MJVB ♦ What about it daddy cool?

A l'occasion de notre numéro spécial Les hommes politiques et leur vie privée, nous avons rencontré Matthew Von Brezen, ambassadeur d'Autriche à Londres. Il a accepté de répondre à nos questions lors d'un un interview téléphonique où il nous dévoile en exclusivité QUI est le réel Mr Von Brezen lorsqu'il rentre chez lui pour voir ses enfants et sa femme.

Vienne Politique: A quoi ressemblait Matthew Von Brezen adolescent?
Matthew Von Brezen: A un jeune comme les autres! En fait j'étais plutôt considéré comme un mec "cool". J'avais des amis, des petites amies et je jouais déjà au golf, ce qui plaisait aux filles, allez savoir pourquoi! Je faisais aussi partie d’un groupe de musique, les Blue Lemons. J’étais le bassiste mais je me débrouillais aussi à la guitare, au piano et il m’arrivait même de faire les chœurs! J’adorais ça, je passais ma vie dans un studio aménagé dans la cave de la maison de mes parents et dans lequel mes potes musiciens passaient les uns après les autres. Heureusement que mes parents n’ont jamais eu le courage de descendre les escaliers et que la pièce était bien insonorisée parce que c’était tout enfumé, et pas à cause de clopes, et que du coup, on mettait toutes les baffles à fond. J’en ai encore des problèmes d’audition. Mais j’étais évidemment très travailleur. Enfin non, pas vraiment, mais on va dire que si parce que mes enfants risquent de lire ça et que en plus je n’avais que des bonnes notes (même si je n’ai jamais compris comment), tandis que les notes de Calliope et Léandre ne sont pas réputées pour arriver à des sommets incroyables ! Si vous voulez, du CP à a terminale, je n’ai jamais une note en dessous de12 (et ce fut un drame), ni au dessous de 15,23 de moyenne générale (c’était au premier trimestre de première, un prof de sport qui ne m’aimait pas, ça m’a marqué !). J’étais un joueur de golf musicien, populaire et défoncé qui se débrouillait pour avoir de bonnes notes !

VP : Nous n’en attendions pas autant ! Il aurait été difficile de deviner que vous étiez comme ça. Vous êtes resté comme ça durant toutes vos études ?
MVB : Non. Je suis allé faire mes études de droit en Grèce. A l’époque, les étudiants grecs n’étaient pas vraiment dans mon trip « on se défonce et on fait de la musique » ce qui était stupide de leur part car il n’y a rien de mieux (si mes enfants lisent ça, vous avez conscience qu’ils s’en serviront contre moi ?). Bien entendu j’ai tout de même continué la musique, je ne pouvais pas faire sans, ça ne m’est même pas venu à l’esprit ! J’ai aussi continué le golf car c’est vraiment un sport (car OUI c’est un sport) génial. Puis j’ai commencé à travailler. Quand ça arrive pour la première fois à 20 ans c’est un peu étrange. Je n’avais jamais, ne serait-ce que penser à ouvrir un cahier et je me suis retrouvé à bosser comme un fou, entre 5 et 7h par jour. Mais finalement, ça ne me déplaisait pas tant que ça. J’étais un junkie alcoolo et c’était ça qui me plaisait ! Du coup j’ai fini premier de ma promo sans surprise pour personne, parce que c’est vrai que travailler, ça aide quand même. J’ai eu de tellement bonnes notes que j’ai été invité par l’ambassadeur de Grèce en Autriche qui s’apprêtait à devenir ministre de l’intérieur. C’était en 1978, vous voyez, j’avais 17 ans, je n’étais pas bien vieux. C’est grâce à cet homme que j’ai pu réaliser mon rêve : devenir ambassadeur.

VP : Votre vie professionnelle semble un peu compliquée. Entre Graz, Vienne, Londres et Athènes, votre parcours est un peu confus. Pourriez-vous nous en dire un peu plus ?
MVB : Bien entendu ! Ce n’est en fait pas bien compliqué ! Je suis né en Styrie, et j’y ai passé toute mon enfance jusqu’en terminale, j’avais 16 ans. Parce qu’étant né le 1er janvier, j’étais déjà avec des gens d’une année avant moi en cours et que j’ai sauté le CM1 plus tard. J’avais donc deux ans d’avance. Après de rudes négociations, je suis parti chez une vieille tante inconnue faire mes études de droit. Elle était sourde et me laissait faire ce que je voulais. C’est là où j’ai rencontré le ministre de l’intérieur actuel de la Grèce qui m’a permis de devenir ambassadeur de la Grèce en Autriche. Puis j’ai rencontré ma femme, qui était en Erasmus à Vienne. Nous sommes sortis ensemble les deux ans qu’ont duré ses études puis elle a accepté le poste de ministre des affaires étrangères en Grèce. Encore deux ans et elle abandonnait son poste pour venir me rejoindre à Vienne pour s’introduire dans le milieu de la mode. Nous nous sommes mariés en 1985, Léandre est né un an plus tard et Calliope est arrivée en 1989. Puis la Grèce a fait passer une loi comme quoi tous les fonctionnaires devaient avoir la nationalité grecque, mais j’étais malheureusement autrichien. Après quelques négociations, j’ai réussi à obtenir le poste d’ambassadeur d’Autriche à Londres, un poste qui était très convoité. Six mois plus tard, ma femme m’a rejoint avec les enfants mais nous avons décidé de vivre à Oxford, malgré le fait que nous soyons aussi propriétaires à Londres, car la ville est magnifique et que je ne perds pas espoir que ma fille Calliope se découvre un jour un goût pour les études.

VP : Et votre vie familiale, si cela n’est pas trop indiscret ? Comment se passe la vie d’un ambassadeur ?
MVB : Oh c’est une vie normale en fait ! Durant une période je n’étais pas souvent à la maison et c’était assez dur pour moi de voir aussi peu ma famille. Car rien ne compte autant que Léandre, Calliope et leur mère ! Je me suis toujours débrouillé pour être à la maison tous les weeks ends depuis toujours et ça ne changera pas. L’ambassade d’Autriche de Londres est fermée le samedi et le dimanche et tout le monde en est bien content ! Bon sinon Cally a eu sa période « je suis une ado libérée » et Léandre a pas mal défendu sa sœur la dessus en m’expliquant que je ne pouvais pas juger de ce qu’ils faisaient puisque je n’étais jamais là et que je ne m’occupais pas d’eux. J’ai toujours détesté qu’ils me disent des choses comme ça car j’ai toujours beaucoup souffert du fait que je n’étais pas à la maison pour diner, etc. Donc j’ai engagé quelques personnes, j’ai appris à déléguer ce que je pouvais déléguer et je suis dorénavant tous les soirs à 19h30 maximum à la maison. C’est ça la vie de papa ! Et puis ils peuvent parler, je suis sur que qu’ils seraient bien tristes sans leur papounet !

VP : Une dernière question, pouvez vous nous décrire l’homme que vous êtes devenu ?
MVB : Au fond, je ‘n’ai pas vraiment changé depuis ma jeunesse, mis à part le fait que j’ai appris à travailler, que j’ai arrêté la dizaine de joins par jour et les « coups d’un soir ». J’ai une famille que j’aime et que je n’échangerais pour rien au monde. Je suis un papa aussi gentil que possible mais qui est parfois obligé de sévir parce que laisser Calliope et Léandre Von Brezen faire ce qu’ils veulent, c’est dangereux ! L’autre jour j’ai trouvé Léandre sur l’ordinateur à 2h du matin, et ça lui semblait normal. Mais pour expliquer à un gamin de 24 ans que NON ce n’est pas normal, il faut se lever de bonne heure ! Je fais ce que je peux pour réfréner mes enfants mais ce n’est pas évident. Sinon le vrai Matthew aime faire des blagues nulles, est capable de tout, adore son métier, est fan de Disney et lit Vienne Politique toutes les semaines évidemment !