Enjoy the night ◊ Libre

C’était une de ces soirées, dans les immenses appartements londoniens où tout le monde prétend être le meilleur ami de tout le monde, bien que ce soit la première fois qu’ils se rencontrent. Peu coutumière de ce genre de lieux lorsqu’enfin sa célébrité s’était envolée, Cara était maintenant comme un petit poisson dans l’eau. Ca ne voulait pas pour autant dire qu’elle était une grande fana de ces fausses démonstrations d’amour et hypocrisie, et c’était compliqué de ne pas y échapper. C’était pour ça qu’en général, elle s’y rendait avec un noyau d’amis pour pouvoir plaisanter et rigoler ensemble. Sophia pourtant, son acolyte du soir était introuvable, probablement cachée entre deux coupes de champagne. Quoi, j’ai pas entendu ce que tu dis, cria Cara à son interlocuteur qui voulait lui faire la conversation. La musique était à un degré de décibel élevé, sans doute une invitation à se bécoter, plus qu’à échanger les dernières expositions vues dernièrement dans les quartiers branchés de Londres. Elle comprit bien vite de toute façon, qu’à part lui faire des louanges, le garçon n’avait pas grand chose à lui raconter. Elle n’avait jamais rien contre les compliments, mais clairement, le léchage de bottes, ce n’était pas son truc. Elle avait juste envie de s’amuser et profiter un peu, être la Cara Gallagher la plus commune parmi les autres invités ce soir, si tant cela était un minimum possible. Lorsqu’une petite troupe termina malgré tout par se former autour d’elle, elle prétexta la bonne vieille excuse qui consistait à aller se repoudrer le nez dans la salle de bain ,pour leur échapper. Elle joua sa prestation jusqu’au bout, mais fut forcée de trouver un plan B lorsqu’elle gagna la grande pièce à vivre de nouveau. Ce genre de vautours étaient du genre collant, et il fallait absolument qu’elle leur échappe. Elle repéra une âme esseulée, qu’elle ne manqua pas d’aller rejoindre. En guise de salut, elle se contenta d’un rapide : prétend que tu me connais, là dessus elle lui adressa un regard de détresse, et en même temps un grand sourire, car celui qui l’avait courtisé un peu plus tôt était en train de revenir à la charge. Tu crois qu’Olympe va venir ? Non parce qu’elle m’a promis une nuit de folie. Du coup, j’attends toujours. Elle lança à son camarade de fortune une expression entendu, en espérant qu’il entrerait dans son jeu.