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 arthur ♔ « unfold your untold story »

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MessageSujet: arthur ♔ « unfold your untold story »   arthur ♔ « unfold your untold story » Icon_minitimeLun 26 Déc - 18:20


arthur hennings
your pain is a priori

arthur ♔ « unfold your untold story » 4xkNSIzN
introduction
il fut beaucoup de choses. la question est de savoir, maintenant, ce qu'il est. ce qu'il a été. ce qui a été oublié. ce qui sera. un jour il fut, un amant superbe, des notes, partout, toujours, aux coins de tables, sur des serviettes en papier, et quelque chose qui brillait, sous la roche. quelque chose - prêt à s'envoler. un coeur brisé, aussi. maintenant, après quelques morceaux de scotch, et des genoux égrâtinés. esquintés. la tête haute, toujours, c'est un père. du genre à tout laisser tomber. ça, il l'a toujours été. mais pour elle avant tout. et ses doigts courent à nouveau sur un clavier, renvoi d'ascenseur, mais il n'a rien perdu de son talent.

▬ âge : trente-neuf ans. et l'horloge ne semble pas s'arrêter d'avancer, et c'est comme s'il pouvait toujours courir après, il n'arrivera jamais à l'attraper, ou juste à la toucher du doigt. peut-être le jour du grand saut, quand la fin viendra. là, il voudra seulement s'accrocher à l'aiguille. et voir les années passer, les minutes s'égrener, plus les choses arrivent, et plus elles arrivent vite, comme un enchaînement de plus en plus infernal. il ferme les yeux. ces trente-neuf ans, il a peur d'en avoir perdu trop. des heures et des jours laissées à des idées, à des vœux perdus. à des envies jamais venues, a des rêves brisés, mais au final, restent ceux qu'il a pu attraper. qu'il a pu rattraper. tirer jusque dans son âme, pour ne pas les lâcher. pas maintenant. pas jamais.
▬ nationalité : allemande. expat, bien loin de ses terres. pourtant il préférera toujours londres à quelque vague, vieille campagne. n'importe quelle ville vraiment, tant qu'elle vit, ne s'arrête pas. jamais. il y aura seulement grandi, peut-être trop vite, en ayant toujours trop peur d'y laisser sa peau. ses racines sont ce qu'elles sont, des racines. du genre qu'on ne voit pas à moins d'y prêter vraiment attention. laissées loin derrière, sauf pour quelques fêtes de familles, quelques avions. son accent s'est envolé avec les années, ou c'est tout comme. un anglais parfait, un français tout sauf mauvais, un russe un peu rouillé, mais pourtant, quand il est loin de son piano, c'est près des mots de vieilles poésies du pays que les sonorités de ce chez-lui semblent chanter. hors de question qu'il garde ce qu'il a laissé derrière pour lui. il a caché trop de choses, trop longtemps. alors cet héritage, il n'y en a qu'une avec qui il peut, il doit le partager.
▬ métier : pianiste, royal opera house orchestra. un poste qu'il répétera toujours ne pas mériter, et en y croyant, en y mettant toute son âme. mais un qui fait vibrer son sourire jusqu'au bout de ses doigts. ce n'est qu'un juste retour des choses après tout. un vieux rêve oublié au fond d'un tiroir, dépoussiéré, remis au gout du jour, au gout des possibles. plus ou moins. des remerciements et des étoiles plein les yeux, à n'en pas croire sa chance. à n'en pas croire le fruit de son travail.
▬ quartier : covent garden.
▬ orientation sexuelle : asexuel panromantique. il n'est pas du genre à ranger les gens dans des cases arthur. mais pour lui, une étiquette, quelque chose auquel se raccrocher fut important. des mots compliqués, des systèmes complexes, un monde un peu paumé. pourtant sa place est ici. et il lui a fallu trouver les mots pour se connaitre. se reconnaître. se comprendre, aussi. un manque de désir certain, sans vraiment que l'idée vienne lui gâcher la vie, vienne s'en montrer répugnante, répulsive. si besoin est, pour faire plaisir. pourquoi pas, après tout ? mais là ne sera pas sa première idée. la personne passe avant le corps, toujours. et le corps n'est que quelque chose de peut-être parfois nécessaire.
▬ statut : célibataire, à ses heures paumées, à ses heures perdues, du genre qui ne divague même pas en le disant, car son esprit ne s'envole pas. ne s'envole plus. ce n'est pas pour lui tout ça, c'est tout bête. il a fait une croix dessus, c'est aussi simple que ça peut l'être. l'amour est un rêve d'enfant, un vieux démon, ou peut-être est-ce lui, simplement, l'inadapté. l'inadaptable, sans aucune chance. il aura bien essayé. mais c'est derrière lui, il a donné, et il préfère maintenant se donner à quelque chose qu'il ne peut pas perdre. aux choses qu'il veut. un peu d’égoïsme ne peut faire de mal après tout. penser à sa propre âme. a sa chair, et ce qui en découle.
▬ groupe : oyster card
▬ avatar : daniel brühl


en 2006en 2010aujourd'hui


i'll have tears
rudy.
personne ne l'a jamais vu pleurer, lui. il ne se souvient même pas de la dernière fois ou ça a pu lui arriver. tout à toujours été - peu importe quoi. il ne savait que le ravaler. et même là, c'est ce qu'il fait. parti. parti comme un idiot. il aurait peut-être du rester plus. résister plus. mais ça faisait déjà des semaines. des semaines à se prendre des mots durs comme des pierres sur un coin du corps, sur un coin de l'âme à chaque minute. à ajouter au blâme qu'il se fait à lui-même dès qu'il entraperçoit un bandage. c'est qu'il aurait dû être là, c'est que s'il l'avait été rien ne serait arrivé. c'est que s'il n'avait pas existé du tout, pas fait partie de sa vie, il n'y aurait rien eu non plus. et ses larmes, c'est de la culpabilité. c'est tout ce qu'il se déteste transformé en eau. c'est aussi des mots qui en sont devenus des maux. comme s'il n'avait eu besoin de lui que pour certains talents, que pour son organisation. comme s'il n'était resté avec lui que parce que c'était bête, simple. et quel idiot il fait là, sous la pluie. il sait que c'est faux. il ne peut pas y croire. il ne se laissera pas le détester pour des mots, de toute façon. et ses larmes ne sont rien. il les ravale, et pour rudy, quand la porte s'ouvrira, se seront des gouttes de pluies, au mauvais endroit, simplement. et le froid, pour ses joues rouges. et tout le reste dans les valises sous ses yeux.

la lumière est allumée, encore, tard dans la nuit, et il a un double des clés, de toute façon. chandelles et romance. il frappe, et il attends, juste un sac en toile à l'épaule. et son frère à les joues rouges aussi, quand la porte s'ouvre. et la bague au doigt. putain. il ne l'aurait pas cru. pas venant de max. pas maintenant. c'est étrange comme le hasard s'aime à tourmenter ceux qui ont déjà assez de raisons d'être malheureux. à agiter plus de bonheur, celui des autres sous leur nez. mais il ravale ses larmes. et ce sont des félicitations monotones, et il le serre peut-être un peu trop fort dans ses bras. il ne l'a pas enlevé lui, sa bague, même s'il est parti, ça y est, comme c'est trop.

mais comme rudy est à ses yeux un livre ouvert, il semble rien n'en garder de ses félicitations. et les festivités se terminent. et au moins la porte lui est ouverte. et il a sa place ici. une place d'appoint, une place qu'un adulte ne devrait pas avoir. mais il fond, et il n'a plus rien. rien que peut-être, ce gamin a qui il a tout donné ( fiancé, 26 ans. plus un gamin. ). et cette famille, dans un autre pays. il a même enterré ses rêves. mais il a ses bras, et pour une fois, pas besoin de tout ravaler. et on le comprend. et dieu qu'il déteste ça, déteste ne pouvoir garder cette façade, comme un masque devant son visage. et pourtant, vraiment, il n'y peut rien. quand il pensait finalement peut-être, avoir trouvé au moins un morceau de bonheur. il a fallu que, dans la plus grande violence, on lui arrache à coups d'os brisés. et son cœur est en miettes, mais pourtant il ne pense qu'à cette autre vie tout aussi brisée, dans cet autre appartement, qui peut-être importe plus que juste un cœur. et au moment inoubliable qu'il vient de noyer, quand il aurait dû être des plus heureux. rien d'autre qu'heureux.

arno.
Papa,
Je t'ai déjà tout dit au téléphone. Ou presque. Peu importe de ce qu'il y a à ajouter. Te souviens-tu des partitions que je t'ai confié, l'année ou Rudy est parti ? C'est vieux maintenant, mais peu importe - si tu les as encore, pourrais-tu me les envoyer. N'en parle à personne s'il te plait, ni à Maman, ni à Rudy. Envoie-les juste, ou au moins, mets les de côté pour ce Noël, je ne les oublierais pas.
J'espère que tout le monde va bien. Comme toujours. Que Maman se remet, depuis mon coup de fil. Rudy est au plus haut, vraiment, il sera nommé étoile le mois prochain. Je crois qu'il voulait que vous veniez. Il vous en parlera mieux que moi. Oh, dit à Felix de m'appeler aussi. Enfin - je crois que je t'ai déjà dit ça. Je me perds un peu. Plus si habitué aux lettres.
En pensant fort à vous tous, et en espérant que tu apprécies les bouteilles,
Arthur



i'll have freedom

markus.
il a les yeux verts et un sourire qui boufferait le soleil. il a sept ans, et lui, au moins, ne partira jamais. il respire, au rythme des notes. il y a un piano dans cet appartement. un piano a lui, un pour lui. ses doigts s'y activent de nouveau. cadeau de rudy. l'appartement n'est pas bien grand, annexe quelconque, mais il a su - sans vraiment avoir le choix - le faire sien. le leur. les étagères ne sont plus pleines de livres, plus comme a une époque, ou du moins, plus ses vieux livres, plus ceux qu'il avait passé tellement de temps à trouver, chiner, ceux qu'il avait adoré. les objets ne partent pas, les enfants grandissent, mais avoir une quelconque vie est plus importante. il a fallu vendre, vendre cette carapace, vendre ce qui le protégeait, ce qu'il avait gardé, en enterrant ses rêves, les uns après les autres. il ne les touche pas du doigt non plus. il s'en est fait de nouveaux, réalistes, réalisables. et il joue, maintenant, de nouveau. il a laissé le reste loin derrière, le cœur brisé, l'âme en vrac et les doigts sur de nouvelles touches.

il y a eu rudy et son grand sourire, et ce grand piano, et ce clavier, et ses sourires. il y a beaucoup de choses. la solitude, aussi. et puis pourquoi après tout ? pourquoi attendre, et rester seul, et mourir seul, sans but, sans avoir vraiment accompli quoi que ce soit? il n'inspire personne, il n'élève personne, pas lui, pas seul, du fond de sa fosse, à peine mortuaire. le temps continue sa course, et il lui fallait, au moins un peu, le rattraper. il n'avait besoin de personne après tout, pour cette famille. n'a besoin de personne.

et le silence est roi quand les notes parlent, quand son seul tempo est la respiration d'un gamin endormi contre lui, un qu'il a fallu apprivoiser, toujours, petit à petit, pour qu'il n'est pas une page blanche. pour ce qu'il a vécu aussi, en si peu de temps. peut-être que cette vie est un peu solitaire. mais au moins il lui aura donné ce cœur, cette âme en morceaux, il aura été quelqu'un a ses yeux. il lui donnera tout, il lui décrochera le soleil s'il le faut. c'est une promesse qu'il n'a pas eu besoin de faire, pas à voix haute, et qu'il ne brisera pourtant jamais. la vie a ses hauts, ses bas, mais il est un haut, et il le tiendra toujours plus haut. comme avec rudy un temps. mais rudy a grandi, rudy est marié, un gamin, bientôt deux. tous - plus jeunes que lui pourtant, avait commencé avant. alors il a rattrapé le temps. et tout seul, simplement, il en fera sa vie. sans un mot. histoire d'être quelqu'un. pour cette famille qu'il a toujours voulu - il n'a pas besoin d'être grand, ce gosse. son gosse maintenant. pas de son côté. il l'est, de toute façon, à l'horizontale. il n'a pas besoin de tant d'amour pour en avoir a donner. et il lui donnera tout. parce qu'il a besoin, c'est viscéral chez lui, de donner. c'est là-dedans qu'il s'oublie, qu'il oublie ce qui fait mal aussi. et chaque jour, c'est certain, il trouvera toujours de quoi chasser des vieilles habitudes déjà bien ancrées dans un crâne si petit. cette peur, au fond d'un estomac, et les fantômes, les siens, ceux de markus, son markus maintenant, ils danseront ensemble, au moins encore un temps, jusqu'à s'évaporer. toujours ensemble.

i'll have hope

au théâtre on dit souvent que les silences ont quelque chose d'une signification, aussi forte que celle des mots. parfois plus. peut-être est-ce le cas. peut-être que ces moments ont un grand besoin de respiration. peut-être est-ce ceux dont on se souviendra longtemps.

hanne.
c'est un bâtiment vide, la ferme, au matin. dans les chambres là-haut tout le monde somnole encore. alma la porte entrouverte, toujours. peur d'un croque mitaine. les jumeaux ne seront pas debout avant quelques heures, pas après avoir veillé. pas après être tombés de sommeil par terre. ( c'est lui qui les a réveillé, au beau milieu de la nuit, pour les remettre au lit. grand frère protecteur. il n'aurait pas voulu de dispute au matin. ). il n'aurait rien voulu d'autre que cela. le silence, ou presque. il a délaissé son livre sur la table, près des fleurs cueillies la veille par sophie, toute petite, qui tombe encore trop en courant. posées là pour les laisser sécher, souvenir d'un après-midi de printemps. il a toujours aimé le matin. toujours été du matin. c'est comme si, encore embourbées dans leurs songes, ses pensées se trouvaient ralenties. et il s'assoit face au grand piano.

une partie du décor, vraiment. sculpté, tout en bois, rien de plus traditionnel. pas vraiment à queue, pas vraiment de concert. maladroitement il s'ouvre. c'est le seul à en jouer ici, alors qu'il a pris la poussière pendant trop d'années. mais une fois assis là, bien droit, ses gestes se font plus assurées, presque ceux d'un adulte. lunettes droites sur le nez, et l'air le plus sérieux du monde. personne n'entendra rien, c'est trop grand, mais briser le silence si tôt ne peut se faire avec des mots. seulement des notes. de l'harmonie pour faire s'évaporer la rosée. et c'est joli dehors, mais il y prête peu d'attention, les yeux clos par moment. peut-être que ce n'est pas grand-chose, mais ce qu'il joue, il l'a appris tout seul, et il y a passé du temps, entre devoirs et livres. entre dehors aussi, les jours ou il faut aider, et aux cuisines aussi. mais en faisant preuve de volonté vraiment, qu'est-il qu'on ne peut pas avoir ?

une ombre presque monstrueuse s'appuie contre le chambranle de la porte, et les ombres dansent, dans la lumière du soleil à peine levé. en train de. au réveil, comme tous ici, comme elle. il lui faut un temps pour s'en apercevoir. pour sourire, sans s'arrêter de jouer, sans se retourner. et elle s'approche, les mains tremblantes. et une se pose sur son épaule, et un baiser sur le sommet de son crâne. elle est pâle, vraiment. c'en serait inquiétant si ce n'était pas sa cinquième grossesse, et qu'elle ne s'en trouvait pas affaiblie à chaque fois. et il sourit, mais ne s'arrête pas pour autant. pas avant la fin du morceau. là, seulement, il tombe dans ses bras. un rire résonne, remplace sa partition. chose étrange pour un premier né, il a toujours été plus proche d'elle que de son père. déjà levé, déjà parti. c'est que c'est un travail de tous les jours, du genre qu'on arrête pas qu'ils ont ici. et c'est bien pour eux qu'ils le font. affaire de famille. mais lui - il est toujours plus à l'aise près de son clavier, ou le nez dans un livre. mais surtout auprès du piano, vraiment. c'est comme si c'était là que son âme avait trouvé refuge.

il n'en parle pas, mais un jour, il le sait, sa vie sera ces touches. sa vie sera ailleurs, sa vie sera pleine de vie, et on ne pourra pas ouvrir la fenêtre sans entendre quelconque bruit. c'est qu'il est libre ici, c'est que c'est grand ici, c'est qu'il y a de la place. mais ce n'est pas pour lui. il manque autant qu'il y a - juste des choses, des goûts différents. et avoir trop de place à l'effet étrange de l'étouffer. il faut remplir le silence. avec grâce peut-être, mais c'est un besoin. et il reviendra. il reviendra souvent. il ne pourrait passer sa vie sans pouvoir enfouir sa tête contre le cou de sa mère, sans ce vieux piano qu'on a réaccordé pour lui. il s'envolera un jour, et ça lui brisera le cœur, et à lui, un peu aussi, mais déjà si jeune, il ne peut s'imaginer sombrer dans la routine, et il veut voler de ses propres ailes. au piano, c'est sûr.

hugo.
il fait ses valises. le lycée c'est fini, un vague diplôme en poche. mention - brillant. il l'a toujours été. sans, il ne s'en serait jamais sorti. ou peut-être que si. peu importe. rudy en a versé des larmes, et il s'est terré en bas. ou dehors, peut-être. peut-être. beaucoup de peut-êtres. il n'est pas vraiment sûr de quoi que ce soit, si ce n'est que son frère ne veut pas le voir partir. c'est un gosse après tout. les autres comprennent mieux. sa mère n'a pas pleuré. pas devant lui, en tous les cas. il ne l'a pas entendue la nuit. ne l'a pas entendue le jour non plus. mais elle n'est pas descendue, ce dimanche-là. son dernier. et derrières certaines portes closes le son s'est enfui. il pourrait rester. remettre ses vêtements dans l'armoire à gauche de la chambre. reposer ses livres, revendre les valises et jeter les cartons. mais non, c'est décidé, ça l'a toujours été. rudy s'en remettra, il partira bien assez tôt lui aussi, de toute façon. ce n'est pas une question, c'est une évidence.

au mur, de son côté, plus rien. au mur, au dessus de l'autre lit, des photos. de famille, d'enfances, de danse. de danse encore et toujours. danseurs, productions, costumes. garnier. c'est qu'il a des rêves plein la tête aussi. un soupir, et maintenant que tout est fermé, c'est vrai que tout à l'air vide. que ça va changer, de ne plus partager sa chambre avec un gamin de onze ans, mais avec quelqu'un qu'il ne connait pas encore. de devoir travailler, et pas seulement aider à la ferme. de devoir trouver sa voie, ou plutôt, un moyen de percer ce tunnel pour accéder à ce qu'il veut faire.

les yeux se ferment. bientôt il va falloir dire au revoir à ce vieux piano. bientôt il va falloir oublier les larmes sur les joues d'un petit frère trop encombrant ( c'est ce qu'il aime à dire. il n'en pense pas une lettre. ). la porte s'ouvre, et ce n'est définitivement pas lui. hugo, qui ne pleure jamais, qui a saboté cette porte plus d'une fois d'ailleurs. probablement un problème des jumeaux. fauteurs de troubles. hugo les joues rougies, hugo quinze ans qui semblaient plein d'entrain de l'ouvrir cette porte, mais s'arrête presque net. mains qui s'enfouissent dans ses poches, regard qui se perd au sol. comme s'il avait perdu ses mots, comme s'il était parti les chercher. mais ils ne reviennent pas. et des étreintes comme celle-ci, il y en aura plus d'une. mais venant de lui c'est quelque chose de presque étonnant. hugo, pour lui, il ne s'imaginait pas être un pilier. mais il l'est, d'une certaine façon, pour eux tous. l’aîné. et l’aîné s'en va sans prendre la suite de ce qui aurait dû être son héritage. leur héritage. il l'embrasse sur la tempe, le serre peut-être un peu trop fort. et il a toujours les mots arthur. mais pas là. pas pour lui. pour quelque raison stupide, il a perdu les siens aussi.

alma.
ils lui manquent. tous, et souvent. ses rêves lui manquent aussi. il les a perdu au fil des semaines, des mois. à enchaîner quelques petits boulots plus ou moins minables. il n'a jamais pris de cours de sa vie. n'a pas réussi à s'en payer, pas s'il voulait manger le soir. et il faut un moment pour se poser. pour comprendre. assis devant son téléphone, il faut savoir qui appeler. qui prévenir. non, il n'est pas en détresse. il va bien. très bien même. le mur est tombé depuis longtemps, plus de guerres, plus rien. berlin vit. plus de peurs à avoir. berlin n'est pas le but. pour lui, elle aurait pu l'être cette ville. c'aurait pu être n'importe quelle ville. c'aurait pu être n'importe ou, tant que le calme y est fait de ce bruit de fond si particulier aux métropoles, voitures, cris, parfois, peu importe. tant que c'est vivant. ses partitions sont dans un placard, celles qu'il a joué, celles qu'il a écrites. elles pourraient être brûlées qu'elles n'en auraient pas pu de valeur. il n'a pas échoué, vraiment, il n'avait juste aucune chance, déjà en arrivant.

bip. rien. un moment. ça décroche. des banalités, vraiment. comme il est heureux de l'entendre. comme elle veut de ses nouvelles. il est parti depuis trois ans maintenant. vingt et un ans, et plus de rêves dans ses valises, et un studio miteux, et des fins de mois qu'il a du mal à boucler. qu'il ne bouclera pas à ce rythme-là. mais ce n'est pas ce qu'il lui dit. ce n'est pas ce qu'il a à lui dire.

silence. la ville fait son oeuvre, la ville fait son bruit. et il ne sait pas quoi lui dire. il sait ce qu'il voulait lui dire. qu'elle lui manque. leurs discussion sur tout, sur rien, à des heures ridicules. lui prêter ses livres, annotés. tout. la ferme. le ciel clair. moment de blues, un peu paumé. moment sur lequel il ne saurait poser de musique. il sait qu'il veut lui dire qu'il abandonne. qu'elle ne dirait rien. qu'elle ne se moquerait pas. elle a toujours été là, alma. juste après lui, et ce fut toujours une évidence. rudy est peut-être celui de ces cinq qui lui ressemble le plus, mais elle le calme, mais elle lui permet d'ouvrir les yeux souvent. et il sait qu'il doit abandonner. il a déjà abandonné, d'une certaine manière. il ne jouera pas. et il n'a besoin d'en parler à personne. des mots toujours aussi vide, pour la rassurer. mais il refuse de laisser transparaître quoi que ce soit de ce vide, de sa solitude aussi. de combien jouer lui manque, mais c'est tellement plus simple de poser ses rêves aux archives, dans un tiroir bien caché, et de ne jamais le rouvrir. et il semble qu'il ne s'est rien passé quand il raccroche, vraiment.

mais il est déterminé, et on peut le lire dans ses yeux. peut-être qu'il n'a pas le talent, ou la chance. mais rudy l'a ce talent. et il travaille, et il a toujours travaillé, toujours fait de son mieux. ce à quoi il ne peut prétendre, ces rêves idiots, il l'aura. c'est la seule promesse qu'il peut se faire. et peut-être qu'avec un peu de chance, il trouvera au passage sa place dans ce monde paumé. dans ce monde ou il se perd. peut-être qu'il pourra se rapprocher, oh, au moins un peu de la musique. sa musique. il ne touchera plus une partition, mais il peut quand même s'en approcher. il ne pressera plus de touches, pas même pour le faire danser, mais il peut faire de son mieux. il peut vendre ses rêves pour ceux d'un petit frère, pour son rôle dans cette famille. c'est à lui de le protéger. ses parents peuvent bien faire attention à ceux qui restent. mais rudy n'est pas fait pour cela. rudy n'est pas alma, alma et ses dix-huit ans et son amour pour cette ferme et cet amour des traditions. rudy est rudy et rudy est comme lui. il lui faut partir, et partir loin, et trouver sa place et il la trouvera. rudy a des rêves aussi inatteignables que la lune, mais il compte bien l'attraper et lui rapporter. au moins la tirer un peu plus près, d'une façon ou d'une autre. il n'aura à se soucier de rien que de danser. c'est ce qu'il a toujours voulu après tout. comme lui aurait voulu ne pouvoir que jouer. mais c'est impossible et c'est trop tard.

felix.
il a trouvé un boulot. et qui dit boulot dit vacances. enfin - d'abord il a trouvé un stage. un peu stupide, vraiment. à faire du rien, à n'être utile que pour des choses futiles. mais il faut commencer quelque part, et il a eu de la chance. car le stage s'est transformé en autre chose quand il a su porter l'oreille sur quelque violoniste de métro, un peu trop talentueux pour y rester. violoniste de métro qui sortait d'un conservatoire de province et ne voulait pas abandonner sa passion pour bosser au mcdo. il a sourit à cela, sans en dire grand chose. c'est que certains peuvent garder leurs rêves comme des à-côtés. c'est que certains n'ont pas besoin de les vivre complètement. il ne l'aurait juger en rien. pas quand il fut une porte d'entrée vers ce job, un peu irréel, mais qui au moins avait quelque chose à voir avec la musique. quelque chose qui pourrait adoucir ses journées. quelques choses qui lui ferait peut-être les bonnes relations. certainement pas pour lui. certainement plus pour lui.

mais pour le moment - il n'y pense qu'à peine, à la vitesse à laquelle tout ceci est allé. cet air est bon à respirer. celui de la maison, pas vraiment de la campagne. celui de la cuisine ou il est seul maintenant. quelque gâteau à cuire. c'est que sa venue est une célébration. felix a claqué la porte pourtant, et arthur n'arrive toujours pas à le comprendre. s'il aime passer son temps en cuisine, si c'est là-dedans qu'il est heureux, pourquoi ne pas au moins essayer d'en faire quelque chose de plus que trois repas par jours. c'est un métier, après tout. pourquoi ne pas au moins essayer de lier les choses qu'on aime et ce travail qu'on doit avoir. il ne comprends pas, c'est bête. pourtant, ayant failli à ses propres rêves il devrait être le premier à comprendre, au moins la peur. mais felix n'a jamais voulu partir, et tout ceci le laisse confus, vraiment. au moins il aura essayé. au moins il aura trouvé autre chose. au moins il se sera monté un but. voir rudy réussir. tous, les voir heureux. c'est son boulot de toute façon. celui de n'importe quel aîné. ou du moins, c'est ce dont il s'est convaincu, avec le temps.

et il ne comprends pas cette discussion, ne comprends pas qu'il ne veuille même pas l'entendre, même pas essayer de s'envoler. ne comprends pas pourquoi il ne veut pas s'éloigner d'hugo. son jumeau. sa moitié. encore une chose qu'il devrait comprendre sans explications, quand il est aussi proche de rudy. rudy qui grandit. trop vite, vraiment. et c'est cours de danse le matin, avant les cours, et le soir après. les parents n'ont jamais vraiment approuvé, mais ils n'iront pas contre, quand c'est ce qu'il aime. quand majorité des cours sont aux frais d'arthur maintenant. et rudy grandit, et tiens, une autre chose qu'il ne comprends pas vraiment, c'est ou il a pu trouver le temps, entre devoirs et exercices à la barre de se trouver un petit-ami. plus vieux que lui. trop vieux pour lui. il se fait pourtant bienveillant, quand il en parle. même s'il a peur pour lui. il a toujours été trop sensible ce gosse. du genre qui s'attache trop facilement, et du genre têtu aussi. c'est peut-être pour ça qu'il n'essaie même pas de lui faire comprendre pourquoi quatre ans de différence, à son âge, c'est peut-être trop. mais peu importe. il l'a, maintenant, son ticket pour londres. mutation aussi rapide inattendue. et c'est certain, ce travail n'est pas pour rien. l'année prochaine, ils y seront ensemble. juste quelques préparatifs, et quelques auditions. il l'aura, son opéra, il l'aura son école. il ne lui a jamais promis arthur, mais à lui-même si.

felix peut rester. il ne le comprends pas, vraiment. mais au final, même s'il les aime tous autant qu'ils sont, ce n'est pas pour lui qu'il se bat. ce n'est pas dans ses rêves qu'il se projette un peu trop. ce n'est pas dans son sourire qu'il trouve son bonheur.

sophie.
il ne l'a jamais vu pleurer. sophie, pleurer, dans la même phrase semble presque irréel. on lui aurait dit qu'il ne l'aurait pas cru, jamais. elle est forte, plus que quiconque, plus que chaque personne qu'il ait jamais pu rencontrer. plus jeune que lui, peut-être, mais il n'aurait jamais pu imaginer des larmes couler contre ce sourire. elle n'a pas pleuré quand il est parti de la maison. mais pour rudy, si. enfin - c'est ce qu'on a pu lui dire. pas qu'il soit jaloux. ils ont juste une relation différente. peut-être que c'est vrai, ce qu'il a entendu de felix une fois. qu'elle était trop fière devant lui, pour le rendre fier, pour être plus comme lui. peut-être qu'au fond, elle est aussi faible que lui. juste sans le montrer. sans le savoir. ce qui ne les rend que plus vulnérables, l'un comme l'autre.

mais des larmes coulent pourtant le long de ses joues, aujourd'hui aussi. et il ne peut que comprendre pourquoi. ne saurait quoi dire - mais pour l'instant, il n'y a que peu à dire. sur le rang, max, un sourire au lèvres. dieu qu'il aurait dû y croire plus tôt à cet idiot. c'est qu'il l'a suivi. c'est qu'il le rend heureux. et vraiment, il semble ne pas le lâcher d'une semaine son petit frère, sans vraiment l'admettre. parasiter un peu aussi, peut-être. mais rudy est tout sourire à ses côté. felix et hugo se sont tus, pour un moment. pour quelques heures. impatients, peut-être, toujours, même plus enfants, ils sont pourtant calmes un moment, concentrés sur la scène. sur la musique, peut-être. pas vraiment du genre de ce qu'ils peuvent écouter d'habitude. toujours. des parents aussi - main dans la main. comme dans le temps. comme aux premiers récitals, quand ils pensaient que ce ne serait jamais rien de plus qu'un hobby. qu'ils désapprouvaient sans vraiment le dire tout haut. la danse, c'est, après tout, pour les filles. mais c'est qu'ils en ont appris depuis. vécu aussi. peut-être appris à comprendre. maintenant, de toute façon, et pour le mieux, il n'y a pas de retour possible.

rudy est du corps de ballet, et rudy s'envole. et c'est tout ce qu'il a toujours voulu - ce pour quoi il a toujours travaillé. et arthur aussi. maintenant, vraiment, il n'y a plus grand-chose qu'il puisse faire pour l'aider que d'être un frère. il ne lui reste plus que quelques échelons à grimper. tout seul, comme un grand. et vraiment - à le voir là, il ne sait pas pleurer. il ne sait même plus respirer. il est bon, et il le mérite, et il a travaillé, vraiment. mais arthur - oh, arthur n'a plus de place maintenant. son but est atteint, il n'y a pas mieux qu'il puisse faire. il est toujours un frère. il est toujours quelqu'un. mais quelqu'un sans vraiment d'endroit ou aller. sans vraiment de but personnel que de continuer à vivre. et c'est une certaine peur qui le prends à la gorge. quand sa raison de vivre grandit, le quitte, un peu aussi, pourquoi rester en vie ? que faire pour continuer d'avoir une raison d'avancer ? comment, aussi, avancer ?

il prends sa main. et elle sourit, sous ses larmes, sophie. au moins, il les aura toujours. hennings pas le sang, et par l'âme aussi. peu importe les différences, les vagues différends, peu importe quelques non-dits. au moins, ils sont ensemble. toujours. même au delà d'une ou deux frontière, et de quelque mer.

max.
concert. métro. appartement. routine, quelque chose d'habituel, quelque chose de normal, rien de vraiment spécial, rien de vraiment étonnant. une routine, des moments plus simples que d'autres. mais bien sûr - pas aujourd'hui. sms à l'arrache, coincé à l'opéra, service, adresse. en allemand. toujours. c'est à croire que quoi qu'on lui dise, que peu importe les gens qu'il rencontrera, il ne se détachera jamais de sa langue. arthur a oublié de continuer à le reprendre, avec le temps. un soupir. accompagner max. il n'y comprend pas grand chose, mais pas de questions, il y sera. il cède toujours. pourquoi un adulte à besoin d'un accompagnateur, ou que ce soit, c'est plutôt là la question. aucune idée d'ou il va. juste que ça ne devrait pas durer trop longtemps. qu'il verra peut-être rudy ce soir, avant de rentrer. qu'il n'a aucune raison de refuser quand tout semble aller pour le mieux. un cœur qui bat un peu trop vite parfois, pour quelqu'un en particulier, mais peu importe.

changement de ligne. un bâtiment comme il en est des poignées à londres. et il est là, dégingandé, dans des fringues qu'il ne s'est sûrement pas payé. max, sans travail, déshérité. toute une histoire. plus d'une histoire. assez d'un sourire et d'aventures pour avoir fait couler quelques larmes. mais il n'y a pas de raison de douter de lui. et ce qu'arthur en dit, ce qu'arthur laisse transparaître de ses impressions, oh, ce ne sont que des apparences. il a pour lui plus d'affection qu'il ne voudrait le dire. mais il ne sait toujours pas pourquoi il est là vraiment. vagues banalités, habituelles. il ne sait pas encore lui faire confiance. et une plaque à l'entrée. psychiatre. des choses à comprendre peut-être. des choses à avaler. du genre qu'il n'aurait probablement pas deviné. et la salle d'attente est austère, peut-être plus sympa que celle d'un hôpital. mais il n'y a rien à dire, vraiment. rien qu'il puisse dire. on lui a juste demander de rester, d'être là. et il ne dit rien. pas de remarque désobligeantes. c'est normal après tout. chacun peut avoir ses problèmes. et il en sait certains, qu'il peut avoir max. certaines excuses. il ne lui a sûrement pas dit, mais rudy, par contre, parfois. il n'en dira mot. mais il y repense. il en a le temps ici, après tout. une salle d'attente, c'est bien fait pour ça, pour laisser le temps couler, trop lentement, et attendre. et remplir le vide de pensées.

max est quelqu'un qu'il n'ose admettre apprécier, même un peu. car max a fait du mal à rudy, son rudy, et dieu sait qu'il n'avait pas besoin de ça. et même avec ses problèmes, il ne savait vraiment comment lui pardonner. mais rudy lui fait confiance. et max lui fait confiance. et ses yeux s'ouvrent un peu. il n'a pas grand chose à gagner au change, si ce n'est un frère dont il n'a pas vraiment besoin ( c'est que trois, c'est déjà encombrant. ). mais cette famille qu'il chérit tant, peut-être la seule chose qu'il a, pourquoi ne pas l'offrir, la partager un peu. et c'est qu'il a un cœur, et qu'il doit en rester des morceaux. il n'y a rien à dire, vraiment, même quand il sort, les yeux au sol, les joues rougies. bien loin du max qu'il connait. il n'a rien à offrir, si ce n'est un mouchoir, et une main sur son épaule. ce n'est pas pour rien qu'on lui fait confiance, et il n'est pas près de jeter ça aux oubliettes, de le laisser se perdre. s'il peut aider, vraiment, il le fera. et peut-être que cet autre gamin, pas beaucoup plus jeune que lui, ce frère en plus, en rab, jamais vraiment demandé, il est là depuis un moment. et s'il n'est pas à l'aise avec majorité des gens, s'il n'est pas très bon avec eux, au moins hors de son travail, au moins ceux qui ne sont pas de son sang, il peut en partager un peu. il peut, sans un mot juste - être là. et il n'y a rien d'autre à faire parfois que d'offrir une présence. une place, dans ce bas monde, quand lui-même n'est pas tout à fait certain d'avoir trouvé la sienne. et l'entente cordiale se raffermit, devient peut-être quelque chose de plus chaleureux, de plus concret. et les sourires se font plus nets, et l'étreinte plus honnête. il n'a pas besoin qu'il fasse officiellement partie de la famille pour le considérer comme tel, vraiment.

nathanaël.
il n'aurait jamais pensé que ça pouvait arriver. ne l'a pas cherché non plus. ce fut quelque chose d'aussi stupide que ce fut naturel. il n'a pas pu s'en empêcher vraiment. mais il ne le voulait pas non plus. et la lumière se fait moindre. chez eux. eux. un appartement qu'il partage avec nathanaël. amant. petit ami. peu importe. pianiste émérite, pianiste passionné, mais peu importe au fond. il n'a jamais été très bon quand il s'agit de trouver le sommeil, et il semblerait qu'aujourd'hui n'y changera rien. il peut toujours vieillir ( et c'est ce qui arrive ), le temps peut continuer à passer, ses insomnies resteront aussi sérieuses que ses inquiétudes parfois. et même quand rudy est une étoile, même quand rien ne semble aller mal au travail, il y a toujours quelque chose de lancinant, toujours là, coincé entre ses côtes. comme excalibur, il semble que ce quelque chose soit impossible à retirer, ou presque. comme enchanté, comme le changeant. peu importe. pour un moment - il n'y pense pas. il n'y a plus que la lune et quelques concepts qui lui donneraient presque envie d'en revenir aux amours pétrarquistes, d'écrire des poésies stupides. mais il n'aurait là-dedans aucun talent. comme au piano. pourtant dieu sait que s'il avait pu, su, pu - plutôt, sans fondre en larmes, il lui aurait écrit des symphonies. et dieu qu'il puisse s'en foutre qu'il sache les jouer. ses mains sont sublimes, mais c'est d'autres choses qui l'ont fait tomber. quelqu'un de complet, quelqu'un d'aussi perfectionniste que lui à proximité d'une scène, et dieu qu'il sait bien la jouer l'ombre maintenant.

mais c'est un adonis qui respire dans son lit, et il se demande encore comment il s'y est retrouvé. se demande encore quelle mouche à pu le piquer. c'est qu'il n'a pas grand chose à offrir. c'est qu'il n'est pas grand chose, quand nathanaël, 'son' nate, il semble avoir quelque chose de la lune dans ses yeux. mais pas maintenant, tout endormi qu'il puisse être. et ses doigts se perdent contre sa peau, toujours ce même mouvement, toujours sa respiration, et un vieux cd qui tourne, comme en fond. variations goldberg. sans aucune raison apparentes, juste - pour avoir quelque chose. le son est toujours un certain confort, quelque réconfort quand la nuit se fait trop sombre. mais là - oh, il n'a aucune raison de se laisser emporter par ces ombres. et il les oublieraient presque toutes. il n'y pense pas, car qui y pense dans un moment d'harmonie, un moment qui semble flotter dans le temps, le laisser s'arrêter presque. il ne pense plus à grand chose à ce point. mais il est heureux. heureux, pas pour rudy, pas pour le travail de quelqu'un d'autres, pas pour avoir aidé quelqu'un, mais non, pour quelque raison égoïste. il est juste heureux, point à la ligne. un peu de calme, un peu de sérénité et plus de pensées à lui en bouffer la cervelle. plus rien que ce qu'il a.

et finalement, il a quelque chose, il a quelqu'un, quelqu'un qui le veut lui, pour quelque raison stupide. quelqu'un qui ne pourrait être plus parfait. pas pour sa musique, mais pour un tout, pour tant de petites choses dont il pourrait tenter de faire la liste, mais elle ne finirait jamais. ce serait une bonne façon de terminer sa vie, ceci dit, en inventoriant chaque détail qui fait sa personne. peut-être que même juste commencer à les lister dans sa tête l'aiderait à s'endormir. mais pour une fois, le sommeil vient de lui-même, et il ne l'attendait même pas. il aurait pu rester encore longtemps flotter dans ce moment, y rester, et s'y oublier. un moment à lui, et quelque chose qui le rende heureux. une chose si égoïste à demander, à vouloir garder toujours. mais peut-être que son heure est venue, peut-être qu'il le mérite maintenant.



─ pseudo/prénom : lots / delancey ( they/them/theirs) . ─ âge : 20 ans, c'est rond #tavu. ─ fréquence de connexion : en temps normal, tous les jours, de mon réveil à mon coucher. un peu trop salement connecté. peut-être un peu moins jusqu'au 28 parce que hosto.  ─ comment avez-vous découvert ticket to ride et qu'en pensez-vous ? on m'a forcé à venir. ─ inventé ou pévario ? inventé.  ─ code : patrick. ─ crédits : soha pour l'avatar, tumblr et une sale recherche google pour le gif, et titre et quote sont de bill finn / march of the falsettos - love is blind.


Dernière édition par Arthur Hennings le Sam 6 Mai - 22:57, édité 9 fois
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Christopher J. Grayson


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MessageSujet: Re: arthur ♔ « unfold your untold story »   arthur ♔ « unfold your untold story » Icon_minitimeMer 28 Déc - 12:49

KOUKOU TOUAAA arthur ♔ « unfold your untold story » 907793
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MessageSujet: Re: arthur ♔ « unfold your untold story »   arthur ♔ « unfold your untold story » Icon_minitimeMer 28 Déc - 13:59

READY FOR THE FEELS arthur ♔ « unfold your untold story » 907793 inlovee
Bienvenue par ici inlovee
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MessageSujet: Re: arthur ♔ « unfold your untold story »   arthur ♔ « unfold your untold story » Icon_minitimeMer 28 Déc - 21:38

Bienvenuuuuuuue arthur ♔ « unfold your untold story » 907793 arthur ♔ « unfold your untold story » 6486
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Raffaello O. Cassio


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MessageSujet: Re: arthur ♔ « unfold your untold story »   arthur ♔ « unfold your untold story » Icon_minitimeMer 28 Déc - 21:45

super content de te voir ici arthur ♔ « unfold your untold story » 907793 arthur ♔ « unfold your untold story » 6486
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MessageSujet: Re: arthur ♔ « unfold your untold story »   arthur ♔ « unfold your untold story » Icon_minitimeVen 6 Jan - 20:59

angeel
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MessageSujet: Re: arthur ♔ « unfold your untold story »   arthur ♔ « unfold your untold story » Icon_minitimeSam 7 Jan - 20:36

merci tous les gens jvm ( je vous aime, j'avais la flemme de l'écrire. et vu que je l'explique ca servait à rien. voilà. #lose ) arthur ♔ « unfold your untold story » 424623794
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MessageSujet: Re: arthur ♔ « unfold your untold story »   arthur ♔ « unfold your untold story » Icon_minitimeSam 7 Jan - 20:46

J'ai failli prendre Bradley à cause de toi... parce que Burnt. evanouissement mais j'sais pas pourquoi, j'arrive jamais à le jouer.. bref #osef. mais t'es beau. arthur ♔ « unfold your untold story » 5433
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MessageSujet: Re: arthur ♔ « unfold your untold story »   arthur ♔ « unfold your untold story » Icon_minitimeSam 7 Jan - 20:49

t'aurais duuuu il est coul. mais ca va, 'fin, boyd il est pas moche non plus ay. j'ai hâte de lire ta fiche tiens. ET OUI JE SAIS J'SUIS BEAU T'AS VU.

( non mais j'aime trop burnt. j'ai faim. je vais le re-mater. )
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MessageSujet: Re: arthur ♔ « unfold your untold story »   arthur ♔ « unfold your untold story » Icon_minitimeSam 7 Jan - 20:50

Oui, bon pas à ce point non plus arthur ♔ « unfold your untold story » 1232849476
Eheh, je sais qu'il est coul, je l'adore, mais je pense que j'aurais été trop influencée par Adam Jones arthur ♔ « unfold your untold story » 425042465 j'ai faim bordel. je vais manger.
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MessageSujet: Re: arthur ♔ « unfold your untold story »   arthur ♔ « unfold your untold story » Icon_minitimeSam 7 Jan - 20:53

bonne nourriture. amuse toi bien. la nourriture c'est la vie. #peace arthur ♔ « unfold your untold story » 425042465
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MessageSujet: Re: arthur ♔ « unfold your untold story »   arthur ♔ « unfold your untold story » Icon_minitimeMer 11 Jan - 1:01

Même pas en rêve tu m'abandonnes hein ?
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MessageSujet: Re: arthur ♔ « unfold your untold story »   arthur ♔ « unfold your untold story » Icon_minitimeMer 11 Jan - 1:03

Mais jamais mon poney. J'attends juste que t'ai fini ta fiche pour pas poster de conneries uwu
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MessageSujet: Re: arthur ♔ « unfold your untold story »   arthur ♔ « unfold your untold story » Icon_minitimeMer 11 Jan - 1:07

AH MAIS FALLAIT ME SECOUER JE SAVAIS PAS MOI :o
Je finis demain promis arthur ♔ « unfold your untold story » 424623794
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MessageSujet: Re: arthur ♔ « unfold your untold story »   arthur ♔ « unfold your untold story » Icon_minitimeLun 16 Jan - 16:42

Je t'aime sniiif
OUVRE MOI UN RP WESH arthur ♔ « unfold your untold story » 525949 inlovee inlovee inlovee


Je valide, évidemment arthur ♔ « unfold your untold story » 424623794
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MessageSujet: Re: arthur ♔ « unfold your untold story »   arthur ♔ « unfold your untold story » Icon_minitimeLun 16 Jan - 16:47

je t'aime aussi mon poney. désolé du délai evanouissement mais ci-mer!
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MessageSujet: Re: arthur ♔ « unfold your untold story »   arthur ♔ « unfold your untold story » Icon_minitime

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