Tom - i'm friend with the monster that's under my bed

(01) 31 octobre, quelque part au fin fond de l’Angleterre. Un cri strident résonne dans la forêt, le cri d'une femme. Allongée sur une énorme souche d'arbre les jambes écartées, elle transpire à grosse goutte. Elle se demande si tout ça se terminera un jour, a-t-elle fait quelque chose de mal pour mériter ce qu'on lui inflige ? Elle hurle une dernière fois en expulsant toute l'air de ses poumons. Le voilà né, Thomas. "C'est un p'tiot gars !" Le vieux O’ Connor coupe le cordon ombilical à l'aide d'un couteau rouillé. "C'est c'qui nous fallait pour nous aider, t'le veux ?" Il approche le nourrisson mais sa femme n'en veut pas, elle lui ordonne de l'éloigner d'un geste de la main. Thomas n'est pas né par amour et il l’entendra toute son enfance.

Né de deux parents travaillant en tant que garde forestier, Thomas n'a jamais côtoyé d'école de toute son enfance, ce qui ne fit que l'éloigner de toutes civilisations. Dés qu'il apprit à marcher, ses journées se résumèrent à se lever aux aurores afin d'aider ses parents à l'entretien de cette immense forêt, appartenant à une famille bourgeoise.

Très tôt, il s'intéressa au sexe, sujet tabou pour ces péquenauds catholiques. Alors il essaya de trouver les réponses à ses questions de lui-même malgré son jeune âge. Il découvrit le plaisir de se toucher, se masturber. N'ayant jamais vu de femme autre que sa mère, son premier réflexe fut de penser à sa génitrice, mais bien vite il se mit à en imaginer une bien à elle. Il aimait se voir caresser sa peau aussi douce que celle d'une pêche, contempler ses traits fins, l'entendre gémir.

Fatigués de le voir s'astiquer durant des heures, ses parents n'eurent d'autre choix que de lui attacher les mains derrière le dos la nuit tombée et de l’enfermer. Le jour venu, ils le noyèrent de travail si bien qu'il n'avait plus loisir de penser à autre chose.

(02) Ce petit manège dura jusqu'à ce qu'il là découvre, cette fille au visage d'ange et aux joues bien ronde. Il n'en avait jamais vu auparavant et tout lui devint soudain plus clair. Elle ressemblait comme deux gouttes d'eau à cette belle inconnue qu'il s'était imaginé en rêve, elle avait l'air si douce, si pur, si fragile et forte à la fois. Il resta planté là durant de longues minutes, à la regarder derrière les haies en train de jouer à la poupée sur la terrasse. Elle avait l'air si jeune, pourtant il ne se posa pas la question lorsqu'il sorti son membre tendu de son pantalon.

Elle devint vite une obsession, il ne voyait plus qu'elle. Il se couchait en pensant à son joli minois et se réveillait bien décidé à aller l'espionner derrière les sapins. S'il le faut, il l'attendrait jusqu'à la nuit tombée. Malheureusement un jour sa mère le surprit sexe à la main. Il ne connu jamais une gifle aussi forte. Il avait pourtant l'habitude d'en recevoir, surtout lorsqu'il s'y prenait mal pour fendre le bois. "Pas comme ça non de diou !" Disait son père en lui assénant un coup derrière la tête. "T'vois pas qu'y'a un côté plus gros qu'l'autre !?" Cette fois-ci, il se retrouva les fesses sur les feuilles humides. "Une chtiote gamine, t'as pas honte !?" Hors d'elle, elle lui attrape ce gros vers répugnant qui se dresse droit vers le ciel et le tire jusqu'au taudis qui leur sert de maison. Elle y prend une longue ficelle qu'elle enroule autour du membre de son fils, et l'attache à un arbre. Il ne peut plus bouger sans ressentir une douleur insoutenable et se retrouva ainsi, totalement nu, durant quatre longues heures.

Cette punition n'a pourtant jamais empêché Thomas de revoir sa belle, ni même de s'introduire chez elle pour y sentir son odeur. Ces parents n'étaient pas dupe et lorsqu'ils arrivaient à le prendre sur le fait, il se retrouvait enfermé dans un vieux frigo au sous sol, ce qui le perturba à vie.

(03) Après des années de cours par correspondance, ils envoyèrent Thomas faire sa rentrée dans son premier établissement scolaire : Le lycée. Il n'avait jamais vu autant de femmes de sa vie, tant de choix se présentaient. Il prit goût à la photo et se faisait un plaisir de prendre pour modèles ces jeunes filles insouciantes, heureuses que le beau et si gentil Thomas s'intéressent à elles. Il réussit tant bien que mal à faire taire ses pulsions, même si parfois il lui arrivait d'être un peu plus brutal qu'il ne l'aurait voulu lors de ses ébats.

Les quelques années passèrent et le voilà dans la force de l'âge : 21 ans. Il était si charmant, si galant... Mais il y a cette fille. Elle à l'air de vouloir passer à l'acte pourtant elle lui semble si distante. Elle le cherche, parfois il là trouve, elle est sauvage et tendre à la fois. Un soir les choses dérapent. Elle dit oui, et enfin non, change d'avis sans cesse. Tant pis, il le faut. Alors il force les choses, peut-être un peu trop. Elle se débat sans vraiment vouloir le repousser, il le sent et il aime ça.

(04) Il a cherché, cherché des femmes qui aiment la violence de l'acte, qui prend plaisir à se défendre comme si leurs vies en dépendaient. Mais les ressources c'étaient épuisées. Alors il fit l'impensable, rien n'avait été planifié. Un chiffon sur le nez et elle se réveilla dans une vieille cabane perdue au fond des bois, ligotée à un lit. Thomas l'a garda ainsi durant deux semaines et tous les soirs, elle savait ce qui l'attendait. Un jour, elle réussit à s'échapper. Prit de panique, il lui courra après et lui asséna un coup sur la tête à l'aide d'une pierre. Elle tomba mollement et son sang se mélangea aux feuilles et à la terre.
Elle était morte, ça ne faisait aucun doute. Son esprit totalement vide il ne pouvait plus réfléchir. Il resta à ses côtés en pleurant durant de longues minutes avant de se lever comme un fou, il devait partir loin d'ici ne plus jamais revenir. Thomas tourna le dos à sa victime, s'en alla en courant sans se retourner, sans voir ses doigts fins bouger légèrement, sans se douter que sa plus grosse erreur, c'était de ne pas avoir fini le travail.

(05)Il se redresse brusquement en sueur et haletant, encore ce cauchemar, il n'en peut plus. Fébrile il se dirige vers la salle de bain pour se glisser tant bien que mal dans la baignoire, totalement nu. Il ouvre l'arrivée d'eau, la laissant tomber sur son dos telle de la pluie. Recroquevillé il se balance d'avant en arrière, en hurlant à ses cauchemars et ses pulsions de disparaître. Il se met à pleurer, il est fatigué, fatigué de ne pas avoir dormi convenablement depuis l'âge de ses vingts et un ans. Fatigué de devoir assouvir ses pulsions pour que ses foutus cauchemars disparaissent et les voir revenir une semaine après.

Pourtant, cela faisait treize ans que cela c'était passé, treize ans qu'il avait déménagé ici, non loin de cette petite fille qui l'avait tant chamboulé, celle aux joues bien rondes.