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 Let me break you once, I'll do twice - ft. Maggie

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MessageSujet: Let me break you once, I'll do twice - ft. Maggie   Let me break you once, I'll do twice - ft. Maggie Icon_minitimeMer 20 Mai - 13:36

Soyons honnêtes, il n’était venu que pour faire plaisir à Casey, à la base. Il était l’un des rares qu’il avait mis au courant de l’obtention du rôle de doublure (même s’il l’avait appelé dans la minute qui avait suivi l’ouverture de la fameuse lettre) et, bien sûr, il avait insisté, arguant qu’on ne pouvait pas trouver meilleure occasion à fêter. Il avait eu un pincement au cœur en voyant le sourire ravi de Scarlett quand elle avait compris qu’un de ses amis l’invitait à sortir ; bien sûr qu’elle aurait voulu passer cette soirée avec lui mais elle était bien trop mature et altruiste pour l’empêcher de rejoindre son bro’, comme il disait. Il avait proposé de rester, elle avait insisté pour qu’il s’en aille et il en était là, à siroter des verres à la paille en espérant que l’alcool monte plus vite dans son esprit. Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse, avait dit Alfred de Musset, et il ne pouvait pas lui donner davantage raison que sur ce point très précis. Malgré ce qu’il avait laissé entendre à Casey quand ce dernier avait parlé de filles, il n’avait pas vraiment l’intention de rentrer accompagné d’une demoiselle (ou d’un jeune homme). Enfin… Généralement, c’était plutôt lui qui s’incrustait chez ses conquêtes, comprenez bien qu’il ne pouvait décemment pas transformer l’appartement dans lequel il vivait avec sa sœur de douze ans en un bordel ambulant qui aurait vu défiler toutes ses victimes ! Ce n’était pas très sain, pas vrai ? Il fallait aussi ajouter que, en ce moment, Jesse n’avait pas le temps pour ça ; entre la LSOA, les petits boulots qu’il enchainait (il jouait les chippendales dans un bar sordide en ce moment), Scarlett et les passes qu’il effectuait encore occasionnellement du côté du casino, il trouvait à peine le temps de dormir. Ajoutées à cela les futures répétitions et… il était à deux doigts de la dépression nerveuse. Fort heureusement, Jesse était un dur, un vrai, peut-être pas l’un de ceux qui vous tabasseraient pour avoir votre sac à main, mais plutôt de ceux qui pouvaient supporter une vie entière de misère et sourire quand même… Sa mère lui avait toujours dit que c’était important, de garder son sourire et son innocence ; il s’avérait qu’il avait déjà perdu l’un des deux, il entendait bien conserver l’autre. Après avoir remballé une énième fille un peu trop entreprenante qui insistait pour qu’il lui paye un verre (comme s’il avait suffisamment d’argent pour ça !), il était revenu auprès de Casey, désormais accompagné de deux jeunes filles, plus jeunes, à n’en pas douter. Ses yeux croisent ceux de la première et elle détourne aussitôt le regard en rosissant, timide. Il ne peut retenir un sourire amusé, flatté de voir que son physique lui vaut toujours ce genre de réactions des plus appréciables ; être rassuré sur son sex-appeal est toujours une bonne chose pour celui qui gagne majoritairement sa vie à l’aide de son physique avantageux. Il voit bien aux regards qu’il lui lance que son ami est davantage intéressé par celle qui se tient juste à côté de lui, alors, pour faire bonne mesure, il se laisse tomber à côté de la seconde, par politesse. Il n’y a qu’à la regarder pour savoir qu’ils n’ont rien en commun en dehors d’un joli visage ; ses vêtements de marque, ses cheveux trop bien coiffés, son air trop sage... Il lui semble bien qu'elle est typiquement ce genre de fille à papa élevées comme des princesses et il ne doute pas que, d’ici cinq minutes, il aura envie de l’étrangler avec la sangle de son sac à main Chanel car elle lui aura vanté sa collection de Louboutin. Ou whatever. « Donc… Tu es une amie de Casey, c’est ça ? J’m’appelle Jesse et toi ? » interroge-t-il en haussant la voix pour couvrir le bruit de la musique un peu trop forte qui les entoure. C’était un peu mauvais comme tentative d’approche mais, comme on l’avait dit, il n’était pas là pour draguer. A la limite, il pouvait bien filer un petit coup de main à Casey pour emballer sa copine en la tenant occupée mais cela s’arrêterait là. Elle se présente sous le nom de Maggie et il cille, un bref instant, sans doute trop rapidement pour que ce soit perceptible mais son sourire, lui, disparait bien quelques secondes. « Maggie… C’est… Joli. » lâche-t-il un peu platement avant de se fermer complètement, comme une huitre. Il était passé du sourire avenant au visage distant en une fraction de seconde et, tout ce qui semblait l’intéresser maintenant, c’était de noyer l’olive verte qui surnageait dans son cocktail. Maggie ? Sérieusement ? Fallait-il donc que le Destin vienne pourrir son premier moment de vraie joie depuis longtemps en lui renvoyant à la figure le souvenir de sa mère ? Il ignore combien de temps il reste muré dans son mutisme, mais c’est la voix de la jeune femme qui le ramène à la réalité, semblant s’inquiéter de son état. S’il allait bien ? Non, mais il n’avait pas l’intention de se confier à une étrangère. Encore moins une gamine embourgeoisée qui pensait sans doute faire sa bonne action du jour en aidant les pauvres. « « T’inquiètes pas, je réfléchissais juste à un truc. I’m fine, sweetheart. » réplique-t-il, taisant sa rancœur et son ressentiment. Après tout, elle ne lui avait encore rien fait et elle n’avait pas encore fait la moindre allusion à sa classe sociale clairement supérieure. Peut-être qu’ils pourraient s’entendre au moins jusqu’à la fin de la soirée ? Il ne réalise même pas qu’il joue encore les Casanova ; chez lui, ce comportement aguicheur est presque devenu une marque de fabrique et lui permet de ne rater aucune occasion, surtout si elles sont intéressantes. Mais, il voit bien, à son air de jeune donzelle intimidée qu’il lui fait un certain petit effet. Il s’en amuse, surtout quand elle commence à bredouiller une réponse absolument incompréhensible ; okay that was cute. Il ne peut réprimer un petit rire cristallin avant de lâcher dans un sourire ravageur. « Wait, what ? J’ai pas tout compris, là ! On la refait ? » Come on, Maggie, mets-toi à l’aise…
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MessageSujet: Re: Let me break you once, I'll do twice - ft. Maggie   Let me break you once, I'll do twice - ft. Maggie Icon_minitimeMer 20 Mai - 13:42



JESSE & MARGARET
❝ Let me break you once, I'll do twice ❞

Maggie noircissait les lignes de son carnet, sans pouvoir réellement s’arrêter. L’inspiration étaot présente, la possédait, et elle pouvait presque déjà entendre une mélodie. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle commençait déjà à gribouiller quelques notes en dessous de certains mots, juste pour être certaine qu’elle ne les oublierait pas. Oh, pas que cela changerait quelque chose, si elle les oubliait. De la même façon qu’écrire était son exécutoire et lui permettait de s’évader, composer n’était qu’un passe temps, sans réel avenir. Une fois que sa « chanson » – l’adolescente ne se permettait jamais de réellement appeler ses textes ainsi – serait finie, elle profiterait probablement d’une absence de ses parents dans la maison pour aller la chanter, s’accompagnant au piano. Elle s’enregistrerait, puis recommencerait en espérant que cela finirait un jour par être satisfaisant. Mais ce n’était jamais le cas. C’était joli, oui. C’était toujours joli. Après tout, elle ne chantait pas faux et sa tessiture de voix n’était pas laide à écouter. De la même façon, si elle ne serait jamais une grande pianiste de renommée nationale – voire même simplement régionale – elle arrivait à s’accompagner sans trop de difficulté. Mais il y avait toujours quelque chose qui n’allait pas. Son souffle, son phrasé … Ou tout simplement l’intégralité de la « chanson », mise de bout en bout. Oui, c’était joli. Mais non, ce n’était pas beau. Peut-être qu’elle se mettait toujours trop de pression sur ses frêles épaules. Peut-être qu’elle devrait arrêter de se comparer aux meilleurs, pour apprécier ce qu’elle faisait à sa juste valeur. Peut-être qu’elle ne devrait pas penser à Noah, lorsque son père lui proposait de regarder ce qu’elle faisait. Peut-être qu’elle ne devrait, tout simplement, pas penser à son père, lorsqu’elle s’écoutait. Mais c’était le problème, d’être la fille de Raphael. Il était la perfection musicale incarnée, et jamais elle n’arriverait à l’égalité. Alors elle mettait sa chanson de côté, avant de carrément l’abandonner lorsque l’inspiration pour une nouvelle la prenait. Puis elle recommençait. Encore et encore. C’était sans fin. Mais si encore il ne s’agissait que de musique … Oh non, toute sa vie était régie de la même façon. Pour espérer faire plaisir à sa mère, la jeune fille avait, pendant de nombreuses années, suivi des cours de danse. Mais forcément, Jane ayant eu l’ambition de devenir une danseuse de ballet et ayant une grâce à faire pâlir d’envie la famille royale, l’adolescente ne pouvait que se comparer à elle. Encore une fois, elle n’était pas mauvaise. Etrangement, elle n’était pas gauche, lorsqu’elle dansait. Elle arrivait à se concentrer pleinement sur ce qu’elle faisait, et mémorisait la chorégraphie avec une extrême précision. Elle n’était pas mauvaise. Mais elle n’était rien, en comparaison de sa mère. Alors elle avait fini par abandonner l’année dernière, lasse de ne pas atteindre le niveau qu’elle se fixait.

Elle sursauta, comme elle entendait la voix de sa mère l’appeler pour le diner. Elle n’avait pas vue la journée défiler. Elle ferma consciencieusement son carnet, avant de le ranger avec une attention certaine, avec les autres. Puis elle descendit les escaliers, toujours dans ses pensées. Elle avait appris, il y a peu de temps, qu’elle était première de sa classe. Pourtant,  elle ne se satisfaisait jamais de ses résultats, malgré sa moyenne avoisinant les dix-sept. Parce que, si elle s’était donnée un peu plus de mal, au lieu de rêvasser, alors ses notes auraient été excellentes. Mais Maggie ne se donnait jamais la peine d’aller jusqu’au bout. Au moins, ainsi, elle ne pouvait pas être réellement déçue, si elle n’y arrivait pas, alors qu’elle s’était donnée tous les moyens pour y parvenir. Une nouvelle fois, elle sursauta en sentant son téléphone vibrer. Casey m’a invitée à une soirée. J’ai besoin de toi, je peux clairement pas y aller seule. Pleaaaaase ! Un sourire étira les lèvres de l’adolescente, alors qu’elle lui répondait un vague Je demande à mes parents et je te tiens au courant. Mais ses parents lui diraient probablement oui. Enfin, ils ne lui disaient jamais non, pour être exacte. Et puis, ses devoirs étaient faits, nous étions samedi soir et elle n’avait donc pas cours le lendemain – sinon, elle aurait de toute façon répondu non à son amie, sans même penser une seule seconde à demander l’autorisation de ses parents. Au cours du diner, elle leur demanda donc si elle pouvait y aller. Bien entendu, sans qu’ils n’aient à le lui demander, elle promit qu’elle ne boirait rien d’autre que des sodas, ou jus de fruit. Elle n’avait de toute façon pas l’âge légal pour boire de l’alcool, alors cela ne lui venait même pas en tête de le faire, encore moins dans un bar – parce qu’il lui arrivait, quelques rares fois, de boire quelques gouttes de bière, simplement pour ne pas paraître trop sage et ne pas faire honte à Nate, lors des soirées qu’ils passaient ensemble avec leurs camarades de classe. Après le diner, qui se passa en silence, comme tous les repas que les De Lacy passaient ensemble, l’adolescente confirma sa présence à son amie, avant d’entreprendre de se préparer. Après avoir demandé à Sage son avis, son téléphone vibra une nouvelle fois. Robe. Talons. Maquillage. Trois mots. Trois petits mots tout simples, qui pourtant la stressèrent déjà. Elle n’aimait pas être en robe. Elle ne savait pas marcher avec des talons plus de cinq minutes. Et elle détestait se maquiller. Mais bon, si c’était important pour la brune, alors Maggie ferait un effort.

Brune qu’elle alla d’ailleurs rejoindre, peu de temps après. Son chauffeur, comme à son habitude, lui ouvrit la portière de la voiture, pour la laisser sortir. Brune qui roula des yeux en la voyant sortir de cette magnifique voiture, qui détonnait énormément avec le quartier dans lequel elle se trouvait. Elle lança un grand sourire à son amie, qui le lui rendit, avant de pénétrer à l’intérieur du bar. Alors qu’elle s’installait à la table du dit Casey, et qu’elle tentait de faire preuve de toute sa plus grande politesse, elle sentait déjà ses pensées vagabonder vers d’autres horizons. Sage et Casey parlaient déjà, et elle sentait qu’elle allait probablement passer sa soirée à tenir la chandelle. Non pas que cela puisse la déranger. Enfin, si son amie était contente, c’était l’essentiel. Alors qu’elle détaillait, sans faire plus attention que ça, les personnes présentes sur la piste, elle déglutit lentement lorsque son regard croisa celui d’une personne en particulier. Elle baissa immédiatement les yeux, priant pour qu’il ne l’ait pas remarquée. Elle sentait déjà ses joues rosirent, et cela ne s’arrangea pas lorsqu’elle le vit les rejoindre à table. Pourquoi est-ce qu’il les rejoignait ? Pourquoi est-ce qu’il n’allait pas ailleurs ? Elle détourna son regard, se forçant à ne pas le regarder, alors qu’il s’installait à ses côtés. « Donc… Tu es une amie de Casey, c’est ça ? J’m’appelle Jesse et toi ? » Une amie de Casey ? Heu non, pas particulièrement. Enfin, elle ne le connaissait pas plus que ça. Elle fixa un point invisible au loin, avant de – pourtant – hocher timidement de la tête. « Oui. Enfin non. Je suis amie avec Sage. Elle m’a dit de venir ici. Sage qui est là. » balbutia-t-elle, en désignant son amie. « Et c’est Maggie. Mon prénom. » Elle le regarda vaguement, puis posa son téléphone dernier cri sur la table, comme pour se donner consistance – alors qu’elle savait pertinemment que personne ne chercherait à la joindre. « Maggie… C’est… Joli. » Elle fit un timide sourire, avant de se mordiller la lèvre de gêne. Pourquoi est-ce qu’il parlait ? Enfin … Elle n’avait rien fait, pourtant. Ou alors il était juste poli. Oui, ce ne devait être qu’une simple forme de politesse. Rien d’autre. Elle aurait aimé que Nate soit là, et que cette fois-ci, ce soit lui qui fasse semblant d’être son petit ami. Ainsi, ce moment n’aurait pas eu besoin d’être autant gênant. Ah, il gardait le silence, à présent. Tant mieux. Maggie aimait bien le silence. C’était plus calme. C’était mieux. Elle reposa son regard sur lui, et fronça des sourcils en voyant la mine qu’il faisait. Est-ce qu’elle avait dit quelque chose de mal ? Est-ce qu’elle avait fait quelque chose de mal ? Pourquoi est-ce qu’il ne souriait plus ? Pourquoi est-ce qu’il paraissait si soucieux ? Elle se mordilla la lèvre une nouvelle fois, avant de passer une de ses mèches de cheveux derrière son oreille. « Il y a quelque chose qui ne va pas ? » Phrase trop longue, qu’elle sortit sans respirer avant. Parce que Maggie n’avait pas vraiment l’habitude de parler, sauf lorsqu’elle était stressée. Ou gênée. Ou intimidée. Et ce soir, il se pourrait bien qu’elle soit les trois en même temps – sans réellement savoir pourquoi. « T’inquiètes pas, je réfléchissais juste à un truc. I’m fine, sweetheart. » Sweetheart. Sweetheart ? Pourquoi est-ce qu’il l’appelait comme ça ? Elle ouvrit la bouche, puis la referma. Ses yeux ressemblaient plus à des coupes qu’autres choses, et une nouvelle fois, elle ouvrit la bouche. Avant de la refermer. Il fallait qu’elle dise quelque chose non ? Qu’elle lui réponde. Oui, lui répondre serait une bonne idée. Une très bonne idée, même. Mais quoi ? Qu’est-ce qu’elle pouvait lui répondre ? Elle n’en savait rien. Pourtant, elle parvint à murmurer quelque chose, sans savoir réellement ce que c’était. « Wait, what ? J’ai pas tout compris, là ! On la refait ? » Son rire la perturba plus que de raison. Il se moquait, non ? Elle fronça des sourcils. Oui. Ou non, peut-être pas. Peut-être qu’il était juste amusé. Ce qui n’était pas bien mieux. Fallait-il donc qu’elle répète quelque chose dont elle n’avait déjà plus de souvenirs ? Elle n’avait pas l’habitude de faire la conversation. Nate la faisait pour elle, normalement. Et elle se contentait de faire celle qui écoutait. Son cœur battait un peu trop vite, sa respiration était un peu trop saccadée, alors qu’elle sentait le stress monter en elle. Elle ne savait pas quoi dire. « Tu connais Casey depuis longtemps ? » Respire Maggie, respire. Tout ira bien. Juste respire. « Enfin … C’était pas vraiment ce que j’avais dit. En fait, je sais plus ce que j’ai dit. Du tout. Et c’était probablement pas ça. Mais peut-être que ça l’était. Enfin, je ne m’en souviens plus. Ou sinon, je te demandais à quoi tu réfléchissais. Peut-être. Je ne sais pas. » dit-elle très rapidement, sans respirer. Lorsqu’elle remplit enfin ses poumons, elle détourna la tête vivement, avec la soudaine envie de pleurer. Elle était ridicule.

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MessageSujet: Re: Let me break you once, I'll do twice - ft. Maggie   Let me break you once, I'll do twice - ft. Maggie Icon_minitimeMer 27 Mai - 18:59

Sa simple réaction à l’utilisation du mot sweetheart aurait suffi à faire sourire n’importe quel prédateur de son genre. Il aurait pu se donner bonne conscience, dire que, chez elle, il avait trouvé ça mignon mais non, pour lui, en toute honnêteté, ce n’était qu’une preuve d’ingénuité. Et l’ingénuité chez les filles, c’était un peu une mine d’or pour les types comme lui ; ça les rendait facilement manipulables, à la limite de l’idiotie, en faisant des proies bien faciles. Bien trop faciles pour le compétiteur hors pair qu’il était. Elle aurait pu perdre tout intérêt à ses yeux, comme de nombreuses avant elle, mais il y avait encore quelque chose chez elle qui l’intriguait, qui la sauvait de son mépris… Un semblant d’innocence qu’il n’avait plus trouvé depuis un moment chez une fille. Il en avait vues, pourtant, des demoiselles, et il ne pouvait que remarquer une chose ; certes, elles étaient de plus en plus jolies, apprêtées et maquillées comme des stars de cinéma, mais elles étaient aussi des sortes de mantes religieuses qui enchainaient presque autant les conquêtes que lui-même. Cela ne l’intéressait plus réellement. Maggie, elle, par contre, bien que jolie, se dissimulait sous des airs trop sages et des sourires timides qui était pour lui une sorte de nouveauté divertissante. Elle bredouille, bégaye et détourne le regard, visiblement embarrassée par le simple emploi d’un petit surnom affectueux, le genre de sobriquet que les filles qu’il rencontrait utilisaient souvent pour appâter le chaland. A-do-ra-ble. Ou presque. Il se moque, plutôt gentiment, lui demandant de répéter, bien conscient qu’elle n’a rien dit de très intelligible, mais qu’importe… « Tu connais Casey depuis longtemps ? » Sérieusement ? Il se retient de ricaner, ne retenant pourtant pas un petit sourire amusé. Pour lui, c’était un sujet aussi banal que de parler de la météo ou du cours de la Bourse. Sans intérêt. Mais il lui laisse le bénéfice du doute, elle a l’air bien trop perturbée par son petit numéro de charme pour raisonner intelligemment. « Enfin … C’était pas vraiment ce que j’avais dit. En fait, je sais plus ce que j’ai dit. Du tout. Et c’était probablement pas ça. Mais peut-être que ça l’était. Enfin, je ne m’en souviens plus. Ou sinon, je te demandais à quoi tu réfléchissais. Peut-être. Je ne sais pas. » Il reste un moment bouche bée devant tant d’informations et de mots mis à la suite sans la moindre respiration (et sans réel sens, soyons honnêtes !) mais il finit par éclater de rire en comprenant que c’est son état de stress qui la fait réagir ainsi. « Je crois que je n’avais jamais entendu quelqu’un parler aussi vite ! » ironise-t-il, amusé, en plongeant ses lèvres dans son verre. Il remarque au passage qu’elle ne boit pas d’alcool. Petite fille sage… Il repose son whisky, lisse machinalement sa chemise blanche fraichement repassée par Scarlett qui a, décidément, bien plus de talents qu’il n’en aurait jamais, et ses prunelles bleues se détournent un instant de la jeune femme pour vagabonder sur les alentours. Son regard passe sur Casey et Sage mais il voit bien que son meilleur ami est tout accaparé par la jeune demoiselle et il ne lui dédie même pas un regard. Il poursuit en balayant la piste de danse et ses iris azurés s’arrêtent sur une jolie rousse aux boucles parfaites et à la robe désespérément courte et ajourée. Son regard la toise, remonte de ses jambes jusqu’à son visage et, comme leurs prunelles se croisent l’espace d’un bref instant, elle lui dédie un petit signe de la main auquel il ne répond que par une légère inclination de la tête. Pas ce soir. Elle hausse les épaules, loin d’être vexée, se lançant déjà à la recherche d’un autre minet susceptible de lui plaire. Lui, il reporte son attention sur la jeune fille à ses côtés, daignant enfin répondre à sa question. « Casey et moi on se connait depuis… environ deux ans, je dirais… » Il se fend d’un sourire ravageur. « On est dans la même école… La LSOA. » ajoute-t-il en réponse à son regard interrogateur. Les artistes, ça a toujours son petit effet sur les filles, il en est bien conscient : combien de nanas a-t-il réussi à séduire simplement avec une chanson fredonnée à la guitare ? Il serait bien incapable de les compter… Il ne doute pas que cela ne fonctionne également avec la jeune femme qui semble si… romantique, idéaliste, fleur bleue ? Il suppose, mais il est persuadé de n’être pas très loin de la vérité. Quel âge a-t-elle d’ailleurs ? Elle semble jeune. Peut-être trop jeune pour lui… « Tu vas à quelle université ? » Façon plus ou moins subtile d’avoir une idée de son âge. Elle lui répond et il dissimule une légère moue ennuyée en comprenant qu’elle n’est pas majeure ou à peine. Ca explique sans doute la boisson sans alcool… Une nouvelle gorgée de son verre, savourant le liquide corsé qui vient brûler son œsophage. Jeune mais pas inintéressante et, à en juger de ses réactions de nymphe effarouchée, il est fort possible que tout cela ne soit nouveau pour elle. Une âme pure et immaculée ? Aussi rare que les licornes, par les temps qui couraient. Un défi à sa hauteur, en somme. Il pèse mentalement, une dernière fois, le pour et le contre et puis il finit par tout envoyer balader d’un revers mental. Au diable, les scrupules ! Il n’en avait jamais eu et il n’allait pas commencer ce soir. Il se penche vers elle, murmurant à son oreille pour qu’elle seule ne l’entende, malgré la musique un peu trop forte. « Tu veux toujours savoir à quoi je pensais ? » Il recule de quelques centimètres, attendant son assentiment, qu’elle finit par lui donner d’un mouvement de tête un peu trop poli à son goût, mais c’était sans nul doute ce qui faisait son charme. « Je me demandais si on t’avait déjà dit que tu étais super mignonne, Maggie ? » Il lui sert son plus beau sourire, celui qui fait fondre les filles, à tous les coups…
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MessageSujet: Re: Let me break you once, I'll do twice - ft. Maggie   Let me break you once, I'll do twice - ft. Maggie Icon_minitimeLun 1 Juin - 0:20



JESSE & MARGARET
❝ Let me break you once, I'll do twice ❞

Maggie, qui avait pourtant bien peiné à aligner quelques mots, finit par faire un monologue sans aucun sens. Comme à chaque fois dans cette situation, elle avait senti sa respiration s’échapper, lui manquer, tout simplement parce qu’elle n’y pensait pas. Elle ne pensait pas à respirer. Stupide, non ? Qui avait besoin de penser à remplir ses poumons d’air, alors que c’était l’un des éléments essentiels à la survie d’un être humain ? Normalement, c’était un réflexe, quelque chose à laquelle on ne devrait même pas avoir à penser. Mais elle, elle y était obligée, lorsqu’elle était gênée. Pour seule réponse, il éclatait de rire. Comment aurait-il pu en être autrement, alors qu'elle était au comble du ridicule ? Bien sûr qu'il se moquait. Elle laissa son regard détourné du sien, se contentant de continuer à se mordiller la lèvre inférieure, toujours ce tic de gêne, signe de son profond embarras. « Je crois que je n’avais jamais entendu quelqu’un parler aussi vite ! » finit-il par répondre, une fois son rire calmé. Elle baissa la tête, sentant les larmes menacer de couler. Elle se détestait, lorsqu’elle était comme ça. Elle se détestait, lorsqu’elle était en groupe. Elle se détestait, lorsqu’elle devait parler. Elle se détestait, lorsqu’elle était gênée. Ou peut-être qu’elle se détestait, tout court.  Profitant du fait qu'il ne la regardait plus, Maggie le détailla un peu plus. Il était mignon ... Ou pas. Elle n'en savait rien. Depuis quand est-ce qu'elle se posait ce genre de questions ? Enfin, elle s'en moquait qu'il soit mignon. Ce n'était pas quelque chose d'important. A l'exception du fait qu'elle comprenait, maintenant qu'elle avait réalisé qu'il était mignon, encore moins pourquoi il restait avec elle à leur table et s'entêtait à faire la conversation. Quoique non ... Enfin il ne faisait plus la conversation, à présent. Il était juste silencieux, toujours dans ses pensées. Elle se mordilla un peu la lèvre, alors qu'elle suivait son regard qui la guide vers une belle femme. Rousse, elle aussi - peut-être qu'il avait un petit faible pour les rousses ? - mais contrairement à elle, ses boucles étaient parfaites. Ses cheveux étaient parfaits, tout simplement. Ce n'était pas dans le style de Maggie de détailler les autres, mais ce soir ... Enfin, elle ne comprenait pas, tout simplement. Pourquoi est-ce qu'il n'allait pas la voir, elle ? Elle qui était magnifique, qui avait une robe qui la mettait en valeur, au lieu de la boudiner - bref, sa robe suivait sa mission de robe : elle mettait les jolies formes en valeur, pas les moches - et des jambes interminables. Pourquoi est-ce qu'il restait là, à ses côtés, alors qu'elle était à quelques pas de lui ? Pourquoi est-ce qu'il déclinait son invitation d'un signe de la tête, et qu'il reportait son attention sur l'adolescente ? Elle qui était pourtant si gauche, si maladroite. Qui parlait pour ne rien dire, au point de le faire rire. Elle qui était si imparfaite.

Adolescente qui, d'ailleurs, baissa immédiatement la tête, de peur qu'il puisse remarquer qu'elle le regardait quelques instants auparavant. Oh non, parce que si parler vite pour ne rien dire pouvait être gênant, ce ne serait rien s’il réalisait qu’elle le regardait, qu’elle l’épiait presque. Elle n’osait imaginer comment elle se sentirait, s’il le remarquait. « Casey et moi on se connait depuis… environ deux ans, je dirais… On est dans la même école… La LSOA. » dit-il dans un grand sourire, qui la fit immédiatement rougir, comme elle relevait un peu son visage pour le regarder à nouveau – après tout, elle avait une éducation, et il serait mal élevé de ne pas regarder la personne qui s’adressait à elle ; elle pouvait presque entendre sa mère le lui dire. Elle lui sourit en retour, avant de penser à prendre une inspiration. « Quelle spécialité ? » demanda-t-elle, timidement, avant de repenser à sa respiration. Voilà, question courte, efficace. Elle avait réussi. Elle n’avait pas commencé à parler des comédies musicales, du fait que Sage et elle connaissaient probablement toutes celles jouées à West End, au point d’en réciter les paroles par cœur – du moins, la concernant. Elle n’enchainait pas sur son amour infini pour Noah, à quel point il pouvait être talentueux et à quel point elle aimait l’entendre chanter. Non, elle avait réussi à ne sortir que deux petits mots, qui pourtant étaient clairs et explicites. Bref, elle avait réussi, et ne put s’empêcher de sourire face à ce constat. « Tu vas à quelle université ? » lui demanda-t-il ensuite, lui faisant froncer des sourcils. Pourquoi est-ce qu’il lui demandait ça ? Enfin, elle n’allait pas à l’université. Donc elle ne pourrait pas lui dire dans laquelle elle allait, puisqu’elle était encore lycéenne. Ou peut-être qu’il ne le savait pas. C’était possible aussi. Elle sentit sa gorge s’assécher, alors elle porta son verre à ses lèvres pour se désaltérer un peu – et pour ne pas montrer qu’elle mettait autant de temps pour répondre à une simple question comme la sienne ; là, au moins, elle avait une bonne excuse. « Je suis encore au lycée. Terminale. » finit-elle par répondre un peu trop rapidement. Mais bon, au moins, elle n’avait pas trop fait de digressions, cette fois-ci.

Ils restèrent silencieux un moment, et Maggie put enfin se détendre un peu. Voilà, le silence, c’était mieux. Bien mieux. Plus agréable, plus calme. Elle n’avait pas à analyser ce que l’autre lui disait. Que Diable, elle n’avait pas à se concentrer sur ce qu’il lui disait, déjà, et c’était beaucoup. Et tout simplement, elle aimait ça, ce silence. Bon, elle n’aimait pas vraiment la musique qui résonnait dans le bar, cela dit. Enfin, disons simplement que la musique … actuelle, n’était pas son style musical préféré. Elle déglutit, en le voyant s’approcher d’elle. Trop proche. Il était trop proche. Pourquoi était-il si proche ? « Tu veux toujours savoir à quoi je pensais ? » lui murmura-t-il à l’oreille, avant de se reculer un peu. Elle déglutit une nouvelle fois et, incapable de répondre tant sa gorge était serrée, elle acquiesça de la tête pour seule réponse. « Je me demandais si on t’avait déjà dit que tu étais super mignonne, Maggie ? » What ? Elle sursauta à ses mots, si vivement, qu’elle en renversa son verre. Elle ouvrit grand les yeux, en voyant son soda se renverser au sol, brisant son récipient par la même occasion. Puis porta sa main pour couvrir sa bouche, alors qu’elle voyait qu’il s’était à moitié renversé sur lui. Sans réfléchir, elle attrapa sa serviette, avant de commencer à l’essuyer. « Je suis désolée. Je suis désolée. Je suis désolée. » s’excusa-t-elle tout en s’activant, tentant de se rattraper. Ce qu’elle pouvait être idiote ! Pourquoi est-ce qu’elle était comme ça ? Enfin, pour répondre à sa question … Non, on ne le lui avait jamais dit. Elle se stoppa, en attendant sa voix, sa main toujours posée sur son … Oh. Mon. Dieu. Elle leva vivement sa main, reposant la serviette à présent trempée sur la table. « Je suis désolée. » murmura-t-elle, rouge pivoine, avant de se lever d’un bond, manquant de vaciller. Les larmes aux yeux, elle adressa un sourire désolé à Sage, avant d’attraper son sac et de prendre la direction de la sortie, une boule lui serrant l’estomac. Une fois à l’extérieur, elle commença à sécher les larmes qui s’échappaient pour rejoindre ses lèvres, avant de s’adosser contre le mur de l’établissement. Elle soupira longuement et alors qu’elle s’apprêtait à appeler son chauffeur pour qu’il vienne la récupérer, elle réalisa : son téléphone était resté sur la table.

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MessageSujet: Re: Let me break you once, I'll do twice - ft. Maggie   Let me break you once, I'll do twice - ft. Maggie Icon_minitimeVen 5 Juin - 0:01

C’est à son oreille qu’il susurre, vil serpent tentateur, comme le fut autrefois le diable dans le jardin d’Eden, cherchant à répandre son venin dans le cœur de la première femme. Il était ce reptile qui venait chuchoter à son oreille pour l’attirer sur des chemins bien loin d’être vertueux. C’était ce qui l’amusait, lui, de salir les jolies oies blanches comme elle. Parfois, il s’en voulait, terriblement, mais fort heureusement, ce sentiment de culpabilité ne durait que quelques secondes, et il en était bien heureux. Il ne manquerait plus qu’il se mette à éprouver des remords, maintenant, et le jeu serait fini. Tout y est, le parfait attirail du prince charmant, de ce sourire enjôleur à ce regard admiratif, en passant par ce murmure flatteur ; il a bien la technique pour faire s’enflammer les jouvencelles et, comme à chaque fois, ça fonctionne, bien au-delà de ses espérances… Elle sursaute vivement, lâchant son verre qui se brise sur le sol non sans s’être abondamment renversé sur son jean. Il grimace, un peu ennuyé de ce contretemps et surtout de ce pantalon qu’elle vient de ruiner, en même temps que sa soirée, d’ailleurs, car il n’est pas vraiment question qu’il reste, les cuisses trempées par le soda. Il n’a pas le temps de réagir de quelque façon que ce soit que, déjà, elle se saisit d’une serviette en papier et qu’elle entreprend d’essuyer, tentant maladroitement de réparer les dégâts qu’elle a causés. « Je suis désolée. Je suis désolée. Je suis désolée. » Il lève les yeux au ciel, mentalement ; c’était bien la moindre des choses. Pourtant, il trouve encore et toujours l’occasion de sourire, comme à son habitude. Il y avait des choses bien plus graves, dans la vie, qu’un simple soda renversé par inadvertance. Il ne peut s’empêcher de tressaillir à son tour, par réflexe, quand il sent sa main s’activer avec un peu trop d’entrain sur une partie de son anatomie qui, chez les hommes, était bien connu pour son extrême sensibilité. « WOW ! Easy tiger ! » lance-t-il sur le ton de la plaisanterie, sans pouvoir retenir un petit rire amusé, rire qui ne fit que s’accentuer en voyant sa gêne et le rougissement intempestif de ses joues. Bien sûr, elle retire aussitôt sa main et il en éprouverait presque une pointe de regret, mais ce n’est pas le genre de choses que l’on dit aux midinettes au premier rendez-vous, pas vrai ? « Je suis désolée. » Il ouvre la bouche pour lui dire que ce n’est pas grave et qu’il ne va pas s’offusquer pour si peu ; il était bien conscient qu’elle ne l’avait pas fait exprès, c’était sans doute ce qui rendait la chose d’autant plus intéressante à ses yeux. Il n’aurait plus manqué qu’elle lui adresse un regard concupiscent en l’essuyant pour qu’il la considère avec mépris et qu’il parte à la recherche d’une autre compagnie. Mais non, elle ne commettait pas d’impairs, en tous cas, pas pour l’instant, et elle trouvait encore plus d’intérêt à ses yeux. Il aurait voulu lui dire quelque chose de rassurant mais la jeune fille ne lui en laisse pas le temps, se levant d’un bond, attrapant son sac avant de se ruer vers la sortie, comme si elle avait eu le diable aux trousses. Vraiment ? Certes, il se montrait souvent odieux avec la gente féminine mais, aux dernières nouvelles, il n’en avait encore jamais mangé aucune (en tous cas pas sans son consentement avisé et explicite, bien entendu !) alors la réaction lui apparaissait un peu disproportionné. Il hésite un moment à la suivre avant de remarquer le téléphone dernier cri qu’elle a laissé sur la table, dans sa fuite. L’idée de le vendre à un bon prix lui traverse furtivement l’esprit mais, finalement, il l’attrape, pianote rapidement dessus avant de le fourrer dans sa poche et de se diriger, à son tour, vers la sortie. Il ne prévient pas Casey, après tout, ce dernier a l’habitude de le voir disparaitre inopinément et il est, de toute façon, bien trop occupé avec la jeune demoiselle à ses côtés. Sortant du bar, il tombe quasiment tout de suite sur Maggie et il reste un instant interdit en la voyant sécher les larmes qui dévalent sur ses joues. Ben quoi ? Il n’avait encore rien fait ! A pas lents, il s’approche, sortant le téléphone de la jeune femme de sa poche pour le lui tendre, l’air de rien. « Tiens. T’es partie tellement vite qu’t’as oublié ça. » commence-t-il en laissant tomber l’objet dans les mains de la jeune lycéenne. « Je t’ai laissé mon numéro, dedans. Tu le trouveras quelque part à la lettre J. » ajoute-t-il avec un sourire enjôleur, feignant de n’avoir pas remarquer les sillons de pleurs encore présents sur sa peau. « Pourquoi t’es partie aussi vite, dis ? » interroge-t-il, sincèrement curieux de cet étrange comportement. « Si tu crois que tu es la première à faire semblant de renverser ton verre sur moi pour m’attoucher sexuellement, permets moi de te dire que tu te trompes. Lourdement. » achève-t-il dans un petit rire qui, il l’espère, achèvera de détendre l’atmosphère. Il jette un coup d’œil aux alentours, sans doute à la recherche de quelqu’un qui serait venu la récupérer pour la reconduire chez elle mais il n’aperçoit personne alors il esquisse une moue ennuyée. « Tu veux que je te raccompagne ? A pieds, hein, qu’on soit d’accords tout de suite, je n’ai pas de voiture ! » Un sourire amusé comme il la regarde avec une lueur moqueuse dans les prunelles. Il aurait sans doute pu la trouver touchante, s’il n’avait pas été autant blindé émotionnellement. Sa goujaterie ne l’empêchait toutefois pas d’aimer les femmes, sincèrement, et de ne pas vouloir qu’il leur arrivât du mal, comme ça avait été le cas pour sa mère. Voilà pourquoi il préférait ne pas la laisser seul dans cette rue avant de savoir qu’elle rentrerait chez elle entière. « Promets-moi juste que tu ne vas pas essayer de me faire le coup de la panne dans un endroit paumé au milieu de nulle part ! Oh wait… » blague-t-il à nouveau, dans un rire cristallin.
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MessageSujet: Re: Let me break you once, I'll do twice - ft. Maggie   Let me break you once, I'll do twice - ft. Maggie Icon_minitimeVen 5 Juin - 9:04



JESSE & MARGARET
❝ Let me break you once, I'll do twice ❞

Maggie se sentait gênée, comme si elle n’était pas à sa place, à cette table. Oh, sa meilleure amie était là, mais … enfin, Sage était avec Casey, il y avait une raison à sa présence ici. Elle ? Non, aucune. Jamais elle ne serait venue dans un bar, en plein Soho, si cela n’avait tenu qu’à elle. Non, elle aurait probablement passé son samedi soir devant un film ou une représentation filmée d’une de ses comédies musicales favorites. Jamais elle ne serait venue ici, jamais elle ne se serait retrouvée à cette table, jamais elle n’aurait été en présence de ce Jesse qui la mettait étrangement mal à l’aise – enfin, plus qu’elle ne l’était d’habitude en présence de personne qu’elle ne connaissait pas, cela va sans dire – sans qu’elle n’en connaisse la raison. Elle jeta un rapide coup d’œil à Sage, se rappelant pourquoi elle était là : son amie avait eu besoin de soutien. Maggie ne savait pas exactement ce qu’il se passait entre les deux, mais Sage avait l’être d’être heureuse d’être là, et c’était l’essentiel. Ou du moins, elle pensait que c’était l’essentiel, jusqu’à ce que Jesse la prenne par surprise, avec ses mots totalement hors de propos. Son cœur manqua un battement, puis encore un, devenant étrangement irrégulier, avant de se mettre à cogner fortement contre sa poitrine. Dans un geste vif, qu’elle ne contrôla pas vraiment, sa main cogna son verre, qui tomba par terre dans un bruit sourd, non sans se renverser sur le pantalon du jeune homme à ses côtés, précurseur de son trouble en premier lieu. Par réflexe, elle attrapa la serviette qui trainait sur la table, commençant à l’essuyer, sans cesser de s’excuser, encore et encore. Et si le rouge commençait déjà à colorer ses joues, ce ne fut rien en comparaison lorsqu’elle entendit un « WOW ! Easy tiger !» dans un petit rire. Elle fronça des sourcils, pas certaine de comprendre. Puis elle comprit. Elle retira vivement sa main, sentant la honte la submerger. Elle était ridicule, elle était pathétique, elle devait rentrer. Elle ne pouvait pas rester là. Elle s’humiliait toute seule. Elle était un spectacle de cirque, un vrai clown improvisé, amusant la galerie – ou l’amusant lui plutôt, ce qui était pire encore, sans qu’elle ne sache réellement pour quelle raison – contre son gré. Maggie se détestait, en cet instant. Tout en elle la honnissait, qu’il s’agisse de son incapacité à sortir plus de trois mots sans être nerveuse, à parler pour ne rien dire et sans respirer, ou ses gestes plus que maladroits et déplacés. Elle n’était pas le genre d’adolescente qui s’aimait particulièrement. Elle n’était pas de celles qui s’admiraient dans le reflet de la glace, se répétant à quel point elle pouvait être la meilleure, à quel point elles étaient belles et intelligentes. Non, Maggie n’était pas de ces adolescentes qui s’aimaient. Mais jamais elle n’avait eu autant honte d’elle-même. Non, même lorsqu’elle s’était montrée ridicule en présence de Noah, l’autre jour au parc. Même lorsque Charles avait dû intervenir pour lui sauver de se faire renverser par une voiture, simplement parce qu’elle s’était perdue dans ses pensées. Jamais. Jusqu’à ce jour, ce soir. Sans réfléchir et prestement, elle attrapa son sac avant de sortir rapidement du bar, manquant de tomber à plusieurs reprises – fichus talons ! Puis le nouveau constat fut celui de trop pour ses nerfs, et elle craqua, comme elle réalisait que dans sa hâte, elle avait laissé son téléphone sur la table et qu’elle ne pourrait pas appeler son chauffeur pour rentrer chez elle – ou non sans s’humilier davantage en rentrant à l’intérieur.

Elle ne saurait dire combien de temps elle resta ainsi, pleurant silencieusement, adossée contre le mur du bar. Elle avait beau essuyer ses larmes qui coulaient, d’autres revenaient immédiatement les remplacer, sillonnant son visage sur leur passage. « Tiens. T’es partie tellement vite qu’t’as oublié ça. » Elle sursauta en entendant sa voix, avant de tendre sa main pour récupérer son dit téléphone. Elle marmonna un « Merci » qui resta coincé au milieu de sa gorge. Elle renifla un peu, tachant de se montrer discrète pour cesser cette humiliation qui ne semblait pas vouloir prendre fin. « Je t’ai laissé mon numéro, dedans. Tu le trouveras quelque part à la lettre J. » reprit-il alors. Elle déglutit lentement, reportant son regard interloqué sur lui. Elle ne comprenait pas. Pourquoi est-ce qu’il lui avait laissé son numéro ? Enfin … Elle était ridicule. Il y avait des femmes bien plus belles et intéressantes qu’elle dans ce bar. Pourquoi est-ce qu’il n’allait pas les voir ? Pourquoi est-ce qu’il était venu la rejoindre, à l’extérieur ? Et pourquoi diable lui avait-il donné son numéro ? Elle n’arrivait pas à comprendre … Ou alors, peut-être lui inspirait-elle de la pitié ? C’était une forte possibilité, aussi. Peut-être avait-il compris qu’elle était plus que débutante dans ce domaine et il l’avait prise en pitié. « Pourquoi t’es partie aussi vite, dis ? » lui demanda-t-il, la faisant foncer des sourcils. Est-ce que ce n’était pas évident ? Elle n’avait cessé de s’humilier encore et encore. Maggie n’était pas masochiste, elle ne prenait pas du plaisir en souffrant de la sorte. « Si tu crois que tu es la première à faire semblant de renverser ton verre sur moi pour m’attoucher sexuellement, permets moi de te dire que tu te trompes. Lourdement. » Nouveau froncement de sourcils en entendant son rire. Elle se mordilla la lèvre, baissa légèrement la tête. Est-ce qu’il essayait de détendre l’atmosphère ? Est-ce qu’il plaisantait ? Ou est-ce qu’il croyait réellement qu’elle l’avait fait exprès ? Oh mon Dieu. Il croyait peut-être qu’elle avait prévu de faire ça, simplement pour le toucher. Elle secoua la tête de droite à gauche, vivement, en signe de négation. « J’ai pas fait ça pour … Enfin je … J’ai pas fait exprès … Je voulais pas … Je suis désolée … » balbutia-t-elle, sentant de nouveau les larmes lui monter aux yeux.

Elle resta silencieuse un moment, l’observant en se mordillant la lèvre inférieure. Elle ne savait pas quoi faire, maintenant. Ou quoi dire. Elle avait l’impression que peu importait ce qu’elle pourrait bien tenter, elle tomberait à côté une nouvelle fois. Triturant ses doigts entre eux, elle ouvrit la bouche, avant de la refermer immédiatement. Non, vraiment, elle ne savait pas quoi lui dire. Elle était comme tétanisée, paralysée par son intimidation. « Tu veux que je te raccompagne ? A pieds, hein, qu’on soit d’accords tout de suite, je n’ai pas de voiture ! » Elle le regarda une nouvelle fois, avant de baisser les yeux en croisant son regard, le rouge lui montant aux joues à nouveau. Non, elle n’avait pas besoin qu’il la raccompagne. Enfin … Elle n’avait qu’à appeler un numéro et son chauffeur viendrait la chercher. Elle ne voulait pas le déranger … Mais en même temps … Enfin il proposait, c’était que cela ne le dérangeait pas tant que ça, non ? Trop de questions tournaient dans sa tête, alors qu’elle ne savait pas quoi penser. Pourquoi devait-elle tout le temps analyser ce qu’on lui disait, manquant ainsi toujours d’impulsivité ? Elle lâcha un petit soupir, avant de se passer une main dans les cheveux. « Promets-moi juste que tu ne vas pas essayer de me faire le coup de la panne dans un endroit paumé au milieu de nulle part ! Oh wait… » ria-t-il, la faisant lâcher un rire à elle aussi – probablement le premier de la soirée. Peut-être qu’elle pourrait accepter. Et puis … Si c’était à nouveau gênant, elle trouverait bien un taxi quelque part, non ? Enfin, clairement, elle n’allait pas accepter pour ensuite appeler son chauffeur dix minutes plus tard, ce serait le comble de l’embarras – enfin non, ce serait toujours moins embarrassant que ce qu’elle venait tout juste de vivre, mais tout de même, ce serait gênant. « Je veux bien, oui … Si ça ne te dérange pas … » commença-t-elle timidement, avant de reprendre. « Enfin … J’habite assez loin d’ici donc … Je ne veux rien t’imposer … » Elle remit une de ses mèches de cheveux derrière son oreille, avant de se décaler un peu du mur, un peu vivement. Probablement un peu trop, puisqu’elle vacilla rapidement, devant se retenir à son bras pour ne pas tomber, se rapprochant un peu trop de lui pour son bien. « Désolée. » murmura-t-elle en détourna le regard, avant de s’éloigner un peu, et de commencer à avancer.

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MessageSujet: Re: Let me break you once, I'll do twice - ft. Maggie   Let me break you once, I'll do twice - ft. Maggie Icon_minitimeMar 7 Juil - 0:43

Il tente de plaisanter, pour détendre l’atmosphère et aussi parce qu’il est plutôt bon pour faire rire les filles. Et puis, il parait que femme qui rit…, enfin vous connaissez la suite, alors… Quoiqu’il en soit, Maggie avait bien besoin de se détendre un peu, à en juger son air crispé et ses réactions hésitantes, comme s’il était une sorte de star qu’elle aurait adulé et en face duquel elle n’aurait pas su se comporter normalement. Il n’avait pourtant rien fait de particulier pour la mettre mal à l’aise, enfin presque pas. Il avait juste joué un jeu de séduction un peu trop direct, certes, mais il n’était pas vraiment habitué à ce qu’on lui réponde avec autant d’emprunt que de candeur. C’était sans nul doute ce qui le poussait à continuer ; elle était différente, dans le bon sens du terme. Il mourrait d’envie de la découvrir plus encore et de faire tomber une à une toutes ses barrières. Ca pouvait paraitre inquiétant, certes, mais il était animé par une soif morbide de défi. Et cette fille en était un, de défi. Elle rougit, il sourit de plus belle, se mordillant la lèvre. Elle n’était pas comme les autres filles de son âge, qui n’aurait sans doute pas manqué de jouer les pin-up en obtenant un peu d’attention d’un type plus vieux. Non, elle demeurait sage et timide ; clairement, elle devait manquer d’expérience dans le domaine et ça ne la rendait que plus intéressante à ses yeux. Il n’avait jamais eu la chance, ni le plaisir de sortir avec une oie blanche et pure, - il fallait dire qu’il n’y en avait plus beaucoup, à notre époque -, mais il mourrait d’envie de lui apprendre tout ce qu’il savait. Et de se débarrasser d’elle, ensuite. Elle consent enfin à rire à l’une de ses énièmes plaisanteries et il lui répond par un sourire tendre, créant l’illusion parfaite du gentleman. Il lui propose de la raccompagner, chevalier servant, mais à pied, en cause d’un évident manque de moyens financiers. « Je veux bien, oui… Si ça ne te dérange pas… » Il lui dédie son plus beau sourire, se fendant d’un « Comment cela pourrait-il me déranger ? » ravageur. « Enfin… J’habite assez loin d’ici donc… Je ne veux rien t’imposer… » Il la regarde mettre en place une mèche de cheveux rebelle derrière son oreille et il ne peut s’empêcher de trouver ça charmant, même adorable dans le sens enfantin du terme. Elle s’écarte subitement du mur et vacille dangereusement, se rattrapant de justesse à son bras et faisant preuve d’une proximité qui semble la mettre terriblement mal à l’aise, comme elle s’éloigne presque aussitôt en s’excusant. « Désolée. » murmure-t-elle en détournant le regard, avec une timidité qu’il trouverait presque touchante s’il n’avait pas déjà des idées peu catholiques derrière la tête. « Ne le sois pas… » souffle-t-il en la rattrapant alors qu’elle a déjà entamé la marche vers sa demeure. « Ce n’est pas désagréable d’être si proche d’une aussi jolie demoiselle, tu sais ? » Joignant le geste à la parole, il se place à côté d’elle, son épaule touchant la sienne, l’air de rien, si innocent en apparence qu’on lui donnerait sans doute le bon dieu sans la moindre confession. Et une jeune fille aussi naïve et prude ne dérogerait pas à la règle ; elle rêvait sans doute de prince charmant, de romantisme, comme dans les contes de fées, et il était plus que disposé à lui vendre le rêve dont elle avait besoin, à lui jeter mille et une paillettes aux yeux, si cela pouvait lui permettre d’obtenir ce qu’il voulait d’elle. Il ne reculerait devant rien. Ils marchent un long moment en silence, sans d’autre son que le bruit de leur pas sur le trottoir et puis, finalement, il tire une cigarette de son paquet, l’allumant au coin de ses lèvres sans pour autant lui en proposer une ; il l’estime trop sage pour cela et il a sans doute raison. Les volutes de fumée s’envolent dans les airs et puis, finalement, il reporte son attention sur la jeune lycéenne, se fendant d’un sourire enjôleur. « Alors, Maggie, tu habites où au juste ? » Il a un petit sourire en coin avant de poursuivre. « Ca ne me dérange en aucun cas de marcher jusqu’à l’autre bout de la ville mais j’aimerais autant me préparer psychologiquement à la distance à parcourir. » Surtout s’il allait devoir la refaire dans le sens inverse pour rentrer chez lui car, entre nous, il doutait fort que la jeune fille l’invite à dormir chez elle dès le premier soir. Et, bien entendu, il espérait qu’elle ne le fasse pas. Quelle déception ça aurait été pour lui, sinon ! Il acquiesce à sa réponse, jetant sa clope sur le pavé d’une pichenette. Certes, c’était loin, très loin même et il mettrait sans doute des heures pour rentrer (il n’y avait plus de moyens de transport à cette heure tardive) mais qu’importait, le jeu en valait sans nul doute la chandelle. « Donc… Tu es encore au lycée, pas vrai ? Je ne l’aurais jamais deviné, tu es bien plus jolie que la plupart des lycéennes que j’ai pu rencontrer. » A nouveau, il se fend d’un sourire enjôleur et résolument séducteur, distillant les compliments l’air de rien, sans en avoir l’air. « J’ai une petite sœur qui attend avec impatience de rentrer au lycée. Personnellement, j’aimerais que ça arrive le plus tard possible : elle est l’amour de ma vie et je ne suis pas prêt pour ça. » ajoute-t-il dans un petit rire cristallin. Certes, c’était mal de se servir de son amour pour sa sœur comme arme de séduction mais, après tout, il n’avait pas menti ! « Y a-t-il un petit ami dont je devrais être jaloux ? » Un moyen comme un autre de tâter le terrain…
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MessageSujet: Re: Let me break you once, I'll do twice - ft. Maggie   Let me break you once, I'll do twice - ft. Maggie Icon_minitimeSam 11 Juil - 0:06



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❝ Let me break you once, I'll do twice ❞

Une chose était certaine : Maggie enchainait les gaffes, les unes après les autres, depuis le moment où il avait croisé son chemin. Elle se demandait pourquoi est-ce qu’il continuait de rester à ses côtés, allant même jusqu’à lui proposer de la raccompagner chez elle. Enfin, n’était-ce pas étrange qu’il fasse cela, alors qu’elle ne cessait de s’humilier depuis le début ? Peut-être qu’elle l’amusait. Peut-être avait-il passé une journée morose, et elle se dévoilait être un bon divertissement, pour lui. Elle n’en savait rien, en fait. Mais elle ne comprenait vraiment pas pourquoi il se montrait si avenant avec elle. Elle n’avait rien fait pour mériter son attention et sa gentillesse, pourtant. Finalement, tomber dans ses bras, au sens littéral du terme, n’était pas bien étonnant, vu comment la soirée avait débutée. Elle n’arrivait toujours pas à croire l’humiliation qu’elle venait de se faire subir. Comme si renverser son verre sur lui n’était pas suffisamment humiliant comme ça, elle avait dû l’essuyer sur cette partie … intime, avant de réaliser ce qu’elle faisait. Elle-même ne comprenait pas ce qu’il se passait de mal chez elle. Enfin, il était vrai que Maggie n’était pas des plus à l’aise en société, ou en présence de quelqu’un qu’elle ne connaissait pas. Déjà lorsqu’elle connaissait bien les personnes, elle était toujours un peu gênée lorsqu’il s’agissait de faire la conversation. Il n’y avait qu’à voir avec Nate, par exemple. Lorsqu’ils étaient ensemble – et ils l’étaient souvent, puisqu’il était son meilleur ami, et son petit ami aussi, en quelque sorte, du moins, aux yeux de leurs camarades – elle avait du mal à ne pas être gênée, quelques fois. Pourtant, Nate était l’une des rares personnes avec qui Maggie était à peu près elle-même. Bien sûr, elle avait toujours un peu peur, aussi, mais moins. Parce qu’elle n’avait pas l’impression qu’il la jugerait, et c’était un sentiment très plaisant pour elle. Il était, d’ailleurs, la seule personne devant qui elle avait osé chanter et jouer une chanson de sa création. Même devant Sage, elle n’y arrivait pas. Alors autant dire qu’avec un inconnu, il ne fallait pas trop lui en demander.

Alors après s’être excusée de s’être agrippée à lui pour ne pas tomber, elle commença à prendre la direction de chez elle. Elle ne savait pas pourquoi elle avait accepté. Ils risquaient d’être ensemble pendant un long moment, et ses pieds lui faisaient déjà atrocement mal. Pourquoi avait-elle écoutée Sage lorsqu’elle lui avait dit de mettre des talons ? Elle ne savait pas marcher avec et, en plus, elle avait toujours l’impression que ses pieds finiraient en sang une fois qu’elle les retirerait. « Ne le sois pas…» murmura-t-il en la rattrapant. « Ce n’est pas désagréable d’être si proche d’une aussi jolie demoiselle, tu sais ? » reprit-il, la faisant lentement déglutir, comme il se rapprochait d’elle et collait presque son épaule à la sienne. Elle ne comprenait pas pourquoi il lui parlait ainsi. Enfin … Elle n’était même pas jolie. Alors pourquoi continuait-il de se montrer aussi gentil ? Elle ne répondit rien d’autre qu’un petit sourire – qui ressemblait plus à une grimace d’embarras qu’à un sourire, en fait – avant de se concentrer sur sa respiration. Maggie était capable d’oublier de respirer, lorsqu’elle était gênée. Elle se sentait à chaque fois stupide et empotée, lorsque cela lui arrivait. Après tout, qui oubliait quelque chose d’aussi important que de respirer ? Respirer était ce qui permettait de vivre. Oublier de respirer, alors que c’était un réflexe, pourtant, que de laisser ses poumons se remplir d’air … Qui pouvait être assez stupide pour ça ? Elle, apparemment. « Alors, Maggie, tu habites où au juste ? Ca ne me dérange en aucun cas de marcher jusqu’à l’autre bout de la ville mais j’aimerais autant me préparer psychologiquement à la distance à parcourir. » Elle se mordilla la lèvre, un peu gênée de ne pas y avoir pensé. Enfin, elle l’avait prévenu qu’elle habitait loin, en même temps. Et n’avait pas voulu le déranger, pour cette raison, malgré sa proposition. Mais elle n’avait pas dit où elle habitait, exactement. Peut-être que, pour lui, loin voulait dire une trentaine de minutes de marche, et pas le triple ? Peut-être pouvait-elle lui donner un quartier au hasard, plus proche de celui-ci. Ensuite, elle ferait semblant de rentrer quelque part et appellerait son chauffeur pour qu’il vienne la chercher. Mais comment pourrait-elle rentrer quelque part, si elle ne savait pas où ? Elle lâcha un discret soupir, avant de se résigner à dire la vérité. « Mayfair ? » murmura-t-elle, un peu hésitante quand même. Elle le regarda jeter sa cigarette, n’ayant même pas réalisé qu’il en avait allumée une. Il faudrait qu’elle parle. Qu’elle fasse la conversation. Au lieu de rester dans son silence, dans ses pensées. Le problème était qu’elle ne savait pas quoi dire, en fait. Elle ne savait jamais quoi dire. Et si elle disait quelque chose qui ne conviendrait pas ? Ou quelque chose de totalement inintéressant. « Donc… Tu es encore au lycée, pas vrai ? Je ne l’aurais jamais deviné, tu es bien plus jolie que la plupart des lycéennes que j’ai pu rencontrer. » Son cœur manqua un battement, comme elle sursautait presque en entendant ses paroles. Pourquoi continuait-il à dire qu’elle était jolie ? Elle se mordilla la lèvre inférieur, baissant un peu la tête. « J’ai une petite sœur qui attend avec impatience de rentrer au lycée. Personnellement, j’aimerais que ça arrive le plus tard possible : elle est l’amour de ma vie et je ne suis pas prêt pour ça. » Elle prit le risque de lever sa tête vers lui, dans un sourire attendri – oui, relever la tête du bitume était assez dangereux, connaissant sa maladresse. « Y a-t-il un petit ami dont je devrais être jaloux ? » finit-il par lui demander, la faisant réellement sursauter, cette fois-ci, tant elle ne s’était pas attendue à cette question.

Elle ouvrit la bouche, avant de la refermer, incapable de savoir quoi répondre. Elle déglutit, gênée. Elle ne pouvait pas dire non. Elle n’en avait pas le droit. Et si quelqu’un apprenait qu’elle n’était pas avec Nate ? Mais en même temps … « Non. Je … Je … Je n’en ai pas. » balbutia-t-elle, rebaissant la tête. Elle se remit une mèche de cheveux en place, sentant les larmes lui monter aux yeux. Elle aurait du dire oui. Enfin après … Jesse n’était pas au lycée avec eux. Alors pourquoi irait-il dire aux autres élèves qu’elle n’était pas avec Nate ? Il ne connaissait même pas Nate, après tout. Faire la conversation. Il fallait qu’elle fasse la conversation. Et qu’elle arrête ce silence gênant. Tout en pensant à respirer. Tout en restant calme. Elle inspira, puis expira doucement, lentement, avec précaution presque. « Ta sœur s’appelle comment ? » demanda-t-elle, relevant sa tête vers lui une nouvelle fois. Voilà, parler de sa sœur était un bon sujet de conversation. Il venait, après tout, de lui dire qu’elle était l’amour de sa vie. Alors en parler ne pouvait être qu’une bonne idée, non ? Elle acquiesça à sa réponse, avant de reprendre, dans un petit sourire. « C’est joli. Elle a quel âge ? » Elle manqua une nouvelle fois de tomber, se sentant un peu glisser, et se rattrapa à son bras, qu’elle décida finalement de garder. Malgré sa gêne ambiante, c’était ça ou elle devrait retirer ses chaussures, et elle ne voulait pas imaginer la réaction qu’aurait sa mère si elle la voyait rentrer pieds nus. « Je suis fille unique.  » Inspirer. Expirer. Voilà Maggie, c’est bien. « J’aurais bien aimé avoir un petit frère ou petite sœur, je pense. » Même exercice, qu’elle réussit à faire une nouvelle fois. « Mes parents sont rarement à la maison. Juste moi. Donc … oui, j’imagine que cela aurait été bien. » Elle ne s’en sortait pas si mal que ça, finalement. Enfin, ce n’était pas bien intéressant, ce qu’elle lui disait. Mais au moins, elle parvenait à parler tout en respirant en même temps. Il y avait du progrès, déjà. Elle se stoppa, avant de se mordiller la lèvre en le regardant. « Je te plais ? » demanda-t-elle, subitement, sentant son cœur se mettre à tambouriner dans sa poitrine. « J’essaye de comprendre pourquoi tu n’arrêtes pas de dire que je suis jolie. Alors que je ne le suis pas. Pas comme cette fille qui était sur la piste de danse, tout à l’heure. Et puis … Tu m’as suivi dehors, malgré tout. Et tu m’as donné ton numéro de téléphone. Et là, tu me raccompagnes chez moi. Et j’arrive pas à comprendre pourquoi. Je … Je comprends pas, pourquoi tu es gentil comme ça. Pas que ça me dérange. Je pense que tu me plais aussi. Ça expliquerait pourquoi je suis autant nerveuse. Et pourquoi j’arrête pas de parler. Comme maintenant. Et que je dise quelque chose comme « tu me plais ». Je dis jamais ce genre de choses. Non. D’ailleurs je parle pas vraiment généralement. Sauf quand je suis nerveuse. Et je pense que tu me rends nerveuse. Je vais me taire. Maintenant. Et respirer, aussi, ça me ferait du bien. » Sur ces mots, elle laissa enfin ses poumons se remplir d’air, comme ses joues la brûlaient déjà, signe de son profond embarras.
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MessageSujet: Re: Let me break you once, I'll do twice - ft. Maggie   Let me break you once, I'll do twice - ft. Maggie Icon_minitimeMar 14 Juil - 1:55

Mayfair, ce n’était vraiment pas la porte à côté, il en était bien conscient, et ça lui ferait un long bout de chemin pour rentrer mais soit, il était disposé à le faire. Peut-être qu’il se contenterait juste de dormir sur un banc de ce beau quartier cette nuit, il ne risquait pas de lui arriver grand-chose du côté de Mayfair, pas vrai ? Maggie reste obstinément les yeux fixés sur le sol comme si elle avait peur qu’il ne la dévore si elle venait à croiser son regard et il ne peut réprimer une moue boudeuse en la voyant si réticente. Quoi, il ne lui plaisait pas, c’était ça ? Ce serait bien la première fois, tiens ! Elle ne daigne enfin relever le visage vers lui que lorsqu’il mentionne sa petite sœur ; c’était une carte maitresse avec les filles, parler de Scarlett. Elles louaient toutes l’amour fraternel fort et indivisible et, s’il était capable d’aimer autan sa sœur alors il devait être capable de les aimer, elles aussi, voilà ce qu’elles se disaient et, bien entendu, loin de lui l’idée de les détromper. Profitant de cette infime petite victoire, il s’enhardit, lui posant la question qui fâche, celle d’un éventuel petit ami ; autant éviter de perdre son temps tout de suite, Maggie ne semblait, de toute façon, définitivement pas le genre de filles à tromper son copain ou à le laisser tomber pour un autre. Elle semblait bien trop sage et romantique pour ça, selon son propre point de vue. « Non. Je… Je… Je n’en ai pas. » Une excellente nouvelle, il n’aurait donc pas à éliminer une quelconque concurrence et ça ne faisait que confirmer ce qu’il pensait d’elle. Il l’observe avec attention, attentif du moindre de ses gestes comme autant d’indices pour lui permettre de la séduire en un temps record. Il voit bien qu’elle essaie de se calmer en respirant avec maitrise et il ne peut retenir un léger sourire amusé. « Ta sœur s’appelle comment ? » Il lui dédie un sourire ravageur avant de répondre, sur ton ravi. « Scarlett. Ma mère était fan de Gone with the Wind… » explique-t-il dans un sourire rêveur comme repenser à sa mère ne peut que le rendre nostalgique… « C’est joli. Elle a quel âge ? » « Douze ans… » répond-il à mi-voix, pas certain que cela ne l’intéresse vraiment ; elle cherche juste à faire la conversation et à limiter les blancs et les moments gênants. Il ne peut pas vraiment lui en vouloir. Elle manque une nouvelle fois de tomber, se rattrapant à son bras pour finalement décider de le garder et il ne dit rien, la laisse faire, bien conscient qu’elle a du mal à marcher en chaussures à talons. « Je suis fille unique. J’aurais bien aimé avoir un petit frère ou petite sœur, je pense. Mes parents sont rarement à la maison. Juste moi. Donc… oui, j’imagine que cela aurait été bien. » Il lui adresse un sourire compréhensif, plutôt doux. L’espace d’un instant, il pense à lui dire que lui n’a pas de parents et que ce n’est pas une sinécure non plus mais il préfère remettre l’histoire tragique de son enfance à plus tard. Soudainement, elle s’arrête, se plante au milieu du chemin et lui demande, de but en blanc, comme un cheveu sur la soupe. « Je te plais ? » Il hausse un sourcil, retenant le léger rire qui menace de franchir ses lèvres. Il ne savait pas vraiment d’où venait cette question mais elle ne lui déplaisait pas, bien au contraire il n’était pas contre le fait de rentrer dans le vif du sujet plus rapidement. Pour autant, il ne répond pas de suite, la laissant exprimer ce qu’elle a sur le cœur. « J’essaye de comprendre pourquoi tu n’arrêtes pas de dire que je suis jolie. Alors que je ne le suis pas. Pas comme cette fille qui était sur la piste de danse, tout à l’heure. Et puis… Tu m’as suivi dehors, malgré tout. Et tu m’as donné ton numéro de téléphone. Et là, tu me raccompagnes chez moi. Et j’arrive pas à comprendre pourquoi. Je… Je comprends pas, pourquoi tu es gentil comme ça. Pas que ça me dérange. Je pense que tu me plais aussi. Ça expliquerait pourquoi je suis autant nerveuse. Et pourquoi j’arrête pas de parler. Comme maintenant. Et que je dise quelque chose comme « tu me plais ». Je dis jamais ce genre de choses. Non. D’ailleurs je parle pas vraiment généralement. Sauf quand je suis nerveuse. Et je pense que tu me rends nerveuse. Je vais me taire. Maintenant. Et respirer, aussi, ça me ferait du bien. » Wow. Ça c’était un long discours, pour sûr. Il la regarde reprendre son souffle (et il peut aisément comprendre qu’elle en soit en manque) et puis, il finit par éclater d’un rire cristallin, amusé mais pas moqueur, comme ses prunelles bleues se plantent dans les siennes. « Maggie… » Son index se pose sous son menton, lui faisant relever le visage vers lui, avec un sourire rassurant et doux. « Tu es jolie. Dans ta façon de te comporter, dans tes manières un peu maladroites et même si tu parles trop. Ne laisse personne te dire le contraire… » Ses doigts glissent de son menton à son oreille, remettant une mèche de cheveux auburn derrière son oreille. « Cette fille, sur la piste de danse… Ce n’est pas le genre de filles que je cherche. Avoir quelqu’un pour une seule nuit tout en sachant que la moitié de Londres a fait de même ne m’intéresse pas vraiment… » Ses phalanges redescendent de son oreille à sa main, saisissant ses doigts entre les siens avec douceur et exerçant une légère pression, comme il se rapproche doucement pour murmurer à son oreille, dans un souffle tendre. « C’est justement parce que tu ne leur ressembles pas, que tu me plais… » Voilà, c’était dit et ça avait au moins le mérite de répondre à sa question. Bien sûr qu’elle lui plaisait, au-delà du défi qu’elle représentait, qui pouvait nier qu’elle était jolie avec ses boucles acajou et son regard timide ? Clairement, toutefois, ils n’étaient pas du même monde et c’était davantage ce fait qui risquait de faire obstacle, il en était persuadé. Il n’était cependant pas encore temps de s’inquiéter pour cela ; il fallait juste faire battre son myocarde avec suffisamment de force, faire monter suffisamment l’adrénaline pour lui laisser l’esprit étourdi, les jambes flageolantes et le cœur épris. Car contre un cœur amoureux, l’on ne peut rien et Jesse, à sa manière, pouvait être un véritable prince charmant de contes de fées, comme Maggie devait sûrement les rêver. Un vrai prince, oui, jusqu’à ce qu’il ait obtenu ce qu’il souhaitait et qu’il ne redevienne un crapaud comme un autre, sans royaume ni couronne. Finalement, ses lèvres quittent l’oreille de la belle pour glisser un peu plus bas comme il recule son visage, déposant sur ses lèvres à elle un baiser aussi tendre que chaste. Il n’essaie pas d’en faire trop, tout comme ses mains ne se baladent pas sur elle ou que sa langue n’essaie pas de venir caresser la sienne. Non, il se contente de cette douce pression de sa bouche sur la sienne, de ses doigts contre les siens, les yeux à demi clos. Quand il rompt enfin le baiser, c’est avec un sourire enjôleur qu’il la regarde, comme si de rien n’était, ignorant sa gêne et ses joues cramoisies pour reporter son attention sur ses pieds. « Tu n’as pas l’air très à l’aise avec ça, tu veux que je te porte ? » Vous avez dit gentleman ?
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