j'te jure que si tu me balance dans la piscine !

Come on baby, Lady Caroll-Ann is back. Voilà ce qui allait frapper mon frère en pleine tronche d'ici moins d'une petite minute. Mon chauffeur achevait la route Londres/Oxford, et je regardais attentivement autour de moi, guettant la maison. Un an et quatre mois que petit Ludwig n'avait pas eu de nouvelles de sa petite sœur adorée. Un an et quatre mois... C'est long n'est-ce pas ? Un an et quatre mois, c'est le temps qu'il m'avait fallu pour épouser Narcisse, avoir un gosse, divorcer de Narcisse, et revenir à Londres, dans mon Angleterre natale, pour re-devenir la figure incontournable à la mode. J'étais Caroll-Ann Jenzell(-Kostas) et mon nom serait bientôt à nouveau sur toutes les lèvres. « Tournez à droite je vous prie. » Lançais-je au chauffeur alors que Alexai s'agitait dans son siège pour bébé. Je lui adressais un doux sourire avant de voir apparaître par la fenêtre LA demeure Jenzell. Mon cœur aurait pu louper un battement si j'avais été le genre de fille nostalgique. Mais je ne l'étais pas. J'étais une femme d'affaire brillante, en témoignait ma pauvre assistante, une gamine de 19ans assise sur le siège passager, qui suait à grosses gouttes en attendant ma prochaine instruction. Pauvre fille. La Mercedes s'immobilisa dans la cour et alors que mon chauffeur coupait le moteur et se précipitait pour m'ouvrir la porte, je vis apparaître Conchita dans l'entrée. La portière s'ouvrit, me laissant apparaître. Surprise M'dame Rodriguez, votre petite préférée est de retour. Elle se retourna et hurla vers les escaliers : je devinais aisément. Ludwig. Lentement, dignement, alors que ma gamine d'assistante s'occupait de sortir bébé de la voiture, je montait les marches du perron, et embrassait Conchita sur les deux joues. Un bruit dans l'escalier me mit en alerte, et mon frangin apparu en haut des marches. Lançais-je au chauffeur alors que "bébé sans titre" s'agitait dans son siège pour bébé. « Bah alors, c'est comme ça qu'on accueille sa petite sœur ? »

Niché sous trois couvertures et une tasse d’earl grey, je me remet je dois le dire difficilement de ma petite escapade à Wembley a moitié à poil. Certes ma performance de Chritsmas is all around était particulièrement cool, personne n’aurait dit le contraire et je suis passé comme tous les ans à la télévision, mais j’ai quand même chopé un sacré rhume. Hugh Grant se déhanche derrière mon écran, et je le matte sans honte, jusqu’à ce que la voix de Conchita vienne m’alerter de ce qui semble être une grande nouvelle, ou tout du moins une nouvelle qui mérite que je mette love actually sur pause. Je me lève en ronchonnant et trainant la couette avec moi en priant pour que ce ne soit pas le retour de mes parents qui m’ont abandonné trop d’années ici, pour me reprendre la villa. Je baille un peu et gagne la cage d’escalier ou une femme aux longues jambes et perchée sur des talons aiguilles m’attend. Et pas n’importe laquelle. « Cissyyyyyy. » Je lâche ma couette et dévale les escaliers pour me poster en face d’elle, tandis que Conchita s’exclame en espagnol ou en je ne sais pas vraiment, j’ai jamais connu sa langue natale. « Et c’est comme ça qu’on abandonne son frère en pleine redécoration de la villa ? J’aurais pu faire repeindre ta chambre en orange et coller des affiches de Star Wars. » Elle comme moi savons que je ne l’aurais pas fait. Nous aimons trop le rose.
Je l’observe et constate qu’elle n’a pas de valise. Conchita s’est d’ailleurs ruée dehors mais je connais trop bien ma sœur pour savoir qu’elle a sans doute du embaucher quelqu’un pour porter ses effets personnels jusqu’ici. « Je suppose que tu as loupé ma superbe performance de Christmas is all around à Wembley ? Sache au moins que je n’ai même pas massacré la chanson et que j’ai gagné plus de 9 000 followers sur twitter en seulement deux minutes quarante cinq. » Je lui fais un clein d’oeil. « Ce soir, traiteur et giga party ou t’es seulement de passage ? »