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 you don't know me at all, and you never will [cameron & cassie]

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MessageSujet: you don't know me at all, and you never will [cameron & cassie]   you don't know me at all, and you never will [cameron & cassie] Icon_minitimeJeu 31 Mar - 20:46


« you don't know me at all, and you never will »
[cameron & cassie]


Personne ne peut avoir confiance en Cassie.

Cassie est pleine de fiel. Pour elle, tout n’est que la hargne. Elle est furieuse de ne pouvoir être heureuse. Elle accomplit comme une vendetta animée contre les limites, la morale, la justice.

Sa bouche est toujours, constamment mouillée, soit par une rage tant incontrôlée qu’elle n’a envie que de cracher au visage de son prochain ou d’une envie inassouvie et irrésoluble qui ronge ses tripes avec une langueur toute lascive.

Le soleil est tombé, encore, et l’obscurité a envahi la Terre, du moins, la partie où Cassie s’y noie. Et pourtant, l’âme de Cassie demeure encore plus d’ébène que la noirceur du soir. Elle marche, inlassablement, indifférente, blasée par e cosmos, ses aléas idiots, son inviolabilité débile. Voilà peut-être pourquoi souffre-t-elle autant et ne trouve plus de joie en l’univers : son hégémonie sur elle, sur les malheurs, sur les maux, sur la mort. Elle qui veut simplement s’échapper de Londres, s’y retrouve molestée par le destin comme une mauvaise blague métaphysique dont elle est le punch line. D’ores et déjà, du haut de ces quatorze ans, Cassie réalise, qu’aussi puissamment le souhaiterait-elle, elle ne peut violer le cosmos, ni déroger à ses lois. Feue sa joie n’était que le cruel guet-apens d’un monde sans miséricorde, sans beauté, sans au-delà. Tout du moins, la rue, la nuit, est auréolée de la lumière ambrée et maladive des lampadaires. Les étoiles, elles, ont fui Londres, car les lois du cosmos leur rendent valeur. Cassie aimerait briller tel un astre dans les cieux, mais son âme est trop lourde. Aucun réverbère n’est en elle afin de l’illuminer. Elle ne fait que marcher sur une rue, puis sur un pont.

Cassie vit toujours un sentiment étrange lorsqu’elle traverse un pont. Comme si elle se doute qu’elle n’atteindra jamais l’autre rive.

De retour sur une rue encore plus glauque que la précédente, Cassie regarde la lumière des réverbères se diviser en mille et un rayons et plusieurs autres que ses pupilles n’arrivent pas à distinguer, mais qu’elle imagine avec vivacité. Ces lueurs lui rappellent un souvenir prénatal, viscéral, un souvenir dont elle a toujours ressenti la présence, bien que ne l’ayant jamais vécu. Le soleil de Barcelone se dit-elle, la caressant au moment où son père féconda sa mère. Sa mémoire lui joue surement des tours. De toute manière, ce souvenir est devenu plus que futile, comme elle ne peut plus s’en réjouir, Londres ayant usurpé sa candeur, voire son souffle même. Voilà pourquoi elle demeure impassible devant la beauté imaginaire de l’instant. Des phares illuminent l’horizon, annonçant la venue d’un véhicule. Sur le rebord du trottoir, entre la vie et la rue, Cassie songe à comment les faisceaux des lampadaires pourraient être une magnifique image sur laquelle s’éteindre. Peut-être dans la mort trouverait-elle un peu de beauté et, avec chance, pourrait-elle l’apprécier? L’envie est présente. Il ne suffit que d’un bond pour que tous les souhaits de Cassie s’exaucent. Tous sauf un. Cassie s’est promis de ne pas perdre contre le cosmos. Elle ne quittera pas cette vie avant d’avoir retrouvé la force de vivre. Ironiquement, seulement après accueillera-t-elle l’idée du suicide.

Las nubes ya no cambian de color, songe-t-elle, au bord du précipice nommé déprime.

Cassie est en cavale. Eh oui. Encore. Le pensionnat et ses tortures l’attendent à son retour. Mais cette escapade londonienne est essentielle. Elle doit le revoir une dernière fois. Lui montrer qui elle est.

Les murs vieillis du poste de police ne savent pas l’effrayer. Quand elle-même fut arrêtée, elle fut prise d’un calme transi. Son espoir de fuite était là. Avec chance, peut-être aurait-elle été exilée avait-elle souhaité, de retour en terre canadienne. Mais il n’y a pas d’espoir pour elle. La policière, comme prise de pitié ou désirant faire ses preuves, lui promit d’excuser sa possession d’ecstasy si elle dénonçait son vendeur et d’autres acheteurs. Cameron fut l’un des premiers noms sur sa liste. S’en sent-elle coupable? Elle en est incapable.

Les bruits des pas empressés, mêlés à la symphonie des menottes qui s’entrechoquent louvoient les tympans de Cassie, assourdissant ceux-ci et entrainant chez la jeune fille un inconfort prononcé. L’envie lui prend de partir, d’échapper à la confrontation à venir. Pourquoi s’y résoudre? Elle n’a qu’à se lever et fuir, comme elle le fait toutes les nuits, toutes les fins de semaine. Retraverser le pont, puis mille et un ponts, jusqu’à ce que ses orteils touchent l’eau salée de la mer et que cette douce caresse la sauve de l’enfer dans lequel ses parents l’ont emprisonnée. Puis, délivrée de ses maux, la vie lui paraîtrait plus simple, plus belle. Mais cela même, Cassie est incapable de l’imaginer. Son âme saigne trop.

Et de toute manière, elle ne redoute pas le revoir une ultime fois. Elle désire jeter sur lui un dernier regard qui lui présentera son mal, peut-être l’allégera même. Lui faire comprendre que tout son être empeste, qu’il ne reste d’elle qu’un macchabée puant, que ses yeux sont cacochymes, ont oublié la joie et l’amour. Lui, mérite de savoir. Et elle, mérite de le dire.

« Cassandra Meyers? » l’appelle-t-on.

« Cassie. » corrige-t-elle.

Son tour est venu. À travers les dédales de l’édifice décati, elle guette sa présence à chaque recoin, comme s’ils allaient se croiser en chemin. Cassie est menée à une petite salle, où se trouve deux chaises et une table. Les murs d’un vert maladif sont glauques, installant l’ambiance parfaite pour l’engueulade qui s’approche. Cassie est comme dans un film, le long miroir contre le mur l’intrigue. Peut-être est-elle observée de l’autre côté? Elle s’en approche, le visage à un cheveu de sa réflexion, y demeure et s’y tient, immobile et folle. Puis, elle s’embrasse, doucement et sans langue. Elle imagine le trauma dans lequel ses possibles spectateurs pensent qu’elle est plongée. Si elle en était capable, elle rigolerait même à cette idée. Soudainement, la porte s’ouvre. Elle se retourne lentement, avec une grâce rebelle, ses cheveux en désordre jonchant contre sa tête et ses épaules. Elle revoit ses bras et son bassin, excitée à l’idée de leur emprise contre son corps. Sa peau basané en sueurs se frottant contre la sienne avec toute la rage qu’il l’habite pour sa trahison. Enfin, s’il était possible de parler de trahison. Néanmoins, ce n’est pas le cas. Car Cassie ne fait ni alliance, ni promesse.

« Orange’s hot on you. »

Presque amusée, elle ajoute.

« I’d fuck you in that suit any day. »
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