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 oh, so now you're back in my life? is that how it works? [fabien & reese]

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Raffaello O. Cassio


Raffaello O. Cassio

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MessageSujet: oh, so now you're back in my life? is that how it works? [fabien & reese]   oh, so now you're back in my life? is that how it works? [fabien & reese] Icon_minitimeDim 1 Oct - 1:29

Dans les bas-fonds du Underground, les portes d’un autre train se closent l’une contre l’autre, tandis que des sifflements résonnent, annonçant le départ du wagon vers la prochaine station. Des retardataires accourent, ralentissant dans toute leur déprime comme ils aperçoivent le début de la lente accélération du train. Dans celui-ci, les gens, assis, ont la tête penchée contre leurs cellulaires, leurs montres ou leurs livres, ou encore surveille un horizon caché, absent, s’imaginant les lueurs de là-haut, plutôt que les ombres des souterrains. La station Earl’s Court fourmille, les gens s’échappent ou s’engouffrent, ou un peu des deux à la fois. Fab est là, assis contre un banc, à étudier le côté tragique de ce va-et-vient, les voyageurs s’évanouissant en bourrasques dans des couloirs sombres et étroits. Lui-même a voyagé d’Haringey jusque-là, il ne lui manque que d’embarquer dans un prochain wagon, son transfert, passer quelques stations et le voilà à sa destination. Le voilà qui hésite. Le voilà qui redoute.

Reese. Le nom résonne comme s’il appartenait à une autre vie. Le souvenir tremble comme un fantôme dans la brume. C’est comme si, à force d’y avoir songer, le prénom détenait maintenant plus du rêve que de la réalité et que le doute avait destitué sa mémoire. Une ancienne colocataire, un ancien colocataire. Il ne l’avait pas revu depuis, quoi, deux ans maintenant? Un peu moins, un peu plus, le garçon avait perdu le compte. Enfin, il ne l’avait surtout jamais tenu. Car l’idée de chaque seconde pendant s’ajoutant à son délai, alourdissant le poids de sa lâcheté, lui inspire une nausée béante. Il penche à son tour la tête, sur ses mains. Ses doigts se balancent, dans un tourniquet étourdissant, l’angoisse qui l’habite ayant transpiré malgré lui dans ses nerfs. Il cesse le mouvement, ces pouces se reposent et les portes du prochain wagon s’ouvrent devant son regard terrifié. Un peu de la même manière, ces gestes le dépassent et il se retrouve à l’intérieur, sa paume serrée contre l’un des poteaux du train. Celui-ci démarre quelques instants plus tard, qui s’écoulent sans vraiment que Fab les remarque. Les murs des souterrains défilent, brièvement éclairé par les lumières du train. Fab observe à moitié, ses pensées sous son crâne dans le désordre. Incapables de prononcer une idée cohérente. Les murs défilent trop vite et Fab est maintenant à sa destination et il débarque. Il monte les marches vers la surface, tombe sur une rue excitante de Fulham, glousse. Il poursuit sa marche, chaque tournant incarnant un obstacle supplémentaire. Les papillons dansent dans son ventre, des mauvais papillons dont le vol trahit sa crainte, son silence. Bien malgré lui, l’adresse de Reese apparait bien là où elle doit être, sur la rue correspondante, entre les deux nombres qui la précède et lui succède. Fab déglutit, ses yeux fixant l’arrangement de chiffres.

Il s’en veut. D’être là, d’avoir été là, d’y retourner. Peut-être fait-il une énorme gaffe. Probablement. Enfin non. Il fait là, pose le geste qu’il aurait dû faire il y a longtemps. Oui, Reese ne voudra peut-être pas l’entendre, l’écouter, voire même respirer le même air que lui. Soit. Mais si elle ne peut entendre ces excuses, elle mérite au moins de savoir que s’il avait pu, il les lui aurait données.

Alors, il cogne à la porte.

Les parents de Reese lui ouvrent. Fab leur sourit timidement, ils lui renvoient la courtoisie. Il marmonne quelques mots, explique ce qu’il fout là. Ils hochent la tête, lui pointent la chambre de leur fille. Fab se tient là, immobile un moment, comme si son corps et sa tête ne s’entendent plus. Puis, il avance, lent et incertain. La porte est entrebâillée. Il cogne doucement.

« Reese? »
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MessageSujet: Re: oh, so now you're back in my life? is that how it works? [fabien & reese]   oh, so now you're back in my life? is that how it works? [fabien & reese] Icon_minitimeVen 6 Oct - 15:02

La blonde retourna la jaquette, pour en lire le résumé. Sa mère lui avait apporté la boîte de jeu, un peu plus tôt dans la journée, en lui expliquant qu’il s’agissait d’un cadeau de son plus grand frère, espérant lui faire plaisir. Sa mère encore, n’avait pas manqué de lui faire remarquer que cela faisait un moment qu’elle n’avait pas joué – une façon peut être de lui faire sous entendre que c’était le remède à tous ses maux ? Sacrément ironique, lorsqu’on savait que dans un passé pas si lointain, c’était un sujet de discorde entre toutes les deux. L’histoire du jeu n’était pas inintéressante, mais rien à voir avec les jeux à caractère violents ou psychologique auxquels elle avait eu l’occasion de jouer. Elle reposa doucement le boitier sur son bureau. Pourquoi pas. Peut-être plus tard. C’était souvent ce que se répétait Reese, ces dernières semaines. Et très souvent, elle n’avait pas l’énergie pour faire quoi que ce soit. S’enfermer dans sa chambre, couper tout contact avec le monde, et une réalité qui ne lui convenait pas – c’était quelque chose auquel elle était habituée. Tout était tellement différent pourtant désormais. Cette fatigue n’avait rien à voir avec une soirée arrosée de la veille, un plan cul pas si bon que ça, une nuit blanche passée à jouer aux jeux vidéos. La léthargie qui l’habitait maintenant lui faisait presque mal, une douleur qui parcourait tout ses muscles, comme des courbatures, lui assurant l’impossibilité de sortir de ce sommeil, s’apparentant à un cauchemar. A présent, elle était comme tout le monde, une des spectatrices de la Reese d’hier. Elle l’avait bien connu, et pourtant, elle était loin de se sentir aussi proche d’elle que ça.

Quelques coups frappés à la porte, la prononciation de son prénom réussirent néanmoins à la sortir de sa torpeur, de la façon la plus désagréable qu’il soit. Elle connaissait bien cette voix, parce qu’elle l’avait bien connu – elle avait vécu avec, ça ne devait sûrement pas s’oublier. Elle s’apparentait pourtant à un rêve, le souvenir de ces instants qu’elle s’employait à bloquer dans son esprit, chaque jour. Prise au dépourvu par cette visite effrayante, avant même que la porte ne lui ait révélé la silhouette de Fab, elle jeta un coup d’œil général à sa chambre, immaculée, se bornant à croire qu’elle reflétait son état d’esprit. Le bordel qui y avait longtemps régné n’était plus. Sa mère l’avait rangé un jour, elle ne savait plus quand, et elle sentait toujours bon. Alors qu’elle se sentait vivant lorsqu’un joyeux bazar régnait dans son espace personnel, à présent, c’était l’organisation des lieux qui la rassurait. Peut-être une façon, comme ça aussi, de faire de l’ordre dans sa tête.

Reese savait que Fab n’avait qu’à pousser sa porte du bout des doigts pour pénétrer dans sa chambre, et découvrir qu’elle y trônait en son sein, la révélant avec un tee-shirt trop grand pour elle, et un short découvrant ses jambes minces. Dégage, lâcha t-elle juste, sans détour, ni même élever la voix. Une façon de le laisser décider de sa propre interprétation de ses propos. Elle-même n’était pas sûre d’être encore présente ici.
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MessageSujet: Re: oh, so now you're back in my life? is that how it works? [fabien & reese]   oh, so now you're back in my life? is that how it works? [fabien & reese] Icon_minitimeMar 17 Oct - 4:48

Fab baisse doucement la tête, son regard penché vers la moquette qui recouvre le plancher. Reese est là, songe-t-il. On dirait un rêve tout ça, pas parce que ça le remplit de chaleur, pas parce que c’est quelque chose qu’il a souhaité, parce que ça semble improbable. Lui, une silhouette qui se tient devant la porte entrebâillée, qui n’a pas d’affaires là, qui souille le portrait. Il jure dans le décor, il n’appartient pas aux lieux. Pourtant, il s’accroche, comme une vilaine tache d’huile sur une toile. Peut-être certains diront qu’il en fait la beauté, mais Fab en doute. N’empêche, il s’obstine, ne perd pas son sang-froid. Il est là, maintenant. En retard ou en avance, trop tôt ou trop tard, il existe mille façons de décrire son inconfortable présence vraiment. Il respire et ignore l’impératif de Reese.

« Allez Reese… J’entre, c’est bon? »

Sans vraiment attendre la confirmation, il pousse tranquillement la porte. Plus elle s’ouvre et plus la dernière cloison entre Reese et lui disparait. Pourtant, comme son évanescence s’accélère, le vide les séparant succède au précédent rempart, la distance entre eux pesant sur Fab. Il se sent à la fois comme un intrus, à la fois à des dizaines de lieues de là. Par son simple regard, il trépasse. Il étudie la chambre, évitant de croiser les yeux de son amie… enfin, peu importe ce qu’est vraiment Reese à ce point. Il regarde autour. La chambre est belle, est bien. Rangée. Il ne reconnait pas là le désordre qui est si propre à Reese. Son tempérament en soi était de nature bordélique. Il devait si attendre : les gens changent. Mais plus ils changent, plus ils restent les mêmes, non? N’est-ce point ça, le dicton?

Un boîtier de jeu vidéo traîne sur le bureau et l’image lui fait chaud au cœur. Il a l’impression de revoir un visage familier. Des souvenirs d’après-midis, c’est ce qu’il partage avec la fille devant lui. Ces journées où ils se réveillaient une fois midi passé, après avoir trop bu et déconné la veille. L’appartement dans Kensington, couvert de verres et de bouteilles vides, des restants de clopes et de pétards plein les cendriers, avec Reese qui insère un disque dans le lecteur de la console avant de se jeter sur le divan et Fab qui fout quelques toasts dans le grille-pain puis les beurre avant de rejoindre son amie. Ces après-midis passés à l’observer se battre contre des zombies, chercher un trésor, voyager dans le temps ou autre et à déconner sur tout et rien… Il s’ennuie de ça. Il regarde autour, voir si un piano n’apparaîtrait pas dans un coin de la chambre. Il se souvient encore des notes de la trame sonore d’un des jeux favoris de Reese qu’elle lui avait forcé d’apprendre. À défaut de savoir quoi dire, il lui jouerait la mélodie jusqu’à ce qu’elle lui pardonne.

Il s’avance prudemment, s’assoit sur le coin du lit, le dos tourné à Reese. Wow Fabien, quelle décision audacieuse, songe-t-il. Il déglutit et se lance.

« Ouais… c’est propre, hein? Ça fait bizarre. »

Il sourit, une grimace timide, prudente et compatissante, et tourne son regard vers Reese. Il prend le temps d’étudier ses traits fatigués, se disant qu’elle voit peut-être la même chose dans les siens. Il n’arrive pas à lire ses yeux, dont les mots lui échappent.

« Je crois… Je crois qu’on devrait parler… »

Si l’orage tonne, au moins il trouvera la beauté dans les éclairs.
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MessageSujet: Re: oh, so now you're back in my life? is that how it works? [fabien & reese]   oh, so now you're back in my life? is that how it works? [fabien & reese] Icon_minitimeJeu 19 Oct - 18:14

Reese espéra que Fabien accède à sa demande et disparaisse aussi vite que le son de sa voix, derrière cette porte. Ce fut sans succès évidemment, mais elle ne s’en offusqua pas pour autant. Elle n’en avait pas la force, pas l’énergie. Elle ne répondit pas, et si elle sentit la présence de Fab avant de le voir, elle se dit qu’il avait encore le temps de changer d’avis. Il y avait quelque chose d’étrange avec ce passé, son passé. Elle était en phase d’apprentissage, elle n’avait aucune idée précise de si elle souhaitait le fuir, ou alors s‘y confronter une bonne fois pour toutes. Une chose était certaine : elle ne se sentait plus du tout l’âme de cette personne qu’elle avait été. Cette Reese était une inconnue, et c’était une chose. Le problème, c’était que celle qui était actuellement dans sa tête, elle l’appréhendait elle aussi, et finalement, elle ne la connaissait pas. C’était un point de départ, elle pouvait être qui elle avait envie, refaire sa vie, aller de l’avant. Ca semblait compliqué, quand ce point de non retour avait justement était Fab, et qu’il se tenait dans sa chambre.

Ce dernier tenta une nouvelle approche, et la jeune femme voulu tenter une nouvelle stratégie elle aussi. Elle se redressa pour se mettre face à lui, plonger son regard dans le sien, le mettre mal à l’aise. Lui faire croire qu’il ne l’effrayait pas alors que finalement, il lui renvoyait un reflet qui la terrorisait. Putain, alors c’était ça être une cinglée ? Et finalement, ces mots. Reese pris le temps de détailler chacun de ses traits, avant de rétorquer très calmement d’une voix douce, oh, tu veux parler maintenant ? C’était pourtant bel et bien une menace qu’elle venait de lui lancer. Parler, parler, parler de quoi, des résultats de l’équipe de Manchester la saison dernière ? Oh non, ce n’était sûrement pas de ça dont Fab voulait parler. L’image de son ami étalé contre le sol était accroché à sa rétine, et personne ne pouvait le lui enlever. Elle se souvenait avait plus de précision son arrivée à l’hôpital, les jours qui avaient suivi, que ses spaghettis bolognaise que sa mère lui avait préparé la veille. Au début, Reese s’était persuadée qu’elle allait bien, elle avait continué le même train de vie, le poussant à l’extrême, parce que comme ça, cela lui faisait paradoxalement oublier que la vie justement elle pouvait s’arrêter pouf, comme ça. Alors forcément il y avait un moment où elle avait finit par péter les plombs, elle avait crié, pleuré, sa tête avait explosé, son corps aussi, comme s’ils en avaient besoin pour renaître de leurs cendres.

Et maintenant, elle était comme ça. Peur de ce qu’elle avait été, et de ce qu’elle était capable de devenir. Je t’ai vu crever Fab, poursuivit-elle sur le même ton. C’est con, parce que pourtant t’es là. Je t’ai vu crever et tu es mort, putain. Elle ne sous entendait pas que c’était parce qu’il n’existait plus pour elle aujourd’hui, ça n’avait rien à voir. Oui, elle l’avait vu mort, ou l’avait cru pendant assez longtemps pour s’en persuader. Il avait eu plus de chance que les autres, sûrement. Tu t’es crevé devant mes yeux. Elle haussa les épaules. Je sais pas, je pensais que tu m’aimais bien. Mais non, non, je crois pas non. Elle se stoppa brutalement comme si remonter dans ses souvenirs stoppait le temps. Les doléances ne faisaient pour que commencer.
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MessageSujet: Re: oh, so now you're back in my life? is that how it works? [fabien & reese]   oh, so now you're back in my life? is that how it works? [fabien & reese] Icon_minitimeMer 22 Nov - 6:30

Soudain, les prunelles de Reese se détournent, suivent les secrets de son visage, lesquels Fab ne peut masquer à son amie. Peut-être vient-il de dénicher là la raison de sa fuite. Pire qu’abuser son intimité, c’est comme toucher sa peur, crier contre sa peau. Sa poitrine, le coffre des mille et un trésors, et des regards comme celui de Reese ressemblant à ceux des pilleurs de tombe. Fab a si peur d’être saccagé, de voir ses silences désavoués, ses pensées dérobées, ses remparts mis à terre et sa valeur mise à nu. Est-ce que cette angoisse le voue à la solitude? Fab baisse la tête, étudie le tracé du plancher, attardant son attention sur quelque chose de banale, fuyant la pesanteur de la blessure de Reese. Mais elle pèse, elle pèse et pèse.

Il ne répond rien. Si, il veut parler, il veut présenter ses excuses, s’excuser des démons sous son crâne, qu’il ne comprend toujours pas pourquoi il a dû tout laissé, déraper jusqu’en Amérique et avorter sa vie à Londres. Pourquoi les années n’ont pas aidé, pourquoi les secondes ont tout empiré. Puis, elle rajoute à sa couardise, l’horreur de tout ce qui s’est produit. Fab n’a pas d’excuses. Certes, il ne se souvient pas de ce qui s’est produit, il avait passé cette triste nuit à enduire son esprit de brume. Seul penser à tout cela le rendait mal à l’aise. Même-là, confronté à Reese, confronté au souvenir, tout son corps le bloque, le renverse. C’est impossible, même après toutes ces années, il n’est pas prêt. Ça lui fait trop mal, songer qu’il ait pu s’en vouloir tant.

« Reese, bien sûr que je t’aimais bien. Tu… »

Fab soupire, déglutit. Il cherche les mots qui excuserait ses erreurs, la pluie qui essuierait la grêle. Des yeux, il fouine toute la pièce pour trouver la fenêtre, synonyme de liberté. Il pourrait se défenestrer, tel un oiseau, ou s’y perdre, tel un horizon discret. Apparait alors un sursaut d’effort. Un voix quiète qui le pousse, celle-là même qui la mené ici, en battant le courant. Il croise le regard de Reese et, enfin, dévoile son regret.

« J’ai été une merde. Merde, c’est tellement pas assez. J’ai… les mots me manquent, excuse-moi. »

Il prend un instant pour se recomposer, puis reprend la parole.

« Je suis pas capable de parler de ce qui s’est passé ce soir-là. J’ignore, je pense pas jamais être capable d’en parler. Ça me fait peur, ça me terrorise. Je brise quand j’y pense. Putain… »

Reese remarque peut-être que ses paupières débordent, doucement. Vite, comme pour le cacher, il passe le revers de sa main contre son visage humide. Bien sûr, ça n’empêche pas Reese de découvrir sa honte.

« Te voir, toi, les gens de Londres. Ça m’aurait arraché le coeur. Putain et je dis pas ça pour me défendre. C’était peureux, c’était horrible. Alors, pourquoi je te déballe ça si c’est pas pour me justifier, pour me défendre? Je sais pas. Tu as bien dû te le demander? Où est-il? Là-haut, en bas, de tous les côtés? Ailleurs, à marcher, à respirer, à vivre. »

D’un geste guidé par son instinct, il avance son bras, sa main visant celle de Reese, mais son corps se raidit et se ravise avant de l’attendre, laissant ses doigts à mi-chemin entre lui et son amie.

« Je… je m’excuse. Putain, Reese, je te jure, je me torture chaque jour pour ce que j’ai fait, ce serait mince que de te dire que je suis plus capable de me regarder dans le miroir. J’ai juste envie… j’ai besoin de réparer le tort que je t’ai causé. Frappe-moi, crie après moi, pleure sur moi, rit de moi, demande-moi de rester… Parfois, je tente de m’imaginer ce que ça été pour toi et… merde, personne ne mérite ça. »
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MessageSujet: Re: oh, so now you're back in my life? is that how it works? [fabien & reese]   oh, so now you're back in my life? is that how it works? [fabien & reese] Icon_minitimeDim 26 Nov - 14:08

Les boucles blondes de Reese avaient longtemps débordé d’assurance. Comme un jeu de rôle dans lequel elle était l’héroïne, et où elle évoluait habilement. Mais c’était également parce que c’était ce sang là qui coulait dans ses veines et qui la faisait vivre. Elle se sentait exister plus que jamais ainsi, surfant sur ses désirs, ses envies, son charme s’occupant du reste. Elle n’était pas coutumière de la demie mesure, l’ensemble de son entourage, d’une façon ou d’une autre, en avait fait les frais. Elle ne s’était jamais laissée aller aux remords, aux regrets jusqu’à alors. C’était aussi dans la violence qu’elle avait explosé cessant de rattraper les morceaux s’éparpillant tout autour telles des lames tranchantes venant lui griffer la peau révélant une seule chose : ils n’étaient que des humains, des putains d’humains qui s’accrochaient connement à toutes sortes de considérations auxquelles elle s’était toujours crue étrangère, aux dessus des sentiments, des émotions, des barrières qui empêchaient tous ces crétins de vivre leur vie, comme ils l’entendaient. Les déchirures révélaient que non prouvant qu’elle était au même palier de minauderies que ses semblables. Est-ce que c’était comme ça aussi que s’était senti Icare, lorsqu’il avait chuté ?

Elle avait tant voulu ignorer ces douleurs, qu’elle avait l’impression de les inhaler constamment désormais. Elle préférait en vouloir au monde entier, pourtant n e cherchait qu’un chose, des épaules sur lesquelles s’appuyer pour réapprendre à marcher. Paradoxalement, les mains tendues ne lui convenaient pas, les lumières vers lesquelles elles étaient tournées étant aveuglantes et inconnues. Reese n’avait jamais été réfractaire aux nouvelles expériences jusque-ici. Mais cela faisait un moment qu’elle avait cessé de mener la danse. Les paroles de Fab filèrent les unes après les autres venant souiller la propreté immaculée de la pièce, des souvenirs dont le poids faisait courber l’échine. La jeune femme avait attendu longtemps ce moment, ces explications qui lui semblaient être les seules valables pour faire la paix avec elle même. Rien ne vint. Elle ne se sentit pas mieux, les images de l’accident sonnant comme un requiem, une mélodie effrayante dans sa tête. Ce qu’elle n’arrêtait pas de se répéter, c’était que Fabian avait voulu cesser d’exister, mais n’avait pas pu aller jusqu’au bout, contre son gré. A présent, il était là, dans sa chambre, pour se confondre en excuses. Où se trouvait la vérité, dans ce gouffre qui les avait aspirés tous les deux ? La blonde ne put s’empêcher de penser que s’il était allé jusqu’au bout comme il avait souhaité que ça se passe, il n’y aurait personne ici pour en parler. L’événement avait foutu en l’air ses principes, da petite vie de petite peste effrontée, un costume qui lui collait si bien à la peau et qu’elle affectionnait. Aujourd’hui, Reese n’était personne. Fab avait décidé de bouleverser sa vie en crashant la sienne, mais à ça non, il n’y avait pas pensé. « Et ouais, quand on décide d’en finir, c’est bien de faire en sorte de pas revenir d’entre les morts. C’est con de se rendre compte que l’électrocution n’est pas provoquée que sur ton corps, mais qu’elle déclenche toute une onde de choc autour de toi. » Elle même ne sut pas où elle parvenait à puiser toute la force de ses paroles dans cette agression verbale. Est-ce celle-ci était méritée, sûrement pas, mais c’était actuellement le seul exutoire qui lui donnait l’énergie de répondre. « On arrive à ce genre de sympathiques petites discussions. Désolée de ne pas rendre les choses plus faciles. » Elle ne l’était pas vraiment désolée. En même temps en vouloir à cet ami perdu qu’elle avait tant espéré revoir un jour, c’était au dessus de ses forces, même si elle s’efforçait à prouver que non.

Elle s’éjecta finalement de son perchoir ignorant l’approche de Fab, mais provoquant un pincement au niveau de son coeur. « Je vais te dire ce que ça fait. Je devrais pas me sentir aussi mal, parce c’est pas moi qui ait décidé de clamser tout à coup, hein ? Qu’est-ce qu’on a en à foutre de mon mot à dire ? C’est pas comme si ça avait un jour interpellé quelqu’un, Reese est insupportable et fait n’importe quoi, mais son petit pois dans le cerveau réfléchit parfois, et oui. » Elle se mit à faire les cents pas dans sa chambre. Elle s’était tant sentie abandonnée de tous, le geste de Fab avait permis qu’elle le réalise pleinement. « Pourtant j’ai eu l’impression de voir la mort me suivre comme une putain d’ombre pendant des mois des semaines, j’ai eu envie d’aller mieux, sans y arriver, parce que le problème il est là. Il n’y a pas d’explications, c’est flippant parce qu’il n’y a rien, aucune branche à laquelle se rapprocher. Je me sens mal tout le temps, H24, et il n’y a rien que je puisse faire pour me sentir mieux. » Elle sentie ses larmes déborder à son tour, dépassée par la situation. Il lui semblait que rien ne pourrait l’aider à aller mieux, jamais, ne se sentait pas légitime face à cette souffrance qui n’était pas la sienne au départ, mais que Fabien avait décidé de lui partager contre son gré, puisque qu’elle avait été la première sur les lieux, à le découvrir. « Pourquoi tu as fait ça ? » demanda t-elle plus simplement. Il ne voulait pas l’évoquer, il l’avait dit, mais la question avait fusé naturellement. Comprendre l’inexplicable, peut être pour créer de nouvelles fondations solides sur lesquelles avancer.
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MessageSujet: Re: oh, so now you're back in my life? is that how it works? [fabien & reese]   oh, so now you're back in my life? is that how it works? [fabien & reese] Icon_minitime

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