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 Ways to be a father + Maggie

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MessageSujet: Ways to be a father + Maggie   Ways to be a father + Maggie Icon_minitimeVen 5 Juin - 11:10


Raphael avait décidé de passer plus de temps avec sa fille. C’était stupide, mais il avait l’impression d’avoir manquer l’adolescence de sa fille. Et peut être qu’il l’avait fait. Dans l’idée de se tenir éloigné de Jane dans un premier temps, de profiter de Noah dans un second, et de vraiment, vraiment, se tenir éloigné de Jane dans un troisième, il s’était enfermé dans le boulot - ou fait semblant - et avait passé de moins en moins de temps avec sa fille. Il s’en voulait. Il osait prétendre qu’il l’aimait, qu’elle était la seule chose qui comptait. Il avait beau avoir abandonner Noah pour rester auprès d’elle, pour ne pas la perdre, il n’avait pas été capable de faire des efforts. On dit souvent, que plus on attend, plus la peur est grande, plus l’on est tétanisé, moins no le fait. Raphael avait surement trop attendu. Il avait laissé les années, il l’avait regardé de lien, il avait laissé la porte entre ouverte, espérant qu’elle puisse faire, vers lui, le pas qu’il ne savait pas faire. Il avait même espéré que sa fille soit plus égoïste, qu’elle vienne lui crier dessus, réclamer de de l’attention. Mais non, Maggie était compréhensive, discrète, encore plus gênée à l’idée de déranger ce père qu’elle semblait admirer. Qui avait-il a admirer mise à part un prodige de la musique même pas capable de s’occuper de sa propre fille ? Elle était intimidée par lui, son propre père. Et lui ne la connaissait pas, ou mal. Lorsqu’il se rendit compte, qu’elle allait finir sa terminale, et qu’il n’avait strictement aucune idée de quels étaient ses plans pour l’année suivante, il se décida enfin à sortir de son trou. Leur dernière discussion l’avait néanmoins rassuré sur un point. Il allait pouvoir passer du temps avec elle, et seulement avec elle, sans Jane, ce qui était un point si positif qu’il se demandait réellement pourquoi il n’avait pas fait la proposition avant. Les moments passés en famille était toujours d’une extrême pauvreté, Raphael était dans ses pensées, Maggie aussi, et Jane… Il n’en savait rien, il préférait ne pas faire attention. Clairement, la vie familiale était devenu quelque chose d’étouffant, et Raphael était bien content de pouvoir trouver du temps, en dehors de la maison, avec sa fille.

Il avait finit tôt au théâtre, ou plutôt il avait prétexté quelque chose d’urgent pour s’échapper tôt. Il pouvait se le permettre vu le nombre d’heure supplémentaire qu’il était capable de faire. Il avait pris le métro, ce qui lui arrivait rarement, il préférait marcher, et prendre son temps pour aller d’un endroit à un autre. Mais pour une fois, il était pressé. Il avait du vérifier l’emploi du temps de sa fille pour être sûr qu’elle serait bien à l’école aujourd’hui. Ce qui l’avait obligé à avoir une discussion avec Jane. Chaque discussion était de plus en plus catastrophique. Il se demandait jusqu’à quel point leur haine l’un pour l’autre pouvait s’escalader. Et en même temps, il n’était pas sûr de vouloir le tester. Il ne savait plus comment ils avaient fait pour en arriver là, mais cela devenait clairement le mariage le plus catastrophique de la création. Ni l’un, ni l’autre, ne souhait faire des efforts, et en dehors du regard des autres, ils étaient soit, en guerre ouverte, soit en guerre froide. Il avait du se battre pour avoir l’information, il avait même crié, lui qui ne criait jamais. Ils étaient vraiment dans une mauvaise passe. Il avait donc décidé d’aller chercher sa fille au lycée. Il ne savait pas si c’était le genre de chose qui se faisait encore, ou si elle allait l’étrangler sur place en le faisant, mais il avait envie de lui faire une surprise. Il refusait aussi de passer à la maison, et ne voulait pas recroiser Jane avant demain depuis leur merveilleuse altercation. Donc, certes, venir la chercher au lycée n’était qu’un prétexte, mais c’était aussi l’occasion de passer encore plus de temps avec sa fille. Il avait eu des billets pour une pièce pour un peu plus tard dans la soirée - comme il lui avait promis. Et du coup, ils auraient surement le temps de se promener, et d’aller manger quelques part au restaurant avant d’aller voir la pièce. L’idée lui plaisait. Il aimait l’idée de développer une telle relation père-fille. Il pourrait se montrer plus à l’écoute, essayer de la mettre à l’aise quand à son propre talent, la soutenir dans ses choix. Enfin, faire ce que tout père normaux serait sensé faire. S’il passait plus de temps avec elle, il pourrait aussi l’apprivoisé, et peut être qu’un jour, il pourrait lui expliquer. Il en avait marre de vivre dans un mensonge permanent, et s’il lui avait paru impossible par le passer de lui révéler de telle chose, il voulait croire qu’il pourrait le faire un jour, bientôt, et que cela se passerait bien. Cela ne changerait surement pas gran chose à sa situation. Il serait juste libre. Vraiment libre. Comme il ne l’avait jamais été.

Il était arrivé en avance, et s’était appuyé sur une rambarde sur le trottoir pour l’attendre. Il avait brancher ses écouteurs, et s’était laissé aller au rythme de la musique. Sur ses cuisses, ses doigts reprenait la partie du piano avec le plus grand naturel. Il regardait d’un air discret, le flux d’élève qui sortait, espérant voir sa fille surgir d’une minute à l’autre. Lorsqu’il croisa son visage dans la foule, il chercha à établir un contact entre leur regard, et lui adressa un grand sourire. Rangeant ses écouteurs, il leva finalement la main, pour signaler la position comme pour lui faire un semblant de bonjour. Lorsqu’elle fut à sa hauteur, il s’approcha d’elle, passa une main sur son bras et la gratifia d’un bisous sur le front. Il n’avait aucune idée s’il était autorisé à faire ça en public, mais c’était devenu une seconde nature d’agir de manière aussi tendre avec elle. « Salut trésor ! J’ai eu deux tickets pour Memphis ce soir, et je me disais que l’on pouvait passer le reste de l’après midi ensemble. » Il se rendit compte qu’il débarquait comme un cheveux sur la soupe, et que si ça se trouve, elle avait quelque chose de prévu. « Si tu n’as rien de prévu bien sûr ! » souffla-t-il rapidement. « Ca devait pourtant être écrit dans le manuel du parfait père de ne pas surprendre son adolescente… » Il fit un sourire peut être un peu gêné. « Tu as passé une bonne journée ? » Oui, c’est ça, qu’il se rattrape.
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MessageSujet: Re: Ways to be a father + Maggie   Ways to be a father + Maggie Icon_minitimeSam 6 Juin - 14:54



RAPHAEL & MARGARET
❝ Ways to be a father ❞

La journée lui avait paru être longue, comme si elle ne voulait pas se terminer. Elle avait eu beaucoup de mal à se concentrer, encore plus que d’habitude. Mais ce n’était pas si surprenant que ça. Dernièrement, ses pensées étaient focalisées sur son futur. Ou plutôt sur son absence d’idée concrète et réelle de ce qu’elle souhaiterait plus tard. Maggie avait appris, quelques semaines auparavant, qu’elle était acceptée à Oxford, en droit. Elle avait fait les démarches administratives un peu en secret de ses parents, ne voulant pas prendre le risque de les décevoir si elle n’y rentrait pas. Mais pour être honnête, elle s’était inscrite en droit un peu par hasard, simplement parce qu’il fallait bien qu’elle s’inscrive dans une filière pour savoir si elle pouvait intégrer Oxford ou non. Elle avait eu une sérieuse discussion avec son conseiller d’orientation, et il lui avait fait comprendre qu’il ne fallait pas qu’elle perdre trop de temps avant de déposer son dossier, sinon elle raterait la date limite et ne pourrait pas y rentrer. Alors elle avait suivi son conseil, avait choisi la première matière qui lui était passé par la tête et qu’elle savait qu’elle apprécierait à peu près, se disant qu’elle pourrait changer de filière avant la rentrée universitaire. Mais il fallait être réaliste : Maggie ne pourrait pas faire de droit. Enfin si, elle pourrait le faire bien entendu, mais pour quelles débouchées ? Ce n’était pas comme si elle pouvait devenir une avocate, elle qui était incapable de faire plus de trois phrases sans avoir une respiration régulière n’arriverait probablement jamais à défendre un de ses clients. Un client irait donc en prison à cause d’elle, parce qu’elle aurait été incapable de trouver les bons mots et de le défendre convenablement … Elle ne pourrait jamais vivre avec ce poids sur ses frêles épaules. Mais donc … Si elle ne faisait pas de droit, qu’est-ce qu’elle pouvait bien faire ? Médecine … Elle pourrait en rire. Elle s’imaginait déjà en salle d’opération, en train de tenter de sauver un patient, puis de laisser ses pensées divaguer et de le tuer malencontreusement. La médecine était donc écartée, elle aussi. Ce sujet d’avenir la stressait énormément, au point qu’elle en avait fait une crise de panique, quelques jours avant. Heureusement que Charles avait été là pour l’aider à se calmer, elle y serait peut-être passée sinon. A deux reprises, d’ailleurs, Charles l’avait sauvée. Il avait croisé sa route, comme un ange tombé du ciel venant veiller sur elle. Et Maggie ne pourrait que le remercier, encore et encore, sans s’arrêter et cela pendant de nombreuses années, s’il voulait bien d’elle pendant tout ce temps.  Malheureusement, si elle avait pu se confier à lui, il n’avait pas trouvé la potion magique qui lui permettrait de se décider, et elle était donc toujours autant dans le flou à propos de la poursuite de ses études.

Sans surprise, elle sursauta donc lorsque la sonnerie annonça la fin des cours. Elle rangea précautionneusement ses affaires dans son sac, avant de laisser un petit sourire étirer ses lèvres en voyant que Nate l’attendait à l’extérieur de la salle de cours. Elle le rejoignit avant d’attraper sa main, croisant leurs doigts ensemble, puis ils restèrent silencieux en sortant de l’établissement. Elle tenta de s’intégrer à la conversation de leurs amis commun – enfin, plutôt ceux de Nate, finalement – posant sa tête sur l’épaule de son meilleur ami, comme il l’enlaçait. Oui, cette partie de leur relation, elle ne s’en lasserait pas. Ce geste parvenait toujours à la calmer un peu, étrangement. Nate était, techniquement parlant, le premier – et donc seul – petit ami qu’elle ait eu, et même si tout était faux, elle ne pouvait qu’avouer qu’il y avait des choses qu’elle appréciait dans cette situation – heureusement, d’ailleurs, que tout n’était pas que gêne et embarras. Elle fronça des sourcils en tournant la tête, alors qu’elle crut apercevoir son père un peu plus loin. Elle sourit en voyant qu’elle ne s’était pas trompée et qu’il s’agissait bien de lui, même si elle se demandait ce qu’il faisait là. Elle s’éloigna un peu de Nate, avant de s’excuser auprès de lui et de ses amis, disant qu’elle le verrait plus tard. Elle tourna la tête comme il cherchait à l’embrasser, pour finalement déposer un baiser sur sa joue, avant de pointer son père du doigt. Oui, pour une fois, elle avait une excuse qui expliquerait qu’elle ne veuille pas l’embrasser, et ses amis ne devraient pas se poser trop de questions. Après tout, Maggie était connue comme étant timide et réservée, cela ne devrait pas attiser trop leur curiosité qu’elle ne soit pas à l’aise à l’idée d’embrasser son petit ami devant son père, non ?

D’un pas plutôt rapide, elle rejoignit son père dans un grand sourire, avant de presque ronronner comme il l’embrassait sur le front. Oh, peut-être que certains de ses camarades pourraient la juger étrange, encore, d’apprécier que son père vienne la chercher par surprise et ne fasse des marques de tendresse à son égard. « Salut trésor ! J’ai eu deux tickets pour Memphis ce soir, et je me disais que l’on pouvait passer le reste de l’après midi ensemble. » Un grand sourire éclaira le visage de l’adolescente, alors qu’elle acquiesçait vivement de la tête. « Si tu n’as rien de prévu bien sûr ! » Elle ouvrit la bouche pour lui répondre que, non, elle n’avait rien de prévu, et que rien ne lui ferait plus plaisir que de passer l’après-midi puis la soirée en sa compagnie, mais il reprit, apparemment gêné. « Ca devait pourtant être écrit dans le manuel du parfait père de ne pas surprendre son adolescente… » Elle lâcha un petit rire, secouant la tête de droite à gauche. « Tu as passé une bonne journée ? » Elle se mordilla la lèvre à cette question – sa journée avait été assez étrange, mais pas vraiment mauvaise non plus – avant d’acquiescer timidement. « Oui, ça a été. Et la tienne ? » lui retourna-t-elle la question, avant de reprendre. « Et je n’ai rien de prévu ! Ça me ferait vraiment plaisir de passer l’après-midi et la soirée avec toi ! » s’exclama-t-elle, dans un sourire éclatant. « Puis Memphis en plus, j’en ai entendu parler ! » dit-elle dans un hochement vif de la tête. « Et tu veux faire quoi, avant ? Tu as prévu quelque chose ? » lui demanda-t-elle un peu timidement, presque craintivement. Lorsque sa mère passait l’après-midi avec elle, elles allaient régulièrement faire du shopping ensemble et … Enfin, Maggie aimait beaucoup passer du temps avec sa mère – elle aimait sa mère, après tout, et se réjouissait de passer du temps avec elle – mais le shopping … Disons simplement que l’idée de se voir dans le miroir n’était pas ce qui l’enchantait le plus.

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MessageSujet: Re: Ways to be a father + Maggie   Ways to be a father + Maggie Icon_minitimeVen 12 Juin - 11:34

Parfois, Raphael se demandait comment on faisait pour être père. Il avait été père trop jeune, il n’avait pas réellement eu le temps de se former un gang des papas. Ils n’avaient pas trimballé leur gosse en poussette au parc le dimanche soir, en parlant du dernier match de foot ou de rugby. Enfin, sans tomber dans le cliché bizarre, du gang de père, il n’avait simplement jamais eu personne pour discuter de ses choses là. Son père c’était hors de question, lui même n’avait jamais su ce que s’occuper d’un enfant voulait dire. Il ne se rappelait pas d’un câlin, ou d’un seul geste affectif d’encouragement. En réalité, il ne se rappelait même pas l’avoir vraiment vu autre que pour des remarques sévères. Et même ça, cela arrivait rarement puisqu’il avait passé toute son enfance dans des internats. Il n’avait pas spécialement envie d’en parler à son beau-père. Il avait suffisamment apprécier le mariage forcé pour ne pas vouloir se lancer dans des discussions sur l’éducation. Et parmi les amis qu’entretenaient Jane, et qui n’étaient les siens que le temps de ses soirées trop mondaines ou il pensait mourir d’ennui, et bien… Leurs enfants étaient tous plus jeunes. Et puis lorsqu’il voyait les parents, il se doutait qu’il n’avait pas vraiment la même idée de l’éducation. Quand on y réfléchissait bien, il n’avait probablement pas la même que Jane non plus. Au début oui, sans doute, mais ils étaient trop jeune pour avoir de véritable idées sur l’éducation de leur fille. Après, ils avaient grandi en se séparant de plus en plus. Aujourd’hui il ne se retrouvait plus sur rien. Ainsi, Raphael s’était entraîné comme père tout seul, sur ce qu’il pensait bon, juste. Mais la plus part du temps, il n’avait strictement aucune idée de ce qu’il faisait. Il avait essayé de lire des livres sur le sujet, et rapidement ils avaient finit dans la poubelle, balancé comme un pro de basket, avec un « bullshit » sonore. Qu’est ce que les bouquins savaient des cas particuliers ? Et de sa fille à lui ? Qu’est ce qu’un bouquin pouvait lui dire qu’il n’avait pas déjà pensé. Oui, il fallait créer un environnement sain et aimant pour l’enfant - merci Einstein, d’autre conseil ? Oui, il fallait être à l’écoute, tout en sachant rester sévère. Et oui, la liste de bon conseil s’étendait sur des pages et des pages, avec des exemples terrible d’ennui. Peut être aurait-il du s’obstiner, lire un peu plus. Peut être que c’ était parce qu’il avait trouvé ses livres ridicules, en plus de ne pas être particulièrement bien écrit, qu’il n’était pas un bon père.

Etrangement, il n’avait jamais autant douté de ses capacités en tant que père que ses dernières années. Peut être parce qu’il l’avait vu grandir brusquement. Peut être parce qu’il avait l’impression d’avoir manqué des étapes. Il avait toujours été là pourtant. Mais il avait peut être été là sans être là, et sans doute quand lui laissant de l’espace, il l’avait simplement abandonné. Peut être qu’il n’avait pas été un si bon père que ça. Il n’en savait rien. Et maintenant qu’elle était tout ce qu’il avait, la seule chose qu’il aimait encore suffisamment pour que tout le reste vaille le coup… Il était terrifié à l’idée de ne pas avoir été bon pour elle. Il était tétanisé à l’idée de la décevoir. Il ne saurait quoi faire si elle venait un jour à le voir comme lui voyait ses parents. Il voulait parfois la tenir contre lui comme lorsqu’elle était petite fille. Il voulait qu’elle redevienne jeune et qu’elle puisse à nouveau se glisser sur ses genoux lorsqu’il jouerait du piano. Il voulait pouvoir partager des moments simples sans avoir à se torturer le crâne pour savoir ce qu’il allait dire. Mais elle avait dix sept ans. Elle était bientôt adulte, et surtout, elle avait l’âge à laquelle il l’avait eu. Elle n’était plus une enfant. Et il n’était pas sûr de vouloir savoir depuis quand elle était aussi grande. Le savoir l’obligerait à comprendre depuis combien de temps il ne faisait plus suffisamment attention à elle. Quoiqu’il en soit, il avait décidé, que peut importe ce qu’il avait fait de travers. Peut importe s’il était terrifié d’être un père étrange et d’être détesté. Il passerait tout le temps possible et nécessaire avec Maggie pour n’avoir aucun regret. Il était ridicule de la considéré comme la personne la plus importante de sa vie tout en continuant à s’occuper d’elle de plus ou moins loin.

Passer la fin d’après midi et la soirée avec sa fille était un très bon moyen d’arranger les choses. Et bien qu’il n’était pas tout à fait sur qu’elle se rende compte de tout ce qui se passait dans sa tête, et de toutes les questions qu’il se posait. Mais cela n’avait aucune espèce d’importance. Après tout, c’était lui le père, c’était à lui de s’inquiéter de tout ça. Il fut déjà soulager de ne pas la sentir gênée de le voir à la sortie de l’école. Il n’avait pas vraiment réfléchit au conséquence de ses actes, et ce n’était qu’une fois devant le lycée qu’il avait remarqué qu’évidement, il était le seul parent. On était plus en maternel, ou même en primaire, les parents ne venaient plus chercher leurs enfants, et les enfants ne leur sautaient plus dans les bras. Néanmoins, Maggie était plus douce que ça, et si elle était gênée, elle n’en montrait rien, et se montrait tout à fait affectueuse. Oui, Raphael était terriblement fier de sa fille. Il n’était pas tout à fait sur d’ou elle avait pris son caractère si doux, mais il était fier d’elle. « Bien, j’ai fini tôt pour venir te chercher ! » Ca lui faisait bizarre d’ailleurs, il avait à peine eu l’impression de travailler par rapport à d’habitude. « Oui, il fait un carton ! Et tu vas voir, le chanteur principal est fantastique ! » Il n’avait jamais pu le diriger, et c’était fort dommage. Peut être un jour ! Il passa la main dans ses cheveux quand au programme. « Hum… Ca dépend si tu veux repasser à la maison pour poser tes affaires… Sinon… Je me disais on a le temps de faire ce que tu veux, de se balader, aller dans un musée, avant de manger un bout et d’aller voir Memphis! » Il sourit doucement avant de finir « L’après midi est à propos de toi ! Choisis ce que tu veux faire, je te suis ! » Et non ce n’était pas de la flemme de préparer quelque chose, c’était juste qu’il n’était pas très sûr de savoir ce que sa fille aimait le mieux.
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MessageSujet: Re: Ways to be a father + Maggie   Ways to be a father + Maggie Icon_minitimeVen 19 Juin - 20:30



RAPHAEL & MARGARET
❝ Ways to be a father ❞

Après avoir dit au-revoir à Nate et à leurs amis – ou plutôt, aux amis de Nate, parce qu’ils n’étaient finalement pas vraiment les siens ; et maintenant qu’elle y pensait, ils n’étaient pas vraiment ceux de Nate non plus, sinon il n’aurait pas peur de faire son coming out et de leurs réactions ; après tout, ce n’était pas quelque chose d’important et qu’il soit hétérosexuel ou homosexuel ne changeait rien à qui il était, c’était simplement quelque chose qui faisait parti de lui et dont il ne devrait pas avoir honte, car d’une ce n’était pas anormal et de deux il n’était pas que ça, il était tellement plus que ça – Maggie rejoignit son père d’un pas vif. Elle était véritablement heureuse de le voir ici, venir la chercher. Il était tôt, en plus, et même si cela lui faisait étrange, elle ne pouvait s’empêcher de sourire. Il avait probablement bien plus important – et intéressant, aussi – à faire que de passer venir la chercher au lycée pour ensuite l’amener voir Memphis. Mais il semblait vouloir veiller à respecter la promesse qu’il lui avait faite. Oh, jamais Maggie ne lui en aurait voulu s’il ne l’avait pas tenue. Elle aurait compris et aurait simplement apprécié son intention. Après tout, n’était-ce pas ce qui comptait le plus ? Le fait qu’il le veuille, qu’il veuille réellement passer du temps avec elle ? C’était ce qui comptait, même s’il ne le faisait pas vraiment, cela n’avait pas d’importance, tant qu’il voulait réellement le faire. Mais donc autant dire que le fait qu’il le fasse réellement, qu’il tienne sa promesse, ne la rendait qu’encore plus heureuse qu’elle ne l’était avant. Il était là. Il était venu la chercher au lycée et allait l’emmener voir Memphis. Juste tous les deux. « Oui, il fait un carton ! Et tu vas voir, le chanteur principal est fantastique ! » Pour seule réponse, elle lui sourit. C’était incroyable et Maggie avait l’impression d’être sur un petit nuage. Mais le spectacle avait lieu dans la soirée. Et ils n’étaient qu’en plein milieu de l’après-midi. Qu’est-ce qu’ils allaient bien pouvoir faire d’ici-là ? Probablement manger quelque chose. C’était logique. Mais encore une fois, il était bien trop tôt pour manger. Oh, Maggie ne dirait pas non à une part de gâteau au chocolat pour le goûter. Maggie ne disait jamais non au gâteau au chocolat, de toute façon. Elle aimait bien trop ça pour résister, malgré les regards réprobateurs que lui jetait sa mère à chaque fois qu’elle la voyait avec son assiette. Oui, malgré ça, elle ne pouvait sen empêcher. C’était comme une addiction, et Maggie était hypnotisée à chaque fois qu’elle posait ses yeux sur un morceau de gâteau. Donc peut-être qu’ils pourraient s’installer confortablement dans un salon de thé, prendre le thé et une part de gâteau. Oui, ce serait bien. Mais ensuite, qu’est-ce qu’ils feraient ? Maggie n’en avait aucune idée. Tout ce qu’elle espérait, c’était qu’il ne l’emmène pas faire du shopping. C’était généralement l’activité favorite de sa mère. A chaque fois qu’elle venait la chercher au lycée, elle l’emmenait ensuite faire les boutiques. Et Maggie aimait passer du temps en sa compagnie, bien entendu, elle aimait tellement sa mère. Mais disons simplement qu’elle n’aimait pas se regarder dans le miroir, puis regarder sa mère qui était parfaite, avant de se regarder de nouveau dans le miroir. Mais son père n’était pas comme sa mère. Alors il ne l’emmènerait probablement pas faire du shopping. Elle l’imaginait mal faire ça, d’ailleurs.

Le plus simple était encore de le lui demander ce qu’il avait prévu, finalement. Et ce fut donc ce qu’elle fit. « Hum… Ca dépend si tu veux repasser à la maison pour poser tes affaires… Sinon… Je me disais on a le temps de faire ce que tu veux, de se balader, aller dans un musée, avant de manger un bout et d’aller voir Memphis! L’après midi est à propos de toi ! Choisis ce que tu veux faire, je te suis ! » Oh. C’était donc à elle de choisir ? Mais … et si elle choisissait quelque chose qu’il n’avait pas envie de faire ? Enfin … Déjà qu’il prenait du temps pour elle, qu’il avait fait cet effort de la mettre dans son emploi du temps chargé et tellement plus important. Et si, en plus, elle proposait quelque chose qu’il n’aimait pas ? Et s’il s’ennuyait ? Et s’il réalisait que, finalement, prendre du temps pour elle avait été une mauvaise idée ?  Elle ne pouvait pas se tromper sur le programme de l’après-midi. Elle ne pouvait pas choisir quelque chose qu’il n’aimerait pas. Mais en même temps, elle ne savait pas ce qu’il aimait. Enfin … Ils n’en parlaient jamais vraiment. Il y avait les comédies musicales. Et la musique en générale. C’était leurs passions communes, d’ailleurs. Mais ils allaient déjà voir une comédie musicale le soir-même. Alors elle ne pouvait pas proposer ça. Et puis, nous étions l’après-midi, aussi, donc ce n’était pas vraiment comme s’ils pourraient vraiment en voir une maintenant. Elle se mordilla la lèvre, la tête basse, ne sachant pas vraiment quoi proposer. « On peut peut-être aller dans un salon de thé ? Prendre le thé et un gâteau ? » commença-t-elle doucement, timidement, avant de le regarder avec appréhension. C’était une idée qu’elle avait eue et qu’elle aimait bien, en plus. Et cela n’engageait à rien. Enfin si. Elle devrait parler, probablement. Mais rien d’autre. « Puis … Il y a un disquaire pas très loin, aussi. » reprit-elle, toujours aussi timidement, pesant chacun de ses mots et le regardant avec attention, comme pour déceler si ce qu’elle proposait pouvait lui convenir. « Avec des vieux disques … Peut-être qu’on pourrait y aller ensuite ? » Voilà. Un thé et un gâteau. Puis quelque chose en lien avec de la musique. Elle ne pouvait pas vraiment se tromper avec ce programme-là, non ? Enfin … Qui n’aimait pas le thé et le gâteau, d’une part ? Quoique … Sa mère n’aurait probablement pas apprécier. Mais sa mère décidait toujours du programme de l’après-midi, aussi. Et puis, son père n’était pas sa mère. Et un bon thé accompagné d’un bon gâteau … Non, elle ne pouvait pas se tromper. Il aimerait forcément.
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MessageSujet: Re: Ways to be a father + Maggie   Ways to be a father + Maggie Icon_minitimeMer 12 Aoû - 13:04

Raphael n’avait pas l’impression d’être un bon père. Il l’avait été trop jeune. Et pourtant il n’avait jamais eu l’impression d’être plus dépassé qu’aujourd’hui. Lorsque Maggie était plus jeune, il avait eu l’impression de mieux partitionner les choses. Bien sûr, il avait toujours travailler. Il avait toujours passé ses heures à son travail, puis dans sa salle de musique, à s’entraîner à ses divers instruments. Mais il avait souvent pris Maggie avec lui pendant ses moments là. Il lui avait appris la musique, il l’avait entouré de note, de douceur, et d’amour. Il avait appris à agir, à grandir avec elle. Lorsqu’elle était petite, et elle ne s’en souvenait peut être plus très bien, mais elle avait été le monde de Raphael. Tout avait rapidement tourné autour d’elle, et Raphael n’avait pas été dépassé. Il avait vu la bouille brune aux yeux clairs de sa fille, et il avait juste su ce qu’il avait à faire. Le reste avait été presque simple, Raphael n’avait jamais beaucoup dormi, il cédait ses heures de sommeil à sa fille et il la calmait avec sa musique. Pendant des années, l’équilibre avait été parfait. Il l’était peut être moins avec Jane. Sa femme avait toujours été la première chose qu’il avait délaissé. Son coeur ne s’épanchait plus vers elle, et trop rapidement, il avait finit par se fermer à cette partie là de sa vie, comme d’un commun accord. Et puis la vie avait continué son cours. Elle était devenue plus compliqué. Raphael avait souffert, en silence, parce qu’il n’y avait jamais eu une seule oreille pour l’entendre, pour l’écouter. L’équilibre s’était rompu. Sans trop s’en rendre compte, il avait finit par être dépassé. Il n’avait jamais su lire le doute et le malaise dans les yeux de sa fille. Il n’avait jamais imaginé que toute la musique dans laquelle il l’avait fait grandir puisse un jour être un instrument de pression sur sa magnifique fille. Il ne l’avait pas imaginé, il ne l’avait pas compris. Les murs avaient doucement grandit entre eux, de plus en plus opaque, et bientôt, ils ne purent plus se toucher, plus comme avant. Il était loin Raphael, pris dans le monde d’amour qu’il venait de découvrir. Et il avait loupé les étapes. Il avait manqué des détails, il avait oublié sa fille. Il s’était reposé sur le seul équilibre qu’il connaissait avec elle. Il avait oublié ce que c’était de grandir. Peut être qu’il n’était pas mieux que ses propres parents. Peut être qu’il l’avait délaissée, elle aussi.

Peut être qu’il était temps de se rattraper. Peut être que rien était perdu. Maggie était une jeune femme adorable, et compréhensive. Elle ne lui avait jamais fait un seul reproche, ni à lui, ni à sa mère. Il était pourtant de notoriété publique, que l’un comme l’autre, au grès de l’éducation de leur enfant, avait commis un bon nombre d’erreur. Qui n’en commettait pas quelque part ? En avaient-ils commis plus que d’autres ? Etaient-ils de mauvais parents ? Comment pouvaient-ils le savoir ? Comment pouvaient-ils l’arranger, si c’était le cas ? Raphael avait décidé de faire confiance à sa fille. Il avait décidé de se reposer sur la douceur de leur relation. Il avait décidé d’ouvrir les portes qui avaient été fermée, sans faire attention. Il avait décidé de dépoussiérer cette relation. Peut être qu’il n’avait jamais fait souffrir Maggie. Après tout, cela faisait longtemps qu’il ne réussissait plus à la comprendre parfaitement. Peut être qu’une adolescente se satisfaisait d’avoir peur d’interaction avec son père. Peut être que pour une fois, il était simplement paranoïaque. Peut être que c’était la souffrance, la douleur qui le rendait ainsi. Peut être que parce qu’il avait fait souffrir Noah, il était normal d’avoir fait souffrir tout le monde de la même manière. Peut être qu’il n’était plus raisonnable. Peut être qu’il ne se rendait plus bien compte. Les pensées noirs polluaient son cerveau. Un sentiment lent et interminable paralysait ses muscles, rendait fade ses sourires. Il était là, paniqué, et alerte, et pourtant terriblement distant. Il voyait l’orage dans un ciel bleu, sentait la pluie même lorsqu’il n’y avait pas de nuage. Et il y avait cette douleur sourde, qui ne lâchait jamais, et qui entachait tout, à différente dose.

Il avait l’impression que sa relation avec Maggie avait perdu cette simplicité qu’ils avaient lorsqu’elle était enfant. Il y avait de l’hésitation, ou de la timidité dans sa voix. Ne laissait-il pourtant pas entendre qu’elle était libre de choisir ce qu’elle voulait ? Il était son père, pas un bourreau, pas un professeur, il ne la jugerait pas, il n’était pas là pour ça, jamais ! Néanmoins il sourit aux propositions de sa fille. Il n’était pas sur que cela soit exactement son idée d’une parfaite après midi. Il avait peur q’elle est simplement essayé de deviner quelle serait l’après midi idéale pour lui. Si tel était le cas, elle avait bien choisit. Mais il espérait juste que cela lui fasse plaisir aussi. Il était venu passer du temps avec elle, pas se conforter dans sa propre vie. « Bien sûr, tout ce qui te fera plaisir ! » répéta-t-il pour être sur qu’elle l’entende. L’après midi et la soirée étaient à eux. Il voulait que tout ce passe bien. Il voulait profiter d’un moment privilégié avec sa fille, renouer le contact, voir ce qu’elle était devenue. D’un geste doux il l’invita à se diriger vers le salon de thé. Il lui semblait qu’il y en avait un plus bas dans la rue. Ils finiraient bien par le retrouver. « Je suis content de passer l’après midi avec toi ! J’ai l’impression que ça fait une éternité qu’on a rien fait ensemble ! Je suis désolé de mettre laissé emporté par mon travail. J’espère que tu sais que je suis toujours là en cas de besoin. » souffla-t-il doucement. Il avait l’impression de se reposer sur elle pour s’assurer qu’il faisait bien son rôle de père. Quel père faisait ça ? Ils arrivèrent bientôt dans un salon de thé, prirent leur place et commandèrent ce qui leur faisait plaisir. Le sourire doux sur le visage de Raphael indiquait à sa fille qu’elle était libre de commander ce qui lui plaisait le plus. « Et.. au faite… Je ne t’ai jamais demandé… Tu veux faire quoi l’année prochaine ? » Oui, il avait réalisé il y a à peine un mois que sa fille était sur le point de finir le lycée et qu’elle allait devenir une adulte. Father of the year. « Je me doute que tu as du en discuter avec ta mère, et j’aurais du être plus présent. Mais ça m’intéresse ! Tu peux m’en parler si tu veux. » Mais si elle en avait discuter avec sa mère, il aurait du être au courant. Il n’aurait pas du dire ça. Il avouait presque qu’il ne parlait plus à sa femme et que leur relation était devenu catastrophique.
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MessageSujet: Re: Ways to be a father + Maggie   Ways to be a father + Maggie Icon_minitimeDim 23 Aoû - 22:21



RAPHAEL & MARGARET
❝ Ways to be a father ❞

Maggie n’était jamais à l’aise lorsqu’il était question de prendre des décisions. Elle avait toujours peur de faire le mauvais choix. Il s’agissait là, en plus, d’une règle générale. Autant dire que ce sentiment était d’autant plus décuplé, aujourd’hui. L’adolescente passait peu de temps avec son père. Elle l’aimait profondément, et savait que c’était réciproque – même s’ils se le disaient peu, probablement dû à l’éducation qu’ils avaient tous les deux, voire simplement à leur caractère réservé. Mais elle ne voulait pas qu’il regrette d’avoir pris du temps pour elle. Toute une fin d’après-midi ainsi qu’une soirée entière, alors qu’il pourrait faire tant de choses plus intéressantes – et importantes, aussi. Forcément, l’idée qu’il ne s’ennuie si elle choisissait le programme lui traversait l’esprit, et l’angoissait. Il y avait, aussi, le fait qu’ils n’auraient plus beaucoup d’occasions. Si Margaret n’avait pas encore parlé à ses parents de ce qu’elle comptait faire à la rentrée, elle savait qu’elle partait pour Cambridge. Une autre cause d’angoisse pour la demoiselle. Devoir quitter son cocon familial la terrifiait, et elle avait bien du mal à imaginer la vie qu’elle aurait lorsqu’elle vivrait seule. Etait-elle même capable de cuisiner sans incendier la cuisine ? Il ne lui semblait pas qu’elle ait déjà cuisiné, en plus. Peut-être lorsqu’elle était enfant et encore, elle n’en était vraiment pas certaine. Mais toujours était-il qu’elle allait devoir se débrouiller toute seule, à présent. Elle allait devoir dire au revoir à ses plus proches amis, sans savoir quand est-ce qu’elle les reverrait. Elle se demandait ce qu’il en serait de sa relation avec Jesse. Est-ce qu’elle allait devoir lui dire au revoir, à lui aussi ? Est-ce qu’ils se reverraient, une fois qu’elle serait installée à Cambridge ? Passerait-il la voir, des fois de temps en temps ? Est-ce qu’ils se téléphoneraient ? Ou, au moins, s’enverraient-ils des textos ? Leur relation commençait tout juste. Cela faisait à peine deux mois qu’ils étaient ensemble, et personne ne le savait, à l’exception de Sage. Maggie n’avait pas osé en parler avec Nate, de peur qu’il ne croie qu’elle veuille mettre un terme à leur couverture. Elle ne voulait pas lui donner l’impression qu’être sa petite-amie de façade la dérangeait. Ce n’était même pas le cas, en plus. Oui, bien entendu, l’embrasser la gênait et cela n’avait strictement rien à voir à ce qu’elle ressentait lorsque les lèvres de Jesse se posaient sur les siennes. Mais il était son meilleur ami, et c’était donc son rôle de le soutenir. Elle ne pouvait pas non plus en parler à ses parents. Tous deux pensaient qu’elle était avec Nate et leur parler de Jesse serait leur confier l’homosexualité de son meilleur ami. Si une partie d’elle avait peur de leur réaction – qui savait ce qu’ils pouvaient bien penser des homosexuels, après tout ; ils n’étaient pas de la même génération et puis, il fallait bien avouer que leur éducation avait été stricte alors, peut-être n’avaient-ils pas une bonne opinion d’eux – c’était aussi parce qu’elle avait promis au jeune homme de n’en parler à personne. Même Jesse n’était pas au courant, d’ailleurs. Cela la mettait mal à l’aise de lui mentir, à lui aussi, mais elle n’en avait pas vraiment le choix.

Personne n’était donc au courant, à l’exception de Sage, qu’elle était en couple avec Jesse. Pourtant, Maggie se sentait petit à petit tomber amoureuse de lui. Elle n’avait jamais ressenti ça, avant. Bien sûr, il avait le crush qu’elle ressentait, depuis des années maintenant, pour Noah. Mais cela n’avait jamais été la même chose. Jamais aussi puissant, au point de lui donner l’impression que son cœur allait s’échapper de sa poitrine. Jamais au point d’avoir l’impression qu’il y avait pleins de petits papillons virevoltants dans son estomac – oui, même elle trouvait cette description clichée, mais c’était pourtant ce qu’elle ressentait lorsqu’ils passaient du temps ensemble. Elle était romantique, pourtant. Très, même. Elle avait baigné dans les romans d’amour depuis qu’elle était petite, s’enfermant dans sa bulle en imaginant que de pareilles aventures ne lui arrivent un jour. Et, aujourd’hui, c’était le cas. Mais, encore une fois, elle ne pouvait en parler à personne, à l’exception de sa meilleure amie et confidente. « Je suis content de passer l’après midi avec toi ! J’ai l’impression que ça fait une éternité qu’on a rien fait ensemble ! Je suis désolé de mettre laissé emporté par mon travail. J’espère que tu sais que je suis toujours là en cas de besoin. » Elle sursauta presque en entendant la voix de son père. Perdue dans ses pensées, elle avait presque oublié sa présence, et elle ressentit immédiatement une pointe de culpabilité à cette idée. Pour seule réponse, la jeune fille se contenta de lui sourire, en hochant brièvement de la tête. Oui, elle le savait. Bien entendu qu’elle le savait. Au fond d’elle-même, en tout cas, elle le savait. Mais cela ne changeait rien au fait qu’elle ne voulait pas le déranger. Et que, si passer du temps en sa compagnie la remplissait certes de joie, elle ne voulait pas s’imposer à lui. « Et.. au faite… Je ne t’ai jamais demandé… Tu veux faire quoi l’année prochaine ? » reprit-il, la faisant lentement déglutir. Elle s’arrêta d’ailleurs de marcher, presqu’aussitôt, avant de se mordiller la lèvre inférieure. « Je me doute que tu as du en discuter avec ta mère, et j’aurais du être plus présent. Mais ça m’intéresse ! Tu peux m’en parler si tu veux. » Pour tout dire, Maggie n’en avait pas non plus parlé à sa mère. Elle avait souhaité attendre de faire un choix définitif. Et si elle hésitait encore un peu sur son choix de filière, elle savait aussi qu’elle n’avait plus vraiment la possibilité de faire marche arrière, à présent. « Non, je n’en ai pas parlé à maman non plus. Hum, j’ai beaucoup hésité en fait, pour l’année prochaine. Mais j’ai été acceptée à Cambridge et à Oxford. J’ai choisi Cambridge. Et je vais étudier le droit. J’ai un peu choisi cette discipline au hasard, parce qu’il fallait en choisir une pour se porter candidate. Mais, finalement, j’aime bien. » répondit-elle d’une traite, sans respirer, avant de laisser ses poumons se remplir d’air. « Je voulais vous en parler, mais je n’ai pris ma décision il y a peu de temps, seulement. Et je ne voulais pas non plus vous donner de fausses illusions, alors que je ne savais pas encore ce que je ferais. » continua-t-elle, toujours aussi rapidement, mâchant quelques mots. Puis elle se remit à marcher, prenant la direction du café en question. Elle se sentit rapidement stupide, de ne pas leur en avoir parlé. Après tout, ils étaient ceux qui financeraient son logement étudiant. Et ses études en général, d’ailleurs. Oui, peut-être aurait-il mieux fallu qu’elle ne les consulte, avant, au lieu de prendre tout cela pour acquis.
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MessageSujet: Re: Ways to be a father + Maggie   Ways to be a father + Maggie Icon_minitimeMar 29 Sep - 16:48

Quel père ne savait pas ce que sa fille de dix sept ans allait faire l’année suivante ? Quel père honteux et ridicule devait-il être pour en arriver là ? Il ne savait même pas comment cela s’était produit. Il supposait que c’était du au silence qui cohabitait dans cette maison. Ce silence qui était presque comme le deuxième enfant de leur mariage. Et qui au fil des années étaient devenu celui qui prenait le plus de place. Il était épuisant, agaçant, et surtout impossible à déloger. Tout était un bon prétexte pour se nourrir du silence. La migraine de Jane, le sois disant besoin de silence pour que Raphael puisse se concentrer - même lui n’avait rien demandé de tel, jamais, mais Jane en avait fait un religion. La maison était silencieuse, en dehors du piano, de la flûte ou du violon que Raphael animait quotidiennement. C’était le seul bruit que semblait toléré Jane, alors qu’il était pourtant intimement lié à leur histoire, puisqu’il était le symbole même de leur séduction. La musique avait séduite Jane, l’avait attachée bien malgré elle, à ce jeune homme trop timide, trop maladroit pour en séduire une autre (un autre aurait été plus correct). La musique avait été l’instrument du tragique, ce qui les rapprochait. Elle aurait pu la haïr cette musique, elle n’en faisait rien. C’était la seule chose qu’elle chérissait encore, ou qu’elle tolérait. En dehors de tout ça, le vide, le néant. Leurs dîners familiaux étaient parsemés de quelques questions et puis du silence à nouveau. On entendait les bouches mastiquer, les gorges déglutir. On pouvait presque saisir les pensées filer. On entendait définitivement le rythme cardiaque de Raphael, lent et irrégulier, qui résonnait dans sa cage thoracique comme une horloge cassée. On entendait le souffle régulier et légèrement agacé de Jane qui répondait à cette horloge brisée. Il existait entre les deux époux, de longues discussions haineuses et silencieuses à travers ses battements de coeur et ses prises de respiration. Et dans tout cela, Raphael ne faisait pas toujours attention à comment s’épanouissait Maggie. Elle était étrangement la seule chose (personne) à laquelle ils faisaient encore attention en temps que couple. Mais paradoxalement tout était resté très superficiel, et cela depuis des années.

Raphael avait honte. Il évitait d’en parler. Comme tout ce qui lui faisait mal, il rangeait le sujet dans un placard fermé à double tour qu’il n’ouvrirait jamais. Il était de ses pères qui parlaient peu de leur fille. Qui parlait peu tout court finalement, il en était arrivé à un point ou tant de chose le faisait souffrir qu’il préférait rester muet. Les seules sujets qu’il abordait était les sujets de la vie de tous les jours, la musique, le sport, tout ce qui ne pouvait pas être personnel. On disait qu’il était quelqu’un de renfermé. Ce n’était pas faux. Il était surtout quelqu’un d’enfermé, sous de lourd cadenas du silence, avec aucune chance de pouvoir s’ouvrir un jour. C’était comme ça qu’il vivait sa vie. Et il avait peur de vivre sa relation avec sa fille de la même manière. Il était tendre, mais il était loin. Il était souvent présent, à côté, mais absent au fond, parce que pas suffisamment ouvert. Ils vivaient l’un à côté de l’autre, s’aimaient comme un père aime sa fille, et inversement, mais n’interagissaient pas, ou peu, comme si cela pourrait les abîmer. Raphael avait honte d’avoir finalement, sans le vouloir, transféré ses peurs à sa fille. Il avait honte, et il avait peur, encore une fois, qu’elle passe sa vie à marcher sur des substances jaunes dégoulinantes sur les cheveux de Caro, à frôler des murs, et à parler d’une voix cotonneuse qui à peur de briser un verre. Il ne savait pas d’ou était venu sa propre peur, de la honte d’être ce qu’il était sans doute, de son incapacité chronique à s’accepter. Il pouvait donner l’illusion parce qu’il bossait dans le seul domaine ou il était acceptable, la musique. Et si elle était comme lui. Ou pire, si elle était comme Jane. Si elle passait à côté de sa vie, pour une connerie ou un autre, si elle s’enfermait dans cette aigreur, dans ce silence.

C’était presque dans un sursaut de panique qu’il avait pris les choses en main. Peut être parce que sa propre vie était devenue si chaotique qu’il avait du faire quelque chose, absolument. Peut être aussi parce qu’il avait pris conscience, enfin, qu’elle allait partir, et qu’il ne pourrait rien y faire. Et que s’il la laissait partir sans prendre les choses en main, peut être qu’il ne la verrait plus. Et il avait peur de la perdre, parce qu’il avait basé toute sa vie sur elle. La réponse l’étonna, le froissa, le blessa surement un peu au fond. Il aurait du être fier pourtant - et il l’était surement - il avait une une fille douée, intelligente, et indépendante. Ni lui, ni Jane n’avait fait de véritable étude académique. Il n’avait jamais été mauvais, mais il avait été mis très jeune dans un cursus musical, il aurait sans doute eu du mal à reprendre une voix normal s’il n’avait pas eu le conservatoire. Après cela son avenir avait été tout tracés, il avait été presque sans surprise, jusqu’à ce qu’il décide de partir pour les comédies musicales. Quoiqu’il en soit Cambridge, Oxford sonnait en lui comme une excellence qu’il n’aurait jamais pu atteindre. Il était fier. Evidement, il l’était, cela n’empêchait pas de se sentir blessé d’avoir été laissé en dehors de tout débat. Bien sûr ce n’était pas son choix, et il n’aurait pas interféré, mais il aurait pu l’aider, la soutenir au moins. Quand à son choix du droit, il avait surement du mal à s’y reconnaître. Il se doutait que Maggie ne finirait pas forcément dans la musique. Il n’avait cependant jamais imaginé autre chose non plus. Peut être parce qu’ils en avaient jamais vraiment discuté non plus. « Maggie… » souffla-t-il doucement, en réponse, alors qu’ils passaient la porte du salon de thé. « On est tes parents, on est fier de toi, on t’aime, et surtout on est là pour t’aider… » pourquoi semblait-elle penser qu’elle devait tout faire toute seule et apporter des choix précis. « Je suis ravis que tu te sois trouvée toute seule et je suis extrêmement fière de toi pour Cambridge » il fallait le dire tout de même, c’était surement l’essentiel. «  Mais tu n’étais pas obligée de traverser ça toute seule… on aurait pu t’aider… » D’accord, il n’y connaissait pas grand chose en matière de système scolaire, il avait toujours été focalisé sur la musique, mais il se serait renseigné, il aurait fait ce que tout parent est sensé faire. « Tu sais que tu peux venir nous voir en cas de soucis, n’est-ce pas ? » souffla-t-il en ayant presque peur de la réponse. C’était beau tant d’indépendance, mais presque terrifiant puisqu’il ne l’avait jamais demandée.
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