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 Noah & Margaret ❝ Once upon a time I was falling in love ❞

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MessageSujet: Noah & Margaret ❝ Once upon a time I was falling in love ❞   Noah & Margaret ❝ Once upon a time I was falling in love ❞ Icon_minitimeLun 11 Jan - 0:12



NOAH & MARGARET
❝ Once upon a time I was falling in love ❞

Deux semaines. Deux semaines qu’elle avait reçu ce sms. Deux semaines qu’elle ne comprenait plus rien. Deux semaines qu’elle pleurait. Deux semaines qu’elle était perdue. Bref, deux semaines depuis que Jesse avait rompu avec elle. Il n’y avait eu aucun signe avant-coureur. Réellement. Elle avait eu deux semaines pour analyser la situation, en long, en large et travers. Elle en avait parlé à Barbara, aussi, sa colocataire et maintenant amie – en même temps, elle n’avait pas vraiment eu d’autres choix que de lui en parler puisque, vivant avec elle, la demoiselle avait assisté à nombre de ses crises de larmes. Et, sérieusement, il n’y avait rien à comprendre, rien à analyser. Car cela n’avait pas de sens. Ils s’étaient parfaitement accommodés de leur relation longue distance, pendant quatre mois. Ils avaient une routine, s’envoyaient des sms, s’appelaient le soir pour parler de leurs journées. Bref, ils étaient heureux. Et ils avaient tant été heureux, elle avait tant été heureuse, qu’elle avait passé le pas, avec Jesse. Oui, ce pas-là. Celui qu’elle n’osait pas vraiment nommer, même dans ses pensées. Parce que lorsqu’ils s’étaient revus, le jour de son anniversaire, tout avait été parfaits. Réellement. Comme dans un conte de fée. Il l’avait tout d’abord rejointe dans un bar, où elle célébrait avec des amis. Puis ils s’étaient rendus à l’appartement du jeune homme, comme la jeune femme ne se voyait pas de rentrer dans cette grande maison qui ne lui semblait plus vraiment sienne, à présent. Il lui avait offert un joli collier – qu’elle portait toujours, car elle n’avait pas eu le cœur à le retirer, cela aurait rendu les choses trop réelles et Maggie avait simplement besoin de croire, encore un peu, que tout ceci n’était que chimères. Elle lui avait cuisiné une bonne omelette – c’était qu’elle s’était améliorée, un peu, en cuisine ; il était loin le temps où elle avait failli mettre le feu dans la cuisine du jeune homme en laissant cramer ses o eufs brouillés dans la poêle. Elle lui avait qu’elle l’aimait, même si elle l’avait presqu’aussitôt regretté, ne s’attendant vraiment pas à lui faire cette déclaration, sortie de nulle part. Et puis, ils s’étaient embrassés. Plusieurs fois. Et cela avait fait battre son cœur un peu plus vite encore. Et rougir ses joues, aussi. Et, de fil et en aiguille, les baisers s’étaient faits un peu plus appuyés. Et Maggie s’était sentie prête. Parce qu’elle l’aimait. Parce que son cœur battait trop vite. Parce qu’elle avait des papillons dans le ventre. Et parce qu’elle en avait eu envie, tout simplement. Donc, non, clairement, Maggie ne comprenait pas pourquoi il avait rompu avec elle. Elle ne comprenait pas ce qu’elle avait bien pu faire de mal, pour qu’il ne veuille plus d’elle.

Alors Maggie, elle avait pris la décision d’arrêter de chercher à comprendre. Elle s’était dit qu’elle ne le saurait jamais, puisqu’il lui avait dit qu’elle n’y était pour rien, qu’il ne s’agissait que de cette distance – bien qu’elle n’en croyait pas un mot, puisqu’encore une fois, tout allait parfaitement bien entre eux, c’était donc qu’elle avait forcément fait quelque chose de mal. Et elle essayait tout bonnement de ne plus penser à lui. Okay, peut-être que retirer son collier serait un premier pas, mais elle n’en avait pas encore le cœur à le faire. Donc elle se changeait les pensées. Elle avait beaucoup travaillé, d’ailleurs, beaucoup lu aussi. Elle avait regardé un nombre incalculable de comédies musicales, avec Barbara, également. Et elle se sentait un peu mieux. Au point, en tout cas, de revenir sur Londres pour le week-end. Pourquoi revenir sur Londres ? Alors qu’elle voulait l’oublier et que c’était précisément là où il vivait ? Et bien parce que son père lui manquait. Oui, c’était maintenant, alors qu’elle n’était pas bien, qu’elle réalisait qu’il lui manquait atrocement. Elle se sentit d’ailleurs égoïste à cette pensée, et culpabilisa. Parce qu’elle lui avait tourné le dos. Parce qu’elle n’avait que vaguement répondu à ses sms. Parce qu’elle lui en avait atrocement voulu d’avoir trompé sa mère. Parce qu’elle avait considéré qu’il n’était pas normal de tromper son épouse. Et parce qu’elle avait tant voué un culte à son père que … apprendre qu’il avait entretenue une relation extra-conjugale lui avait brisé le cœur. Et maintenant que son cœur était à nouveau brisé, elle voulait le voir. Oui, c’était égoïste. Elle ne méritait pas qu’il la prenne dans ses bras et lui dise que tout irait bien. Elle ne le méritait vraiment pas. Et c’était pour cette raison qu’elle resta un bon moment devant l’entrée du théâtre, regardant la majestueuse porte, sans oser y entrer. Parce que l’idée qu’en plus, elle pouvait le déranger au travail venait de lui traverser l’esprit. Quelle fille indigne elle pouvait être. Alors son cœur se mit à battre un peu plus vite, parce qu’elle hésitait. Elle finit, cependant, par pousser la porte et entrer à l’intérieur du théâtre. Elle pourrait toujours attendre qu’il ait fini de travailler, de toute façon, non ? Oui, c’était ce qu’elle se disait. Elle se ferait aussi discrète qu’une souris. Elle ne le dérangerait pas. Elle avança donc à pas de loup vers la scène, avant de s’installer sur l’un des sièges au milieu de la salle. Ainsi, elle pourrait même assister discrètement aux répétitions – oh quelle joie et quel privilège ! – tout en attendant que son père n’ait terminé de travailler. Elle eut un grand sourire, comme Noah finissait sa partie et quittait déjà la scène – elle n’aurait pas dû hésiter autant avant d’entrer ! – avant de se rappeler que c’était avec lui que son père avait trompé sa mère. Que c’était lui qui était responsable de l’infidélité de son père, et du divorce de ses parents par la même occasion. Alors elle s’enfonça un peu plus dans son siège, comme elle le vit s’installer un peu plus loin. Et elle tenta de souffler discrètement pour se calmer, et de se concentrer sur ceux qui venait d’entrer sur scène. Un nouveau sourire éclaira ses lèvres, alors qu’une jolie blonde commençait à chanter. Sauf que, bien rapidement, alors que la doublure de Cosette venait de finir de chanter sa partie, ses yeux se posèrent sur celui qui, apparemment, doublait Marius. Et son cœur se mit à battre la chamade. Parce qu’elle le reconnut immédiatement. Bien entendu, comment aurait-ce pu être autrement ? C’était Jesse. Sa respiration se bloqua, comme il commençait à chanter, et elle se leva d’un bond – probablement avec la discrétion d’un éléphant dans un magasin de porcelaine – avant de courir jusqu’à l’entrée. Et là, elle ne retint plus les larmes qui se mirent à couler abondamment sur ses joues. Ces larmes qu’elle avait tenté de retenir pendant plus de deux jours. Ces larmes, à qui il n’avait suffit que de le revoir, pour qu’elles ne s’échappent à nouveau.
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MessageSujet: Re: Noah & Margaret ❝ Once upon a time I was falling in love ❞   Noah & Margaret ❝ Once upon a time I was falling in love ❞ Icon_minitimeVen 22 Jan - 22:36

Noah était arrivé à ce stade où il aurait été capable de chanter et jouer Javert dans son sommeil - les répétitions et les premières représentations lui avaient donné toute l’aisance nécessaire pour adopter le personnage à la perfection, et il n’y avait plus le moindre doute ou la moindre angoisse à avoir quant à sa capacité à assumer à nouveau l’un des rôles principaux. Il pouvait se lever le matin sans peur, travailler sans encombre, chanter tout ce qu’on lui demandait de chanter à la perfection, puis retourner vaquer à ses occupations - tout était aussi simple que cela, aussi limpide et clair. Il était un professionnel. Il était au point. En se concentrant parfaitement, il arrivait même à faire abstraction de la présence de Raphael - ou tout du moins à arrêter de trop y penser. Tout allait à merveille, ou, tout du moins, il voulait croire que tout allait à merveille. Et il y parvenait. Aussi longtemps qu’il pouvait garder les yeux dirigés vers la salle vide, et pas sur Raphael, quand ce dernier leur faisait répéter encore quelques parties du spectacle pour maintenir la perfection, il y parvenait. Pour quelques secondes, tout devenait évident, et beau. Les sièges vides apportaient avec eux une sorte de perfection intouchable.
Ou peut-être pas si intouchable.
Sur la fin de Javert’s Suicide, il vit une silhouette prendre place vers le milieu de la salle. Il mit quelques secondes à la reconnaître - déjà parce qu’il était supposé se concentrer sur sa chanson et sur une fin crédible, ensuite parce que de nombreux mois s’étaient écoulés depuis la dernière fois qu’il avait croisé la jeune femme. La confusion ne dura pas longtemps. Il avait toujours plus ou moins vu dans l’attitude de Maggie quelque chose qui lui rappelait son père - dans son physique, aussi, et même dans sa façon de se mouvoir et d’agir, elle ressemblait probablement plus à Raphael qu’elle ne le pensait. Dire qu’il avait une certaine affection pour la jeune femme aurait été un euphémisme. Elle avait sûrement été l’une de ses plus grandes fans, lui rappelait l’homme dont il avait été éperdument amoureux… autant d’éléments difficiles à écarter et à ignorer, même si une partie d’entre eux découlait d’un ego très mal placé et d’une incapacité à tourner la page sur une histoire douloureuse. Dans un premier temps, il parvint à retenir la forme tout particulièrement perverse de curiosité qui aurait pu le pousser à aller la voir directement, discuter quelques minutes avec elle (au risque de provoquer la rage de Raphael, qui présidait toujours aux répétitions). Mais à peine installé confortablement aux côtés de Sasha dans l’une des premières rangées, il entendit un bruit derrière eux. C’est en tournant la tête qu’il vit l’adolescente filer droit vers la sortie. Ses yeux glissèrent une seconde vers Sasha, il hésita - puis, presque machinalement, il s’empara de son écharpe et de son manteau, souffla un « I’ll be right back », colla un baiser sur son front. L’instant suivant, il se dirigeait lui aussi vers la sortie.
Bien entendu, il faisait encore un froid polaire, même dans l’entrée du théâtre - et bordel, ce qu’il pouvait bien détester l’Angleterre en cette saison. Peiner à enfiler son manteau et son écharpe aussi vite que possible ne l’empêcha cependant pas de repérer la jeune fille du coin de l’oeil et de se glisser devant elle. Elle pleurait. Elle pleurait, et lui, il eut un instant de panique stupide - une sorte d’envie de battre en retraite, pur produit de la lâcheté, pur produit du manque profond de la présence de Raphael, aussi. Sûrement qu’il y avait de meilleures idées que venir réconforter la fille de l’homme sur lequel on peinait à tourner la page - plus encore quand leur rupture avait été directement causée par elle, et par les responsabilités de père du chef d’orchestre - mais il souffla un bref « Hey… » malgré tout, avec toute la douceur dont il était capable. Plongeant une main dans la poche de son manteau, il parvint à en extraire un paquet de mouchoir qu’il lui tendit sans plus de cérémonie, avant de poser une main réconfortante sur son épaule, puis un baiser sur son front. S’il était normal de trouver qu’elle ressemblait encore plus à son père à cet instant? Probablement pas. Mais il était là et, presque sans s’en rendre compte, il avait décidé de rester là. « Est-ce que ça va…? » qu’il murmura, doucement. Il y avait de ces questions stupides que l’on pose par pure convention - et même lui faillit s’en mordre la langue, tellement il se sentait pitoyable. Il lui fallut inspirer profondément pour pouvoir reprendre: « Est-ce que je peux faire quelque chose? Est-ce que tu as besoin de quoi que ce soit? » Il n’avait toujours pas lâché son épaule. Il n’avait jamais été très habile avec les mots - mais au moins il savait se débrouiller avec le toucher, ou tout du moins il lui semblait. Après tout, qu’est-ce qu’il aurait pu dire? Il ne connaissait même pas les raisons de son chagrin - faire un grand discours sur combien les larmes peuvent apaiser, et demain tout ira bien, n’aurait pas servit à grand chose, surtout sans le moindre élément de contexte. A défaut, il lui faisait au moins sentir qu’elle n’était pas seule. C’est déjà ça, qu’il se répétait, comme pour ne pas se sentir trop minable dans son incapacité à venir en aide à qui que ce soit. C’est déjà ça.
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MessageSujet: Re: Noah & Margaret ❝ Once upon a time I was falling in love ❞   Noah & Margaret ❝ Once upon a time I was falling in love ❞ Icon_minitimeSam 23 Jan - 0:53



NOAH & MARGARET
❝ Once upon a time I was falling in love ❞

Maggie avait du mal à respirer. Elle se sentait suffoquer. L’air ne parvenait pas à remplir ses poumons, ne parvenait pas à oxygéner son cerveau. L’air lui brûlait la gorge, lui brûlait le corps, et respirer était atrocement douloureux. Ou alors était ce poids qu’elle ressentait sur son cœur, dans ses tripes, dans tout son corps. Cette douleur franche, crue et brutale, à laquelle elle ne s’était pas attendue. Maggie avait l’habitude de pleurer, ces deux dernières semaines. Si elle allait un peu mieux depuis deux jours, il n’empêchait pas qu’elle était triste. Elle était presqu’abattue, et sans la reprise de ses cours, il était fort probable qu’elle serait restée allongée dans son lit – ou sur le canapé devant un film – à pleurer toute la journée. Mais elle avait dû se reconcentrer sur ses cours. Recommencer à sortir aussi, au moins pour aller de chez elle à l’université. Et puis, surtout, elle avait eu envie de voir son père. Parce que même si c’était peut-être immature, elle avait besoin qu’il lui dise que tout irait bien. Et en plus d’être immature, c’était égoïste, aussi, elle le savait. Elle lui avait tourné le dos, en apprenant qu’il avait eu une aventure avec un autre homme. Non pas que le fait que son amant soit un homme soit le problème. Non, le problème était qu’il y avait eu un amant. Alors retourner le voir, presque sur un coup de tête, simplement parce qu’elle était mal … oui, c’était égoïste. Mais, elle n’avait pas pu s’en empêcher. Et si au moins sa rupture avec Jesse pouvait la réconcilier avec son père, peut-être que tout n’aurait pas été perdu. Elle n’en savait rien. Elle était tout simplement perdue. Mais elle ne s’était pas attendue à ce que Jesse soit là, justement. Elle ne s’était pas attendue à ce qu’il soit dans ce théâtre. Elle ne s’était pas attendue à le revoir, sur cette scène. Et toutes les larmes qu’elle avait tenté de retenir ces derniers jours lui revenaient, comme si elles profitaient de cet instant d’étonnement pour repartir de plus belle. Et c’était probablement le cas, d’ailleurs. Alors, la vision de cet homme qu’elle aimait lui étant bien trop insupportable, bien trop douloureuse, elle avait quitté la salle en courant. Elle était partie, ne pensant même pas au fait qu’elle pouvait se faire remarquer, avant de se réfugier dans l’entrée du théâtre, et d’enfin laisser les larmes couler. Mais elle n’arrivait pas à respirer. Et ce n’était pas bon. Parce que respirer était essentiel à la vie. Et que Maggie était peut-être triste, mais elle n’avait pas envie de mourir non plus. Alors elle devait respirer. Elle devait forcer l’air à rentrer dans ses poumons. Elle devait se concentrer dessus, oublier sa douleur, et se forcer à respirer. Mais elle n’y arrivait pas. Parce qu’elle était en sanglots. Parce que tout son corps tremblait. Parce qu’elle avait mal, tellement mal, que sa gorge la serrait. Parce qu’elle pleurait trop, parce que les sanglots étaient trop forts. « Hey… » Elle sursauta, en entendant cette voix. Parce qu’elle n’avait pas entendu de pas résonnant dans l’entrée. Parce qu’elle n’avait rien entendu, et qu’elle ne s’était pas attendu à ce que quelqu’un soit là. Durant un instant, elle crut que, peut-être, c’était Jesse. Peut-être qu’il l’avait vue. Peut-être qu’il lui dirait qu’il l’aimait encore. Peut-être qu’il lui dirait qu’il s’était trompé, que non il ne voulait pas que ce soit fini. Et, en même temps, elle ne voulait pas que ce soit lui. Parce qu’elle ne voulait pas qu’il la voie ainsi. Parce qu’elle était sûrement pathétique. Et moche. Et qu’elle pleurait. Et qu’elle ne voulait pas qu’il la voie pathétique, moche, et pleurant. Et n’arrivant pas à respirer, aussi. Bien qu’au moins, la surprise et le hoquet qui vint avec eurent le mérite de faire rentrer de l’air dans ses poumons. Elle releva donc la tête vers la voix, et reconnut malgré sa vision floue Noah. Elle se mordilla la lèvre, tiraillée entre plusieurs sentiments qui se bataillaient entre elle. Elle attrapa le paquet de mouchoirs sans un mot, seuls ses sanglots continuant à se faire entendre, même s’ils commençaient à se calmer. Elle sursauta en sentant sa main venir se poser sur son épaule, et sa respiration se stoppa à nouveau, de gêne, de surprise, de colère un peu aussi. Et elle déglutit longuement en sentant ses lèvres sur son front, ses mains se mettant à trembler doucement. « Est-ce que ça va…? » Elle fronça des sourcils, toujours autant gênée, embarrassée. Parce que cette question n’avait aucun sens. Parce qu’elle était en sanglots, parce qu’elle pleurait, parce qu’elle avait du mal à respirer. Alors, non, elle n’allait pas bien. Et cela devait probablement se voir. Le contact sur son épaule se fit plus oppressant, plus douloureux, presque brûlant. Et elle ne savait pas si elle avait envie de se concentrer sur cette douleur-là, sur cette gêne, sur cette colère, ou sur Jesse et son cœur brisé. « Est-ce que je peux faire quelque chose? Est-ce que tu as besoin de quoi que ce soit? » Elle renifla un peu, sentant ses pleurs se calmer, et elle finit par se dégager du contact d’un mouvement de l’épaule. « Ne me touchez pas. » dit-elle plus froidement qu’elle ne l’aurait voulu, même si sa voix n’était vraiment pas maitrisée. Parce qu’il essayait juste de bien faire. Parce qu’il était là pour la consoler. Et que les mots s’étaient échappés, malgré elle. Parce que c’était Noah. Parce que c’était à cause de lui que son père s’était montré infidèle. Elle finit par faire quelques pas en arrière, avant de se laisser tomber contre le mur. Sa mère lui aurait probablement jeté un de ses regards qui la glaçait à chaque fois. Un de ses regards réprobateurs, parce que ce n’était pas poli ni bien vu de s’asseoir à même le sol. Parce que ses vêtements allaient se salir, aussi. Mais en cet instant, elle ne pensa pas à sa mère. Parce qu’elle avait trop à penser. « Désolée. C’était méchant. Désolée. » finit-elle par s’excuser, une fois l’air recommençant à l’oxygéner. Elle recroquevilla ses jambes contre elle, avant de croiser ses bras sur ses genoux, et d’y poser son front. Elle était incapable de dire s’il s’agissait de nouvelles larmes qui coulaient, ou si elles n’avaient tout simplement pas arrêté leur route. « Je sais que vous voulez bien faire … » souffla-t-elle, sentant ses mains recommencer à trembler. « Pour mon père, probablement … » Un nouveau sanglot s’échappa à cette phrase, parce que la douleur de l’infidélité de son père se mêlait à la douleur de sa rupture avec Jesse, et que trop de douleurs se mélangeaient en elle. Que c’était juste trop. « Désolée … » Ses lèvres se mirent à trembler, elles aussi, comme elle relevait lentement le visage pour mieux le regarder, et elle renifla une nouvelle fois. « C’est pas à cause de vous que je pleure. Plus maintenant. » crut-elle quand même bon de préciser. Parce qu’elle ne voulait pas non plus qu’il se sente responsable de ses pleurs. Ce serait bien trop méchant et mesquin de sa part, de le lui faire croire cela.
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MessageSujet: Re: Noah & Margaret ❝ Once upon a time I was falling in love ❞   Noah & Margaret ❝ Once upon a time I was falling in love ❞ Icon_minitimeSam 23 Jan - 3:39

C’était stupide, comme idée, rétrospectivement - mais dernièrement toutes ses idées et impulsions avaient été plus ou moins stupides, alors il avait commencé à se faire à l’idée. Depuis qu’il avait pris en main le rôle de Javert, son cerveau, lui, avait posé sa démission. Il suivait son instinct, et toujours de la pire des façons. Ce n’est que quelques secondes après avoir rejoint Maggie dans l’entrée qu’il sembla réaliser que suivre la fille de l’homme que l’on a aimé, même si elle est en pleurs, surtout si elle est en pleurs, ne peut être qu’un très mauvais calcul. Après tout, qu’est-ce qu’il avait à lui dire? Elle n’avait probablement pas la moindre once de confiance en lui de toutes façons. Ils ne se connaissaient que superficiellement. S’il avait l’illusion du contraire, parfois, c’était simplement parce qu’elle avait trop pris de son père - parce que, pour qui voulait bien prendre la peine de la regarder de cette façon, elle avait ses yeux et elle avait quelques unes de ses manies, elle avait sa pudeur, aussi, surtout. Mais tout cela, elle ne pouvait pas le comprendre. Après tout, ils avaient toujours conservé les illusions, Raphael et lui. Ils avaient fait de leur mieux pour prétendre, au quotidien, ne presque pas se connaître - au point où c’en était presque devenu louche, cette histoire, pour tous ceux qui prenaient la peine de savoir qu’ils avaient travaillé ensemble sur de nombreux projets. Sa fille ne pouvait pas savoir. Il l’avait même, en partie, quitté pour cela. Parce qu’il devait garder le secret pour elle. Ne pas la détruire. Ne pas gâcher ce qu’il lui restait d’enfance. Préserver l’illusion, certes un peu minable, d’une famille heureuse. Non, elle ne pouvait pas comprendre que, en elle, Noah voyait des souvenirs - tout un pan de sa mémoire qu’il rejetait parfois en bloc mais que, à certains instants, presque malgré lui, il chérissait plus que tout. Il ne pouvait pas lui dire que, en la voyant pleurer, c’était comme voir Raphael pleurer aussi. Même pour lui-même, il entretenait l’illusion confortable qu’en la voyant pleurer il ressentait la même chose qu’en voyant pleurer sa petite soeur il y a quelques années - ou qu’il était simplement incapable de laisser quelqu’un dans le chagrin en sachant qu’il pourrait y faire quelque chose. Il se prétendait chevalier blanc, lui qui ne l’avait jamais véritablement été.
Et quand elle le rejeta d’un geste et d’un impératif, il eut un temps d’arrêt - une demi-seconde pendant laquelle il resta stupide avant d’effectivement faire un pas en arrière. Ce fut comme si la réalité venait de le percuter de plein fouet, de lui faire réaliser qu’il n’avait aucun lien véritable avec cette gamine là. Et puis qu’est-ce qu’il avait pensé, d’abord? Que dans un autre monde, un univers où Raphael aurait eu le courage de quitter sa femme aussitôt le désastre de son mariage réalisé, il aurait été son beau-père, ou quelque chose comme cela? Il avait fini par faire son deuil - ça ne serait jamais le cas, même, ça n’aurait jamais pu être le cas. C’est mortifié, en se fustigeant lui-même que, immobile, il la vit glisser doucement le long du mur, s’asseoir, s’excuser. Mais cette mortification n’était rien à côté de la nouvelle qui s’abattit sur lui quelques minutes plus tard. Pour son père… Est-ce qu’elle savait? Elle n’était pas supposée savoir. L’ignorance de Maggie, quelque part, le confortait dans l’idée qu’il n’y aurait jamais pu y avoir d’autre issue à son histoire avec Raphael. L’aidait à penser qu’il n’y avait plus d’espoir, aussi, surtout. Que s’accrocher à ce souvenir était définitivement inutile. Tout à coup, il se rendit compte que son corps était glacé, sa bouche sèche. Le temps nécessaire pour se recomposer une posture et une façade, il recula d’un nouveau pas, s’installa à son tour en tailleur, au sol, à quelques solides dizaines de centimètres d’elle. Il n’osait plus s’approcher, tout à coup. Probablement parce qu’il se sentait ridicule. Sûrement parce que tout à coup le secret n’était plus là, et qu’il était devenu l’homme qui détruit un mariage, l’amant que l’on planque dans le placard - une forme tout particulièrement atroce de monstre. « Ton père t’a dit… » qu’il souffla d’une voix incrédule, blanche. Comme s’il avait besoin d’une confirmation, besoin d’être certain. Il déglutit difficilement, soupira. « Ca n’a rien à voir avec lui… Il ne se passe plus rien entre Raphael et moi… » et, quelque part, il se sentait coupable de dire ces mots. Comme s’il avait brisé un mariage pour rien. Pour une histoire qui, un jour, s’achève. Il n’y avait strictement rien d’héroïque là-dedans. « Il ne saura probablement jamais que je suis en train de te parler… et il est en train de finir les répétitions, il n’a aucune raison de venir par ici et de l’apprendre par lui-même… » Pourquoi est-ce qu’il continuait à parler de Raphael? Ce n’était pas le plus important. Ce n’était plus le plus important. Ce n’était plus supposé être le plus important. Pour lui. Dans un murmure, il reformula doucement: « Si je peux faire quoi que ce soit… et je te jure que ce n’est pas pour t’utiliser pour bien paraître aux yeux de ton père. » Et il y revenait encore… un raclement de gorge douloureux, il reprit: « Ce n’est pas non plus pour me faire pardonner… même si j’aurais des raisons d’essayer de me faire pardonner… je veux juste que tu saches que si tu as besoin de parler, je peux écouter. » Il secoua la tête, navré par ses propres formulations. A une époque, il avait été meilleur à ce petit jeu là. Il avait joué ce rôle de confident pour Soledad. Mais le temps avait passé, et il manquait clairement de pratique. « Si c’est à cause d’un garçon, je peux aussi lui casser la gueule… » qu’il finit par souffler avec un bref haussement d’épaules ironique. La carte de l’humour. Bien. S’il était possible de devenir encore plus pitoyable, il venait tout juste de le faire.
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MessageSujet: Re: Noah & Margaret ❝ Once upon a time I was falling in love ❞   Noah & Margaret ❝ Once upon a time I was falling in love ❞ Icon_minitimeSam 23 Jan - 12:55



NOAH & MARGARET
❝ Once upon a time I was falling in love ❞

Elle ne savait pas pourquoi elle avait senti le besoin de lui dire qu’elle ne pleurait pas à cause de lui. Probablement parce qu’elle s’était montré virulente à son égard, et que le faire culpabiliser à son sujet serait une punition bien trop perfide et mesquine. Et, oui, certes, elle lui en voulait. Enormément. Mais elle avait déjà suffisamment pleuré à cause de lui, et ce n’était pas le cas aujourd’hui. « Ton père t’a dit… » Elle ouvrit la bouche, avant de la refermer. Pourquoi semblait-il surpris de cette affirmation ? Oui, il le lui avait dit. Quatre ans trop tard, mais il le lui avait dit. N’était-il pas au courant ? « Ca n’a rien à voir avec lui… Il ne se passe plus rien entre Raphael et moi… » Elle fronça des sourcils. Parce qu’elle ne comprenait pas. Enfin … C’était ridicule. Son père avait divorcé pour être lui. Pourquoi il ne se passerait plus rien entre eux ? Elle pensait que … Elle pensait qu’ils seraient à nouveau ensemble. Parce que son père avait divorcé parce qu’il l’aimait. Et elle culpabilisa. Parce qu’elle réalisa que son père avait dû être très seul. Sans personne. Sans soutien. Parce qu’elle lui avait tourné le dos. Parce que toute sa famille lui avait tourné le dos. Et parce qu’il n’avait même pas l’homme qu’il aimait pour le rendre heureux. « Il ne saura probablement jamais que je suis en train de te parler… et il est en train de finir les répétitions, il n’a aucune raison de venir par ici et de l’apprendre par lui-même… » Elle hocha vaguement de la tête, même pas certaine qu’il ne le remarque, vu la distance qu’il y avait entre eux – et surtout le fait que sa tête était toujours posée contre ses bras. « Si je peux faire quoi que ce soit… et je te jure que ce n’est pas pour t’utiliser pour bien paraître aux yeux de ton père. » Elle se mordilla la lèvre, parce qu’il n’y avait pas grand chose à faire. Parce qu’elle ne voyait pas vraiment ce qu’il pourrait faire pour l’aider à aller mieux. « Ce n’est pas non plus pour me faire pardonner… même si j’aurais des raisons d’essayer de me faire pardonner… je veux juste que tu saches que si tu as besoin de parler, je peux écouter. » Avait-elle besoin de parler ? Peut-être, elle n’en savait rien. Elle en avait parlé à Barbara, sa colocataire. Elle en avait brièvement parlé à Sage aussi, en rentrant moins dans les détails. Mais peut-être que … Enfin Noah était une personne adulte. Noah était une personne adulte, éloigné de cette histoire, objectif. Il ne la connaissait pas. Il ne les connaissait pas. Enfin … Apparemment, il connaissait Jesse. Mais bon, il ne connaissait pas leur histoire. Alors, peut-être qu’il pourrait l’aider à comprendre. Elle n’en savait rien. Parce que, peut-être, n’y avait-il juste simplement rien à comprendre du tout. « Si c’est à cause d’un garçon, je peux aussi lui casser la gueule… » Un bref sourire étira ses lèvres, même s’il ne le vit probablement pas, vu la position dans laquelle elle était toujours. Le sourire était peut-être bref et petit, mais c’était un sourire quand même. Et vu qu’il se mêlait à ses larmes qui continuaient de couler, c’était déjà beaucoup, un sourire. Elle ne savait même pas par où commencer. Elle ne savait pas quoi dire. Elle n’avait jamais été douée, lorsqu’il s’agissait de parler, de se confier. Alors elle avait peur de prendre la parole. Mais il lui avait dit de se confier. Il lui avait dit qu’il l’écouterait. Et puis, elle n’avait probablement rien à perdre, de toute façon. « Pendant longtemps, j’ai cru que j’étais amoureuse de vous. C’est très stupide, je le sais maintenant. Mais je l’ai cru. Parce que je pleurais quand je vous entendais chanter. Et que je frissonnais, aussi. Et que c’était juste tellement … Je n’ai pas de mots pour le décrire. Alors comme je ne savais pas ce qu’était de l’amour, j’ai cru que c’en était. » Etrangement, elle ne parlait pas si vite que ça. Pas aussi vite que d’habitude. Pas aussi vite qu’elle ne l’aurait dû, probablement, vu la teneur de ses propos. Elle parvenait même à respirer. D’une respiration certes sifflante, à cause des larmes qui continuaient de couler, mais tout de même. Elle respirait. Et elle ne parlait pas si vite. Et c’était nouveau. Et c’était très étrange, aussi, pour elle. De parler aussi longtemps, sans s’emmêler les pinceaux. D’être cohérente, de dire des phrases compréhensibles. « Je n’arrive pas à savoir si … Si ça rend la trahison pire, ou si ça la rend plus … acceptable. Pardonnable. Je ne sais pas. C’est pas le bon mot. Et de toute façon, même si j’avais le bon mot, je ne saurais pas non plus. » Bon, certes, c’était d’un coup moins compréhensible. Mais tout comme l’étaient ses pensées, après tout. Pas étonnant qu’il en soit de même lorsqu’elle mettait des mots dessus. « Mais je vous en ai beaucoup voulu. Parce que je vous estimais beaucoup. Ce qui est stupide. Car je ne vous connais pas. C’est stupide d’estimer et d’admirer quelqu’un que l’on ne connaît pas. » Elle se sentait se perdre, s’emmêler les pinceaux, et c’était probablement parce qu’elles l’étaient, ses pensées, emmêlées. Elle se mordilla un peu la lèvre, avant de se passer une main nerveuse dans les cheveux. Parce qu’elle avait l’impression d’être blessante. Et qu’elle n’avait pas envie d’être blessante. Même si elle était en colère. Même si elle était déçue. « J’ai cru que j’étais amoureuse de vous, jusqu’à ce que je tombe amoureuse de quelqu’un d’autre. » Oui, revenir au sujet. C’était mieux. C’était mieux que de parler de l’histoire qu’il avait eu avec son père. Parce qu’elle ne voulait pas y penser. Parce que cette histoire lui faisait ressentir des sentiments qu’elle n’aimait pas ressentir. Comme la colère, la déception, l’amertume ou la rancœur. Et avec Jesse, même si c’était douloureux, même si leur rupture la rendait triste, au moins, cela ne lui rajoutait que de l’incompréhension. « J’avais jamais été amoureuse avant. J’avais jamais ressenti ça. J’avais jamais été si heureuse, aussi. C’est étrange, comme une personne peut avoir le pouvoir de vous rendre heureux, juste parce qu’elle est là. Juste parce qu’elle vous aime aussi. » Elle se mordilla de nouveau la lèvre, avant de commencer à jouer nerveusement avec ses mains. « Et ensuite … Il n’y a plus que de l’incompréhension, et de la tristesse. On est triste, on a envie de pleurer, et on ne comprend pas ce qu’on a pu faire de mal. » Elle souffla, tachant de se concentrer un peu plus sur sa respiration, qui était bien trop irrégulière. Puis elle réalisa qu’elle parlait trop. Parce que même si, cette fois-ci, elle ne parlait pas trop vite. Même si elle parvenait presque à respirer en parlant. Même si ce qu’elle disait n’était pas trop incompréhensible … Ce n’était pas poli. Ce n’était pas poli de s’accaparer la parole. Même s’il cherchait à la consoler et à l’aider. Même s’il lui avait dit qu’il pouvait l’écouter. Ce n’était pas poli. Alors elle se mordilla une énième fois la lèvre, rejouant avec ses doigts, s’efforçant de le regarder. Attendant de voir s’il voulait dire quelque chose, lui aussi. Parce que c’était plus poli.
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MessageSujet: Re: Noah & Margaret ❝ Once upon a time I was falling in love ❞   Noah & Margaret ❝ Once upon a time I was falling in love ❞ Icon_minitimeLun 25 Jan - 2:25

Maggie n’aurait rien dû signifier pour lui. Pourtant, il avait beau se le répéter, encore et encore, les mots peinaient à faire sens. Ils n’étaient plus liés en rien. Ils n’avaient plus aucun rapport, tous les deux. C’était aussi simple que cela. Tout cela n’allait pas plus loin qu’une stupide histoire où il avait aimé son père - aimait toujours son père -, avait détruit sa famille, et aujourd’hui se retrouvait seul, comme un con, à récupérer ce qu’il avait, au fond, peut-être bien mérité. Maggie n’était rien pour lui. Rien du tout. La regarder avec l’impression de voir quelques souvenirs de Raphael était aussi absurde que puéril, et aussi puéril que pervers. Qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire, hein, si elle avait quelques traits de son père, que quelque chose de la tournure de ses phrases lui rappelait son père, et qu’il avait parfois l’impression qu’il lui manquait un petit peu plus chaque jour? Probablement qu’elle n’accueillerait même pas ces informations favorablement. Elle avait tous les droits de le haïr. Il l’aurait haï, à sa place, après tout.
Mais elle restait là. Il restait là aussi. En dépit de tout ce que la situation avait d’absurde - voire même de profondément ridicule - ils restaient là, à discuter. A ce stade, ils auraient pourtant dû être deux étrangers. Pire encore - ils auraient dû se fuir farouchement, d’un côté à cause de la honte, de l’autre à cause de la colère. Noah avait baissé les yeux et, obstinément, fixait les dalles parfaites de l’entrée du théâtre - au point où, passées quelques secondes, il entama d’en retracer les bordures du bout des doigts. Tout à coup, il avait honte de regarder directement Maggie - le pire dans cette histoire, c’était qu’il en avait parfaitement conscience, lui qui avait toujours été le grand champion du déni. Cela ne l’empêchait en rien d’écouter. Il avait promis, après tout, et brisé assez de promesses dans son existence. Il écouterait jusqu’au bout. Même si les déclarations de Maggie faisaient lentement mais sûrement se voûter ses épaules, se fermer son visage. Par une pirouette étrange et ironique, elle lui rappelait encore son père. Est-ce qu’il en était vraiment là? A voir le chef d’orchestre dans toutes les histoires tristes? Minable. Il ne pensait pas être tombé si bas, si vite - et pourtant il avait mal au coeur. Vaguement nauséeux, il finit par fermer les yeux, puis par soupirer.
Qu’est-ce qu’il était supposé lui répondre? Qu’il savait précisément de quoi elle parlait - parce que lui aussi était passé par l’incompréhension et par la tristesse? C’était ridicule - c’était minable. Elle saurait immédiatement qu’elle parlait de son père, et il n’avait aucun intérêt à remuer les cendres de cette histoire. Il y aurait eu quelque chose de minable et de perfide là-dedans. Il n’avait aucun intérêt à enterrer Maggie sous ses propres regrets. Il n’en avait même pas le droit, d’ailleurs - elle était déjà une victime collatérale d’une histoire d’amour secrète, sale, honteuse, de celles que l’on enterre et que l’on s’efforce d’oublier sans jamais tout à fait y parvenir. Il ouvrit les yeux une seconde, puis les ferma à nouveau. « Je connais cette sensation-là. » qu’il finit par murmurer, presque inaudible, parce que ne rien dire aurait été stupide, en dire plus aurait été immoral. Il tenta de se redresser un petit peu mais, comme un pantin auquel on aurait coupé les fils, ses épaules se voutèrent à nouveau tristement, et il reprit son interminable tracé des bordures du carrelage. Il était glacé. Quelque part, ça lui semblait approprié. « Est-ce qu’il s’est… passé quelque chose? Est-ce qu’il a fait ou dit quoi que ce soit qui aurait pu te faire du mal? » - il avait à peine soufflé ces mots, une fois encore. A quoi jouait-il, une fois encore? C’était stupide. Il n’était pas là comme une sorte de… messager de Raphael, ou de chevalier blanc. C’était, en tous cas, toujours moins stupide que la chose qu’il dit aussitôt: « Tu sais… tu es jeune, tu as encore le temps, et même si les choses ont… mal tourné… tu sais que tu auras d’autres opportunités, que tu retomberas amoureuse. Et pour le reste, je suis à peu près certain que tu n’as rien fait de mal. » Il se mordit l’intérieur de la lèvre, comme regrettant aussitôt ses mots. Sérieusement, comment pouvait-il se montrer si ridicule? « J’ai probablement l’air d’un vieil abruti à dire ça… Je n’essaye pas de te dire que tu comprendras quand tu seras plus grande, ou quelque chose d’aussi con que ça. Tu es adulte. Il n’y a pas de « tu comprendras quand tu seras plus grande ». C’est juste un fait. Tu as du temps devant toi. Et même si on ne se connaît pas vraiment, je crois pouvoir affirmer que tu es une jeune fille formidable. » Il eut un vague sourire en coin, rouvrit enfin les yeux, quoique seulement pour les fixer à nouveau sur le carrelage. « En tous cas, c’est ce que ton père pense de toi. C’est ce que ton père a toujours pensé de toi. »
Pourquoi est-ce qu’il en revenait toujours à Raphael? Minable. Pour un peu, c’était comme s’il ne pouvait pas s’en empêcher, même dans des contextes aussi peu appropriés que l’actuel. Il eut une sorte de geste nerveux de la tête, un nouvel interminable soupir. « Je suis désolé. », qu’il ne put s’empêcher de soupirer. « Je ne parlerai plus de lui. Je te le promets. Je suis… juste désolé. » Machinalement, il réunit ses deux mains devant lui - principalement parce qu’il se sentait stupide à retracer les dalles. Ou alors, il se sentait simplement stupide de façon générale. Ou parce que mentionner le chef d’orchestre lui faisait mal au coeur à lui aussi - et que ce geste là était une façon comme une autre de se sortir d’une transe douloureuse.
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MessageSujet: Re: Noah & Margaret ❝ Once upon a time I was falling in love ❞   Noah & Margaret ❝ Once upon a time I was falling in love ❞ Icon_minitimeMar 2 Fév - 19:53



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Maggie ne savait pas trop comment expliquer ce qu’elle ressentait. Probablement parce qu’elle n’avait jamais été douée avec les mots, avec la parole. Elle parlait peu. Et pourtant, assez étrangement, elle était parvenue à parler calmement, presque distinctement. Elle était même parvenue à dire des choses cohérentes et sensées. Certes, elle avait fait des détours dont elle aurait pu se passer. Comme parler de Noah, tout simplement. Car ce n’était pas vraiment important. Cela ne l’était plus, en tout cas. Elle avait grandi, elle n’avait plus quatorze ans. Et tellement de choses s’étaient passées depuis. « Je connais cette sensation-là. » crut-elle entendre, bien qu’elle dut réellement se concentrer pour le faire. Elle risquait d’avoir mal à tête, si elle devait se concentrer tout au long de la conversation. C’était qu’elle n’avait pas vraiment un fort taux de capacité de concentration. Elle avait toujours tendance à laisser ses pensées s’échapper, et à perdre le fil de la conversation.  « Est-ce qu’il s’est… passé quelque chose? Est-ce qu’il a fait ou dit quoi que ce soit qui aurait pu te faire du mal? » Elle fronça des sourcils, pas certaine de comprendre. Oh, elle n’avait pas dit qu’il avait rompu avec elle. Peut-être aurait-elle dû commencer par là. Mais elle avait oublié le plus important. Ou était-ce réellement le plus important ? Parce que parler d’amour d’une manière générale expliquait aussi plutôt bien comment elle se sentait, en ce moment. C’est-à-dire mal, profondément mal. « Tu sais… tu es jeune, tu as encore le temps, et même si les choses ont… mal tourné… tu sais que tu auras d’autres opportunités, que tu retomberas amoureuse. Et pour le reste, je suis à peu près certain que tu n’as rien fait de mal. » Elle baissa un peu la tête de nouveau, reposant son regard sur ses doigts entrelacés. Elle ne savait pas si elle avait envie de retomber amoureuse. Parce que finalement, ce n’était pas aussi rose qu’elle ne l’avait cru au départ. Certes, elle avait été très heureuse pendant de longs mois mais … Elle ne savait pas vraiment si cela en avait voulu la peine. Parce qu’elle n’arrivait pas à s’arrêter de pleurer. Parce qu’il ne lui avait suffit que de tomber sur lui sans s’y attendre pour que ses nerfs ne la lâche une nouvelle fois. « J’ai probablement l’air d’un vieil abruti à dire ça… Je n’essaye pas de te dire que tu comprendras quand tu seras plus grande, ou quelque chose d’aussi con que ça. Tu es adulte. Il n’y a pas de « tu comprendras quand tu seras plus grande ». C’est juste un fait. Tu as du temps devant toi. Et même si on ne se connaît pas vraiment, je crois pouvoir affirmer que tu es une jeune fille formidable. » Elle laissa un petit sourire étirer ses lèvres, même si oui, en effet, il ne la connaissait pas. Et qu’il n’avait donc aucune raison de lui dire cela. Mais c’était gentil, alors elle ne put retenir son sourire, qu’il ne verrait probablement pas. « En tous cas, c’est ce que ton père pense de toi. C’est ce que ton père a toujours pensé de toi. » Elle se mordilla doucement la lèvre, incertaine de savoir quoi répondre. Oui, son père le lui avait toujours dit. Il le lui avait dit la dernière fois qu’ils avaient parlé, aussi. Avant de lui parler de Noah. Il lui avait dit qu’il l’aimait et qu’elle était une jeune fille formidable. Elle grimaça, parce qu’elle n’avait pas envie de penser à ça. Elle n’avait pas envie de penser à leur relation. « Je suis désolé. » s’excusa-t-il, réalisant probablement qu’il ne la mettait pas à son aise. Ce qui était logique, vu ce qu’il s’était passé. « Je ne parlerai plus de lui. Je te le promets. Je suis… juste désolé. » Elle lâcha un petit soupir, avant de relever son visage et de se passer une main dans les cheveux. « C’est pas grave. » souffla-t-elle en haussant des épaules. Parce que ce n’était pas quelque chose de grave en soi. C’était quelque chose de triste, et qui la mettait mal à l’aise. Mais ce n’était pas quelque chose de grave. « Et non, il ne m’a pas fait de mal … Il a simplement rompu avec moi. » finit-elle par annoncer, avant de prendre un mouchoir du paquet que lui avait donné Noah et qu’elle avait posé au sol. Elle se moucha sans aucune distinction – ce n’était pas vraiment comme si une telle chose était possible, de toute façon – avant d’essuyer ses larmes du revers de la main. « Mais on était vraiment heureux ensemble. Et cela faisait quatre mois qu’on avait cette relation à distance, et ça ne semblait pas le déranger. Alors je ne comprends pas pourquoi ça l’a dérangé subitement. » C’était bien la peine d’essuyer ses larmes, pour que d’autres reviennent tout aussi vite … « Je dis pas que j’ai cru qu’il était l’homme de ma vie … Car c’est stupide, je sais que j’ai que dix-huit ans … Mais je pensais pas que ça se finirait si vite. Encore moins après ce qu’il s’est passé la dernière fois qu’on s’est vus. » Elle renifla un peu, et sentant ses mains trembler, elle se força à expirer longuement pour tenter de se calmer. « J’ai jamais parlé de comédies musicales avec lui … Je me suis toujours dit que si je le faisais, j’en parlerais pendant des heures et … et que je l’ennuierais. » reprit-elle en se mordillant la lèvre. L’idée lui avait traversé l’esprit à plusieurs reprises, pourtant. Mais elle se connaissait, elle savait à quel point elle pouvait monologuer lorsque ce sujet arrivait sur le tapis. « J’aurais probablement dû. Parce que je savais pas qu’il aimait ça aussi. Et qu’il chantait. Et il me l’aurait dit. Et ça ne m’aurait pas fait un choc de le voir ici alors que je venais simplement rendre visite à mon père. » Elle fronça des sourcils, avant de lâcher un petit rire sans joie. « Ou peut-être pas … Peut-être que j’aurais été encore plus amoureuse de lui si j’avais su qu’il jouait Marius … même en tant que doublure … Peut-être que ça aurait été pire ensuite. »
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