elle. Elle avait beau être intelligente, elle parlait souvent sans réfléchir et débitait des phrases et des phrases de connaissances que personne ne voulait entendre. Devant ses professeurs, elle avait appris à se contenir mais ailleurs… elle avait plus de mal.

« Désolée. Je dis souvent des choses sans réfléchir. Je m’appelle Clara, et toi ? »

Montre que tu es une fille normale. Essayer d’être normale, c’était le combat de sa vie.

Wtf ??! Sa camarade de fortune commença à lui débiter une longue tirade, dont elle portait autant d’intérêt que son dernier soutif afin de la reprendre sur sa précédente remarque. En d’autres termes : relou. Merci, elle avait compris le raisonnement du machin, juste, elle s’était dit que pourquoi pas elle allait partager sa galère avec son interlocutrice. Quitte à souffrir, autant rendre le temps moins long. Visiblement, elle la considérait plus comme une grosse teubé qui l’aurait naïvement interrogé sur comment on fait les bébés.

- J’avais compris l’idée, crut-elle bon de se justifier, piquée au vif. Elle avait pas spécialement envie de passer pour une courge, alors qu’elle essayait juste d’être sympa. Son émission favorite, c’était quoi ? Allo docteur ?

Au moins, elle parut s’en rendre compte un minimum, parce qu’elle s’arrêta tout à coup dans son élan par un  « c’est pas intéressant ». Elle faisait don d’une clairvoyance hors du commun c’était déjà ça. Néanmoins, le mal était fait

- Carrément, répondit-elle sur l’affirmative, sans se départir de sa franchise. Elle ne comptait pas essayer de la rassurer. Au contraire, elle trouvait que c’était un super service qu’elle lui rendait ! Mais ça, c’est avant qu’il faut que tu te le dises, après, c’est trop tard. Elle restait taquine, sans forcément tomber dans la moquerie. Tu seras pas toujours dans une salle d’attente où il y a aucun échappatoire pour les autres patients.

Les pauvres, songea t-elle. C’était loin d’être la grosse ambiance soirée mousse, c’est clair. Elle pensa à ce qu’elle allait faire après son rendez vous. Encore fallait-il qu’elle puisse sortir de là un jour, sérieux, les gens pensaient qu’ils y avaient qu’eux, pour prendre autant de temps, ou quoi ?! Elle avait un peu autre chose à foutre de sa vie que garder son cul vissé sur une chaise pas confortable, à deviser sur le poids des fruits et légumes et autres petits pois. Clairement, c’était difficile d’avoir un pire programme. Elle sortie son téléphone portable de sa poche, dans l’idée d’envoyer un sms à Cass pour savoir si ça la tentait qu’elles se retrouvent ensuite. Elle avait pas forcément envie de rentrer chez elle tout de suite, et de s’enfermer de l’ambiance morose de la maison. Des choses largement plus palpitantes l’attendaient à l’extérieur.

- Désolée. Je dis souvent des choses sans réfléchir. Je m’appelle Clara, et toi ?

Elle acquiesça tout juste. Faire un truc en centre ville, ça pouvait plutôt être cool.

- Reese, se présenta t-elle à son tour, sans lever le nez de l’écran de son smartphone. A vrai dire, cela ne lui avait pas spécialement traversé l’esprit que cela puisse être impoli.

En même temps, elle ne voyait pas vraiment quoi lui dire de plus. Rectification. Converser, ce n’était pas vraiment le problème pour la jeune femme, faire preuve de sociabilité ne l’effrayait  pas plus que ça. Ce qui la dérangeait déjà plus en revanche c’était les discussions encyclopédiques sur la diamètre d’une tomate. Le petit aperçu qu’elle avait eu juste avant était assez évocateur, et même si ce n’était pas son genre d’être froussarde, clairement, c’était pas le genre de risques qu’elle avait envie de prendre.

- C’est un problème quand même. Enfin, pour toi quoi. Elle venait d’envoyer son message, alors enfin, elle décrocha ses yeux de son appareil, avec un léger sourire. Y’a les trucs qu’on dit s’en réfléchir qui sont cools, et y’a ceux qui le sont pas. Try again, mais je t’assure, c’est tout à ton intérêt.

Elle haussa les épaules d’un air désinvolte. Peut être que la fille allait se lever et la traiter de pute, à cause de son manque de diplomatie. Mais bon, si elle commençait à s’arrêter à ce genre de considérations autant crever tout de suite. Les chiens ne font pas des chats.