VIOLET ✧ let's be kids together

« We're all crazy, but we're crazy together.
Unusual, yes. Crazy, yes. Weird, maybe. Mad, probably.
But we're not an unhappy family. »



Je commençais doucement à me réveiller depuis une petite dizaine de minutes déjà, toutefois, ce n'est qu'en entendant Leo s'activer et préparer son petit déjeuner que je me décidais à mon tour d'abandonner mes couettes. Relevant la tête, je m'étirais quelque peu, ce qui ne chassa malheureusement ni ma fatigue, ni mon inconfort, avant d'enfin poser le pied gauche à terre et me lever. Avec un bâillement, je parvins finalement à atteindre la porte, évitant au passage mes vêtements de la veille, que j'avais soigneusement pliés avant de les déposer au pied de mon lit. Les muscles encore tout engourdis et ressemblant plus à un zombie qu'à un réel être vivant, je me dirigeai tout d'abord vers la salle de bains, me prenant un meuble au passage. Il faut dire que je n'étais pas encore habituée à la configuration de cet appartement. C'était à vrai dire la première fois que j'y dormais, ce qui expliquais probablement en partie mes difficultés à trouver le sommeil hier au soir. Mon cousin Leo y avait emménager il y a peu de temps, venant sur Cambridge pour le tournage d'un nouveau film, et il m'avait conviée à passer quelques jours chez lui. Ce n'était pas très grand, mais ça restait une place agréable et puisqu'il vivait seul, c'était probablement suffisant pour lui. Je remarquai au passage, les sourcils froncés, les affaires que j'avais posées un peu n'importe où en arrivant, ne sachant pas quoi en faire et me promis intérieurement de leur trouver une place plus adéquat avant que l'un de nous d'eux n'explose. Il m'avait dit de faire comme chez moi, mais étant donné que je ne supportais pas d'avoir ma veste ailleurs que sur le troisième porte-manteau de l'entrée quand j'étais chez moi, il n'appréciera probablement pas lui non plus qu'elle soit actuellement en train de traîner sur une chaise. Parvenue à la petite salle de bain, le miroir confirma ce que je savais déjà, j'avais une mine désastreuse aujourd'hui. Je me lavais bien les mains, avant de les mettre en coupelle pour boire un peu d'eau, action que je répétai trois fois, en profitant pour me rincer un peu le visage. Pourtant c'est toujours l'air comateuse que je rejoignis Leo, que je trouvai installé au bar, déjà devant son ordinateur. Ayant moi-même plutôt l'habitude de me lever tôt, et d'en profiter pour faire toute sorte de choses dont commencer par me mettre à jour et naviguer quelque peu sur mon PC, je ne pouvais guère commenter. « Elle est vivante ! » Mes yeux encore mi-clos discernèrent un grand sourire auquel je répondis avec plaisir, plutôt ravie d'être ici. Cet endroit formait une parenthèse agréable après les récents événements. « Je ne suis pas encore tout à fait sûre à vrai dire.. » répondis-je en baillant. Revenant à son ordinateur, il m'indiqua toutefois la cafetière encore fumante, derrière lui. « Le café est chaud, t'as du thé dans le tiroir et des brioches quelque part. Sers-toi. » « Merci » répondis-je en me dirigeant vers le tiroir en question, l'odeur du café ne m'attirant pas vraiment. Peut-être que je m'habituerai avec les années, mais je n'en étais pour le moment guère convaincue. Je choisis un thé aux fruits rouges, avant de fouiner pour finalement mettre la main sur ledit paquet de brioches, au fond d'un placard. Je préparai un peu d'eau dans une casserole que je mis à chauffer, avant de retourner près de mon cousin avec ce qui constituerai mes prochains petits déjeuners. Fermant son ordinateur, il se tourna vers moi et plaça un bras autour de mes épaules. Avec un sourire, je pris place sur le siège à côté de lui, tandis qu'il me demandait : « Bien dormi, moucheron ? » Pour dire vrai, j'avais toujours du mal à m'endormir dans un nouvel endroit et le lit était très très loin d'être ce qu'il y avait de mieux, mais je n'osais même pas imaginer ce que devait être une nuit sur un canapé d'aussi mauvaise qualité, c'était vraiment adorable de sa part de m'avoir laissé sa chambre, aussi répondis-je avec un sourire. « Très bien, oui, j'aurais juste aimé y rester plus longtemps. Et toi, ça va, tu survivras à ce canapé? » me souciai-je avec une compassion sincère. Ça m'embêtait qu'il doive se casser le dos pendant les trois ou quatre nuits que j'allai passer chez lui. Et puis, je dois avouer que j'espérai pouvoir revenir dans un futur relativement proche, aussi fallait-il qu'il ait un bon souvenir de mon passage. Mes yeux survolant son ordinateur, j'en profitai pour lui demander avec un sourire ce qu'il faisait sur son ordinateur si tôt dans la journée, toujours aussi curieuse. « Qu'est-ce que tu regardais, au fait? »